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Derrida

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Philosophie

Heidegger et la question. De l'esprit, Différence sexuelle, différence ontologique (Geschlecht I), La main de Heidegger (Geschlecht II)

" Je parlerai du revenant, de la flamme et des cendres." Du nazisme encore, et de celui de Heidegger, il est ici question: parce que là, peut-être, est la question. La " liberté de l'esprit " contre l'inhumanité des mots en -isme (nazisme, fascisme, totalitarisme, matérialisme, etc.): prétention d'alors, prétention encore quand il en va du destin de l'Europe. Heidegger, en 1933, délaisse les guillemets dont il entourait auparavant le mot "esprit ". Dans le concert des grands "esprits" européens (Valéry, Husserl), Heidegger chante l'esprit et le feu. Ce retour de flamme, passé étrangement inaperçu, anime l'échange avec la tradition philosophique, morale et religieuse. Peut-on, doit-on l'interrompre? II en va élu Bien et du Mal. Ces questions rencontrent les inflexions de la démarche de Heidegger: la question de la question, finalement gagée sur l'acquiescement qui la précède, découvre le Oui qui l'engage. Et la question devient : à quoi, à qui dit-on oui? A De l'esprit, Heidegger et la question (1987), nous avons jugé opportun d'associer ici deux autres textes, légèrement antérieurs mais étroitement apparentés : Différence sexuelle, différence ontologique (Geschlecht I, 1983), La Main de Heiddeger (Geschlecht Il, 1985).

10/2010

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Philosophie

La vie la mort. Séminaire (1975-1976)

La vie la mort est l'un des séminaires les plus féconds de Jacques Derrida. En jeu : penser la vie et la mort en vertu d'une logique qui ne poserait pas la mort comme l'opposé de la vie. La pureté de la vie n'est-elle pas, par essence, contaminée par la possibilité même de la mort puisque seul un vivant peut mourir ? interroge d'emblée le philosophe. En renversant la perspective classique, Derrida entreprend d'enseigner à ses étudiants que c'est la mort, au contraire, qui rend la vie possible. En quatorze séances érudites et palpitantes délivrées au cours de l'année 1975-1976, Derrida déconstruit l'opposition traditionnelle entre la vie et la mort à travers des lectures multiples et délibérément pluridisciplinaires, élaborant sa pensée aussi bien au contact de la philosophie (Hegel, Nietzsche, Heidegger) et de l'épistémologie des sciences (Georges Canguilhem), que dans la confrontation à la génétique contemporaine (François Jacob) et à la psychanalyse (catégories freudiennes de pulsions de vie et de mort).

04/2019

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Autres

Hospitalité. Tome 1, Séminaire (1995-1996)

Qu'appelle-t-on un étranger ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une visitation ? Comment la notion de l'étranger s'inscrit-elle dans la langue ? Quelle est son histoire européenne, et d'abord grecque ou latine ? Comment se distribue-t-elle dans les espaces de la parenté, de l'ethnie, de la Cité, de l'Etat, de la nation ? Comment analyser aujourd'hui, notamment en France et en Europe, la pertinence et les enjeux de l'opposition ami/ennemi ? Compte tenu de mutations technologiques (par exemple dans la structure et la vitesse de la communication), qu'en est-il des frontières, de la citoyenneté, des droits dits du sol ou du sang, des populations déplacées ou déportées, de l'immigration, de l'exil ou de l'asile, de l'intégration ou de l'assimilation (républicaine ou démocratique), de la xénophobie ou du racisme ? Ces questions sont travaillées par Jacques Derrida à travers des lectures croisées de grands textes classiques (de la Bible, de Sophocle ou de Platon - et surtout du fameux article de Kant sur le droit cosmopolitique à l'hospitalité universelle dans Vers la paix perpétuelle) et modernes (de Heidegger, de Benveniste sur l'ipséité ou sur le rapport hospes/hostis, d'Arendt sur le déclin de l'Etat-nation, de Roberte ce soir de Klossowski), mais aussi à propos de débats en cours au sujet de l'immigration ou du droit d'asile en France et en Europe. La réflexion préliminaire de Derrida dans cette première année de son séminaire " Hospitalité " est structurée par la distinction rigoureuse, quoique sans opposition, entre deux logiques hétérogènes qui risquent toujours de se pervertir l'une l'autre : celle d'une hospitalité stricte et conventionnelle (toujours finie, conditionnelle et subordonnée à la maîtrise du chez soi ou de l'ipséité) et l'idée d'une hospitalité inconditionnellement ouverte à l'arrivant. Séminaire établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.

11/2021

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Philosophie

Marges de la philosophie

"Ample jusqu'à se croire interminable, un discours qui s'est appelé philosophie - le seul sans doute qui n'ait jamais entendu recevoir son nom que de lui-même et n'ait cessé de s'en murmurer de tout près l'initiale - a toujours, y compris la sienne, voulu dire la limite. Dans la familiarité des langues dites (instituées) par lui naturelles, celles qui lui furent élémentaires, ce discours a toujours tenu à s'assurer la maîtrise de la limite (peras, limes, Grenze). Il l'a reconnue, conçue, posée, déclinée selon tous les modes possibles ; et dès lors du même coup, pour en mieux disposer, transgressée. Il fallait que sa propre limite ne lui restât pas étrangère. Il s'en est donc approprié le concept, il a cru dominer la marge de son volume et penser son autre...", J. D. Introduits par les descriptions d'un Tympan, inédits ou repris dans une nouvelle version, dix textes s'enchaînent ici pour élaborer ou déplacer ces questions, en interrogeant tour à tour Saussure et Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Husserl et Heidegger, Valéry, Austin ou Benveniste, etc. Selon une certaine désorientation active et méthodique, ils déploient aussi la recherche engagée dans La voix et le phénomène, L'écriture et la différence, De la grammatologie, La dissémination. Ils réaffirment, contre les facilités et régressions de l'idéologie dominante, la nécessité d'une déconstruction rigoureuse et générative.

11/1972

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Derrida

Penser, c est dire non

Durant l'année scolaire 1960-1961, Jacques Derrida, alors assistant en philosophie générale et logique à La Sorbonne, entreprend une lecture de la phrase d'Alain, "Penser, c'est dire non". Ce cours magistral en quatre séances donne déjà à lire les marques d'une écriture déconstructrice à venir. Il s'inscrit aussi dans une pensée du "oui non", de ce qu'est fondamentalement la pensée, et de ce qu'elle dit quand elle dit oui, non. Des questions qui servent de points d'appui pédagogiques récurrents à Derrida dans les années 1960 – décennie de pensée effervescente en France. A la lecture de cette présente édition, ces questions apparaissent aussi comme ayant toujours déjà été fondamentales à la pensée derridienne. Elles gardent aujourd'hui toute leur pertinence, à une époque où il est souvent difficile de dire la différence entre pensée et croyance. Entièrement inédit et rédigé à la main par Derrida pendant la guerre d'indépendance de son pays de naissance, l'Algérie, Penser, c'est dire non est le fruit d'un défi éditorial de plusieurs années qui donne lieu aujourd'hui à la publication d'un des textes les plus anciens du corpus derridien paru à ce jour.

06/2022

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Philosophie

Séminaire la peine de mort. Tome 1, 1999-2000

Le présent volume édite la première des deux années du séminaire que Jacques Derrida consacra au sujet de la peine de mort (en 1999-2000 et 2000-2001). Présenté intégralement dans le cadre du programme "Philosophie et épistémologie" à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, à Paris, ce séminaire a aussi fait l'objet d'un enseignement aux Etats-Unis. Il précède immédiatement celui consacré à "La bête et le souverain" (2001-2003), déjà publié. Il relève de l'ensemble commencé en 1997-1998 sous le titre "Le parjure et le pardon", qui appartient lui-même à un ensemble plus long, "Questions de responsabilité", initié en 1989 et finalisé en 2003 avec la dernière année d'enseignement de Jacques Derrida. Voici le résumé qu'en donnait Jacques Derrida dans l'Annuaire de l'EHESS 1999-2000 : "La problématique engagée sous ce titre "Le parjure et le pardon" au cours des deux années passées nous a conduits à privilégier cette fois la grande question de la peine de mort. C'était nécessaire au moins dans la mesure où la peine dite capitale met en jeu, dans l'imminence d'une sanction irréversible, avec ce qui paraît tenu pour l'impardonnable, les concepts de souveraineté (de l'Etat ou du chef d'Etat - droit de vie et de mort sur le citoyen), de droit de grâce, etc. Nous avons étudié la peine de mort, de façon au moins préliminaire, aussi bien à partir de grands exemples paradigmatiques (Socrate, Jésus, Hallâj, Jeanne d'Arc) que de textes canoniques, de la Bible à Camus ou à Badinter, en passant par Beccaria, Locke, Kant, Hugo - à qui nous avons consacré de nombreuses séances -, Genet, etc., et surtout de textes juridiques d'après la Seconde Guerre mondiale. Un grand nombre de conventions internationales recommandent en effet la fin des châtiments cruels et des tortures, dont la peine de mort, sans jamais en faire obligation aux Etats dont la souveraineté devait être respectée. Nous nous sommes intéressés aux mouvements abolitionnistes, à leur logique et à leur rhétorique, et surtout aux Etats-Unis dont l'histoire récente, voire très actuelle, a requis de nombreuses analyses - notamment depuis la décision de la Cour suprême qui, en 1972, jugea inconstitutionnelle l'application de la peine de mort ("cruel and unusual punishment"), jusqu'à la reprise amplifiée et spectaculaire des exécutions depuis 1977, etc. Nous avons accordé beaucoup d'attention à l'exception des Etats-Unis. Trois concepts problématiques ont dominé notre questionnement à travers les textes et les exemples étudiés : la souveraineté, l'exception et la cruauté. Autre question conductrice : pourquoi l'abolitionnisme ou la condamnation de la peine de mort, dans son principe même, n'ont-ils (presque) jamais, à ce jour, trouvé une place proprement philosophique dans l'architectonique d'un grand discours philosophique en tant que tel ? Comment interpréter ce fait hautement signifiant ?"

10/2012

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Philosophie

La vérité en peinture

Disons que, pour m'en tenir au cadre, à la limite, j'écris ici quatre fois autour de la peinture. Quatre fois, dira-t-on autour de la peinture, donc dans les parages qu'on s'autorise, c'est toute l'histoire, à contenir comme les entours ou les abords de l'œuvre : cadre, passe-partout, titre, signature, musée, archive, discours, marché, bref partout où on légifère en marquant la limite, celle de la couleur même. Du droit à la peinture, voilà le titre ambitieux auquel j'aurais voulu accorder ce livre, son trajet autant que son objet, leur trait commun, qui n'est autre, ni un ni indivible, que le trait lui-même. JD.

10/2010

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Philosophie

Le parjure et le pardon. Volume 2, Séminaire (1998-1999)

Jacques Derrida poursuit dans le second volume de son séminaire sa réflexion sur l'inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l'excuse, l'amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède les modalités du " comprendre ", de la mémoire et de l'oubli, d'un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une " violente tempête ", l'histoire, le droit et le politique. Inconditionnel, le pardon fait l'épreuve de l'impossible : c'est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l'écart de tout échange et de toute transaction. Se déplaçant du contexte européen d'après-guerre à l'Afrique du Sud et aux Etats-Unis, la dimension politique du pardon prend, au cours de cette seconde année du séminaire, un relief particulier alors que Jacques Derrida analyse la théâtralité des scènes de repentance en faisant comparaître successivement Hegel, Nelson Mandela, Desmond Tutu et Bill Clinton - sans oublier la portée singulière de la parole des femmes. La trajectoire esquissée en 1998-1999 passe ainsi par la lecture de La Cité de Dieu de saint Augustin, des textes de Hegel sur le pardon, de certaines Lectures talmudiques de Levinas, de différents écrits de Mandela et de Tutu au sujet de la Commission Vérité et Réconciliation, notamment, ainsi que par l'analyse de scènes d'actualité - d'aveu ou de repentir - telles qu'elles se sont multipliées dans l'espace public, en France, en Afrique du Sud, au Chili et aux Etats-Unis, en particulier sous la présidence de Bill Clinton au sujet de l'esclavage, de la politique américaine en Amérique latine, ou encore du " Monicagate ". Le texte de ce séminaire a été établi par Ginette Michaud, Nicholas Cotton et Rodrigo Therezo.

11/2020

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Philosophie

De la grammatologie

Ce livre est donc voué à la bizarrerie. Mais c'est qu'à accorder tout son soin à l'écriture, il la soumet à une réévaluation radicale. Et les voies sont nécessairement extravagantes lorsqu'il importe d'excéder, pour en penser la possibilité, ce qui se donne pour la logique elle-même : celle qui doit déterminer les rapports de la parole et de l'écriture en se rassurant dans l'évidence du sens commun, dans les catégories de " représentation " ou d' " image ", dans l'opposition du dedans et du dehors, du plus et du moins, de l'essence et de l'apparence, de l'originaire et du dérivé. Analysant les investissements dont notre culture a chargé le signe écrit, Jacques Derrida en démontre aussi les effets les plus actuels et parfois les plus inaperçus. Cela n'est possible que par un déplacement systématique des concepts : on ne saurait en effet répondre à la question " qu'est-ce que l'écriture ? " par un appel de style " phénoménologique " à quelque expérience sauvage, immédiate, spontanée. L'interprétation occidentale de l'écriture commande tous les champs de l'expérience, de la pratique et du savoir, et jusqu'à la forme ultime de la question (" qu'est-ce que ? ") qu'on croit pouvoir libérer de cette prise. L'histoire de cette interprétation n'est pas celle d'un préjugé déterminé, d'une erreur localisée, d'une limite accidentelle. Elle forme une structure finie mais nécessaire dans le mouvement qui se trouve ici reconnu sous le nom de différence.

04/1997

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Derrida

Eperons. Les styles de Nietzsche

"La question du style, c'est toujours l'examen, le pesant d'un objet pointu. Parfois seulement d'une plume. Mais aussi bien d'un stylet, voire d'un poignard". Dans cet ouvrage issu d'une conférence prononcée en juillet 1972 lors d'un colloque à Cerisy sur le thème "Nietzsche aujourd'hui ? ", Derrida cherche à saisir le style du philosophe, qu'il rapproche d'un éperon. En décryptant ce style, tranchant et menaçant, que Nietzsche le premier qualifie d'"éperonnant", Derrida analyse les provocations nietzschéennes et relance l'interprétation philosophique autour de cet auteur et de sa langue, dans un essai illustré tout en finesse par François Loubrieu.

04/2023

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Derrida

Donner le temps. Tome 2

" Donner, est-ce possible ? ". C'est la question que pose Jacques Derrida dans Donner le temps. 1. La fausse monnaie (1991). Un don ne peut jamais s'annoncer comme tel. Dès lors qu'il engage dans le cercle de l'échange économique et de la dette, le don semble s'annuler dans l'équivalence symbolique qui l'aura toujours réduit à l'objet d'un calcul, d'une ruse qui prétend donner généreusement mais non sans attendre quelque récompense en retour. Un don, s'il y en a, ne peut jamais se faire présent, c'est-à-dire qu'il ne peut jamais se présenter ni pour le donataire ni pour le donateur. Pour donner - si une telle chose est possible - il faudrait, peut-être, renoncer au présent. Indiqué comme un premier tome, Donner le temps en promettait clairement un second à venir. Le présent volume fournit les éléments de cette pièce manquante en donnant à lire les neuf dernières séances du séminaire donné par Jacques Derrida à l'Ecole normale supérieure en 1978-1979 sous le titre "Donner - le temps". Après être passé par des lectures de Baudelaire, Mauss, Benveniste, Lévi-Strauss et Lacan, Jacques Derrida tourne son attention vers la présence subtile mais décisive du don chez Heidegger, lisant des textes qui sont parmi les plus riches et les plus énigmatiques de son corpus, dont L'Origine de l'oeuvre d'art, La Chose, Etre et Temps et, surtout, Temps et Etre. Suivant la trace de l'expression allemande "es gibt" ("il y a", plus littéralement "ça donne") dans la pensée heideggérienne, Derrida donne à penser quelque "chose" qui n'est pas (une chose) mais qu'il y a, ainsi qu'un donner encore plus originaire que le temps et l'être.

04/2021

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Derrida

Hospitalité. Tome 2, Séminaire (1996-1997)

Jacques Derrida poursuivit pendant plusieurs années un cycle de recherches sur les enjeux actuels (philosophique, éthique, juridique ou politique) du concept de responsabilité. Après avoir privilégié, à titre de fil conducteur, les thèmes du secret et du témoignage, il a élaboré une problématique de l'étranger. Qu'appelle-t-on "un étranger" ? Comment l'accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu'est-ce qu'une invitation, une visite, une "visitation" ? Ces questions et d'autres semblables ont conduit Jacques Derrida dans cette deuxième année de son séminaire sur l'hospitalité à cheminer assez longuement dans une problématique judaïque de l'hospitalité, se laissant alors guider par des textes bibliques, parfois interprétés par Emmanuel Levinas, puis dans une problématique arabomusulmane sur le seuil de laquelle il étudie l'oeuvre de Louis Massignon et son discours sur la tradition de l'hospitalité abrahamique. La lecture de ces deux grands corpus se rassemble à un moment donné autour du concept et du mot de "substitution" . La "substitution" occupe au centre de ces deux pensées une place décisive et énigmatique, justement quant à l'accueil et à l'hospitalité. Jacques Derrida en étudie à la fois les filiations et la "logique" . Le texte de ce séminaire a été établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.

11/2022

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Notions

L'étrangeté du texte. Essais sur Nietzsche, Freud, Blanchot et Derrida

On a peine à imaginer la secousse qu'a dû provoquer la parution de ce premier livre de Claude Lévesque, en 1976, dans le milieu philosophique et littéraire au Québec, car toucher à l'écriture et à la lecture, c'est ébranler tout ce qui sert de socle à notre culture. Titre inaugural des éditions VLB, réédité deux ans plus tard dans la collection "10/18", cet ouvrage où nous interpellent Nietzsche, Freud, Blanchot et Derrida — pour ne nommer que ceux-là — libère, comme dans un feu d'artifice, ce qui était en excès et en souffrance dans la conceptualité traditionnelle. En déposant un élément de rupture ou d'indécision dans tout ce qui cherche à se refermer sur soi, il veut susciter un nouveau désir, plus périlleux — une nouvelle espérance, plus souveraine. "L'étranger, c'est l'autre, celui qui vient de l'extérieur, d'un ailleurs innommable, et qui, à l'intérieur, se tient à la frontière, reste marginal, toujours déjà expulsé, du dehors comme du dedans [...]. C'est peut-être la même "a-topie", la même indétermination, qui définit l'étrangeté du texte, l'étrangeté comme textualité tournant autour de la limite, se tenant dans le troublant espace de l'entre-deux, entre les bords rassurants du langage et son débord vertigineux."

08/2021

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Derrida

De quoi demain…. Dialogue

"De quoi demain sera-t-il fait ? " s'interroge Victor Hugo. Un philosophe et une historienne tentent de répondre à cette question au long d'un dialogue serré, exigeant. La famille a-t-elle encore un avenir ? Que nous dit la souffrance des animaux que nous massacrons ? Quelles seront demain les formes nouvelles de l'antisémitisme et comment les combattre ? Que reste-t-il de l'esprit de la Révolution après l'échec du communisme ? A travers le prisme de la psychanalyse dont ils font l'éloge, Jacques Derrida et Elisabeth Roudinesco décryptent et analysent leurs héritages intellectuels communs pour mieux penser l'avenir.

04/2023

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Epistémologie

Penser l'humain et la technique. Simondon et Derrida après la métaphysique

Les pensées de Gilbert Simondon et de Jacques Derrida n'ont jamais été étudiées de manière conjointe, alors même que les deux auteurs partagent un contexte historique, un milieu théorique ainsi qu'un ensemble de problématiques communes qui animent leurs réflexions dans le champ philosophique des années 1960. Ce livre propose de remédier à ce manque en confrontant les pensées des deux auteurs autour de trois grandes questions : celle de la métaphysique et des rapports entre philosophie et sciences, celle de l'humain et des rapports entre vie et conscience, et celle de la technique et des rapports entre mémoire et archives. Autant d'interrogations qui ressurgissent aujourd'hui, face aux menaces de l'Anthropocène et du transhumanisme. L'articulation des pensées de Simondon et de Derrida constitue ainsi une ressource fondamentale pour dépasser les oppositions entre animalité et humanité, nature et culture ou nature et technique. Elle permet de repenser les rapports entre vie, technique et esprit hors des schémas dualistes, ainsi que d'appréhender les enjeux anthropologiques des mutations technologiques contemporaines.

09/2023

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Contes et nouvelles

Le pays basque. Récits et impressions de l'Euskal-Herrida

Aujourd'hui 22 novembre, tandis que je suis là seul, à ce point extrême où finit la France, assis sur ma terrasse qui regarde l'Espagne, l'âme du Pays basque pour la première fois m'apparaît. Il fait idéalement beau; sur la Bidassoa, sur les Pyrénées, sur la mer, partout règne le même calme infini. L'air immobile est tiède comme en mai, avec pourtant cette insaisissable mélancolie de l'arrière-automne, indiquant à elle seule que l'année s'en va. La mer, au loin, luit comme une bande de nacre bleue. Il y a des teintes méridionales, presque africaines, sur les montagnes, qui se découpent au ciel avec une netteté absolue, et qui sont vaporeuses cependant, noyées dans je ne sais quoi de diaphane et de doré. La Bidassoa, à mes pieds, inerte et lisse, reflète et renverse avec une précision de miroir le vieux Fontarabie d'en face, son église, son château fort, roussis par des centaines d'étés ; reflète et renverse toutes les arides montagnes avec leurs moindres plis et leurs moindres ombres, même leurs plus petites maisonnettes, çà et là éparses, blanches de chaux sur ces grands fonds roux. Alors, tout à coup, tandis que je suis là seul devant ce décor que semble endormir le morne soleil, écoutant sonner les vieilles cloches ou vibrer dans le lointain les vieilles chansons, je prends conscience de tout ce que ce pays a gardé au fond de lui-même de particulier et d'absolument distinct.

06/2007

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Notions

L'éthique de l'impossible. Une étude de la justice de Derrida et Levinas

Cet ouvrage propose une analyse comparative des concepts de justice et d'altérité éthique développés par Jacques Derrida et Emmanuel Levinas, en vue d'une discussion sur l'[im]possibilité d'éthique. L'objectif est d'analyser la possibilité de penser à une certaine absence, dans les discours sur la justice comme critère et condition de la justice elle-même. Le problème central est configuré comme suit : si la question du troisième est justice chez Levinas, et si le troisième est présent dans la relation avec les autres, est-il possible d'affirmer que le troisième est une certaine absence, au sens derridien, de présence de l'autre ? Si oui, quelles conséquences possibles peut-on signaler dans la dimension éthique ? A la suite de cela, est-il possible de dire que l'éthique est impossible puisque la justice est une certaine expérience de l'impossible ?

05/2021

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Autres philosophes

La rencontre historique entre Gadamer et Derrida (1981) et au-delà. Avoir raison (de l'herméneutique)

En avril 1981, Philippe Forget organise à l'Institut Goethe de Paris une rencontre qui donne à Hans-Georg Gadamer et Jacques Derrida l'occasion de faire connaissance. Répondre, Avoir raison est d'abord le récit détaillé, fondé sur les archives entièrement inédites conservées par l'auteur, de la préparation, du déroulement et des suites de ces échanges. Sur cette base, l'ouvrage compare ensuite la manière dont Gadamer et Derrida lisent respectivement Mörike et Baudelaire, et tous deux Celan, pour montrer que leur rencontre fut bel et bien "historique" , puisqu'elle n'engage pas moins que notre "tradition philosophique dans son ensemble" (Otto Pöggeler). Répondre, Avoir raison constitue donc une intervention profondément originale dans le champ de la philosophie contemporaine. Cet ouvrage rouvre sur de toutes nouvelles bases le problème des rapports entre herméneutique et déconstruction, et tout indique qu'il est appelé à faire référence sur cette question. Il ne manquera pas non plus de s'imposer comme un texte de premier plan dans les débats portant sur les rapports entre littérature et philosophie, sans parler de la contribution qu'il apporte à tout un pan de la philosophie contemporaine du langage.

11/2022

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Ouvrages généraux

Le mémorial de Peter Eisenman à Berlin. Lecture architecturale et philosophique selon Adorno, Derrida et Habermas

La dimension artistique du mémorial de Peter Eisenman a été peu considérée. A la croisée de l'architecture et de la sculpture, il convient d'étudier sa dimension urbaine et de relever son identité comme monument in situ. Les réflexions du philosophe Derrida sur le déconstructivisme architectural, notamment de Libeskind, sont capitales. Comme le dit Habermas, son défenseur majeur, le monument s'adresse aux descendants allemands des bourreaux. Cet ouvrage propose une lecture adornienne du mémorial qui dépend de l'art abstrait et de sa métexis aux ténèbres. Le mutisme du mémorial implique une réflexion sur les questions de l'infigurable et de l'ineffable concernant la Shoah. Si le sens de l'oeuvre semble être absent, cela peut s'expliquer par la déclaration de Ruth Klüger, selon laquelle l'extermination des Juifs par les nazis est un non-sens absolu. Le monument invite à ouvrir le champ de la mémoire et contient un avertissement : l'autodestruction de l'espèce humaine.

06/2021

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Philosophie

De quoi demain... Dialogue

" De quoi demain sera-t-il fait ? " interroge Victor Hugo. Un philosophe, une historienne répondent au long d'un dialogue serré, exigeant. Pourquoi ont-ils choisi de faire ce livre ensemble ? En raison d'une longue amitié, au nom d'une histoire commune, en vertu de la qualité d'un débat qui n'a jamais cessé entre eux depuis qu'à la fin des années soixante la jeune étudiante découvrit l'importance de ce penseur de quinze ans son aîné qui, avec d'autres, réveillait l'esprit critique de toute une génération. Si les points de vue sont différents, l'héritage intellectuel est commun. Et c'est cet héritage qu'ils s'attachent à inventorier avant de circonscrire des enjeux majeurs de notre temps : comment penser la différence dans l'universel ? La famille a-t-elle encore un avenir ? La liberté se réduira-t-elle demain pour l'homme à l'intelligibilité des contraintes qui pèsent sur lui, ou le désir et l'imprévisible auront-ils encore leur place ? Que nous dit la souffrance des animaux que nous massacrons ? La page de la révolution est-elle définitivement tournée après l'échec du communisme ? Est-il envisageable d'en finir une fois pour toutes avec la peine de mort ? Quelles seront demain les formes nouvelles de l'antisémitisme et comment les combattre ? L'échange s'achève sur un éloge de la psychanalyse, référence commune tout au long du dialogue.

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Psychologie, psychanalyse

De quoi demain...

" De quoi demain sera-t-il fait ? " interroge Victor Hugo. Un philosophe, une historienne répondent au long d'un dialogue serré, travaillé, exigeant. Pourquoi ont-ils choisi de faire ce livre ensemble ? En raison d'une longue amitié, au nom d'une histoire commune, en vertu de la qualité d'un débat qui n'a jamais cessé entre eux depuis qu'à la fin des années soixante, la jeune étudiante découvrit l'importance de ce penseur de quinze ans son aîné qui, avec d'autres, réveillait l'esprit critique de toute une génération. Si les points de vue sont différents, l'héritage intellectuel est commun. Et c'est cet héritage, précisément, que l'un et l'autre s'attachent à inventorier pour commencer, puisque c'est lui qui fournit les références intellectuelles et historiques à l'aide desquelles s'éclaire le monde. S'ensuivent sept chapitres qui circonscrivent autant d'enjeux : comment penser la différence dans l'universel ? la famille a-t-elle encore un avenir ? la liberté se réduira-t-elle demain pour l'homme à l'intelligibilité des contraintes qui pèsent sur lui, ou le désir et l'imprévisibilité auront-ils encore leur place ? que nous dit la souffrance des animaux que nous massacrons ? la page de la révolution est-elle définitivement tournée après l'échec du communisme ? est-il envisageable d'en finir une fois pour toutes avec la peine de mort ? quelles seront, demain, les formes nouvelles de l'antisémitisme, autrement dit de la haine de l'autre par excellence, et comment les combattre ? L'échange s'achève sur un éloge de la psychanalyse, référence commune tout au long de ce dialogue.

09/2001

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Philosophie

Pourquoi la guerre aujourd'hui ? Avec 1 DVD

Début 2003, un très important dispositif de guerre a pris position dans le Golfe. On soupçonne le dirigeant de l'Irak, Saddam Hussein, de disposer "d'armes de destruction massive" et de s'apprêter à en faire usage contre les Etats-Unis d'Amérique. On lui prête même, contre toute évidence, des liens étroits avec Oussama Ben Laden, le commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001 à New York et à Washington. Le 19 février 2003, alors que s'intensifient les préparatifs de la première guerre "préventive" de l'histoire - elle est alors imminente -, René Major et l'Institut des hautes études en psychanalyse reçoivent Jean Baudrillard et Jacques Derrida pour débattre de la situation. Débat intense, où chacun oppose ses analyses, autant qu'à son interlocuteur, à la situation elle-même, testant leur validité théorique : Qu'est-ce qu'un événement ? Qu'est-ce qui résiste du réel, quand le virtuel lui dispute l'hégémonie de la représentation ? Qu'y entre-t-il de l'inconscient ? De quelle autorité dispose encore le droit, même international ? Ces questions demeurent pressantes, aujourd'hui, que René Major "actualise" dans la présentation et la postface qu'il fait à cet échange exceptionnel.

04/2015

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Notions

Repenser la logique du vivant après Jacques Derrida. Plus d'une discipline : actualité de La vie la mort

Le séminaire "La vie la mort" a été donné par Jacques Derrida au cours de l'année universitaire 1975-76 à l'Ecole normale supérieure, en vue de la préparation à l'agrégation de philosophie. Il est resté inédit jusqu'en 2019. De son vivant, Derrida en avait publié plusieurs extraits. Une grande partie du séminaire restait néanmoins conservée dans les archives : il s'agissait de la presque totalité d'une lecture critique de l'interprétation de Nietzsche par Heidegger, et d'une approche frontale de l'un des textes fondateurs de la biologie moléculaire, La logique du vivant de François Jacob. Dans De la grammatologie, Derrida avait déjà établi avec clarté la relation entre sa pensée de la trace ou de l'écriture généralisée, et la question du vivant et de son historicité. Cet aspect de la pensée derridienne devait pourtant se tenir en sourdine de nombreuses années. Ce n'est que depuis la publication de La vie la mort qu'un intérêt pour ces rapports a pu s'affirmer, continuant d'alimenter des débats qui positionnent la pensée déconstructive face à des options contemporaines comme le nouveau réalisme, le nouveau matérialisme, la pensée biopolitique ou l'organologique. Ce séminaire, écrit il y a bientôt cinquante ans, fournit aujourd'hui des éléments précieux pour penser et repenser avec force le statut des sciences et le rapport entre philosophie, sciences, et l'écriture dite littéraire.

05/2024

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BD tout public

Lire la bande dessinée

Benoît Peeters, scénariste de bande dessinée (il est notamment l'auteur, avec François Schuiten, des Cités obscures) et réalisateur de cinéma, est aussi l'un des meilleurs spécialistes d'Hergé, auquel il a consacré un ouvrage de référence : Le Monde d'Hergé (Casterman, 1983), ainsi qu'une biographie : Hergé, fils de Tintin (Champs-Flammarion, 2006). Il vient de publier Derrida et Trois ans avec Derrida. Les carnets d'un biographe (Flammarion, 2010).

09/2010

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Notions

Qu'est-ce qu'être juste avec l'autre ? Le différend entre Foucault et Derrida à propos de la folie

La "querelle de la folie" a opposé Michel Foucault et Jacques Derrida. Cette "querelle" a déjà donné matière à plus d'un demi-siècle de débats. Et elle est toujours d'actualité. Pour l'auteure, il s'agit plutôt d'un différend, au sens où l'entend Jean-François Lyotard. Un différend à deux niveaux : celui de l'argument, émanant de la lecture que chaque philosophe a faite de la première méditation cartésienne, mais également, celui qui est tributaire de leur relation. Cet ouvrage apporte, avec l'intégration du niveau relationnel, une nouvelle voie qui reprend la question classique des rapports entre la vie et l'oeuvre, la "biographie" et la "bibliographie" des philosophes.

06/2021

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Philosophie

Le calcul des langues. Distyle

Texte énigmatique et entièrement inédit, Le Calcul des langues marque la première tentative de Jacques Derrida d'écrire un livre en deux colonnes. Annoncé comme "à paraître" sur la quatrième de couverture de l'Archéologie du frivole (1973) mais jamais publié du vivant de l'auteur, le tapuscrit de ce projet inachevé fut retrouvé chez Derrida après son décès. La publication posthume de ce texte fort original met au jour un véritable laboratoire typographique où, avant l'écriture de l'un de ses textes les plus célèbres, Glas (1974), Derrida ose couper la page en deux en vue de repenser la relation entre philosophie et écriture. Poursuivant une réflexion sur les sciences du langage au XVIIIe siècle entamée avec De la grammatologie (1967), Derrida propose ici une lecture en partie double de L'Art d'écrire de Condillac. Mais à la différence de Glas, dont les deux colonnes confrontent un philosophe (Hegel) à un auteur littéraire (Genet), Le Calcul des langues confronte Condillac à lui-même. Si la colonne de gauche propose une exégèse plutôt conventionnelle et méthodologique de L'Art d'écrire, celle de droite divague sans cesse, multipliant les digressions en direction de Freud et d'autres penseurs, à la recherche d'un plaisir de l'écriture qui échapperait à la philosophie. Lecture de Condillac en deux colonnes, donc, mais aussi en " deux styles " comme l'indique le sous-titre ("Distyle"), cet ouvrage tout à fait singulier dans le corpus derridien donne à lire l'une des plus belles expérimentations de l'écriture déconstructrice.

06/2020

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Ouvrages généraux

Survies. Quelques tentatives

Entre récits, réflexions et discours, ces textes consacrés à la philosophie du survivant s'appuient entre autres sur l'oeuvre d'E. Levinas, de J. Derrida, de J. -L. Nancy et de J. -F. Lyotard

12/2021

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Philosophie

La vérité à l'épreuve du pardon

Prenant pour point de départ le séminaire inédit "Le parjure et le pardon" de Jacques Derrida, cet essai propose une lecture des trois séances qu'il a données à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, à Paris, en 1998- 1999. Après avoir rappelé les principales apories du pardon élaborées par le philosophe, Ginette Michaud souligne les implications performatives de ce geste d'"offrande oblique" du point de vue du témoignage poétique auquel le pardon doit se mesurer, ainsi que l'importance des enjeux de traduction à l'endroit de l'idiome du pardon. Elle analyse en profondeur la question de la différence sexuelle et du genre dont Derrida a traité en s'attachant non seulement à la question spécifique du viol, mais également à celle du témoignage et, au-delà, à la violence extrême, la " pire violence ". Ce séminaire ouvre aussi de nouvelles perspectives sur le texte testamentaire de Jacques Derrida du 16 août 2004, où il accorde une place déterminante à la parole des femmes – de Sarah Kofman et Antjie Krog en passant par celles qui ont témoigné devant la Commission Vérité et Réconciliation jusqu'à la figure de la Justice aux yeux bandés de la cathédrale de Strasbourg – pour penser autrement la question du pardon.

01/2019

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Linguistique

L'héritage des langues. Ethique et politique du dire, de l'écrire et du traduire

Dans ce séminaire qui s'adresse à tous et ne suppose rien, Marc Crépon lit et nous fait lire Monolinguisme de l'autre un texte bref, paradoxal et terriblement actuel de Jacques Derrida. Il s'agit, tout compte fait, de "l'enjeu politique de ce temps" : comment défendre la différence linguistique, celle du français comme celle du moldave ou de l'ukrainien, sans céder au nationalisme ? Je n'ai qu'une langue, écrit Jacques Derrida, et ce n'est pas la mienne. Il faut comprendre comment et pourquoi "une langue, ça n'appartient pas" . A partir de ce constat : l'identité, telle que fantasmée et revendiquée par certains discours nationalistes, est une fiction, Marc Crépon propose une éthique et une politique du dire, de l'écrire, du traduire.

11/2022

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Psychologie, psychanalyse

Le verbier de l'Homme aux loups. Cryptonymie

Grand classique de la psychanalyse française et mondiale de l'après-guerre, Le Verbier de l'homme aux loups - publié jadis par les soins de Jacques Derrida - est peut-être la pièce maîtresse de l'oeuvre, saluée désormais comme révolutionnaire, de Nicolas Abraham (1919-1975) et de Maria Torok (1925-1998). Lors de sa parution en 1976, Jacques Derrida disait du Verbier : "Exhumé, extrait de sa crypte profonde, surchargé de signes, un texte monumental est traîné vers la lumière, exposé à une lecture dont l'audace et l'efficacité se mesurent l'une à l'autre". En effet, une réélaboration du champ psychanalytique s'est imposée depuis lors - dans la continuité d'un autre aventurier de la pensée, Sandor Ferenczi - au sein de la descendance de l'école hongroise de psychanalyse, dont on continuera, au XXIe siècle, de mesurer les richesses conceptuelles et les profondeurs humaines.

01/1999