En proposant aux dirigeants asiatiques un plan pour mettre fin à la déforestation massive, l'ONU espère réellement endiguer cette pratique désastreuse d'ici à 2020. En détruisant arbres, plantes et écosystème, c'est également à l'habitat de la faune que l'on s'attaque.
80 % de la biodiversité pourrait se trouver dans les forêts, dont environ 1,6 milliard de personnes dépendent pour leur survie, déclare Ahmed Djoghlaf, directeur exécutif au centre biologique de la biodiversité à l'ONU. « L'ambition d'arrêter la déforestation en 2020 est possible, c'est réalisable », a-t-il déclaré dans une conférence à Manila.
Au cours d'une réunion en Allemagne, 65 pays se sont engagés à soutenir un appel lancé par le Worldwide Funds for Nature, pour une déforestation complètement jugulée d'ici à 2020, mais seuls le Cambodge et le Vietnam représentaient l'Asie. Selon Sjoghlaf, le monde perd chaque année 13 millions d'hectares de forêts, soit 36 terrains de football (américain) par minute. Et 95 pays ont complètement perdu leurs anciennes zones boisées.
En Asie du Sud-est, les incendies ont également ravagé 10 millions d'hectares entre 1997 et 2006. On abat plus d'arbres pour permettre l'agriculture, et le commerce illégal de bois se développe à grande échelle. Pour Rodrigo Fuentes, directeur du centre de biodiversité de la région, l'Asie du Sud-est perdra 3/4 de ses 47 millions d'hectares et 42 % de sa biodiversité d'ici 2100.
Djghalf et Fuentes précisent qu'une telle situation serait dramatique, ainsi une incidence évidente sur la sécurité écologique, mais aussi économique mondiale. Une concurrence plus âpre sur les matières premières...