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Policiers

La fille du diable

Comédienne de renommée internationale, Nathalie est devenue la maîtresse du chirurgien Alexandre Duplessis. Convaincue qu'il est mêlé à des malversations, elle fouine dans son ordinateur. Ce qu'elle découvre dépasse en horreur tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Poursuivie par des hommes de main du chirurgien, elle disparaît. Un an plus tard, le cadavre d'une femme est retrouvé dans un étang de Marolles-en-Sologne. Nicolas, trente-cinq ans, vient de subir un divorce difficile. Une vieille photo de maternelle lui rappelle qu'à l'âge de quatre ans, il était amoureux d'une petite Françoise. Comme il a besoin de se changer les idées, il décide de partir à sa recherche. Cette démarche insolite, apparemment sans danger, se révèle pourtant très vite inquiétante. Car Françoise n'a pas suivi le chemin de tout le monde. Peu à peu, Nicolas comprend qu'il s'est aventuré dans un monde impitoyable. Les Renseignements généraux tentent de le dissuader de poursuivre son enquête, les cadavres commencent à fleurir autour de lui. Tout devrait contribuer à le décourager. Mais Nicolas est obstiné, et surtout il déteste qu'on lui dicte sa conduite. Alors, il s'entête. Les énigmes se multiplient : qui est vraiment Françoise Camus ? A-t-elle un rapport avec l'inconnue de l'étang de Marolles ? Inexorablement, le piège se referme sur Nicolas et sa nouvelle compagne, la belle Laurence. Ils n'ont alors d'autre alternative que de traquer la vérité. Et ce qu'ils démasquent fait froid dans le dos... Bernard Simonay, dans la lignée de La Lande maudite, signe ici un thriller au rythme implacable.

06/2000

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Histoire internationale

Histoire des citoyens du Monde. Un idéal en action, de 1945 à nos jours

CNLPeuples – Socrate, Erasme ou Victor Hugo se voulaient déjà citoyens du monde. En 1948, cet idéal est incarné par Garry Davis : traumatisé par sa participation aux bombardements des villes allemandes, cet ancien pilote américain renonce à sa nationalité et se déclare " premier citoyen du monde ".

Très vite, ses initiatives font sensation et des foules enthousiastes l'acclament. Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes s'affirment liés à la communauté mondiale, et la préfecture du Lot se proclame, d'emblée, Cahors Mundi, suivie par des centaines de villes et de villages. Cet émoi populaire, soutenu notamment par Einstein et l'abbé Pierre, se voit relayé par des écrivains - Camus, Breton, Queneau ou Vercors... -, et amplifié par des périodiques issus de la Résistance et des journaux tels que Le Monde ou Le Canard enchaîné.

Michel Auvray fait le récit de ces événements aujourd'hui méconnus, mais qui firent alors la une de la presse. Il relate comment, après la bombe d'Hiroshima, les tensions nées de la guerre froide semblent placer chacun devant une alternative : un monde uni ou le néant. Il décrit l'aspiration à une " mondialisation " - le mot apparaît dans ce contexte - au service des peuples, et qui sera symbolisée par l'ouverture d'une Route sans frontières.

S'appuyant sur des sources très diverses - témoignages, presse nationale et régionale, publications mondialistes, rapports des RG, archives publiques et privées, mémoires inédits... -, Michel Auvray retrace pour la première fois l'émergence et l'apogée des Citoyens du Monde. Singulière et passionnante aventure, se poursuivant jusqu'à nos jours, telle est l'étonnante histoire de cet élan de fraternité universelle.

08/2020

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Histoire de France

Là-bas la France. Souvenirs d'une Algérie heureuse

Eté 1962. Un million de Français quittent l'Algérie, leur terre natale, pour un voyage sans retour. Sur le pont arrière d'un bateau, ils regardent s'éloigner ce pays qui leur a tout donné et tout repris. Certains pleurent. D'autres S'évanouissent. L'Algérie ? Ils ne veulent plus en entendre parler. Quarante ans ont passé. Depuis, les Pieds-Noirs ne font plus que ça évoquer le pays, se rencontrer et réécrire au travers d'un millier d'amicales et d'associations une histoire vraie, la leur. Y sont-ils parvenus ? Sans aucun doute. Le couscous est devenu le plat préféré des Français, sur les écrans La Vérité si je mens a fait un tabac, le raï et le chaâbi ont envahi les bacs, et les petits gars de Bab El Oued - d'Albert Camus à Roger Hanin, de Patrick Bruel à Etienne Daho, en passant par le philosophe Jacques Derrida, le journaliste Jean-Pierre Elkabbach, la réalisatrice Nicole Garcia ou Jean-Claude Darmon, l'homme clé du football - ont tous gravi les échelons de la célébrité. Avant eux, qui s'en souvient des marques désormais célèbres, comme Orangina, l'apéritif Picon, les pâtes alimentaires Rivoire et Carret, les jeans Rica Lewis ou le Cristal Anis, avaient vu le jour là-bas. Et aussi quelques champions hors catégorie comme le boxeur Marcel Cerdan et le couturier Yves Saint-Laurent. Avec plus de trois cents documents, photographies, affiches de publicité, tableaux ou encore dessins, pour la plupart inédits et très précieux, Elisabeth Fechner nous entraîne dans un livre empli d'une nostalgie pétillante, sur les traces d'une Algérie mythique, à découvrir ou à redécouvrir.

11/2003

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Littérature française

Buveuse de fronts

Qu'est-ce qu'une buveuse de fronts ? Une alchimiste transformant le sang en encre ? Une audacieuse affrontant la guerre ? Ou une lectrice de Marc Bloch pour qui "les hommes ressemblent plus à leur temps qu'à leurs pères" ? La narratrice donne une voix à celles et ceux qui n'en ont jamais eu, à René et à sa famille ballottés de 1914 à 1959 dans les péripéties d'une existence mouvementée où les guerres reviennent régulièrement. Les générations successives écrivent ainsi à leur insu l'héritage familial. Et les liens explorés montrent la complexité de la mémoire. Les personnages, sortis d'un album sépia, savent insuffler l'air des héros du quotidien et en possèdent l'humanité. Quand les conflits se reproduisent au XXIe siècle avec des fronts plus mouvants et d'un autre genre, la maison familiale des Ardennes demeure toujours un refuge sûr quand on doit quitter Noisy-le-Sec, dans la banlieue parisienne. L'exode comme un refrain... Puisque le vrai tombeau des morts est le coeur des vivants, il faut entreprendre ce voyage dans le temps pour le vérifier, s'y perdre, le vivre, sans connaître le comment et le pourquoi. Se laisser happer pour se trouver. Devenir enfin le maître des horloges. Abandonner les heures et les jours ordinaires. Et comprendre que la mémoire fonde l'identité. Au bar de l'Histoire, elle boit, n'oublie rien et malgré elle, trinque avec Albert Camus : "Au lendemain des grandes crises historiques on se retrouve aussi mécontent et malade qu'au matin qui suit une nuit d'excès. Mais il n'y a pas d'aspirine pour la gueule de bois historique".

01/2021

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Littérature française

La compagnie des voyants. Ces grands romans qui nous éclairent

On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des " voyants " , comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde. Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels. Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque. Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. " Lisez pour vivre " , disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !

01/2023

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Histoire internationale

L'écartèlement algérien

Jean-Marie Tixier est né le 23 décembre 1949, du côté d'Oran. C'est, donc, un " pied noir ". Ses parents étaient instituteurs. Hussards noirs de la république, ils apprenaient à lire, écrire, compter à TOUS les enfants de leur bled. Ils étaient donc plus qu'appréciés par la population " indigène ". Et c'est tout naturellement, qu'après l'indépendance, ils resteront plusieurs années en Algérie. Sa famille était de là-bas depuis plusieurs générations. Jean-Marie était donc très attaché à son pays. Fin des années 1970, après une arrivée en France, il est retourné chez lui. Quelques années. Comme prof à la fac d'Alger. Non au titre de la coopération mais comme " simple " prof algérien. Depuis, il reste très attentif à ce qui se passe dans son pays. Aux niveaux politique, économique, social et cinématographique. Grand-père depuis peu, il a tenu à raconter son histoire et celle de sa famille. Pour ses enfants, ses petits-enfants... et le reste du monde. Disons-le tout net, ce livre, magnifiquement écrit, est bouleversant. L'évocation de son passé est haute en couleurs et en parfums d'authenticité. En se démarquant tout autant du colonialisme que des différents gouvernements qui ont confisqué l'indépendance, il se retrouve dans le cheminement d'Albert Camus. Ecartelé entre ses origines algériennes et son présent français, il n'a eu de cesse d'établir des passerelles entre ces deux rives de la Méditerranée qui ont un passé et peut-être un avenir commun. Comme le dit excellemment Benoist Rey, dans sa préface, " nous l'accompagnons dans cet espoir insensé ".

06/2013

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Résistance

La victoire en pleurant. Alias Caracalla (1943-1946)

Les lecteurs d'Alias Caracalla vont retrouver dans le deuxième volume des Mémoires de Daniel Cordier le même bagarreur épris d'idéal et de sacrifice, le même témoin candide mais scrupuleux de la grande histoire, le même jeune homme sensible, avide d'art et de culture, le même timide trop fier pour ne pas souffrir de ses faiblesses, le même ami fidèle multipliant les rencontres avec des êtres d'exception. La Victoire en pleurant prend la suite d'Alias Caracalla, immédiatement après l'arrestation de Jean Moulin, en juin 1943, et accompagne Daniel Cordier jusqu'en janvier 1946, moment où il démissionne des services secrets quand le général de Gaulle quitte le pouvoir. On le retrouve accomplissant son harassante besogne de pivot de la Délégation du Comité français de la Libération nationale, avec une lassitude croissante et au milieu de dangers toujours plus menaçants. On l'accompagne dans ses vacances improvisées ; dans ses conversations avec Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou Raymond Queneau ; dans son internement en Espagne ; à la tête de son " agence de voyage " de Londres, où il contribue de son mieux à la réussite du Débarquement ; dans son douloureux retour en France à l'automne 1944 ; dans ses fonctions au sein des services secrets, à l'intersection de la Résistance et du pouvoir politique. On l'entend s'entretenir avec Raymond Aron ou André Malraux. On est à ses côtés, quand il retrouve ses amis rentrant de déportation. Il y demeure le même, avec sa loyauté, ses emportements, sa passion, ses doutes, ses fous rires inattendus ou ses larmes. Toujours fidèle à son engagement au service de la liberté.

06/2021

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Littérature scandinave

Les jours sont comme l'herbe

Dans la veine de Virginia et Quelle n'est pas ma joie, Jens Christian Grondahl propose ici six courts romans. Les jours sont comme l'herbe évoque le Danemark sous l'Occupation à Skagen, et le lien qui se tisse à la Libération entre un adolescent danois et un prisonnier allemand de son âge. Dans Villa Ada, un couple italo-danois est totalement dépassé par les événements quand leur fils Francesco s'engage avec passion en faveur des migrants. Edith Wengler est la biographie d'une grande actrice danoise fictive, un texte grave et mélancolique sur la fuite du temps. Dans Je suis la mer, un policier enquête sur la disparition d'un riche industriel qui se serait suicidé, ayant appris qu'il était atteint d'un cancer. Dans Hiverner en été, une juge incorruptible du pôle financier va inculper le beau-père de sa fille, criminel en col blanc. Enfin, dans Adieu, on suit une jeune pasteure, ses amours avec un sculpteur des îles Féroé et la manière dont elle accompagne une jeune veuve, piétiste, dont le mari officier a été tué en Afghanistan. Par des approches différentes, Jens Christian Grondahl aborde la question du choix. Comme dans La chute de Camus - qui résonne dans ce livre -, chacun de ces protagonistes a fait un choix, ou des choix qui vont conditionner son existence. Dans Les jours sont comme l'herbe, l'auteur choisit un format plus resserré, comme s'il voulait aller à l'essentiel pour exprimer la vérité des personnages, avec une diversité et une finesse stylistiques d'une très grande maîtrise.

05/2023

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Correspondance

André Gide, Pierre Herbart & Elisabeth Van Rysselberghe. Correspondance 1929-1951

Cette correspondance inédite nous invite à une traversée du premier XXe siècle, de l'Indochine à l'Afrique, en passant par l'URSS, et nous permet de redécouvrir un écrivain, Pierre Herbart, dont l'ouvrage "La Ligne de force" (1958) fut comparé à "La Condition humaine" d'André Malraux. Pierre Herbart rencontre André Gide chez Jean Cocteau, à Roquebrune, durant l'été 1929. Il a 26 ans, Gide 60. Ce dernier croit en ses talents d'écrivain et l'aide à faire publier ses romans chez Gallimard. Il tente également de le faire sortir de son addiction à l'opium et lui présente Elisabeth Van Rysselberghe, avec laquelle Gide a eu une fille. Deux ans plus tard, Pierre épouse Elisabeth. Dès lors, il ne quittera plus le cercle des intimes de Gide, devenant son ami et conseiller. Dès après son mariage, Pierre Herbart, homme d'actions autant que de mots, accompagne en Indochine la journaliste Andrée Viollis. Puis il s'installe brièvement à Moscou pour s'occuper de la revue "Littérature internationale". Il organise alors le fameux voyage en URSS d'André Gide, qui les mènera tous deux à rompre avec le communisme. En 1938, Gide et Herbart parcourent l'Afrique et dénoncent à leur retour la politique coloniale française. Herbart entre dans la Résistance en 1942 puis devient, à la demande d'Albert Camus, éditorialiste à Combat. Mais c'est aussi un homme fragile, qui perd à la mort de Gide en 1951 un soutien indispensable et retombe dans la drogue et la misère jusqu'à sa mort en 1974, six ans après son divorce d'avec Elisabeth Van Rysselberghe.

03/2023

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Littérature française

Un cri que le soleil dévore. 1942-1973. Carnets, notes et réflexions

"Et je suis ici, immobile, complice et lâche. J'ai honte, honte... Partir pour l'Aurès ! Ecrire ? Mourir ? Tuer ? Aller au Caire ? Témoigner à Alger ? Agir à Paris ? Que l'Homme en moi se fasse pour ma Patrie algérienne ! [... ] Que faire ? Et comment donner aux Algériens arabes qui nous rejettent en bloc (dans 99 % des cas) la preuve que nous nous sentons Algériens, leurs égaux ? Seule la mort... - des sacrifices vrais peut-être... Ecrire, mais quoi ? Je suis entre deux feux, deux vérités, l'une à dire, l'autre à taire. Et c'est bien la seule vérité qu'il faut". Depuis son assassinat le 30 août 1973, Jean Sénac n'a cessé d'imposer sa voix de poète visionnaire, qui a payé de sa vie le courage de ses positions et sa volonté de vérité. Il avait choisi le parti des indépendantistes, dans une Algérie où, tel Camus qui était son ami, il était né. Après la publication de ses oeuvres poétiques complètes et de sa biographie par Bernard Mazo, la découverte de ses carnets secrets, qui fourmillent de notations intimes et d'interrogations politiques, de poèmes et de réflexions sur la création artistique et sur la société, sur l'amour, l'homosexualité et l'amitié, donne de cette personnalité hors du commun une image bouleversante qui le rapproche de ses frères en poésie Constantin Cavafis, Pier Paolo Pasolini, Federico García Lorca, René Char. De Jean Sénac (1926-1973) le Seuil a publié la biographie par Bernard Mazo et des poèmes, Pour une terre possible, dans la collection "Points Poésie" . Guy Dugas, responsable des Archives Sénac, assure l'édition de ces carnets retrouvés.

08/2023

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Histoire de France

La nueve, 24 août 1944. Ces républicains espagnols qui ont libérés Paris

Voici des héros magnifiques, sortis tout droit d'une page d'histoire trop longtemps occultée : les soldats de la Nueve. Officiellement, la libération de Paris a commencé le 25 août 1944. En réalité, c'est la veille, le 24 août, que le général Leclerc a lancé l'offensive : il a donné l'ordre au capitaine Dronne, chef de la 9e compagnie de la 2e DB, d'entrer dans Paris sans délai. Le premier véhicule de cette 9e compagnie, appelée la Nueve, est arrivé place de l'Hôtel-de-Ville le 24 août 1944 peu après 20 heures, "heure allemande". Le soldat Amado Granell - le premier libérateur de Paris - en est descendu pour être aussitôt reçu, à l'intérieur de la mairie, par Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la présidence du Conseil national de la Résistance. Comme 146 des 160 hommes de la Nueve, Granell était un républicain espagnol ! Le 26 août, de Gaulle descendra les Champs-Elysées escorté et protégé par quatre véhicules de la Nueve. Ensuite, les républicains espagnols de la Nueve contribueront à libérer l'Alsace et la Lorraine et se battront en Allemagne jusqu'au nid d'aigle d'Hitler, à Berchtesgaden. Evelyn Mesquida leur rend la place qui leur est due dans la mémoire collective. Et elle donne la parole à neuf des survivants qu'elle a pu retrouver. Témoin de la libération de Paris, Albert Camus aura ces mots, en 1954, pour dire toute sa reconnaissance aux républicains espagnols : "Pour l'Europe et pour nous, sans le savoir, vous avez été et vous êtes des maîtres de liberté".

08/2014

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Littérature française

Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 20

Réunir tous ces célèbres humoristes en un congrès était une gageure ; les mettre sous la coupole d'un livre exemplaire est une grande satisfaction. Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 2012 et grenusalés est un hommage à ces humoristes pleins d'esprit - «qui avaient la tête à ça» - et une sauvegarde supplémentaire de leur alchimie cérébrale. Francis Mauras ajoute aussi son grain de sel, en rehaussant le goût, en ajoutant de l'humour à l'humour - tout en restant dans la même inspiration. Dans ce pêle-mêle de pensées subtiles, drôles et pertinentes, caustiques et cocasses, où la subversion du langage tient à un frêle équilibre entre réel et subjectif, l'humoriste jongle avec les polysémies et l'assemblage des mots. Tout est dans la vitesse de penser et dans la virtuosité de l'expression. Après Humourragie intime paru en 2012, Francis Mauras réitère l'expérience en nous offrant un «congrès d'humoristes», où se croisent les plus grands écrivains. Ainsi, l'auteur se joint à Albert Camus, Boris Vian, Oscar Wilde et Montesquieu - entre autres - pour nous offrir un condensé de leurs meilleures citations, sans omettre d'y ajouter son «grain de sel». Tout le talent de Francis Mauras réside dans sa capacité à détourner les mots de manière inattendue et de rebondir sur des maximes tantôt cocasses, tantôt cyniques... Mais toujours hilarantes ! Choisis avec soin, ses aphorismes sont un bon remède à l'humeur maussade. Bourré d'humour, le Congrès d'humoristes congratulés de 1800 à 2012 et grenusalés en fera (sou)rire plus d'un ! Et deviendra le remède indispensable pour avoir sa dose d'humour quotidienne.

04/2014

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Sciences politiques

Il était une fois la Méditerranée

" La Méditerranée est le lieu où l'intelligence est soeur de la dure lumière ", disait Camus. Guerre et paix, frontière et migration, tradition et progrès, identité et pluralité, choc ou dialogue des civilisations : aujourd'hui comme hier, l'avenir du monde se joue sur les rives de cette mer au carrefour de l'Europe, de l'Afrique et du Moyen-Orient, qui, depuis trois mille ans, est un laboratoire de l'humanité. De Moïse et Homère à Braudel, de Jésus et Mahomet à Huntington, mais aussi d'Hérodote à Nasser et Ben Gourion, voici la grande chronique, historique, culturelle et politique, de la Mare Nostrum où le passé vient éclairer le présent. Une chronique qui rend justice au génie des peuples qui l'ont façonnée, phéniciens, juifs, grecs, berbères, romains, persans, arabes, turcs, italiens, espagnols ou français. Une chronique qui montre comment les affrontements des cités, des royaumes, des empires, des colonisations et des décolonisations n'ont pas empêché le commerce des hommes, des formes, des idées. Une chronique, enfin et surtout, placée sous le signe de la confluence du soleil et de l'olivier, de la convergence de l'Agora et la Médina. Justice, démocratie, place de la femme dans la société, relation à la transcendance, traditions philosophiques, littéraires, artistiques : quels sont, d'une rive à l'autre, les facteurs qui divisent la Méditerranée ou, à l'inverse, l'unifient. En répondant à cette question et à beaucoup d'autres, en décryptant les grands débats et les commentaires majeurs de la pensée méditerranéenne, Jacques Huntzinger, en un panorama magistral, passionné et lucide, nous exhorte à ne pas céder devant la fatalité.

09/2010

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 10, 1951-1958

C'est la dernière période de la vie de Roger Martin du Gard. Son pessimisme grandit. Le bouleversement du monde et les convulsions internationales l'inquiètent. Les relations avec sa fille se détériorent. L'âge et ses misères l'accablent; il se plaint volontiers, avec humour souvent, de la "décrépitude de la carcasse"... Sa solitude de "vieil ours insociable et indépendant" s'accroît. Malgré divers témoignages de sympathie, il sait que son œuvre s'éloigne. Il se sent de plus en plus dépassé par son temps; mais, dans une époque de "guerres de religion", il s'obstine à plaider pour "la souveraineté de l'individu". Il profite de son roman toujours en chantier, sa " tapisserie de Pénélope", pour exprimer sa pensée. Il continue de converser avec les amis qui sont toujours là : Jean Denoël, Jean Schlumberger, Marcel Jouhandeau, André Malraux... Il s'appuie sur une solide amitié, celle de la "chère voisine", Marie Rougier. Il s'est fait de nouveaux amis parmi de jeunes écrivains qu'il conseille et encourage. Son temps est maintenant compté. Gide est mort en février 1951; d'autres disparaissent. Il est dans la "salle d'attente" et se "< résigne à l'inévitable". Le temps de l'inventaire est venu. Il prépare l'édition de ses Œuvres complètes, heureux d'y voir associé Camus. Il met en ordre ses manuscrits, classe ses anciennes correspondances, trie les documents amassés. Il fait ses valises, les fameuses "cantines" qu'il destine à la Bibliothèque Nationale. L'on suit avec émotion le détachement pathétique du vieil homme face à la mort, qui, jusqu'à la fin, reste fidèle à son principe : " consentir à soi-même ".

11/2006

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Sociologie

La critique sociale au XXe siècle. Solitude et solidarité

Comment les critiques sociaux s'y prennent-ils pour travailler ? Où trouvent-ils les principes qui fondent leur critique ? Et où se situent-ils pour critiquer la société ? Pour répondre à ces questions, Michael Walzer retrace le parcours de onze écrivains ou philosophes dont l'œuvre a marqué la critique sociale au XXe siècle : Julien Benda, Randolph Bourne, Marin Buber, Antonio Gramsci, Ignazio Silone, George Orwell, Albert Camus, Simone de Beauvoir, Herbert Marcuse, Michel Foucault, Breyten Breytenbach, forment la petite troupe des critiques en compagnie desquels l'auteur nous fait parcourir le siècle qui s'achève. Mais l'intérêt de cet ouvrage n'est pas seulement de nous offrir une série de biographies intellectuelles d'une pénétration et d'une rigueur exemplaires ; au fils de ces analyses, Michael Walzer dégage sa propre conception de la critique sociale. Elle s'inscrit en faux contre toutes les prétentions à fonder la critique sur une éxtériorité radicale, qu'elles invoquent l'autonomie souveraine de l'intellectuel sans attache, l'autorité d'un savoir absolu, la clairvoyance historique des avant-gardes, ou encore la transcendance des universaux. C'est l'enracinement qui valide la critique et la rend efficace. Le critique social appartient à un groupe, un peuple, une classe, une nation. L'engagement dans une communauté fonde l'authenticité de sa rébellion. Les principes qu'il invoque sont ceux du peuple auquel il s'adresse. Ils appartiennent au monde moral de l'expérience quotidienne. Cest au prix de cette dissidence dans l'enracinement, dont Michael Walzer trouve le pradigme dans la prophétie biblique, que le critique social peut espérer accéder à une forme d'universalité.

01/1996

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Poésie

Tous les hommes sont nus

Dans la poésie de Stéphane Babey, nous sommes tous "nus" , c'est-à-dire destinés au partir, à la confrontation avec la mort. Mais la leçon philosophique serait incomplète si le poète n'envisageait pas aussi une sorte de mort au coeur même de la vie : la condition humaine au-delà des apparences fallacieuses de la séduction, de la mode, des ambitions, des illusions, des faux-semblants... En effet, oser vivre nu, c'est oser être vrai et d'aller vers l'Autre, " mon semblable, mon frère " ! Aller nu, c'est braver les mensonges, les interdits, les morales hypocrites. C'est vivre alors vraiment et atteindre une éternité terrestre, grâce à l'amour, grâce au corps sensuel d'une femme, et même au temps de la vieillesse, comme "à l'aube de sa première lune de miel" ... Avec cette poésie remplie d'humour, d'amour, de métaphores, le poète nous fait prendre conscience que l'homme n'est jamais perdu, dévêtu, quand il est aimé, et que l'amant n'est jamais nu quand il est "habillé de la nudité de l'Autre" . Le recueil renferme aussi des moments plus graves, sur l'actualité, la guerre, l'exil... Là, le poème, par touches brèves mais percutantes, traverse le monde des conflits et s'affirme engagé sans que le message ne soit jamais lourd ou idéologique... Voici une poésie bien humaine, méditerranéenne et universelle, équilibrée tel " midi le juste ", évoluant entre les frontières mouvantes du Royaume et de l'Exil, fidèle à la leçon de Camus, que Stéphane Babey ne se lasse pas de fréquenter... Jean-Pierre Bonnel

01/2017

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Actualité et médias

Tracts de crise. Un virus et des hommes 18 mars/11 mai 2020

Les "Tracts de crise" ont paru en édition numérique durant le confinement, tous liés à la circonstance de la crise épidémique. Leur recueil ne prétend rien résumer ; mais il dit beaucoup sur notre temps, sorti de ses gonds pendant des mois. L'événement a agi comme un "grand révélateur", individuel et collectif, dont ces "Tracts" seront la trace durable. Chacun pourra comprendre que seuls entre quatre murs, nous n'étions pas seuls au monde. C'est une bonne nouvelle, dont il faudra se souvenir. Avec les textes de Régis Debray, Erri De Luca, Cynthia Fleury, Danièle Sallenave, Pierre Bergounioux, Stéphane Velut, François-Henri Désérable, René Frégni, Didier Daeninckx, Arthur Dreyfus, Patrick Kéchichian, Pascal Ory, Michel Crépu, Johann Chapoutot, Pierre Jourde, Vincent Raynaud, Antoine Garapon, Arthur Dénouveaux, Thierry Laget, Claire Fercak, Alain Badiou, Erik Orsenna, Amaury Nauroy, Adèle Van Reeth, Etienne Klein, Anne Sinclair, Alain Borer, Philippe Videlier, Annie Ernaux, Ingrid Astier, Frédéric Boyer, Alexandre Postel, Nancy Huston, Jean-Paul Demoule, Alessandro Baricco, Tsolag Paloyan, David Rochefort, Arundhati Roy, Gilles Paché, Chloé Morin, Marion Muller-Collard, Christian Debry, Patrice Franceschi, Gwenaëlle Aubry, Anne Nivat, Gustave Koenig, Claire Chazal, Thomas Snégaroff, Alya Aglan, Anna Hope, Fabrice Humbert, Edgar Morin, Carole Fives, Pierre Assouline, Daniel Fieschi, Michaël Ferrier, Jean-Yves Chevalier, Catherine Cusset, Bruno Tertrais, Liu Zhenyun, Louisa Hall, Bruno Le Maire, Christophe Rioux, Jacques Drillon, Daniel Cohen, Sylvain Tesson ainsi que d'albert Camus, Guillaume de Machaut et Simone Weil. Traductions de Danièle Valin, Vincent Raynaud, Irène Margit, Marie-Pierre Gracedieu, Jacqueline Cerquiglini-Toulet et Geneviève Imbot-Bichet. Avant-propos d'Alban Cerisier. Les bénéfices de cet ouvrage sont versés intégralement à la Fondation de l'AP-HP pour la Recherche.

06/2020

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Critique littéraire

Journal. Tome 3, 1937-1949 ; Textes autobiographiques (1950-1958)

Ce dernier volume du Journal commence l'année du prix Nobel de littérature et s'achève à la mort d'Hélène Martin du Gard , la compagne du romancier depuis quarante-trois ans. Rayonnement d'une oeuvre et détresse d'une vie d'homme qui, sur le plan de l'histoire, a vu pour la seconde fois s'écrouler dans l'horreur ses idéaux de justice et de paix. Livre des bilans dénués de complaisance : Martin du Gard se juge ici, et juge ses contemporains et les générations nouvelles : Jules Romains, André Gide, Georges Duhamel, Jean Schlumberger, et aussi Montherlant, Malraux, Camus, Sartre enfin qui, en 1945, lui paraît condamner sans appel toute la production antérieure. Livre du vieillissement, de la sagesse pragmatique, de l'accoutumance à la mort, dont rendent bien compte Le Lieutenant-Colonel de Maumort, qui s'édifie peu à peu et que son auteur accepte de laisser inachevé, et les textes autobiographiques de 1950 à 1958, rassemblés par la volonté de Martin du Gard. Chroniques privées, ces documents fourmillent de vues pertinentes sur la fin de la Quatrième République, le retour du Général de Gaulle au pouvoir, les troubles en Algérie... Jusque dans les dernières semaines de sa vie recluse, déchirée par les dissensions familiales, Roger Martin du Gard n'a pas cessé d'être présent au monde, attentif à sa misère, inquiet de son devenir. C'est là ce qui donne son prix à un Journal aussi éloigné des complaisances narcissiques, des poses satisfaites que des déclarations pontifiantes : tour à tour amusée, irritée, indignée, la voix de Roger Martin du Gard éveille toujours en nous de fraternelles résonances.

11/1993

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Critique littéraire

En quête de L'Etranger

La lecture de L'Etranger tient du rite d'initiation. Partout dans le monde, elle accompagne le passage à l'âge adulte et la découverte des grandes questions de la vie. L'histoire de Meursault, cet homme dont le nom même évoque un saut dans la mort, n'est simple qu'en apparence, elle demeure aussi impénétrable aujourd'hui qu'elle l'était en 1942, avec ses images à la fois ordinaires et inoubliables : la vue qui s'offre depuis un balcon par un dimanche d'indolence, les gémissements d'un chien battu, la lumière qui se reflète sur la lame d'un couteau, une vue sur la mer à travers les barreaux d'une prison. Et ces quatre coups de feu tirés en illégitime défense. Comment un jeune homme, qui n'a pas encore trente ans, a-t-il pu écrire dans un hôtel miteux de Montmartre un chef-d'oeuvre qui, des décennies après, continue à captiver des millions de lecteurs ? Alice Kaplan raconte cette histoire d'une réussite inattendue d'un auteur désoeuvré, gravement malade, en temps d'occupation ennemie. "J'ai bien vu à la façon dont je l'écrivais qu'il était tout tracé en moi". Le lecteur repère les premiers signes annonciateurs du roman dans les carnets et la correspondance de Camus, traverse les années de son élaboration progressive, observe d'abord l'écrivain au travail, puis les mots sur la page, accompagne l'auteur mois après mois, comme par-dessus son épaule, pour entendre l'histoire du roman de son point de vue. En quête de L'Étranger n'est pas une interprétation de plus : c'est la vie du roman.

09/2016

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Témoins

Ta blessure ouvre à la lumière

Dans ce récit autobiographique, François Vayne conte cette vie qui ne ressemble à aucune autre et qui s'enracine dans une foi chrétienne sans faille, qu'aucune épreuve personnelle n'aura épargnée. Un témoignage hors norme d'un laïc catholique inclassable. Il y a du Camus dans cette vie et du saint Augustin. Français, né en Algérie où il a grandi après l'indépendance jusqu'à sa majorité, François Vayne, journaliste et écrivain, se nourrit de la Méditerranée, de sa lumière, de ses cultures. Elles irriguent son imagination et sa sensibilité en sources chaudes, bigarrées et foisonnantes. De cette enfance et adolescence, lumineuses et difficiles à la fois, il tire une force d'âme où tout est toujours possible car il s'est enraciné dans un pays d'amitié et d'inimitié fortes comme l'odeur de sa terre. Mais François Vayne a un secret. C'est la puissance de ce récit autobiographique. Toute son existence s'ancre dans une foi chrétienne sans faille, qu'aucune épreuve personnelle n'aura épargnée. Une foi d'abord vécue au contact quotidien de l'islam, puis longuement à Lourdes. Et maintenant à Rome et à Jérusalem. Cette vie, toujours menée hors des sentiers battus est un témoignage d'Espérance rare et original. Cet homme libre a toujours cheminé loin des catégories attendues du catholicisme dont il est pourtant un témoin ardant. Il sait le rendre accessible à tous, sans exclusion. La " culture de la rencontre " est en effet l'identité de François Vayne contée dans cette autobiographie. Tout comme la " fraternité universelle " : ce poète de Dieu tutoie les cardinaux mais il était l'ami des moines de Tibhirine.

04/2022

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Immigration

Les étoiles ne mentent pas. Parcours d'un Français musulman

Les étoiles ne mentent pas, Shérif Toubal "Je sais maintenant que je vais écrire. Il vient un temps où l'arbre doit porter ses fruits. Chaque hiver se clôt par un printemps, il me faut témoigner". Comme Albert Camus, j'ai voulu écrire et être un témoin, loin des statistiques et des considérations trop sociologiques. Cet ouvrage est une prise de parole, devenu une sorte de pont qui tente de relier deux rives, en disant de l'intérieur le rapport aux femmes, à la sexualité, à l'amour, au travail, à l'argent, à l'Algérie, à l'Islam, à ma mère, à mon père... bref, à la vie. A travers ce texte, j'ai dit ! J'ai dit de l'intérieur ce qu'était le par-cours d'un Français musulman, né dans le delta du Rhône, au bord de la Méditerranée, dans une famille d'origine maghrébine, avec ses blessures et ses joies". Dans cet ouvrage inclassable, Shérif Toubal nous offre une histoire, son histoire, celle d'un Français, d'un Français musulman, né dans les années 70, en France. Comment grandit-on entre deux cultures ? Comment construit-on son identité ? Qu'est-ce qu'être ? Que faudrait-il avoir ou dire pour pouvoir être considéré avant d'être vu comme "Arabe" ou "musulman" ? Comment avancer et passer de cancre et religieux à docteur en psychanalyse et respon-sable pédagogique du diplôme universitaire (DU) Laïcité et médiation ? Les étoiles ne mentent pas raconte ce cheminement éclairé à l'aune de la psychanalyse et soutenu par le désir de trouver et faire sa place dans notre société. Un ouvrage particulièrement enrichissant.

12/2023

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Notions

Pourquoi le mal frappe les gens bien ?

Ce qui ne devrait jamais se produire arrive parfois pourtant. Lorsque la vie bascule, et que l'injustice du sort sidère, c'est tout notre univers de sens qui chavire. Nous avons beau savoir que l'innocence ne protège pas et que le mal frappe à l'aveugle, le vertige nous gagne. Comment vivre dans un monde où des choses affreuses arrivent à des gens bien ? La philosophie et la théologie ont proposé des solutions pour relever le défi. Mais elles peinent à soulager le sentiment de scandale, quand elles ne le renforcent pas encore en prétendant passer outre. Sans Providence à qui adresser sa plainte, auprès de quelle instance faire appel ? Cette cour d'appel existe. C'est la littérature. Elle n'a certes pas le pouvoir d'effacer les dommages. Mais elle offre au moins la reconnaissance sans laquelle le désarroi ronge, en affrontant le scandale du mal sans chercher à le nier. Depuis l'immémoriale histoire de Job, l'homme heureux et juste à qui tout a été retiré pour voir ce que cela lui ferait, les expériences sur l'injustice du sort ne constituent-elles pas l'un des motifs préférés de la fiction ? Du Roi Lear de Shakespeare à Némesis de Philippe Roth, en passant par Dostoïevski, Charlotte Brontë, Kafka ou Camus, les grandes fictions explorent la signification que la rencontre du mal peut avoir dans nos vies. En nous libérant des mauvaises interprétations des "épreuves", celles qui culpabilisent, emprisonnent dans la sidération et empêchent d'avancer, elles nous ouvrent un chemin en littérature pour surmonter la perte de sens. Et guérir.

01/2023

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Modélisme

Bombardiers américains. Maquettes d'avions de la Seconde Guerre mondiale

Flying Fortress, Liberator, Marauder, Mitchell, Super Fortress... autant de surnoms familiers aux passionnés d'aéronautique. Reconnaissables entre tous, les bombardiers américains sont de véritables légendes de l'aviation militaire. En effet, rares sont les bimoteurs ou quadrimoteurs capables de voler la vedette aux chasseurs de la Seconde Guerre mondiale jusque dans les films ou séries. Les maquettistes éprouvent un intérêt particulier pour ces "gros" appareils, souvent synonymes de projet exceptionnel, qui impliquent un travail plus long que ce soit en termes de montage que de mise en peinture. Cette monographie, regroupant les plus célèbres bombardiers américains de la Seconde Guerre mondiale, ne fait pas exception et aura demandé pas moins de deux ans de préparation et de travail pour les talentueux maquettistes qui y ont participé. Mais le résultat est à la hauteur des efforts consentis et constitue une référence indispensable avec, à l'échelle 1/72, le B-17G, le B-24D et le B-26. Le B-25H présenté est au 1/32 et ce sommaire ne saurait être complet sans le plus impressionnant de tous, le B-29 au 1/48 !

04/2021

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Actualité et médias

Le chaudron français

Entre novembre 2013 et janvier 2015, une vingtaine de jeunes habitants de Lunel, petit bout de Camargue coincé entre Nîmes et Montpellier, partent pour la Syrie. Musulmans fraîchement convertis, juifs ou catholiques, ils ont à peine la trentaine, ils sont chômeurs, footballeurs ou ingénieur et tous fuient le bourg, où ils ont grandi, pour rejoindre des inconnus, dont ils ne parlent même pas la langue ; des chefs de guerre djihadistes. Le 27 janvier 2015, alors que sont pleurés les morts de Charlie Hebdo, une opération policière, la première contre les filières terroristes de France depuis les attentats, met un terme à cet exode macabre. Jean-Michel Décugis ne reconnaît plus Lunel, la ville où il a grandi, où il est allé à l'école. Dans ses souvenirs, son bourg ensoleillé n'était que vignes et oliviers, taureaux, football et passion de l'arène. Et voici qu'en quarante ans, la commune est devenue une des plus pauvres de France. Le chômage, la violence, l'immigration et le racisme y ont explosé. La population s'est divisée, les communautés radicalisées et face à ce naufrage, des politiciens locaux attentistes, complaisants, toujours impuissants. A Lunel, si longtemps terre de migrations et de brassage, Renaud Camus, l'écrivain vénéré des milieux identitaires, a pu concevoir sa théorie funeste du " grand remplacement " . Comment Lunel en est-elle arrivée là? Pendant des mois, les auterus ont disséqué cette commune emblématique d'un échec national. Ils ont rencontré des religieux, modérés ou extrémistes, des jeunes et des anciens, des professeurs, chefs d'entreprises, bénévoles associatifs, des élus, des policiers, magistrats, avocats et gendarmes. L'histoire qu'ils nous racontent est celle de jeunes partis mourir et tuer en Syrie. L'histoire de ceux qui, dans l'indifférence générale, les ont soutenus ou embrigadés. L'histoire d'une faillite française.

09/2017

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Histoire de France

Mémoires barbares

"Je suis né en même temps que l'aéroplane dans la plaine de la Mitidja, au sud d'Alger. J'ai passé mes premières années avec ma mère, ma grand-mère, mon oncle Jules et un vieil ouvrier agricole indigène qui s'appelait Meftah. On s'éclairait à la bougie, le pétrole et la lampe Pigeon étaient un luxe, nous allions à Boufarik dans un break à deux chevaux, les premières autos commençaient à rouler en soulevant un nuage de poussière, il y avait des fusils partout, le soir je m'endormais dans le hululement des chacals et la voix qui appelait les Arabes à la prière. J'ai appris à lire et à écrire dans Le Chasseur français. Au lycée d'Alger, je fus un cancre, on m'expédia au séminaire : notre professeur de grec sondait l'éther avec un poste à galène et notre professeur de littérature entrait en transe en lisant Lamartine. Ma vocation, je la trouvai dans l'armée. Je devins officier. Mes inspirateurs furent un merveilleux mandarin omniscient à demi loufoque, Montherlant et deux poètes alors à Tunis, Jean Amrouche et Armand Guibert. Quand la Deuxième Guerre mondiale éclata, j'étais dans l'aviation, le désastre nous chassa jusqu'à Alger et le drame de Mers el-Kébir nous rangea du café de Pétain. Antijuif et antiarabe, je fus un homme de droite jusqu'à l'arrivée des Alliés en 1942. La confusion qui régnait fut mon salut : j'allai où je devais. Mon premier livre, La Vallée heureuse, raconte comment les bombardiers lourds de la RAF écrasèrent l'Allemagne. A mon retour en France en 1945, Camus m'ouvrit les yeux sur le monde, puis je marchai seul. Après ce que je vis en Indochine, je quittai l'armée. Après ce que je vis en Algérie, je devins un subversif. Je le suis toujours".

01/1989

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Sciences historiques

En témoignage

Victoria Ocampo (1890-1979) est née dans une illustre famille argentine; écrivaine et intellectuelle, elle est une figure majeure de la vie des lettres du XXe siècle. Elle a "quarante ans quand elle fonde la revue Sur, en 1931 et, peu après, les éditions du même nom. Pendant un demi siècle, elle y publie les plus grands écrivains de la planète en les mettant à la portée de tous en Amérique du Sud, ouvrant ainsi son pays à la littérature mondiale de la plus haute qualité", (lit d'elle Silvia Baron Supervielle dans la préface du livre. De cette incessante activité, elle a porté "témoignage" durant cinquante ans sous la forme de chroniques, essais, études, comptes rendus, conférences et autres "exercices d'admiration" où sont évoqués quelques-uns des plus prestigieux acteurs du monde culturel: Anna de Noailles, José Ortega y Gasset, Aldous Huxley, Virginia Woolf, Pierre Drieu la Rochelle, Gandhi, T. E. Lawrence, Albert Camus, George Bernard Shaw, Jorge Luis Borges, André Malraux, Roger Caillois... Mais En témoignage rapporte aussi des souvenirs plus personnels sur son enfance, sa famille, sa maison, ou encore la nature qu'elle aimait tant... Les articles de ce recueil ont été choisis par Eduardo Paz Leston, l'un des plus éminents spécialistes de l'auteure. Il rend compte d'une vie, celle d'un "écrivain citoyen de la planète", comme elle aimait à se définir, une femme libre à l'intelligence aussi généreuse que lucide et critique. Victoria Ocampo fut aussi une femme engagée pour les droits des femmes: elle a fondé en 1936 avec Susana Larguia et Maria Rosa Oliver la Union de mujeres argentinas. Elle fut la première femme à entrer à l'Académie argentine des Lettres, en 1977.

03/2012

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Critique littéraire

L'énigme des premières phrases

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure". "Aujourd'hui, maman est morte". "DOUKIPUDDONKTAN, se demanda Gabriel, excédé". Voici trois premières phrases parmi les plus célèbres de livres ô combien célèbres. Elles ouvrent A la recherche du temps perdu, L'Etranger et Zazie dans le métro. Ce livre en contient quinze autres (plus deux interludes) que Laurent Nunez examine, mot après mot, signe de ponctuation après signe de ponctuation. Tout ce que l'on peut deviner d'une oeuvre, et peut-être de son auteur, n'est-il pas contenu dans "sa" première phrase, si on l'étudie bien ? Dans les mots mêmes, leur arrangement, leur harmonie, se révèlent une pensée et l'homme (ou la femme) même qui l'ont conçue. Le nouvel essai de Laurent Nunez, aussi instructif qu'ironique, aussi passionnant que savant, interroge les premières phrases des chefs-d'oeuvre de la littérature française. Et l'on verra : un homme fou d'une femme (Racine) et une femme folle d'un homme (Duras) ; un écrivain qui perd sa mère (Camus) et un poète que sa mère abandonne (Baudelaire) ; des rôles qu'on joue très mal (Gide) et d'autres qu'il est interdit de jouer (Molière) ; des nuits où l'on est ivre (Mallarmé) et des lendemains où l'on n'arrive même plus à écrire (Barthes) ; le début d'une belle histoire (Zola) et la possible fin de l'histoire du monde (Aragon) ; la solitude (Rousseau) et l'amitié salvatrice (Flaubert), un homme qui n'ose pas dire qu'il est "hormosessuel" (Queneau) et un autre qui le dit à sa façon (Proust). Bref, la vie même, cette vraie vie qui comme dit Proust est la littérature. Italo Calvino avait écrit Comment lire les classiques ?, voici le "comment (re)lire les classiques ?" des temps nouveaux.

03/2017

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Littérature étrangère

Les conspirateurs

Prokosch n’est pas un voyageur ordinaire : il sait discerner comme peu d’autres le climat intime des pays qu’il traverse, les plaies encore mal refermées, les lieux d’affrontements futurs… Ainsi, le Lisbonne des Conspirateurs est celui où il a travaillé en tant qu’attaché à la légation américaine au début de la Deuxième Guerre Mondiale alors que commençaient de se déverser au Portugal les flots d’une Europe envahie. Les Conspirateurs (1943, adapté au cinéma par Jean Negulesco en 1944) est une histoire d’espions : dénoncé par un membre de son propre réseau qui travaille pour les Nazis, Vincent Van der Lyn, révolutionnaire hollandais, est en prison. On l’aide à s’évader et il se lance aussitôt à la recherche du traître dont il ne découvrira l’identité qu’à la toute à la fin de l’histoire… Vincent, le héros « à la fois innocent et dangereux » ; Quintanilla, l’Espagnol radical à l’esprit « jonché de ruines » ; Irina, la belle Russe qui a multiplié les liaisons sans avoir jamais vraiment aimé ; Von Mohr, le nazi « mort depuis longtemps » avant d’être exécuté : l’écrivain brosse ici une série de portraits souvent hauts en couleurs sur lesquels il pose un oeil à la fois compatissant et presque clinique. Ce regard d’entomologiste et d’esthète n’empêche pas des touches impressionnistes et de magnifiques instants où le poète qu’est aussi Prokosch sonde d’un coup le réel dans des scènes extraordinaires. Présenté avec un art consommé du découpage, Les Conspirateurs est aussi un hommage à Lisbonne, que l’auteur affectionne sans doute autant que ses personnages pris dans les affres de la guerre et des passions. On retrouve dans ce roman cosmopolite toutes les qualités d’un écrivain dont Albert Camus a pu dire qu’il avait inventé le « roman géographique ».

05/2011

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Littérature étrangère

La douce indifférence du monde

Un homme – appelons-le le narrateur – donne rendez-vous à une femme prénommée Lena dans le grand cimetière de Stockholm. Cette femme est une inconnue (nous apprendrons plus tard qu'elle est comédienne et a joué Mademoiselle Julie au théâtre), mais elle rappelle intensément au narrateur la jeune femme dont il a été très amoureux il y a une vingtaine d'années. Cette dernière s'appelait Magdalena, était aussi comédienne et elle aussi avait joué Strindberg. Après leur rupture, le narrateur a écrit un livre sur les trois années qu'ils ont vécu ensemble et il veut en donner les détails à l'inconnue de Stockholm. Lena accepte de l'écouter, mais se moque des similitudes qui lui semblent forcées entre sa vie et celle de Magdalena, invoquant à chaque détail troublant une coïncidence et ne cessant de répéter qu'elle ne peut être Magdalena puisqu'elle a vingt ans de moins. Ce récit de Peter Stamm, ciselé en 37 petits chapitres et dont le titre rappelle « la tendre indifférence du monde » évoquée par Camus à la fin de L'Étranger, est d'une vertigineuse intelligence. Tout en conservant sa part épique qui n'en fait pas un livre sec, cette réflexion sur les confusions de la vie, les obsessions de l'existence, la portée de la littérature, la différence entre le vécu et le récit qui en est fait, frôle sans cesse les abîmes sans jamais tomber dans la confusion, encadré qu'il est par deux chapitres qui mettent encore ce kaléidoscope en perspective. Poursuivant la recherche sur la vérité et l'imaginaire et le jeu avec la réalité initiée dans L'un l'autre, Peter Stamm nous donne un livre diablement virtuose.

08/2018

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Musique, danse

Frictions. Ce que la littérature a fait à la musique et ce que la musique en a fait

Quel est le rapport entre Adamo, Momus, Bauhaus, A Certain Ratio, Current 93 et le rappeur La Canaille ? Ce sont tous des musiciens mais ce sont aussi tous des admirateurs des Chants de Maldoror ! A travers une dizaine d'écrivains abondamment cités dans la musique depuis les années 1970, cet essai en 9 chapitres plonge dans l'imaginaire littéraire des musiciens et Yann Courtiau traque ainsi les références musicales à Albert Camus, Sylvia Plath, Oscar Wilde, Aldous Huxley, Lautréamont, Jean Genet, Franz Kafka, Sebald et divers écrivains russes. Loin d'être un recueil exhaustif de tous les groupes qui ont parlé de ces écrivains, cet écrit serpente entre des groupes soigneusement choisis en étudiant l'appropriation de ces auteurs, l'effet des citations, en un mot la contagion de cette littérature sur la musique. Chaque chapitre propose ainsi une vibrante et vivante lecture de ces auteurs, hors des sentiers de l'académisme et loin d'une lecture analytique. Le cheminement d'un groupe à l'autre est bien étayé grâce aux pertinentes remarques et aux délicieuses anecdotes de Yann Courtiau. Les rencontres entre littérature et musique au XXe siècle ont fait l'objet de très peu d'études en français et jamais de cette ambition. De ces frictions est née une belle partie de l'imaginaire de notre époque. " Don Quichotte cherchait dans les fictions qu'il avait lues une sorte de modèle de ce qu'il voulait vivre - c'est bien ce que j'ai fait avec la musique, et ce que je fais encore avec la lecture littéraire, qui m'a permis, livre après livre, année après année, de construire ma propre éthique personnelle. Et comme ma bibliothèque est à côté de ma discothèque, il ne m'a pas fallu très longtemps pour percevoir les liens, déceler les traces, ces frictions qui existent entre littérature et musique. "

04/2019