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Sophocle

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Grec ancien - Littérature

Phèdre à Hippolyte. Scènes d’aveux antiques et contemporaines

"Phèdre à Hippolyte" , trois mots pour évoquer l'aveu amoureux qui, à lui seul, concentre l'épisode joué par ces figures mythologiques. Toujours central au fil des variations, ses conséquences s'avèrent toujours fatales. Au-delà des références que sont les tragédies d'Euripide et de Sénèque, des repères pourtant contradictoires, la démultiplication des trames s'enclenche dès que l'on ouvre sur les pièces perdues du même Euripide et de Sophocle, à travers les fragments ou un résumé récemment révélé par deux papyrus. L'ajout d'un texte ancien peu connu, la Description d'une oeuvre d'art de Procope de Gaza, entraîne une nouvelle mise en perspective de l'aveu et une relecture de ces sources à travers la version inédite qu'il propose, mêlant références théâtrales et iconographiques. On le suivra au prisme chronologique de ses temps forts : l'amour / l'aveu / la mort, en élargissant encore à un choix éclectique de trois autres pièces - Phèdre de Tsvetaeva, Phèdre de Ritsos, Gibiers du temps de Gabily - qui servent de révélateur aux potentialités antiques de la trame mythique. Une vaste enquête autour de la scène d'aveu et de ses possibles, théâtraux et figurés, voilà l'invitation des pages de Phèdre à Hippolyte, dans un pont entre l'antique et le contemporain qui fait le pari de leur enrichissement réciproque.

02/2022

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Romans historiques

Madame Socrate

Socrate, le plus célèbre des philosophes, n'avait pas peur de la mort mais il avait peur de sa femme, Xanthippe. Sans doute avait-il raison, car voilà qu'un meurtre est commis à Athènes et que, s'étant mis en tête d'en retrouver l'auteur, elle va compromettre toute la société athénienne. Et quelle société ! Rien de moins que celle de l'illustre siècle de Périclès. Alcibiade, le favori de Socrate, l'extravagant aventurier, est-il compromis dans ce meurtre ? Et pourquoi le grand Périclès a-t-il quitté sa femme pour les bras d'Aspasie, la maquerelle la plus célèbre de l'Antiquité ? À l'âge d'or de la démocratie et des arts, Athènes est pourtant truffée d'espions et bourdonne de scandales ; un dédale de corruption lardé de superstitions. Le vice et la folie soupent tous les soirs avec le génie, et quand Aspasie donne une fête, quels ne sont pas ses invités ! Sophocle, Phidias, Aristote, Anaxagore... Lorsque Xanthippe retrouve l'inspirateur du crime, c'est la main même de l'histoire qui s'abat sur lui et clôt le chapitre le plus célèbre de l'Antiquité. D'une plume insolente et inspirée mêlant la réalité et la fiction, Gerald Messadié arrache la Grèce aux plâtres compassés de l'histoire. Il en restitue le quotidien sans fards, mais avec des couleurs que nul n'imaginait.

10/2000

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Littérature comparée

La coïncidence. Barthes, la Grèce, la Musique

Au rêve, Roland Barthes préférait le fantasme. Bien avant Comment vivre ensemble, un fantasme grec et méditerranéen l'a poussé dès 1936 à mettre en scène et à jouer Les Perses d'Eschyle à Paris et à Athènes. Très tôt, Barthes a uni sa passion pour la musique et son goût pour les auteurs anciens, pour Nietzsche, pour Gide, dans une pratique du théâtre originale. Dès lors, et pendant plus de quarante ans, il se tournera vers Platon, Aristote, Eschyle, Sophocle, Pyrrhon, vers Bach, Beethoven, Schumann, Webern, Cage, pour critiquer radicalement la civilisation "gréco-occidentale" au nom de la modernité. De la philologie à la thématique, de l'histoire marxiste de la musique à la sémiologie structurale, de l'ancienne rhétorique à la théorie du Texte, il ne cessera d'aspirer à une subversion de la littérature et de la société sans jamais oublier ni la Grèce ni la musique. A partir d'essais célèbres et de textes inédits ou méconnus jusqu'à présent, le présent ouvrage montre comment Barthes a attribué une place centrale à la Grèce et à la musique dans la contestation des stéréotypes, de l'héritage classique et de la Doxa, afin de produire une nouvelle expérience esthétique, sans trahir la visée éthique qui lui était propre : la quête de la Coïncidence.

12/2022

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Contes et nouvelles

La complainte d'Oedipe

En nous entraînant sur la route avec Oedipe, vieillard errant, Pascal Gibourg nous propose un monologue éminemment poétique et moderne. Il lie le mythe à la réflexion contemporaine et pose des questions essentielles sur la vie, sur son sens et sur notre raison d'être au monde au-delà du monde lui-même. L'écriture devient la lente progression d'un corps en proie à ses propres pensées. Non pas un roi, ni fils incestueux ni parricide, mais un aveugle qui marche guidé par sa fille Antigone. Dans son exil, Oedipe sait qu'il ne trouvera rien et que le vrai chemin est celui de l'errance. Rien ne sera différent plus loin. Tel Atlas, il ne fait que déplacer son monde avec lui. Et pourtant il devra s'alléger, trouver, un pas qui soit le sien. Une langue s'invente alors. C'est une bataille de mots, non pas contre le silence, mais avec lui, non pas contre la nuit, mais avec elle. Les oeuvres de Marie-Claire Mitout qui ouvrent le livre sont extraites de la série Les plus belles heures qu'elle poursuit depuis l'aube des années 90. En 2018 l'artiste est, elle aussi, partie sur les traces d'Oedipe, d'abord par le théâtre de Sophocle, puis sur les lieux de l'écriture, fixant dans ses gouaches l'enthousiasme de chaque jour.

04/2022

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Weil

Allons-nous vers la Révolution Prolétarienne ?

" Le moment depuis longtemps prévu est arrivé, où le capitalisme est sur le point de voir son développement arrêté par des limites infranchissables. De quelque manière que l'on interprète le phénomène de l'accumulation, il est clair que capitalisme signifie essentiellement expansion économique et que l'expansion capitaliste n'est plus loin du moment où elle se heurtera aux limites mêmes de la surface terrestre. Et cependant jamais le socialisme n'a été annoncé par moins de signes précurseurs. Nous sommes dans une période de transition ; mais transition vers quoi ? Nul n'en a la moindre idée. D'autant plus frappante est l'inconsciente sécurité avec laquelle on s'installe dans la transition comme dans un état définitif, au point que les considérations concernant la crise du régime sont passées un peu partout à l'état de lieu commun. Certes, on peut toujours croire que le socialisme viendra après-demain, et faire de cette croyance un devoir ou une vertu ; tant que l'on entendra de jour en jour par après-demain le surlendemain du jour présent, on sera sûr de n'être jamais démenti ; mais un tel état d'esprit se distingue mal de celui des braves gens qui croient, par exemple, au Jugement dernier. Si nous voulons traverser virilement cette sombre époque, nous nous abstiendrons, comme l'Ajax de Sophocle, de nous réchauffer avec des espérances creuses ".

05/2023

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Littérature étrangère

Embrasements

Isma et Eamonn se lient d'amitié aux Etats-Unis, dans une ville universitaire. Tous deux arrivent de Londres et sont d'origine pakistanaise. Mais leurs histoires familiales diffèrent. Le père d'Isma a sacrifié sa vie au djihad. Figure montante du Parti conservateur britannique, celui d'Eamonn est connu pour son rejet du communautarisme. Rentré en Angleterre, Eamonn rencontre Aneeka, la soeur d'Isma, dont il avait vu une photographie et remarqué la beauté renversante. Très vite, ils sont précipités dans une vertigineuse spirale de passion et de secrets. Jusqu'au jour où Aneeka dévoile à son amant l'existence de son frère jumeau, embrigadé par l'Etat islamique, qui cherche désormais à fuit l'enfer de Raqqa. Elle supplie Eamonn d'intercéder pour lui auprès de son père. Mais le tout nouveau ministre de l'Intérieur prône la "tolérance zéro" à l'égard de ceux qui ont trahi la patrie. Dès lors ces deux familles, happées dans la tourmente médiatique, avancent inéluctablement vers le deuil et l'effondrement. L'immortelle tragédie d'Antigone orchestre ce roman et nous entraîne à la suite de personnages poignants, incarnation vibrante des héros de Sophocle. Confrontés au pire, tant dans la sphère intime que sur l'échiquier international, ils tentent d'échapper à l'étau des loyautés contraires pour s'emparer de leur destin. Explorant leurs réalités identitaires, familiales, amoureuses et politiques, Embrasements reflète les plus violentes convulsions de notre monde contemporain.

09/2019

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 2, Hippolyte, Andromaque, Hécube, Edition bilingue français-grec ancien

L'Antiquité grecque était prolixe en légende, même à propos de ses poètes. Ainsi on racontait qu'Euripide était né le jour même où Eschyle combattait à Salamine et que Sophocle triomphait au péan. Pourtant, à la différence de ces deux illustres prédécesseurs, l'auteur d'Hippolyte ne connut guère la faveur populaire. Il n'obtint à Athènes que quelques fois le premier prix et s'exila, à la fin de sa vie, à Pella, auprès du roi Archélaos, en partie pour fuir les quolibets de ses concitoyens, notamment d'Aristophane. Sa gloire fut en grande partie posthume, grâce à son fils Euripide le jeune, qui consacra la majorité de son talent à faire jouer les pièces de son père. Si Euripide a écrit plus de 90 pièces ainsi que des poèmes lyriques et des élégies, seules 19 de ses pièces nous sont parvenues, en comptant l'énigmatique Rhésos. L'édition de Louis Méridier rassemble en deux volumes Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Hippolyte, Andromaque et Hécube. La riche introduction du tome I fournit une biographie commentée et mise en question, de l'auteur, ainsi qu'une présentation minutieuse de l'histoire, complexe, des manuscrits. Chaque oeuvre est en outre précédée d'une notice proposant de judicieuses pistes de lecture, notamment quant au genre de la pièce ainsi que de son argument. Enfin, des notes accompagnent et éclairent la lecture. Tome I : Le Cyclope, Alceste, Médée, Les Héraclides, Tome II : Hippolyte, Andromaque, Hécube.

05/1998

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Littérature française

A bout touchant

"Nombreuses sont les choses effrayantes, mais rien n'est plus effrayant que l'homme". Sophocle Antigone 1er janvier 1996, peu après minuit. La nuit alentour efface les derniers bruits, les dernières lumières du réveillon. C'est une nuit opaque, froide d'hiver d'un petit bourg à la frontière suisse. Tout à coup, cinq coups de feu claquent, la rouge tragédie déchire le voile de scène, de brouillard et de nuit. Le petit bourg d'Ornex est devenu, dans l'ordre humain, universel. A deux pas, dans l'obscurité d'une maison pavillonnaire, un père vient d'abattre ses deux enfants. L'arme du crime est une carabine 22 long rifle, offerte par le grand-père des enfants parce que le destin est aveugle. La petite est morte, le garçon mourra à l'hôpital de Genève peu après. A 250 kilomètres, la mère d'Hélène et Christophe dort chez elle. Le récit qu'elle écrira est un long cri déchirant, parfois halluciné mais toujours d'une implacable précision. Nous assistons à une descente aux enfers dans l'unité de temps et d'action de la tragédie antique. Cette jeune femme sensible et forte est ainsi la bouche d'ombre et de soleil qui traque le malheur jusque dans les détails. Nous ne sortons pas indemne d'une pareille lecture mais plus avertis de notre humanité partagée. Nous défions quelque lecteur que ce soit d'abandonner cette mère en quête de résurrection jusqu'à la dernière ligne confessée.

12/2014

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Critique littéraire

L'écrivain, son "objet"

Dans ces douze essais, rédigés entre 1942 et 1973, Jan Patocka reprend le thème du langage abordé en 1936, dans Le Monde naturel comme problème philosophique. Le cadre général de sa réflexion est toujours la phénoménologie du monde de la vie, le propos de vivifier et concrétiser la pensée philosophique conformément au mot d'ordre husserlien d'un "retour aux choses-mêmes" , mais l'interrogation porte ici plus ponctuellement sur la littérature, figure particulière du langage qui constitue l' "objet" ou l' "affaire" de l'écrivain, au sens de ce qu'il y a pour lui à faire. Non pas objet théorique donc, mais modalité de la praxis à travers laquelle se réalise l'existence humaine. Au fil de lectures qui vont d'Homère et Sophocle jusqu'à Tchekhov et Thomas Mann en passant par Comenius, Goethe et le poète romantique tchèque K. H. Macha, le philosophe pose les questions du rapport de l'art au temps, à la vérité, au phénomène et à l'examen de l'âme, s'appliquant surtout à mettre en lumière la fonction d'ouverture et d'ébranlement propre à la saisie du monde qu'il opère. En filigrane, un double dialogue avec Hegel et Heidegger. En toile de fond, une attention sans défaillance portée au destin spirituel de l'Europe. Au bout du chemin, une vision "polémique" de l'art comme partie intégrante du combat pour le sens de la vie dans toute l'amplitude de ses dimensions sociale et historique.

10/1991

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Théâtre

Théâtre antique entre France et Allemagne XIXe-XXe siècles. De la traduction à la mise en scène

Au XIXe et au XXe siècle, le théâtre antique a été l'objet d'une vive rivalité mais aussi un terrain d'échanges fructueux entre la France et l'Allemagne. Qu'il s'agisse de traduction, d'interprétation ou de représentation, le rapport des Français au répertoire antique et plus précisément à la tragédie grecque s'est souvent trouvé médiatisé par l'Allemagne, et réciproquement, dans une relation triangulaire faite de défiance et de fascination, largement surdéterminée par les querelles esthétiques et les conflits politiques qui ont jalonné l'histoire des deux pays. Cet ouvrage collectif se propose de revenir sur ce dialogue franco-allemand et d'en éclairer les enjeux, depuis les premiers échanges qui remontent à l'orée du XIXe siècle - à l'occasion des ruptures décisives que furent la traduction d'Eschyle par Humboldt, celle de Sophocle par Hölderlin, ou encore la création d'Antigone à Postdam en 1841, première mise en scène d'une tragédie grecque - jusqu'aux débats contemporains, concernant notamment la redéfinition du rôle des universitaires dans le processus de réception. Réunissant treize contributions de spécialistes venus d'horizons divers (hellénistes, germanistes, comparatistes, historiens du théâtre, traducteurs et musicologues), il propose une approche décloisonnée et interdisciplinaire du théâtre antique et de sa traduction. Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs (historiens du théâtre, de la traduction, philologues, comparatistes) et aux étudiants, mais il peut également intéresser tout public curieux du théâtre antique et de l'histoire de sa réception.

07/2012

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Sociologie

Antigone encore les femmes et la loi

Suivant le fil des questions posées par Virginia Woolf dans Trois Guinées, Françoise Duroux découvre ici une Antigone non pas "contre" la loi, mais "obstinée à découvrir la loi" — la Loi universelle qui rend tous les humains égaux devant la mort, celle qui ne confondant pas justice d'en haut et justice d'en bas constitue sans doute la condition de la citoyenneté effective de tous les humains, hommes et femmes. Il s'agit ici de l'Antigone de Sophocle et des lectures multiples et contradictoires qu'en ont données Anouilh (qui la voyait fasciste), Brecht (qui la voulait rebelle) Goethe et Lacan après lui (qui la campent en "hérault" d'une éthique dont le pouvoir ne saurait satisfaire les exigences). Or, soutient Françoise Duroux, ce qui est ici en question c'est la différence des sexes, le partage entre hommes et femmes, et pour finir l'impossible inscription d'une position féminine dans les réalités de la construction et de l'exercice du politique. L'"obstination" d'Antigone, son désir et sa volonté, l'auteur les retrouve notamment dans leurs aléas tragiques et historiques, chez la Camille d'Horace, chez Théroigne de Méricourt, chez les Mères de la place de Mai qui manifestent à Buenos Aires. Autant de cas où l'enjeu est chaque fois de réintégrer dans le champ du politique quelque chose "du féminin." susceptible de déplacer le cadre biologique, naturaliste, de passer de la loi du genos à celle de la philia.

10/1993

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Critique littéraire

Thierry Maulnier

Né en 1909, élève de l'Ecole Normale Supérieure avec Robert Brasillach, Simone Weil et Georges Pompidou, Thierry Maulnier meurt en 1988, académicien et grand éditorialiste au Figaro. Disciple de Charles Maurras, engagé à l'Action française, il traverse les années trente ivre de connaissance, à la découverte de Malraux, Aragon, Breton, et adule Dostoïevski et Sophocle. C'est en jeune nationaliste irrigué par des préoccupations sociales et économiques qu'il participe aux manifestations de 1934. Alarmé très tôt par la montée du nazisme, refusant tout embrigadement, il ne s'abîme pas comme tant d'autres dans la collaboration. Son talent de polémiste se réveille plus tard, après la Guerre, dans le combat intellectuel mené contre le communisme et Jean-Paul Sartre. Il crée alors avec François Mauriac, La Revue de la Table ronde. Critique littéraire, homme de théâtre, moraliste et journaliste, Thierry Maulnier demeure, à la manière de Raymond Aron, la parfaite illustration, dans une certaine tradition de la droite française, d'une conscience libre et brillante, celle qui sait si bien saisir les battements de coeur d'une époque. Sa silhouette déglinguée de funambule a marqué les mémoires mais sa pensée et son oeuvre (sur la poésie du XVIe, Racine et Nietzsche) est largement oubliée : peu habile à se faire valoir, enclin à la paresse des surdoués et d'une nonchalance fiévreuse, Thierry Maulnier est également un grand esprit marqué par l'obsession métaphysique à l'ironie clairvoyante, oscillant toujours entre canular et tragédie.

04/2013

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Littérature française

L'éponge

Tout enfant, François s'est senti singulièrement incertain de lui-même, perméable aux autres, habité par eux au point de s'y dissoudre, maladroit à se glisser dans sa propre peau, à occuper son propre espace, à créer son propre rôle. La vocation de François est née : il sera comédien. S'il est un "autre" par qui il est légitime de se laisser investir, c'est bien le Personnage. N'importe lequel, né de Sophocle ou de Barillet et Grédy. François, à sa confusion, ne fait plus la différence dès qu'il s'agit de s'y creuser un refuge. Cette impuissance à s'identifier à lui-même va faire de lui un grand acteur. Hélas, il est né cinquante ans trop tard : le théâtre a changé de nature. Brecht et les autres ordonnent au comédien de prendre ses distances avec la fiction. François va tenter, lui aussi, de rompre avec la rampe et le rideau rouge. C'est le moment choisi par le sort pour lui infliger une dramatique leçon. L'éponge est une fable sur le spectacle (image de l'ordre et de l'innocence) et sur la vie (image du chaos et de l'insensé). C'est la vie qui résonne de fureur et de bruit, c'est elle qui est dite par un acteur ivre, mais c'est elle qui triomphe toujours de l'ordre et de l'innocence.

01/1981

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Critique littéraire

Le choeur secondaire dans le drame grec. Sur une ressource méconnue de la scène antique

Ces pages viennent plaider en faveur d'un oubli. Il s'agit du chur secondaire du drame tragique ou comique grec. Mais dfinissons bien le terme, qui pourrait prter confusion si l'on ne distinguait d'abord soigneusement les principales formations chorales susceptibles d'intervenir dans l'orchestra du thtre antique. Le plus souvent le chur antique se prsente comme un groupe homogne et tous les choreutes voluent de conserve sous la conduite du coryphe assit de deux parastates : ils sont en principe douze dans tout le thtre d'Eschyle, quinze dans ceux de Sophocle et d'Euripide, vingt-quatre chez Aristophane. Mais il n'est pas rare, d'abord, que ce chur intgral se divise en deux demi-churs contrls par chacun des deux parastates et dont les mouvements, le chant, le jeu peuvent alterner, mais se correspondent, se compltent mutuellement, bref restent peu prs solidaires : tel est le cas dans l'exodos des Sept contre Thbes d'Eschyle, o le cortge funbre des frres ennemis s'organise et s'branle aux accents du thrne stichomythique pour lequel alternent les hemichoria ; de mme probablement dans le commos des Chophores pour ce qui est de l'approche enveloppante, en dichorie, de la spulture royale, et srement au dbut de l'Alceste d'Euripide, au moins dans la parodos, distribue elle aussi entre les deux groupes : les rles de ces demi-churs sont troitement complmentaires.

01/1977

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Théâtre - Essais

La tragédie sur la scène. La tragédie grecque comme spectacle théâtral

À quoi ressemblait le théâtre d'Athènes au Ve siècle av. J. -C. ? Quelles possibilités de jeu offrait-il pour la mise en scène des tragédies grecques ? Comment le choeur et les personnages incarnaient-ils dans cet espace - par la voix, le geste, le chant, la danse - les drames représentés lors des Grandes Dionysies ? Est-il possible, et jusqu'à quel point, de reconstituer la mise en scène originelle des tragédies d'Eschyle, Sophocle et Euripide ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles répond, de façon claire, précise et solidement documentée, l'ouvrage de Vincenzo Di Benedetto et Enrico Medda, La tragedia sulla scena (1re édition 1997), dont Christine Mauduit propose ici une traduction française. Destiné à tous ceux qui s'intéressent à la tragédie grecque - amateurs ou spécialistes, étudiants, enseignants, gens de théâtre - ce livre est une introduction fascinante à tous les aspects du spectacle tragique. Il éclaire, autant que la documentation le permet, les usages de la scène et les modèles formels propres à la tragédie, et tente ainsi de restituer des aspects essentiels de l'expérience théâtrale antique, faite d'un rapport immédiat et vivant avec les oeuvres dramatiques, dans le cadre des grandes fêtes en l'honneur de Dionysos. Il offre aussi matière à réfléchir à la place de la tragédie grecque dans la culture de la cité et ouvre des perspectives sur la catégorie du tragique en tant qu'expérience fondamentale de l'homme.

05/2022

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Histoire ancienne

La Méditerranée archaïque

Ce livre a l'ambition de présenter une synthèse renouvelée sur trois siècles d'histoire de la Méditérranée : les VIIIe, VIIe et VIe siècles avant J.-C. Il s'agit donc de la période entre la fondation de Carthage en 814 et la bataille de Salamine en 480 qui marque la victoire des Grecs sur les Perses. C'est la Méditérranée qui voit naître Rome, Syracuse, Byzance et Marseille, mais aussi Eschyle, Sophocle et Hérodote. C'est la Méditerranée où ont vécu Thalès de Milet, Sappho de Lesbos, Pythagore de Samos, celle des Sept Sages, qui connaît la diffusion de l'alphabet et l'apparition de la monnaie, les consultations à Delphes et les premiers jeux Olympiques. Une Méditerranée qui révèle les premières aventures coloniales, les premières conceptions occidentales d'urbanisme et d'édification de grands sanctuaires. La connaissance de cette Méditerranée a été profondément renouvelée par l'archéologie, avec l'étude des sites grecs, phéniciens, étrusques, des territoires occupés par des sociétés et des princes indigènes (barbares comme disaient les Grecs) mais aussi avec la découverte de navires devenus des épaves au fond de la mer. Ainsi est devenue possible une analyse des courants d'échange, de la recherche des métaux, du transport d'amphores de vin et d'huile, de la circulation des vases de céramique. L'auteur expose des dossiers neufs, explique le sens et l'origine des mots, cite en traduction 120 passages de textes grecs et latins. Il utilise l'histoire, l'archéologie mais aussi l'anthropologie et la géographie.

06/2000

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 6, 1e partie, Oreste, Edition bilingue français-grec ancien

L'histoire tragique des Atrides s'achève par celle d'Oreste. Pour venger le meurtre de son père Agamemnon, Oreste, à l'instigation de sa soeur, Electre, tue sa mère Clytemnestre et l'amant de celle-ci, l'usurpateur Egisthe. Une fois son forfait accompli, Oreste est poursuivi par les odieuses déesses du remord, les Erinyes. Celles-ci pardonnent au criminel et deviennent les Euménides, les bienfaisantes. Voilà pour le mythe, tel qu'il fut relaté, entre autres, par Eschyle et Euripide lui-même, dans une autre pièce Electre. L'angle d'approche choisi par le dramaturge est, dans Oreste, joué probablement en 408, bien particulier : l'action commence après le crime, alors qu'Oreste est en proie à la folie et n'a pas encore été absout ni par les dieux, ni par lui-même. La tension dramatique est maintenue tout au long de la pièce, que ce soit lors du procès qui condamne Oreste, Pylade et Electre, ou lors de l'enlèvement d'Hermione. Seule l'arrivée impromptue d'Apollon apporte le dénouement à une action que l'auteur rechigne à apaiser. L'intensité de la tension dramatique, sa violence psychologique ont fait d'Oreste un des plus grands succès du dramaturge dès l'Antiquité. Oreste constitue, avec Les Bacchantes, le VIème tome des Tragédies d'Euripide. Notre édition ayant choisi de rassembler ces deux pièces consacrées à la folie. La notice introductive replace le texte dans la vie de l'auteur et dans la période historique : le long éloge de la paix par Apollon prenant toute son importance dans le contexte des guerres contre Sparte. Les sources littéraires, Eschyle bien sûr, mais aussi Sophocle, sont analysées en détail et assorties de judicieuses pistes de lecture. L'ouvrage enfin est accompagné de notes qui donnent tous les renseignements, notamment mythologiques, nécessaires à la lecture. Tome VI. 1ère partie.

01/1999

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 7, 1e partie, Iphigénie à Aulis, Edition bilingue français-grec ancien

La première victime de la Guerre de Troie est une femme, Iphigénie. La flotte grecque sur le départ est bloquée à Aulis, faute de vents favorables, car Artémis est hostile au chef de l'armée, Agamemnon. Seule le sacrifice de sa fille Iphigénie pourrait apaiser la colère de la déesse. Agamemnon hésite avant de se plier aux ordres de l'oracle. Il mande sa fille à Aulis, sous le prétexte de la marier à Achille. La promise est conduite vers un autel autrement plus funeste. C'est alors qu'intervient Artémis qui dérobe Iphigénie et lui substitue une biche. Unités de temps et de lieu, conflit entre l'amour filial et celui de la patrie, le mythe d'Iphigénie est particulièrement propice à une adaptation tragique. Il fut traité par Eschyle et Sophocle avant Euripide qui en donna sa version à l'extrême fin de sa vie, probablement lors de son séjour à Pella, en Macédoine. La pièce eut des honneurs posthumes : présentée par Euripide le jeune pour son père, elle reçut en 405 le premier prix aux Grandes Dionysies. Notre édition présente en un volume à part ce classique de la tragédie grecque, qui inspira, entre autres, Racine. Les récits traitant du mythe, tels que Les Chants Cypriens et les poèmes homériques, sont étudiés, si bien qu'apparaissent nettement l'évolution du mythe et les particularités d'Euripide par rapport à la tradition qu'il pouvait connaître. Les implications politiques et religieuses du texte sont mises en avant et assorties de judicieuses pistes de lecture. Les personnages ainsi que les innovations dramatiques sont présentés, tandis que l'histoire du texte et des manuscrits fait l'objet d'une analyse succincte. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture.

01/1983

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Philosophie

Leçons sur la volonté de savoir. Cours au Collège de France (1970-1971) suivi de Le savoir d'Oedipe

Voici la transcription de la première année des cours de Michel Foucault au Collège de France. Sa publication marquera une date dans la "réception" de Foucault. On ne pourra plus le lire comme avant. On v découvrira la profonde unité du projet qui va de Surveiller et Punir (1975), dominé par les thèmes du pouvoir et de la norme, à L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi (1984), consacrés à l'éthique de la subjectivité. Ces Leçons sur la volonté de savoir rappellent que le travail de Michel Foucault n'a jamais eu qu'un objet: la vérité. Surveiller et Punir achève une enquête sur le rôle des formes juridiques dans la constitution du dire vrai, dont on découvre ici les premiers jalons. La vérité naît dans des conflits, la concurrence des prétentions qui trouvent dans les rituels du jugement judiciaire la possibilité de départager qui a raison et qui a tort. Au sein même de la Grèce antique se succèdent et s'affrontent différentes formes juridiques, différentes manières de partager le vrai et le faux, où viendront bientôt s'inscrire les querelles des sophistes et des philosophes. Sophocle, dans OEdipe roi, met en scène la puissance propre des formes du dire vrai: elles instituent le pouvoir comme elles le destituent. Contre Freud, qui fera d'OEdipe le drame d'un inavouable désir sexuel, Michel Foucault montre que la tragédie articule les rapports de la vérité, du pouvoir et du droit. L'histoire de la vérité est celle de la tragédie. Au-delà de l'irénisme d'Aristote qui plaçait la volonté de vérité dans le désir de connaissance, Michel Foucault approfondit la vision tragique de la vérité inaugurée par Nietzsche, qu'il arrache dans un dialogue souterrain avec Deleuze à la lecture heideggerienne. Qui osera parler, après ce cours, d'un Foucault sceptique?

02/2011

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Critique littéraire

Histoire de la guerre du Péloponnèse

Thucydide est le premier historien moderne. Né entre 470 et 460 av. J.C., à l'époque où la fin des guerres médiques consacre la victoire des Grecs sur l'Empire perse, il fut le témoin de l'extraordinaire aventure de la démocratie athénienne et de la naissance de la civilisation classique. Contemporain de Socrate, de Sophocle et d'Euripide, il assista au triomphe de la pensée et de l'art grecs. Triomphe qui ne dura qu'une génération puisque, à l'instigation de Sparte, les cités grecques entrèrent en révolte contre l'hégémonie d'Athènes. Cette guerre du Péloponnèse, qui commença en 431 pour s'achever en 404 par la Victoire de Sparte, Thucydide la raconte, saison par saison, en s'appuyant sur une documentation étonnammment exacte. Son récit, dense et sobre, exclut tout merveilleux : les raisons des guerres sont toutes humaines et le monde n'est pas guidé par le destin, mais par la volonté de puissance. Si Thucydide célèbre la grandeur d'Athènes sous Périclès en évoquant la perfection de ses institutions et les plus étonnantes réussites dans le domaine de la pensée et de l'art, il n'échappe pas à l'amer constat éphémère qui ne survit pas aux passions égoïstes et à la ruée des appétits qu'il suscite. Sa leçon n'a cessé d'être méditée, de Xénophon à Tacite, de Machiavel à Nietzsche. Cette édition ajoute à notre traduction, revue à la lumière des derniers acquis de la science, un Dictionnaire de la guerre du Péloponnèse et les réflexions qu'inspira le texte de Thucydide au grand critique Albert Thibaudet qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, rédigea sa Campagne avec Thucydide.

03/1995

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Autres

Hospitalité. Tome 1, Séminaire (1995-1996)

Qu'appelle-t-on un étranger ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une visitation ? Comment la notion de l'étranger s'inscrit-elle dans la langue ? Quelle est son histoire européenne, et d'abord grecque ou latine ? Comment se distribue-t-elle dans les espaces de la parenté, de l'ethnie, de la Cité, de l'Etat, de la nation ? Comment analyser aujourd'hui, notamment en France et en Europe, la pertinence et les enjeux de l'opposition ami/ennemi ? Compte tenu de mutations technologiques (par exemple dans la structure et la vitesse de la communication), qu'en est-il des frontières, de la citoyenneté, des droits dits du sol ou du sang, des populations déplacées ou déportées, de l'immigration, de l'exil ou de l'asile, de l'intégration ou de l'assimilation (républicaine ou démocratique), de la xénophobie ou du racisme ? Ces questions sont travaillées par Jacques Derrida à travers des lectures croisées de grands textes classiques (de la Bible, de Sophocle ou de Platon - et surtout du fameux article de Kant sur le droit cosmopolitique à l'hospitalité universelle dans Vers la paix perpétuelle) et modernes (de Heidegger, de Benveniste sur l'ipséité ou sur le rapport hospes/hostis, d'Arendt sur le déclin de l'Etat-nation, de Roberte ce soir de Klossowski), mais aussi à propos de débats en cours au sujet de l'immigration ou du droit d'asile en France et en Europe. La réflexion préliminaire de Derrida dans cette première année de son séminaire " Hospitalité " est structurée par la distinction rigoureuse, quoique sans opposition, entre deux logiques hétérogènes qui risquent toujours de se pervertir l'une l'autre : celle d'une hospitalité stricte et conventionnelle (toujours finie, conditionnelle et subordonnée à la maîtrise du chez soi ou de l'ipséité) et l'idée d'une hospitalité inconditionnellement ouverte à l'arrivant. Séminaire établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.

11/2021

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Philosophie

Du gouvernement des vivants. Cours au Collège de France (1979-1980)

Du gouvernement des vivants est un cours charnière. Prononcé au Collège de France au premier trimestre 1980, Michel Foucault y poursuit cette histoire des "régimes de vérité" qui traverse l'ensemble des cours du Collège de France, en y apportant une inflexion majeure : commencée sur le champ du juridique et du judiciaire, l'exploration s'était poursuivie dans le champ politique - thématique des rapports pouvoir-savoir, puis de la gouvernementalité. Elle s'investit ici dans le champ des pratiques et des techniques de soi, domaine de l'éthique que Michel Foucault ne quittera plus. "Comment se fait-il que dans la culture occidentale chrétienne, le gouvernement des hommes demande de la part de ceux qui sont dirigés, en plus des actes d'obéissance et de soumission, des "actes de vérité" qui ont ceci de particulier que non seulement le sujet est requis de dire vrai, mais de dire vrai à propos de lui-même, de ses fautes, de ses désirs, de l'état de son âme ?", s'interroge Michel Foucault. Cette question le conduit à une relecture d'Oedipe-roi de Sophocle à l'analyse des "actes de vérité" propres au christianisme primitif, à travers les pratiques du baptême, de la pénitence et de la direction de conscience. Michel Foucault choisit de s'intéresser aux actes par lesquels le croyant est appelé à manifester la vérité de ce qu'il est lui-même, en tant qu'être indéfiniment faillible. De l'expression publique de sa condition de pécheur, dans le rituel de la pénitence, à la verbalisation minutieuse de ses pensées les plus intimes, dans l'examen de conscience, c'est l'organisation d'une économie pastorale centrée sur l'aveu que l'on voit se dessiner. Du gouvernement des vivants est la première des enquêtes, inédite, que Michel Foucault va mener dans le champ de l'éthique, autant dans les cours du Collège de France que dans les derniers volumes de l'Histoire de la sexualité.

11/2012

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Théâtre

Électre. Une pièce de théâtre de Jean Giraudoux

Electre est une pièce de théâtre en deux actes de Jean Giraudoux, représentée pour la première fois le 13 mai 1937 au théâtre de l'Athénée dans une mise en scène de Louis Jouvet, avec des costumes dessinés par Dimitri Bouchène. Agamemnon, le Roi des Rois, a sacrifié sa fille Iphigénie aux dieux. Sa femme Clytemnestre, aidée de son amant, Egisthe, l'assassine à son retour de la guerre de Troie. Oreste, le fils, est banni. Reste Electre, la seconde fille : "Elle ne fait rien, ne dit rien. Mais elle est là". Aussi Egisthe veut-il la marier au jardinier du palais afin de détourner sur "la famille des Théocathoclès tout ce qui risque de jeter quelque jour un lustre fâcheux sur la famille des Atrides" . Passage épique de l'Odyssée d'Homère, repris ensuite sous forme de tragédie aux débuts de celle-ci par Eschyle, Sophocle et Euripide au ve siècle avant notre ère, l'Electre de Giraudoux apparaît comme la réécriture de la réécriture d'un mythe. Avec de nombreuses modifications anachroniques, notamment le rôle du couple bourgeois comme un mirage burlesque du couple tragique, Electre est une des nombreuses preuves de l'intemporalité de la tragédie. Ecrite en 1937, il s'agirait en effet d'une "tragédie bourgeoise" , selon Jean Giraudoux lui-même. Après la tragique mort d'Agamemnon, roi d'Argos assassiné à son retour de Troie, Electre, fille de celui-ci et de la reine Clytemnestre, cherche le coupable tout en ressentant une haine inexplicable pour sa mère. L'arrivée d'Oreste, son frère exilé depuis le mystérieux assassinat, et les confessions d'adultère faites par la femme du président du sénat à celui-ci aideront Electre dans sa quête qui la mènera finalement à être l'objet de la malédiction qui pèse sur sa famille. Le personnage éponyme dirige son frère et s'affirme, c'est réellement le personnage principal.

01/2023

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Histoire littéraire

La littérature. Une infographie

Savez-vous que, dès 1913, le prix Nobel de littérature a été décerné à un auteur indien, Rabindranath Tagore ; que Le Petit Prince existe dans près de 400 langues ; que les ventes mondiales du manga One Piece ont désormais dépassé celles d'Astérix ; que sans Les Précieuses ridicules, il n'y aurait jamais eu de Molière ; que dans La Machine à remonter le temps de H. G. Wells, le récit débute en l'an 802 701 ; qu'Odipe roi de Sophocle est considéré comme le premier roman policier de l'histoire ? Voilà donc ce que vous découvrirez en vous plongeant dans cette magnifique et foisonnante infographie. En une centaine de pages, cet ouvrage propose une nouvelle écriture graphique aussi riche que ludique. Grâce à la datavisualisation, vous serez immergé dans l'univers de la littérature, à la rencontre de son histoire, de ses genres, de ses auteurs et autrices, de ses oeuvres et de leur circulation, mais aussi de ses lecteurs et lectrices. Cartographie de la France imaginaire de Balzac, découverte du classique chinois La Pérégrination vers l'Ouest, panorama des épopées africaines, étude des couleurs et de la taille de romans canoniques, palmarès des écrivaines les plus lues dans le monde, présentation des acteurs de la chaîne du livre, analyse du temps consacré à la lecture dans le monde, etc. : cet ouvrage ne se contente pas de donner des représentations graphiques de l'histoire et des genres littéraires. Il propose une approche originale, décentrée et décalée du livre et de la littérature. Grâce à la collaboration d'un historien et théoricien de la littérature, Alexandre Gefen, et d'une graphiste hors pair, Guillemette Crozet, La littérature. Une infographie rend compte des enjeux de cet art majeur. " Parmi toutes les raisons que j'avais de vouloir grandir il y avait celle d'avoir le droit de lire tous les livres. " Annie Ernaux, La Femme gelée, 1981 Prix Nobel de littérature 2022

11/2022

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Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française N° 201 sept 1969

Giuseppe Ungaretti, Vermeer Jean Tardieu, Figures et non-figures Jean Follain, Poèmes Jacques Boudillet, L'express de Cracovie Pierre Pachet, Confession Dora Vallier, Art, anti-art et non-art Claude Esteban, De la sculpture et de quelques objets Roger Nimier, Une étude sur Marcel Aymé Chroniques : Peter Brooks, Nouvelle critique et critique nouvelle aux Etats-Unis Henri Thomas, Jean Follain : ciel appris, ciel vivant Jean Blot, Henri Thomas Michel Gresset, Un Faulkner féerique Maurice Pinguet, Le Nô et la scène du désir Dominique Noguez, Prenez garde au cinéma Notes : la poésie : Pierre Chappuis, Voir, par Pierre Torreilles (Le Seuil) Alain Bosquet, Neige exterminatrice, par Christian Bachelin (Guy Chambelland) Notes : littérature et essais : Jean Follain, Monplaisir... En Histoire, par Paul Morand (Gallimard) Michel Léturmy, La Foudre de Dieu, par Marcel Moré (Gallimard) Jean Blot, L'aventure d'un pauvre chrétien, par Ignazio Silone (Calmann-Lévy) Jean Duvignaud, Cent mille provinciaux au XVIIe siècle, par Pierre Goubert (Flammarion) Roger Judrin, Vie de Lavoisier, par Léon Velluz (Plon) Michèle Pirazzoli-t'Serstevens, Claudel et l'univers chinois, par Gilbert Gadoffre (Gallimard) Notes : romans français : Jean Blot, La deuxième mort de Ramón Mercader, par Jorge Semprun (Gallimard) Lionel Mirisch, Creezy, par Félicien Marceau (Gallimard) Willy de Spens, Printemps au parking, par Christiane Rochefort (Grasset) Patrick de Rosbo, Le corps, par Dominique Rolin (Denoël) Lionel Mirisch, La Façade et autres miroirs, par Georges Piroué (Denoël) Notes : romans étrangers : Claude Michel Cluny, Mémoires d'un Italien, par Ippolito Nievo (Librairie Klincksieck) Jean-Claude Schneider, Un fils dévoyé, par Renate Rasp (Gallimard) Notes : les arts : Renée Boullier, L'art et la musique (Galerie des Beaux-Arts de Bordeaux) Notes : les spectacles : Robert Abirached, Les Dialogues, de Ruzante (Théâtre des Nations) ; La Moscheta, de Ruzante (Théâtre du Huitième) ; Odipe-Roi, de Sophocle (Mai de Malakoff) Claude Michel Cluny, La Femme infidèle, de Claude Chabrol Lu et vu : Georges-Emmanuel Clancier, Signatures de l'espace, par Raymond Datheil (Caractères) Claude Michel Cluny, Poésie et prose, d'Edwin Muir (Seghers) Jean Grosjean, Le mythe de l'éternel retour, par Mircea Eliade (Gallimard) Alain Clerval, Le Jéroboam, par Didier Martin (Gallimard) Willy de Spens, Comprenne qui pourra, par Roger Bésus (Plon) Jean Grosjean, Quatrième Festival international du film militaire (Versailles) Dominique Noguez, Thérèse et Isabelle, de Radley Metzger.

09/1969

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 1, Premières poésies ; De Goethe à Ronsard ; Des poèmes politiques aux odelettes ; Journalisme ; Les "Faust de 1840" ; Romans ; Poésies ; Articles ; Les poésies de Heine et "Le marquis de Fayolle" ; Correspondance

Voici le premier tome de l'édition entièrement nouvelle des Ouvres complètes de Nerval. Ce tome était depuis longtemps attendu puisque le tome II a paru en 1984. C'était aussi le plus difficile à organiser, en raison de la médiocrité des travaux antérieurs, de la difficulté à accéder à plusieurs manuscrits et de l'extraordinaire prolifération des articles auxquels Gérard a donné beaucoup de son temps et de son talent. Il n'a pas fallu moins d'une équipe pour le mener à bien. L'édition suit l'ordre chronologique, seule présentation capable de faire saisir l'étonnante trajectoire qui, en un quart de siècle, transforma le jeune Labrunie ou M Gérard en Gérard de Nerval, pseudonyme définitif qui n'apparaît qu'en 1836. Durant les dernières années de la Restauration, disciple de Boileau et de Voltaire, il s'enrôle parmi les libéraux qui font la guerre aux ultras et témoigne alors d'une fécondité qui se traduit par des centaines de vers dont la plupart étaient restés inédits. En 1830, il se convertit au romantisme, qu'exprimeront les Odelettes, un romantisme discret par rapport à celui qu'arboraient ses amis du Petit Cénacle (même s'il a participé à la bataille d'Hernani) et il proteste contre la confiscation de la révolution de Juillet par la bourgeoisie. Mais il s'accommodera assez bien du régime de Louis-Philippe, collaborant à des journaux gouvernementaux, La Charte de 1830 et Le Messager, avant de devenir l'un des chroniqueurs dramatiques de La Presse. Passés au crible de la rigueur, et tous recueillis à leur date, les articles de Gérard montrent son très vif intérêt pour la scène : lors même que les pièces dont il doit rendre compte sont médiocres, il sait en donner des résumés intéressants, et formuler des appréciations qui constituent ces nombreuses pages en une histoire de l'art dramatique dans laquelle ne sont oubliés ni Shakespeare ni Sophocle. Parallèlement à ce travail de grand journaliste, où apparaissent les sources majeures des oeuvres de la fin, Nerval esquisse des nouvelles et, loin d'oublier la poésie, crée six sonnets qui, douze ans avant Les Chimères, sont de purs diamants. En 1841, le long apprentissage est terminé. Les éléments des grandes ouvres de 1850-1855 sont prêts. Mais Nerval ne se risque pas à donner forme à ces ouvres ; il préfère encore l'esquisse à l'achèvement. Il sait que son heure viendra. Tout ce qui prépare le Voyage en Orient, Les Filles du Feu, Aurélia est ici en devenir.

07/1989

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Pléiades

Oeuvres complètes. Tome 3, Oedipe ; La toison d'or ; Desseins de la toison d'or ; Sertorius ; Sophonisbe ; Othon ; Agesilas ; Attila roi des huns ; Tite et Bérénice ; Psyché, Pulchérie ; Suréna général des parthes ; Les trois discours sur le poème dramati

"Ce tome III, c'est Corneille qui revient au théâtre après l'avoir abandonné. A plus de cinquante ans, il a envie de se mesurer au vieux Sophocle. Seulement, chez Corneille, la solitude n'est plus un tête-à-tête avec le destin. Corneille nous donne un Odipe qui, comme Pertharite huit ans plus tôt, pivote sur la scène V de l'acte IV. Dans les deux cas, toute la pièce est faite pour ce dialogue d'un couple au fond du puits. Il n'y a pas d'autre fatalité que les circonstances, mais elles font découvrir à deux êtres la terrible dimension de leur amour. Tout différent, Sertorius est dominé par l'entrevue des deux chefs ennemis. Ils s'admirent l'un l'autre sans rien se concéder qu'utilement. Jamais on ne nous a si bien montré ce que pourrait être la grande politique. Othon, au contraire, nous fait prendre conscience de la réalité de la vie sociale. Chacun y est condamné à l'ambition, sous peine de mort. Mais personne ne peut arriver à rien sans l'aide d'autrui. Or chacun de nos alliés est un rival, et nous passons notre vie à nous garantir contre un associé par un autre non moins dangereux. On ne peut s'empêcher de comparer Tite et Bérénice à la Bérénice de Racine. Dans Racine, dont le talent est tout d'exécution, comme dirait Bonaparte, les rencontres des personnages ne servent qu'à déployer la fluctuation des sentiments. Mais dans Corneille on voit agir deux hommes et deux femmes, et on comprend alors ce qui fait la singularité de tout Corneille : les personnes n'y existent que les unes par les autres. Ce qu'elles disent et ce qu'elles font s'adresse toujours attentivement à quelqu'un, tandis que chez Racine les passions dévorent des personnages qui ne se heurtent entre eux qu'en aveugles. Corneille saura encore nous surprendre quand, avec Suréna, il tirera de sa langue restée nerveuse un chant d'une mélancolie unique en français. Ce duo d'un amour impossible est d'autant plus émouvant que les amants restent lucides et maîtres de soi. Ce n'est là nommer que quelques sommets des vingt dernières années de Corneille, dont on va trouver ici, dans leur diversité, d'autres pièces encore et des poèmes, des discours, des lettres, des traductions, des prises de position, bref tout ce qu'on a de cet homme secret. Mais les sommets que je dis sont peut-être les plus étonnants d'une ouvre pourtant assez invulnérable pour être encore, en partie, future, contrairement à ceux de nos chefs-d'ouvre qui, même parmi les plus modernes, sont déjà épuisés." Jean Grosjean.

09/1987

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Littérature étrangère

Ceux qui restent

Ceux qui restent regroupe trois novellas dont les histoires ont pour point commun de se dérouler dans une petite ville imaginaire de Caroline du Nord : Falls, traversée par une rivière qui porte le nom de Lithium. Les habitants - qui s'appellent "les Fallen", autrement dit "les déchus" - passent beaucoup de temps à s'observer les uns les autres. Les rumeurs vont bon train. Falls a beau sembler en retrait de tout, on y perçoit les échos du vaste monde. Allan Gurganus porte en effet un regard incisif sur l'humain, l'humanité, toutes générations confondues. Ses personnages se débattent dans des situations existentielles complexes, dérangeantes. - Fearnot (Soyez sans crainte, Luc 8, 24) suit le parcours d'une femme dont le père est mort sous ses yeux, décapité par le hors-bord du Dr Dennis, son meilleur ami. Elle pourrait être un personnage de Sophocle. Enceinte à quatorze ans dudit docteur, elle est contrainte d'abandonner son enfant qui la retrouvera dix-neuf ans plus tard et deviendra son amant. - Dans Saints Have Mothers (Les saints ont des mères) un conflit inextricable oppose Jean, mère divorcée d'une quarantaine d'années, à sa fille Caitlin, ravissante, brillante, généreuse mais invivable. Tandis que Caitlin est partie en mission en Afrique pour alphabétiser les enfants d'un village, Jean reçoit en pleine nuit un appel lui annonçant que sa fille s'est noyée. Malgré son désespoir, elle console les amis de sa fille qui défilent chez elle, demande à son professeur de musique (dont elle tombe amoureuse) d'écrire une cantate pour les funérailles, et passe de très bons moments... Jusqu'à ce que Caitlin réapparaisse - quelqu'un lui avait volé ses papiers et avait mis en scène sa disparition pour extorquer 3 000$ à sa mère -, devenant l'héroïne de Falls et de la presse nationale. Passée la joie des retrouvailles, les querelles reprennent de plus belle... - Dans Decoy (Leurre), le narrateur est un homme d'une soixantaine d'années souffrant d'une maladie au coeur. Il est très attaché à son médecin, le Dr Roper (déjà présent dans la première novella), qui a décidé de prendre sa retraite et de fabriquer des leurres au grand dam de ses patients. Gurganus parvient à créer des émotions d'un genre nouveau à partir de situations dramatiques pourtant anciennes. Il souligne les tensions qui surgissent inévitablement entre les notions de mariage et d'Eros, de parentalité et d'épanouissement personnel. Il décrit les fantasmes et les nécessaires compromis engendrés par la vie sociale avec une plume aussi acérée que celle de Mark Twain. En se prenant de passion pour Falls et ses habitants, Gurganus donne une envergure littéraire à la génération Twitter, l'inscrivant dans le sillage des petites villes décrites par Hawthorne. Il y a 40 ans, John Cheever déclarait qu'Allan Gurganus était l'écrivain le plus doué techniquement et le plus réactif de sa génération. Ceux qui restent confirment la foi visionnaire de Cheever dans le talent de Gurganus. Cet ouvrage souligne l'inclination de Gurganus pour la compassion et l'humour. Dans cette comédie marquée par l'humour noir, il parvient à nous remplir d'affection pour ses personnages. Comme nul autre, il sait rendre compte des peines qui résultent des conflits humains. Ce texte a beau se concentrer sur la vie d'un village, il revêt une dimension véritablement universelle.

02/2015

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Philosophie

Philosophie N° 140, janvier 2019 : Heiddeger, Hölderlin, Eschyle

Ce numéro s'ouvre sur "Voix de l'éternel à l'éterne " de C. Layet, consacré à l'essai philosophique de Hölderlin Sur la manière dont procède l'esprit poétique. Il y nomme sensation transcendantale l'état harmonique auquel permet d'accéder la position d'un principe relationnel – dont demeure privée la fondation dans le Moi absolu défendue par Fichte ; en tant que lien irréductible avec l'extériorité, cette sensation se distingue aussi de ce que Hegel nomme intuition transcendantale dans la Differenzschrift. Si l'épreuve d'une telle sensation est caractérisée comme condition nécessaire pour tout accomplissement humain, elle n'est cependant pas suffisante pour que l'homme atteigne sa destination, la sensation exigeant en outre de se manifester dans une langue poétique. A partir des années trente, la pensée de Heidegger se caractérise de plus en plus explicitement par la tentative de restituer la "possibilité première" de l'autre commencement (der andere Anfang) de la pensée de l'être. Dans "Vers une démodalisation du possible : Heidegger et le clivage de l'estre", I. Macdonald esquisse une interprétation de cette possibilité, en lien étroit avec la critique de la modalité qu'elle présuppose – critique surtout mise en oeuvre dans les Beiträge zur Philosophie (Contributions à la philosophie) – et la réception heideggérienne de Hölderlin. Dans "L'angoisse dans l'Agamemnon d'Eschyle à la lumière d'Etre et Temps de Heidegger",J.-J. Alrivie tente de montrer que lorsque Heidegger inclut expressément Eschyle dans ce qu'il nomme commencement grec, cela procède d'une conviction bien étayée – et ce même s'il ne se livre pas, comme il le fait pour Homère ou Sophocle, à l'exégèse élaborée de textes précis. Par la question centrale de l'angoisse qui y est en jeu, Agamemnon apparaît dans l'Orestie comme l'oeuvre d'Eschyle la plus propre à manifester cette parenté entre la poésie tragique d'Eschyle et l'analyse existentiale. Dans "Martin Heidegger, un recteur nazi et l'"anéantissement total" de l'ennemi intérieu ", G. Payen se livre à une analyse historique précise. Selon Emmanuel Faye, Heidegger aurait lancé un appel à l'extermination dans un cours de 1933. Or, en parlant d'anéantissement total de l'ennemi intérieur, il reprenait l'expression d'un slogan de la campagne d'autodafés menée par la Corporation des étudiants allemands contre "l'esprit non-allemand" ; pour comprendre le sens qu'il pouvait lui donner, il faut la replacer tant au sein de la méditation du combat héraclitéen qu'il fit dans son cours, qu'à la lueur de la lutte antisémite qu'il mena comme recteur nazi de l'université de Fribourg-en-Brisgau. Dans les Questions jadis parues chez Gallimard, les traductions étaient assorties de remarques des traducteurs sur les difficultés de traduction et les choix terminologiques adoptés. Cette pratique s'est perdue, l'éditeur allemand des oeuvres de Heidegger n'autorisant ni explicitation de la pensée de Heidegger en notes, ni commentaire sur les choix terminologiques – ce qui entrave le progrès de la traduction au fil des générations, fondé sur la comparaison explicite des choix et leur discussion. Les présentes "Remarques sur la traduction de certains termes heideggériens" de D. Pradelle, prévues en annexe à la traduction des Pensées directrices sur la genèse de la métaphysique, de la science et de la technique modernes (Seuil), tentent une explicitation de termes fondamentaux de la pensée du second Heidegger. D P.

01/2019