Eric Woerth, ministre du Budget et de la Fonction publique a, en ce lundi, une nouvelle fois exclu toute augmentation générale. Il propose plutôt de négocier un mécanisme garantissant le pouvoir d’achat de tous les fonctionnaires.
Interrogé par France 2 sur l’augmentation générale, il répond que ce serait faire « une augmentation anonyme."Or, selon lui, "Il y a beaucoup de gens aujourd'hui, de fonctionnaires, 75%, qui ont bénéficié à un titre ou un autre d'augmentations qui ont été très au-delà du chiffre de l'inflation"."Il faut regarder ceux qui ont perdu, garantir ceux-là dans un mécanisme sur lequel il faut qu'on se mette d'accord avec les organisations syndicales, très transparent, qui fasse qu'aucun fonctionnaire ne perde de pouvoir d'achat."
"On doit discuter aussi des mesures catégorielles, des heures supplémentaires, du rachat des comptes épargne-temps, de la rémunération au mérite", a-t-il ajouté.
Du côté de Force ouvrière, son secrétaire général, Jean-Claude Mailly juge qu’"on ne peut pas éluder la question de l'augmentation générale".
"Il peut y avoir d'autres types d'augmentation mais l'augmentation générale doit être sur la table aujourd'hui", a-t-il expliqué ce lundi sur LCI.
Selon le responsable syndical, "ne pas faire d'augmentation collective, c'est tuer la culture d'entreprise".
Interrogé sur la suppression annoncée de 35.000 postes de fonctionnaires par an à partir de 2009, Jean-Claude Mailly a estimé que "ça procède d'une mauvaise méthode, 35.000 c'est encore une vision budgétaire".
Les syndicats étaient dans l’attente d’un vrai débat sur le rôle et les missions du service public. Or la révision générale des politiques publiques (RGPP), audit du service public, s’est fait sans discussions.
Deux visions radicalement opposées vont devoir tenter de trouver ainsi un terrain d’entente. La gageure est-elle vraiment tenable. Ce sont toujours les chiffres qui font débat car pour les syndicalistes, la perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires ne fait aucun doute. Ils se demandent bien d’où l’INSEE peut arriver à sortir des chiffres différents ou, du moins, dont la lecture est différente.