D'ordinaire, c'est comme ça que les choses se passent : on lit un livre, on l'aime, on le hait, et quelques années plus tard, un réalisateur s'attelle à l'adapter en film. Si fait ! Notre dossier sur les liens qui unissent littérature et 7e Art vous en convaincra d'ailleurs mieux que moi.
Pourtant, les échanges entre ces deux univers ont été récemment inversés : dans un film intitulé Fireproof, qui est sorti le 26 septembre, les scénaristes ont élaboré un stratagème qui ne manquera pas de rappeler un récent coup éditorial fulgurant. En effet, dans cette histoire de pompier, Caleb Holt, combattant, du feu a des soucis avec son mariage.
Et son père lui suggère la lecture de The Love Dare, pour éviter le divorce. Coup de chance, ça marche et il sauve son couple. Corollaire ? Tous les spectateurs se précipitent chez leur libraire pour se procurer le livre. Corollaire du corollaire : personne ne peut l'acheter.
Et pour cause, le livre n'existe pas. Enfin, n'existait pas. Car depuis, c'est arrangé... En l'espace de quelques semaines, les frères et pasteurs Alex et Stephen Kendrick, également co-directeurs et producteurs du film ont écrit l'histoire contenue dans The Love Dare, lequel s'est alors vendu depuis à 300.000 exemplaires, devenant un best-seller de l'édition chrétienne, ou encore le n°4 des ventes du New York Times en date du 12 octobre.
Un coup de promotion énorme, qui ressemblerait trait pour trait à l'histoire du livre Love letters of great men, que le personnage de Carrie Bradshaw bouquine dans le film Sex and the City. En effet, ce dernier, qui n'existait tout bonnement pas, a permis à nombre d'éditeurs... de l'inventer, et Macmillan en particulier, de le publier.
Alors ? Des films pour assurer la promotion de livres qui n'ont pas encore été écrits, est-ce la nouvelle voie vers le succès ?