Oscar Diggs, petit magicien de cirque un peu escroc sur les bords va se retrouver projeter du poussiéreux Kansas au luxuriant pays d'Oz. Les habitants d'Oz ont une légende qui dit qu'un grand magicien viendra les sauver et redonnera à Oz sa splendeur. Malheureusement, lui et les trois sorcières qu'il rencontre savent bien que ce n'est pas lui le sauveur… encore que…
Que c'était excitant de savoir qu'un film était en préparation sur l'univers du . Pour les trentenaires, les seuls souvenirs qui existaient, était une série d'animation japonaise de 1986 repassée maintes fois sur La 5.
On se souvient des quelques images qui avaient filtré sur internet pendant 2-3 ans… Et voilà, le jour J est arrivé !
Depuis 1900 il n'y avait eu que sept adaptations du roman de Frank L. Baum dont la plus célèbre celle de 1939 de Victor Flemming avec Judy Garland et The Wiz, adaptation de la comédie musicale avec Diano Ross et… Michael Jackson (personne ne s'en souvient ? Normal…)
Bref, venons-en à la huitième et dernière. C'est à Sam Raimi (Evil Dead, Darkman, Spiderman 1, 2 et 3) de réaliser ce prequel. Il a été choisi par les studios Disney devant Sam Mendes.
Bon, bien… qu'est-ce que Sam Raimi a apporté à l'univers du Magicien d'Oz pour faire Le Monde Fantastique d'Oz ? Bien malin celui qui trouvera.
Même si le film n'était pas très bon, pour rester sur le même principe, nous étions arrivés à voir dans les décors et dans certains personnages ce que Tim Burton avait apporté à Alice au Pays des Merveilles, mais là…
Si l'on est un inconditionnel des dessins animés Disney, on en vient rapidement à se demander si la machine Disney, la machine productrice, n'avait pas juste besoin d'un faiseur, lui ou un autre…
Bon et après, est-ce que le « faiseur » en a fait un bon film ?
En vérité, c'est assez compliqué à dire. Sam Raimi a voulu renouveler l'esprit du film de 1939 tout en en gardant les grandes lignes. Esthétiquement, il y a donc un mélange d'immenses décors construit en dur et d'images de synthèses. Scénaristiquement parlant, on sait très bien ce que l'on va voir et justement on n'est jamais déçu. Ou alors, on est déçu de ne pas être déçu donc on regarde sans rien dire…
Le problème réside, plus, dans notre époque où la plupart d'entre nous ont vu des « making of » et savent tous comment ce genre de film est réalisé : sur fond vert ! Alors qu'Avatar a réussi à mettre la barre technique très haute (juste technique…) en nous immergeant totalement dans l'aventure. Pour Le Monde fantastique d'Oz, les adultes dans les salles de cinéma vont passer leur temps à se dire que c'est très beau, mais que ça sent le fond vert à plein nez. Le spectateur un tant soit peu pointilleux va rapidement se perdre dans ces considérations et, forcément, la concentration sur le scénario en pâtit.
Le plus triste, finalement, là-dedans est la première partie d'une quinzaine de minutes, toute en noire et blanc dans un écran 4 : 3 qui va s'écarter par la suite pour laisser place au « vrai » film. Cette partie est totalement réussie et l'effet 3D rend extrêmement bien.
Un vrai moment de grâce arrive avec le personnage de la petite fille de porcelaine et dont la première scène est réllement émouvante. La scène d'action finale est également un point positif, au sens propre comme au figuré, on assiste à un magnifique feu d'artifice visuel et bien entendu le héros gagne à la fin et décide de rester au Pays d'Oz… Ha bon, on s'en doute ?
Pour terminer par le jeu des acteurs, James Franco cabotine, mais c'est le rôle qui veut ça. Glinda, la gentille sorcière est totalement sans saveur (une semaine après on ne se souvient plus bien à quoi elle ressemble) et Rachel Weiz et Mila Kunis ne sont pas forcément à l'aise dans leur rôle de méchantes sorcières, un peu comme si elles débarquaient, toutes les deux, d'une immense tornade…
Le Monde fantastique d'Oz n'est pas un mauvais film, loin de là, mais ce qui faisait le mordant de la filmographie de Sam Raimi n'existe pas ici. Il entre directement dans la case des films « mainstream », on va le voir, on en sort, il n'en reste pas grand-chose à la fin. C'est juste, dommage…