Albine Novarino-Pothier, Béatrice Mandopoulos

Un grand dessin (ou même un petit) vaut mieux souvent qu'une grande campagne de communication. Pour le confort des réfractaires aux vocables anglophones, nous traduirons ce bref entretien entre deux bibliothécaires.

Béatrice (oui, je l'appelle Béatrice, si ça me chante) et Bob découvrent le service de numérisation de Google, qui tente de devenir une bibliothèque numérique monstrueuse...

Google est en train de mettre en ligne un paquet de bibliothèques.
Bob : Waouh !

Google : Chuuuut !

Béatrice (murmurant) : Apparemment, ils n'épargnent aucun détail
Bob (murmurant tout autant) : Je vois, oui !

Irlande, 1846. L'île est ravagée par la misère et la famine. Les récoltent pourrissent et les paysans se meurent. Keira, fille de cuisinière, a la chance d'avoir un travail de femme de chambre chez une riche famille de la noblesse anglaise, qui la protège et la nourrit. Entre la froideur de sa mère, la jalousie de sa maîtresse et la situation déplorable d'une famille amie de paysans, la jeune fille découvre le monde et ses horreurs. Tenaillée par l'envie de liberté mais culpabilisée par sa situation plus qu'enviable, Keira regarde se dérouler sa vie de domestique, bercée par l'anneau de Claddagh magique qui la lie à sa grand-mère décédée.

Alors que son existence semblait déjà toute tracée, elle rencontre Arthur Carmichael, fils d'une noble famille voisine, dont elle tombe éperdument amoureuse. Ses sentiments, partagés mais interdits, lui donnent des ailes. Et quand Arthur propose de fuir en Amérique, la tentation est grande…

Le vrai point fort de cette saga irlandaise est de mêler la réalité et la fiction. décrit de manière précise l'Irlande du XIXe siècle, mettant en lumière la situation désastreuse des paysans et l'indifférence de la noblesse anglaise, qui cherche plus de solutions pour se débarrasser des cadavres que pour secourir le peuple. Le regard apporté par Keira sur les habitudes de vie des riches propriétaires, mais aussi sur le mode de vie des domestiques ainsi que sur l'univers des plus pauvres offre une lecture aussi intéressante que troublante.

Au récit historique se superpose l'histoire d'un amour impossible qui, bien qu'un peu superficiel, séduira les amateurs du genre. Les personnages de l'Anneau de Claddagh sont profonds et bien construits, en particulier l'héroïne, une jeune fille rêvant d'amour et de liberté, qui incarne la lutte des femmes de cette époque.

Entre Histoire et légendes, romance et liberté, attachement au pays et envie d'exode, Seamróg (trèfle en gaélique) vous plonge dans l'Irlande tourmentée du XIXe siècle.

Et si Hokusai avait passé toute sa vie à attendre sa fameuse vague ? Dès son enfance, il aurait observé la mer, assis sur la plage, face au mont Fuji, à guetter LA vague. C'est ce que nous raconte , qui, pour faire découvrir Hokusai aux plus petits, a choisi de nous parler de la genèse – fantasmée – de l'estampe la plus célèbre de l'artiste japonais.

Des décennies d'attente pour que finalement un vent violent se déchaîne ; le peintre tourne alors le dos à la mer pour rattraper son chapeau et ses feuilles qui s'envolent. C'est à ce moment que la vague se forme sans que le vieil homme ne la voie. Mais la mer lui a quand même laissé un présent : du bleu, dans son petit pot, qui lui permettra de peindre la vague, quand elle viendra enfin… Car, de fait, c'est de Hollande qu'est arrivé le bleu de Prusse, utilisé pour la première fois en Extrême-Orient dans la série d'estampes Trente-six vues du mont Fuji, comme nous l'explique, en fin d'ouvrage, la très courte – n'oublions pas que cet album s'adresse aux enfants – notice explicative de l'œuvre d'Hokusai qui complète la brève biographie de l'artiste.

Pour illustrer cette jolie fable sur l'espoir et la persévérance humaine, Olivier Charpentier s'est inspiré des estampes japonaises. Ses bleus et ses bruns s'assombrissent au fur et à mesure que le temps passe pour devenir ceux de « Sous la vague au large de Kanagawa » quand la vague se détache enfin sur le mont Fuji.

Avec Hokusai et le cadeau de la mer, la RMN offre, à l'occasion de l'exposition sur Hokusai qui se déroule au Grand Palais jusqu'au 18 janvier 2015, un très bel objet dont le contenu a été validé par le commissaire de l'exposition. Une magnifique façon de faire découvrir aux plus jeunes une des œuvres d'art les plus connues au monde.

À l'occasion de la sortie du dernier album de , La gigantesque petite chose, les Editions Autrement invitent les lecteurs a célébrer le petit univers farfelu de l'auteure mainte fois récompensé par la profession. Les murs de la minuscule petite galerie Autrement s'ouvre nouvellement comme quatre pages blanches, sur lesquelles des éléments originaux des albums de Béatrice semblent raconter une nouvelle histoire.

Jouant entre et dans les cadres moulurés de la surface, dépassant parfois sur l'espace du mur d'un élément crayonné, les originaux font leur petit défilé de bois, tissu et papier. Retrouvez donc "la Dame au crocodile", son "Vieux monsieur" goutant son flocon de neige, une "Madame Boîte", une "boîte à larmes" et des "enfants jouant" issu de l'album Après Noël.

A défaut de pouvoir en acheter un, les éléments tous en vente ne sont pas toujours à la portée de toutes les bourses, objets authentiques oblige, faites-vous au moins plaisir et venez admirer cette petite exposition visible du lundi au jeudi de 10h à 18h - le vendredi de 10h à 17h et ce, jusqu'à fin septembre…

Galerie Autrement, 77 Rue du Faubourg Saint-Antoine, 75011 Paris

Dantec au centre des convoitises, nous vous l'expliquions pas plus tard que mercredi dernier : le prochain livre, qui ne sera probablement pas la suite de Grande Jonction malheureusement, était annoncé chez la maison d'édition Plon, laissant augurer un départ de l'auteur de chez Albin Michel.

Suite à la remarque faite par un lecteur, cette affaire devenait très embêtante. D'un côté on nous informait ne pas savoir de quoi il s'agissait, quand de l'autre, les voix dissonaient gravement.

Recontactée ce jour même, la maison Plon nous a confirmé que le titre Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute était bel et bien prévu chez eux, mais avec « un peu de retard sur la date prévue ». Ce que semblait bien confirmer Amazon.fr qui allait jusqu'à donner un numéro d'ISBN, ou encore Rue des livres, qui en offrait un résumé aux allures très authentiques.

Après quelques appels, Agnès Fruman, du secrétariat général d'Albin Michel a tenu à mettre fin à toutes ces rumeurs. « Nous tenons beaucoup à Dantec », nous explique-t-elle, bien décidée à faire en sorte que la publication du livre de Maurice sorte chez eux et pas ailleurs. Un ensemble de fausses rumeurs donc, qu'il faudra corriger, « et faire retirer les annonces des sites qui l'avancent chez un autre éditeur ».

Voilà qui semble remettre les pendules à l'heure. Or, chez Plon, personne n'était là pour répondre, près de 30 minutes après notre premier appel. Nous attendrons donc demain pour en savoir plus.

Albin Michel envisagerait enfin une sortie du livre pour 2009. Affaire à suivre...

Et merci à ThomZ qui nous a relancés...