Beyrouth et ses urbanistes : une ville en plans (1946-1975)

Salima vit en Angleterre et se considère anglaise, comme sa sœur. Cela ne l'empêche pas de respecter la religion musulmane et de parler la langue de son pays d'origine, le Pakistan, lorsqu'elle est en famille. Ses parents, eux, sont avant tout des pakistanais. Ils vivent en Angleterre, certes, mais les valeurs et coutumes de leurs ancêtres doivent être respectées ! Toute la famille prépare une expédition au pays pour rendre visite à un grand-père mourant. Mais Salima comprend vite qu'un autre objectif est le motif du voyage : ses parents veulent la marier au cousin Rachid. Salima est prête à tout pour y échapper.
Nous nous laissons entraîner, comme Salima, dans un voyage dont le dénouement reste sans cesse incertain. Et dire que de telles pratiques existent encore à notre époque ! L'héroïne présentée dans cette histoire est très courageuse... plus que ne le permet son âge. L'affrontement avec la réalité est violent et difficile, et nous espérons jusqu'à la fin, impuissants, que tout se termine bien.

Voici un roman qui lutte contre les injustices et loue la liberté des individus. Aucun lecteur ne sortira indemne de cette histoire tant les propos sont touchants, choquants, horrifiants ou parfois encourageants. Le pire est, comme le dit l'auteur : « la réalité est toujours plus forte que la fiction. »
Ce sujet, rarement abordé, est difficile. Difficile parce que l'auteur n'est pas musulman et que le discours pourrait être mal interprété. Pourtant, nul racisme ne vient entacher les propos du narrateur. Ce roman est dédié à de nombreuses femmes et aux rares hommes qui luttent contre les mariages forcés et le non-respect des droits de l'Homme. On ne saurait rester, après la lecture passive de ce roman, sans agir pour aider les personnes qui en ont besoin.

Rencontres / Débats - Mardi 11 mars 2014 à 20h00 - A la librairie

Rencontre - débat avec autour du dernier numéro de la revue Ethnologie française : .

En 2010, les Français ont eu recours à la restauration hors domicile (restauration commerciale et restauration collective) 145 fois par an, l’équivalent de trois repas par semaine et ces chiffres sont en progression. Les articles historiques, anthropologiques et sociologiques ici rassemblés montrent que le restaurant est aujourd’hui un élément central des pratiques alimentaires en milieu urbain. De l’invention du restaurant moderne à Paris au XVIIIe siècle, aux restaurants de l’Exposition universelle de 2010, des restaurants ouverts par ou pour des migrants à ceux destinés aux touristes, ce numéro offre une palette diversifiée, présentant des exemples en France, en Belgique, en Afrique, en Asie, aux Etats-Unis.

Qu’ils soient restaurants de quartier, d’entreprise, fast foods ou adeptes du Slow Food, tous participent à la transformation de la ville et de ses quartiers. Ce sont autant de lieux permettant à chacun d’affirmer un statut, une appartenance communautaire ou politique ; espaces de sociabilité, ils sont aussi des espaces marchands animés par un monde d’entrepreneurs. Ils initient le consommateur à de nouveaux goûts et de nouvelles saveurs, tout en suivant l’évolution des normes d’hygiène et des certifications « morales » (bio, diététiques, éthiques, halal, cacher, etc.).

Miroir de l’histoire et des transformations urbaines, le restaurant est finalement un espace social total, qui permet de lire en un même lieu marchand les ambitions d’un entrepreneur et ses engagements sociaux, de même que les pulsions et les sensations intimes des espaces et des hommes.

#PrixFrontieres23 – Ce n'était censé être qu'une histoire de deux années : terminer les études et rentrer au Liban. C'est ce qu'ont pensé les parents de Sabyl Ghoussoub une fois arrivés en France, en 1975. Mais rien ne s'est passé comme prévu : la guerre a éclaté.

À partir de leurs témoignages, Sabyl Ghoussoub nous raconte l'histoire d'un exil compliqué et douloureux, l'histoire de ses parents. C'est à travers leurs récits qu'elle nous narre toute la complexité de la guerre qu'ils ont subie alors qu'ils n'y étaient même pas. Un pays ravagé par le conflit, les attentats, le peuple déchiré et éparpillé aux quatre coins du monde. Un pays qui se décompose petit à petit. Un retour impossible.

Beyrouth-sur-Seine c'est un témoignage sur l'immigration, c'est un recueil de mémoires et de souvenirs, d'anecdotes personnelles, d'une vie libanaise qui a disparu avant même d'avoir eu l'opportunité de commencer.

Nous en savons désormais un peu, voire beaucoup plus sur la manifestation livresque Bertrand Delanoë va mettre en place du 4 au 8 juin, Paris en toutes lettres. Cette première édition se déploiera autour de deux coeurs, comme l'explique le communiqué.

Tout d'abord, la Place du Chatelet, qui renverra vers différents endroits stratégiques : théâtre du Châtelet, théâtre de la Ville, Hôtel de Ville, Maison de la Poésie, Pont des Arts, Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Pavillon de l’Arsenal…

Ensuite, depuis la place Stalingrad, où l'on trouvera un chapiteau Magic Mirrors, d'autres pôles d'attraction irrigueront le nord-est de la ville, tels que le 1O4, Les 3 Baudets, Bouffes du Nord, Point Ephémère, Couvent des Récollets, Maroquinerie…

Trois grandes orientations seront données au projet. - ou à défaut, vaut bien une messe. Plusiseurs thématiques se développeront autour des histoires littéraires, avec des hommages rendus par les auteurs d'aujourd'hui aux anciens, aux travers de lecture et d'évocation. En plus, les Parisiens seront invités à proposer des rues qu'ils verraient bien renommées avec le nom d'un auteur. Les résultats seront soumis à l'approbation du Conseil de la ville le 8 juin.

Patrick Modiano sera également mis à l'honneur, avec d'autres auteurs de cette génération d'écrivains d'aujourd'hui. La ville sera déclinée par les romanciers et poètes de nos jours, et les librairies en inviteront à discuter autour du thème écrire à Paris aujourd'hui.

Deuxio, Paris cosmopolite. Rencontres diverses avec des auteurs résidant à Paris, dont bien évidemment Talisma Nasreen, que la ville héberge depuis quelque temps.

Tertio, Paris, scène de lecture et d'écriture. Théâtre de mises en scène, la ville s'ouvrira aux créations, autant qu'elle se fera festive avec des concerts et des bals littéraires - à découvrir... Enfin, un concours national organisé par Télérama et les éditions Parigramme lanceront un concours, Je vous écris de Paris.

En somme, le festival, qui vient, selon la mairie, combler un manque immense, se veut être tout à la fois celui de la création, en mêlant tous les arts, jusqu'au numérique, et s'instaurer comme une référence, présentant la richesse et la diversité de la littérature française. Mais Paris ne serait pas Paris sans son prestige, et souhaite renouer les liens séculaires entre les écrivains d'aujourd'hui et d'antan.

Sacré programme, non ?

Roman Polanski a été arrêté en Suisse alors qu'il se rendait au Festival de cinéma de Zürich où il devait recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière et participer à une rétrospective de son oeuvre.

Les autorités suisses ont agi à la demande de la justice américaine. en effet, Roman Polanski est sous le coup d'un mandat d'arrêt depuis qu'il a quitté le territoire, échappant à la justice en 1978.

Le 10 mars 1977, Roman Polanski qui avait 43 ans a été arrêté sous le motif de six chefs d'inculpation dont viol sur une mineure. Durant une séance photo Roman Polanski aurait donné du champagne et de la drogue à Samantha Geimer, âgée alors de 13 ans avant d'avoir une relation sexuelle avec elle.

Devant la justice, le cinéaste a réfuté l'accusation de viol mais a avoué avoir eu une relation sexuelle avec cette mineure. Cet acte est passible d'une peine de 20 ans de prison aux Etats-Unis. Il a été condamné à une « évaluation » de trois mois en prison. Au bout de 47 jours, il se présente à nouveau devant le juge avec ses avocats. celui-ci laisse entendre qu'il va reconduire la peine du cinéaste pour une durée de 48 jours. Polanski profite de cette sortie de prison pour quitter les Etats-Unis et vient se réfugier en Europe.

Depuis, il a soigneusement évité de se rendre en Amérique ou au Royaume-Uni. Il ne s'est bien-sûr pas présenté à la cérémonie des oscars en 2003 pour recevoir son oscar pour le Pianiste. Le documentaire de Marina Zenovich, Roman Polanski : Wanted and Desired, apporte des arguments aux avocats de Polanski qui relancent une procédure.

Vices de forme

En effet, ce documentaire fait état de rencontres « illégales » entre le procureur de la République et le juge (en recherche de reconnaissance médiatique). Le procureur aurait conseillé au juge d'être ferme avec Polanski. Les avocats du cinéaste ont donc posé un recours pour vices de forme, ils affirment aussi que Samantha Geimer aujourd'hui âgée de 45 ans est favorable à l'arrêt des poursuites. Ce recours a été rejeté et l'absence de Polanski durant l'audience n'y est certainement pas pour rien.

L'arrestation d'aujourd'hui de Roman Polanski en Suisse va rajouter un nouveau chapitre à cette histoire.

Crédits photo : Film Servis Festival Karlovy Vary par Wikipédia