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Universalisme

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Critique littéraire

L'idéologie du progrès dans la tourmente du postmodernisme. Actes de colloques

Les articles rassemblés dans cet ouvrage sont le fruit d'un colloque multidisciplinaire, dont l'ambition était de s'interroger sur la notion de " progrès ", mise à mal par la postmodernité et perçue de façon plurielle, dans un monde de plus en plus globalisé. L'idéologie du progrès, centrée autour de l'essor des sciences et des techniques - comprenant le développement économique et social, l'affirmation d'un certain nombre de libertés et de droits fondamentaux -, est, en effet, fréquemment remise en question, tout comme sa volonté universaliste. Pour comprendre cette situation, il a semblé utile de retracer son évolution, d'en dégager les valeurs et de comprendre les reproches dont elle fait l'objet. Les contributions d'auteurs d'Amérique du Sud, d'Asie et d'Afrique permettent également d'entrevoir le sens qu'est donné à l'idée de " progrès " dans des contextes non occidentaux. Le doute dans le progrès, cette " tourmente " postmoderniste, mérite également qu'on en esquisse l'origine et l'histoire, à travers des domaines de recherche extrêmement variés. Mieux comprendre ce concept pourra, peut-être, aider à trouver les pistes d'un souffle nouveau en faveur du progrès.

09/2012

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Philosophie

Le libéralisme

L'avènement du libéralisme, présenté aujourd'hui comme inéluctable, permettrait de proclamer la victoire du "modèle libéral" sur tous ses concurrents. Mais comment définir la nature plurielle du libéralisme, à la fois croyance, philosophie, système économique et pratique politique ? On pourrait placer l'origine du libéralisme dans la reconnaissance des droits de l'individu. Recherche des biens matériels, accroissement du bien-être par le travail, l'épargne et le commerce sont des conditions de l'ordre politique et de la liberté des sujets. Pourtant, les reproches qui lui sont faits sont légion : exploitation des travailleurs, déni de l'aspect collectif de la vie de l'individu, disparition de la notion de bien commun... Comment comprendre qu'il se soit institué comme un paradigme universaliste alors même qu'il engendre inégalités, désordres et dissolution du lien social ? La formulation de cette aporie contemporaine invite à réfléchir à de nouvelles pratiques, susceptibles de dissiper nos erreurs et nos illusions actuelles. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur le libéralisme, de Locke à Rorty, en passant par Montesquieu, Quesnay, Hume, Smith, Kant, Condorcet, Constant, Hegel, Tocqueville, Mill, Spencer, Durkheim, Keynes, Rawls ou encore Habermas.

02/2018

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Sciences historiques

Faut-il universaliser l'Histoire ? Entre dérives nationalistes et identitaires

Aujourd'hui l'Histoire est partout, mobilisée de toutes parts. On fait appel au passé afin de se remémorer les grands moments d'un âge d'or perdu, de faire resurgir une litanie de griefs envers autrui, ou encore d'asseoir un projet nationaliste. Or tous ces usages politiques de l'Histoire menacent la discipline. Même l'Histoire à grande échelle, qui se veut a priori intégrative et sans parti-pris, est mise à contribution. Des essais à vocation prétendument universaliste des historiens occidentaux du xixe ? siècle, visant à légitimer la colonisation, aux projets plus récents d'histoires globales servant une vision politique, preuve a été faite qu'une Histoire universelle honnête et respectueuse de toutes les sensibilités était illusoire. Pour Sanjay Subrahmanyam, l'"? universalisation ? " de l'Histoire n'est qu'un processus d'exclusion délibéré. C'est pourquoi il préfère l'"? Histoire connectée ? " à l'"? Histoire universelle ? ", et plaide avant tout pour une pratique historique élaborée dans un esprit d'échange et d'ouverture à d'autres expériences et d'autres cultures, de curiosité pour d'autres parties du monde et d'autres peuples, et non dans un esprit de revendication identitaire ou d'autosatisfaction nationale et culturelle.

09/2020

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Essais

Le sexe, le genre et l'esprit . Etudes psychanalytiques et au-delà

Notre époque revisite le sens de la sexualité, avec la question de l'identité de genre, la place de l'homosexualité, les rapports sociaux entre les hommes et les femmes, la quête de l'égalité incluant une dimension politique. Elle omet souvent d'aborder le point de vue spirituel qui pourrait cependant contribuer à éclairer le débat. Ce livre propose de penser hors des sentiers battus ces sujets de société dont se sont emparés les différents pouvoirs politiques, médiatiques et culturels. Dans un pays où des faiseurs d'opinion oublieux de notre culture universaliste se contentent de répéter le political correctness américain dont ils semblent mieux copier les défauts que les qualités, cette contribution originale apporte au lecteur une bouffée de pensée hors des clivages convenus. En effet, pour sortir du piège réducteur des opinions à la mode, il convient de se placer ailleurs et considérer ces sujets si importants pour la vie de chacun à partir d'un tout autre point de vue qui partira d'une pensée psychanalytique pour y ajouter finalement la dimension de l'esprit sans laquelle les solutions proposées restent inopérantes.

11/2021

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Esotérisme

Aux frontières de la vie. Rencontre avec la lumière

Près de 30% des personnes qui ont frôlé la mort par maladie ou par accident font l'expérience d'une NDE – near death experience –. Plus de 70% d'entre elles vivent une rencontre avec une Lumière surnaturelle. Rencontre qu'elles décrivent comme étant l'expérience la plus puissante et la plus significative de leur vie. Presque toutes en reviennent radicalement transformées. A travers ces cent dix témoignages de NDE, cette Lumière va nous entraîner dans un fascinant voyage pour nous révéler son véritable visage. Notre vision de la vie, de l'amour, de la mort et du monde s'en trouvera complètement bouleversée, car la réalité qu'elle nous dévoile surpasse tout ce qu'il est possible de concevoir sur ce plan terrestre. Nous sommes à l'aube d'un formidable changement de paradigme qui opérera dans les décennies à venir une profonde révolution des esprits. Nous voici en présence d'un nouveau "mètre étalon" qui est en voie de changer notre appréhension du réel. Celui d'un Etre de Lumière qui pose les bases d'une nouvelle spiritualité, profondément humaniste, sublimement mystique, puissamment universaliste.

12/2021

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Critique littéraire

Du rire romanesque en Afrique Noire. Tome 2, Le premier réalisme néocolonial - Critique littéraire 1970-1979

La fin des années 1960 est marquée par la disparition de la grande figure tutélaire gaullienne. Lui succéderont des financiers relativement poètes ou spéculateurs, laissant filer les universalismes noirs et tricolores vers des rivages davantage encore ouverts au pillage des biens culturels et des cerveaux, d'un continent noir de plus en plus dépossédé de sa réalité et de sa fiction. On voit dès lors alterner régulièrement, et pour un temps, paternalismes assurés blancs et tentatives d'émancipations sub-sahariennes, qui cherchent encore à établir s'il vaut mieux un texte aseptisé et impeccable, au sens premier du terme, communicable à l'international, ou une ébauche imparfaite des nouvelle puissances poétiques africaines, résonnant de tous les échos des parlers et des langues dites traditionnelles. Les flammèches de ces annonciations s'emmêlent parfois avec les discours paroxystiques de la lutte des classes trouvant à faire la nique à celle des races, pour savoir, à l'ombre des Grands Frères, lesquelles sont les plus noires. Les réponses apportées tendent cependant toutes à définir différemment ce qu'elles appellent en choeur de leurs voeux : un réalisme néocolonial.

06/2020

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Sciences politiques

Empire du mal contre grand Satan. Treize siècles de cultures de guerre entre l'islam et l'occident

Depuis le 11 septembre 2001, la guerre des civilisations - comme Wells disait la guerre des mondes - est devenue une évidence pour tout un chacun, pour les médias et pour nombre d'intellectuels. Les ayatollahs des deux camps sonnent le tocsin et la charge. Ce livre a pour seul parti pris le refus d'une dérive qui n'est pas inéluctable, le refus de conflits dont les effets seraient irréparables pour nous mais aussi pour les générations à venir. Il se propose de décrypter les images réciproques que les deux civilisations ont élaborées au fil des siècles, de leurs chocs, échanges, rejets et refoulements. Les dossiers qui sont présentés ici ne proclament pas une vérité, mais veulent nourrir l'information et fournir des pistes de réflexion. Comme dit le proverbe, les hommes ressemblent plus à leur temps qu'à leurs pères. L'interdépendance de plus en plus accentuée des sociétés entraîne des brassages sans précédent de produits, d'hommes et d'idées, développe les métissages. Les cultures de guerre, les universalismes univoques sont dépassés. Nous devons élaborer une conception du monde à la hauteur des exigences de la mondialisation.

08/2005

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Sociologie

L'interculturalité dans le quotidien professionnel

"Désolé, c'est dans ma culture ". Cette phrase, tous les professionnels en contact avec le public l'ont entendue quel que soit leur secteur : social, éducatif judiciaire, médical. Que répondre ? Solitaire et coincé entre les injonctions de son institution universaliste et son engagement personnel, chaque professionnel bricole. Car, pour de multiples raisons, ce sujet ne se parle pas. Or, pour interagir, il est nécessaire de comprendre tout ce qui se joue derrière ces mots, tant du côté des usagers que de celui des professionnels. De part et d'autre de cette ligne de front, identifier quels sous-entendus pseudoscientifiques, historiques, coloniaux, sont mobilisés et quels refoulés et stéréotypes sont convoqués. Afin d'éviter les violences symboliques et physiques, il s'agit de revisiter les relations institutions-usagers en mobilisant la notion de "situation d'altérité". Issu de trente années d'interventions et de formations dans les secteurs judiciaire, social, éducatif et médical, cet ouvrage veut outiller les professionnels pour mieux exercer le métier qu'ils ont choisi, s'éviter de lourdes et pénibles déconvenues, et donc bénéficier à tous les usagers de nos institutions.

07/2019

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Ethnologie

Les débris épars du progrès. Evolutionnisme vs anthropologie

Les sciences sociales ont trouvé leur inspiration initiale et leurs premières bases théoriques dans l'évolutionnisme. Et celui-ci, même s'il a généralement cessé de constituer un paradigme explicite, continue d'orienter implicitement leurs élaborations et, au delà, les représentations communes de la condition humaine. Il le fait à travers une certaine façon de fonder les typologies sur le sens du temps et sur son pouvoir hiérarchisant - autrement dit, sur une certaine conception (" progressiste ") de la modernité. S'inspirant de la pensée anti-évolutionniste et universaliste de Herder, et s'appuyant sur des exemples empruntés à l'Europe aussi bien qu'à l'Asie ou à l'Afrique, l'ouvrage, à l'encontre de cette conception, conteste les théories qui font de la séparation du politique et du religieux l'alpha et l'oméga de la modernité et déconstruit les grandes oppositions chrono-typologiques (communauté / société, holisme / individualisme, ethnie / nation...) qui réduisent caricaturalement la variété des sociétés humaines. C'est de cette variété universelle qu'une anthropologie du contemporain a à rendre compte, et donc de la diversité des ordres - et des contre-ordres - concevables, retrouvant ainsi la vertu subversive de Montaigne et de ses Cannibales.

03/2016

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Collectivités locales

Les collectivités territoriales et les femmes

La question de l'égalité femmes-hommes est un enjeu prégnant des politiques publiques. Cette question a fait l'objet d'études dans le cadre des travaux académiques sur le genre ou de la question de l'accès aux mandats électifs. Pour autant, la place des femmes dans les collectivités territoriales commence dans des domaines nouveaux comme celui de la commande publique, des budgets locaux ou encore de la gestion de l'espace public. Cette question est donc posée de façon globale afin de montrer comment les acteurs locaux s'en emparent. La finalité de l'ouvrage est de montrer qu'il existe une spécificité de la question de la place des femmes dans les collectivités territoriales. Si la France a une vision holistique du principe d'égalité et se rattache à une conception universaliste des droits, la réalité pratique montre que la question de l'inégalité et de la spécificité de la condition féminine se pose. L'ouvrage propose une propose une approche globale de la question de la place des femmes dans les collectivités territoriales et non dans une approche sectorielle comme cela peut être le cas d'autres ouvrages.

04/2022

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Histoire des mentalités

L'autre citoyen. l'ideal republicain et les antilles apres l'esclavage. L'idéal républicain et les Antilles après l'esclavage (Edition mise à jour)

En 1848, l'abolition de l'esclavage, par la Seconde République, a libéré des chaînes plus de 250 000 esclaves. Par l'application du suffrage universel, ceux des Antilles, de la Guyane et de la Réunion ont, en théorie, été dotés des mêmes droits civils et électoraux que tous les citoyens (masculins) de la métropole. La réalité a été fort différente. Ces citoyens colonisés sont longtemps restés soumis à un régime d'exception. Au Parlement, à Paris, leurs députés votaient des lois qui ne leur étaient pas applicables. Le pouvoir exécutif et les gouverneurs locaux s'occupaient de leur sort. Comment, dans un pays construit sur une citoyenneté que l'on prétend universaliste et abstraite - et qui ne cesse de le répéter - a-t-on pu s'accommoder d'une telle contradiction ? L'histoire que nous raconte ce livre est celle de luttes et de rapports de forces. Une histoire de violences dont les anciens esclaves sont les protagonistes anonymes. Dans une société française dite "postcoloniale" , l'auteure invite à méditer les fondements complexes de l'articulation entre citoyenneté, question sociale, histoire et "race" .

10/2022

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Société

Une démondialisation pacifique impossible

Entre essai et manifeste un brin provocateur, ce court ouvrage met en lumière le grand dilemme du XXIe siècle : celui d'une croissance infinie sur une planète finie. Prise au piège entre les impératifs systémiques d'une mondialisation capitaliste et les limites de la biosphère terrestre, l'espèce humaine fait face à un choix impossible. Développant dix limites du monde humain, desquelles ce dilemme cornélien tire sa grave complexité, Une démondialisation pacifique impossible explicite la nécessité d'une pensée universaliste afin d'affronter pacifiquement les ruptures bioclimatiques et capitalistiques en cours. Plus encore que d'éviter les chaos et les guerres, plus encore que d'élaborer les conditions d'une paix perpétuelle, il s'agit d'oeuvrer au souverain bien, à l'avenir supérieur de l'humanité sur Terre. Benoit Chaussade est né en 1986 à Toulouse. Citoyen engagé, libre penseur, philosophe autodidacte, passionné d'économie et de politique et lecteur infatigable de revues scientifiques, il participe aux réflexions étoffant les théories effondristes, en rapport avec le travail de Vincent Mignerot, d'Arthur Keller, d'Alexandre Boisson, de Jean-Marc Jancovici et de Pablo Servigne.

01/2022

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Architecture

Les grands principes de l'architecture. 100 clés pour penser et concevoir les bâtiments et villes de demain

Discipline ancrée dans l'histoire et le patrimoine humains, l'architecture ne peut rester muette face aux grands enjeux sociaux, démographiques et écologiques de notre temps. Loin d'une perspective eurocentrée et d'un discours soi-disant universaliste, les auteurs de cet ouvrage piochent dans l'histoire de leur discipline, dans la richesse de ses pratiques et dans les débats qui l'animent pour répondre aux questions actuelles d'adaptabilité, de flexibilité et d'inclusivité. S'appuyant sur de multiples références, mouvements de pensée et exemples concrets, leur réflexion se structure en cinq parties, qui balaient tout le spectre de l'architecture contemporaine : Archétypes : idées et concepts d'organisation à la base de l'architecture ; Méthodes : différents processus et approches à l'oeuvre dans une conception d'espace ; Contextes : facteurs externes qui influencent l'architecture ; Relations : manières de vivre et interactions induites par l'espace public ; Imaginaires : perspectives et projections d'avenirs plus souhaitables et durables. Ce livre offre ainsi une perspective novatrice et indispensable sur une discipline millénaire, qui intéressera étudiants, enseignants et professionnels de l'architecture et de l'urbanisme, ainsi que toute personne qui se questionne sur le bâti, les villes et leurs usages.

03/2024

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Sciences politiques

Rocard, l'enchanteur désenchanté

Michel Rocard, portrait intime et informé d'un homme d'Etat contrarié Deux ans avant sa mort en 2016, Michel Rocard rédige un texte testamentaire intitulé " J'irai dormir en Corse " ; quelques pages d'une désarmante sincérité, destinées à tirer les enseignements d'une vie, crier sa colère contre l'aveuglement des puissants, déclarer son amour pour sa femme Sylvie et pour l'île de Beauté où il souhaite se faire inhumer. Grâce à la découverte de documents plus politiques et personnels (notamment ses carnets de scout rédigés pendant la guerre) et aux confidences recueillies du temps de leur complicité, Jean-Michel Djian révèle ici un Rocard méconnu, esseulé et farouchement déterminé à pratiquer son " parler vrai ". Un universaliste engagé qui en veut à tous ceux qui, au sommet de l'Etat ou dans les médias, ne cherchent plus à comprendre la complexité du monde ni à agir au nom de l'intérêt supérieur de l'humanité. Ce portrait, d'une finesse remarquable, est celui d'un " enchanteur désenchanté ", fatigué, à l'entame du IIIe millénaire, de pratiquer un " métier de sauvage ", mais qui force aujourd'hui encore l'admiration pour ses pensées visionnaires et son intégrité.

05/2023

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Histoire internationale

L'expérience française des Balkans (1989-1999)

A partir de 1991, la Yougoslavie socialiste se désintègre dans une violence inouïe. Peu avant, le monde avait découvert la situation sanitaire désastreuse de la Roumanie post-communiste. Alors que la construction européenne est perçue comme un horizon indépassable, les Balkans réapparaissent sur la carte mentale des Européens comme un problème plutôt qu'une réalité géographique. Face à ces crises médiatisées que les interventions étrangères semblent aggraver et que les intellectuels sont impuissants à expliquer, l'incompréhension et le désarroi ont été fréquents. En France, des mobilisations citoyennes ont succédé aux débats passionnés avec l'ambition d'imaginer la solidarité de demain. Novateurs dans leurs formes et leur ampleur, ces moments militants ont pourtant été sans lendemain. Ce sont les données de cette expérience française que ce livre explore : celles propres à la période contemporaine qui commence au sortir de la confrontation des blocs — traitement humanitaire des crises, désengagement partisan et idéologie européenne—, mais aussi les savoirs façonnés par une histoire longue des relations franco-balkaniques, faite d'universalisme républicain et de filtres militants, de méconnaissance séculaire de "l'autre Europe" aussi que de fascination pour ses cultures populaires. Il s'agit d'écrire une histoire connectée de la décennie 1990, marquée autant en France que dans les Balkans par l'effacement du communisme comme réalité politique et référence, la reformulation des discours sur la nation, l'ethnicité et l'engagement politique.

05/2019

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Sciences politiques

Pierre-André Taguieff, l'antiracisme en débat

Depuis les années 1970, l'antiracisme n'est plus ce qu'il était. Loin de définir un courant politique cohérent, clair sur ses valeurs, précis sur ses objectifs et uni contre des adversaires exactement identifiés, il est devenu un champ de confrontations politiques incessantes. Il offre le spectacle sans cesse recommencé d'une division de ses acteurs. A la fois dominant dans le discours public et inconsistant puisque susceptible de multiples interprétations contradictoires, l'antiracisme semble en plus impuissant, puisque les discours de haine de toutes natures se diffusent librement sur les réseaux sociaux. Les actes haineux suivent. Différentialisme ou universalisme ? Pierre-André Taguieff est l'un des chercheurs qui, dans l'espace francophone, ale mieux saisi le dilemme de l'antiracisme. Pour comprendre comment l'antiracisme s'est transformé depuis quatre décennies, ce livre suit l'itinéraire intellectuel et politique de Taguieff, depuis ses origines, à la gauche de l'échiquier politique, jusqu'à nos jours. Cet intellectuel érudit a suivi une évolution singulière parmi les chercheurs engagés contre les racismes et les haines. Taguieff a influencé le débat public, sans doute plus que bien des auteurs plus connus. "National-populisme", "bougisme", "nouvelle judéophobie", "islamo-gauchisme" sont des néologismes qu'il a proposés. Historien des idées racistes et philosophe, il est à la fois un analyste et un acteur de ce débat. Son évolution nous plonge au coeur de la discussion française sur le racisme et sur l'antisémitisme.

09/2019

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Actualité médiatique internati

Le péril Dieu

Quand "? Dieu ? " est érigé en maître à penser politique, c'est la femme qui, la première, courbe l'échine. Il suffit d'observer les fondamentalistes islamistes imposer le niqab, la burqa, le tchador ou le hijab, les juifs ultra-orthodoxes perruquer leur femme, ou encore les traditionalistes catholiques aller jusqu'au meurtre lors de raids anti-avortement, pour s'en convaincre. Bien sûr, ils sont les radicaux, les extrémistes, ils sont ceux pour qui la religion est le moyen d'installer un ordre social au sein duquel la femme se soumet, s'oublie et vit cachée, à l'ombre des hommes. Ce livre ne veut pas faire le procès de la croyance, il appar-tient à chacun de décider ce en quoi il veut placer sa confiance, cela relève de l'intime. Mais aucun texte sacré - ni la Torah, ni la Bible, ni le Coran - ne veut l'émancipation de la femme, aucun ne lui reconnaît les mêmes possibles qu'aux hommes. Seuls existent des croyants humanistes, conscients de ce que les écrits ont à enseigner, et de ce qu'il faut savoir laisser au bord du chemin de l'universalisme. Alors que l'obscurantisme intégriste gagne doucement du terrain, bien plus ancré dans les mentalités que ce que l'on croit, Tristane Banon dénonce les grands marionnettistes de droit divin et rappelle qu'il n'y a pas de féminisme envisageable sans l'irrespect des religions et une bonne part de laïcité.

02/2023

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Notions

Faire monde aujourd'hui. Subjectivité, mélancolie, création

A mi-chemin entre philosophie morale et métaphysique de la liberté, cet essai se propose de méditer la possibilité d'une "éthique de la conviction" pour notre temps, et de réinventer ses coordonnées en la liant de maniere indissoluble à la question du "monde". Plaidant pour un universalisme de la réécriture et de la traduction perpétuelles, la réflexion menée dans ces pages utilise les ressorts de la fiction et de la narration, mobilise les mémoires de l'esclavage et du colonialisme, et investit la thématique de la catastrophe, afin de restituer au sujet moral une puissance d'invention et de création dans et pour le monde commun, là-même où le premier fait l'épreuve mélancolique d'une perte de sens abyssale. Tout au long d'un parcours exigeant qui nous entraîne de la philosophie kantienne et fichtéenne au cinéma dramatique de Jeff Nichols, en passant par la tragédie de Heinrich von Kleist, le roman lyrique de Toni Morrison et le roman grotesque de Sony Labou Tansi, l'essai cartographie à nouveaux frais l'expérience vécue, pathique, d'une volonté inconditionnelle, et à proprement parler "folle", de liberté dans et pour un monde en droit habitable et partageable. Il situe son enquête - et ses propositions - dans l'aller-retour entre la liberté problématique, voire catastrophique, du sujet, et l'horizon indéterminé du monde, sous la menace constante de l'aliénation ou même de la privation de l'une et de l'autre.

02/2021

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Sociologie

L'antiracisme devenu fou. Le "racisme systémique" et autres fables

Le mot "racisme" est une arme symbolique redoutable employée dans les guerres idéologiques contemporaines : il sert à condamner une attitude, un camp coupable d'infâmie. Il s'ensuit que chaque forme d'antiracisme a sa définition du racisme. La nouvelle mode antiraciste, lancée aux Etats-Unis avant de déferler en Europe, consiste à voir du racisme partout et à tout expliquer par le racisme, qui se confondrait avec le fonctionnement de l'ordre social dans les " sociétés blanches " . De nombreux chercheurs en sciences sociales se sont ralliés à cette vision du racisme qui postule l'existence d'un " système de discrimination raciale " à travers lequel " se maintient la domination raciale " . Ceux qui, notamment parmi les activistes d'extrême gauche, postulent que la société française est " racialisée " , c'est-à-dire organisée suivant une hiérarchie sociale favorisant le "privilège blanc" , avancent l'idée d'un " racisme systémique " : nos sociétés, assurent-ils, démentent le modèle de l'universalisme républicain qui prône l'indifférence envers la " race " (en fait, la couleur de peau). En découle une vision politique qui remplace la négrophobie par la leucophobie - la haine et le rejet des Blancs. Cet ouvrage a pour objectif d'examiner ce retournement de l'argumentation racialiste contre les Blancs. Qu'en est-il, en réalité, d'un point de vue sociologique, historique et philosophique, du racisme systémique ? S'appuie-t-il, comme le prétendent certains, sur un racisme d'Etat à peine masqué qui continuerait de nourrir les discriminations ?

11/2021

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Histoire des idées politiques

Histoire des idées politiques. 2 500 ans de débats et controverses en Occident, 3e édition

Il y a 2500 ans, les Grecs inventaient la raison. Confiants dans la capacité de l'esprit humain à découvrir la vérité, ils imaginaient une société où les hommes pouvaient se gouverner par eux-mêmes, au nom d'une nouvelle conception de la justice et du bien commun. Quelles idées les sociétés européennes sont-elles allées puiser dans ce lointain héritage antique ? lessor du christianisme a-t-il favorisé l'apparition d'une nouvelle conception du pouvoir en Occident ? Peut-on identifier une "renaissance médiévale" européenne annonçant les conceptions modernes de la philosophie et du droit ? Les idées sur la liberté proclamées au XVIIIe siècle sont-elles l'aboutissement de changements culturels plus profonds ? Les mouvements féministes et environnementalistes font-ils évoluer les conceptions de la justice en démocratie ? L'universalisme républicain est-il condamné par les appels croissants à la reconnaissance du pluralisme culturel ? Devenu une référence depuis sa première édition, cet ouvrage parcourt plus de vingt-cinq siècles d'une histoire jalonnée de débats et de controverses sur la meilleure façon d'organiser nos sociétés. Il explore la marche des idées politiques à la lumière des grandes mutations sociales, économiques et culturelles qui ont marqué les sociétés occidentales. Croisant l'analyse du temps long avec l'étude des conflits, des révolutions et des luttes sociales, il offre une synthèse remarquable de la "grande transformation" qui a vu éclore les idées de la modernité démocratique, sans jamais tomber dans une lecture radieuse de notre passé.

08/2021

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Sociologie politique

Le choix laïque d'une intranquille. Témoignage d'une Franco-Libanaise

Tous et tout me menaient à l'islamo-gauchisme : mes origines, mon combat pour la Palestine, mon ancrage à gauche. Dans ma famille, mais aussi parmi mes amis et connaissances, au Liban comme en France, on a voulu m'assigner Arabe défendant les Arabes, musulmane défendant l'islam. Orientale pourfendant l'Occident. Mais je n'ai pas glissé. J'ai réfléchi, remis en cause, réfléchi encore, je me suis obstinée. "Ce récit, c'est la laïcité qui se déploie et s'épanouit lentement, à la faveur de la trajectoire individuelle d'une Libanaise musulmane que rien ne prédisposait à devenir farouchement laïque, et dont le lecteur découvre le cheminement, du Liban vers la France, de l'islam vers le doute, du nationalisme vers l'universalisme. Une cinglante réponse à tous ceux qui, adversaires de la laïcité, y voient une approche desséchée de l'humain, un refus de tenir compte des parcours individuels, des vécus, des sensibilités, une machine à uniformiser. C'est un récit d'émancipation, un témoignage, un appel aussi. Car comment être tranquille dans un monde traversé par autant de crises, des réfugiés au covid, de la montée de l'islamisme aux atteintes à la liberté d'expression ? Comment ne pas s'interroger sur l'avenir de notre modèle de société, sans cesse soumis aux coups de boutoir de ceux qui, sous prétexte de l'améliorer, menacent en réalité de le détruire ? […] Une formidable leçon de laïcité en acte". (extrait de la préface)

06/2023

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Philosophie

Diderot ou le matérialisme enchanté

" La philosophie de Diderot fraye les voies qui peuvent nous acheminer vers cet universalisme à fragmentation multiple dont nous avons besoin. C'est pourquoi ce livre se présente comme la rhapsodie des points de vue que Diderot a libérés et que l'impatient aujourd'hui devrait recevoir d'hier comme une toujours nouvelle bonne nouvelle. Des profondeurs sans entrailles de la modernité, il fallait faire entendre une clameur, et que ce ne fût pas prière de détresse ou de pénitence, mais insurrectionnelle action de grâces, rendue au plus chatoyant philosophe des Lumières pour ce qu'il a su chanter la matière, la vie, la nature avec la pleine voix de la raison. Ce matérialisme enchanté s'appuie sur la science pour détruire la connivence de Dieu, du Moi et du Roi, pour rêver à la réalité et postuler une totalité qui ne peut jamais devenir totalitaire, parce qu'au sens elle préfère les sens, et à l'ordre les écarts : aveugles-nés, enfants illégitimes, Hottentots, sourds-muets, parasites, mimes, femmes, et musiciens avant toute chose. Car la musique a le pouvoir, chez Diderot, de déstabiliser les corps constitués, de railler l'extase et le recueillement, de déjouer la dialectique, et aussi de nous confier sa douce énergie pour qu'à partir d'elle nous risquions un monde. Une philosophie, en somme, qui bouleverse les entités mais qui parvient à ne faire de tort à personne. " E. de. F.

10/2001

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Sciences politiques

L'Occident malade de l'Occident

L'Occident se vit aujourd'hui comme une citadelle assiégée. Miné de l'intérieur par une crise systémique, donc durable, voyant son leadership de plus en plus contesté, il se sent assailli par une multitude d'"ennemis " extérieurs. Vu à travers le prisme occidentalo-centriste, le monde se résume à un éternel affrontement entre " eux " - les Chinois, les Russes, les Arabo-musulmans... - et " nous ". Singulière réécriture du passé, singulière lecture du présent. L'élite oublie que l'Occident ne représente qu'une partie de l'humanité et que d'autres puissances, anciennes ou nouvelles, sont en droit de revendiquer une place sur l'échiquier mondial. Elle omet de rappeler que la domination occidentale n'a pas toujours existé. Elle ignore les échanges perpétuels entre civilisations, entre cultures, entre peuples, qui ont bâti les fondements d'une humaine civilisation dont personne ne peut revendiquer le monopole. A travers un vaste panorama des événements internationaux de ces dernières années - de la crise géorgienne d'août 2008 à l'élection de Barack Obama, en passant par le retour de la France dans le giron de l'OTAN -, Martine Bulard et Jack Dion prennent à contrepied le discours dominant. Au lieu de s'arc-bouter sur des mythes qui ont disparu avec le xxe siècle, il est temps, selon eux, de prendre acte de la nouvelle donne planétaire et de définir un nouvel universalisme. Car de quoi l'Occident est-il malade, sinon de lui-même ?

10/2009

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Littérature française (poches)

La règle du jeu Tome 4 : Frêle bruit

Avec Frêle bruit, Michel Leiris clôt La règle du jeu. Il a consacré trente-cinq ans à la rédaction d'un ouvrage dont le premier propos est de lier des données tirées de sa vie intime. Ce chercheur obstiné à se regarder lui-même peut affirmer qu'il voulait procéder, pour l'usage de quelques autres autant que pour le sien, à une mise en lumière aussi poussée que possible, à partir de l'échantillon humain qu'il est. Et ce n'est pas seulement par goût mais jugeant qu'en l'espèce l'investigation rationnelle ne pouvait faire plus qu'écarter des ombres que, sans vergogne, il a laissé la poésie primer l'enchaînement logique. Dans ce livre-ci, construit presque musicalement, se mêlent donc à des souvenirs proches ou lointains, et à des idées soit anciennes soit venues chemin faisant, des tentatives plus ou moins expresses d'arriver à des moments de transparence en manipulant le langage pris en soi plus que comme instrument d'un commerce. Aspiration au merveilleux, volonté d'engagement dans la lutte contre les iniquités sociales, désir d'universalisme qui l'a porté à des contacts directs avec des cultures autres que la sienne, telles sont les couleurs qui semblent dominer dans le jeu de cet écrivain, amené par sa conscience aigüe de la marche du temps à essayer maints moyens de conjurer l'horreur dont l'a empli très tôt la perspective de son anéantissement.

03/2001

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Pédagogie

PROFESSION INSTITUTEURS. Mémoire politique et action syndicale

L'égalité, la laïcité, l'Etat républicain - peu de groupes professionnels semblent aussi liés que les instituteurs à ces thèmes fondateurs de la mémoire nationale. Mais ce groupe fut également une figure de l'ordre, et demeure aujourd'hui encore en position ambiguë, pris entre les contraintes de sa position institutionnelle et les valeurs au nom desquelles il exerce sa fonction, entre sa propension au repli corporatif et son inclination à l'universalisme. Pour comprendre comment l'identité de cette profession s'est constituée et comment elle tend actuellement à se reconstruire, Bertrand Geay analyse successivement les caractéristiques biographiques des maîtres et les principes enfouis au sein de l'institution primaire ; il examine les définitions de l'instituteur que tendent à imposer les autres groupes sociaux ainsi que la façon dont les maîtres eux-mêmes contribuent à la construction de leur identité. Le syndicalisme apparaît à la fois comme l'expression des visions du monde propres à cet univers professionnel et comme une action structurante dont les effets ne sont totalement visibles qu'à l'échelle historique. Au moment où de nouvelles valeurs, issues du monde économique, tendent à inspirer les " cadres " de l'institution scolaire, et où le groupe se recompose - en particulier avec le recrutement de " professeurs des écoles " -, ce livre permet de porter un regard profondément renouvelé sur une profession placée, depuis ses origines, au centre des contradictions qui traversent notre société.

08/1999

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Ethnologie

L'anthropologie dans un monde en mouvement. Le lointain et le proche

L'anthropologie dans un monde en mouvement, tel est le titre retenu pour rendre compte du double processus révélateur de l'irruption de tout événement marqué d'une part, du sceau de la nouveauté, de l'inédit, de l'actualité, de la mobilité, et d'autre part, de l'épreuve, de l'agir et de l'incertain. Les figures par lesquelles se manifeste le mouvement sont nombreuses. Celles qui sont analysées dans cet ouvrage permettent, à travers des mouvements de pensée, d'en dessiner les contours dont le projet scientifique et pédagogique affleure de part en part. Elles permettent d'évoquer les problèmes centraux touchant, à partir des "foyers d'expérience" d'ici et d'ailleurs, à l'anthropologie et son enseignement à l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, aux épistémès des sciences sociales et humaines en Afrique et en France, aux figures d'anthropologues, de sociologues, ainsi qu'aux figures "d'intellectuels collectifs". Les deux questions épistémologiques et théoriques relatives au relativisme et à l'universalisme sont bel et bien au centre de la démarche anthropologique contemporaine. Tous les praticiens de l'anthropologie sont, d'une manière ou d'une autre dans leur pratique, souvent confrontés à ces deux exigences fondamentales d'exercice du métier d'anthropologue. C'est pourquoi, la démarche critique des faits sociaux analysés dans cet ouvrage s'est efforcée d'être attentive à ces questions.

11/2015

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Sociologie

Sortir de l'antisémitisme ?

"Peut-on sortir de l'antisémitisme ? Et comment ? " Cette question conduit Pierre-André Taguieff à s'interroger sur le philosémitisme, qui désigne originellement, dans les rapports entre chrétiens et Juifs, le passage du mépris hostile au respect et à l'estime. Dans ce nouveau livre, il procède à l'examen approfondi des stratégies et des positions marquées par la haine ou la défense (ou l'amour), parfois ambiguë, des Juifs, auxquels on reproche soit leur universalisme, soit leur communautarisme. Ce livre examine les argumentations pro- et anti-juives développées par un ensemble d'auteurs et de figures publiques, du grand historien Michelet au journaliste Yann Moix. Il y est question des postures ambiguës des penseurs des Lumières, mais surtout de l'antisémitisme du XIXe siècle et du xxe sous toutes ses formes, ainsi que de l'antisionisme radical du XXIe. On croise des personnages aussi différents que Mirabeau, l'abbé Grégoire, Wagner, Nietzsche, Drumont, Zola, Renan, Bernard Lazare, Clemenceau, Barrès, Bloy, Bernanos, Blanchot, Gide, Maritain, plusieurs papes, Céline, Rebatet, Xavier Vallat, Alain, Sartre, Simone Weil, Arendt, etc. , dont Taguieff analyse avec brio les positions souvent variables, ambivalentes ou contradictoires, non sans traquer aussi les faux-semblants. Cet ouvrage fait oeuvre de salubrité publique. Il est précieux pour déchiffrer les nouvelles phraséologies des discours identitaires qui se plaisent à fantasmer l'ennemi, alimentant l'esprit du soupçon et aiguisant les tensions entre les groupes humains.

02/2022

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Philosophie

L'émancipation promise. Exigence forte ou illusion durable ?

Dans ce livre savant et moqueur, Pierre-André Taguieff passe au scalpel l'idéal moderne par excellence, celui d'émancipation, qui exalte, mobilise et aveugle depuis longtemps les Modernes. Le temps est venu de soumettre à un examen critique sans complaisance cette notion qui fait partie du prêt-à-penser dont se sont emparés les utopistes et les démagogues de toutes obédiences. Comment expliquer que cette notion banale ait pu devenir un thème philosophique et politique majeur depuis la fin du XVIIIe siècle, sous la forme du projet universaliste de l'émancipation du genre humain comme sous celle de l'autonomie croissante de l'individu ? Taguieff analyse la formation philosophique de l'idée d'émancipation, explore ses usages politiques et dissèque ce qu'il appelle "l'émancipationnisme ", produit de la corruption idéologique de cette idée-force. Car l'émancipation comme projet global appelle une critique fondamentale : ce qui est rejeté subrepticement, voire diabolisé, ce sont les attachements, les fidélités, les enracinements, les mémoires particulières, donc la transmission. Il s'agit d'un programme de refonte anthropologique, visant à créer l'" homme nouveau ", chimère d'une société mondiale d'individus également émancipés. La généalogie d'une idée floue, pour penser librement le monde de demain.

09/2019

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Sciences politiques

La révolution antiterroriste

Le terrorisme est un grand sujet de préoccupation des Français et l'un des plus traités dans les médias. Pourtant, la politique antiterroriste est mal connue et peu débattue. Or elle a radicalement changé depuis une quinzaine d'années, dans un consensus quasi général. Et pas toujours pour le meilleur... Fort de son expérience dans la lutte antiterroriste, François Thuillier constate que la France, jadis enviée pour son "modèle latin" du renseignement, s'est alignée à son tour sur le versant armé de la révolution conservatrice occidentale quia choisi de faire du terrorisme son meilleur ennemi. Et qu'une série de réformes a bouleversé ses méthodes : refonte des agences, fuite en avant technologique, logiques de surveillance, lutte contre la radicalisation, etc. Au détriment d'un vrai savoir-faire, parfois de l'efficacité, et, selon certains, de l'Etat de droit. Une révolution antiterroriste, pour un changement de régime. Car c'est aussi le miroir politique d'une société que l'auteur nous tend, où des apprentis sorciers en quête d'audience et de pouvoir dressent les Français les uns contre les autres. Pour tenter d'en sortir, il propose de raviver la flamme républicaine et universaliste, afin d'allier efficacité et dignité, protection et respect.

11/2019

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Histoire internationale

Le sionisme fut un humanisme

Le sionisme fondateur fut un humanisme, pas un nationalisme. Le mot "humanisme" fera sourire certains. D'autres, par contre, grinceront des dents : humaniste, vraiment, l'idéologie à l'origine du malheur des Palestiniens ? En fait, oui, et c'est l'objet de cet essai de le montrer. De souligner combien la référence à des valeurs universelles et la revendication correspondante d'une dignité pour tous furent au coeur de la logique fondatrice formulée par les premiers penseurs du sionisme. Une évolution était-elle inévitable ? Je suis enclin à le croire. L'humanisme du discours des fondateurs consistait en ce que ce dernier s'articulait autour de la question de l'altérité : le Juif comme l'Autre de la Diaspora, le territoire recherché comme rien de plus qu'un espace-refuge pour cet Autre. Or comment préserver le privilège humaniste de l'altérité dans un refuge désormais conçu comme juif et où, en quelque sorte par définition, le Juif n'est plus l'Autre ? Le sionisme des origines fut un moment de grande beauté dans l'histoire de la pensée rationnelle et universaliste moderne, dans l'histoire de l'humanisme. Le reconnaître, c'est également reconnaître que ce moment est passé. U. E.

03/2019