le cabinet d'audit KPMG publier une analyse de l'édition en France s'appuyant sur l'étude de 199 maisons - à l'exception de La Martinière et Editis - à travers divers secteurs de publication.
Le premier constat est sans appel : « Le monde de l’édition est entré de plain-pied dans l’univers du numérique », précise Michèle Bonard dans son édito. Alors nécessairement, l'étude s'axe sur la numérisation, les besoins d'une offre de fichiers interopérables ainsi que l'orientation vers un fichier au format XML, le epub destiné à prédominer.
Bien évidemment, on ne saurait oublier dans ce cadre l’impression à la demande, dont les innovations permettent tout à la fois la maîtrise des coûts ainsi que la création rapide d'ouvrages. Un bref aperçu des gestionnaires de plateformes numériques conclut : « Le mode de calcul de la rémunération du diffuseur numérique serait identique à celui appliqué dans le circuit du livre papier. »
Sans occulter l'importance des sites marchands, KPMG remarque que « les éditeurs indépendants et les libraires s’organisent en ouvrant leurs propres sites ». Mais la librairie reste un acteur majeur de la chaîne du livre et reflète le désir de chacun de disposer d'un lieu qualitatif de commercialisation, que ce soit pour le papier ou le numérique.
Ce qui intéressera peut-être plus les acteurs du livre touche à la maîtrise des indicateurs financiers, pour mieux préparer l'avenir. Sur les 199 maisons auditées, pesant 3,1 milliards € de volume d'affaires, on peut ainsi retrouver les découpages suivants :
Il s'agit ici de prendre en compte et comprendre les évolutions du marché et ses grandes tendances, pour l'année 2008. « Quelles que soient les conséquences à terme du numérique pour les éditeurs, il est plus que jamais impératif de maîtriser ses propres indicateurs financiers, afin d’apprécier les impacts d’une prise de décision. » Et justement, pour l'année 2008, on se rend compte que la production de nouveautés ne diminue pas. Dans ce contexte, le recours à l'Impression à la Demande permettrait de tendre vers un ratio de 100 % entre ventes et tirages, pour éviter les retours et autres incidences néfastes sur la trésorerie.
Dans l'ensemble, l'année 2008 est marquée par une dégradation de la rentabilité, note le cabinet, avec 8,5 % contre 9,4 % en 2007. Une rentabilité moyenne en baisse, causée par « une augmentation quasi générale des retours, une hausse des dépréciations sur avances auteurs et un vieillissement des stocks, se traduisant par une croissance de la provision pour risque de mévente ». On notera tout de même qu'à l'exception du domaine littérature, qui stagne à 5,4 %, tous les autres accusent une baisse.
En parallèle, les avances aux auteurs sont en augmentation continue, avec plus de 80 millions €, soit une hausse de 0,7 %. De même, le niveau de trésorerie est également en croissance pour les éditeurs indépendants, avec une moyenne de 42,3 % contre 28,1 % en 2007. L'un des derniers points évoqués tourne autour du prix du livre numérique : un bon diagramme vaudra mieux que de tourner autour du pot...
« L’intégration du numérique dans la chaîne éditoriale entraînera une modification de la rémunération des différents acteurs et amènera les éditeurs à procéder à un arbitrage afin de préserver à la fois la création éditoriale, source de leur activité, et les circuits de diffusion, sources de leur développement. »
L'étude est accessible à cette adresse.