Une controverse a éclaté voilà quelque temps visant à mettre des recommandations sur les couvertures des livres, à la manière de ce qui se fait déjà pour les jeux vidéo (PEGI). Les éditeurs doivent en effet mettre, cette année au plus tard un système d'avertissement classant les oeuvres en fonction des tranches d'âge pour les jeunes. Mais plusieurs auteurs se sont élevés contre cette idée. Et farouchement.
Marcus Sedgwick, qui a remporté le prix Booktrust ado, avec My Swordhand is Singing, une sombre et occulte histoire de vampires décrit ce projet comme « une catastrophe », appuyé par David Almond, qui renchérit avec un « stupide » bien senti.
Des recherches de la Children's Book Group de la Publishers' Association en automne 2006, ont suggéré que 86 % des consommateurs seraient favorables à un avertissement destiné à guider les choix de livres. Ce que les auteurs considèrent comme une marque de cloisonnement bornée, et que les éditeurs entrevoient d'un mauvais oeil.
D'autant que les opinions et interprétations qui gravitent autour de cette idée sont multiples et variées. Pour les uns, il s'agit de réfréner les envies qu'un enfant pourrait avoir de se diriger vers tel ou tel livre. Ainsi, il serait orienté vers sa tranche d'âge immédiatement, refusant d'acheter un livre pour une tranche plus jeune, par peur de la honte.
Pour d'autres, cette mesure se destine à expédier les libraires : si l'on possède un avertissement pour savoir à quel âge se destine le livre, que faire avec un libraire ? Clairement destinée à la vente sur Internet, cette pastille n'aurait d'utilité que dans un supermarché ou sur un écran, là où personne ne connaît le sujet ou ne peut vous conseiller.
Officiellement, on se défend en avançant qu'il s'agit uniquement d'empêcher une lecture malsaine pour un enfant ou inadaptée...