Humberto Ramos, Skottie Young

Il y a quelques jours, nous illustrions l'un de nos articles avec de Mario Ramos. Et puis hier, nous avons appris la disparition de ce grand auteur avec confirmation ce matin de son éditeur à l'Ecole des Loisirs. Ce n'est pas la fin du monde, mais la fin d'un monde, celui de l'oeuvre de Mario Ramos. Un peu comme le singe pour Anthony Browne, le loup était la muse de Mario Ramos : risible et fantasque. Au premier abord, les livres de Ramos sont drôles, vivants, colorés et dynamiques mais tous font passer un message de tolérance et d'ouverture sur le monde. Il y évoquait avec humour les sentiments de l'enfant : la peur du noir, de la solitude entre autres mais également les sentiments qui nous animent tous : l'amour et l'amitié.

C'est difficile de se dire que nous ne verrons plus les nouveautés de Mario Ramos dans nos mains, mais il certain que son oeuvre perdurera malgré sa disparition.

Toute l'équipe des Histoires sans fin s'associent à moi pour adresser nos pensées à sa famille ainsi qu'à ses proches. Merci M. Ramos, pour nous, le loup reste et restera le plus beau et le plus fort.

Je terminerai par la dernière phrase de Le loup qui voulait être un mouton : “Bien sûr que je suis un loup. Mais pas n'importe quel loup ! Moi j'ai touché les nuages !”.

                                                                                                                                                    Fanny Robin

Nous sommes en 1611, un navire anglais parcourt les eaux du globe à la recherche des îles nipponnes. Jusqu'ici, seuls les marins portugais ont réussi à découvrir ces îles mystérieuses, et ils en ont tenu la route maritime secrète. Mais grâce à un routier, un livre de cartes marines, le pilote Fletcher entend bien découvrir ce chemin... Arrivés au but de leur voyage, les marins anglais font naufrage sur les côtes nipponnes avant de se faire massacrer par des pirates ninjas. Seul le fils du pilote, Jack Fletcher s'en sort vivant. Recueilli par Masamoto Takeshi, il découvre vite que ce dernier, un grand guerrier japonais, a décidé de faire de lui un apprenti samouraï. C'est la seule chance pour Jack de retrouver le pirate qui a tué son père et tout l'équipage. Mais parviendra-t-il à survivre à ce rude apprentissage, lui l'étranger méprisé de tous ?

Loin des clichés et stéréotypes véhiculés par de nombreux mangas, s'attache à retranscrire fidèlement la réalité historique du Japon. Son auteur, Chris Bradford, connaît bien ce pays : ce champion d'arts martiaux est ceinture noire dans de nombreuses disciplines, et notamment en kyo shin tai-jutsu, l'art de combat secret des ninjas. Grâce à un rythme fluide et entrainant, il nous entraine dans une quête initiatique fascinante, au plus près des coutumes et traditions japonaises du XVIIème siècle. Le plus de ce livre ? Un glossaire des termes japonais rencontrés au cours du roman, leur signification, et même leur prononciation ! Young Samourai : La voie du guerrier est un roman d'aventure extraordinaire. Vivement la suite, Young Samourai : La voie du Sabre.

Le site (l'équivalent anglais de l'éminente revue professionnelle Livres Hebdo) à fait paraître dans l'après-midi de jeudi 4 décembre, la shortlist du premier prix de littérature Young Adult ou Jeune Adulte pour les puristes…

Dans cette shortlist de dix auteurs et donc de dix romans, on peut y voir y quelques auteurs anglo-saxons très connus dans le monde francophone, d'autres très connus dans en Angleterre et en Irlande, mais inconnu dans nos contrées et d'autres encore dont la présence est remarquable puisque c'est leur premier roman.

- A Song for Ella Grey par David Almond - Salvage par Keren David- Say Her Name par James Dawson- Lobsters par Tom Ellen and Lucy Ivison- Half Bad par Sally Green- Finding a Voice par Kim Hood- Only Ever Yours par Louise O'Neill - Goose par Dawn O'Porter - Trouble par Non Pratt- The Ghosts of Heaven par Marcus Sedgwick

Charlotte Eyre, la présidente du jury et responsable jeunesse du site The Bookseller explique le choix de cette liste :

« Nous avons choisi dix livres que nous aimions et nous espérons avoir réfléchi également à la diversité que l'on peut trouver au Royaume-Uni et  en Irlande dans la littérature Young Adult. La diversité est un gros problème dans l'édition en ce moment et nous tenions à refléter les différents types de livres. Nous avons donc un mélange d'horreur, de la romance,  de l'humour, de la fiction littéraire, de la dystopie, de la fantaisie et du réalisme. Il y a des écrivains débutants et des auteurs déjà établis, les grands titres de grandes maisons d'édition, et des livres moins connus qui auraient pu passer inaperçus quand ils ont d'abord été mis en vente. »

Sur la liste, trois noms nous sont familiers : David Almond, auteur publié en France depuis 2001 dont le roman, Je m'appelle Mina, (Éd. Gallimard jeunesse) est disponible en poche depuis mai dernier.

Marcus Sedgwick, pour qui son roman Sacrifice à la lune (Éd. Thierry Magnier) nous avait époustouflé à la rentrée 2013 et la petite dernière, Sally Green, avec son premier roman Half Bad(Éd. Milan) qui raconte l'histoire de Nathan, adolescent sorcier, dont les parents sont un sorcier noir et une sorcière blanche dans une société qui n'accepte que les sorciers blancs. L'auteur était présente au dernier Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine Saint-Denis et a pu ainsi rencontrer ses premiers lecteurs français.

Dans quelques semaines, le roman Lobsters paraitra sous le titre français Celui qui sera mon homard aux éditions Gallimard jeunesse.

Le premier prix de littérature Young Adult sera remis en mars 2015 par un jury composé à la fois de grands adolescents, mais également de professionnels du livre jeunesse, journalistes, auteur, et libraires.

Dédicaces - Samedi 9 février 2013 à 18h00 - A la librairie

pour la parution de
Entre amis
aux éditions Gallimard

« Au début de la fondation du kibboutz, nous formions une grande famille. Bien sûr, tout n’était pas rose, mais nous étions soudés. Le soir, on entonnait des mélodies entraînantes et des chansons nostalgiques jusque tard dans la nuit. On dormait dans des tentes et l’on entendait ceux qui parlaient pendant leur sommeil. »

L’idéal de vie en communauté a-t-il résisté à l’érosion du temps pour les habitants du kibboutz Yikha ? Ben Gourion est Premier Ministre, et la société israélienne n’est déjà plus la même que du temps des fondateurs. Alors des questions de principe et de règlement se posent aux kibboutsniks : peut-on par exemple permettre à Henia Kalisch d’envoyer son fils Yotam faire des études à l’étranger – chez son oncle qui, justement, a quitté le kibboutz – et faut-il laisser le petit Youval à la maison des enfants, malgré ses pleurs ?
Mais même dans une petite communauté très attachée aux principes idéologiques, les affaires de cœur prennent parfois toute la place. Yoev Carni va-t-il résister au charme de la jeune Nina, surtout quand il la croise pendant ses rondes de surveillance nocturnes ? Nahum Asherov peut-il accepter que son vieil ami David Dagan, excellent professeur et grand séducteur, s’installe avec sa fille Edna, âgée de dix-sept ans à peine ? Et que va faire Ariella, qui déborde d’affection pour l’ex-femme de son amant Boaz ? A Yikha comme ailleurs, l’on se débat avec ses chagrins d’amour et ses désirs irréalisables, mais dans un kibboutz, l’on n’est jamais seul…
En huit nouvelles tragi-comiques qui se lisent comme un roman, Amos Oz scrute les passions et les faiblesses de l’être humain, fait surgir un monde englouti et nous offre surtout un grand livre mélancolique sur la solitude.

Retrouvez ses plus beaux textes :

Scènes de vie villageoise, Folio
La boite noire, Folio
Vie et mort en quatre rimes, Folio
Soudain dans la forêt profonde, Folio
Ailleurs peut-être, Folio
Une histoire d’amour et de ténèbres, Folio
Seule la mer, Folio
Une panthère dans la cave, Folio
Les deux morts de ma grand-mère, Folio

Umberto Eco a été invité par le Musée du Louvre à « porter un regard personnel » sur les oeuvres qui y sont exposées.

Une initiative du musée qui avait déjà été mise en place pour le compositeur Pierre Boulez, le plasticien Anselm Kiefer, l'avocat Robert Badinter et une autre écrivaine Toni Morrisson, rappelle l'AFP. Le principe étant d'élaborer un programme mêlant plusieurs arts.

Umberto Eco, a trouvé le thème de son programme dans son dernier livre Vertige de la liste (à paraître chez Flammarion). Il s'agira donc de se pencher sur l'énumération, la litanie, l'accumulation et le classement.

L'écrivain affirme : « Si j'avais à choisir un livre à prendre sur une île déserte, j'amènerais le Bottin. Avec tous ces noms, je peux concevoir des histoires merveilleuses » avant d'ajouter « Il y a des listes pratiques, comme celle des courses au supermarché. Elles parlent de quelque chose qui existe en nombre fini. Et il y a les listes poétiques, infinies, qui présupposent un etc., un vertige ».

Selon lui, « par ses 10.000 parcours différents, par ses oeuvres d'art, celles qui y sont, et qui nous font imaginer celles qui n'y sont pas », le musée « est une liste vivante ».

Dans la programmation, on pourra donc retrouver, entre autres, des conférences sur la répétition dans l'oeuvre de Brueghel, des concerts rappelant les litanies du Moyen-Age, des lectures de Perec, du slam, un concert du DJ Laurent Garnier avec projection. Un programme à suivre du 02 novembre au 11 décembre.

L'une des principales distinctions entre l'industrie de l'édition en France et aux États-Unis est le rôle de l'agent littéraire. Aux États-Unis, les auteurs envoient leurs manuscrits aux agents qui, par la suite, entrent en contact avec les éditeurs. L'agent est l'intermédiaire auprès des maisons, travaillant les textes des écrivains avant de les leur présenter. « Les agents font intégralement partie du système éditorial américain, au point que la grande majorité des livres de fiction publiés aux États-Unis sont d'abord passés entre les mains d'un agent. »[i]

Le marché de la littérature Jeune adulte constituant un secteur à part entière, la plupart des manuscrits reçus par les agences littéraires correspond aujourd'hui à ce segment éditorial, multipliant le nombre d'agents spécialisés. Maillon incontournable de la chaîne du livre, l'agent devient même « agent double » : il est à l'affût des nouvelles tendances tout autant qu'il les lance.

Lorsque l'on cherche à identifier les prochaines tendances en littérature Young Adult, on se tourne naturellement vers les agents, comme le montre l'article "New Trends in YA : The Agents' Perspective" paru il y a quelques mois[ii]. 

Le premier constat formulé par les agents est un écœurement certain pour des genres pourtant si recherchés ces dernières années, comme la romance fantastique. Les succès dans le domaine ont conduit auteurs, agents et éditeurs à vouloir appliquer à toutes les sauces le schéma alliant histoire d'amour et créatures fantastiques (loups-garou, vampires, sirènes, anges ou métamorphes), épuisant la recette.

Après la saturation du marché par les romans post-Hunger Games, les agents prédisent aussi une survie difficile à la dystopie.

Autre cause de haut-le-cœur : la trilogie. Alors que ce format fleurissait depuis quelques années, les titres uniques se vendraient mieux aujourd'hui, plus faciles à placer, moins risqués pour des éditeurs prudents et financièrement moins contraignants à acheter pour le lecteur.

Les prochaines tendances

Face à cette saturation, les agents attendent, prédisent ou passent commande. Des titres uniques ("one-shot"). En somme, on assiste au retour du roman réaliste (ou miroir) à thématique plus contemporaine que certains qualifient de GreenLit [iii] après le succès de Nos étoiles contraires(John Green, publié chez Dutton / Nathan) que l'on présentait ici.

Relèveraient de la GreenLit les récits caractérisés par un narrateur vif d'esprit et drôle, des dialogues incisifs, des figures d'autorité défaillantes et des histoires d'amour tourmentées.

Parfait exemple de GreenLit : Eleanor & Park (Rainbow Rowell, publié chez St. Martin's Griffin raconte l'histoire de deux jeunes à part, à la fin des années 80. Trop intelligents pour savoir que le premier amour ne dure jamais, ils sont assez courageux et désespérés pour s'y essayer. (Prévu aux éditions PKJ, le 5 juin 2014)

Après une belle vague d'héroïnes, certains voudraient plus de personnages principaux (antihéros) masculins, comme dans Wingerd'Andrew Smith (Simon & Schuster). Ryan Dean West, 14 ans, est pensionnaire dans une école privée. Il a pour colocataire la pire brute de l'équipe de rugby ; il est amoureux de sa meilleure amie qui le considère toujours comme un gamin ; c'est un intello fan de comics (le roman est illustré avec les supposés crayonnés métacomiques de Ryan).
(Pas encore prévu en France)

La fiction contemporaine au ton humoristique semble donc bien partie pour remplir les rayons des librairies.

Dans les années à venir, les agents s'attendent aussi à accorder une bonne place au thriller psychologique : des auteurs spécialistes du genre comme Gillian Flynn (publiée chez Sonatine en France) vont passer au Young Adult. Et, en 2015, l'on entendra parler d'auteurs comme Marcy Beller Paul, Kim Savage et Lynn Weingarten dont les récits à suspense mettront particulièrement en avant le thème de l'amitié entre filles.

Dans une veine plus noire, les agents aimeraient recevoir des romans gothiques et d'horreur.

Certains souhaiteraient qu'on leur propose des œuvres plus interactives, déclinées sur plusieurs médias.

D'autres voudraient la réécriture ("retelling") de certains classiques ou contes de fées, tendance vers le merveilleux dont nous vous avions parlée il y a quelques mois, dans l'esprit de la série Splintered. Les deux tomes (sic) écrits par A. G. Howard racontent l'histoire d'Alyssa, 16 ans, la descendante d'Alice, la petite fille qui a inspiré Lewis Carroll. Sa mère vit dans un hôpital psychiatrique. D'ailleurs, Alyssa entend des voix…

À en juger par l'axe éditorial pris par certaines maisons, on trouvera aussi de la fiction historique sur les rayons[iv], comme Grace and the Guiltless, roman dont l'action se déroule au Far West (Erin Johnson est publiée par la nouvelle division YA de l'éditeur Capstone For Young Readers, Switch Press). Le livre raconte la vengeance de Grace, seule survivante du massacre de sa famille par des hors-la-loi.

S'il y a une tendance à dégager chez les agents à l'affût du prochain best-seller en littérature Jeune adulte, c'est la recherche du "high-concept" : le livre qui repose sur un ton, une voix forte, originale, qui accroche, quel que soit le sujet, et susceptible de capter un public adulte. Comme les romans en vers de l'auteure Ellen Hopkins, dont certains titres se sont hissés aux palmarès des meilleures ventes du New York Times.

Devant la variété des courants cités, et si la prochaine tendance était le "wait-and-see" ? Michael Bourret, agent chez Dystel and Goderich Literary Management, résume la situation du moment sous l'angle de l'attente : « Les gens [du milieu éditorial ndlr] sont frustrés parce qu'il n'y a pas de tendance, actuellement. Ils doivent se fier à leur propre goût, leur instinct, et non à ce qui marche. Mais personne ne sait ce qui marchera, la prochaine fois. On ne le sait qu'au moment où ça marche. »