Baudouin Kakura

Cette semaine, j’ai lu Le printemps de Sakura de Marie Jaffredo publié aux éditions Vents d’ouest.

A Tokyo, Sakura, 8 ans, vient de perdre sa mère. Peu de temps après, son père décide de la confier quelque mois à sa grand-mère maternelle Masumi, le temps de réaliser un voyage professionnel.

La vie traditionnelle et rurale de cette dernière désoriente Sakura, mais éveille en elle des forces nouvelles, l’aidant à surmonter sa tristesse et à savourer la vie. Elle redécouvre le plaisir de ces « petites choses » qui font pourtant beaucoup, comme la pêche aux coquillages, s’amuser entre amies...

Les dessins éblouissants sont incroyablement apaisants. 

Lorsqu’elle avait 5 ans, Sakura a perdu sa maman japonaise. Depuis elle vit à Tokyo avec Guillaume, son papa, français d’origine. Désormais âgée de 8 ans, la petite fille se voit confier à Masumi, sa grand-mère maternelle le temps d’un printemps. Seulement elle ne l’a pas revue depuis de longues années. Une transition entre modernité et tradition tout en simplicité et en douceur. 

Sakura apprendra à connaître la vieille dame, mais aussi ses propres racines et ainsi à mieux comprendre sa maman. Ce sera également l’occasion pour elle d’apprivoiser son passé et ses douleurs encore vives aux côtés de ceux qu’elle prendra le temps de rencontrer. 

Le Printemps de Sakura est un roman graphique d’une douceur sans pareil tant dans ses images à l’aquarelle que dans ses messages. Une ambiance et une philophie qui respirent le calme et la simplicité tout en découvrant au fil des pages la vie traditionnelle et la culture japonaise.

Un voyage à travers les petits riens du quotidien qui font toute la différence. Un album plein de découvertes, de poésie et d’authenticité. Parfois estampillé jeunesse, il saura trouver le chemin du coeur et des bibliothèques des plus grands.

Dédicaces - Samedi 8 mars 2014 à 16h30 - A la librairie

Mousse, baleinier, naufragé, puis chercheur d’or, chasseur de bison... le grand-père de , est parti très jeune sillonner les mers du monde.
Dans son épopée, il a même rencontré les mythiques Buffalo Bill et Sitting Bull. Baudoin raconte l’histoire de cette légende familiale et sa propre découverte des Indiens, à la rencontre d’un peuple qui le fascine et l’inspire.

Sophie Audouin-Mamikonian est née en 1961 au Pays basque d’où elle a puisé les contes et légendes qui alimentent son imaginaire. Mère de deux filles, qui sont ses  premières correctrices, elle partage son temps entre sa famille, l'écriture et ses activités de princesse d’Arménie.

Sur ce point, elle adopte une attitude tout à fait pragmatique : « Prétendante au trône d'Arménie. Ce qui me fait mourir de rire vu que le Royaume d'Arménie n'existe plus depuis le 14ème siècle... ». Ce n’est pas ce statut qui lui permet de vivre non plus…

L’auteure est connue pour sa décalogie Tara Duncan, un univers dans lequel évolue la jeune héroïne éponyme, une « sortcelière » dotée d'un pouvoir extraordinaire qu'elle a souvent bien du mal à contrôler. Afin de faire plus ample connaissance avec cette personnalité du monde de la littérature de jeunesse, je vous propose de retrouver l’intégralité de son interview sur le site Plume Libre.

Le Sabre de Shibito nous plonge dans un japon médiéval et fantastique avec quelques traces d'alchimie laissées par le passage des Hollandais.

Kinzô un apothicaire ambulant fait route avec un acteur itinérant sous la bonne garde d'un impressionnant samouraï, à travers les terres des plaines d'Adachigahara. La légende dit que des démons s'y trouveraient. Et nos compagnons ne sont guère rassurés. À l'exception du samouraï, qui semble avoir une idée en tête. Voler les biens de l'acteur et de l'apothicaire.

Il était sur le point d'y parvenir lorsqu'un étrange personnage fait irruption et les met en garde avant de disparaître. Hélas son intervention n'aura guère servi puisqu'une femme semblant venir de la foudre fait une entrée fracassante en tuant le samouraï et l'acteur. Kinzô n'aura d'autre choix que de la suivre en portant le cadavre du samouraï. Bientôt son destin ne lui appartiendra plus....

Une époque difficile

Truffé de références historiques et de légendes du Japon féodal, Le Sabre de Shibito, vous transportera dans un monde où l'on n’est jamais vraiment à l'abri. On ne peut se raccrocher à aucune valeur sûre, il n'y a pas de gentils. Shibito lui-même semble assez sanguinaire, cela dit on pourrait comprendre qu'il se soit levé du mauvais pied. Finalement, on est perdu, un peu comme le personnage principal de ce tome, Kinzô, un apothicaire assez veule, plutôt lâche, et franchement vénal. Et on en vient à le prendre pour référence tant il semble être le personnage le plus bon de l'histoire.

L'ambiance n'est donc pas festive même si l'humour est présent. Les mangaka ont réussi à bien faire sentir, à quel point la vie était dure dans le Japon de la période Sengoku (NDLR : entre le XVe et le XVIIe siècle) et à quel point on ne pouvait se fier à personne.

Les dessins sont épurés. Les trames sont très peu utilisées, le dessinateur Missile Kakurai, leur préférant des crayonnés bien marqués. Ainsi les cases ont l'air aérées, le dessin est clair et tout cela renforce le côté réaliste de ce titre, et paradoxalement cela donne une teinte irréelle et imaginaire lorsque des éléments fantastiques sont introduits.

Un avis mitigé

Ce premier tome ne dévoile pas grand-chose. Certaines bases sont posées, on sait d'où vient Shibito et quelle est sa mission, on connaît sa relation avec Kinzô et on découvre cet univers désolé pris entre guerres féodales et fantastique. Un fantastique introduit essentiellement par des références à l'alchimie. Les légendes du Japon ne prennent pas vie dans ce premier tome du Sabre de Shibito. Pourtant beaucoup de questions restent en suspens et on n'est pas vraiment happé par le scénario, ne sachant pas trop vers quoi il tend.

Le Sabre de Shibito reste agréable à lire tant pour son contenu historique et légendaire que pour ses dessins empreints de réalisme, clairs et aérés. La curiosité du lecteur sera probablement piquée et il aura envie de savoir vers quoi tout cela va bien pouvoir le mener, tout en restant sur une certaine forme de réserve. Le deuxième tome sera donc essentiel pour se faire une bonne idée de ce titre.

Le Sabre de Shibito de Missile Kakurai pour les dessins et d'Hideyuki Kikuchi pour le scénario est édité par 12bis. Le tome 1 compte 208 pages, que vous pourrez vous procurer pour 6,50€.

Ce troisième tome du Sabre de Shibito de Missile Kakurai (pour les dessins) et de Hideyuki Kikuchi (pour le scénario) est une belle et grande surprise. Si le premier tome nous avait laissés curieux mais un peu perplexes, et le deuxième tome intrigués mais en attente, le tome 3 lui nous a conquis.

Shibito a découvert l'entrée d'une grotte poussé certainement par une sorte de souvenir vaporeux. Les compagnons de route de ce dernier vont pouvoir s'y reposer un peu. Un décide pourtant de le suivre à l'intérieur de la grotte. Il s'agit de Kinzô l'apothicaire toujours à la recherche d'un peu d'or. Il n'y trouvera pas ce qu'il escomptait et manque de faire écraser par un mystérieux samouraï de deux mètres de haut.

En fait, de samouraï il s'agit plutôt d'un automate. Et ce que recèle la grotte est encore plus troublant. On y trouve entre autres des armes de guerre d'une autre époque. De notre époque. Kinzô ne voit pas bien comment cela peut fonctionner et quel est l'intérêt de ces armes qui ont l'air trop massives pour être efficaces sur un champ de bataille. Shibito, lui ne dit rien mais semble en savoir plus...

Le tome que l'on attendait

Voilà enfin, le tome que l'on attendait ! Celui qui lance l'histoire et nous accroche définitivement aux pages du manga. Si les précédents tomes manquaient d'un héros fort et charismatique du fait du réveil un peu long de Shibito, ce troisième tome nous sert l'imminence du réveil complet de celui-ci. L'histoire commence à se développer de manière intéressante et de nouveaux éléments sont mis en place. Le tome 3 relance très agréablement ce titre qui aurait encore pu basculer dans une lecture insipide.

Petite précision ce tome se compose de deux parties. La première est la continuation de l'histoire des deux tomes précédents, et la deuxième est une préquelle. Cette deuxième partie qui coupe l'histoire principale nous laisse sur un double suspens intenable et ne pas attaquer le tome 4 dans la foulée serait bien difficile.

Une préquelle qui arrive à point nommé

Cela dit le moment était idéalement choisi pour glisser la préquelle, et on comprend enfin quel type d'homme était Shibito, et on entrevoit le destin qui lui est réservé. Beaucoup de questions y trouvent leur réponse comme la raison de l'éclair de lucidité qui a frappé Shibito lorsqu'il a affronté la princesse du clan Kaguragi ou encore la spécificité de son sabre. Un point qui a son importance quand même puisque le manga s'intitule Le sabre de Shibito.

Au niveau des dessins on appréciera le charac-design et particulièrement les expressions du visage très réalistes et finement esquissées. Certains arrières-plan et décors sont plutôt bien fouillés avec des détails bien nets. Le tout reste dessiné dans un style assez clair et si les trames sont un peu plus utilisées le mangaka nous gratifie quand même à l'occasion de quelques-uns de ses très bons crayonnés. Les combats enfin sont toujours aussi clairs et dynamiques.

Le Sabre de Shibito tome 3 est donc la révélation que l'on attendait. Le personnage principal prend corps et l'on attend un bel héros, de nouveaux éléments de l'intrigue se mettent en place, et un petit coup d'oeil astucieux vers le passé nous permet de saisir un peu mieux les événements qui vont avoir lieu. Le dessin comme toujours est de bonne qualité.

Le Sabre de Shibito tome 3 de Missile Kakurai (au dessin) et de Hideyuki Kikuchi (au scénario) est édité par 12 Bis. Et vous pourrez dévorer ses 192 pages pour 6,50 €.

Le 25 mars dernier est paru au Journal Officiel la liste des nouveaux entrants dans la liste de l'ordre national de la Légion d'honneur. 

Parmi l'immense liste de nom, quelques-uns retiennent notre attention et ce sont bien évidemment les auteurs « jeunesse » ou affiliés. 

Sunny Ripert (CC BY-SA 2.0)

Cette année, et par ordre alphabétique, sont nommés pour le Ministère de la culture et de la communication : 

Comme nous sommes curieux et même s'il n'est pas dans nos habitudes de remettre en cause ce qui est écrit dans ce genre de document et encore moins dans le journal officiel,  nous nous sommes étonné de voir les « 29 ans de service » de Sophie Audouin-Mamikonian alors que son premier roman Tara Duncan – Les sortceliers  est paru au Seuil Jeunesse en 2003, soit depuis 13 ans… 

Nous avons donc demandé à la Chancellerie pourquoi était compté « 29 ans » et s'il y avait une « erreur » de 16 ans ? Pour le moment, nous n'avons pas encore eu de réponses concrètes à part : « Elle a du faire des choses avant… ». 

Nous n'avons pas encore trouvé de réponse, à par peut-être chez nos confrères du Télégramme, qui, dans un article de mai 2011 évoque son passage dans la publicité aux côtés de Jacques Séguela en tant que rédactrice… 

C'est donc accompagné de plusieurs autres auteurs que Sophie Audouin-Mamikonian, Susie Morgenstern, et Joan Sfar rejoignent ainsi les Chevaliers de la légion d'honneur mention « auteurs jeunesse » comme Marie-Aude Murail, Agnès Desarthe, Michel Tournier, Marie Sellier,Florence Noiville ou encore Quentin Blake… 

L'avantage avec certains auteurs, c'est qu'avec eux, il se passe toujours quelque chose.

À la manière du chef cuisinier Ducasse qui est à la fois dans sa cuisine, mais surtout sur mille autres projets, ne s'ennuie jamais et propose un peu plus d'un mois après son film « Origines » (le 21 septembre 2013 au Grand Rex) un nouveau roman autour de l'univers de Tara Duncan (le 11e volume de Tara Duncan, La guerre des mondes est annoncé pour le 5 septembre aux éditions XO).

Tara Duncan, tome 10 : Dragons contre Démons

Le 7 novembre 2013 paraîtra Les AutresMondes de Tara Duncan : La Danse de la licorne aux éditions Michel Lafon. Tara Duncan chez Michel Lafon ? Oui… Non… pas tout à fait. Premièrement, ce n'est pas réellement Tara Duncan, puisque c'est, ce que le cinéma a appelé un prequel, une histoire qui se déroule 20 ans avant la naissance du personnage de Tara Duncan.
Deuxièmement, le texte est écrit par un fan, Thomas Mariani, un taraddict comme on les appelle et qui s'est fait aider par la maitresse des lieux pour affiner l'histoire et vérifier que tout collait bien avec l'univers.

Sur son profil Facebook, l'auteur s'explique en s'adressant à ses fans : « A force de lire vos textes et de vous faire gagner le concours d'écriture, j'ai réalisé que beaucoup d'entre vous avaient énormément de talent, mais que vous vouliez travailler dans un genre qui n'est pas encore vraiment apprécié par les éditeurs : La Fantasy. (NDLR : Ha bon ? Petite pensée pour l'immense quantité d'éditeurs qui font de la Fantasy…)

Comme moi qui ai dû attendre 17 ans avant d'être publiée. J'en suis encore traumatisée, je l'avoue. […]

Aussi, j'ai décidé de vous donner votre chance. Michel Lafon lance cette jolie collection exclusivement destinée à des livres Fan Fictions tournant autour du monde de Tara. […]

Cela va permettre à ceux d'entre vous qui veulent en faire leur métier d'être édités d'une part et ensuite de voler de leurs propres ailes sur leurs propres projets, mais aussi d'en vivre, puisque bien sûr, Michel Lafon vous paye pour votre travail... »

Comme la Basilique, Sainte Sophie protège et aide ses croyants puisque ce premier texte devrait être suivi par d'autres fans fictions supervisées par l'auteure en personne.

Les fans fictions fonctionnant de mieux en mieux auprès des éditeurs comme le récent succès du livre pour adulte 50 nuances de Grey (fan fiction de Twilight et assumée comme telle, par l'auteure), Michel Lafon essaye-t-il de confirmer un nouveau genre littéraire édité ?

À suivre…