« Promenons-nous dans les bois tant que le loup n'y est pas... »
Mais n'y est-il vraiment pas ?
La police signale la récente disparition de Ozlem, une collégienne de quatorze ans d'origine turque.
La famille est très inquiète. Un enlèvement, une fugue ?
Les rumeurs vont bon train. Ozlem était sans doute promise à un mariage non consenti.
D'autres, dans la cité indiquent une direction différente.
Romain Larbier, le balayeur du quartier.
Son dossier judiciaire le classe comme un prédateur sexuel. Il a, à présent purgé sa peine et se trouve placé sous surveillance électronique grâce à un bracelet placé à la cheville qui le maintient dans un périmètre de sécurité limité. Mais des collégiennes aiment à raconter qu'elles ont été suivies un jour par l'individu repenti. Les autorités ne souhaitent pas faire de bavure en faisant de Larbier un coupable trop facile et le relâchent. Le capitaine Gabin Leroy semble partagé et ne veut négliger aucune piste, surtout depuis que la meilleure amie de Ozlem, la rebelle Vanessa Badloque, semble se rapprocher dangereusement de Larbier.
est un thriller qui ne laissera pas indifférent. Nul besoin de brandir les armes ou décrire moult détails sordides pour nous placer dans une ambiance de malaise et de frisson, le sujet de la pédophilie suffit amplement à planter un contexte de noirceur. La couverture du roman, inscrit la cabane à outil de Larbier au centre d'une spirale à la fois comme symbolique d'une pénitence incessante comme le sort d'un Sisyphe grec qui pousse son rocher à l'infini et aussi évocatrice d'un vortex dans lequel les filles innocentes peuvent se trouver aspirer.
Innocent ? Coupable ? Roger Judenne pose avec tact le doute quant au sort de Larbier. Le procès n'est pas refait. L'auteur pose le problème de la rumeur possible face à une seconde chance d'un côté et le souci sérieux de la récidive aussi de l'autre.
Le titre dévoile un autre participant à ce jeu de la vérité qui en surprendra plus d'un par son audace ou son imprudence.