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BD tout public

Gens de Clamecy

Le portrait tient une place très particulière dans l'activité de dessinateur d'Edmond Baudoin et son livre éponyme compte parmi les plus importants de sa bibliographie. Ces dernières années, il avait lié cette pratique à ses voyages pour aller à la rencontre des autres, dans un temps d'échange qui lui permettait de recueillir la parole des habitants grâce à cette relation si particulière qui unit le dessinateur et son modèle. Avec Mireille Hannon, cinéaste et documentariste, il reprend ce dispositif et part cette fois en Bourgogne à la rencontre des habitants de Clamecy. Dans cette ancienne capitale du bois de flottage, plus de 3000 personnes ont défendu la IIe République lors du coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. A mi–chemin entre mémoire et héritage, passé et présent, Baudoin a réalisé 44 portraits de Clamecyçois, dans les cafés, les marchés, la librairie de Clamecy, recueillis leurs rêves de société, leurs rêves politiques afin de faire éclore ce qui reste de ce passé de dissidence et de résistance et de mettre en résonnance leurs rêves avec les idéaux des républicains nivernais de 1851. En parallèle, Edmond Baudoin et Mireille Hannon ont co-écrit les textes de cette bande dessinée à partir de documents historiques qui renvoient le lecteur à la réalité politique de la fin du XIXe siècle. Le prologue de la bande dessinée, De barricades en barricades, a été écrit par l'historien Thomas Bouchet. Avec Gens de Clamecy, Baudoin clame une fois encore l'importance de faire émerger des personnalités devant les faits et de mettre en avant ceux qui les font, qui les vivent, qui se souviennent et rêvent à un avenir toujours meilleur.

09/2017

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Histoire de France

Egypte, la guerre de Bonaparte

Aboukir, le 1er juillet 1798, le corps expéditionnaire français débarque en Egypte. Accompagné des plus éminents scientifiques, Bonaparte souhaite en faire la conquête afin de couper la route des Indes aux Anglais et, dans la foulée, y amener les Lumières et les acquis de la Révolution française. Mais très vite, et cela même s'il affirme à plusieurs reprises qu'il aime le Prophète et les musulmans, la révolte gronde dans tous les coins du pays. "Les infidèles", ceux qui "souillent" la terre de Saladin et la rançonnent par des mesures vexatoires doivent en être chassés. Comme l'avait prédit Volney, Bonaparte et le corps expéditionnaire font maintenant face aux Anglais, aux Turcs, aux Mamelouks qui gouvernent le pays ainsi qu'à l'ensemble des musulmans. Avec la destruction de la flotte française dans la baie d'Aboukir, désastre dont Bonaparte porte une part certaine de responsabilités, la situation sur le plan intérieur se dégrade de plus en plus. Le massacre de la garnison française de Mansourah et la révolte du Caire mettent fin aux illusions. Il n'y a plus de conciliation possible entre les Français et les musulmans égyptiens. Pour se maintenir en Egypte, autant financièrement que militairement, Bonaparte a recours aux pires expédients : exactions fiscales, pillages, massacres, emprunts forcés et réquisitions sont de mises. Enfin, si les soldats français sont militairement supérieurs aux Mamelouks et aux Turcs, chaque bataille combinée aux maladies qui déciment les rangs aussi sûrement que la mitraille entraîne des pertes impossibles à remplacer. Dans ces conditions, comme l'a énoncé M. Jean Tulard dans son livre Napoléon et le mythe du sauveur : la question est de savoir comment la conquête puis l'occupation de l'Egypte ont pu être menées avec si peu d'hommes et de moyens.

12/2015

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BD tout public

Trafalgar

1805. Napoléon Ier a le projet de mener la guerre sur les terres mêmes de son éternel ennemi. Un plan audacieux pour l'empereur, car s'il lui est simple de rassembler des troupes en nombre sur les côtes de la Manche, faut-il encore réussir débarrasser les eaux de cette dernière de toute présence de vaisseaux anglais, au risque sinon de voir son projet prendre l'eau. C'est au vice-amiral de Villeneuve que revient la tâche ardue d'attirer la Royal Navy loin de ses côtes pour libérer le passage. Malheureusement pour l'empereur, son plan échoue. Il doit faire lever le camp A ses troupes pour les envoyer A l'est de son empire où la guerre menace et la Royal Navy n'a pas été abusé. Pis, la flotte franco-espagnole commandée par de Villeneuve, pourchassée par Horatio Nelson, s'est réfugiée A Cadix. La confrontation semble inévitable car l'amiral français reçoit l'ordre d'appareiller, de forcer le blocus anglais et se rendre au large de l'Italie pour soutenir les troupes de l'Empereur. S'il ne s'exécute pas, c'est le limogeage et le déshonneur. Après bien des hésitations, le vice-amiral de Villeneuve ira A la rencontre de son destin, persuadé qu'il peut vaincre. Il connaît tout de Nelson, sa flotte est supérieure en nombre et ses vaisseaux n'ont rien A envier aux Anglais. Mais l'amiral français a oublié que la puissance d'une flotte ne se trouve pas que dans les canons et le gréement des vaisseaux...La bataille de Trafalgar deviendra ainsi la plus grande victoire de la Royal Navy et le pire affront pour la marine française.

03/2017

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Sciences historiques

La Corse d'Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire. Nouvelles et autres écrits (1826-1831)

Avec cette première édition de l'oeuvre corse de Rosseeuw Saint-Hilaire, nous invitons le lecteur à plonger dans le tout début du xixe ? siècle insulaire. En huit nouvelles, dix "? lettres ? " et un essai qui parurent dans les grandes revues culturelles et littéraires de l'époque, le jeune professeur de rhétorique du collège d'Ajaccio poussait, pour la première fois, la porte du romantisme corse qui allait faire florès tout au long duxixe ? siècle. Bandits, vendettas, nature sauvage, peuple aux moeurs rudes mais nobles, tous les ingrédients y sont. Jusqu'au choix littéraire de la nouvelle pour donner à lire en quelques pages ce qui, sans doute par effet de mode, semble intéresser le public continental quand il s'agit de l'île et de son fameux empereur des Français, Napoléon Ier. Nous sommes en 1826 et le plus célèbre exilé vient de mourir. Il entre aussitôt dans la légende, et son île avec lui. Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire n'est âgé que de 21 ans, mais il a déjà publié une oeuvre littéraire en quatre tomes inspirée par l'Italie. Il ne poursuivra cependant pas une carrière de romancier mais d'historien et s'illustrera par la rédaction d'une monumentale histoire de l'Espagne en 24 volumes. Ses travaux sur la Corse, bien que rapidement tombés dans l'oubli - car jamais rassemblés dans un ouvrage et parfois non signés -, furent pourtant lus par les grands auteurs du xixe ? siècle et surtout par un certain Mérimée, dont Rosseeuw Saint-Hilaire fut un précurseur sur de nombreux points et peut-être l'inspirateur... Mais, différence notable, Rosseeuw Saint-Hilaire passa trois années en Corse et put cultiver sa passion pour l'île et ses histoires avec plus de justesse que son illustre successeur qui n'y resta que quelques semaines et ne put rendre qu'une esquisse maladroite des moeurs insulaires.

03/2015

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Policiers historiques

Ismérie et Associés Tome 1 : Quand les masques tomberont

?Paris – janvier 1875 Qui aurait pu penser qu'Ismérie Laugier, jeune bourgeoise de vingt et un ans, se retrouverait seule et sans ressources. Fuyant le domicile de son père en emportant des documents compromettants pour l'associé de ce dernier, avec lequel elle était fiancée, elle serait de ce fait mise au ban de la bonne société. Marchant sans but dans une ruelle sombre, elle est témoin de l'agonie d'une inconnue, elle aussi en fuite, dont le corps s'échoue dans ses bras et qu'elle doit abandonner à son sort. Son père, victime d'une attaque, n'étant plus en état de l'aider, Ismérie est recueillie par une vieille dame dont le frère, Louis Bertaut, est inspecteur principal à la préfecture de Police. Le policier est convaincu que les documents détenus par Ismérie permettraient d'arrêter cet ancien fiancé, commanditaire de brasserie où des jeunes femmes offrent leurs charmes en plus de la bière. Bertaut fait appel à Adam Maudeval, ancien médecin devenu détective, pour récupérer ces documents. Ismérie, fausse ingénue, garde secret l'endroit où ils sont cachés, n'ayant qu'une idée en tête : retrouver l'assassin de cette pauvre inconnue morte dans ses bras. Elle commence alors une enquête et découvrira que le détective Maudeval, un homme séduisant et austère, joue au justicier la nuit, en compagnie de Victoria sa maîtresse et d'Achille, un ancien officier de Napoléon III blessé à Sedan et souffrant de troubles nerveux. Ce premier tome d'Ismérie et Associés plante le décor. C'est dans ce pilote que l'on rencontre tous les protagonistes de cette série policière historique très référencée qui est une ode à la liberté, un moment de lecture léger plein de dentelles et de romantisme mais qui entretient une mémoire . celle des droits que les femmes n'ont pas toujours eus.

03/2021

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Algérie

La Compagnie Genevoise de Sétif . Une colonie suisse en Algérie (1853-1956). Autour du texte de Suzanne Magneville, présenté, annoté actualisé et complété

Entre 1830 et 1914, 500 000 Suisses quittent leur pays, chassés par la pauvreté et la famine ; certains s'installent en Algérie. En 1852, des banquiers helvétiques proposent d'établir une colonie suisse dans la région de Sétif, demande favorablement accueillie par Napoléon III. 20 000 hectares leur sont accordés, à charge pour eux de construire 10 villages et d'y installer 500 familles, chaque colon devant être en possession de 3000 francs, dont 1000 remis à la Compagnie genevoise comme acompte sur le prix de la maison. Ce projet influencé par le saint-simonisme fait le lien entre une grande société financière et le petit colon. Les banquiers suisses entendent réaliser des profits mais aussi, en évangélistes calvinistes, mettre en oeuvre un prosélytisme religieux. Les engagements initiaux de la Compagnie genevoise, qui reste propriétaire de 15000 hectares et dégage des profits importants envoyés en Suisse, ne seront pas respectés. Son expropriation, très favorable aux Suisses, ne sera effective qu'en 1956. Suzanne Magneville (1929-2019), historienne née à Sétif, a réalisé en 1951-1952 un important travail de recherches sur l'histoire de la Compagnie genevoise de Sétif ; il s'agit d'une étude objective de la Compagnie depuis son arrivée dans la région de Sétif, qui aborde sa déontologie capitalistique, ses méthodes de travail, ses rapports avec les autorités coloniales et avec les populations autochtones. Ce travail méritait d'être mieux connu. Roger Vétillard le complète, en rappelle le contexte historique, apporte de nouvelles informations et de nombreuses illustrations, précise les conditions du départ de la Compagnie en 1956 et actualise la bibliographie. Ni bienveillante ni hostile, l'étude de S. Magneville, augmentée d'un indispensable appareil critique, laisse au lecteur le soin de se forger son propre avis.

04/2022

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Ouvrages généraux

Contre-Histoire de France. Des dolmens à l'Elysée, la vérité sur notre passé

Pour en finir avec les légendes et les idées fausses Bien des idées reçues et des a priori circulent encore aujourd'hui autour de l'Histoire de France, et jamais il n'a été plus nécessaire de démentir les unes et de contredire les autres. Notre Histoire est en effet redevenue un enjeu majeur du débat politique, sur fond de polémique sur l'identité nationale, de volonté de déconstruction et d'offensive de la cancel culture, un enjeu autour duquel se divise, parfois radicalement, l'opinion. Cet ouvrage, écrit par un historien reconnu, prétend au contraire s'approcher au mieux de la vérité historique, loin des passions excessives et de toutes les légendes, noires ou dorées, en combattant à la fois les simplifications du roman national et les perpétuelles dérives de la repentance. Dans un style vivant, et en puisant aux meilleures sources, Philippe Delorme aborde ici en 45 entrées les grandes questions de l'Histoire de France et démolit avec érudition toutes les contre-vérités admises. De l'image caricaturale des Gaulois barbares et grossiers, au mythe libérateur et égalitaire de la Commune de Paris, en passant par les idées fausses et mille fois répétées concernant les croisades, l'esclavage et le "code noir" ou la colonisation, c'est un panorama complet de notre Histoire que parcourt cet ouvrage. Un panorama dans lequel Vercingétorix, Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XIV, Marie-Antoinette, Napoléon, Clemenceau, De Gaulle, et bien d'autres, sont convoqués sans caricature ni hagiographie. Pour apaiser les débats et réconcilier les Français avec leur passé, il est indispensable de lire cette Contre-Histoire de France, rédigée par un des historiens actuels les plus compétents, pour l'embrasser tout entière.

10/2022

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Grandes réalisations

La basilique St-Denis du 19e siècle à nos jours

A l'heure de la reconstruction de la flèche nord de la basilique cathédrale Saint-Denis, cet album consacré à ses transformations au XIXe siècle permet de replacer celles-ci dans l'histoire millénaire de ce monument exceptionnel. A la fois ancienne basilique romaine, mausolée chrétien, demeure abbatiale, chef-d'oeuvre de l'art gothique, la basilique Saint-Denis est avant tout la célèbre nécropole des rois de France. A la fin du XVIIIe siècle, elle subit les profanations engendrées par la Révolution française et les vicissitudes du temps. Napoléon Ier y rétablit le culte catholique et lui attribue des crédits d'exception : la basilique devient un laboratoire de la restauration architecturale en France. A la suite de Guillaume Legrand et Jacques Cellerier qui la reconstruisent et l'aménagent selon le goût néo-classique du moment, François Debret utilise savamment les technologies inventées par la révolution industrielle : verrières polychromes, charpente métallique, portes en bronze... Mais, trop indépendant face à l'administration des monuments historiques de Prosper Mérimée, il est critiqué et discrédité : on l'accusera d'erreurs de restauration à propos de la flèche du XIIIe siècle, en réalité fortement déstabilisée par les vents violents. Debret finit par démissionner, remplacé par son pire détracteur, Viollet-le-Duc. Jean-Michel Leniaud réhabilite ici le rôle de Debret, mis au ban de l'histoire depuis sa disgrâce. D'importants fonds de dessins, opportunément redécouverts, révèlent un tempérament d'artiste remarquable. D'importants travaux de fouille se sont tenus au début du XXe siècle : on découvrit par exemple la tombe de la reine Arégonde (515-573/579) témoignant de l'ancienneté du site en tant que sépulture royale. Récemment décidé, le remontage de la flèche nord, prochain grand chantier patrimonial de la basilique, devrait durer une dizaine d'années.

04/2022

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Actualité politique France

La grande histoire du baccalauréat

A quoi sert le baccalauréat ? A-t-il encore un sens ? Pour répondre aux questions au coeur du débat public, Robert Colonna d'Istria retrace 200 ans d'histoire du plus symbolique des diplômes français et qui sert de repère dans notre société. Un ouvrage vivant, rigoureux et on ne peut plus d'actualité ! Créé en 1808 par Napoléon, le baccalauréat a traversé tous les régimes politiques, s'est adapté à chacune des transformations de la société, aux divers changements culturels et démographiques, et continue de servir de repère dans la société française. La première promotion de bacheliers comptait 32 lauréats. Ils sont aujourd'hui 500 000, garçons et filles, à être titulaires d'un bac général, technologique ou professionnel. Au XIXe siècle, le baccalauréat, qui n'était obtenu que par une infime partie des Français, était un " brevet de bourgeoisie ", garantissant l'accès à de confortables conditions de vie. Au XXe siècle, il a été l'un des vecteurs de la démocratisation de la société. Actuellement au coeur d'un grand débat, le baccalauréat est-il complètement dévalué? A-t-il encore un sens ? Faut-il le conserver ou le supprimer ? En quoi pourrait consister une réforme du diplôme et que penser de celle avancée actuellement par Jean-Michel Blanquer ? Comment envisager le bac de demain ? La Grande Histoire du baccalauréat est un livre vivant composé de la somme des histoires de tous ceux, candidats, lauréats, enseignants, recteurs, ministres, surveillants, qui, depuis plus de deux cents ans, participent à la notoriété, à la valeur symbolique et au bon fonctionnement de ce diplôme. Il est enfin le fruit d'un engagement pour rendre au baccalauréat la place et le prix qu'il a su s'acquérir et qu'il est peut-être en train de perdre.

05/2021

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Correspondance

Correspondance générale. Tome 4, 1866-1869

L'année 1866 est marquée par les ultimes rencontres de la comtesse d'Agoult et de Franz Liszt à Paris où le compositeur vient assister à l'exécution de sa messe, dite de Gran. Mais elles sont gâchées par le compte rendu hostile que publie le gendre de la comtesse. Au début de 1867, la comtesse d'Agoult apprend la perte de sa fortune par suite de mauvais placements. Ce coup provoque chez elle une crise de quasi démence qui va se renouveler d'année en année. Les apparitions d'un anthrax, puis d'un abcès au sein, empirent son état. Louis de Ronchaud l'emmène se rétablir dans sa gentilhommière de Saint-Lupicin, dans le Jura. Remise, elle se rend à Hyères puis à Nice à la fin de l'année 1868 et y passe le premier trimestre de 1869. Tout au long de 1866 et pendant les périodes de répit que lui octroie la maladie, elle continue d'accueillir un grand nombre de personnalités dans son salon qui n'a probablement jamais été aussi brillant. Le prince Napoléon, Emile Littré, Ernest Renan, Charles Dupont-White, Emile de Girardin y sont des hôtes réguliers. La presse rend compte de lectures d'oeuvres dramatiques, de concerts. Sa correspondance avec Giuseppe Mazzini, se poursuit. L'ascension politique de son gendre Emile Ollivier la stimule. Ces années chaotiques ne l'empêchent pas de travailler à ses mémoires et de publier, en 1866, Dante et Goethe ; et, en 1868, une version illustrée de son Histoire de la révolution de 1848. Sont publiées en annexe des lettres échangées entre ses filles, Claire de Charnacé et Cosima von Bülow, qui témoignent de leurs liens très étroits.

03/2023

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Esotérisme

Les Amis de la Vertu. Une loge à Charleroi sous le Premier Empire (1809 – 1814)

Jamais, sans doute, dans toute son histoire, et sur une période de temps si courte, la Franc-Maçonnerie ne connut une expansion aussi importante en Europe qu'à l'époque du Consulat et de l'Empire. Napoléon était d'ailleurs entouré de Francs-Maçons. La protection qui fut accordée à l'Ordre par le pouvoir, conjuguée aux conquêtes napoléoniennes, fut sans nul doute une des raisons profondes de ce rayonnement, acquis grâce notamment aux Francs-Maçons grand Dignitaires de la Couronne, officiers militaires et nombreux fonctionnaires, répartis et dispersés sur tout le territoire de la France impériale. Cette influence se fit sentir jusque dans les diverses villes de province, comme à Charleroi, nichée dans un boucle stratégique de la Sambre, déjà sous Louis XIV (Vauban) dans cette partie de France aujourd'hui belge, petite ville jadis nommée "Libre Sur Sambre" et bien avant, Karnoy (980), puis Charnoy (1188) encore sous le régime espagnol, avant de s'appeler Charleroy. Au sein de cette modeste sous-préfecture impériale du département de Jemmape, des Français, Francs-Maçons, vont se reconnaître, se retrouver et décider de fonder une Loge, avec l'aide notamment de négociants et d'industriels importants de la région, comme les dénommés Puissant, Huart-Chapel, Dorlodot et autre Houtard. Ils lui donneront le nom des "Amis de la Vertu", cette "Vertu" qui soulignait une des valeurs essentielles à laquelle invitait la Franc-Maçonnerie pour ses membres. Leur "aventure" ne durera cependant guère plus de quatre ans. I : effondrement de l'Empire et le départ consécutif des fonctionnaires français rentrant au pays allaient avoir raison de cette entreprise fraternelle. Il faudra attendre 1837 pour que deux nouvelles Loges voient le jour dans la région : l'une à Lodelinsart et l'autre à Charleroi...

05/2020

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Généralités

Juifs et capitalisme. Aux origines d'une légende

Francesca Trivellato part sur les traces de la légende qui a accompagné l'idée de prédispositions particulières des Juifs pour le commerce et le crédit. A l'origine se trouve la fable de l'invention juive, à la fin du Moyen Age, de l'assurance maritime et de la lettre de change, deux instruments essentiels de la finance privée européenne. Exprimée pour la première fois dans le texte d'un avocat bordelais du XVIIe siècle, cette construction imaginaire, à très longue portée et aux conséquences terribles, se trouve reprise par Montesquieu, Voltaire, Beccaria, puis dans les textes plus contemporains de Marx ou Weber. Retraçant les différentes manifestations de cette légende et ce qu'elles révèlent des aspirations et des craintes collectives des contemporains, ce livre s'attache à décrire le fonctionnement de l'économie préindustrielle, les mécanismes du crédit à l'époque moderne et la mise en place du statut des Juifs en France et en Europe, du milieu du XVIIe siècle jusqu'à Napoléon. Magnifique ouvrage d'histoire culturelle de l'économie, Juifs et capitalisme montre que les débats sur la portée du marché ont toujours été indissociables de l'élaboration de hiérarchies juridiques et symboliques impliquant inclusions et exclusions. L'anonymat du marché est une idée récente. Elle reste une réalité insaisissable. Professeure d'histoire moderne, spécialiste de l'histoire culturelle et économique, théoricienne de ce qu'elle a appelé la microstoria globale, Francesca Trivellato est devenue en 2018 full professor à l'Institute for Advanced Study de Princeton, une des positions les plus prisées en Amérique du Nord. Elle a publié aux éditions du Seuil Corail contre diamants. De la Méditerranée à l'océan Indien au XVIIIe siècle ("L'Univers historique" , 2016).

04/2023

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Histoire de la philosophie des

Le Point hors-série - Références N° 94, septembre-novembre 2023 : Dieu et la science. Les textes fondamentaux

L'histoire des relations entre Dieu et la science ? Trois dates pourraient les résumer. 1615 : "Contentez-vous de nous dire comment on va au ciel et laissez-nous le soin de vous dire comment va le ciel" , écrit un Galileo Galilei exaspéré par les attaques de l'Eglise contre Copernic : la Terre tourne autour du Soleil, n'en déplaise aux inquisiteurs et au pape. Pourtant la théorie de l'héliocentrisme est déclarée hérétique et lui-même risque le bûcher. Entre l'Eglise et la science, les hostilités sont ouvertes. 1802 : Napoléon Bonaparte demande à Pierre Simon de Laplace pourquoi il ne parle pas de Dieu dans son ouvrage sur la mécanique céleste. "Je n'ai pas eu besoin de cette hypothèse" , répond le savant. A chacun son domaine. 2022 : Emmanuel Macron, président de la République, déclare : "Je crois profondément qu'il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison". La foi pourrait guider la science, et la science soutenir la foi. Parole de croyant ? Aujourd'hui, on peut explorer l'infiniment petit comme l'infiniment lointain ; on peut aussi manipuler le vivant : l'homme grignote les domaines que l'on croyait jusque-là réservés au seul divin. Mais la science a-t-elle une éthique ? A-t-elle une âme ? Peut-elle dire pourquoi le monde existe tel qu'il est et quelle est la place de l'homme dans la nature ? Peut-elle prouver l'existence même de Dieu ? Aristote, Galilée, Descartes, Pascal, Spinoza, Comte ou, plus près de nous, Einstein ou Dawkins se sont exprimés sur cette question. Tous sont à lire dans ce Point Références, ainsi que les opinions de philosophes, théologiens et scientifiques qui nous éclairent sur les termes de ce débat, à la lumière des dernières découvertes.

09/2023

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XIXe siècle

Hiver bleu de Prusse

Ce roman est une histoire de passions et de tensions qui a pour cadre la guerre franco-allemande de 1870 et qui dépeint la société normande et ses tisserands. On y retrouve une héroïne courageuse et indépendante qui lutte pour sa patrie et devient une femme d'expérience dans le domaine de la teinture. 1870. La guerre, engagée par Napoléon III contre le royaume de Prusse, ravage la France. En Normandie, à Rouen, l'hiver a pris la teinte bleue des uniformes ennemis. Dans le paysage tourmenté de l'occupation étrangère, Zélie voit son quotidien ébranlé. Courageuse, elle apporte son aide aux combattants, mais un mystérieux tireur fait feu sur elle. La balle la blesse au visage. Défigurée, tyrannisée par un mari détestable, la jeune femme se rebelle pour ne pas sombrer. Elle s'enfuit de la propriété familiale et se terre dans les bas-fonds rouennais. Seulement, ses chaînes sont difficiles à briser et il lui est compliqué de braver les conventions sociales dans cette société où le divorce est interdit. Tiraillée entre son devoir et le besoin de s'accomplir, portant un regard neuf sur l'existence, elle tente de gagner son indépendance. Le bleu de Prusse est aussi la couleur des cyanotypes de son amie photographe et, surtout, celle d'un amour interdit. Le destin va lier Zélie à un uhlan, le terrible adversaire. Ces deux êtres qui n'auraient jamais du^ se rencontrer, que tout oppose, vivent une folle passion. L'inévitable séparation est cruelle. Jusqu'à ce jour de 1873 où leur chemin se croise à nouveau. Ce roman est une évocation des moeurs de la Normandie dans la guerre franco-prussienne, méconnue dans l'histoire de France. Des repères historiques en début d'ouvrage et un cahier de photographies d'époque plongeront d'autant mieux les lecteurs dans cette fin de XIXe siècle.

01/2024

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Histoire de France

Murat. Edition 1999

Si la légende n'a fait de Joachim Murat (1767-1815) qu'un flamboyant cavalier alliant le courage à l'élégance, l'histoire a plutôt retenu son échec politique final. Comme il arrive souvent, la vérité du personnage est plus complexe. Sous le fils d'un simple aubergiste du Lot et sous le révolutionnaire de 1793 perçait un ambitieux avide de jouer un rôle, bientôt capable de faire donner la troupe contre les émeutiers parisiens en 1795, plus tard, en Brumaire, d'apporter à Bonaparte - qu'il avait servi en Italie et en Égypte - une aide décisive. Du Caire à Moscou, il accompagna Napoléon à peu près partout et fut de toutes les victoires et conquêtes des Français ; ses exploits lui valurent dès 1800 d'épouser Caroline, sœur du Premier Consul, de faire partie de la première fournée des maréchaux de l'Empire (1804), de recevoir ensuite le grand-duché de Berg (1806-1808), enfin le trône de Naples (1808-1815) où il sut, en s'entourant d'artistes et en rassemblant de magnifiques collections, donner du lustre à sa fonction. Cet homme qui ne fut jamais un traître en vint à œuvrer pour l'unité italienne et bien sûr prit ses distances avec son beau-frère, lequel ne voyait en lui qu'un exécutant. Sans pourtant se dérober jamais aux grands commandements militaires qui lui furent confiés, il finit par négocier avec les adversaires de la France. Mais sans doute il n'en fit pas assez en matière d'opportunisme, puisque ceux-ci ne lui pardonnèrent pas de s'être porté au secours de l'Empereur durant les Cent-Jours. Il succomba avec le panache qu'on lui avait connu sa vie durant. La biographie de Jean Tulard rend justice à l'un des plus magnifiques héros de l'épopée napoléonienne.

05/1999

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Littérature française

L envers de l histoire contemporaine. La comedie humaine

" En 1836, par une belle soirée du mois de septembre, un homme d'environ trente ans restait appuyé au parapet de ce quai d'où l'on peut voir à la fois la Seine en amont de- puis le Jardin des Plantes jusqu'à Notre-Dame, et en aval la vaste perspective de la rivière jusqu'au Louvre. Il n'existe pas deux semblables points de vue dans la capitale des idées. On se trouve comme à la poupe de ce vaisseau devenu gigantesque. On y rêve Paris depuis les Romains jusqu'aux Francs, depuis les Normands jusqu'aux Bourguignons, le Moyen-Age, les Valois, Henri IV et Louis XIV, Napoléon et Louis-Philippe. De là, toutes ces dominations offrent quelques vestiges ou des monuments qui les rappellent au souvenir. Sainte-Geneviève couvre de sa coupole le quartier latin. Derrière vous, s'élève le magnifique chevet de la cathédrale. L'Hôtel-de-Ville vous parle de toutes les révolutions, et l'Hôtel-Dieu de toutes les misères de Paris. Quand vous avez entrevu les splendeurs du Louvre, en faisant deux pas vous pouvez voir les haillons de cet ignoble pan de mai- sons situées entre le quai de la Tournelle et l'Hôtel-Dieu, que les modernes échevins s'occupent en ce moment de faire disparaître. En 1835, ce tableau merveilleux avait un enseignement de plus : entre le Parisien appuyé au parapet et la cathédrale, le Terrain, tel est le vieux nom de ce lieu désert, était encore jonché des ruines de l'archevêché. Lorsque l'on contemple de là tant d'aspects inspirateurs, lorsque l'âme embrasse le passé comme le présent de la ville de Paris, la Religion semble logée là comme pour étendre ses deux mains sur les douleurs de l'une et l'autre rive, aller du faubourg Saint- Antoine au faubourg Saint-Marceau... . ".

02/2023

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Freud

Correspondance. 1925-1939

En 1925, la princesse Marie Bonaparte se rend à Vienne pour consulter le Pr Sigmund Freud. Cette rencontre sera "le plus grand événement de ma vie" , note l'arrière-petite-nièce de Napoléon Ier, princesse de Grèce et de Danemark. Durant quatorze années, ils échangeront près de neuf cents lettres jusqu'à la mort du fondateur de la psychanalyse, en 1939. Conservé à la bibliothèque du Congrès à Washington, cet ensemble de lettres est le dernier grand corpus de correspondance freudienne encore inédit. Passionnante de bout en bout, foisonnant d'informations sur l'introduction de la psychanalyse en France, cette correspondance raconte un monde appelé à disparaître au coeur duquel deux protagonistes des plus étonnants évoluent. Car entre la princesse venue pour soigner sa dépression et l'un des savants les plus influents de son siècle, une amitié naît, qui dépasse bientôt le cadre de l'analyse. Leurs échanges donnent à voir un Freud tour à tour séduit, amusé, parfois lassé de cette patiente qui n'a de cesse de vouloir vivre pleinement sa vie amoureuse et questionne les conceptions freudiennes sur la femme à une époque où la quête du plaisir féminin reste profondément subversive. "La dernière des Bonaparte" , comme elle aimait à se qualifier, loin d'être la disciple dévote que l'on a parfois décrite, témoigne au fil des pages d'une liberté de pensée audacieuse. Quels que soient leurs désaccords, Freud verra en elle une élève loyale. De fait, elle ne le trahira jamais et mettra sa fortune au service de la Société psychanalytique de Paris (SPP), qu'elle contribua à créer et, avec l'aide de nombreux soutiens, se portera à son secours pour l'aider à quitter l'Autriche nazie en 1938.

10/2022

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Littérature étrangère

A la Voltaire. Roman à l'ancienne

A la Voltaire repose sur un canevas historique : Catherine II, tsarine libérale, amie des lumières, a subi l'influence de Voltaire et a entretenu avec lui une correspondance qui a duré, après son accession au trône, jusqu'à la mort de l'écrivain. De cette situation, Vassili Axionov a tiré une oeuvre fantasmagorique où la correspondance assidue débouche sur une rencontre entre les deux prestigieux interlocuteurs, et nous convie à un vrai feu d'artifice dont Voltaire est l'astre central. Dans ce roman picaresque, très XVIIIe siècle, on apprend tout des amours malheureuses du grand homme, la vérité sur l'affaire Calas, l'importance des pigeons voyageurs en temps de guerre, l'acuité des réflexions sur le servage en Russie dans les plus hautes sphères du pouvoir, etc. Sans oublier les deux jeunes godelureaux, agents secrets de la Souveraine, suivis depuis les premières pages et qu'on retrouve à la fin, "pleins d'usage et raison", retirés sur leurs terres comme le père du prince André, héros d'un des romans-monuments de la littérature russe. A travers cette mascarade court un fil conducteur grave, toujours présent, jamais pesant, un infini respect pour l'idée voltairienne de la tolérance et avec elle le refus des idées toutes faites, de la superstition, de toutes les contraintes, où se rejoignent la foi en la nature humaine de Voltaire et la recherche de "l'Homme Bon" axionovien. S'il faut en croire la critique unanime et le Booker Prize du meilleur roman russe 2004 décerné à l'auteur, Voltaire n'aurait pas tout à fait quitté la Russie. Déjà, en 1812, à Moscou avec Napoléon, Stendhal s'étonnait et se réjouissait de trouver les oeuvres complètes du grand écrivain dans tant de belles demeures... promises aux flammes.

03/2005

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Sciences historiques

La République à visage humain. Jean-François Ricord, maire de Grasse, conventionnel, représentant en mission

La République à visage humain retrace l'itinéraire politique du grassois Jean-François Ricord, maire de Grasse en 1791-1792, élu à la Convention en 1792, représentant en mission près l'armée d'Italie avec Robespierre jeune, puis dans le Var et les Alpes-Maritimes en 1793-1794. Contrairement aux deux autres révolutionnaires célèbres à Grasse, Jean-Joseph Mougins de Roquefort et Maximin Isnard, Ricord est peu connu de ses compatriotes, lesquels, lorsqu'ils en parlent, le traitent volontiers de "terroriste" . Pourtant, au cours de ses différents mandats, on le voit toujours soucieux d'établir une continuité entre anciens et nouveaux responsables locaux, particulièrement après la reconquête de Toulon révolté contre les Montagnards. Mais cette attitude ne l'empêchera pas d'être suspect, en tant qu'ami des Robespierre, aux yeux des Thermidoriens. Cet ancien "missionnaire de la République" selon l'heureuse expression de Michel Biard, reste en effet attaché à la Convention de l'an II qui a lutté contre les ennemis de cette République, tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. C'est pourquoi il figure parmi les "derniers Montagnards" poursuivis après les journées révolutionnaires de Prairial. C'est pourquoi il fait partie des quelques anciens députés montagnards qui participent à la Conspiration des Egaux en 1796. C'est pourquoi enfin, malgré un ralliement affiché à l'Empire et à Bonaparte, l'ancien compagnon du siège de Toulon, Ricord se manifeste en républicain convaincu jusqu'à faire partie de la conspiration du général Malet de 1808 contre Napoléon. In fine, la vie de Ricord illustre le parcours de ces démocrates qui, nés avant la Révolution et fortement marqués par la philosophie du XVIIIe siècle, restent fidèles, à travers tous les régimes qui les proscrivent, à l'idéal républicain qui les anime.

11/2019

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Grandes réalisations

Fontainebleau. Portraits d'un château - Du relevé au caprice

Fontainebleau, par les planches qui lui sont consacrées dans les Plus excellents Bastiments de France de Jacques Ier Androuet du Cerceau en 1579, apparaît comme une des extensions du souverain et un nouveau lieu où se cristallise la figure royale. Dès lors, la notion de portrait de résidence royale apparait, faisant écho aux descriptions littéraires comme celle du Père Dan en 1642 jusqu'aux guides de tourisme des années 1840 à nos jours, en passant par les monographies illustrées de Antoine-Laurent Castellan en 1840 ou Rodolphe Pfnor en 1863, dont le château possède les dessins originaux. Les représentations du château font apparaître la volonté de le camper dans toute son étendue et d'attirer l'attention sur les curiosités architecturales, mais aussi de souligner l'originalité de ses décors ou la richesse des jardins et de ses fontaines. Foyer de création, Fontainebleau devient une référence pour les artistes au XIXe siècle. Architectes, peintres, dessinateurs et sculpteurs, parmi lesquels Delacroix, s'attachent au motif. Mais au-delà de l'étude, le château passe de sujet à acteur, servant la scénographie des grands événements de la monarchie française ou du Premier et Second Empires, depuis le baptême de Louis XIII, les cérémonies de l'Ordre du Saint-Esprit, l'abdication de Napoléon Ier, les réceptions des princesses... sans oublier la chasse, les feux d'artifices et le théâtre, dont plusieurs dessins conservent le souvenir. Conçu comme une "promenade" à travers les multiples facettes du château, articulées autour des cours et des jardins, mais aussi des grands décors, dont certains disparus, l'exposition comportera deux maquettes du domaine permettant de restituer des bâtiments disparus ou transformés. Elle s'achèvera par l'évocation de la diffusion de l'image du château dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment via la photographie, à l'occasion du développement du tourisme.

11/2023

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Histoire de France

Thiers. Bourgeois et révolutionnaire

Pourquoi Thiers ? Pourquoi une biographie de l'homme qui reste surtout dans les mémoires comme le sinistre fossoyeur de la Commune ? Pourquoi raconter la vie, rechercher les ressorts de la personnalité de ce Monsieur Prud'homme, emblème de la bourgeoisie conquérante et sûre d'elle ? Pourquoi ? A cause de tout cela et aussi parce que Thiers, dont Balzac s'inspira pour créer son Rastignac, est un incroyable personnage de roman. Car Thiers, c'est aussi : Un enfant du peuple, abandonné par son père escroc, qui, grâce à son ambition et son travail, devient chef de l'Etat, à une époque où l'ascenseur social est autrement plus lent qu'aujourd'hui. Un provincial monté à Paris, qui séduit par son intelligence les salons parisiens et, en premier lieu, le superbe Talleyrand qui se fait son mentor. Un journaliste touche-à-tout, comme il se doit dans le métier, qui, à peine arrivé à Paris, découvre le génie de Delacroix, ébranle la Restauration en théorisant, dans le journal qu'il a créé, le système parlementaire et participe au plus haut niveau à la révolution de Juillet 1830. Thiers, c'est aussi ce politicien taxé d'opportunisme, mais qui n'a jamais rallié le Second Empire, dont il prévoit, fustigeant à la Chambre la politique étrangère de Napoléon III, la terrible chute. Thiers, c'est le diplomate qui, à soixante-treize ans, parcourt l'Europe pour trouver des alliés à la France défaite par la Prusse. C'est le libérateur du territoire qui règle aux Allemands une exorbitante rançon de 5 milliards de francs sans pour autant ruiner les finances du pays. Thiers, enfin, c'est l'homme d'Etat, qui comprend en 1871 qu'il est temps de fonder la République... Thiers, c'est le XIXe siècle.

10/2007

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Poches Littérature internation

La Sumida

Dans la forte et subtile éludé dont il fait suivre son excellente traduction du roman de Nagaï Kafû, Pierre Faure définit ainsi le sens de La Sumida : déploration d'un Meiji qui n'a pas tenu les promesses de ses débuts et qui, en voulant greffer un corps étranger sur un tronc qu'il a déraciné, a engendré une crise profonde qui est le drame du Japon moderne ; c'est ce déchirement de l'être japonais moderne que l'on peut deviner ainsi entre les lignes de La Sumida et qui confère à ses accents une résonance si désolée. D'où l'organisation de cette histoire délicate, ténue, mais très savamment bâtie, à la japonaise. Afin d'exprimer formellement son refus d'un Meiji pour qui le bouc de Napoléon III et la discipline prussienne représentaient la civilisation, Nagâi Kafü construit son livre sur le retour cyclique des saisons (ce que reprendra plus tard Kawabata dans son Kyôto), un peu comme le poème des saisons : le haïku ou haïkai : En outre, dans ses descriptions des paysages de Tôkyô, il évoque les estampes japonaises, celles de Hiroshige et de Kunisada, notamment, dont il était alors un des rares là-bas à priser la valeur. C'est aussi le roman de l'adolescence, de l'éveil, dans une société en crise grave, dévorée déjà par la technique, le rendement, et qui relègue au second plan la poésie, la galanterie, le théâtre de kabuki, où le héros verrait les seuls recours contre ce monde âpre et hideux. Nous lisons ici la complainte romanesque d'une civilisation moribonde, celle d'Edo que Tôkyô va supplanter sur place. Sachons incidemment admirer en Nagaï Kafû un homme qui, ayant appris en France à goûter aux libertés, refusera toujours d'entrer dans l'association des écrivains japonais, d'orientation fasciste, et souhaitera être enterré au cimetière des prostituées (satisfaction que lui refusera une famille contre laquelle il s'était d'emblée révolté). Bien que La Sumida remonte à 1909, Nagaï Kafü a donc beaucoup à nous dire aujourd'hui.

04/1988

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Romans historiques

Simon Simon, migrant malgré lui

Pourquoi la vie de cet homme est si émouvante et captivante à connaître aujourd'hui ? Sans doute parce que de le suivre sur les routes de l'exil, de l'Irlande du Nord où il est né en 1831, au Québec, puis en France où il deviendra suppléant militaire sur les champs de bataille plus ou moins glorieux de Napoléon III ; c'est assister aux événements religieux, sociaux, politiques et militaires d'une époque pas si lointaine. C'est aussi partager le désarroi d'un témoin désarmé devant l'ambition démesurée d'un Empereur qui par ses guerres en Algérie, en Italie et en Crimée, n'apportera que grandes souffrances et désillusions. Cependant, si les aventures et mésaventures de Simon SIMON l'amèneront surtout à constater que la vie humaine a rarement grande valeur, il découvrira aussi que l'amour et l'amitié peuvent faire des miracles. Plusieurs fois chassé de chez lui, menacé de mort, poursuivi par la jalousie et la haine, il n'abandonnera jamais. De sa naissance à sa mort il tombera et se relèvera chaque fois, comme tous ces héros que l'on aurait aimé connaître. Ce roman n'est ni une pure fiction ni un récit historique. Ce n'est pas non plus un thriller, bien qu'il puisse en être un. C'est une compilation d'écrits réunis dans des carnets de voyage, transmis de mère en fille, par trois générations de SIMON. Des Irlandais du Nord, devenus migrants malgré eux ! Après des études à l'Ecole de journalisme du Louvre, Denise Parisse devient Rédactrice en chef adjointe à Nade-Lisette (Groupe Bayard Presse). Elle travaille ensuite à Jeune Afrique, puis dans différents journaux avant d'intégrer le Groupe Expansion comme Rédactrice en chef de l'Entreprise, un mensuel pour les dirigeants de PME/PMI. Aujourd'hui à la retraite, elle travaille pour des journaux d'Associations et écrit un premier livre autobiographique intitulé Cité du Souvenir. Elle partage avec Simon SIMON, migrant malgré lui un vibrant hommage à son histoire familiale.

09/2020

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Littérature étrangère

Le livre de Gould. Roman en douze poissons

Lorsque Sid Hammet, faussaire australien, trouve dans une brocante le livre des poissons écrit par le peintre forçat William Buelow Gould, il ne peut se douter de l'influence que vont avoir sur lui ces douze gravures de poissons et le texte chaotique qui les accompagne. Car l'ouvrage ne se contente pas de raconter la destinée de la colonie pénitentiaire de l'île Sarah qui, sous l'influence de son Napoléon des antipodes, a brièvement rêvé de devenir une nouvelle Europe avant de sombrer au milieu des flammes. Gould, forçat devenu prophète, a en effet compris que le monde entier était contenu dans un poisson ! Alors que la révolte gronde et peut à chaque instant basculer dans l'horreur, alors que l'amour transcende toutes les barrières entre le maître et l'esclave, c'est à un véritable roman des fondations que nous invite Richard Flanagan. Le livre de Gould est plus qu'un roman : pour reprendre les mots même de son auteur, " le monde n'existait plus pour devenir un livre. Un livre existait désormais avec l'ambition obscène de devenir le monde. " Le Livre de Gould est un livre prodigieux, un défi littéraire écrit avec la gourmandise d'un Rabelais, l'humour d'un Laurence Sterne et la noirceur d'un Conrad quand il s'agit de sonder au plus profond l'inconscient de tout un peuple "élevé clans une prison devenue une nation ". " Rares sont les chefs-d'œuvre qui, véritables déclarations de guerre, transcendent les frontières traditionnelles imposées à la fiction. Mais Le Livre de Gould, tour à tour paillard et réfléchi, émouvant et caustique, glauque et visionnaire, est de ceux-là. " Washington Post " L'incroyable talent de Flanagan, son imagination et sa capacité à transmettre l'écho rabelaisien des plus grands auteurs picaresques rendent cet ouvrage mémorable et même - disons le mot - extraordinaire. " Los Angeles Times

01/2005

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Policiers

La mort s'habille en crinoline

En 1856, la comtesse de Castiglione, beauté fatale d'origine italienne, s'apprête à faire une entrée spectaculaire au grand bal des Tuileries, devant le couple impérial. Depuis son arrivée à Paris, elle est réputée pour faire et défaire la mode féminine au gré des caprices vestimentaires les plus extravagants. Mais ce soir-là l'enjeu est capital, car elle a pour mission de conquérir le cœur de Napoléon III. Ebloui par la plus audacieuse robe à crinoline qu'on ait jamais vue, l'empereur succombera en effet aux charmes de cette déesse vivante. Sept ans plus tard, un jeune officier de police, Dragan Vladeski, découvre sur un chantier le corps d'une femme égorgée, portant une robe identique à celle de la comtesse le soir de son triomphe. Bientôt, d'autres cadavres, vêtus de façon similaire, surgissent aux quatre coins de la ville. Aidé par la délicieuse Eglantine, une des " petites mains " ayant participé à la fabrication du modèle original, Dragan tente de percer le mystère de ces assassinats. Une robe, aussi mythique soit-elle, peut-elle être à l'origine d'une série de meurtres effroyables ? Sur fond de rénovation urbaine, dans une capitale éventrée par le percement des grands avenues haussmanniennes, La Mort s'habille en crinoline décrit avec minutie ce moment charnière qui fit basculer les Parisiens dans la modernité. Une époque qui, en libérant peu à peu le corps des femmes, rendit obsolète toute une constellation de petits métiers, telles ces innombrables couturières et modistes qui, pour travailler dans des conditions éprouvantes, n'en étaient pas moins de véritables artistes. L'intrigue s'inspire de personnages réels, comme la comtesse de Castiglione et le photographe Pierson qui livra d'elle des portraits considérés comme les premières photographies de mode. Grâce à cet admirable travail de reconstitution, Jean-Christophe Duchon-Doris nous offre un roman policier captivant, écrit dans une langue somptueuse et raffinée, à l'image de ces tenues flamboyantes, souvenirs lointains d'une gloire révolue.

03/2014

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Littérature française

Un fils nous est donné

En 1792, en Hollande, la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation pour autrui) n'existaient pas. En revanche, la PPA (paternité pour autrui) se pratiquait discrètement, même si le terme n'était pas utilisé. En l'espèce, un couple de riches négociants est stérile ? ; le mari en assume totalement la responsabilité, en raison d'un phimosis dont il ne veut pas se faire opérer alors que sa femme ne cesse de lui citer l'exemple du roi Louis XVI qui, après bien des tergiversations, s'est décidé à laisser un chirurgien résoudre la question. Ce qu'il a fait de façon efficace puisque le couple royal a eu ensuite quatre enfants entre 1778 et 1786. S'ils n'ont pas d'héritier, leurs fortunes tomberont dans les mains d'un frère alcoolique et incapable d'avoir un quelconque métier. D'un commun accord, monsieur Kleinwoort et sa femme Katryn demandent à Félix, heureux célibataire, de résoudre cette question, ce qu'il accepte bien volontiers, la future mère étant consentante et pressée d'avoir cet enfant. Félix s'acquitte parfaitement de cette tâche, ceci d'autant plus que Katryn est physiquement très agréable. Mais pour autant, des scrupules moraux l'envahissent, car il se demande ce que l'enfant deviendrait si par malheur ses parents disparaissaient alors que lui-même va vivre en France. En raison de circonstances dramatiques, cet enfant se retrouve orphelin. Félix assume sans aucune difficulté de l'adopter. Les années passent. Les succès de Napoléon Ier se succèdent jusqu'à la campagne de Russie. Pour l'ultime bataille, de Waterloo, François prend le parti de son pays les Pays-Bas, et son frère Jean celui de l'Empereur. Heureusement, les balles et les boulets les épargnent tous deux. L'amour faisant le reste, ils tomberont sous le charme de séduisantes Hollandaises qui, sans état d'âme, délaisseront leur plat pays pour la Touraine si pleine de charmes, la Loire, les châteaux, les paysages vallonnés, la cuisine française.

11/2020

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Histoire de France

Un révolutionnaire professionnel, Auguste Blanqui

"Dans l'imagerie partout imposée jusqu'à présent, le révolutionnaire Blanqui, qui a passé trente-cinq ans de sa vie en prison, luttant sous Charles X comme sous la IIIe République, sous Louis-Philippe comme sous Napoléon III, est le type même du "héros positif". Abnégation, courage, lui sont associés ; prisonnier d'opinion, pensent beaucoup. Procédant à une lecture exhaustive des documents publiés et des manuscrits de Blanqui et à propos de Blanqui, l'auteur détruit ici cette légende. Il montre tout ce qui dans les axiomes simplistes du blanquisme éclaire le phénomène moderne du révolutionnaire professionnel. Intransigeant, extrémiste, totalement coupé de la masse, Blanqui a foi en la toute-puissance d'une petite élite ; il rejette la démocratie, le suffrage universel ; il nie toute capacité révolutionnaire à la masse ouvrière qui lui parait inerte, inculte, voire contre-révolutionnaire, ainsi qu'il l'écrit à propos de l'"Association Internationale des Travailleurs", peut-être le premier mouvement d'auto-émancipation ouvrière de l'Histoire. A partir d'une telle appréhension du monde, Blanqui ne peut penser son groupe révolutionnaire que comme organisation militaire : violence, coups de main, prises d'armes, actions clandestines, tels sont les modes d'action "politiques" qui le mènent dans tant de prisons. Derrière cette vie dramatique, amère, gâchée, la question qui est posée est celle de toute la lignée des révolutionnaires professionnels qui par catastrophisme, fanatisme, ont lancé et lancent, loin des aspirations de ceux qu'ils prétendent "éveiller", des actions violentes, meurtrières. Le sort de Blanqui fait réfléchir sur l'intelligentsia russe qui, de Tchernychevski en passant par Bakounine, Netchaïev, Tkatchev, aboutit à Lénine ; mais aussi sur ses successeurs qui sont, entre autres, la Bande à Baader et les Brigades rouges. Quelques dizaines d'hommes se donnent le droit de se servir des autres comme d'un instrument aveugle ; ces autres, il est permis de les tromper, de les compromettre et même, de les perdre. Ainsi pensaient les premiers révolutionnaires professionnels, ainsi agissent aujourd'hui leurs descendants." Jeannine Verdès-Leroux.

11/1984

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Sciences historiques

Les Corses qui ont fait la Corse

Les Corses qui ont fait la Corse brosse les portraits de 31 personnages qui ont marqué l'île, voire le continent et le monde entier. Ces hommes et ces femmes au destin fabuleux sont des personnalités politiques, des résistants, des écrivains, des artistes, des inventeurs et même, pour quelques-uns, des bandits qui ont défrayé la chronique. De Sambucuccio d'Alando à Edmond Simeoni, plusieurs siècles de l'histoire de Corse sont retracés dans cet ouvrage écrit par Thierry Ottaviani et illustré par Philippe Lorin. Sont présents bien sûr Paoli et Napoléon, mais aussi d'autres grands hommes de l'histoire insulaire : Sampiero Corso, Circinellu, Vincentello d'Istria, G-P. Gaffori, J-P. Abbatucci, Joseph Fesch, etc., ainsi que de femmes inoubliables telles que Letizia Bonaparte, Davia, Colomba ou encore Marthe Piarchi dont on a retrouvé la trace dans la Pentica, le palais vert du bandit Bellacoscia. La part belle est faite aux artistes, qu'ils soient écrivains (Salvatore Viale, Santu Casanova, Maistrale, J-B. Marcaggi, Marie Susini), chanteurs (Tino Rossi), photographes (Ange Tomasi), mais également aux inventeurs tels Angelo Mariani qui commercialisa sa fameuse boisson, ancêtre du Coca-Cola, Louis Capazza qui fit la première traversée de la Méditerranée en ballon ou le parfumeur François Coty qui devint ensuite magnat de la presse française et dont la rencontre avec le "Roi du maquis" Romanetti fit couler beaucoup d'encre. De nombreux hommes et femmes dont les rues ou lieux portent les noms revivent dans les pages de ce livre. Ainsi les figures d'Emmanuel Arène ou de César Campinchi. Sans oublier les célèbres résistants qui sont la fierté de la Corse : Danielle Casanova, Fred Scamaroni ou bien Jean Nicoli. Avec Les Corses qui ont fait la Corse, les vies de ces illustres personnages (plus d'une centaine de noms cités) sont pour la première fois réunies en un seul volume et illustrées avec talent.

10/2019

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Beaux arts

Paul Delaroche

En 1971, Madame Delaroche-Vernet-Henraux offrait au département des Arts graphiques du Louvre un extra-ordinaire ensemble de dessins de son ancêtre Paul Delaroche, plus de sept cents feuilles provenant de la succession de l'artiste. Celui-ci était déjà bien représenté dans les collections du musée par des tableaux célèbres, comme Les Enfants d'Édouard ou La Jeune Martyre, oeuvres spectaculaires récemment rejointes sur nos cimaises par le Napoléon franchissant les Alpes et le Portrait du comte de Pourtalès- Gorgier. Souvent défini comme le parangon du juste milieu, tendance artistique qui s'est essentiellement développée à l'époque de la monarchie de Juillet et qui regroupe des artistes aussi éloignés des emportements romantiques que des obédiences néoclassiques, académiques ou ingresques, Paul Delaroche a exercé son talent dans de nombreux genres, grandes décorations (à l'hémicycle de l'Ecole des beaux-arts notamment), peinture religieuse et portraits; mais il est surtout connu par ses évocations historiques, se concentrant sur des épisodes dramatiques de la Renaissance et du XVIIe siècle, choisis plus spécifiquement dans l'histoire de la France et celle de l'Angleterre; aucun visiteur de la National Gallery de Londres n'a pu oublier la monumentale Exécution de Lady Jane Grey qui trône au centre de la salle consacrée à la peinture du XIXe français, de même que l'image de L'Assassinat du duc de Guise est demeurée séminale dans les livres d'histoire illustrée. C'est la spécificité du regard de Delaroche sur l'Histoire que traduit aussi la sélection de dessins présentée dans les salles Mollien à partir de mars 2012. Le don de l'évocation se conjugue ici avec un graphisme d'une haute qualité, très significatif dans son addiction à de petits formats particulièrement évocateurs. Mais on y trouvera également de superbes portraits dessinés presque égaux à ceux d'Ingres dans leur empathie envers les modèles, et quelques notations de voyage d'une grande sensibilité.

03/2012

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Religion

Pie IX face à la modernité

Il n'y a pas, au XIXe siècle, de pape dont l'influence aura été comparable à celle de Pie IX. Son règne est rythmé par des décisions et des événements considérables. Aujourd'hui encore, le monde catholique se ressent de son pontificat. Raconter la vie de ce pape, c'est non seulement découvrir une personnalité catholique de premier plan, mais aussi voir sous un nouveau jour et mieux comprendre l'Eglise et le monde à une époque charnière. Giovanni Maria Mastai Ferretti, né en 1792, ordonné prêtre en 1819, évêque en 1827, est devenu pape sous le nom de Pie IX en 1846. Dès le début de son pontificat, il lui faut décider ou non de la guerre, faire face aux mouvements révolutionnaires et à l'unification en marche de l'Italie. Il est contraint de quitter Rome et de s'exiler pour Gaète ; il voit se rétrécir les Etats pontificaux ; Napoléon III et son empire deviennent des soutiens de la papauté. C'est aussi l'époque de la diffusion des idées modernes du libéralisme, du rationalisme, du socialisme. Le pape Mastai va immortaliser sa mémoire dans des documents solennels qui se nomment par exemple l'encyclique Quanta Cura et le Syllabus. En 1867, des prélats du monde entier convergent vers Rome. Sous la direction de Pie IX, le premier concile du Vatican se réunit et proclame notamment le dogme de l'infaillibilité pontificale. Cependant, le pape est d'abord le Père spirituel de tous les fidèles de l'Eglise, et c'est à ce titre qu'il définit, dans des cérémonies dont Rome se souvient encore, le dogme de l'Immaculée conception. Le culte du Sacré-Coeur, les apparitions de Lourdes, le développement des missions dans le monde entier, resteront des points forts de son pontificat. Tant d'événements, de bouleversements, et, au milieu de Rome, un seul homme, chef de l'Eglise catholique pendant 31 ans : qui fut vraiment Giovanni Maria Mastai Ferretti ? Ce livre décrit une époque, raconte une vie et surtout découvre une âme.

09/2016