Aujourd'hui est un grand jour pour Borders : le second plus gros groupe de librairie vient de lancer son site internet rompant ainsi un partenariat entretenu avec Amazon.Com qui avait débuté en 2001. Suivant la voie de Toys"R" Us qui s'était également éloigné du cybermarchand en 2006, le libraire passe « des briques et du mortier » au monde numérique, et s'aventure ainsi dans le pari le plus risqué de son existence.
« Au moment où elle a été faite, la décision d'établir un partenariat avec Amazon reposait sur de très bonnes raisons, explique Kevin Ertell, vice-président de la section e-business. Aujourd'hui, le monde a changé de manière significative. Il convient pour nous de monter notre site de e-commerce en ligne et de faire notre propre expérience en liant les magasins physiques et les magasins. Nous communiquerons ainsi avec nos clients d'une façon qui n'était pas possible tant que nous étions partenaires avec une autre compagnie. »
Une indépendance facilement acquise, mais qui devra encore se concrétiser. Les commandes passées en ligne pourront être récupérées en librairies physiques et les 26 millions de personnes comptant dans le programme de fidélité jouiront d'avantages qu'Amazon ne permettait pas vraiment.
Nouveau site, mais quelle nouveauté ?
En offrant des éléments et services similaires à ceux d'Amazon, comme les ouvrages d'occasion dans une section dédiée, qui s'inscrit dans un partenariat avec Alibris. On trouvera aussi des ebooks, des livres audio tous deux disponibles en téléchargement directement depuis le site.
La rentabilité du site devrait être assurée dès l'an prochain. Mais tout cela parviendra-t-il à relever le niveau de Borders ? L'action a chuté de 23 à 7 $ au cours de l'année, et dernièrement, un rachat était envisagé par Barnes & Noble, pour l'ensemble du groupe. Par ailleurs, la vente de disque, qui chute de façon inexorable actuellement, n'est pas non plus un modèle économique assurément viable. La fidélité des clients semble être la force la plus essentielle pour le libraire.