Aline Prevot

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Certains clament la fin du livre papier, débordé par le numérique qui finira par le tuer, Philip Roth, lui, va plus loin en annonçant tout bonnement la mort du roman, alors que son dernier livre vient d'être publié. À 76 ans, l'écrivain se montre assez pessimiste quant à la survie de ce genre littéraire dans le monde culturel contemporain. Or, si ses prédictions l'ont souvent placé dans un rôle de Cassandre de la littérature, ses dernières projections semblent plus sombres que jamais.

Selon lui, le roman sera réduit à une part congrue de l'édition et les lecteurs n'en représenteront qu'une portion très réduite. Roth assure qu'il y a 25 ans encore, il était plutôt optimiste, mais désormais, son opinion est faite. « Je pense que les gens continueront encore de lire, mais ce sera un nombre réduit. Peut-être plus qu'aujourd'hui ne lisent de la poésie latine, mais dans le même ordre d'idée. »

Et justement, c'est l'imprimé, le livre lui-même qui pose problème. Pas parce que l'ebook simplifierait tout cela. « Pour lire un roman, cela exige une certaine concentration, de l'attention, un dévouement à la lecture. Si vous lisez un roman en plus de deux semaines, vous ne lisez pas vraiment ce livre. » Et notre époque manquerait donc de ces éléments essentiels à une lecture saine et non éparse dans le temps. Et peu de personnes disposent des qualités nécessaires à la lecture.

D'ailleurs, les lecteurs ebooks n'y changeront rien, bien que l'on parle alors d'écran. Car c'est justement l'écran qui pose problème : celui de la télévision, du cinéma, des consoles de jeu, d'ordinateur. « Maintenant, nous avons tous ces écrans chez nous, et aucun livre n'est à la hauteur pour lutter contre tous en même temps. » Impossible de tenir la concurrence, estime-t-il, mais alors par quel gros livre achèvera-t-il son oeuvre ?

Et le romancier du sexe ne manque pas, en regardant droit dans les yeux Tina Brown, rédactrice en chef de The Beast Daily, de rappeler le rôle crucial de la sexualité dans son dernier livre, The Humbling, contenant une scène graphiquement bien plus explicite et précise que dans tous ses autres livres. Et Roth de répondre : « Vous ne voulez pas tomber dans les clichés », en écrivant. Toute cette interview est disponible en vidéo, à cette adresse.

Dans cet entretien Alice Ferney, libérée des contingences de la promotion, revient sur son parcours et sur sa façon d'envisager son métier et l'écrivaine en elle.

L'auteure commence par expliquer son choix d'écrire sous pseudonyme, et ce que ça représente pour elle. Elle explique : « je conseillerai à tout le monde de prendre un pseudo. Vraiment ça sépare. En plus je pense profondément que celui qui écrit n'est pas celui qui vit. [...] c'est pas disjoint totalement mais il y a une métamorphose ».

Elle confie aussi en parti pourquoi elle écrit « J'aime énormément la vie et je crois même que c'est pour ça que j'écris. [...] je déteste l'idée de la mort et j'écris contre ça pour que des choses restent. » Vous l'aurez compris, cette interview va au fond des choses. Et laisse toute latitude à l'auteure, de digresser ou d'approfondir sa pensée.

Il faut saluer la belle initiative de nos confrères de chez Auteurs TV qui ont pris le parti de n'interviewer les auteurs en faisant totalement abstraction de leur actualité. Pour retrouver cette brillante et passionnante interview il vous suffit de surfer sur le lien vers l'interview vidéo de Alice Ferney sur Auteurs TV.

Mini bombe ou maxi problème pour New Line Cinema, toujours est-il que HarperCollins Publishers, à travers Rupert Murdoch ainsi que la Tolkien Trust, organisme caritatif, viennent de lancer la procédure judiciaire contre la société de production de la saga.

Il manquerait en effet dans leurs caisses 7,5 % des revenus qu'ont rapportés les films basés sur les romans. Un non-paiement qui équivaudrait à 150 millions de dollars de dommages compensatoires, pour HarperCollins. Mais l'éditeur souhaite aussi qu'un ajout soit porté au contrat, annulant tout bonnement les droits de New Line sur le film Bilbo le Hobbit à venir.

« New Line n'a même pas payé un sou de ce que le contrat les obligeait à verser, malgré les milliards de dollars générés par les films », explique l'avocat de la Fondation. En guise de milliards, les trois films en auraient rapporté presque trois. « Et histoire d'enfoncer le clou, les ayants droit n'ont même pas été invités par New Line à auditer les deux derniers films », ajoute l'avocat.

Et d'autres de s'interroger : comment New Line justifierait devant le tribunal de Los Angeles, qu'en dépit de l'argent brassé par la saga, les héritiers du créateur, ayant de plein droit, accès à une partie des revenus bruts, ne les aient pas perçus...

Et du côté de la production, c'est le silence radio...

Il y a du monde. Dans le coeur d'Alice. Sa mère, morte si soudainement d'une rupture d'anévrisme il y a un moment déjà. Son père, un écrivain connu et reconnu, en mal d'inspiration pour cause de deuil compliqué, sombrant dans une dépression légitime. Édouard, le meilleur ami, le confident, celui qui nourrit des sentiments ambigus et confus pour Alice. Léopold, un soupirant. Jonas, étudiant en psycho pour lequel elle a un coup de foudre. Julie, la copine de Jonas, tellement prévenante et douce que la détester devient un challenge insurmontable. Hubert, le voisin perturbé, et perturbant, sous traitement psychiatrique, qui sillonne les rues à la recherche de la Grande Ourse...

Chacun est une planète qui gravite autour du même soleil: Alice. Cette jeune fille de dix-sept ans, ordinaire ou presque, qui partage son temps entre le lycée et ses sorties, son père et ses amis. Et qui va élaborer des stratagèmes compliqués pour s'y loger ? Dans le coeur de Jonas.

est un escroc. Oui, parfaitement. Il feint de vous vendre la petite histoire d'une amourette adolescente classique, mais vous glisse, sans en avoir l'air, de la finesse, de la profondeur, de la sensibilité et de la réflexion. Il aborde avec légèreté et nonchalance des thèmes graves, très sérieux. Et il ne se contente pas de les effleurer, non, il les traite en profondeur. Il ficelle le tout avec un vrai style, du second degré, un humour quasi britannique.

C'est intelligent et sensible. Ne vous laissez pas avoir par le titre, Dans le coeur d'Alice n'a rien d'une bluette digne d'un téléfilm de M6. On avait déjà adoré Crimes et jean slim et ce dernier livre confirme notre penchant certain pour cet auteur de talent qui s'y trouve. Dans le coeur des Histoires sans Fin.