Recherche

La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident

Extraits

ActuaLitté

Sciences historiques

La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident

L'Occident n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre, définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales, ou au sexe, définition par des spécificités anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent, rappelle Thomas Laqueur dans cet ouvrage qui demeure une référence majeure. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe. Au XVIIIe siècle émerge l'autre modèle de la différence sexuelle, le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques. Ces deux modèles coexistent dans le temps dès le XVIe siècle des auteurs posent l'irréductible différence anatomique, alors qu'au XXe siècle encore Freud pense la sexualité selon le modèle du sexe unique car leur prégnance sur les esprits, si elle est liée à des évolutions générales, économiques, culturelles, sociales, ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci ; et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique, qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles.

05/2013

ActuaLitté

Sciences historiques

La fabrique du sexe. Essai sur le corps et le genre en Occident

L'Occident, comme toute civilisation, n'a cessé depuis les origines de s'interroger sur la différence des sexes. Mais parle-t-on de l'homme et de la femme que l'on n'a encore rien dit : se réfère-t-on au genre - définition culturelle par des qualités morales, affectives, sociales... - ou au sexe - définition par des spécificités anatomiques ? Jamais, en effet, les deux notions ne se recouvrirent. Dès l'Antiquité, Aristote, par la définition de l'ordre des êtres, et Galien, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique, qui sera dominant jusqu'au XVIIIe siècle, et dans lequel le genre définit le sexe : hommes et femmes sont rangés suivant leur degré de perfection métaphysique, le long d'un axe dont le sommet de perfection est occupé par l'homme. Au plan anatomique, nulle différence d'organes entre hommes et femmes, sinon que ceux des femmes sont à l'intérieur du corps, non pas à l'extérieur. Le genre est donc un fait immuable de la nature, dicté par la hiérarchie parfaite du cosmos ; le sexe, un effet de conventions, permettant de distinguer utilement dans l'unicité de l'anatomie. Au XVIIIe siècle, émerge l'autre modèle de la différence sexuelle : le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre : parce que, au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques. Le sexe est un fait immuable de la nature ; le genre, un effet du déterminisme biologique dans l'univers des conventions culturelles, politiques, artistiques et sociales. Ces deux modèles, toutefois, ne se succèdent pas dans une histoire linéaire : dès le XVIe siècle, des auteurs posaient l'irréductible différence anatomique ; au XXe siècle encore, d'autres - tel le Freud des Essais sur la théorie sexuelle - pensent la sexualité selon le modèle du sexe unique... Les deux modèles coexistent dans le temps ; si leur prégnance sur les esprits peut être liée à des évolutions générales - économiques, culturelles, sociales - elle ne peut en aucun cas être strictement expliquée par celles-ci, et moins encore par les progrès de la connaissance anatomique qui se moulent le plus souvent dans les représentations dictées par chacun de ces modèles... Écrire sur la différence des sexes contraint-il dès lors à abandonner l'écriture de l'histoire telle qu'on la pratique communément : causalité par l'économie, la société, les mentalités ; succession ; évolution ? Oui, répond Thomas Laqueur, tant le sujet porte sur notre identité perpétuellement redéfinie : " Au fond, la substance du discours de la différence sexuelle ignore l'entrave des faits et demeure aussi libre qu'un jeu de l'esprit. "

12/1992

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

LE TEMPS DU DESIR. Essai sur le corps et la parole

Le temps du désir. Qu'est-ce que la prière ? Est-ce un besoin qui peut être apaisé ou une demande irréductible ? Qui parle en elle ? Et quelle est cette parole qui ouvre à ce qui n'est pas elle et qu'elle ne pourra jamais dire ? Réléchissant sur la prière, Denis Vasse y repère ces éléments majeurs de la problématique du Désir que sont le Signifiant, la mort, la Loi. Une même structure pourrait-elle rendre compte de la problématique du désir et de celle de la foi ? Adossée aux textes de Freud, de Jacques Lacan et de Serge Leclaire, l'analyse de D. Vasse s'étend à notre société actuelle, en ses manifestations les plus concrètes et quotidiennes : la relation pédagogique, notre rapport à l'objet de consommation, les aliénations du travail, le croyant dans le monde d'aujourd'hui. Dans ces situations, la foi rencontre les articulations fondamentales du besoin et du désir, de l'imaginaire et du symbolique, du savoir et de la vérité. Une réflexion sur la prière et la foi, qui a fait date et continue d'intéresser un public exigeant.

08/1997

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Théâtre du monde. Fabriques de la nature en Occident

Une machine organisant l'intégralité des savoirs, une île entièrement contrôlée par les techniques humaines, une théorie expliquant tout ce qui semble incompréhensible : les inventions des premiers modernes sont des tentatives de totalisation, des dispositifs matériels ou spéculatifs pour tenter de saisir ce qui nous échappe - les puissances de la nature, la multiplicité des êtres. Mettre le monde au creux de sa main, dans sa pensée ou sur une scène sont des manières de ramener l'immense à notre mesure. Confrontés à un monde qui n'a plus ni bornes ni centre, les philosophes, artistes et savants du XVIIe siècle inventent des petits théâtres pour échapper au vertige. Dans des lieux imaginaires ou réels, ils fabriquent la " nature " - cette singulière conception d'une scène séparée de la scène humaine, peuplée de forces incontrôlables qu'il faut apprivoiser, imiter, voire maîtriser pour pouvoir ensuite les mettre au service des puissants. C'est là que s'invente en partie l'étrange cosmologie des modernes. En observant l'intrication étroite entre les scènes esthétiques, scientifiques et politiques au tournant du XVIe et du XVIIe siècle, cette enquête envisage la rupture de la modernité occidentale et son épuisement à partir de quelques-uns de ses lieux et artefacts. La Terre reste insaisissable sans les outils, organon, images, scènes et récits que nous ne cessons de fabriquer. On peut aujourd'hui tenter de les réinterpréter, non comme les responsables de nos dérives anthropocéniques, mais comme des petits mondes clos pour tenter d'habiter le chaos du monde.

03/2024

ActuaLitté

Littérature française

Essai sur le génie et le caractère de lord Byron

Essai sur le génie et le caractère de lord Byron , par A. P... . t ; précédé d'une notice préliminaire par M. Charles Nodier. Extraits de la quatrième édition des Oeuvres complètes de Lord Byron... Date de l'édition originale : 1824 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

02/2023

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

100 Idées tordues sur le corps, la santé, le sexe...

Le céleri brûle-t-il les calories ? La lumière artificielle est-elle mauvaise pour notre santé ? Les hommes chauves sont-ils plus virils ? Risquons-nous une électrocution en prenant une douche lors d'un orage ? La viande grillée provoque-t-elle le cancer ?... Pendant plus de deux ans, Anahad O'Connor, l'intrépide chroniqueur du New York Times, a traqué les remèdes de grand-mère, les mythes et autres idées reçues sur notre santé.

04/2008

ActuaLitté

Religion

Le corps pensant. Essai sur la méditation chrétienne

La passion croissante du public pour les techniques de méditation orientales pourrait laisser penser que l'Occident n'a pas développé cette pratique. Pourtant, la tradition méditative du christianisme est aussi ancienne que lui, et ne fut pas réservée aux mystiques. Des pères du désert à la prière du coeur des orthodoxes, en passant, entre autres, par Ignace de Loyola et les splendides oraisons du XVIIe siècle, ce livre s'interroge sur la nature profonde de la méditation chrétienne et ses différentes formes, prières, oraison, exercices spirituels – toutes manières de se tourner vers l'Absolu. Quelle recherche dirige la méditation : celle du vide ? de la plénitude ? Est-elle synonyme d'ascèse ? Quand et comment la pratique-t-on ? L'enseigne-t-on ? Méditer est-ce contempler ? comprendre ? Comment esprit et corps interagissent-ils ? Quel rôle y joue la respiration, dans une religion où l'Esprit n'est autre que le Souffle divin ? Quel est celui l'image, sachant que l'homme a été créé " à l'image de Dieu " ? Ou encore celui de l'écriture ? Autant de questions réfléchies dans cet essai qui se déroule lui-même comme une lumineuse et magnifique méditation sur le christianisme, reflétant ainsi la nature même de la méditation chrétienne. En effet, parce que la foi n'est jamais livrée clés en main, la méditation chrétienne est d'abord méditation du christianisme ; et parce que la foi a pour objet non quelque chose, mais la personne du Christ, elle est méditation sur lui.

03/2012

ActuaLitté

Philosophie

Femmes entre sexe et genre

Vous croyez peut-être savoir de qui on parle quand on parle " des femmes " : erreur, le doute s'est installé depuis que Monique Wittig déclara que " les lesbiennes ne sont pas des femmes ", et que, avec Judith Butler, la Queer Theory regarde la distinction entre homme et femme comme l'expression d'une binarité artificielle, construite par une " culture " hétérosexuelle dominante. " Il n'y a plus de sexes ", disent-elles, rien que des genres, construits sur les pratiques sexuelles. Ce livre polémique vise à examiner les impasses d'un tel discours, à critiquer l'opposition simpliste nature/culture sur laquelle il s'appuie. Les " cultures " ne flottent pas au-dessus de la nature et les " genres " ne flottent pas au dessus des sexes, encore moins s'ils sont l'expression des sexualités.

04/2012

ActuaLitté

Philosophie

La logique totalitaire. Essai sur la crise de l'Occident

Notre époque est celle de la crise : mais une crise n'est jamais que la phase critique atteinte par un processus de plus lointaine provenance. La crise contemporaine est ainsi révélation, à la fois de la dépendance de notre époque à l'endroit de l'histoire dont elle procède et de l'essence même de cette histoire : la pensée de la crise impose de la concevoir comme accomplissement d'un destin qu'il s'agit de mettre au jour. La logique de ce destin est restituée à partir de Hegel, qui découvre dans l'histoire un processus de totalisation achevé dans la " totalité autonome " de l'État, régie par la terreur et la guerre. Cette figure de l'État correspond au concept de totalitarisme, qu'il importe alors d'étudier. Or ce que montre le nazisme, caractérisé par la désintégration de l'appareil d'État, c'est que le totalitarisme n'est pas forcément étatique : il existe un processus immanent de totalisation dont les régimes totalitaires ne furent que des phénomènes dérivés. Ce processus est celui que Tocqueville a vu dans la massification des sociétés démocratiques. Il échoue à l'expliquer, le fondant en dernière instance sur la Providence divine, mais a cependant vu son lien avec la révolution industrielle. C'est Marx qui a pensé jusqu'au bout le processus de totalisation immanent au champ des pratiques, en découvrant dans le Capital la puissance de mobilisation et de massification caractéristique de la modernité : le capitalisme est en cela l'essence même du totalitarisme, et la mondialisation contemporaine n'est autre que la totalisation propre au Capital. Le surmontement de la crise s'identifie dès lors au dépassement du capitalisme : mais si le capitalisme se définit par l'autonomisation du système des objets, alors l'automatisation propre au dispositif technique s'avère plus fondamentale encore que le capitalisme, et il faut avec Günther Anders parler d'un " totalitarisme technocratique ", dont on peut craindre qu'il soit indépassable. Reste alors à penser ce qui se dit dans une telle catastrophe.

02/2013

ActuaLitté

Ouvrages généraux

La logique totalitaire. Essai sur la crise de l'Occident

L'ouvrage aborde la crise constitutive de notre époque, comprise comme accomplissement de l'histoire occidentale de la rationalité. La logique propre à cette histoire est restituée à partir de Hegel, qui permet de voir dans l'histoire un processus de totalisation achevée dans la " totalité autonome " de l'Etat, régie par la terreur et la guerre. Cette figure de l'Etat correspond au concept classique, depuis les années 1920, de totalitarisme, c'est pourquoi il importe de les étudier : mais les totalitarismes ne sont ici abordés que comme phénomènes, seconds et dérivés, d'un processus de totalisation dont il faut exhiber le mode de déploiement. D'où une relecture de Tocqueville, qui montre que le processus de totalisation politique repose sur l'avènement du pouvoir total de la masse, puis une relecture de Marx, qui découvre dans le capitalisme un processus de totalisation immanent au champ des pratiques, lequel fonde le processus social étudié par Tocqueville. Le cheminement de l'ouvrage est ainsi généalogique, et reconduit de la totalité étatique à sa base sociale, puis à son fondement pratique : la dernière étape consiste alors à mettre en évidence que la question de la technique est plus fondamentale encore que celle du capitalisme, en mettant au jour, avec Heidegger et Günther Anders, un " totalitarisme technocratique ". Son enjeu consiste ainsi à articuler l'Etat, la démocratie, le capitalisme et la technique comme catégories fondamentales de la totalisation (dite " mondialisation ") contemporaine, en même temps que mettre au jour leur provenance spécifiquement occidentale.

04/2023

ActuaLitté

Sciences politiques

Les métamorphoses de la cité. Essai sur la dynamique de l'Occident

Le propos de ce livre est de présenter une interprétation de l'histoire de l'Occident, plus précisément une interprétation politique de cette révolution permanente qui a caractérisé l'Occident. Ma thèse est la suivante : la cité est la source première du développement occidental. Avant cette invention, les hommes vivaient selon l'ordre relativement immobile des familles, encore prégnant dans bien des régions du monde. Avec la cité, l'humanité s'engage dans ce nouvel élément qu'est le politique entendu comme gouvernement de la chose commune, et l'histoire de l'Occident devient alors celle de ses quatre grandes formes politiques: la cité donc, puis l'empire, l'Eglise et la nation. Cette succession n'est pas seulement chronologique, elle est aussi causale. Chaque nouvelle forme résulte de la précédente qui, parvenant au bout de ses possibilités, suscite la nouvelle. C'est ainsi que la cité, déployant ses énergies jusqu'à s'épuiser elle-même dans les luttes intestines et les guerres extérieures, donne naissance à l'empire occidental - celui d'Alexandre, puis celui de Rome. C'est ainsi que l'Eglise comme communauté universelle prend la suite de l'empire, incapable de préserver l'unité dont il portait la promesse. Pendant une grande partie de son histoire, l'Occident restera incertain de sa forme politique, hésitant entre la cité, l'empire et l'Eglise, jusqu'à ce que soit élaborée la forme politique qui permettra aux Européens de se gouverner enfin de manière rationnelle : la nation. Mais cette forme à son tour s'est détruite elle-même dans les guerres " hyperboliques" du XXe siècle, et nous sommes aujourd'hui à la recherche d'une nouvelle forme politique. Cette étude s'efforce de retracer l'histoire politique, mais aussi intellectuelle et religieuse, de l'Occident en la rattachant sans cesse au problème politique par excellence: comment nous gouverner nous-mêmes? Cette histoire raisonnée des formes politiques est donc aussi une recherche de philosophie politique.

09/2010

ActuaLitté

Beaux arts

David. La fabrique du génie

Tous les Français connaissent les chefs-d'oeuvre de David : Le Serment du Jeu de paume et Le Sacre de Napoléon figurent dans leur musée imaginaire. Ces oeuvres néo-classiques font de David le grand peintre – l'artiste génial ? – de la Révolution et de l'Empire. Mais comment être à la fois un compagnon de Robespierre à la Convention et un notable à la cour de Napoléon ? Pourquoi Le Serment du Jeu de paume reste-t-il inachevé ? Et comment devenir un génie ? Au siècle des Lumières, puis durant la Révolution française, pour devenir un génie, il faut être reconnu comme tel par l'opinion publique naissante et s'engager dans le combat politique. David passe même pour un artiste prophétique : ses tableaux des années 1780 – Le Serment des Horaces, Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils – ne préfigurent-ils pas la Révolution ? Mais ce mythe du génie est aussi une construction à laquelle David et ses amis ont contribué. Ce mythe occulte ses liens avec le pouvoir royal et l'aristocratie avant 1789, ainsi que les moments sombres de son existence. A la légende dorée de David s'oppose d'ailleurs une légende noire : au service des pouvoirs successifs, il serait une girouette. La biographie historique de David doit dépasser ces légendes antagoniques pour suivre les expériences vécues par ce personnage durant une période marquée par des mutations formidables et des vicissitudes redoutables. Cet ouvrage est donc une enquête sur le parcours d'un acteur artistique et politique et sur la fabrique du génie.

02/2018

ActuaLitté

Sciences politiques

Coups de casque. Essai sur la violence en politique

Auts politiques de cette période et sur la campagne législative de la 9e circonscription des Français de l'étranger jusqu'à cette rencontre du mois d'août qui aurait pu s'avérer fatale pour le socialiste. Au-delà du fait divers, ce livre propose une réflexion sur la violence physique et verbale en politique et sur les violences sexistes ou communautaristes. Des "? grands témoins ? ", responsables nationaux ou locaux, ex-députés ou sénateurs sont interrogés par l'auteur pour aboutir à plusieurs propositions destinées à apaiser la vie politique et à en canaliser toutes ces violences.

04/2022

ActuaLitté

Ethnologie

Cultures viriles et identité féminine. Essai sur le genre en Afrique subsaharienne

Le principe mythologique et cosmogonique africain implique des constructions religieuses, imaginaires et magmatiques qui fondent une puissance virile symbolique. Son pouvoir induit une injonction à la stigmatisation de la femme, pour en faire une figure radicale de l'altérité, un être résiduel et démissionner du besoin social de justice et d'égalité. L'éducation féminine traditionnelle africaine exige l'abdication et le sacrifice de la liberté et de la conscience féminine au profit des attentes culturelles communautaires. En termes d'identités féminines, l'on aboutit à des stéréotypes minorés qui véhiculent une dépossession symbolique de l'humanité et de l'intégrité de la femme, le développement d'idéologies et de cultures qui engendrent une structure d'impuissance et d'ignorance, annihilant sa volonté d'émancipation. Le projet d'une philosophie féministe africaine suppose de repenser, de revoir et de reconcevoir l'ensemble des paradigmes de cette société en vue de combiner tous les niveaux de conscience, tous les discours et leur résonance il traduit une volonté de déconstruction de ces conditions assujettissantes pour déboucher sur la reconstruction autonome de l'identité féminine, de son histoire, l'affirmation de l'unité de l'être de la femme et son besoin culturel de reconnaissance. Du point de vue éthique, il vise à déterminer l'existence féminine à partir de la légalité, l'égalité, la parité, la co-citoyenneté en optant pour une reconceptualisation des données socioculturelles africaines.

02/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme

Au sommet de sa gloire, Mussolini fait don de son corps au peuple italien : photographies, affiches et films de propagande exaltent dans son physique ce que sera l'Homme nouveau. Le 29 avril 1945, ce même corps est suspendu par les pieds au treillis d'une station-service à Milan. Le régime fasciste a vécu. Mais l'Italie n'est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, à la veille du premier anniversaire de la Libération, un commando de jeunes néofascistes enlève de la fosse anonyme du cimetière de Milan la dépouille du Duce. Une fois celle-ci récupérée, la toute nouvelle République ne sait qu'en faire cependant : l'enterrer de nouveau, au risque de voir l'anonymat de la sépulture une fois encore percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la piété de sa veuve et de ses enfants, au risque de voir le caveau familial devenir un lieu de pèlerinage pour des cohortes de néofascistes ? Dans le doute, les autorités profitent en secret de la disponibilité de l'Église : la caisse de bois brut est cachée dans un couvent, onze ans durant. L'Italie, poussée par la puissance du clérico-fascisme et la Guerre froide à s'attendrir chrétiennement sur les mésaventures des ex-fascistes plutôt qu'à s'enorgueillir des hauts faits des partisans, ne sait pas construire une mémoire fondatrice ni un culte patriotique sur le martyrologe des résistants. Entre l'Italie et la France, Sergio Luzzatto trame des fils plus robustes encore que ceux de l'enlèvement du cercueil de Pétain par des nostalgiques de Vichy en 1973, ou du mythe, commun à la mémoire néofasciste et à la mémoire pétainiste, du don de leur personne qui aurait fait du maréchal et du Duce des "boucliers" contre les exigences nazies. Les deux histoires sont avant tout unies par une gêne à l'égard de la Résistance comme événement fondateur. A Rome comme à Paris, une simple question d'ordre public - que faire de la sépulture d'un cadavre encombrant ? - en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique qui par définition exclut et divise - celle du mouvement partisan - en un mythe fondateur inclusif et partagé ?

11/2014

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Sexe & genre. De la biologie à la sociologie

Ces dernières années, les débats à propos des notions de sexe et de genre entre biologie et sciences humaines et sociales connaissent une intensité accrue, tant pour des raisons scientifiques que pour l'effet que ces positions ont sur les usages sociétaux de ces notions. Beaucoup de biologistes rejettent la mise en cause par une partie des sciences humaines et sociales de ce que la biologie tient pour fondamental, telles la binarité des sexes ou les différences entre les sexes. Les spécialistes en sciences humaines et sociales, quant à eux, voient souvent la biologie comme une source académique et institutionnelle d'arguments naturalistes qui visent à s'opposer au genre. Ils dénoncent des biais d'interprétation des biologistes comme résultant, justement, de parti-pris liés au dispositif de genre. Pourtant, les échanges scientifiques à l'interface entre biologie et sciences humaines et sociales sont sans aucun doute nécessaires pour évacuer ces antagonismes. L'objectif de cet ouvrage, basé sur l'Ecole thématique interdisciplinaire d'échanges et de formation en biologie du CNRS (dite " Ecole de Berder ") de 2015, est de mettre en oeuvre un dialogue entre des deux domaines, en tentant de passer outre des malentendus et des impensés qui n'ont que trop duré. Ce livre s'ouvre sur une présentation des définitions considérées comme consensuelles par les deux domaines, puis des contributions analysent l'idée selon laquelle certaines études sur les différences des sexes, en neurosciences ou en éthologie, publiées dans la presse de vulgarisation ou spécialisée, présentent des biais d'interprétation attribuables à des biais de genre. Des exemples d'études fortement interdisciplinaires illustrent cependant la possibilité de mêler sciences de la vie et sciences humaines au lieu de les opposer, en ce qui concerne le plaisir sexuel animal, la détermination du sexe ou la place des transidentités et de l'intersexuation dans les rapports entre sexe et genre. Mêlant études de cas, questionnements sociologiques, anthropologiques et épistémologiques, pour aboutir à la délinéation des si labiles notions de sexe et de genre, ce livre se veut un jalon pédagogique dans l'abord de ce champ de réflexion crucial.

05/2019

ActuaLitté

Sociologie

Le sexe de la mondialisation. Genre, classe, race et nouvelle division du travail

Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l'une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l'un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en oeuvre d'alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes Internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres " de basse intensité ", ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.

03/2010

ActuaLitté

Droit

Les discriminations fondées sur le sexe, l'orientation sexuelle et l'identité de genre

C'est grâce à l'impulsion du droit européen que les catégories de genre, d'orientation sexuelle et d'identité de genre sont venues enrichir l'arsenal juridique français en matière de lutte contre les discriminations. Si l'affirmation du principe d'égalité constitue une exigence ancienne du droit, la lutte contre les discriminations stricto sensu demeure une discipline récente qui a fini par s'installer dans le paysage juridique français, non sans résistance. Le mouvement féministe dans un premier temps et l'activisme LGBTIQ par la suite ont tenté de modifier le droit en permettant non seulement l'égal accès aux institutions comme le mariage, la filiation ou l'état civil, mais aussi en interrogeant la nature sexiste et l'hétérosexualité implicite de la norme juridique. En procédant à une analyse de l'évolution du droit national, de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, mais également à l'étude comparée d'autres systèmes juridiques, cet ouvrage vient combler une lacune dans le paysage académique français. De nombreux spécialistes proposent ici une lecture critique des discriminations sous toutes leurs formes, depuis les violences faites aux femmes jusqu'aux injures homophobes, en passant par le changement du sexe à l'état civil pour les personnes transidentitaires ou encore les discriminations dans l'emploi, la sécurité sociale, l'accès aux biens et services. Une approche novatrice pour un thème fondamental de nos sociétés contemporaines et du droit.

05/2020

ActuaLitté

Sciences historiques

Le regard de l'anatomie. Dissections et invention du corps en Occident

L'Occident moderne a vu s'instaurer, à travers l'anatomie, un regard spécifique, fondé sur la fragmentation, la mise en pièces du corps, soumis également à une véritable colonisation : on en a dressé les cartes, on a établi une nomenclature, on a découvert des régions, des parcelles dans une chair que l'on explorait en la découpant. En tant que dispositif de connaissance, l'anatomie a façonné son objet. Ce fut l'invention d'un corps : segmenté, architectural, mécanique. Or à la base du travail des anatomistes on retrouve un paradoxe majeur ils s'attaquaient à des corps morts, alors qu'il s'agissait de comprendre le vivant. Le cadavre, source d'effroi et de répulsion, dicta aussi ses règles et posa ses limites au savoir qui en fit sa matière première. Au croisement de la médecine, de l'esthétique, de la religion, des discours les plus variés et des cadres mêmes de la pensée s'est constituée, en Occident, une " civilisation de l'anatomie ". Ce livre en propose un parcours, afin de tracer les contours des principaux traits de la construction historique d'un corps et d'une sensibilité qui, à plusieurs égards, sont encore les nôtres aujourd'hui.

09/2003

ActuaLitté

Puberté, sexualité

C'est quoi la différence entre genre et sexe ?

Un guide solide de 160 pages à destination des 12-16 ans sur la question du genre, du sexisme à l'identité de genre en passant par l'orientation sexuelle. Tout ce qui questionne les ados sur ce sujet brûlant d'actualité est dans ce livre ! "Est-ce qu'on naît forcément fille ou garçon ? " , "ça veut dire quoi exactement, être féministe ? " , "Est-ce qu'on choisit notre orientation sexuelle ? " , "C'est quoi exactement, la différence entre le genre et le sexe ? " ... Des plus jeunes ados jusqu'aux presqu'adultes, tous se questionnent de plus en plus au sujet de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Les connaissances et les réflexions sur la différence des sexes et sur le rapport sexe/genre ne cessent de progresser, et des débats parfois houleux agitent les familles, et l'ensemble de la société. De la question grammaticale à celle de la transition de genre, ce sont toutes les fondations de notre système de pensée qui sont questionnées. Ce livre propose des réponses factuelles, nuancées, sourcées à ces grandes questions qui chahutent les adolescents, sans qu'ils sachent vraiment à qui les poser. Plus de 70 questions sont ici rassemblées en 3 grandes parties : -Filles - garçons : tous différents ? Tous égaux ? -Mon orientation sexuelle : un choix ? -C'est quoi, mon genre ?

09/2023

ActuaLitté

Puberté, sexualité

Ado, sexe et genres. Ton corps, tes choix, ta vie

Comment parler aux ados de sexualité et de genres ? Voici un livre écrit pour eux par une professionnelle de l'éducation à la sexualité/santé sexuelle. C'est quoi le genre ? Ca veut dire quoi consentir ? C'est où le clitoris ? Ca sert à quoi une cup ? Il y a un âge pour le premier rapport ? C'est quoi le slut-shaming ? J'ai honte de mon corps mais mon copain me demande de lui envoyer des nudes, que dois-je faire ? ... Les questions que se posent nombreux.euses adolescent.es et jeunes adultes face à leur sexualité, à la découverte de leur corps, aux choix qui s'offrent à eux concernant la contraception, l'expression et de respect de soi, la communication, semblent quasiment infinies ! Et il n'est pas toujours facile de les poser à ses parents, à sa famille, voire même aux professionnel.les qui sont formés pour y répondre. Ce livre, ce sont : - des réponses fiables et claires, qui boostent la confiance en soi ; - tous les sujets abordés en détails, sans langue de bois ; - des outils pour communiquer, entre ados/jeunes adultes, avec ses parents, sa famille ; - des pistes de réflexion pour une sexualité plus sécuritaire, égalitaire et positive !

02/2023

ActuaLitté

Philosophie

Le sexe ni la mort. Trois essais sur l'amour et la sexualité

"Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement", écrit La Rochefoucauld. Cela fait au moins une différence avec le sexe : le regarder fixement, voilà ce que peu d'hommes et de femmes, de nos jours, s'interdisent ou redoutent. Pourquoi, s'agissant de sexualité, est-ce pourtant cette formule qui m'est venue, jusqu'à me fournir, ou peu s'en faut, mon titre ? Peut-être parce que l'essentiel, ici aussi, échappe au regard, ou l'aveugle, tout en continuant de le fasciner. Le sexe est un soleil ; l'amour, qui en vient, s'y réchauffe ou s'y consume" En deux conférences et un essai, Comte-Sponville explore l'histoire de la philosophie avec pour guide les notions d'eros (amour passion), de philia (amitié) et d'agapè (amour charité). Amour, sexe et mort sont autant d'objets à appréhender les yeux grands fermés.

01/2014

ActuaLitté

Sociologie

La fabrique des garçons. Sanctions et genre au collège

80% des élèves punis au collège sont des garçons. L’ouvrage de Sylvie Ayral montre que les punitions ont un effet pervers. Elles consacrent les garçons dans une identité masculine caricaturale, renforçant les conduites qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les comportements sexistes, homophobes et violents. Le livre explore toutes les facettes de cette hypothèse en interrogeant les règlements intérieurs, les registres de sanctions et en donnant la parole aux élèves et aux adultes qui les encadrent. Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des personnels éducatifs au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut comprendre et traiter les rapports de domination et la violence qui empoisonnent le quotidien des élèves et des enseignants.

03/2011

ActuaLitté

Sociologie

Les temps intimes. Genre, sexe et quinoa

Qu'il est donc devenu difficile d'être soi ? ! Identités qui s'entrechoquent, familles qui se dé/recomposent, monde extérieur qui se fait anxiogène... : un kaléidoscope de métamorphoses inédites remue tout un chacun dans ce qu'il a de plus intime. L'identité sexuelle est-elle devenue politique ?? En quoi les nouvelles masculinités questionnent-elles le genre ?? Suis-je mieux chez moi à consommer des séries ?? Mon assiette dit-elle qui je suis ?? Un petit livre qui nous raconte ces grandes transformations du moi et des émois, et quatre facettes essentielles d'un nouveau visage en train de prendre forme - le nôtre.

04/2023

ActuaLitté

Notions

Les Mirages de la certitude. Essai sur la problématique corps/esprit

Romancière et intellectuelle de renom dont on connaît les positions féministes, Siri Hustvedt aborde ici la très ancienne mais très pertinente question de la relation corps/esprit. Celle-ci, façonnée par les avancées en neurosciences, en psychiatrie, en génétique, et remise en question par le développement de l'intelligence artificielle, se retrouve souvent déformée, parfois même illisible, dans la pensée contemporaine. A la fois oeuvre de réflexion et geste politique, ce livre, conçu comme une série de questions à dessein "naïves" (Qu'est-ce que l'esprit ? Comment suis-je devenue ce que je suis ? ), révèle que toute discipline est faussée par ce qui dépasse le débat : le désir, la croyance, et l'imagination. Mettant au jour les myriades d'incertitudes qui subsistent, Siri Hustvedt nous invite à ne pas accepter benoîtement un avenir conditionné par des industries qui minimisent l'importance de ce qui fait toute notre humanité. Et à reprendre possession de notre destin.

02/2021

ActuaLitté

Sociologie

Sexe et genre des mondes culturels

Dans les mondes de la culture, les références récurrentes au geste artistique, à l'incarnation de la vocation et au travail sur le/et du corps mais aussi au désir indiquent combien sexe et genre s'imbriquent. De la musique "pour danser" qui engage le corps, aux oeuvres érotiques en passant par le travail sur le corps réalisé par bon nombre d'artistes plasticiens, scénographes, danseurs, mais aussi par des amateurs (y compris avec un corps sexuel absent ou recomposé numériquement via les pseudos et avatars), sexe et genre sont centraux, de la production à la réception en passant par l'intermédiation culturelle. 30 chercheuses et chercheurs des sciences humaines et sociales se sont associé. es pour apporter des éclairages novateurs sur cette question en puisant dans des secteurs aussi variés que ceux de la musique (jazz, rap, musiques de jeux vidéo, etc.), des arts plastiques, de la lecture ou encore de la danse et de l'artisanat d'art.

02/2020

ActuaLitté

Cerveau et psychologie

Les neurosciences répondent à 26 questions sur le sexe, le genre, la famille, les hormones

26 questions essentielles que se posent parents et enseignants sur la sexualité, l'homme et la femme, ainsi que le genre avec des réponses objectives, basées sur la science et nous qui offrent des connaissances précises et documentées pour participer aux débats de société. Médecin, épidémiologiste, Professeur émérite de l'Université Claude Bernard à Lyon, René Ecochard est membre du Pôle Santé-Publique du CHU de Lyon. Il est chercheur en biologie de la fertilité et travaille sur les fondements scientifiques de l'écologie humaine.

04/2024

ActuaLitté

Ouvrages généraux et thématiqu

Les prémisses de la féodalité. Essai sur les origines de l'occident médiéval

Société médiévale tardive, apparue aux alentours de l'an mille, la société féodale plonge ses racines profondément dans le haut Moyen Age. Elle relève d'un héritage et d'un projet. L'héritage c'est le rapport de domination seigneuriale, fondé sur la puissance militaire et les guerres de conquêtes. Il est présent de toute Antiquité. Le projet, c'est l'orientation chrétienne donnée à la société, avec les rois francs qui, depuis le baptême de Clovis, se sont alliés avec le pape de Rome et mènent conjointement guerres de conquêtes et pastoralisme chrétien. A compter du VIIe siècle, la propagation de la foi des villes vers les campagnes et du coeur des royaumes francs vers leurs marges a fait se recouvrir largement en Europe la société civile et les communautés chrétiennes. Cette hégémonie de la religion de tradition latine constitue un nouveau contexte dans lequel des pratiques sociales plus anciennes vont trouver une signification et une portée nouvelles. C'est le cas des rapports de conventionnement introduits dans la sujétion vassalique et paysanne via le quasi-sacrement du serment. L'orientation chrétienne de la société n'a pas éradiqué l'antique rapport seigneurial mais elle l'a transformé de l'intérieur. La société féodale, plus stable qu'antérieurement, va amener avec elle, autour du lien féodo-vassalique, nombre de conditions économiques et sociales nouvelles qui annoncent les temps modernes : le bipartisme agricole, l'économie des villes et des corporations de métiers, la différenciation des niveaux d'exercice de la justice, l'organisation centralisée de l'armée et de l'impôt, etc.

03/2021

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Sexes et genres

Le questionnement phénoménologique portant sur la sexuation, la différence sexuelle et la relation érotique est ancien et remonte aux travaux fondateurs de Husserl, de Merleau-Ponty et de Levinas, puis de Henry et de Marion, où sa dignité philosophique se trouve puissamment renforcée. Toutefois, la publication du Deuxième sexe par Simone de Beauvoir dès 1949 aura adressé un défi important à la méthode et au positionnement théorique des phénoménologues, posant les jalons de la démarche critique propre à la phénoménologie féministe. Le présent volume entend revenir sur quelques-uns des moments fondamentaux de cette histoire et sur le tournant majeur que lui a imprimé la réflexion conjointe sur le genre. En effet, la relation du sexe au genre est complexe et parfois polémique, pour autant que ce dernier est irréductiblement pris dans des mécanismes de construction sociale et politique. Dès lors, c'est la référence à l'expérience vécue qui devient à la fois cruciale et problématique, ainsi que la manière dont celle-ci invite à privilégier le vécu du corps ou de la chair.

12/2022

ActuaLitté

Pléiades

Essai sur les révolutions. Génie du christianisme

L'Essai sur les Révolutions et le Génie du christianisme sont deux ouvres surprenantes qu'on ne dirait pas sorties de la même plume, tant elles sont faites d'oppositions. Ce sont les deux premières publications de Chateaubriand, et la seconde semble la réfutation de la première. Elles divergent dès leur naissance et dans leur destin. Écrit à Londres par un émigré besogneux et solitaire séduit d'abord par le rêve de 1789, puis effrayé de certaines conséquences, l'Essai sur les Révolutions passa presque inaperçu. S'il fit, comme le dira son auteur, du bruit dans l'émigration, ce fut le bruit d'un scandale, qu'on amortit bien vite. Le Génie du christianisme, au contraire, connut avant même sa publication un succès qui dure encore à notre époque. Achevé à Paris par un écrivain qui marchait dans la cohorte du Premier consul, il s'accordait parfaitement avec la situation politique de l'heure et le désir des Français. Cinq ans seulement séparent ces deux écrits. Ce peu d'années a suffi pour que Chateaubriand passe de l'incertitude et du désespoir aux certitudes d'un ordre social qui s'organise, de l'irréligion à la religion.

09/1978