Frida Kahlo et son monde plein de couleurs

L’œuvre originale (Color and Culture: Practice and Meaning from Antiquity to Abstraction, 335 pages, 45 $) est parue en 1999 Outre-Manche. On y retrouve tous les aspects techniques et scientifiques de la couleur dans les beaux-arts.

Dans cet ouvrage, enfin traduit en français, l’éminent historien d’art britannique John Gage étudie l’histoire de la perception et de l’utilisation de la couleur dans l’art et la culture en Occident.

Cette analyse historique déterminante qui va de la Grèce antique au début du XXe siècle aborde les multiples facettes du sujet dans les domaines artistique, technique, scientifique, philosophique et religieux.

La couleur étudiée sous différents prismes

On retrouve des descriptions des premières théories de la couleur par les philosophes grecs de Démocrite à Aristote, et les tentatives des Romains. Viennent ensuite les penseurs de la Renaissance pour organiser les couleurs de façon systématique et les doter de valeurs symboliques.

L’auteur aborde également la signification religieuse des couleurs et leur usage héraldique. On retrouve aussi l’analyse expérimentale du spectre chromatique entamée par Newton et poursuivie au XIXe siècle par des artistes tels que Seurat.

Eclairages sur les conceptions modernes de la couleur

John Gage se penche, enfin, sur les théories et pratiques qui tenteront de mettre en corrélation couleur et musique ou de transformer la couleur en un langage abstrait indépendant.
L’ouvrage s’accompagne de quelques 220 illustrations et d’un appareil critique considérable.

L’auteur s’intéresse aussi à l’arc-en-ciel, à ses pouvoirs éternels de fascination. Mais aussi aux techniques d’élaboration des pigments ou encore l’évolution de la palette du peintre.

Cette histoire de la couleur s’adresse bien sûr prioritairement aux artistes et historiens de l’art et de la culture. Mais elle se veut aussi abordable pour tous ceux qui souhaitent mieux appréhender le rôle joué par la couleur dans notre civilisation.

Ancien directeur du département d’histoire de l’art de l’université de Cambridge, John Gage est membre de la British Academy. Spécialiste mondialement reconnu de l’histoire de la couleur et des peintres Turner et Constable, il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Goethe on Artet Colour in Turner. Il s’intéresse désormais plus particulièrement à la couleur dans l’art contemporain.

Cet ouvrage a bénéficié de l’aide de l’INHA (Institut National d’Histoire de l’Art) et de la Fondation de France.

Couleur et culture de Johon Gage, traduit de l’anglais par Anne Béchard-Léauté et Sophie Schvalberg, éditions Thames & Hudson, 336 pages, 223 illustrations dont 120 en couleurs – 79 €

S'il y a bien un objet qui est passé entre toutes les mains, c'est le Bic à quatre couleurs. Vous voyez lequel ? Le modèle traditionnel qui permet l'écriture en vert, rouge, noir et bleu. Celui avec lequel vous avez joué pendant les interminables heures de cours. Celui avec lequel vous avez gribouillé dans les marges de vos feuilles. Celui dont le cliquetis répété irritait vos voisins de banc... Voilà qu'un tout jeune auteur de bande dessinée lui offre ses lettres de noblesse. Blaise Guinin déploie toutes les ressources graphiques offertes par cet outil dans son troisième album, Quatre couleurs graphiquement très réussi.

Au départ, une idée très bête : deux copains décident d'échanger leur identité pour être certains de réussir au moins un cours. Grégoire Legrand étudie l'histoire de l'art et déteste la géo ; Pierre Petit, son meilleur ami, étudie la géo et n'a aucune envie de suivre le cours d'histoire de l'art qui lui est imposé. Ils décident d'échanger leurs places respectives pendant toute l'année, le temps d'un seul cours, s'entend. Sauf qu'en cours il y a des filles, des profs, et que tout se complique un peu. Il y aura donc quatre filles, comme les quatre couleurs du Bic, et une morte, pour ne rien arranger. Ce qui devait n'être qu'une banale histoire de triche se transforme bien vite en love story et en enquête policière.

L'histoire se déroule alors chapitre par chapitre, entre les salles de cours, les terrasses de café, la piscine et la bibliothèque. À chaque fois, une couleur de base sert à lancer le narrateur, Grégoire Legrand, dans le récit de ses exploits de Don Juan pas toujours heureux en amour. Celle qui lui court après n'est pas celle qu'il veut, celle qui lui donne cours ne devrait pas être celle qui finit dans son lit, et ainsi de suite. On croit d'abord assister à un exercice formel un peu gratuit, mais c'est une fausse impression : l'histoire tient debout et le quiproquo finit par entraîner le récit dans des recoins plus tordus qu'on ne l'aurait imaginé dans les premières planches.

Un bouquin plein d'hommages

Blaise Guinin ne s'est pas contenté d'avoir une bonne idée, il parvient à l'exploiter au mieux. La pauvreté des moyens mis en œuvre (un bête Bic à quatre couleurs, vous l'avez compris, maintenant) est largement compensée par une virtuosité visuelle et de nombreux clins d'œil à l'histoire de l'art, depuis la Vénus de Boticelli jusqu'aux buveurs solitaires de Hopper, en passant par Picasso, Van Gogh ou encore Lautrec.

La colorisation et le trait sont entièrement réalisés avec les quatre stylos bille aux couleurs tranchées et pourtant le dessinateur parvient à jouer de la nuance, à trouver des envolées de mise en scène, une dynamique de plans et de perspectives qui rendent l'histoire à la fois ultra lisible et surprenante.

Retrouver un extrait de Quatre couleurs

Une fois de plus, les éditions Vraoum ont déniché un nouvel auteur qui vaut vraiment le coup. On avait parlé il y a quelque temps de Sylvain Mazas et de son premier album virtuose, le deuxième tome vient de sortir, il est beaucoup plus poussif et décevant, sans renouveler sa recette, il nous ressert les mêmes plats sans qu'on ne parvienne à sortir de l'impression de... réchauffé (« Ce livre devrait me permettre de résoudre le conflit au Proche-Orient, d'avoir mon diplôme et de trouver une femme », Vraoum, 2014, 12,20 EUR). Espérons que Guinin rebondira mieux pour son prochain projet, que j'ai déjà hâte de découvrir.

Menglu est la fille d'un calligraphe, pourtant ses lettres sont maladroites et tremblotantes. Un jour que son père s'est absenté pour chercher de l'encre dans un village voisin, la petite fille reçoit la visite d'une étrange et vieille marchande ambulante. Celle-ci lui vend un pinceau avec de mystérieuses gravures sur le manche, qu'elle prétend magique.

De retour dans la boutique de son père, Menglu ressent un impérieux besoin d'écrire. Elle se saisit du pinceau et couche sur le papier des mots dans une calligraphie parfaite ! Alors qu'elle écrit bambou, une forêt apparaît dans la petite pièce ; le dragon qu'elle trace ensuite prend vie et se métamorphose en une somptueuse créature faite d'encre…

L'illustratrice et auteur nous embarque pour une aventure à dos de dragon ; au programme : visite d'un univers fait de touches de noir et dégradés de gris et rencontre avec des créatures oniriques. La finition de l'ouvrage, son dos toilé, la qualité du papier et de l'impression sont autant d'éléments contribuant au plaisir de la lecture.

La fille du calligraphe est une mise en abîme subtile : créée par Cat Zaza, figée dans le cadre de la couverture, Menglu va s'animer donner elle-même vie à une multitude de personnages. Page après page, des illustrations douces et raffinées prennent forme et emmènent le lecteur dans un territoire étrange : le pays des mots !

Si vous êtes amateur de grands espaces, de paysages somptueux et sauvages et si, de surcroît, vous pratiquez la course à pied, ce beau-livre a toutes les chances de vous séduire, de vous emmener encore plus loin dans votre désir de défi sportif et d'aventures. A moins qu'il ne vous frustre par une beauté trop rare, inatteignable encore.

Même s'il reste éloigné de votre réalité sportive, il peut  tout de même vous faire rêver, ravir votre regard et  vous enthousiasme. En effet, nul besoin d'être un ultra-trailer pour créer l'envie du voyage. Même à petites foulées et sans entraînement, l'évasion est possible et garantie. Grâce à cet ouvrage paru aux éditions de La Plage.

Aussi laissez-vous d'abord porter par les photographies, toutes superbes, d'photographe de l'Ultra-Trail World Tour et ensuite la curiosité,  à la fois pour les plus grands trails du monde  (dont la Diagonale du Fou sur l'île de la Réunion ou le Marathon des sables au Maroc) et pour les plus grands trailers du moment (Antoine Guillon notamment ou Laurence Klein) vous incitera tout naturellement à la lecture des textes de , journaliste- trailer.

Une livre bilingue français-anglais, empreint de l'émotion toute particulière du dépassement de soi, descriptif et précis, capable de saisir la liberté des coureurs, leurs motivations, leurs sensations intimes, les moments de souffrance et de plaisir intenses ; tout ce qui contribue à faire de ce sport, une activité extrême qui force l'admiration et le respect.

Découpé en trois parties essentielles, l'ouvrage offre l'occasion au lecteur de parcourir le monde en découvrant les treize plus grands trails du monde (dont celui du Mont-Blanc en France). Chaque présentation est entrecoupée de portraits d'athlètes passionnés et passionnants, souvent humbles face à leurs performances et convaincants, malgré des records qui frisent l'incroyable.

A travers ces portraits et ces courses, le lecteur pénètre l'intimité des coureurs, découvre les difficultés des différents parcours, leur singularité, la beauté de leurs paysages, les ambiances populaires, intenses et chaleureuses, sent les corps éprouvés, marqués par l'effort mais aussi par la grâce et une légèreté presque irréelles (voir, à ce propos, les portraits des athlètes pris avant, pendant et après l'épreuve).

Et pour mieux comprendre ce qui anime ces êtres, plusieurs chapitres permettent au lecteur de remonter aux origines de ce type de course, de constater l'engouement depuis les années 1990 et la nécessité aujourd'hui d'encadrer et de réglementer davantage cette pratique.

"Sentir la neige craquer sous les pas. Frémir quand le froid griffe le visage. Entendre une dune chanter. Accepter la morsure du soleil […] changer de peau, apprécier l'instant", autant de sensations qui peu à peu, inévitablement, transforment le coureur sur bitume, le coureur des villes en trailer, si proche de la nature.

Loin d'être réservé à une élite, ce sport semble pouvoir s'adresser à tous même s'il rassemble plutôt des hommes occidentaux, quadragénaires, cadres et écolos, un brin narcissique et masochiste mais assurément pas extraordinaires. "L'ultra-trailer moyen n'est pas un être exceptionnel. Se défis le sont."

Plus d'infos : http://www.laplage.fr/ecologie/Divers/Grand-trail_0007_269_.html

La société E Ink, qui annonçait voilà peu ses pronostics sur les livraisons d'écran à encre électronique, lesquels servent à faire de lecteurs ebook, dispose parmi ses clients de plusieurs grosses pointures : Sony, Amazon, Barnes & Noble... et le Chinois Hanvon.

Or, ce dernier serait le premier des quatre à proposer sur le marché un lecteur ebook couleur, à compter du quatrième trimestre 2010. Un marché qui, pour les lecteurs ebook, devrait représenter 10 % des modèles d'ici à fin 2011, annonce Scott Liu, le président de E Ink, au DigiTimes.

Le modèle que proposera Hanvon adoptera la dernière technologie de E Ink, la Pearl, qui est utilisée notamment par le Graphite Kindle d'Amazon, et disposera également d'un filtre couleur pour proposer un rendu dépassant le noir et blanc. Liu ajoute également que ce modèle, grâce à la techno Pearl, possédera un meilleur temps de réponse.

Enfin, deux autres modèles sont encore en cours de validation par leurs clients - qui restent bien évidemment anonymes. L'un disposera d'un écran tactile, l'autre sera électromagnétique. Ils pourraient alors arriver sur le marché à compter de fin 2010 début 2011...

Dans un même mouvement, Scott prévoit également que les modèles actuels, monochromes, basculeront vers un tarif inférieur à 100 $, bientôt.

Oui, mais quand ?