Les Histoires Sans Fin(15 octobre 2007)
Le 17/03/2010 à 22:26 par Fred Ricou
Publié le :
17/03/2010 à 22:26
Traduit dans plus de 12 langues, la saga des Tara Duncan fait partie des sorties récurrentes chaque année à peu prés à la même époque. Le tome 5, Le Continent Interdit, vient de sortir depuis quelques jours et il se retrouve déja dans les meilleures ventes générales...
est allé à la rencontre de la créatrice de cet "Autremonde", Sophie Audouin-Mamikonian...
Les Histoires Sans Fin : Quand on n'est pas « Taraddict », forcément on ne vous connaît pas très bien. Donc, on fait quelques recherches et là… Quelle ascendance ! Ce n'est pas trop lourd à porter tout ça ?
Sophie Audouin-Mamikonian : En fait, j'ai 15 écrivains dans la famille, mon arrière-grand-oncle était Tristan Bernard, mon arrière-grand-père a écrit Macao ou l'enfer du jeu, Fanfan la Tulipe,… tous ces films mémorables. Ma grand-mère a publié chez Flammarion, elle a écrit Neige, Mademoiselle Fanny,… Mon grand-père était directeur du Matin. J'ai juste une hérédité effroyable sur les épaules qui fait que je collectionne les livres depuis l'âge de 12 ans, j'en ai plus de 20 000 chez moi. Forcément, à un moment ou à un autre, j'allais écrire. J'ai écrit 40 livres. Le premier, Tara Duncan, n'a été publié que 20 ans après avoir été écrit, c'est-à-dire en 2003.
L.H.S.F :Le tome 5 des aventures de Tara Duncan, Le Continent Interdit, est sorti il y une dizaine de jours et si j'ai tout bien compris, il y en aura 10 en tout. À mi-parcours, qu'est-ce que vous a apporté la jeune « sortcelière » ?
S.A.M : Là, en fait, nous en sommes à la moitié de son chemin d'apprentissage. Nous allons passer du roman d'apprentissage au roman initiatique pour se terminer par le roman « romanesque ». Je trouve ça intéressant de traiter différents genres aux moments où elle grandit. Elle m'a apporté une vision du caractère des gens et des traits des êtres humains beaucoup plus fouillée, beaucoup plus intéressant. Quand vous décrivez le caractère de quelqu'un sous votre plume, vous devez vous inspirer énormément de ce qu'il y a autour de vous. Quand j'ai déposé Tara Duncan, en 1991, j'avais 25 ans et à l'époque je n'étais pas aussi empathique que je le suis aujourd'hui. Je suis devenu une sorte de vampire qui attire tous les sentiments que je sens autour de moi et je les retranscris dans mes livres.
L.H.S.F :Quand vous avez commencé à écrire le premier volume de Tara Duncan, vous saviez déjà comment ce monde allait évoluer ?
S.A.M : Je venais d'avoir ma première fille, j'étais en train de relire l'intégral de Shakespeare et notamment le Songe d'une nuit d'été et je me suis demandé d'où venait la magie de ces personnages : Puck, Titania, Obéron… et c'est là que j'ai imaginé Autremonde. J'ai commencé par la planète, les peuples, les relations politiques et économiques entre les peuples, ensuite j'ai imaginé mes personnages : Tara, le demi-elfe, etc.
L.H.S.F :Une petite dernière. Si je n'avais pas peur de vous voir partir en colère, je vous poserais quand même cette dernière question sur le sujet : « Vous n'en avez pas assez que l'on vous parle d'Harry Potter ? »
S.A.M : Non, pas du tout. C'est vraiment grâce à Harry Potter que j'ai été publiée et qu'aujourd'hui je suis numéro 1 en France en tant qu'auteur jeunesse. Ce serait malséant de ma part de dire « A bas Harry Potter ! ». Je trouve formidable qu'Harry Potter m'est permis de publier au bout de tout ce temps. En France, le problème, c'est que nous n'avons pas cette culture de la Fantasy qu'ont les Anglo-Saxons, d'abord ils ont eu Shakespeare, ensuite Mary Shelley avec Frankenstein, Lewis Carrol avec Alice aux pays des merveilles, Lovecraft et son Mythe de Cthulhu, etc. Ils ont une vraie culture du fantastique. Nous sommes un pays de mathématiciens et d'ingénieurs cartésiens. Quand je suis arrivée avec mes histoires de dragons et d'elfes, ça ne pouvait pas marcher, c'était logique.
L.H.S.F :Quand on va sur votre blog (mi-perso / mi-Tara), on a l'impression que vous êtes un peu la maman de vos lecteurs, vous allez même jusqu'à leur dire de bien se couvrir quand ils viendront se faire dédicacer les livres… C'est important pour vous ce rapport ?
S.A.M : (Rires) J'ai un côté très « cot-cot ! », très maman poule. Je suis très protectrice à l'égard de mes lecteurs. Ils ont créé une immense famille avec des centaines de membres qui chaque jour donnent de leurs nouvelles. Ils ont créé cette communauté des « Taraddicts ». De plus en plus de lecteurs viennent sur mon blog pour se retrouver dans cette espèce de « fan-club »…
L.H.S.F :C'est une sorte de « Communauté de l'Anneau » français !
S.A.M : C'est exactement ça…
L.H.S.F :Est-ce que ce rapport, justement, de proximité avec vos lecteurs ne brouille pas un peu votre travail ? J'imagine qu'il doit y avoir des réactions vives quand vous faites faire ceci ou cela à l'un des personnages, quand un héros souffre, peut-être même meurt… Cela ne vous influence-t-il pas ?
L.H.S.F :Changeons un peu de sujet : pour les petits, vous venez de sortir Clara Chocolat, vous pouvez nous en parler ?
S.A.M : Clara Chocolat, c'est en quelque sorte la petite sœur de Tara Duncan. Depuis quatre ans, à chaque fois que je fais des dédicaces, j'ai des lecteurs qui me disent qu'ils ne peuvent pas faire lire Tara Duncan à leurs petits frères et sœurs, parce qu'ils ont 5-6 ans, qu'ils sont trop petits et que je devrais écrire des histoires pour eux, pour qu'ils puissent rentrer dans l'univers de Tara Duncan. J'ai ressorti ces histoires de Clara Chocolat que j'avais créées et que je lisais à mes filles quand elles étaient petites. C'est plein d'humour et de magie et j'essaie même que cela soit ludique. J'ai toujours pensé que si l'on avait abordé, à l'école, les matières de façon ludique, j'aurais certainement appris d'une façon beaucoup plus aisée.
L.H.S.F :Juste pour faire patienter les fans… Il se passera quoi dans le tome 6 : La planète des Dragons ?
S.A.M : Haaa ! Tara va se retrouver à la fin du tome 5 face à un choix cornélien et dans le tome 6 face à un certain nombre de challenges. Le premier, faire revenir son père. Le deuxième, empêcher sa mère de s'amouracher encore d'une espèce de bellâtre. Et le troisième, essayer de sauver deux personnes, une qu'elle hait profondément et qu'elle ne veut pas sauver et l'autre qu'elle adore mais dont elle se méfie.
Par Fred Ricou
Contact : fred.ricou@leshistoiressansfin.com
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