Les commémorations ont ceci de paradoxal que bien loin de nous ramener à l'événement commémoré, elle nous renforce dans la vision mémorielle que nous en avons. Celle qui débute sur la Première Guerre mondiale n'échappe pas à la règle. Grande boucherie, offensives aussi meurtrières qu'inutiles, Français et Allemands qui n'ont qu'une envie, fraterniser, mutineries, fusillés pour l'exemple… Elle est devenue l'image de notre propre refus de toute guerre, notre pacifisme de miss monde, évidence sans véritable force ni contenu. Tout ceci n'est certes pas faux mais n'offre qu'un aspect de la réalité.