À peine deux mois se seront passés depuis les derniers résultats des librairies indépendantes du Québec, et voilà que l'on assiste à un renversement de la vapeur ?
Patrimoine canadien vient de publier une étude annonçant que 67 % du marché serait occupé par les chaînes et mégalibrairies, affirmant ainsi que les 2.000 libraires indépendants du Canada francophone perdent du terrain.
Mais leurs confrères de la zone anglaise subissent plus durement encore cette montée. Précisons par ailleurs que les ventes sur le net et par correspondance sont exclues de cette répartition.
André Vanasse éditeur de XYZ, avait ouvert dans la zone anglaise une filiale fin 90, dont il s'est séparé récemment analyse la situation : « Au Québec, l'éditeur doit payer 40 % au libraire, alors qu'ailleurs au Canada, les grandes chaînes exigent maintenant jusqu'à 47 %. Et si une chaîne refuse de vendre un de nos titres, on perd d'emblée l'accès à 60 % du marché. »
Ainsi, le soutien d'une grosse chaîne de distribution est indispensable, selon lui, pour qu'un livre puisse parvenir à toucher le public. Et ce sont les ventes au rabais desdites chaînes que l'étude pointe du doigt, comme menaçante pour l'avenir. Les frais de port offerts par Amazon en France semblent montrer que la France est encore peu touchée par toutes les complications du monde d'outre-Atlantique.
Selon l'étude, 4 % des livres vendus le seraient à travers Internet, notamment Amazoin, justement et d'autres cybermarchands.
Les solutions sont simples : développer une interface internet et « la vente directe au consommateur », précise Jack David, d'ECW Presse. Et de son point de vue, poésie et nouvelles seront les premiers genres littéraires à pâtir de ce nouveau marché. Les chaînes misent avant tout sur la rentabilité des gros titres...