Recherche

Universalisme

Extraits

ActuaLitté

Beaux arts

L'art/L'absolu

Un vécu ancestral, unissant peur et volupté, constitue l'arrière-fond spirituel de la crise liée au covid... C'est encore et toujours la même religiosité qui circule, l'expérience de l'Absolu Transcendant. La poésie permet de sentir ce qui est au-delà du sensible et de l'insensible, invisible, infiniment subtil, aérien, presque éthérique, saisissable et insaisissable, au-delà de l'être et du néant, étrange et inquiétant comme la mort. L'acte créateur souille comme le fait de toucher un cadavre, un accouchement plus ou moins douloureux où la nature se fait artiste. On a pu dire que l'Art remplissait le vide laissé par la disparition du christianisme dans l'hyper modernité consommatrice. Il s'agit plutôt d'un recentrage de l'histoire du monde qui semblait tourner depuis le XIXe siècle autour du modèle occidental. L'Orient et l'Extrême Orient retrouvent au XXIe siècle toute leur importance, pour un regard universaliste et libéré. Le Surréel dont l'art du XXe siècle a pu être une approche, est le gouffre, l'abîme qui dépasse toute détermination : le Surréel est l'hyper Réel, le Vrai Elle, les flots de l'amour qui submergent l'artiste en train de créer. Il correspond au vide de la Liberté où miroite la totalité de ce qui est possible et de ce qui est impossible, l'Absolu manifesté et caché.

12/2020

ActuaLitté

Sociologie

Michael Walzer et l'empreinte du judaïsme

Philosophe politique et intellectuel engage dans la vie des idées aux Etats-Unis comme dans le monde, Michael Walzer est l'un des penseurs de la société parmi les plus stimulants a l'époque contemporaine. Son oeuvre défriche des pistes nouvelles de réflexion dans les domaines du politique, de la justice sociale, de la morale ou de l'identité culturelle. En même temps, Walzer, dont la pensée s'est forgée lors des luttes pour l'égalité des droits civiques aux USA et contre la guerre du Vietnam dans les années 1960, poursuit une activité féconde d'animation du débat public à travers sa revue Dissent. Dans cet essai, Simon Wuhl a souhaité éclairer une autre dimension de la pensée de Michael Walzer : la relation étroite avec la pensée juive, dont les potentialités d'universalisation sont une référence majeure dans la plupart de ses écrits. Qu'elle s'exprime ouvertement comme dans son article emblématique sur " Les deux universalismes ", ou en arrière-fond comme dans son livre plus théorique sur les Sphères de justice, l'empreinte du judaïsme est toujours présente dans son oeuvre pour éclairer les grandes questions de société. Faisant par ailleurs retour, dans certains de ses travaux, sur les textes de base du judaïsme, Walzer mobilise les ressources méthodologiques des sciences humaines pour les soumettre à une relecture critique.

08/2017

ActuaLitté

Sciences politiques

Laurent Bouvet. Un portrait intellectuel et engagé

Un hommage vibrant à Laurent Bouvet, politologue engagé et fondateur du Printemps républicain, par quelques-uns des plus grands intellectuels français. Politologue, essayiste, professeur d'université, membre du Conseil des sages de la laïcité... En une trentaine d'années de carrière et d'engagement, Laurent Bouvet a marqué la recherche et le débat public, s'emparant avec conviction et courage de nombreux sujets qu'on disait sensibles ? : le multi-culturalisme américain, la social-démocratie européenne, la gauche française, la question du populisme, celles de l'identité et de la laïcité... Reprenant les thèmes phares qui ont nourri les travaux de ce républicain universaliste, vingt et une grandes figures de la vie intellectuelle et politique française brossent avec respect et admiration son portrait, parmi lesquelles Dominique Schnapper, Marcel Gauchet, Raphaël Enthoven, Pierre-André Taguieff, Nathalie Wolff, Brice Couturier ou encore Pierre-Henri Tavoillot. Laurent Bouvet est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Le Communautarisme. Mythes et réalités (Lignes de repères, 2007), Le Sens du peuple. La gauche, la démocratie, le populisme (Gallimard, 2012), L'Insécurité culturelle. Sortir du malaise identitaire français (Fayard, 2015), La Gauche zombie. Chroniques d'une malédiction politique (Lemieux éditeur, 2017), La Nouvelle Question laïque. Choisir la République (Flammarion, 2019) et Le Péril identitaire (L'Observatoire, 2020). Né en 1968, il est mort le 18 décembre 2021 à l'âge de 53 ans. Illustrations intérieures de Xavier Gorce.

02/2022

ActuaLitté

Histoire de France

Idées révolutionnaires. Une histoire intellectuelle de la Révolution française de la Déclaration des Droits de l'Homme à la Terreur

La Révolution française fut aussi une révolution des idées. En sapant les bases de l'Ancien Régime, les Lumières ont fondé la vie politique moderne. De la Déclaration des droits de l'homme (1789) à la prise du pouvoir de Napoléon Bonaparte (1799), en passant par la journée du 10 août 1792, les événements dramatiques se succèdent à un rythme exténuant. Faisant revivre les débats qui se déroulent dans les assemblées, au sein des clubs, des sociétés et dans une profusion de journaux ou de libelles, Jonathan Israel distingue trois courants de pensée : les Lumières radicales, les Lumières modérées et la mouvance populiste. La tendance "radicale" se bat pour une démocratie sans restriction, fondée sur l'universalisme et la laïcité. La deuxième — "modérée" — est plus conservatrice. Elle entend préserver la monarchie et s'inspire notamment de l'Angleterre. Le dernier courant, le populisme autoritaire, prend forme au cours de la Révolution et n'a pas d'antécédent. Incarné par Robespierre, ce mouvement se réclame du peuple et de Jean-Jacques Rousseau. Il impose la Terreur, corrompant les principes mêmes des Droits de l'homme. Avec verve et un rare talent de polémiste, Jonathan Israel bouscule l'histoire de la démocratie. Il rappelle à quel point la Révolution française fut novatrice en la matière, malgré la violence qui l'accompagna — et sur laquelle il ouvre une réflexion originale. On entend ici les voix d'une foule d'acteurs, plongeant le lecteur au coeur des événements en France, en Europe, au Proche-Orient et dans le monde atlantique. ronde de choc s'étend aujourd'hui encore...

10/2019

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Les empires sous la terre. Histoire écologique et raciale de la sécularisation

On appelle généralement " sécularisation " le phénomène qui aurait vu les sociétés occidentales sortir du règne de l'hétéronomie et entrer dans l'ère de l'histoire et de l'autonomie. Dès lors les humains, guidés par la Raison, auraient construit un monde libéré des croyances et des superstitions. C'est une tout autre histoire que raconte ce livre, une histoire dans laquelle la proclamation d'un monde sans Dieu est le fruit d'une " impérialité " hantant l'Europe et ses colonies depuis l'échec de la réunification de l'Empire chrétien par Charles Quint - un monde impérial qui s'annonce, dès la fin du XVIIIe siècle, comme le seul ayant dépassé les religions et ainsi capable de les réconcilier. Mais cette affirmation n'est possible qu'au prix de la racialisation de l'islam et de sa réduction à un universalisme concurrent, insécularisable et irrémédiablement " fanatique ", ouvrant ainsi la voie à l'expansion européenne vers l'Afrique et l'Asie. Outre la dimension raciale de la sécularisation, ce livre en met au jour une seconde, écologique celle-là. En l'absence d'un Royaume de l'au-delà, la Terre devient le seul monde " sacré ", et l'exploitation de ses sols et sous-sols la source unique de la légitimité de l'Empire. Aiguisée par les rivalités interimpériales (entre la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne), la ruée sur les biens terrestres s'est peu à peu muée en destruction de l'écosystème global. Ainsi pouvons-nous faire remonter la crise climatique à ce surgissement impérial-séculier et qualifier l'ère qu'il a ouverte de " Sécularocène ". C'est la critique du Ciel qui a bouleversé la Terre.

05/2021

ActuaLitté

Ethnologie

Ce genre qui dérange. Gender that matters

Le débat autour du rapport du féminin et du masculin est l'un des débats les plus difficiles. Il provoque une grande inquiétude et conduit très souvent à des positions passionnées : le bon genre et le mauvais genre, le bon et le mauvais pouvant être attribués alternativement au féminin ou au masculin. Il convient de rappeler ensuite que la question des rapports sociaux de genre est arrivée très tardivement dans le champ de la sociologie et de l'anthropologie. La réflexion pionnière naît incontestablement en France, avec un ouvrage subversif : Le deuxième sexe, publié en 1949 par Simone de Beauvoir qui récuse pour la première fois l'idée d'une nature féminine. Mais c'est incontestablement dans les pays anglo-saxons à travers les gender studies et les women studies que la notion commence à acquérir une consistance théorique. Ce que l'on appelle aujourd'hui la gender theory, qui est une théorie critique, tend à se déplacer de la mise en cause du modèle patriarcal à la mise en question du modèle hétérosexuel. Elle rencontre, ce faisant, une autre problématique posée par la sensibilité gay et plus encore queer qui, à travers des formes de sexualité hybrides, mutantes et métisses, procède à la subversion des distinctions du masculin et du féminin, de l'homo et de l'hétéro. Nous mesurons à quel point, par rapport à la question du rapport aux normes masculines et féminines, l'anthropologie en France a pris un retard considérable. Le livre que voici constitue une incitation à réexaminer, sur des bases résolument ethnographiques, les paradigmes antagonistes de l'universalisme à la française et du différentialisme à l'américaine.

01/2010

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Frantz Fanon, portrait

L'itinéraire de Frantz Fanon, né antillais, mort algérien, et son témoignage de psychiatre, d'écrivain, de penseur politiquement engagé reviennent éclairer les désordres et les violences d'aujourd'hui. Fanon est mort à 36 ans, à un âge où souvent une vie d'homme ne fait que commencer. Mais toutes ses mises en garde aux pays colonisés en voie d'indépendance se sont révélées prophétiques. De même, ses rélexions sur la folie, le racisme et sur un universalisme confisqué par les puissants, à peine audibles en son temps, ne cessent de nous atteindre et de nous concerner. L'auteur des Damnés de la terre a produit une oeuvre "irrecevable". Son propre parcours ne l'était pas moins et la manière dont il s'interrogeait sur "la culture dite d'origine", sur le regard de l'autre et sur la honte n'a pas toujours été reconnue. Particulièrement qualifiée pour dresser ce portrait biographique et intellectuel, Alice Cherki a bien connu Frantz Fanon, travaillé à ses côtés, en Algérie et en Tunisie, dans son service psychiatrique, et partagé son engagement politique durant la guerre d'Algérie. Elle nous apporte son témoignage distancié sur un Fanon éveilleur de consciences, généreux sans concessions, habité par le sentiment tragique de la vie et par un espoire obstiné en l'Homme. Alice Cherki est née à Alger d'une famille juive, elle a participé activement à la lutte pour l'indépendance. Psychiatre et psychanalyste, elle est coauteur de deux ouvrages, Retour à Lacan ? (Fayard, 1981) et Les Juifs d'Algérie (Editions du Scribe, 1987). Elle a publié plusieurs articles portant sur les enjeux psychiques des silences de l'Histoire.

01/2011

ActuaLitté

Sociologie

Discrimination positive. Pourquoi la France ne peut y échapper

Près de cinq millions de français sont issus de l'immigration maghrébine. Derrière les quelques centaines d'individus mis en avant dans les médias comme des " exemples de réussite " se profile en vérité une immense majorité de citoyens relégués dans des banlieues cloisonnées à l'urbanisme inhumain, socialement et culturellement en marge de la République. Renvoyés génération après génération à leur origine, ceux-là désespèrent de jamais devenir " des Français comme les autres ". Comment la France, si prompte à donner des leçons de démocratie et d'universalisme au monde entier, a-t-elle pu en arriver là, et laisser sur le bas-côté ses compatriotes issus de l'immigration ? Yazid et Yacine Sabeg lancent un défi à ceux qui s'abritent derrière la République, la Constitution, la loi, pour requérir l'immobilisme. Leur livre est un voyage engagé au cœur des sources et des enjeux culturels, historiques et économiques qui ont instauré, dès la fin du XIXe siècle, les conditions d'émergence et d'installation d'une discrimination négative grande ampleur. Le remède qu'ils préconisent est un remède de cheval. S'inspirant d'exemples étrangers et de certains héritages communs, notamment avec les Etats-Unis, ils s'efforcent d'aller aussi loin que possible dans la remis en cause des idées reçues et des vérités toutes faites. Ce livre est le plaidoyer " politiquement incorrect ", lucide et documenté de deux amoureux fervents de la France, convaincus que des solutions existent et que, lorsqu'il s'agit de l'égalité, tout ne peut pas avoir été tenté. Le débat sur la discrimination positive, si souvent escamoté, est ici n comme il le mérite.

10/2004

ActuaLitté

Philosophie

Un humanisme de la diversité. Essai sur la décolonisation des identités

Élever la diversité au rang de concept philosophique pour échapper à ce qu'a trop souvent de confus et d'idéologique le débat en cours, aussi bien en France qu'en Amérique du Nord : tel est l'objectif de ce livre, dont l'enjeu est bien de savoir " comment vivre ensemble avec nos différences " culturelles, religieuses, ethniques ou sexuées. Alain Renaut montre de quelle manière la notion de diversité, jusqu'ici peu précise, s'est construite sur fond de repentance de la conscience moderne à l'égard de l'assimilationnisme colonial. Questionnant un idéal républicain trop souvent enclin à identifier comme " meurtrière " toute valorisation de la diversité humaine, il renouvelle la discussion politique et éthique sur l'universalisme. L'exploration de ces paramètres complexes de la diversité que sont la culture et la sexualité ouvre ici sur un " humanisme de la diversité " réconciliant la représentation de l'autre comme un semblable et la perception du divers comme une richesse. Ni retour à un humanisme abstrait, ni culte d'une diversité fermée à l'universel. Dialoguant avec Édouard Glissant sur la créolisation des cultures ; discutant, chez Judith Butler notamment, les éloges les plus extrêmes du divers comme tel, Alain Renaut mène ici une enquête intellectuelle aussi claire que vigoureuse : "Jusqu'où le discours identitaire et celui de l'appartenance à une culture ou à un groupe quelconque peut-il se déployer au sein des démocraties modernes sans assigner aux individus des identités semblables à celles qui caractérisaient les sociétés traditionnelles et sans le risque d'un "ré-enracinement" en des lieux et en des histoires dont ils voudraient, en tant qu'individus, s'arracher ? "

09/2009

ActuaLitté

Ouvrages généraux

L'Europe des intellectuels XIXe-XXe siècles. Figures et configurations

Goethe, Zola, Berlioz, Liszt, Seignobos et Elias : une approche renouvelée de grandes figures intellectuelles et culturelles de l'Europe. Des études de cas qui interrogent les tensions constitutives de l'espace intellectuel européen. Comment la catégorie d'intellectuel s'affirme-t-elle dans l'espace public en France et en Europe ? Pourquoi passe-t-elle régulièrement par des cycles d'exaltation puis de dénigrement - de sorte que les intellectuels sont rendus responsables des crises que traversent certaines nations au XIXe comme au XXe ? siècle ? A quel point ces derniers contribuent-ils, par leurs oeuvres, leurs circulations, leurs pratiques, à construire une Europe de la culture en dépit de la montée des forces nationalistes ? Pour répondre à ces interrogations, l'auteur propose une approche renouvelée de figures majeures des deux derniers siècles. Ainsi de Goethe et Emile Zola, écrivains à la renommée véritablement continentale ; de deux musiciens, Hector Berlioz et Franz Liszt, qui s'efforcent, en circulant dans toute l'Europe, de doter leur art de la même autonomie que la littérature ; d'écrivains (Paul Valéry, Jules Romains...), ou d'universitaires (Charles Seignobos, Marc Bloch, Norbert Elias) confrontés à la "? guerre civile européenne ? ". La diversité de ces cas et des configurations dans lesquelles ils s'inscrivent permet d'éclairer les tensions constitutives d'une Europe où les échanges, en dépit de leur intensité croissante, sont toujours fragmentés et décalés, les dialogues perturbés par les préjugés et les malentendus. Les intellectuels eux-mêmes, divisés entre leur appartenance nationale et leur aspiration à dépasser les frontières, doivent à chaque époque reprendre leur combat pour l'universalisme face à de puissantes barrières économiques, politiques et idéologiques.

04/2024

ActuaLitté

Géographie

L'oubli des villes de l'Inde. Pour une géographie culturelle de la ville

Le sens de l’espace donne du sens à la ville. Cet ouvrage le démontre par l’exemple indien. Car si l’Inde est trop souvent représentée à travers des stéréotypes culturels (religiosité, castes...) ou économiques (sous-développement, émergence…), ses villes sont oubliées dans leur nature profonde. Contrairement aux habitudes académiques qui décrivent les villes par leur forme, leur démographie et leurs activités, la ville habitée et en mouvement est saisie par l’urbanité, pour en faire une ville comme les autres. Mais l’urbanité indienne s’inscrit également en continuité avec les autres modalités de la vie en société. La ville est un comparable portant à la fois les traits de l’universel urbain (urbanité) et, ici, ceux du singulier indien (indianité), qui ne sont pas fixés en modèles idéaux. L’oubli des villes de l’Inde, c’est l’occultation de l’indianité de la ville s’exprimant aussi bien à travers le refus des slums qu’à travers l’idéologie anti-urbaine gandhienne ou la persistance, dans l’échec, de planifications urbaines reprenant sans cesse les thèmes utopiques du modèle européen et colonial. Par une approche culturelle du fait urbain, l’examen de la situation indienne prend ici valeur de « preuves » : elle démontre la nécessité de dégager le concept de ville de la référence à un modèle singulier, et de mettre à distance les modèles spatiaux couramment utilisés en géographie et en analyse urbaine. La démarche comparatiste permet ainsi d’éviter l’essentialisme culturel (ou culturalisme), mais aussi l’universalisme « européen ». Odette LOUISET est professeur à l’université de Rouen où elle enseigne la géographie culturelle.

11/2011

ActuaLitté

Pédagogie

Education et diversité. Les fondamentaux de l'action

Le mot "diversité" désigne ici, et cache tout à la fois, une réalité des sociétés nationales et une dimension des inégalités sociales. Il s'agit des inégalités matérielles et symboliques qui résultent du fait que certaines personnes, certains groupes sont perçus comme différents de l'identité majoritaire, en raison de leur origine ou de leur culture supposée. Ces inégalités peuvent prendre la forme de discriminations et de ségrégation. Elles affectent les personnes dans l'assurance de leur égale dignité. Ces inégalités liées à la catégorisation socio-ethnique, associée à la catégorisation socio-économique et à celle de genre, sont à l'oeuvre dans l'institution scolaire, même si elle n'en est pas toujours à la source. Elles sont traduites voire amplifiées dans divers processus (sélection et auto-sélection, différenciation, orientation). La "diversité" questionne dès lors le principe universaliste égalitaire que l'Ecole a mission de promouvoir et d'incarner. Cet enjeu gagnerait donc à s'inscrire dans la formation des personnels, initiale et continuée, mais aussi dans la régulation de l'institution scolaire. Le livre offre une synthèse originale sur ces questions. Il a pour auteurs un collectif de chercheurs et formateurs spécialisés de quatre pays ou régions francophones : Belgique francophone, Suisse romande, Québec et France, associés dans un réseau dédié, le RIED (Réseau international Education et diversité), créé en 2013. Leur réunion dans le livre donne du relief au tableau des problèmes rencontrés et à l'étude des lignes d'action.

01/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

La France libérée. 1944-1947

Le passé d'une illusion Eté 1944 : La 2e DB entre dans Paris, ouvrant le sacre républicain de Charles de Gaulle aux Champs-Elysées. Un vent d'espoir se lève, appelant à l'édification d'un nouveau régime et d'une nouvelle société. Trois ans plus tard cet espoir a été brisé. La guerre froide acte une nouvelle partition du monde tandis que la IVe république naissante reproduit l'instabilité de la IIIe et l'éternel retour des partis. Chroniqueur inspiré de cette période oubliée, alors qu'elle s'avère d'une richesse inouie, Michel Winock a choisi de la raconter au moyen d'une vingtaine de chapitres couvrant non seulement les grands événements politiques mais aussi culturels, judiciaires et sportifs afin d'offrir un tableau global porté par un rare bonheur d'écriture. Le lecteur voyage ainsi de la Libération à l'épopée de l'Exodus en passant notamment par l'épuration, la crise coloniale, le départ de De Gaulle et la naissance du RPF, la position centrale du PCF et les grandes grêves de 1947, mais aussi le tribunal de Nuremberg et le procès Petiot, Sartre et Camus, la loi Marthe Richard, le premier festival de Cannes et le grand retour du Tour de France. Une enquête historique qui interroge sur le Mystère français, ses sempiternelles divisions jurant avec son idéal universaliste et sa capacité immuable à se relever des épreuves.

08/2021

ActuaLitté

Ouvrages généraux

L'Europe des lumières

Une immersion totale dans un siècle prodigieux où tout devient possible. " Nous voilà dans un siècle qui va devenir de jour en jour plus éclairé ", écrit dès 1684 le philosophe Pierre Bayle. De proche en proche et d'ouest en est, la lumière, singulière puis plurielle, gagne l'ensemble du continent européen : Enlightenment, Lumières, Aufklärung, Illuminismo... , le mouvement se décline dans toutes les langues au XVIIIe siècle, pénètre les esprits et modifie les comportements. C'est la fin d'une histoire, et le commencement d'une autre, où la raison, la science, le droit, la tolérance, la liberté et le bonheur individuel dessinent un horizon nouveau. Même déchirée par les guerres, deux années sur trois, l'Europe se constitue en conscience collective, conçoit et met en oeuvre, dans des réalisations multiples, l'idée de progrès. Sans être une histoire sainte des Lumières, ce grand livre aux facettes multiples, ancré dans les écrits comme dans les faits, accorde une large part aux destins individuels des philosophes, des rois, des inventeurs, des écrivains et des artistes ; de Newton à Kant, entre Voltaire et Frédéric II, avec Emilie du Châtelet et Angelica Kauffman, des dévots de la Grande Catherine aux partisans du Contrat social, de Lumières en Révolutions... Alors qu'aujourd'hui les Lumières subissent des remises en cause et des assauts critiques, il fallait convoquer ce passé et le mobiliser au service d'un humanisme universaliste plus actuel et nécessaire que jamais.

10/2023

ActuaLitté

Art mural, graffitis, tags

Montpellier street art

C'est pendant mes études que j'ai découvert avec jubilation l'art urbain à ses débuts, Paris, New York, Los Angeles, Berlin... Devenue professeur d'arts plastiques, j'ai réalisé avec mes élèves de nombreuses créations murales, qui répondaient à leur passion pour ce qu'on n'appelait pas encore le Street art. En arrivant à Montpellier, j'ai découvert une autre dimension, plus ludique, plus poétique, plus universaliste. Quand j'ai voulu en savoir plus sur les artistes montpelliérains, je me suis aperçue qu'il n'y avait pas de livre sur le Street art à Montpellier. Des sites, oui, bien sûr, des blogs, des articles, mais pas un vrai livre qu'on pourrait garder, regarder, feuilleter, savourer... Alors, j'ai arpenté les rues de Montpellier et pris des centaines de photos. J'ai rencontré des artistes, visité des ateliers, collecté des légendes urbaines, et tenté de comprendre d'où venait leur étonnante énergie créatrice. Mes amis se sont pris au jeu et m'ont apporté quelques pépites photographiques. Certains artistes m'ont même aidée à récolter les photos des oeuvres disparues... Aujourd'hui, je voudrais offrir au grand public ce panorama superbe d'une saison de Street art à Montpellier. Tenter de rendre visible et compréhensible cet art extrêmement vivace dans notre ville, pour permettre aux amateurs de s'y retrouver et créer un lien entre les artistes et les passants. Sylvie Léonard

06/2022

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Mon analyse avec Jung

En plus d'une analyse avec Barbara Hannah (une élève et amie de C.G. Jung), Elisabeth Tauber a été en contact régulier avec Jung, à qui elle confiait ses rêves, ses désarrois intérieurs ou ses difficultés extérieures, comme ses questions brûlantes sur le sens de la vie. Quand elle rencontrait Jung, elle notait dans un journal les échanges qu'ils avaient eus. Tout au long de ce journal se dévoile le parcours d'une femme qui, guidée par Jung, plonge dans l'inconscient et se donne de plus en plus profondément à la transformation. La personnalité de Sabi Tauber (comme on l'appelait) se révèle, mais aussi celle de Jung. Par sa manière très humaine d'accompagner un être, par sa rigueur ou sa bienveillance à lui expliquer l'incompréhensible, il adoucit ses peines et élargit son vécu. Jung ouvre Sabi à l'irrationnel, l'oriente du côté de l'astrologie par exemple, et la fait participer à ses propres recherches sur la synchronicité. Une confiance en la vie, une joie émergent de ce travail intérieur accompli avec Jung, une totalité se compose et se réalise en rassemblant les pièces éparses d'un puzzle. Et cette totalité n'est pas uniquement celle de Sabi, car, se fondant sur les expériences personnelles de Sabi, Jung les universalise ou les relie à l'inconscient collectif, si bien qu'elles en viennent à nous concerner tous.

11/2019

ActuaLitté

Droit

Laïcité. Une question de frontière(s)

La laïcité est une valeur de la République française, elle en est un principe essentiel. Largement admise, elle est cependant toujours en débat, débat centré désormais sur les conséquences de l'option nationale laïque. En effet, la laïcité, conçue en termes de séparation de l'Etat et des Eglises depuis la loi de 1905, a évolué, s'est transformée, au profit, dans certains domaines, d'une laïcité renouvelée que d'aucuns cherchent à adjectiver. L'objet du colloque, organisé par l'institut du Droit de l'Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication de l'Université Toulouse 1 Capitole, est d'inviter à réfléchir sur la laïcité à un moment où elle est confrontée à de nouvelles situations qui sont autant de défis. La problématique retenue est celle des frontières : frontières que la laïcité a elle-même établies entre la sphère publique (celle de l'Etat, de ses institutions et de ses services) et la sphère privée (celle des individus, des groupements, des communautés), et qui se trouvent aujourd'hui remises en cause, frontières territoriales que la mise en uvre de la laïcité interroge, n'étant pas appliquée sur certains territoires de la République et s'appliquant parfois de façon différenciée au niveau local. Accommoder la laïcité aux nouveaux rapports entre croyance et politique et assouplir le principe de séparation ou revenir à la laïcité "à la française", à l'universalisme laïque républicain ? Telle est l'alternative qui se pose aujourd'hui et sur laquelle historiens, juristes, philosophes, spécialistes de sciences politiques, d'éducation, ont porté un regard. ONT CONTRIBUE A CET OUVRAGE : Danielle ANEX-CABANIS, Ghaleb BENCHEIKH, Laurent BOUVET, Cécile CASTAING, Gilles CLAVREUL, Frédéric DIEU, Didier GUIGNARD, Catherine KINTZLER, Frédérique DE LA MORENA, Roseline LETTERON, Nicole MAGGI-GERMAIN, Henri PENA-RUIZ, Sébastien SAUNIER, Jean-Eric SCHOETTL, Michel SEELIG, Alain SEKSIG, Jean-Christophe VIDELIN, Jacques VIGUIER.

10/2019

ActuaLitté

Sciences politiques

La fabrique coloniale du citoyen. Algérie, Nouvelle-Calédonie

Si l'exclusion des indigènes de la participation politique dans le monde colonial est aujourd'hui largement connue et expliquée, nous en savons par contre bien moins sur l'accession des populations issues du peuplement des colonies au statut de citoyens, et dans quels contextes et conditions, ils ont su développer un sentiment d'appartenance à l'Etat-nation, fut-il colonial. C'est cet angle-mort de la connaissance sur l'époque coloniale que cet ouvrage prétend éclairer. Comprendre, à partir des deux cas exemplaires de colonies de peuplement françaises que furent l'Algérie et la Nouvelle-Calédonie, comment les Français d'Algérie et les Caldoches sont devenus citoyens. Pour cela, cette étude revient sur les classifications juridiques produites au sein de l'Etat colonisateur (ethniques ou confessionnelles) et réfléchit à leurs sens pour identifier les populations. Cette démarche implique de repenser la sociologie historique de la citoyenneté en contexte colonial. En effet, tandis qu'en métropole l'apprentissage de la citoyenneté repose sur la promotion d'une participation politique individuelle, libre, éclairée et coupée des solidarités locales, sur le terrain algérien ou néo-calédonien, les Français citoyens accèdent à la participation politique par le biais de leur appartenance à des groupes particularisés, et en concurrence avec d'autres dans des sociétés largement ethnicisées et/ou racialisées. Dans ces conditions, si le projet des colonies de peuplement reste la dissolution de la question indigène, le passage à la modernité politique et à la citoyenneté électorale s'y réalise loin de l'universalisme et de l'individualisme républicain valorisés en métropole. L'apport de ce livre est de mettre en exergue ces évolutions paradoxales de la "fabrique coloniale du citoyen" par rapport à celle de la métropole.

07/2019

ActuaLitté

Philosophie

La démocratie universelle. Philosophie d'un modèle politique

Comment en est-on venu à penser qu'il suffisait de renverser un régime autoritaire pour que la démocratie s'installe, voire, comme en Irak en 2003, d'envahir un pays pour le libérer ? En quel sens peut-on dire que la démocratie est le "modèle" de régime qui correspond le mieux à certaines aspirations fondamentales de l'humanité ? L'idée d'une diffusion par la force de la démocratie n'est-elle pas une contradiction dans les termes ? Pour répondre à ces questions, Florent Guénard remonte aux présupposés philosophiques des visions de l'expansion démocratique qui voient celle-ci comme un processus inéluctable, mais aussi aux différentes compréhensions de ce qu'est un "modèle" politique. Dans une double démarche, à la fois historique et typologique, il expose comment la démocratisation a été pensée dans la philosophie politique depuis Platon et compare les différentes voies proposées, soulignant le tournant qu'à constitué la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dans le processus. Avant 1789, la démocratie occidentale est un modèle politique qu'on ne conçoit comme généralisable que sous certaines conditions. Aux XIXe et XXe siècles, elle devient exportable : c'est elle qui est censée réaliser les aspirations de la modernité. La critique postcoloniale a largement montré les limites et les coûts de cette modélisation. Comprendre aujourd'hui l'expansion de la démocratie suppose qu'on prenne en compte les nouvelles formes de l'universalisme démocratique, en évitant à la fois le dogmatisme d'un modèle imposé au monde et le relativisme qui empêche de voir que les nations s'imitent et s'inspirent les unes des autres. La démocratie est aujourd'hui le nom d'un idéal d'émancipation appropriable et mondialisé.

09/2016

ActuaLitté

Philosophie

Réenchanter le monde. Pouvoir et vérité

La fin du marxisme en tant qu'"horizon de notre temps" a ouvert une période souvent appelée "post-moderne". Elle couvre approximativement les années 1970 à 2000 et se caractérise par la déconstruction. On observe ensuite un attrait renouvelé de la synthèse, pour diverses raisons : l'expérience totalitaire n'est plus aussi centrale, pour les nouvelles générations ; la multiplication des approches et la déconstruction généralisée a aussi fait perdre le sens global de notre époque, débouchant sur ce que certains auteurs appellent le parcellitarisme ; l'émergence des anciens pays en développement sur la scène internationale apporte un regard neuf et partiellement extérieur à l'Occident, mettant en lumière ce que cette zone culturelle a de particulier et mettant à mal l'universalisme revendiqué. Cet ouvrage entend contribuer à l'effort et tenter un bilan synthétique et dialectique de la question de l'émancipation, à l'époque de la mondialisation et de la crise écologique. Il procède en trois étapes : un bilan du libéralisme, dans sa critique du conservatisme (thèse) ; un bilan des marxismes et post-marxismes, dans leur critique du libéralisme (antithèse) ; et une troisième partie de synthèse, se situant dans le prolongement théorique d'un ouvrage précédent sur l'écologisme, où l'auteur propose de réarticuler des concepts tels qu'autorité, religion, politique, science, culture et sacré, afin d'éclairer d'un jour nouveau la question de l'émancipation. La conclusion rejoint Gramsci et d'autres pour qui l'émancipation réside dans le fait d'agir en vérité. Cette affirmation apparemment simple se fonde sur un concept cosmologique de vérité élaboré principalement sur la base des travaux de Laclau, Sartre et de Whitehead. Il ouvre des pistes pour penser l'articulation de l'un et du multiple, dans une perspective résolument non relativiste.

04/2017

ActuaLitté

Ethnologie

Elie Reclus (1827-1904). Le génie des frères Reclus

Elie, l’aîné des célèbres cinq frères Reclus est né à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) en 1827. Dans cette famille de savants humanitaires, exemple de modestie allié à l’intelligence, il fut et restera une forte individualité parce qu’il fut essentiellement humain et social. Jeune socialiste ardent et libre-penseur, il s’est jeté à corps perdu dans la politique active et, plus tard, pendant la Commune, il fut délégué aux fonctions de directeur de la Bibliothèque nationale. C’est à sa généreuse obstination, que les précieuses collections purent échapper à de regrettables autodafés. Sa culture cosmopolite et son universalisme philosophique le firent voyager aux quatre coins du globe comme journaliste d’investigation. Il a publié dans la presse étrangère un nombre considérable d’articles scientifiques et politiques qui témoignent d’un grand esprit d’observation. Il y analysa les croyances populaires dans divers groupes sociaux, décrivit leurs usages religieux, leurs pratiques sexuelles… Ainsi, toute son existence fut dominée par la claire vision de la grande loi de continuité sociale qui, nous faisant tous solidaire du présent, du passé et de l’avenir, nous montre sans cesse que l’humanité ne connaît pas d’étrangers et que toute guerre est fratricide. Devenu, comme son frère Elisée, professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles, Elie Reclus anima jusqu’à sa mort une chaire d’Histoire des Religions et des Mythes. De ses leçons se dégage une philosophie calme et profonde d’une grande rigueur intellectuelle et morale. Ses deux livres, Les Primitifs et Les Primitifs d’Australie, sont deux puits de sciences en ce qui concerne l’Anthropologie, l’Ethnographie et la Sociologie. On peut dire qu’il ouvrit la voie aux fameux anthropologistes du XXe siècle.

09/2018

ActuaLitté

Histoire des femmes

Le temps des féminismes

On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés. Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque... La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.

ActuaLitté

Revues de droit

Délibérée N° 19, septembre 2023 : Crimes internationaux : une justice verrouillée ?

" J'ose à peine poser cette question latente mais incontournable : combien de mains avaient fabriqué les presse-papiers à partir de têtes, les abat-jours et les reliures de livres en peau humaine tannée ? ". Parce qu'un crime dit " contre l'humanité " suppose l'appui d'une organisation, d'une structure, d'un régime politique et en est même souvent l'émanation, l'interrogation d'Imre Kertész dans Le Refus vient donner forme à l'immensurable, lorsqu'il s'agit de rechercher des coupables. En matière de justice pénale internationale, une interrogation à la fois philosophique et juridique - amenée de façon pour le moins épineuse par la défense lors du procès de Klaus Barbie - irrigue les débats sur la légitimité des juridictions nationales comme internationales, les applications du principe de compétence universelle et tant d'autres questions : " comment peut-on se présenter comme mandataire de l'humanité sans la majorité des hommes qui la constituent ? ". Si l'argument avait alors pour objectif premier de questionner la qualification pénale du " crime contre l'humanité ", il semble en vérité d'une portée bien plus vaste et dire beaucoup de la situation actuelle. Qui est mandataire de l'humanité violée ailleurs et/ou naguère ? La réponse se trouve notamment prise dans le maillage complexe des relations internationales - négociations, tensions et amitiés diplomatiques ou stratégiques - et des jeux politiques internes des gouvernements. Elle s'articule également, ainsi que l'expose Mireille Delmas-Marty, sur les tensions à l'oeuvre entre une approche politique empreinte de souverainisme et une vision juridique qui aspire à l'universalisme. Mais comment s'accommoder de telles tergiversations face au constat - toujours actuel - selon lequel les crimes les plus grands sont les moins souvent punis ?

09/2023

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

Un voile sur le monde. Nouvelle édition

Qui n'a pas constaté l'ahurissante propagation du voilement, là où on ne le voyait plus, mais aussi là où on ne l'avait jamais vu ? Pourquoi, comment ce phénomène, qui nous dérange, nous laisse perplexes et impuissants, a-t-il conquis le monde ? La journaliste Chantal de Rudder s'est attelée à en chercher la signification, en retracer la genèse, forte d'un long passé de reportages et d'enquêtes qui lui ont fait parcourir la planète. Théocraties en perte de vitesse vs Etats multiculturalistes, Orient ou Occident, elle nous infiltre au coeur de pays emblématiques d'une pratique devenue commune, à un tournant de l'histoire. En Iran, premier pays à avoir fait du voile une obligation légale – il fut inscrit dans la loi en 1979 –, des femmes arrachent aujourd'hui leur tchador, autrefois symbole d'une révolution qui changea la face du monde ; en Arabie, qui dépensa sans compter pour exporter son islam rigoriste sur toute la planète, les Saoudiennes ont le droit de conduire, de travailler, de porter le voile " à la cool " : vérité ou leurre ? Pourquoi le Danemark, démocratie tolérante sans passé colonial ni conflit avec des Etats musulmans, est-il le pays des caricatures de Mahomet et un avant-poste du combat contre l'islamisme ? Comment la Belgique, petit royaume prônant la " laïcité pluraliste ", est-elle devenue, au fil des décennies, la matrice du terrorisme islamiste sur le vieux continent européen ignorant et cupide ? Et que dire de ces pays occidentaux, Etats-Unis en tête, où fleurit le courant islamiste décolonial diabolisant l'universalisme des Lumières, dénoncé comme raciste et destructeur ? Derrière le voile, se cachent luttes et chaos de l'histoire contemporaine. Ce bout de tissu raconte les rapports difficiles entre les religions, entre les cultures, entre les sexes, entre les êtres humains...

03/2023

ActuaLitté

Géopolitique

Contre l'antisémitisme et pour les droits du peuple palestinien

L'oppression d'un peuple peut-elle cacher l'oppression d'un autre ? Le conflit israélo-palestinien est coeur de cette interrogation. Pierre Stambul entend ici dénouer les fils inextricables de cette question. Il revient sur la genèse et les formes de l'antisémitisme et sur l'apparition du sionisme présenté comme réponse aux persécutions dont sont victimes les Juif·ves en Europe. Pour autant, la fondation de l'Etat d'Israël n'a pas éteint l'antisémitisme. La nouvelle terre d'accueil née avec l'Etat ­d'Israël s'est développée aux dépens d'un autre peuple, le peuple palestinien dont les souffrances et l'oppression ne peuvent être indifférentes à ceux et celles qui luttent contre le racisme et l'antisémitisme, nous dit l'auteur. L'ambition émancipatrice des peuples juifs d'Europe et d'ailleurs ne peut s'incarner dans un Etat colonial qui opprime les Palestiniens et les Palestiniennes. Il convient, ajoute l'auteur, de récuser l'équation Juif =? sioniste et donc antisioniste =? antisémite. Une confusion savamment entretenue par les défenseurs d'un ordre mondial fait de guerres et de domination, qui entend disqualifier tous ceux et toutes celles qui s'opposent à toutes les formes de domination et de racisme. "Au contraire, la lutte contre l'antisémitisme doit retrouver l'universalisme de l'époque où une majorité de Juifs considéraient que leur émancipation, comme minorité opprimée, passait par l'émancipation de toute l'humanité" , conclut l'auteur, qui avec ce récit historique concis propose des clés pour comprendre. En annexe, un article, traduit du yiddish et publié en 1938 dans la presse de l'Union générale des travailleurs juifs (Bund), très influent en Pologne, qui était opposée au projet sioniste, vient éclairer le débat.

10/2021

ActuaLitté

Romans historiques

Le Chouan du veld. L'aventure sud-africaine

Pierre de Blanchefort. un universitaire épris d'Histoire. part en Afrique australe pour compléter une thèse sur une antique civilisation méditerranéenne enfouie dans les sables du Kalahari. Il profite de son passage par l'Afrique du Sud pour rechercher la trace d'un ancêtre disparu lors de la guerre des Boers, au début du XXe siècle. Possédant un don de voyance, le jeune Pierre remonte le temps dans les archives du peuple de paysans qui, durant trois ans, s'est battu contre les armées d'invasion de l'empire britannique. Il nous fait spectateur et acteur d'une guerre de partisans, livrée dans l'immensité du veld par une poignée de commandos. Dominée par les amies de son vainqueur, la civilisation biblique et patriarcale des Boers s'est dissoute sous la pression de l'égalité sociale et du " veau d'or " des marchands de la " City ". Les civilisations disparaissent quand les valeurs qui faisaient leur raison d'être se diluent dans un universalisme sans foi ni repère. Ce constat sera la nouvelle thèse de Pierre : l'Afrique ne pardonne pas aux civilisations d'avoir une identité spécifique, l'idéologie de la bonne conscience éradique le droit à la différence de pensée pour devenir une différence des droits au culte du " progrès " ! Ce nouveau roman de Paul Vallin plonge dans l'Histoire de l'Afrique australe. A travers la guerre que des hommes de foi ont menée contre un impérialisme qui voulait en faire des hommes de raison, il nous imite à une méditation sur l'éphémère d'une époque. Que restera-t-il dans un siècle, de la civilisation matérialiste d'aujourd'hui qui, méprisant la nature, l'identité et le passé, prétend forger l'homme moderne universel ?.. Cette question mérite bien une leçon d'Histoire.

07/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

LAS CASAS UNE POLITIQUE DE L'HUMANITE. L'Homme et l'Empire de la foi

L'objectif de ce livre n'est pas de proposer une nouvelle biographie de Las Casas (1484-1566), mais de comprendre comment l'ancien évêque du Chiapas a pu défendre les droits des Indiens dans les limites de l'idéologie catholique espagnole alors que celle-ci légitimait la conquête de l'Amérique. Il ne s'agit pas de résoudre cette contradiction interne au catholicisme en privilégiant unilatéralement la nature ou la foi comme ont tendance à le faire les lecteurs laïques ou chrétiens, mais de comprendre l'unité parfois conflictuelle de ces deux aspects à partir de l'équivoque structurelle du christianisme. Comprendre l'humanisme de Las Casas, c'est analyser la logique du conflit qui l'oppose à ses adversaires, ainsi que la reprise de cette logique au sein de sa propre position. En effet, Las Casas doit toujours contrecarrer les effets théocratiques et antihumanistes de ses présupposés. Comment défendre la souveraineté des peuples indiens et celle de l'empire espagnol sur les Indes ? Comment rationaliser l'idolâtrie, jusque dans le sacrifice humain, tout en luttant pour la conversion des idolâtres ? Comment défendre la valeur des civilisations indiennes face à l'universalisme chrétien au moment où l'Europe fait preuve de sa " supériorité " en étendant sa domination sur le monde ? Ces contradictions ne doivent pas seulement être analysées comme une limitation de l'humanisme lascasien et comme une preuve de la force de l'idéologie catholique et de sa capacité à développer et à intégrer - jusqu'à un certain point - cette critique. Elles sont aussi une condition de l'humanisme de Las Casas dans la mesure où celui-ci se révèle capable de les tenir grâce à une argumentation rigoureuse et audacieuse.

07/1998

ActuaLitté

Anglais apprentissage

Le discours radical en Grande-Bretagne, 1768-1789

?L'historiographie regroupe traditionnellement sous l'étiquette de "radicalisme" les tenants de la réforme du parlement britannique à la fin du XVIIIe siècle, au risque de placer dans la même catégorie des figures aussi différentes que Richard Price, le pasteur ami du genre humain, et John Cartwright, le réformateur animé par l'amour de la patrie. Qu'ont en commun les divers groupes désignés comme radicaux ? Telle est la question posée par Rémy Duthille dans cet ouvrage qui apporte une contribution originale aux débats actuels sur la nature du radicalisme dans l'Angleterre des années 1768 à 1789. En se fondant sur les comptes rendus et les publications des deux principales sociétés radicales londoniennes ainsi que sur les écrits de Cartwright et Price, Rémy Duthille décortique les stratégies rhétoriques et politiques du milieu radical qui visaient à limiter l'influence royale et à encourager la participation politique du peuple. Pendant la Guerre d'indépendance américaine, ces hommes sont écartelés entre leur soutien aux insurgés et leur fidélité à la constitution anglaise. A la fois Anglais et citoyens du monde, les radicaux prétendent concilier patriotisme et universalisme : fidélité à une tradition nationale et défense d'idéaux universels. Cette tension constitutive imprègne leur conception de l'identité nationale britannique et leurs rapports avec les réformateurs écossais et les révolutionnaires américains, puis français. Rémy Duthille démontre que la cohérence du discours radical britannique résulte de la tension entre deux traditions philosophiques convoquées conjointement : le droit naturel hérité de Locke et le constitutionnalisme anglais. Plutôt que d'intégrer les radicaux à un seul courant de pensée, Rémy Duthille analyse le caractère rhétorique et polémique du discours radical dans sa diversité, en montrant comment ces réformateurs transforment les discours et idées de leur temps en armes au service de leur combat politique.

11/2017

ActuaLitté

Sciences politiques

L'Aplatissement du monde . La crise de la culture et l'empire des normes. La crise de la culture et l'empire des normes

Identités contre universalisme, genre contre sexe, république contre communautarisme, racisme, féminisme, immigration... Le point commun de ces débats, qui polarisent la vie intellectuelle avec de fortes implications politiques, est de mettre en jeu la culture, dans tous les sens du terme. Mais Olivier Roy récuse ici la thèse de la "guerre culturelle" ou du conflit de valeurs. Ce qui est en crise, selon lui, c'est la notion même de culture, désormais réduite à un système de codes explicites, décontextualisés et souvent mondialisés, qui envahissent les universités comme nos cuisines, les combats identitaires et les religions comme nos pratiques sexuelles, et jusqu'à nos émotions dûment répertoriées en émojis. C'est bien une déculturation mondiale que diagnostique Olivier Roy. A partir des quatre grandes mutations contemporaines (la libération des moeurs issue des années 1960, la révolution internet, la marchandisation néolibérale et la déterritorialisation liée à la fin de l'Etat-nation et aux migrations), il en examine les mécanismes et les effets paradoxaux : où les dominants se vivent aussi menacés et souffrants que les dominés ; où le globish et le manga deviennent des simulacres qui annihilent la richesse de la langue anglaise ou de la culture japonaise ; où les "process" de communication fabriquent un "devenir autiste" ... Un essai vif et critique, qui, à contre-courant de la dénonciation anti-moderne de l'individualisme, s'inquiète au contraire de la facilité avec laquelle nous acquiesçons à l'extension du domaine de la norme. Olivier Roy est politologue, spécialiste de l'islam, auteur de nombreux essais au Seuil, dont L'Islam mondialisé (2002 et "Points Essais" , 2004), La Sainte Ignorance. Le temps de la religion sans culture (2008 et "Points Essais" , 2012) et L'Europe est-elle chrétienne ? (2019). Il enseigne à l'Institut universitaire européen (IUE) de Florence.

10/2022

ActuaLitté

Actualité médiatique France

Nous avons tous la même histoire. Les défis de l'identité

Ce livre est un livre sur l'histoire telle que l'écrivent les historiens. C'est un livre sur l'idée de roman national, sur le rôle que joue l'histoire dans la représentation du colonialisme et sur son rejet dans les mouvements critiques qui traversent aujourd'hui la scène mondiale : wokisme, décolonialisme, etc. Jean-Frédéric Schaub analyse ce qui est à l'oeuvre, à l'université comme en politique, dans la contestation du modèle occidental de domination hérité d'une histoire colonialiste. Il prend la critique au sérieux, et interroge en profondeur la valeur des arguments universalistes : il confronte le discours et les valeurs, d'un côté, les actes, de l'autre, pour faire un inventaire sans concession, mais sans myopie sélective, de l'héritage de la domination européenne sur la façon d'écrire l'histoire, sur les idées d'humanité, de race, de civilisation, etc. En analysant la fonction de l'histoire et des modèles de représentation qu'elle véhicule, il atteint les racines de la critique que le décolonialisme adresse à l'occident issu des valeurs européennes. Il ne vise ni à dédouaner l'Europe de ses turpitudes " civilisatrices " , ni à l'accabler d'une autoflagellation systématique. Entre une critique légitime mais non dépourvue de contradictions relativistes et un universalisme dont la fierté triomphante masque les oublis et les mensonges, J-F Schaub explore les voies possibles pour démêler le vrai en historien " scientifique " , à distance de la fiction comme du militantisme politique, et avec ce qu'il faut de prévention lucide concernant la vérité ou l'objectivité. Il donne ainsi des clés pour nous représenter sans faux-semblants les conflits que le passé lègue au présent.

01/2024