& folk Rock

Hier soir ma meilleure amie a débarqué à l’improviste et m’a dit : « Laurianne, on ne se fait une soirée entre copines » ce à quoi j’ai répondu : « Chouette, laisse-moi le temps de… », elle me coupe la parole et conclue : « Ah, j’étais sûre que tu accepterais de garder mon fils ! Allez à demain, je te raconterai ». Et me voilà avec Barnabé, quatre ans.

« Non, Barnabé, on ne touche pas la guitare, tu pourrais lui coincer les cordes. Hein ? Et tes doigts ? Ouais, accessoirement ». « Non, Barnabé, ne fais pas ton Nicolas Hulot à escalader mes étagères imposantes de CD et Vinyles » et là, il se roule au sol, m’insulte en latin à l’envers, bave, les yeux injectés de sang, la tête en rotation à 180° et hurle : « Ta mère écoute du Mireille Mathieu et t’as que du vieux chez toi ! »

Bon, je n’avais pas de crucifix sur moi, alors j’ai pris un album de Ike et Tina Turner en citant des textes de Amy Winehouse qui a eu pour même effet de le calmer. Après l’avoir sanglé au canapé et bâillonné, je lui ai dit : « J’ai peut-être du vieux, p’tit morveux, mais il y a aussi des choses nouvelles, certes quelquefois partent à la poubelle. En revanche ici, j’ai de la folk fort sympathique, après tout, je n’écoute que de la bonne musique ! » et je lui ai montré le dernier album de Lightspeed Champion.

Lightspeed Champion une folk toute joyeuse !

Alors, Barnabé sache que même si le monde dans lequel tu es né ne tourne pas rond, Devonté Hynes, la voix de Lightspeed Champion, a décidé qu’il en allait être autrement avec son album Life Is Sweet ! Nice To Meet You. Et le meilleur moyen de s’en convaincre c’est d’écouter son album qui respire les jolies petites histoires qui se finissent bien aux riffs de guitares endiablés! Les envolées instrumentales dignes d’un opéra-rock comme en témoigne « Etude Op. 3 « Goodnight Mikelak » » ou des références pop blues des années 60 (« I don’t Want To Wake Up Alone ») ponctuent l’ensemble. Barnabé que du vieux chez moi ? Oui, mais Lightspeed Champion s’en sert aussi !

Einstein ? La théorie des cordes est prouvée !

Il est dit que les mondes se croisent et s’entrecroisent et qu’il y aurait même neuf mondes parallèles au nôtre . J’en ai la preuve avec cet album. Quinze pistes qui respirent la santé dans le monde du psychédélique et d’un opéra-rock avec un piano (se rapprochant parfois de celui de Mika) qui se déchaîne sur « The Big Guns Of Highsmith ». La voix interpelle la période des débuts des années 2000 Starsailor avec « Dead Head Blues ».

Les moments instrumentaux à la Archive (« Intermission » et « A Bridge And A Goodbye ») s’inscrivent comme des entractes et posent l’album saupoudré d’humour rock avec « Madame Van Damme » ou encore « Sweetheart » (titre qui nous pousserait presque à crier un « Blondin ? ») donnant du relief à l’opus ! Petit clin d’œil au refrain de « Middle Of The Dark” qui évoquerait de loin par temps de brouillard un Indochine tout de même, avec une fin de morceau beatlessienne. Il fallait oser et c’est la folk psychédélique par excellence. Ainsi, nous venons de démontrer la fameuse théorie des cordes de guitares qui se lâchent !

Serge n’est jamais loin

Le Gainsbourg a toujours inspiré les autres surtout avec l’album L’Histoire de Melody Nelson sorti en 1971. Et c’est donc tout naturellement que les notes encouragent le groupe sur « Marlene », et la partition d’« Hotel Particulier » se ressent sur « Middle Of The Dark ». Un album par conséquent plein de vie, posé, centralisé.

Quand ma meilleure amie est venue récupérer son fils, Barnabé avait adopté Lightspeed Champion comme son nouveau doudou !

Après son side-project Megapuss (2008), avec Greg Rogove et le batteur des Strokes Fabrizio Moretti, le roi du néo-folk Devendra Banhart revient sous son propre nom pour un sixième album (photo), intitulé What Will We Be, qui sortira en octobre.

La grande nouveauté, c'est que Devendra quitte son label XL records (qui avait sorti Smokey Rolls Down Thunder Canyon en 2007 et Cripple Crow en 2005), pour rejoindre Reprise Records, un label du groupe Warner Music (qui produit notamment les Arctic Monkeys, White Stripes, ou Oasis...). Un tournant pour celui qui était devenu une icône de la musique indépendante.

C'est accompagné de Paul Butler (A band of Bees), et de son groupe d'amis habituels, dont Greg Rogove (Megapuss), Rodrigo Amarante, Luckey Remington et Noah Georgeson (Little Joy), que Devendra a enregistré les 14 nouveaux morceaux à Bolinas, en Californie. Son vieux compagnon de Vetiver, Andy Cabic, aurait également contribué au nouvel opus.

Un album que l'on attend donc avec impatience.

La playlist, révélée par Warner, confirme la présence des deux nouveaux morceaux qu'il avait fait découvrir au public lors d'un live à San Francisco en avril dernier : Chin Chin & Muck Muck et Baby (vidéos).

Baby

Adam Green n’a pas encore 30 ans et nous revient depuis le 19 janvier dernier avec un sixième album acoustique Minor Love au plus près de ce qu’il est et de qu’il a vécu. Une signature anti-folk par définition.

Quoi comprendre par anti-folk ? C’est un genre musical qui regroupe une influence folk avec un engagement politique des années 60 tout en étant bio. En effet, la volonté de donner un sens à ce que l’on vit et dans quoi on vit avec une envie de tout dédramatiser, mais le tout au naturel, sans artifice, sans pesticide. Anti-folk reviendrait à dire de manière un peu succincte - mais pourtant bien juste - anticonformiste et faisant appel à de l’autodérision. Adam Green, ça tombe bien, en a de l’autodérision et ne se prive pas de nous en offrir un peu avec son dernier opus. Sexe, drogue, alcool, rock et même l’amour s’attachent à la guitare sèche sur tout l’album.

Les 60’s nous revoilà

L’année 2010 souffle un air de déjà vu avec une ouverture Folk. Adam Green signe, affirme et confirme cette tendance haute couture musicale de l’année. C’est donc sans mal que sur la majeure partie des pistes nous retrouvons un petit air Willie Nelson (ambiance « On The Road Again »), avec « Buddy Bradly », « Stadium Soul ». Bob Dylan n’est pas loin avec « Breaking Locks », « Boss Inside » et « Don’t Call Me Uncle ».

Invitation au cœur d’Amérique profonde

A l’écoute de l’album, l’imagination s’affole et nous pose dans un restaurant en bordure de route au fin fond de l’Amérique en plein mois d’août, à la chaleur harassante. On s’arrête faire le plein de notre voiture. On s’assoie à une table et une serveuse en uniforme vichy rose nous sert un café.

Deux pauvres gars sont au bar à entendre Adam en buvant un verre, un cure-dent au coin de la bouche mâché jusqu’à épuisement cachant les yeux injectés de sang, le regard vitreux derrière ses ray ban ou mangeant une omelette. Des titres touchants illustrent cet univers parmi d’autres que l’auditeur prendra soin d’inventer avec sa sensibilité intime en s’appropriant « Boss Inside » ou « Bathing Birds » comme des berceuses poignantes.

Adam Green : jeune et classieux

Le compositeur ne s’arrête pas à juste s’inspirer d’un Bob Dylan, il ajuste sa voix pour être le crooner rock à l’instar d’un Franck Sinatra comme sur « Give Them A Tohen ». Le rock psyché au son Iggy Pop est présent aussi sur « Oh Shuckes ». Et le funky des années 60 a toute sa place avec l’unique titre « Lockout ».

Un ensemble qui nous plonge en arrière, un bon vers le rock américain qui a marqué une histoire au style cinématographique d’un Forest Gump. Court Adam, Court et surtout n’oublie pas ta guitare, parce qu’avec Minor Love nous offre un panel folk exquis.

Jay Thomas vit dans une banlieue au nord de Londres, au milieu de sa mère, de son beau-père, de ses sept demi-frères et sœurs, de sa tante et de ses cousins. Sa passion, c'est la musique. Avec ses meilleurs amis, il a fondé un groupe et ne vit que pour ça.

À quatorze ans, Summer Smith vit seule avec sa grand-mère gravement handicapée. Délaissée par les services sociaux, elle tente tant bien que mal de se faire oublier des brutes de son quartier réputé difficile. Mais Summer a une voix en or, qui pourrait être son salut. Lorsqu'elle rejoint le groupe de Michelle, sa vie prend un nouveau sens.

Dylan Wilton est pensionnaire dans un établissement prestigieux. Brillant mais fainéant, il choisi la musique pour échapper au sport. Passionné par les arrangements, pianiste, guitariste, bassiste, tromboniste, il baigne dans la musique depuis son enfance, et se révèle particulièrement virtuose.

Les trois jeunes gens ne se connaissent pas, mais ils partagent cette même passion pour la musique. En s'inscrivant à l'émission de télé-réalité Rock War, ils vont peut-être changer leur vie.

Les fans de Cherub retrouveront avec plaisir le style de dans un nouvel univers tout aussi attrayant. Les adolescents sont à nouveau au cœur du livre, ainsi que les thèmes chers à l'auteur : la relation familiale, la sphère sociale, et des personnages principaux à la recherche de leurs limites.

Sur les quatre prévus, ce premier tome met en place des protagonistes hauts en couleur, issus d'univers différents, tous très justes dans leur attitude. Rock War est un roman dynamique, où l'action tient une place prépondérante, et même si finalement la musique n'est qu'un prétexte, elle permet d'apporter un vent de fraîcheur sur l'œuvre de Muchamore, et séduira sans aucun doute un public déjà conquis.

L’un des piliers du Masque et la Plume littéraire, Michel Crépu, fête, avec Simon Liberati, les 60 ans des Rolling Stones. Après Bossuet, Sainte-Beuve, Chateaubriand et Beckett, on s’approche encore, et on change de perspective. Des classiques aux classiques du rock.

Il y a puisé “une leçon de sincérité extrême”. Toute une érudition, un esprit rare et une vie à découvrir. Pour les amoureux du rock, les nostalgiques et ceux qui ont conscience que classique : moderne.

PrixFrontieres2024 – Le détachement militaire du col de Roca Pelada, situé dans la cordillère des Andes à une altitude de près de 5000 mètres, domine un paysage désolé et minéral, peuplé de quelques espèces résistantes et de rares autochtones. Deux postes de garde frontaliers, chacun appartenant à un pays différent, se font face dans ce milieu inhospitalier, caractérisé par des conditions extrêmes telles que des orages magnétiques et des pluies de météorites.

La vie quotidienne des soldats est marquée par la monotonie, leurs activités se limitant principalement à l'observation de l'horizon et à la maintenance des bornes frontalières.

L'équilibre précaire de cette routine est bouleversé par l'arrivée d'une nouvelle commandante, la capitaine Vera Brower, remplaçant le commandant Gaitan à la tête de l'un des postes. Ce changement inattendu introduit une dynamique de rivalité et de mystère entre Vera et son homologue du poste opposé, Costa, chacun cherchant à percer les intentions de l'autre. Dans cet environnement hostile et isolé, la frontière entre les deux camps commence à se brouiller, symbolisant une remise en question des préjugés et des animosités entre les deux côtés.

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Ce récit explore les thèmes de l'isolement, de la survie et des relations humaines dans un contexte de tensions géopolitiques, tout en mettant en lumière l'absurdité des conflits territoriaux face à l'immensité et à la beauté brute de la nature sauvage.

Hier à Angoulême, les derniers festivaliers présents sur le camping pliaient leurs affaires. Le festival de la Garden Nef Party s'est achevé samedi soir, en évitant pendant deux jours les orages. Petit bilan de ce nouveau repère rock tant attendu.

Niveau fréquentation, le défi est plutôt relevé : environ 18 000 spectateurs se sont déplacées en tout, dont 5 000 Pass deux jours. Un niveau qui semble se maintenir, malgré la radicalisation de l'identité musicale opérée cette année.

L'édition 2008 avait en effet attiré plus de 20 000 personnes. Mais l'affiche de l'an dernier était particulièrement chargée et la présence d'Iggy Pop avait contribué à un tel record. Dans l'organisation avant le début du festival, on restait lucide : « On va essayer de faire autant d'entrées que l'an dernier, mais ça va évidemment être dur de battre le score de Iggy Pop ». « Les grosses têtes d'affiche nous ont permis d'impulser économiquement le festival. Mais proportionnellement, il y avait 20 découvertes pour 2 groupes médiatiques. Aujourd'hui il s'agit d'affirmer plus clairement notre identité, en étant peut-être moins grand public ». Un pari qui est donc plutôt réussi, puisque les amateurs de rock et d'indé étaient au rendez-vous. Pour le directeur, Jean-Louis Ménenteau, « la Garden a gagné quelque chose qu'elle n'avait pas les années précédentes».

Un bon cru

Niveau programmation il était également difficile de faire mieux que l'an dernier. Pourtant, beaucoup de bonnes surprises, et peu de performances décevantes.

Le premier soir, Phoenix (photo) a fait chauffer la grande scène avec leur dernier opus Wolfgang Amadeus Phoenix, mais aussi avec des vieux tubes, comme le survolté If I ever feel better (issu de l'album United en 2000). Les Belges de Ghinzhu (photo ci-dessous) étaient eux aussi remontés pour livrer leur nouveau Mirror Mirror. Le chanteur John Stargasm, en pleine forme, a fait exploser le public en jouant leur succès Do you read me ?

Franz Ferdinand a également donné un beau spectacle. Un peu long à démarrer, le show était surtout appréciable à partir de leur tube Take me out. À partir de là, que du bon rock assez funky, suivi d'un très long rappel qui s'est achevé dans un surprenant jeu de guitare psychédélique que l'on aurait pas attendu de la part des Écossais.

Quelques performances n'ont pas été au top. Comme l'explique en effet Jean-Louis Ménenteau, « il ne suffit pas d'avoir des groupes, il faut de bons concerts ». De ce point de vue, la prestation de Cold War Kids (photo) fut assez significative. Les Californiens sont toujours très bons à voir, est leur pop-rock reste excellente, mais on les a connu bien plus en forme dans des concerts en salle. C'est un problème inhérent aux festivals : les groupes ne donnent pas toujours le meilleur d'eux-mêmes. Côté petites déceptions, on notera aussi Blood Red Shoes, ainsi que Vitalic qui s'est avéré un peu répétitif.

Le deuxième soir, Papier Tigre (photo) a été une très bonne révélation, avec leur math-rock influencé par Fugazi.

Mix Master Mike & Rahzel ont de leur côté mis une ambiance de folie. Le combo du DJ des Beastie Boys avec le géant du Human Beat Box, capable de faire le rythme et le chant en même temps, était véritablement impressionnant.

Santi White, la chanteuse de Santigold a, en revanche, dû annuler son concert à la dernière minute, à cause d'une extinction de voix. Elle sera remplacée par The Night Marchers qui ont déjà joué la veille.

Crédit photos : Christophe Payet ©