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Cristina Campo

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Histoire littéraire

Les incandescentes. Cristina Campo, Simone Weil, Maria Zambrano

Elles ont brûlé, dans les ténèbres du XXe siècle cette longue nuit de guerres, de totalitarismes, de barbarie où nous errons encore, de leur désir de vérité et de cette volonté qui consiste à aimer inconditionnellement. Trois femmes, trois voix qui s'entrelacent sans le savoir en une seule flamme dans la nuit ou le Verbe se fait silence, dans trois langues vivantes et soeurs, le français, l'italien, l'espagnol. Si différentes dans leur absolue singularité, elles se ressemblent, toutes trois de la lignée d'Antigone, éminente figure du sacrifice, de l'offrande sans concession, de l'amour sans conditions, du moi consumé pour accéder à l'être, sans lesquels il n'est pas de révolte authentique. Dans le temps de vie qui leur fut imparti, brève et fulgurante trajectoire de Simone Weil (1909-1943), morte à trente-quatre ans, longue vie de María Zambrano (1904-1991) du début à la fin du siècle, parcours orienté dès la naissance par la maladie pour Cristina Campo (1923-1977) qui ne connut pas la vieillesse, elles ont eu cette capacité si rare de transformer leur vie en destin. Chacune de ces femmes laisse entendre une voix singulière, libérée de la pesanteur, d'une extraordinaire pureté, voix monacale, dépouillée comme le chant grégorien de Simone Weil, voix transparente aux mythes et aux rites de Cristina Campo, voix où bruissent les fleuves de l'exil, charriant les douleurs et les pleurs secrets de María Zambrano.

05/2023

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Littérature française

Cristina

"Sainte, enluminée d'un lilas, Maman pique un baiser dans l'échancrure d'une chemise, en fait voler les manches. A nos pieds, les corolles, pressées les unes aux autres, grenues, glacées, font étinceler, autour de pétales en plein ciel, la fraîcheur du couchant. Rives rassérénées d'orage, d'un pourpre achevé. Sur de petits étangs, des champs de nymphéas, lis, nénufars, filent où les prend le courant. Les carillons sonnent l'heure du goûter. Pointes, tiges effrangées du soleil reparu. Maman, criblée de lunes d'eau, en auvent à la pluie, croque un gâteau. Dans ses poches : cigares au miel, à l'amande concassée - éclats d'Orient. Un liseron de lumière court. Les lotus en peau d'ange se creusent. A la dérive, rougis comme des sexes, des nélombos au coeur écrevisse ; plus avant, jaunets en guirlandes dénouées, pâmoison des plantes." On n'explique pas la douleur. Ne raconte ni l'enfance, ni l'adolescence, ni la jeunesse, ni la vie que le sang teinte d'émois parfois tumultueux et que le seringa, le lilas ou les grappes de fruits mûrs parfument comme s'ils s'épanouissaient à l'orée même des songes. C'est là. Cela naît par bouffées, chaque séquence du livre ravivant les souvenirs de l'auteure qui, sachant que l'on ne sépare pas le sentiment de sa gangue charnelle, ressent jusqu'à les désirer plus intensément encore les instants où, dans la langue, au sein des mots et des gestes quotidiens, tout tremble, tout vacille. (Lionel Bourg)

02/2020

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Poésie

Cristina

"Cristina constitue un Portique par lequel entrer en Littérature et directement dans ses régions vitales. Il n'est donné qu'à de rares foudroyés de faire pénétrer la lumière du langage dans la nuit du crime. Les grandes douleurs sont muettes parce qu'elles ne tiennent pas à la page. L'enjeu de l'écriture n'est pas une histoire à raconter, c'est un drame indicible. Le cri part du fond de gorge - comme celui d'Artaud dans son Van Gogh, comme celui de Munch -, il surgit du tréfonds des cavernes de l'être ; mais il faut encore l'en déloger pour l'écrire". Alain BORER

06/2023

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Littérature étrangère

Pristina

Albert Drilling est un officier spécial du gouvernement du royaume des Pays-Bas. Fonctionnaire zélé, il se voit confier une mission particulière : s'assurer que les demandeurs d'asile retournent dans leur pays d'origine lorsque toutes les procédures légales d'accueil ont été épuisées. Ceci avec le minimum de désagréments pour son ministre de tutelle. C'est la raison pour laquelle il est envoyé sur une île située au large de la côte nord de la Hollande, pour rechercher une migrante demeurée illégalement sur le territoire après que le centre de détention local ait été fermé. La seule information qu'il ait en sa possession pour la retrouver est son nom : Irin Past. Réfugiée sur cette île, la jeune femme s'est parfaitement intégrée. Les habitants eux-mêmes se sont pris d'affection pour elle. Le capitaine du ferry, le maire ainsi que le plus grand entrepreneur de l'île se considèrent comme ses amis. Mais l'exemplarité de ce parcours ne détourne pas Albert de sa mission première. Une forme de fierté professionnelle le pousse néanmoins à vouloir rechercher l'environnement le plus sûr, le plus accueillant pour les demandeurs d'asile renvoyés dans leur pays d'origine. Dans le cas d'Irin, il s'agit de savoir d'où elle vient réellement. Car si son père lui a toujours assuré qu'elle avait des origines égyptiennes, il semble que cette croyance soit le pur produit de son imagination... Albert se rend pourtant au Caire, à la recherche de la maison où elle serait née. A son arrivée, il se trouve plongé dans les évènements du Printemps arabe. Il observe tout cela avec autant de distance que possible mais ne ressort pas indemne de cette expérience chaotique. Poursuivant son enquête, il finit par découvrir que les véritables racines familiales d'Irin sont à chercher du côté de la capitale du Kosovo, Pristina - son pénom en étant l'anagramme. Pour Albert, c'est un motif suffisant pour exiger qu'Irin soit renvoyée dans cette ville. Découragés, Irin et ses amis renoncent à toute tentative de résistance. A moins que, contre toute attente, les lois et les régulations gouvernementales puissent malgré tout offrir une issue. Dans ce roman, impeccablement structuré, Toine Heijmans propose une réflexion passionnante sur le mystère des origines, la solitude de celui qui cherche un asile. Par contraste, il décrit la rigidité d'un système juridique extrêmement clinique qui se fait passer pour humain.

01/2016

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Littérature étrangère

La noix d'or

Cristina Campo est l'auteur d'une œuvre concise et secrète, mais d'une rare incandescence. Pietro Citati nous en a donné un fidèle et saisissant portrait : " Cette anachorète possédait la courtoisie mondaine, la grâce exquise et insaisissable d'une dame italienne de la Renaissance ou d'une aristocrate de la Fronde. C'était aussi une créature enflammée, violente, pleine d'une ardeur chevaleresque, une Clorinde qui ignorait la prudence et les demi-mesures. Sa sensibilité subtile et ombrageuse - tressaillements de l'âme, vibrations de l'univers - atteint à l'extrême de la tension, se muant en une sensualité surnaturelle. Elle n'écrivit jamais de romans ni de nouvelles, de traités ou de longs essais - mais seulement de brèves proses. Elle aimait ce qui est petit. "Infiniment plus délicate et terrible est la présence de l'immense dans le petit, que la dilatation du petit dans l'immense." Elle avait un sens souverain des limites, de la frontière - elle, si démesurée dans son âme ". La noix d'or est un livre composé de textes arrachés à l'oubli. Comme dans Les impardonnables, Cristina Campo y manifeste son amour de la perfection et son sens suraigu de la forme. " Il y a quelque chose de royal dans le style mental de cet écrivain ", remarquait Giorgio Manganelli. On le vérifie ici dans des textes consacrés à Shakespeare, Virginia Woolf, Jorge Luis Borges, Katherine Mansfield, Djuna Barnes, Simone Weil, Truman Capote, entre autres écrivains, mais aussi aux arts, aux villas florentines, aux contes, aux rites et à la liturgie.

02/2006

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Littérature étrangère

Lettres à Mita

A l'automne 1952, Margherita Pieracci - la Mita à qui sont adressées ces lettres - entre pour la première fois en contact avec Vittoria Guerrini qui adoptera plus tard, entre autres pseudonymes, celui de Cristina Campo. Mita a vingt-deux ans, Vittoria est de sept ans son aînée. Toutes deux ont été profondément marquées par la lecture de Simone Weil et c'est sous le signe de cette admiration commune que naît une amitié qui ne prendra fin qu'avec la mort de Vittoria, vingt-quatre ans plus tard. Les longues périodes de séparation entre les deux amies seront nourries par un échange épistolaire constant. On en discerne la haute valeur littéraire et humaine dans ces Lettres à Mita réunies par leur destinataire et qui constituent une œuvre à part entière. Les lettres de Cristina Campo épousent au plus près sa ligne de vie. Parfois douce, parfois incantatoire, parfois âpre et cinglante, l'écriture dessine une géométrie spirituelle où prennent corps des pensées dont l'ardente densité n'a d'égale que la transparence. On découvre une femme engagée de toute son âme dans la recherche inlassable de la vérité et de la beauté, et qui affronte le désarroi, la douleur et l'angoisse en se fiant à quelques talismans : attention, exigence, perfection, poésie.

02/2006

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