Hier à Angoulême, les derniers festivaliers présents sur le camping pliaient leurs affaires. Le festival de la Garden Nef Party s'est achevé samedi soir, en évitant pendant deux jours les orages. Petit bilan de ce nouveau repère rock tant attendu.
Niveau fréquentation, le défi est plutôt relevé : environ 18 000 spectateurs se sont déplacées en tout, dont 5 000 Pass deux jours. Un niveau qui semble se maintenir, malgré la radicalisation de l'identité musicale opérée cette année.
L'édition 2008 avait en effet attiré plus de 20 000 personnes. Mais l'affiche de l'an dernier était particulièrement chargée et la présence d'Iggy Pop avait contribué à un tel record. Dans l'organisation avant le début du festival, on restait lucide : « On va essayer de faire autant d'entrées que l'an dernier, mais ça va évidemment être dur de battre le score de Iggy Pop ». « Les grosses têtes d'affiche nous ont permis d'impulser économiquement le festival. Mais proportionnellement, il y avait 20 découvertes pour 2 groupes médiatiques. Aujourd'hui il s'agit d'affirmer plus clairement notre identité, en étant peut-être moins grand public ». Un pari qui est donc plutôt réussi, puisque les amateurs de rock et d'indé étaient au rendez-vous. Pour le directeur, Jean-Louis Ménenteau, « la Garden a gagné quelque chose qu'elle n'avait pas les années précédentes».
Un bon cru
Niveau programmation il était également difficile de faire mieux que l'an dernier. Pourtant, beaucoup de bonnes surprises, et peu de performances décevantes.
Le premier soir, Phoenix (photo) a fait chauffer la grande scène avec leur dernier opus Wolfgang Amadeus Phoenix, mais aussi avec des vieux tubes, comme le survolté If I ever feel better (issu de l'album United en 2000). Les Belges de Ghinzhu (photo ci-dessous) étaient eux aussi remontés pour livrer leur nouveau Mirror Mirror. Le chanteur John Stargasm, en pleine forme, a fait exploser le public en jouant leur succès Do you read me ?
Franz Ferdinand a également donné un beau spectacle. Un peu long à démarrer, le show était surtout appréciable à partir de leur tube Take me out. À partir de là, que du bon rock assez funky, suivi d'un très long rappel qui s'est achevé dans un surprenant jeu de guitare psychédélique que l'on aurait pas attendu de la part des Écossais.
Quelques performances n'ont pas été au top. Comme l'explique en effet Jean-Louis Ménenteau, « il ne suffit pas d'avoir des groupes, il faut de bons concerts ». De ce point de vue, la prestation de Cold War Kids (photo) fut assez significative. Les Californiens sont toujours très bons à voir, est leur pop-rock reste excellente, mais on les a connu bien plus en forme dans des concerts en salle. C'est un problème inhérent aux festivals : les groupes ne donnent pas toujours le meilleur d'eux-mêmes. Côté petites déceptions, on notera aussi Blood Red Shoes, ainsi que Vitalic qui s'est avéré un peu répétitif.
Le deuxième soir, Papier Tigre (photo) a été une très bonne révélation, avec leur math-rock influencé par Fugazi.
Mix Master Mike & Rahzel ont de leur côté mis une ambiance de folie. Le combo du DJ des Beastie Boys avec le géant du Human Beat Box, capable de faire le rythme et le chant en même temps, était véritablement impressionnant.
Santi White, la chanteuse de Santigold a, en revanche, dû annuler son concert à la dernière minute, à cause d'une extinction de voix. Elle sera remplacée par The Night Marchers qui ont déjà joué la veille.
Crédit photos : Christophe Payet ©