Paul Morand a été redécouvert post-mortem à travers ses journaux inutiles et sa basse correspondance avec Jacques Chardonne. Un nouvel inédit sort : la période 1943-1945 de ses journaux de guerre : Roumanie-France-Suisse.
L’écrivain et diplomate français bien mystérieux reçoit un nouvel éclairage sur son approche, sensiblement distanciée. Sa Seconde Guerre mondiale débute à Londres, avant de passer par le cabinet de Pierre Laval à Vichy. Face à l'avancée de l'Armée rouge, il se retrouve ministre plénipotentiaire en Roumanie, pays alors allié à l'Allemagne nazie, et celui de sa femme, la richissime princesse Soutzo. Contexte complexe, il navigue entre Paris et Vichy, témoin de l'agonie.
Apogée diplomatique et brutale chute, avec une dernière nomination éphémère en tant qu'ambassadeur à Berne. Révoqué, le graphomane aux courtes œuvres choisit l'exil en Suisse.
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Durant ces années marquées par le déchaînement, Morand a consigné ses pensées et expériences dans son Journal. Ce second tome de 1000 pages est un mélange d’érudition, de réflexions personnelles vintage et d’analyses, enrichissant avec bonheur la compréhension de sa biographie ambiguë et confuse de droitard curieux, de bourgeois limite, et finalement d’un homme sans qualité décrit par Robert Musil, génial.
Il aime beaucoup Balzac par exemple (“Balzac se sert d’une maison ou d’un appartement pour décrire une âme. C’est le premier.”) “Le ciel est ce qui ressemble le plus au cœur humain, si changeant, où tout dépend d’un éclairage.” “Beaucoup de dossiers de détenus en France ne contiennent que des lettres anonymes.”