Le Musée d'Art Moderne (ou MAM, à ne pas confondre avec l'acronymique ministre, vraiment rien à voir) a fait son deuil de ce vol qui en une nuit avait fait disparaître pour 100 millions € de toiles de maîtres. Et depuis vendredi, les collections permanentes du musée sont de nouveau accessibles au grand public.
Les oeuvres dérobées sont celles de
Pablo Picasso ("Pigeon aux petits pois")
Henri Matisse ("La pastorale")
Georges Braque ("L'olivier près de l'Estaque")
Fernand Léger ("Nature morte, chandeliers")
Amedeo Modigliani ("La femme à l'éventail")
Et c'est une exposition conjointe avec le Palais de Tokyo qui annonce la réouverture : Dynasty présente une centaine de pièces d'artistes français, alors que l'on n’a pas encore tout à fait digéré l'incident. Depuis la nuit du 19 au 20 mai, les dispositifs de sécurité ont manifestement été accrus. Plusieurs failles - dont l'alarme volumétrique, censée contrôler et signaler tout mouvement - ont été réparées, et l'on annonce également des rondes de nuit.
Bien entendu, la Mairie de Paris ne fera pas dans le détail des mesures prises : on ne va pas en plus donner envie aux monte-en-l'air de venir éprouver les corrections apportées - ni entraver l'enquête qui suit toujours son cours.
Or, si le public peut se réjouir de cette réouverture, les collectionneurs pourraient se montrer quelque peu plus méfiants avant de décider de céder leurs oeuvres le temps d'une exposition temporaire. Destination sécurité maximum, annonçait le commissaire-priseur Pierre Cornette de Saint-Cyr durant la conférence de jeudi...
Après les 14 millions € qui avaient été investis dans la sécurité du bâtiment, c'est le moins que l'on puisse souhaiter. Sauf que cet argent avait servi à renforcer les mesures pour prévenir... des incendies...
Dynasty, l'anti-bling-bling
Mais alors, quid de Dynasty ? Le directeur, Fabrice Hergott, expliquait à l'AFP qu'avec ces oeuvres, on joue à l'anti-phrase : « C'est ironique, car avec ces artistes, on est dans l'antithèse du bling-bling. » Fort bien. Avec 5000 m² d'exposition et quelque 300 oeuvres qui avaient été présélectionnées, le mot d'ordre est résolument à une création innovante.
« Ces jeunes artistes ont totalement digéré l'héritage du passé. Ils se disent tout a déjà été fait. Tant mieux, on peut commencer à travailler », explique Marc-Olivier Walher, directeur du Palais de Tokyo. « Dynasty prend le pouls de la sensibilité artistique émergente en France, en marque les points de rencontres et de divergences et participe à son rayonnement sur la scène artistique internationale. Il témoigne de l’essor artistique à Paris et en région, des écoles et des centres d’art, des Frac et des lieux alternatifs », précise le MAM. (plus d'informations)