Il se dessine autour de cette BD des volutes céruléennes et une odeur de tabac, avant même que l'on ait ouvert la première page. Kathryn Porter est toujours à la tête de l'empire que son père a bâti : Porter SA, dont la marque Flor de Luna est reconnue par tous comme exquise dans le monde du cigare. Mais ce matin, la nouvelle qu'on lui apporte n'est pas du meilleur goût : son père est mort. Et tout porte à croire qu'il a été assassiné.
Et comme c'est la coutume, nous voilà replongés dans l'histoire, à Cuba, en 1826. L'exploitation La Finca Don Diego tient le coup, mais Diego Castellano, « l'aventurier cabochard » prend des risques : il accepte de recueillir deux enfants illégitimes, que Lucia lui confie. Promise au capitaine Portero, espèce de débile profond, bien ancré dans des valeurs sinistres, elle confie à Diego des enfants à mettre en sécurité, dont sa servante a accouché, suite à un viol. Loin des blancs aussi racistes que primitifs.
Deuxième tome, deuxième réussite pour Boisserie au scénario, Lambert au dessin et Stalner qui touche un peu à tout. L'histoire d'une réussite montée sur le tabac retraçant l'esclavagisme des Blanccs sur l'île de Cuba est toujours aussi prenante. On découvre progressivement les squelettes bien au chaud dans des placards familiaux, tandis que se déchirent les hommes.
Les traits des personnages ne sont pas irréprochables, et on trouve çà ou là quelques légers défauts. Mais on se laisse envoûter par le récit, quand bien même on serait non-fumeur ou anti-tabac. Il ne s'agit pas de cela : juste de l'histoire d'une famille qui traverse le temps. Pour 12,50, vous ne pouvez pas rater ce nouveau tome publié chez Glénat.