Qui se souvient de « la blague », cette voiture que l'on avait décrite comme conçue par et pour les femmes, et qui finalement a fait un carton chez le constructeur automobile français ? Il en aura fallu des années pour que l'on se rende compte que les femmes n'avaient pas les mêmes attentes que les hommes en matière de promotion, mais qu'elles avaient tout autant besoin d'une voiture...
Autre secteur, le jeu vidéo : aujourd'hui, un fabricant japonais tente de se servir de l'image d'actrices pour vanter les mérites de sa console portable, en leur proposant de faire travailler leurs méninges, pour faire rajeunir leur cerveau...
Ça suffit ? Un dernier point alors : une femme sur trois ne considère pas la publicité pour le high-tech comme séduisante ni pertinente et la plupart d'entre elles sont déçues de ce que les marques ne les prennent pas en compte comme cibles marketing.
Mettons cet élément en corrélation avec le fait que les femmes lisent - désolée messieurs - plus que les hommes - en fait, pas si désolée, ce n'est pas si compliqué d'ouvrir un livre - et l'on rejoindra directement la réflexion formulée sur Dear Author : les constructeurs de lecteurs d'ebooks ratent le coche clairement avec les femmes.
Des campagnes ratées, presque toujours
Et somme toute, si l'on excepte la ridicule promotion d'Harlequin outre-Atlantique avec le Sony Reader, qui n'existe d'ailleurs même pas en France, on se demande vraiment quelle partie du public féminin, hors technophiles, ces derniers visent. Pour Dear Author, plusieurs points sont donc complètement à revoir dans la stratégie et la communication : mettre une jolie main avec du beau vernis, qui tient un lecteur d'ebook, cela ne séduit que les hommes. Et une main masculine - outre ce qu'elles peuvent avoir de séduisant - qui tient le même gadget n'aura pas l'impact publicitaire du cas précédent.
Personne n'a oublié qu'en Angleterre, Sony aguichait le geek en puissance avec le mannequin Lily Cole, pour assurer la promotion de sa sortie. Alors quid du public féminin ? Comment lui remplit-on l'imaginaire, en lui proposant des images qui l'incitent à considérer l'investissement dans une liseuse ? De même, l'autre campagne de promotion assurée par un type enfermé toute la journée à lire des pages et des pages sur son Reader l'apparentait surtout à... un geek, bien replié dans son appartement.
Alors, qui veut de nous ?
Pour l'auteur du billet sur Dear Author en tout cas la chose est simple : « Les publicités devraient montrer comment le lecteur s'intègre dans la vie d'une femme et non pas comment une femme adapte sa vie à une liseuse. Nous achetons une grande partie des livres vendus en papier. Bientôt, nous achèterons la plupart des livres vendus en format numérique. Qui veut de nous ? »