The Bookseller, « l'environnement économique médiocre » de la zone Euro influence aussi le monde de l'édition germanique : les ventes globales de livre n'ont baissé que de 1,4 % au cours de l'année 2011, mais les premiers mois de 2012 laissent augurer une période plus délicate pour les livres teutons.
En effet, la première partie de 2012 a encaissé une baisse des ventes égale au double de celle de l'année 2011 : pour faire simple, ce sont 2,8 % de ventes en moins sur les cinq premiers mois de 2012. Par rapport à l'année précédente, les ventes globales de livre papier ont baissé de 3,9 %. Tous ces chiffres, tirés d'un rapport du Buchreport, ne prennent pas en compte le livre numérique, dont le poids en Allemagne est sensiblement le même qu'en France.
« L'intérêt pour la lecture est plus fort que jamais et le désir de e-books est en croissance constante. Cependant, après sept années d'une augmentation des recettes en continu, les fluctuations économiques qui ont influé sur le « business » ces dernières années ont également atteint le marché du livre », analysait il y a quelques jours Alexander Skipis, directeur de la Fédération des libraires allemands. (voir notre actualitté)
Le même se montre optimiste quant au futur de la chaîne du livre, à condition que le numérique compense rapidement le déclin des ventes papier : « La vente d'e-book a doublé par rapport à 2010. Ces ventes croissantes ne permettent toujours pas de compenser la baisse actuelle du marché, mais le cours a été fixé. Pour cette raison, les éditeurs et les libraires ne se demandent plus si ils doivent investir dans des e-books, mais plutôt quand. (...) La capacité du marché allemand de l'e-book à faire le saut vers le numérique sera déterminée par trois facteurs: le prix, le dispositif mis en oeuvre, et la disponibilité. »
Les grandes chaînes de magasins culturels ont d'ailleurs saisi bien malgré eux la tendance moribonde du marché : 32000 m² d'espaces de vente ont été ou vont être supprimés dans les mois à venir : Thalia, et Mayersche, pourtant parmi les plus puissantes, sont concernées. Souhaitons-leur un avenir un peu moins sombre que celui de Virgin. (voir notre actualitté)