Voilà un conflit bien étonnant qui a débordé du cadre religieux pour s'emparer de la justice afin que cette dernière fasse son boulot. À Los Angeles, la veuve d'un rabbin qui officiait jusqu'à lors au sein de la synagogue vient de porter devant les tribunaux une affaire qui l'oppose au nouveau rabbin, successeur de son mari.
Quatre rouleaux de la Torah sont en jeu, que la veuve considère comme propriété de son défunt époux, quand le rabbin considère lui que ces textes appartiennent non à un seul homme, mais à la communauté.
Le bras de fer opposant Rita Pauker à Samuel Ohana, n'était pour l'heure qu'un conflit localisé, au sein de la synagogue. Le tribunal rabbinique devait alors se prononcer sur l'avenir de ces livres, depuis la plainte déposée par Rita, décidée à ce que les rouleaux retournent à qui ils appartiennent.
Samuel au contraire, affirme que le rabbin Pauker les avait offerts en 1998 à la communauté. Sauf qu'en janvier, le tribunal ordonne que les rouleaux soient restitués sous trente jours à la veuve, et que finalement, le rabbin qui avait signé un document attestant qu'il respecterait la décision judiciaire fait le gros dos. « La Torah est détenue par une communauté qui se regroupe autour d'elle, et non par un rabbin », avance Samuel.
Si Rita avait fait appel à cette première juridiction religieuse, explique-t-elle, c'est qu'elle est moins onéreuse que la cour de district, mais dans son obstination, voilà qu'elle a désormais saisi le tribunal de Los Angeles pour faire valoir ses droits. On attend les résultats de cette décision insolite...
LA Times