La Russie étudie actuellement une loi pour interdire la diffamation dans les journaux. Les députés russes ont approuvé vendredi en première lecture un amendement à la loi sur les médias, qui autoriserait les autorités à fermer des journaux se rendant coupables de diffamation.
L'amendement doit encore être examiné par les députés en deuxième et troisième lecture. Les médias ont déjà à l'heure actuelle interdiction de publier des articles pouvant encourager le terrorisme ou l'extrémisme.
Le nouvel amendement fournirait davantage de moyens aux autorités judiciaires pour « fermer un média en cas de diffusion répétée de matériaux à caractère diffamatoire », a expliqué son auteur, Robert Chlegel, député du parti au pouvoir Russie unie, cité par l'agence Interfax.
Un pouvoir qui veut se protéger :
Selon des sources à la Douma citées par le quotidien Nezavissimaïa Gazeta, l'amendement est une réaction à la récente évocation par un tabloïd russe, le Moskovski Korrespondent, de rumeurs sur un divorce et un remariage du président Vladimir Poutine avec une jeune gymnaste, Alina Kabaeva, elle-même députée de la Douma.
Le président lui-même s'était insurgé contre « ceux qui, avec leur nez rempli de morve et leurs fantasmes érotiques, s'ingèrent dans la vie des autres », lors d'une visite en Italie la semaine dernière. Le directeur de Moskovski Korrespondent, Artiom Artiomov, a depuis annoncé avoir décidé de sa propre initiative de « suspendre » le titre.
Les organisations de défense des droits de l'homme classent la Russie parmi les pays du monde où la liberté de la presse est la plus menacée, rappelant que les meurtres de plus d'une douzaine de journalistes n'ont toujours pas été élucidés depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine il y a huit ans.