La ballade du Maure
Andalousie, 1490.
Isaura, jeune chrétienne aux cheveux de «feu», est régulièrement chahutée par des garçons de son village pour sa chevelure rousse. Isaura peut comprendre la tristesse des maures musulmans pointés du doigt qui refusèrent l'exil en se convertissant. Etre différent à Navidad est un luxe qui se paye depuis la reconquête des terres musulmanes par les rois catholiques espagnols. C'est en cachette qu'Isaura se lie d'amitié avec le petit guitariste maure, Joàquim, dont l'activité de «va-nu-pieds» risque, selon la mère d'Isaura, de ternir sa réputation. Isaura ne veut ni d'un mari ni de l'intolérance. Sur sa mélodie de «la ballade du Maure», contant le pirate qui libéra une captive chrétienne par amour, Isaura se permet de rêver, choisissant de garder l'amitié de Joàquim. Ce lien clandestin sera mis à l'épreuve le jour où Isaura sauvera la vie du beau Yahya que Joàquim suspectera d'être un espion musulman. Les deux adolescents devront fuir et se protéger du retour des troupes militaires de l'émir Boadil, revenues reprendre ses anciennes conquêtes. L'offensive les poussera jusqu'aux portes de Santa Trinidad. L'amitié des deux jeunes adolescents survivra-t-elle aux feux de la colère ?
raconte une forte amitié survivant aux guerres de religions. Développant le problème de l'intolérance sous plusieurs angles, l'auteure arrive à nous faire découvrir malgré tout les beautés de l'Andalousie.
Nous retrouvons au cœur du récit de La ballade du Maure, un besoin de survivre à la bêtise du monde. Catherine Cuenca présente clairement qu'il n'y a pas de position favorable dans les actes de violence. Les Maures musulmans sont tolérés au pays jusqu'à la conversion, les Maures catholiques, convertis pour garder la vie sauve, sont rejetée comme des traîtres, les espagnols catholiques du village de Navidad sont vendus comme esclaves par la suite...
En plus d'un petit roman de société et d'histoire intéressant, Oskar Editions promet une jolie romance pour les jeunes lecteurs, à l'ombre des pierres de l'Alcazar. A découvrir.
02/10/2012 - 23:03