La décision du gouvernement de fermer le réacteur nucléaire Osiris de Saclay pose souci à l’Académie nationale de médecin en termes d’imagerie médicale. En effet, le réacteur permet de réaliser plus de 800 000 examens médicaux par an grâce aux radioéléments. Seulement voilà, le réacteur n’est plus tout jeune.
La décision semble avoir été confirmée par une note adressée par le gouvernement plus tôt dans la semaine au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Autrement dit, il y a fort à parier que le réacteur de Saclay cessera de fonctionner d’ici la fin de l’année 2015. Mis en service en 1966, le réacteur expérimental Osiris, qui se trouve au centre de Saclay (Essonne) du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, n’a pas vocation à fournir de l’électricité. Il a notamment pour raison d’être de produire des radioéléments à usage médical.
Parmi ces radioéléments, le technétium 99m, indispensable à la réalisation de scintigraphies. Le réacteur français en assure 10 % de la production mondiale. En tout, seulement neuf réacteurs dans le monde sont capables d’en produire. La fermeture de Saclay suscite donc l’inquiétude de nombreux professionnels de la santé. L’Académie de médecine parle d’un « risque de pénurie inquiétant pour la santé publique. »
Le réacteur Jules Horowitz dans les Bouches-du-Rhône doit prendre le relais. Sauf que celui-ci est encore en construction et ne sera pas livré avant 2018. Or, les radioéléments jouent un rôle important dans l’imagerie médicale au niveau des scintigraphies, des radios de l’os utilisées pour détecter les cancers. Ces scintigraphies jouent aussi un rôle primordial en neurologie, rhumatologie ou gynécologie. Selon la Société française de Médecine Nucléaire et Imagerie Moléculaire (SFMN), 1 335 000 scintigraphies sont réalisées chaque année en France.
Quant à une éventuelle prolongation de la durée de vie du réacteur de Saclay, l’hypothèse semble peu probable. L’Institut de Radioprotection de sûreté nucléaire (IRSN) a publié le 31 juillet son avis sur la prolongation éventuelle du fonctionnement du réacteur Osiris au-delà de 2015. Si l’Institut reconnaît « une certaine robustesse intrinsèque » au réacteur, il met en avant trois demaines qui « apparaissent en revanche en retrait par rapport aux règles et pratiques de sûreté à l’état de l’art pour ce type d’installation. »
Il s’agit de « l’approche retenue pour la démonstration de sûreté du réacteur », « la capacité de confinement de l’enceinte de confinement du réacteur » et « la protection à l’égard des risques liés à une chute d’avion ou à une explosion externe. »
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Thomas Claveirole
Plateau de Saclay #3, France, 2011
CC BY-SA 2.0