l'auteur et blogueur américain Cory Doctorow avait fait part de la décision du principal d'un lycée de Pensacola en Floride d'annuler le programme de lecture d'été One School/One Book. Le Pensacola New Journalrapporte que suite à une enquête menée par l'Escambia County School District (ECSD), (organisation chargée de l'administration des écoles en Floride), ce sont finalement toutes les parties du débat seront punies, faute d'avoir respecté les procédures légales fixées par cette dernière…
C'est à cause de la plainte d'un parent d'élève que le principal du lycée avait décidé de retirer l'ouvrage. En guise de réponse, son éditeur avait décidé d'envoyer 200 ouvrages aux étudiants, afin qu'ils puissent malgré tout le lire. Dans le même temps, une des professeures du département de Lettres, Mary Kate Griffith, à l'origine du programme de lecture, s'était également plainte auprès de la National Coalition Against Censorship. Une enquête avait été déclenchée, et le verdict vient de tomber - et de trancher.
Le directeur de l'institution, Malcolm Thomas, a tout simplement décidé que tout le monde avait tort - quand bien même le directeur du lycée n'était pas tant que cela le « méchant » de l'histoire. C'est tout simplement le non-respect des procédures, avant même le fond du débat sur la censure, qu'a souligné Malcolm Thomas.
En effet, selon la loi, quiconque souhaite remettre en question le matériel éducatif - en l'occurrence, le roman de Cory Doctorow pour le programme de lecture - doit remplir un formulaire intitulé « Request for the Reconsideration of Education Media ». Une fois le formulaire reçu par l'ECSD, un comité doit alors se former afin de délibérer si le matériel éducatif doit être remplacé ou gardé.
Or, Malcolm Thomas a souligné qu'aucun comité de la sorte n'avait été mis en place, accusant le directeur d'avoir agi isolément et unilatéralement, sans même chercher d'accord avec le corps enseignant. « Dans cette affaire, personne n'a songé à tirer profit des procédures mises à disposition par notre organisation. C'est ce qui a fait la majeure partie du problème. » Certes.
À propos de la contestation des enseignants, élèves, ainsi que de celle de l'auteur et de son éditeur, il termarque que ceux-ci n'avaient pas non plus respecté les règles du district. « Il faut que chacun soit conscient de nos procédures », a-t-il déclaré. « Tout le monde doit connaître notre procédure d'appel, car sans cela, personne ne s'en sert. »
Aussi, ce sont finalement les étudiants et le corps enseignant qui sont les principaux perdants. Interdisant le fait que même un seul livre soit proposé aux étudiants, tous niveaux confondus, dans le cadre d'un programme de lecture d'été. Tous les programmes à venir One School/One Book sont alors devenus impossibles. « Ces programmes rencontrent un succès incroyable partout où ils sont appliqués, et encouragent des débats dans les écoles qui ne sauraient avoir lieu d'une autre manière », déplore Cory Doctorow sur son blog.
IL a ajouté que la réaction semblait d'autant plus irréfléchie, qu'aucun parent ne s'était jamais plaint de One Scool/One Book… Enfin, on rappelera, fait omis par Malcolm Thomas, que le directeur du lycée avait pris sa décision sans même avoir lu l'ouvrage, fondant son jugement sur quelques critiques trouvées sur internet…
Mais après tout qu'importe, puisque personne n'a respecté la procédure.