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Histoire internationale

"Le Caïman" s'est tu pour de bon. L'histoire de Diomba Mara

Il était une fois, dans l'histoire de la République de Guinée et dans celle du "pays des 15 jours de marche" (le pays kouranko), un homme qui fut si puissant que les "maîtres de la parole" le surnommèrent "le Caïman", ce qui pourrait être traduit par "le redoutable". Il est de ces hommes dont on dit "Je ne l'ai pas vu de mes yeux ; mais, néanmoins, j'ai entendu parler de lui." Cet homme, pourtant illettré, s'est forgé une respectabilité, une renommée, en dominant, à sa façon, son temps - un temps étalé sur cinquante-neuf ans, entre la période coloniale (1934-1958) et celle de l'indépendance du pays (1958-1993). Né vers 1914 à Douya, Diomba Mara se mit, volontairement, au service de l'armée coloniale française, devenant ainsi un tirailleur sénégalais. Puis, il devint garde de cercle, et enfin garde républicain à l'indépendance nationale. Retraité, il vivra encore pendant vingt-quatre années, dans sa région, Kissidougou (ou "terre du Salut"). Fort sérieux dans l'exécution des ordres reçus, défenseur chevronné de la discipline comme clé de tout succès, il fut fort apprécié de ses chefs hiérarchiques, y compris les colons blancs. Il était aussi détenteur de pouvoirs "mystiques" qui ont fait de lui, de son temps, un des hommes, les plus sollicités par ses compatriotes. En effet, il guérissait certaines "maladies africaines", conjurait les mauvais sorts, prédisait l'avenir, etc. Ce livre lève le voile sur les deux vies, militaire et civile, de cet homme ("le Caïman"), dont la mort fut ressentie comme une perte douloureuse et irréparable. Pour sa communauté. Pour ses nombreux "protégés". Pour la République de Guinée.

01/2016

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Histoire internationale

Afrique du sud. Mémoire, héritages et ruptures

En 1918, à la fin de la Première Guerre mondiale à laquelle participa l'Afrique du Sud, naissait dans ce pays Nelson Mandela, icône internationale qui symbolise le combat pour la liberté des Noirs sud-africains. Sa lutte, longue et douloureuse, aboutit à cette grande rupture dans l'histoire sud-africaine du XXe siècle que constituent la fin de l'apartheid en 1990, la transition démocratique qui s'ensuivit et l'espoir de voir émerger une nation multiculturelle prospère puisant sa force dans la diversité raciale, ethnique et linguistique de sa population. En 2018, l'heure est donc au devoir de mémoire mais aussi au bilan de l'héritage laissé par Mandela. Si le discours officiel actuel met l'accent sur les progrès accomplis "d'un Etat au service de quelques-uns" à "un Etat engagé au service de tous, Noirs et Blancs", aujourd'hui plus que jamais, les fantômes du passé semblent hanter la "nouvelle" Afrique du Sud. Malaise sociétal, manifestations étudiantes contre la permanence des discriminations raciales sur les campus, montée en puissance de partis d'opposition - qui, comme les Combattants pour la liberté économique de Julius Malema, remettent en question l'idéal même d'une "nation arc-en-ciel" -, batailles mémorielles autour des grandes figures de l'apartheid ; nombreux sont les signes de tensions qui perdurent et d'un passé qui ne passe pas. Le présent ouvrage explore tour à tour la question de la commémoration, de ses ambiguïtés et ambivalences, de la mise en images et en mots du passé, et du rôle de l'éducation pour tenter - sans vraiment y parvenir - de compenser et de dépasser les injustices, héritage de l'apartheid.

08/2018

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Sciences historiques

Dévoiler l'ailleurs. Correspondances, carnets et journaux intimes de voyages

L'existence ne peut-elle pas être vue comme un voyage, dont le carnet se remplit peu à peu d'histoires vécues ? Les initiateurs de ce livre ont voulu, à travers des approches monographiques très variées, susciter une réflexion sur la manière dont on voyage, du xvIIIe siècle à nos jours, et dont on rend compte de cette expérience dans des écrits personnels qui ne sont pas destinés à la publication. Quels liens se tissent entre les personnes qui partent et leur pays natal ? En quoi l'âge, le genre, l'origine sociale, le métier, les conventions influent-ils sur le récit ? Quelle est la part des lacunes, des blancs et des silences dans ces correspondances et ces carnets de route ? De quelle perception de l'espace et des autres témoignent ces savants, ces artistes, ces explorateurs et ces touristes "ordinaires" ? Le journal de voyage est-il un miroir de soi autant qu'une documentation sur les contrées visitées ? Chaque voyageur, chaque voyageuse agit comme un révélateur des interrogations et des changements que vit son époque. Du tourisme d'élite au tourisme industriel, d'une mission scientifique dans l'Afrique coloniale aux pérégrinations de jeunes bourgeois en quête de plaisirs balnéaires sur la Côte d'Azur, à pied ou en voiture, en mer ou en haute montagne, de la Suisse aux confins du monde, le voyage a sa part d'aventures et de jouissances, de méditations sur la destinée parfois. Tous les témoignages étudiés ici démontrent, par le texte comme par l'image, que le voyage participe d'une expérience à la fois personnelle et collective.

03/2020

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Histoire internationale

Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des Etats-Unis sont devenus patriotes (1917-1947)

A la veille de la Première Guerre mondiale, les Amérindiens qui vivent sur le territoire américain sont des peuples colonisés à la citoyenneté incomplète. Lors de l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1917, un grand nombre d'entre eux un contingent de 12 000 soldats s'engageront pour combattre en Europe. Thomas Grillot, en focalisant son attention sur les vétérans issus des tribus des Plaines, révèle comment le conflit mondial a transformé la vie politique, sociale et culturelle des réserves indiennes. Les anciens combattants tirent de leur participation à la guerre un grand prestige aux yeux des Blancs, mais aussi et surtout aux yeux des Indiens eux-mêmes. Cela leur permet de jouer un rôle politique crucial dans les décennies qui suivent. A travers les archives militaires, les organisations de vétérans, les monuments aux morts, les cérémonies patriotiques, les funérailles ou les powwows, la mémoire de guerre dessine un demi-siècle d'histoire oublié, où se réinvente le rapport des Indiens à la société américaine. Refusant une vision progressiste de l'histoire des Indiens allant de la colonisation à l'émancipation, Thomas Grillot souligne toute la complexité du rattachement des autochtones à la nation américaine. Les débats sur le patriotisme traduisent des luttes idéologiques très vives, d'une génération à l'autre, sur la place des Amérindiens aux Etats-Unis, sur le respect ou non des cultures tribales et, en définitive, sur l'assimilation, en dehors de toute tutelle coloniale. Car Après la Grande Guerre pose aussi une question centrale : pourquoi et comment des peuples colonisés répondent-ils à l'injonction de défendre l'Etat colonial ?

05/2014

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Littérature française

Bref essai de thérapie économique de groupe

Collection Plain-Idées : qu'il s'agisse de chroniques, fictions ou essais, des textes dévoilant la pensée d'humanistes, philosophes, scientifiques, femmes et hommes de terrain... Comme le dit Denis Consigny : "Ne vous demandez pas ce que la crise fait contre vous ; demandez-vous ce que vous pouvez faire contre la crise". L'Argent c'est important, c'est même devenu la seule religion consensuelle à l'échelle de la planète, mais c'est de plus en plus, dans nos sociétés développées et mondialisées, n'importe quoi. Cet argent est aujourd'hui l'objet et l'otage d'un système financier dominé par des ordinateurs programmés pour en fabriquer le maximum, sans prise en compte de la moindre exigence sociétale, éthique ou environnementale. Il est urgent et vital que l'humain reprenne la main sur ce système à la dérive qui broie les individus et menace d'anéantir les bases même de notre organisation économique et sociale. Ce livre raconte comment nous nous sommes encrisés et explique que, si la finance n'est pas notre ennemie, elle n'en est pas moins tombée aux mains de délinquants en cols blancs - ou gris. Le temps est venu d'abolir les privilèges que les milieux financiers se sont arrogés à notre insu et au gré (à gré) des marchés opaques dans lesquels ils opèrent. Chacune et chacun d'entre nous peut, par ses choix et par ses agissements, non seulement limiter la casse à court terme mais aussi réduire les risques systémiques à plus long terme. Ensemble et grâce à la thérapie économique de groupe que nous suggère cet essai, EXCRISONS-NOUS !!!

09/2014

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Fantasy

La Brigade du surnaturel Tome 2 : Le Jardin des Hespérides

Claire et Keziah sont de retour ! Mais si le duo fête ses retrouvailles, ce n'est pas entre des draps blancs, mais au beau milieu d'un bain de sang... Les sept plaies de l'Enfer se déchaînent sur le monde depuis que la clé du Jardin des Hespérides a disparu et que l'équilibre est rompu. Car, alors que se pressent sur la Terre et le Ciel grenouilles et pluies de sang, Satan vient de jouer un magistral coup de poker : en direct, il fait le plus gros des coming-out jamais télévisés, celui de l'existence des Surnaturels ! Désormais, l'Humanité découvre qu'elle n'est pas seule, et que la fin des temps est une course contre la montre que seul un duo de choc peut éviter en retrouvant une petite clé volée... Mais par qui ? Et surtout, pourquoi ? Claire et Keziah, réunis pour l'occasion au sein de la toute nouvelle "Programme Interespèces" , sont les deux limiers chargés de faire le ménage et de ramener l'ordre et la clé... A moins que leur duo passionnel et électrique ne crée plus de chaos que l'Enfer lui-même n'aurait engendré... ! Une fin du monde programmée, une quête désespérée, un méchant vicieux, un duo de choc et une enquête qui remonte le temps aussi vite que se déchaînent les passions, voilà le cocktail explosif que propulse avec malice Floriane Impala dans ce nouvel opus. Croisez American Gods et l'Apocalypse, passez tout ça à la bombe fluo de la romance et de l'urban fantasy, et vous obtenez le tome 2 de La Brigade du Surnaturel ! Passionné, vilain, haletant !

06/2023

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Soins infirmiers

Infirmière et infirmier militaires. Concours entrée en EPPA. Ecole du personnel paramédical des armées, catégorie B. Tout-en-un, Edition 2024-2025

Afin de réussir toutes les épreuves du concours d'infirmière/infirmier militaire (EPPA) : Rédaction et réponses à des questions dans le domaine sanitaire et social : destiné à éprouver les qualités rédactionnelles des candidats, leur aptitude au questionnement, à l'analyse, à l'argumentation et leur capacité à se projeter dans leur futur environnement professionnel Mathématiques : exercices sur des notions de base (quatre opérations, décimales, fractions, pourcentages, grandeurs et mesures [longueur, masse, durée], les conversions) et résolution d'un problème en plusieurs étapes. Epreuves sportives : course à pied ; parcours de coordination motrice ; évaluation de la force des bras : s'assurer d'un niveau minimum en sport des candidats pour intégrer l'institution militaire ; vérifier la capacité et la volonté du candidat à se préparer physiquement ; lui faire prendre conscience que la pratique du sport fait partie intégrante du métier de militaire. Entretien avec le jury, relatif à un thème sanitaire et social : destiné à apprécier leur aptitude à suivre la formation, leurs motivations, leur aptitude à servir en qualité d'infirmier militaire et leur projet professionnel au sein de l'institution. Ce livre propose une préparation complète grâce à : des informations sur le concours, le métier dont l'environnement professionnel et les missions ; des témoignages ; une auto-évaluation ; des plannings de révisions ; une méthode avec les bons réflexes à adopter ; tout le cours synthétique pour faciliter la mémorisation ; des sujets blancs et des annales corrigées dont de 2022 dans la perspective et avec les exigences du concours ; des simulations d'entretien avec des questions possibles commentées du jour J à l'oral. + OFFERT : sujets corrigés sessions précédentes

09/2023

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Littérature française

Florbelle

Florbelle est un autoportrait que Cauda a écrit dans les blancs du roman de Sade dont nous n'avons que les notes puisque le fils irrévérencieux, à la mort de son père, a brûlé l'ouvrage. Cauda, le peintre, a son atelier bâti sur une ancienne propriété de la famille Sade, revendue quand Donatien était enfant ! Pour le dire autrement : Florbelle lui était destiné. Restait à en noircir les pages. Ce que Cauda a fait à double titre en dessinant une quinzaine d'encres qui illustrent son autoportrait en miroir du marquis ! Comme un fait exprès, il a écrit et dessiné Florbelle lors du confinement, ajoutant ainsi de l'enfermement à l'enfermement, faisant de son atelier un château (de Shilling) coupé du monde, protégé des regards autres, centré au milieu d'autour sur lui-même face à Sade. La quête dure 19 journées auxquelles s'adjoint un épilogue. En 2011 une exposition prit comme titre Florbelle (after Sade)â ; on y précisait : "L'oeuvre manquante devient prescriptionâ! " Pour parler comme Godard, dans prescrire il y a écrire. Et pour écrire Sade il y fallait Cauda. "Entré au château de Silling à l'âge de 17 ans, je n'en suis jamais sorti". C'est ainsi qu'il ouvre ses journées, par un enfermement, un lieu coupé du monde propice à toutes les transgressions. Une invitation au voyage intérieur où le corps tient lieu de donjon. Un corps qui figure, dans ce face à face Sade/Cauda, trait après trait, un habit de lumière envisagé comme un abîme de lumière. Autrement dit un autoportrait.

10/2023

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Sciences politiques

Porte-à-porte. Reconquérir la démocratie sur le terrain

Cinq millions. C'est le nombre de portes frappées par les volontaires de François Hollande de janvier à mai 2012. C'est aussi la plus grande campagne de terrain jamais organisée en Europe. À l'origine de ce projet, un trio d'amis, Guillaume, Arthur et Vincent, passés par les universités de Harvard et du MIT et qui observent, fascinés, la campagne et la victoire de Barack Obama en 2008. Ils se lancent alors dans un long apprentissage, auprès d'universitaires et de stratèges, mais surtout sur le terrain, des petites villes du New Hampshire jusqu'aux quartiers populaires de Seine Saint-Denis.   Convaincus que le Parti socialiste doit s'inspirer des pratiques américaines s'il veut gagner les prochaines élections et renouer contact avec les Français éloignés de la politique, les trois auteurs organisent une mini-campagne « à la Obama » lors des élections régionales de 2010 en Île-de-France. L'expérience montre qu'en France également, la méthode américaine est efficace. En 2012, ils sont aux commandes de la campagne de porte-à-porte de François Hollande, à la tête d'une équipe de cent cinquante formateurs et correspondants régionaux.   Ce qu'ils ont appris apporte un éclairage nouveau sur les dysfonctionnements de notre démocratie. Pourquoi les Français arabes, noirs et asiatiques votent-ils moins que les blancs ? Qui sont les trois millions de Français non-inscrits - deux fois l'écart de voix entre Sarkozy et Hollande au second tour de l'élection présidentielle ? Ce livre explique comment les partis peuvent gagner les élections en remobilisant les abstentionnistes. C'est aussi l'histoire de leur apprentissage, de leurs surprises et de l'expérience acquise en quatre ans.

04/2013

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Comédie romantique et humorist

Attention Spoiler

Et si vous viviez une histoire d'amour... avec votre idole ? Acteur d'une série à succès, Marcus n'est pas une star comme les autres. Sous son image de playboy, il a plus d'un secret à cacher. Il se moque des ratés scénaristiques de la série dans laquelle il joue à travers des fanfics qu'il publie sous pseudonyme. Si quelqu'un découvrait son identité, c'en serait fini de sa carrière à Hollywood. Amatrice de fanfic et de cosplay, April est bien décidée à assumer ses rondeurs. Quand elle publie en ligne une photo d'elle costumée, sa beauté XXL lui vaut une pluie de commentaires haineux. Marcus joue les chevaliers blancs et l'invite à dîner, sans savoir qu'il a affaire à la jeune femme avec laquelle il échange des messages sur le forum depuis bien longtemps. Leur rencontre fait des étincelles, et la réalité dépasse la fanfiction... " Apprêtez-vous à tomber amoureux de cette histoire d'amour qui ne manque ni d'humour ni d'esprit. " Publishers Weekly " Le chemin vers l'acceptation de soi n'est jamais facile, mais Olivia Dade le rend aussi doux et sublime que l'amour qui naît entre Marcus et April... Cet hommage romantique au monde de la fanfiction est un régal ! " Kirkus " Olivia Dade nous entraîne dans les coulisses de la fanfic avec une bonne dose de dérision et d'émotion. Même ceux qui sont étrangers à cet univers tomberont sous le charme de ce délicieux roman " Booklist " Personne ne résiste au charme de cette comédie romantique où il est question d'amour, de secrets et de célébrité. " CNN

08/2021

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Science-fiction

Sauve qui peut

"Michel Landier ouvrit un oeil et vit tout de suite Angélique qui se réveillait en même temps que lui. Mais curieusement, ils n'étaient pas dans leur chambre de Marolles-en-Brie. Etaient-ils dans une chambre d'hôtel ? Possible car il portait un pyjama tandis qu'à la maison, il préférait dormir tout nu. La pièce était petite, très dépouillée, des murs blancs, une moquette noire, deux petites tables de nuit au chevet du lit, une couette blanche, une télévision fixée au mur et une petite fenêtre. Angélique avait dû le tenir par la main toute la nuit. Elle était radieuse, elle lui souriait et ils s'embrassèrent tendrement sur la bouche comme ils en avaient l'habitude... autrefois... Etaient-ils en vacances ? Michel sortit du lit en premier, se dirigea tout de suite vers la fenêtre et releva le rideau. Viens voir, c'est incroyable ! Angélique accourut. Ils virent l'astéroïde brillant comme un diamant. Ils le virent soudain s'enflammer. Une lueur de plus en plus intense, insupportable, aveuglante. Mais en bas, ils voyaient la Terre, grosse comme un ballon captif, comme celui de Disneyland. Ils voyaient bien les deux Amériques et cet astéroïde qui s'en rapprochait de plus en plus. Puis ils virent le gigantesque embrasement... Michel serra son épouse dans ses bras, elle appuya sa tête contre la sienne. Des larmes coulaient sur ses joues. Ils virent nettement les gerbes de feu projetées en l'air puis, au bout de quelques minutes, la planète disparut derrière un écran de nuages brunâtres... C'était fini. La Terre venait d'être percutée".

10/2021

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Biographies

Blaise Cendrars. Philosophe postmoderne

On ne range pas Blaise Cendrars parmi les penseurs. Il n'a pas la gueule de l'emploi. On ne voit guère de philosophie dans ses sautes d'humeur. Il ne bricole pas de montagnes russes pour la dialectique ni ne débite de susurrants traités de morale. Ses lecteurs s'installent comme au spectacle. Ah ! les petits blancs, les cigarettes, des bagarres dans des bouges. Le boucanier fait le coup de poing, jongle avec l'eustache. Il chavire dans le roulis des ports, soutient Modigliani, soûl, dans les escaliers de Montmartre. Il raconte des histoires de montreur d'ours. Mais, en termes lacaniens, Cendrars... "ça n'est pas ça ... A Marseille, au Nain jaune, il détaille la patronne, mais sur le seuil du bar il scrute les étoiles. Il se tient près de Lucrèce. Il a des émois d'augure pour contempler la voûte céleste. Maintenant que la biographie de l'affabulateur est établie, que des sherpas universitaires ont sondé les strates refoulées de l'oeuvre, il est possible de présenter une synthèse de la création cendrarsienne. Blaise Cendrars, philosophe postmoderne révélera à des lecteurs, trop braqués sur les extravagances du casseur d'assiettes, et contrairement au décousu des apparences, une pensée philosophique d'une extrême cohérence. L'auteur décrit l'immersion de l'homme dans son environnement. Sa vision du monde préfigure les gouffres mis à jour par la science moderne. Ses analyses prémonitoires proclament le néant des grands récits, la ruine des idéologies, annoncent le postmodernisme. Salvatrice, son écriture relève déjà de l'intertextualité, et ses reportages du journalisme gonzo. Immergez-vous dans ce fleuve textuel dont tant d'éblouissantes pages restent ignorées !

10/2023

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Bridge

Squeezes exquis. La manoeuvre reine du bridge dans tous ses états. Tome 2

Le squeeze est la manoeuvre reine du bridge. A la fois la plus spectaculaire et la plus technique. La plus maltraitée aussi. Le squeeze engendre une inexorable mise à l'étroit de l'adversaire au cours de laquelle la victime se sent pressée comme un citron ou broyée dans l'étau. Au sortir du supplice, comme par miracle, une carte dont la promotion semblait inespérée vous permet de faire la levée gagnante. Dans ce cruel scénario d'étouffement, le défenseur condamné doit abandonner l'une de ses gardes, carte ou combinaison de cartes qui semble contrôler la couleur. Littéralement, la situation se dégrade à mesure que le flanc se dégarde. La garde est visée par la menace correspondante. La squeezante, véritable carte étrangleuse, donne le coup de grâce. Lors de son dénouement, le squeeze amène une position caractéristique. Le recensement de ces positions, repérées par des diagrammes, constitue l'objet de notre ouvrage. Nous ne nous limiterons pas aux seules situations basiques mais explorerons également les compressions les plus subtiles, comme les squeezes en cascade, les squeezes à communication restreinte, le squeeze bascule, le squeeze unicolore ou encore les squeezes tricolores incluant l'atout. Il existe mille et une façons de presser une orange, et mille et une variétés d'oranges. Nous vous ferons découvrir les meilleurs jus de fruits exotiques. Un dernier mot. Un grand flou artistique entoure la terminologie des squeezes, qui entretient leur mystère mais surtout... la confusion. Nous nous sommes efforcés de le dissiper. Cela n'a pas toujours été facile. Bien nommer les choses, c'est ajouter au bonheur du squeeze !

01/2022

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Bridge

Squeezes exquis. La manoeuvre reine du bridge dans tous ses états. Tome 1

Le squeeze est la manoeuvre reine du bridge. A la fois la plus spectaculaire et la plus technique. La plus maltraitée aussi. Le squeeze engendre une inexorable mise à l'étroit de l'adversaire au cours de laquelle la victime se sent pressée comme un citron ou broyée dans l'étau. Au sortir du supplice, comme par miracle, une carte dont la promotion semblait inespérée vous permet de faire la levée gagnante. Dans ce cruel scénario d'étouffement, le défenseur condamné doit abandonner l'une de ses gardes, carte ou combinaison de cartes qui semble contrôler la couleur. Littéralement, la situation se dégrade à mesure que le flanc se dégarde. La garde est visée par la menace correspondante. La squeezante, véritable carte étrangleuse, donne le coup de grâce. Lors de son dénouement, le squeeze amène une position caractéristique. Le recensement de ces positions, repérées par des diagrammes, constitue l'objet de notre ouvrage. Nous ne nous limiterons pas aux seules situations basiques mais explorerons également les compressions les plus subtiles, comme les squeezes en cascade, les squeezes à communication restreinte, le squeeze bascule, le squeeze unicolore ou encore les squeezes tricolores incluant l'atout. Il existe mille et une façons de presser une orange, et mille et une variétés d'oranges. Nous vous ferons découvrir les meilleurs jus de fruits exotiques. Un dernier mot. Un grand flou artistique entoure la terminologie des squeezes, qui entretient leur mystère mais surtout... la confusion. Nous nous sommes efforcés de le dissiper. Cela n'a pas toujours été facile. Bien nommer les choses, c'est ajouter au bonheur du squeeze !

01/2022

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Littérature française

Les Graines de sagesse : deux voyages en un seul

« Pendant que les voyageurs essayaient de trouver une réponse à leurs questions et de s'arranger avec cette quarantaine, la maladie mettait des gardes aux portes et fermait à nos nez les ports qui faisaient partie de nos escales. On restait en haute mer. Depuis l'assignation à cabine, de moins en moins de voyageurs sortaient sur le pont. Les restaurants et salons du PJP présentaient ainsi un aspect singulier pour ceux qui avaient l'intention de s'abreuver aux bars ou de se distraire au dancing. L'animation en croisière habituelle qui en faisait l'une des attractions de ces salles et salons s'était progressivement éteinte. Quelques gardes s'y trouvaient encore, mais à l'intérieur des tables nues, des tabourets solitaires, des chaises renversées sur le flanc, des estrades vides témoignaient que l'animation était malade aussi. On regardait la télé sans trop s'y intéresser. On parlait de terrorisme, d'invasion militaire et d'armes de destruction massive sans se sentir concerné. » Roman à deux temps, à deux voix, « Les Graines de sagesse : deux voyages en un seul » place deux narrateurs, deux hommes face à un même événement : la survenue d'une étrange maladie à bord d'un navire. Dans ce texte à double détente, ces êtres relatent ainsi leur expérience, disent leur vision de l'épidémie, mais aussi de la société et ses classes, leur parcours, leurs attentes, leurs rapports aux autres. À mi-chemin entre le huis clos et la réflexion de nature existentielle, cette œuvre, portée par deux personnalités, deux regards, dit peut-être à elle seule l'absolue diversité de notre monde, et la solitude propre à chacun d'entre nous.

09/2014

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Photographie

A New American Photographic Dream US Today After. Lyon septembre de la photographie

Après le 11 septembre et l'ouragan Katrina le rêve américain désenchanteur... Le vers dans la pomme qu'Henry Miller qualifiait de " cauchemar climatisé ". Et au bout du périple sur les road movie des internets, croisés à toute allure ces créateurs d'images au son des obturateurs d'Andrew Bush et de Paul Fusco dans le train qui ramène le corps de Bobby Kennedy en 1968 ou de Nina Berman qui accompagne la triomphale investiture d'Obama en 2009. L'Amérique est always en route sautant des pas géants d'Armstrong aux empreintes souterraines des boucliers nucléaires du désert illuminé par les dancings fumeux de Las Vegas... Entre ces deux bornes le drapeau étoilé sans cesse oscille de l'espoir aux désillusions, du va t'en guerre perdu du Vietnam ou de l'Irak, de Nixon à Bush junior, de Kennedy à Obama en passant par Luther King ! Et les Etats-Unis avancent vers ce future toujours ravivé au gré des soubresauts de l'histoire médiatisée, se recréant sans cesse une nouvelle frontière. Quand Zimmerman chantant The Times They Are a-Changin' prophétisait l'arrogance des vainqueurs, ébranlée par. les grands oiseaux blancs des terroristes du 11 septembre et les mensonges urbanistiques de la Nouvelle Orléans... Today ? On rêve d'un after heureux, d'un " Nevermore Katrina ", comme Edgar Allan Poe l'on brûle les dernières cartouches d'énergie pétrolifère devant les belly dances d'Elinor Carucci qui détendent une minute nos zygomatiques dans les quartiers de la pluralité culturelle quand les boxeurs de Brad Harris luttent au poing pour la gagne de cet éternel et prolifique billet vert... Gilles Verneret

10/2010

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Littérature française

Hallali

Baliveau était là, seul, aboyant notre ragot, en bordure du gué. Ils semblaient tous deux épuisés, face-à-face, assis, se regardant l'un l'autre. Baliveau, tendant et balançant son encolure par intermittence, aboyait son cochon faiblement, cherchant du regard ses compagnons. Un moment... une éternité! La Rosée et moi avons nourri notre mémoire de ce spectacle inouï. Mais l'action a vite repris le dessus. " Tiens bon, mon vieux ! Tiens bon! Au coûte à Baliveau, au coûte. Tiens bon!" J'avais la gorge nouée par la fatigue et l'émotion. J'aurai voulu dire tant de choses à Baliveau, mais la meute venait de rallier sous nos yeux... Et ce furent les grands abois. La Rosée a sonné L'hallali sur pied un peu trop vite. Le ragot n'avait pas dit son dernier mot, il a fait face une première fois et bousculé les chiens pour chercher un abri sous les épines noires. La meute ne lâchait rien. Nous avons descendu à cheval la pente qui nous menait à Baliveau. Il était resté sur place comme s'il voulait dire à ses collègues : " J'ai fait mon travail, faites le vôtre ! " Il était immobile, épuisé. Il avait dû se surpasser pour maintenir seul son sanglier, malgré son âge. Mais il avait payé le prix fort : il était entaillé au flanc en deux endroits. Les blessures étaient profondes et inquiétantes. - Que fait-on ? - Faut qu'vous alliez servir le ragot, qu'y ait pas l'temps d'en blesser d'autres. Allez-y m'sieur Diégo, moi j'm'occupe à Baliveau. Une histoire d'amour et de vénerie, romantique et passionnée, qui finit comme certains hallalis...

01/2010

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Littérature française

Paradis

Pourquoi pas de ponctuation visible ? Parce qu'elle vit profondément à l'intérieur des phrases, plus précise, souple, efficace ; plus légère que la grosse machinerie marchande des points, des virgules, des parenthèses, des guillemets, des tirets. Ici, on ponctue autrement et plus que jamais, à la voix, au souffle, au chiffre, à l'oreille ; on étend le volume de l'éloquence lisible ! Pourquoi pas de blancs, de paragraphes, de chapitres ? Parce que tout se raconte et se rythme à la fois maintenant, non pas dans l'ordre restreint de la vieille logique embrouillée terrestre, mais dans celle, merveilleusement claire et continue, à éclipses, des ondes et des satellites. Autour de quoi ça tourne chez l'être humain ? Des mille et une façons de s'illusionner sur le pouvoir et l'argent du sexe. Salut petite planète roulante et pensante dans sa galaxie de galaxies ! Pourquoi pas une histoire mais cent mille histoires ? Parce qu'il n'y a plus à simuler et à encadrer, mais à faire déferler, le plus amplement, minutieusement et rapidement possible, la narration et sa mémoire qui vont de l'horreur au comique, du constat de mort répété à l'état mystique, de l'information critique à la méditation catastrophique, du biologique au métaphysique en passant, kabbalistement, par la dérision, l'obscénité et, bien entendu, le tragique. Voilà le roman. Pourquoi Paradis ? Parce que, même si j'étais en enfer, ce serait ma manière d'être. Parce que j'ai l'impression d'être entré par hasard dans l'immense humour du non-être. Lequel, pourtant, éprouve la nécessité inouïe d'être dit.

01/1981

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Vins, alcools, boissons

Pourriture noble. Révolution dans les vins de Bordeaux

Château-Yquem, Mouton-Rothschild, Margaux, Lafite, Saint-Emilion, Pomerol... Derrière ces noms évocateurs, c'est tout un univers de prestige et de tradition qui surgit, et l'un des mythes les plus ancrés de la culture française. La " pourriture noble ", c'est celle qui gorge de sucre précieux les raisins blancs du Sauternes - mais c'est aussi, désormais, le symbole d'une véritable révolution, dont l'avenir de nos grands vins est loin d'être le seul enjeu. Car au cours des vingt dernières années, le mythe des grands crus bordelais s'est peu à peu fissuré, et le monde du vin français est entré dans une période de crise sans précédent. Crise économique, avec l'arrivée sur le marché de nouveaux concurrents, venus de Californie, d'Espagne, du Chili ou encore d'Australie - mais aussi crise identitaire, liée à la remise en cause des techniques de fabrication du vin de qualité par des innovateurs iconoclastes, les " garagistes ". Ces bouleversements ont affecté en profondeur l'industrie, la société et la culture de toute une région. D'une rive à l'autre de la Gironde, la lutte à laquelle se livrent les châteaux d'antique renommée face à ce séisme économique et culturel est aussi secrète qu'impitoyable, et l'enquête passionnante et rigoureuse qu'a menée William Echikson sur cette crise ne manquera pas de susciter la controverse. Ce document exceptionnel dévoile, pour la première fois, les arcanes d'un monde complexe et fascinant, peuplé de personnages hauts en couleur, rythmé par les querelles familiales, les rivalités des négociants, des critiques, des vignerons... Un monde, surtout, de passion - que nulle pourriture, pour le coup, ne saurait entacher. Noblesse oblige.

08/2005

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Mer

Le prix de la victoire

" D'abord il y a eu la chute, interminable. Lorsque le navire s'est couché, le poste de barre se trouvait à quinze mètres au-dessus des vagues... L'impact de mon corps sur l'eau a provoqué en moi une explosion de mille étoiles qui s'est prolongée alors que je m'enfonçais dans des profondeurs obscures. Mes poumons étaient sur le point d'exploser à l'instant où, enfin, j'ai pu respirer. Dans la nuit, malgré mes yeux brûlés par l'eau de mer, j'ai entraperçu trois fuseaux blancs : mon bateau reposait à l'envers dans la houle. " 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes. C'est le temps qu'il a fallu à Armel Le Cléac'h pour boucler son troisième Vendée Globe. En accostant aux Sables-d'Olonne le 19 janvier 2017, le skippeur de 39 ans a battu de presque quatre jours le précédent record. Un exploit qui lui assure déjà une place de choix dans le panthéon de la voile française. Mais, rentré dans sa Bretagne natale, Le Cléac'h a aujourd'hui encore du mal à revenir sur terre. Vagues démentielles, bateau qui chavire, conditions de survie dantesques, tensions au sommet avec ses rivaux... il n'a rien oublié de la fureur du Vendée Globe. Dans le sillage de son succès, qui a mis fin à cette malédiction d'éternel second, c'est avant tout le parcours d'un homme qui se révèle ici, celui d'un marin qui se consacre corps et âme à sa passion, d'un vrai teigneux. Un " Chacal ", comme on le surnomme dans le milieu...

11/2017

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Actualité et médias

Je ne suis pas un héros

Depuis le drame de l'Hyper Cacher, la prise d'otages et les quatre personnes assassinées par Amedy Coulibaly le 9 janvier 2015, tous les jours, on pose la même question à Lassana Bathily : "Qu'est-ce qu'être un héros ?" Lui-même se demande plutôt : "Suis-je un héros ?", et avoue ne pas très bien savoir ce que ce statut implique ou signifie. Pourtant, l'opinion le voit comme tel. Pourquoi ? Parce que ce jeune homme de 25 ans, né dans une partie quasi désertique du Mali, arrivé sans papiers en France en 2006, qui a passé deux CAP et multiplié les petits boulots avant d'obtenir une carte de séjour provisoire, a agi. Magasinier à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, ce musulman pratiquant a mis à l'abri de la folie terroriste des hommes, des femmes et des enfants de confession juive. Ayant réussi à s'enfuir, il a donné des indications précieuses aux hommes du Raid qui préparaient l'assaut. Son attitude lui vaudra de se voir accorder la nationalité française pour "service rendu à la Nation" par François Hollande, d'être félicité par Barack Obama, salué par Benyamin Netanyahou, béni par le pape François... C'est cet itinéraire exemplaire que son livre intense raconte. Et un message d'espoir, de paix et de tolérance qu'il transmet, message prenant plus de force encore depuis les attentats du 13 novembre 2015. "Dans mon village au Mali, écrit-il, j'ai appris que tous les hommes sont mes frères, qu'ils soient blancs ou noirs, juifs, chrétiens ou musulmans. Parce que nous sommes, d'abord, des humains."

01/2016

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Poésie

À la lisière du temps. (suivi de) Le Voyage d'automne

"A la lisière du temps : cette phrase est un défi à la raison. Bien que nous ne sachions pas si le temps a eu un commencement et s'il aura une fin, nous savons qu'il n'est pas un terrain ni un bois, une étendue où l'on distinguerait un ici d'un là-bas. Le temps n'a pas de côtés. Certes, il possède un avant, un après et un maintenant, mais nul ne peut se situer à la droite du 5 octobre 1843, ni à la gauche de cet instant même. Pourtant, devant le sourire de réprobation du professeur de philosophie, Claude Roy hausse les épaules et s'enfonce dans les corridors du temps. Ils sont transparents et interminables. Claude Roy marche lentement, les yeux entrouverts, lucide et somnambule ; il va par un chemin sinueux fait de tournants et de bifurcations, de raidillons et de pentes, de tours et de retours. Profusion de répétitions et de réitérations, d'espaces blancs et en friche, de places fermées et de murs qui sont des miroirs illusoires où se reflètent des figures non moins illusoires. Ces figures ont l'intensité des images qui peuplent le rêve, de même que leur fragilité. Elles apparaissent, disparaissent, réapparaissent, se transforment, s'illuminent, s'évanouissent en brume. Cristallisations de temps, elles durent ce que dure un battement de paupières, elles sont d'ici et de là-bas, elles vivent dans le temps présent et dans un autre temps qui s'écoule, dans un là-bas qui ne se trouve nulle part, je veux dire : ici même. " Octavio Paz.

03/1990

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Histoire internationale

La Namibie dans la tourmente de l'indépendance

L'indépendance de la Namibie proclamée le 21 mars 1990 vient de tourner la page du plus singulier des conflits de décolonisation que l'Afrique ait connus. A la différence des conflits classiques opposant colonisateur/colonisé, le conflit namibien a eu pour centre d'intérêt deux protagonistes un État souverain et puissance mandataire, l'Afrique du Sud, et une organisation intergouvernementale à vocation universelle, les Nations unies, puissance mandante ; l'un et l'autre agissant par le peuple namibien interposé. Ceci explique pourquoi, arrachée hier de l'emprise coloniale allemande par la Première Guerre mondiale de 1914-18, au lendemain du génocide des Namas et Hereros, la Namibie est libérée aujourd'hui par la synergie de la communauté mondiale, téléguidée par les USA et l'URSS. Après plus de cent ans de colonialisme, c'est maintenant que le plus dur commence pour cet immense pays, disposant de nombreux atouts à faire valoir et de nombreux défis à relever. Parmi les défis les plus immédiats, on peut citer : le défi spatial (concernant la maîtrise de l'espace vital : partage et gestion des terres propres à l'agriculture et à l'élevage) ; le défi humain (répondant à la capacité de mobilisation, d'adhésion et de cohabitation des Blancs et Noirs, en vue de créer une nouvelle citoyenneté) ; un défi minier (lié à la mobilisation des ressources minières comme base d'industrialisation du pays et de la répartition équitable des richesses nationales. Par ailleurs, l'enracinement de la démocratie et de la république dans ce pays pourrait donner une leçon magistrale à l'Afrique du Sud à la recherche de son africanité, et à l'Afrique noire exsangue de sa monocratie.

01/1990

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Histoire de France

Les maîtres de la Guadeloupe. Propriétaires d'esclaves 1635-1848

Si les sociétés coloniales des Antilles françaises sont bien connues à travers l'histoire des esclaves, celle de leurs propriétaires restait à faire. Et pour cause : c'est la chronique honteuse de dominants engagés dans une épouvantable entreprise d'exploitation de femmes, d'hommes et d'enfants. Pourtant, l'histoire des esclaves est indissociable de celle des maîtres. C'est celle que raconte Frédéric Régent, à travers le cas de la Guadeloupe. Il suit en particulier le parcours de quatre familles sur huit générations et reconstitue leur installation sur l'île, à partir de 1635. C'est le temps de la culture du tabac, il faut mettre en valeur les terres : ces premiers colons font appel à des engagés, des Européens, qui sous un contrat de servitude subissent de terribles conditions de travail qui préfigurent celles que subiront les esclaves. Par la suite, certains de ces engagés deviennent eux-mêmes des maîtres. Puis avec le développement de la production de sucre, les esclaves sont de plus en plus nombreux à être importés d'Afrique. Ces maîtres ont recours à une extrême violence. Toutefois, du fait du faible nombre de femmes européennes, certains s'unissent avec leurs esclaves. Au gré de la fortune, quelques-uns de leurs descendants passent pour blancs, tandis que d'autres forment la catégorie des libres de couleur. La production de sucre fait la richesse de ces propriétaires. A travers leurs habitations, ils mettent en place des entreprises mobilisant d'énormes capitaux en s'intégrant à une économie connectée au monde. Les maîtres de la Guadeloupe constituent bien un des acteurs moteurs d'une des principales puissances de l'Europe moderne.

04/2019

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Sciences historiques

La Leibstandarte. Ardennes 1944-1945

La 1. SS-Panzerdivision Leibstandarte Adolf Hitler forme l'avant-garde de la 6. Panzerarmee de Sepp Dietrich sur le flanc nord de l'offensive allemande dans les Ardennes. Elle est divisée en Kampfgruppen, avec à sa tête le Kampfgruppe Peiper, dont les éléments blindés incluent le s. SS-Panzerabteilung 501, équipé de Königstiger. L'attaque est lancée le 16 décembre 1944 par un temps neigeux et glacial et, dès le début, le Kampfgruppe est en retard sur son planning. Il capture un dépôt de carburant à Büllingen, mais la défense américaine force Peiper à s'engager sur la Rollbahn D dont le tracé sinueux est difficile à négocier et, bientôt, le Kampfgruppe est étiré sur plus de 25 kilomètres, avec ses chars lourds qui perdent du terrain parce que, véhicule après véhicule, les Tiger II tombent en panne. S'avançant via Stavelot et Trois-Ponts, les éléments de tête du Kampfgruppe atteignent Stoumont avant que le manque de carburant - les Américains ont repris Stavelot et fermé la route de l'approvisionnement pour les Allemands (qui disposent de carburant en quantité à l'arrière) - et l'action des troupes américaines arrêtent Peiper à La Gleize. Six jours plus tard, à la veille de Noël, sans espoir et sans essence, Peiper et ses hommes abandonnent leurs véhicules et se replient vers leurs lignes : seulement 770 y parviennent. Ils laissent derrière eux 135 blindés, dont le Königstiger placé aujourd'hui devant le musée de La Gleize. Ils laissent aussi derrière eux les corps de prisonniers américains - à Malmedy, Ligneuville et Wereth - et de civils, dont le massacre conduira à des procès après-guerre.

01/2018

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Littérature étrangère

Une comédie des erreurs

Dans une petite université au fin fond de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible - nous sommes au milieu des années 1960 -, quoique peu recommandable. S'ensuivent quelques nuits d'amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant pour redresser le tir et, faute d'y parvenir, un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle qui se transforme en envies de meurtre. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des Etats-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d'une femme noire et de sa fille. La petite Karen est pâle et blonde, et alors ? A cette époque-là et dans ces régions-là, une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à justifier d'une appartenance à la race considérée jusque peu comme inférieure. Ce qui arrange Peggy, car c'est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Dans cette comédie inouïe d'audace et d'intelligence, les Blancs sont noirs, les riches sont pauvres, les homos hétéros et vice-versa. Bien-pensants, conservateurs, utopistes, narcissiques, hippies et intellos : tous se croiseront au détour de situations rocambolesques, et personne n'en sortira indemne. Avec Nell Zink, dîtes adieu au mythe américain des années 1960, et ne vous fiez jamais aux apparences.

08/2016

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Littérature étrangère

Signor Hoffman

Un écrivain guatémaltèque se rend en Italie, invité à évoquer la mémoire de son grand-père, rescapé d'Auschwitz. Là, il découvre que le camp de concentration mussolinien n'est pas le vrai camp mais une copie et se rend compte que tout est mascarade et dénaturation, à commencer par son nom, fallacieusement germanisé en Hoffman. L'univers romanesque bascule dans le vertige, que sous-tend l'humour sardonique du narrateur. Puis le voilà sur le chemin d'une plage du Pacifique ; au milieu d'une mare de requins débités en morceaux, une cage en bambou où s'agite un garçon mongolien et épileptique : là aussi, l'enfermement, la souffrance, et la peine coupable du narrateur. Ou encore sur le haut-plateau guatémaltèque, lorsqu'une enquête l'amène à découvrir une plantation de caféiers qui a survécu à l'exploitation capitaliste et au leurre du commerce équitable : dans l'équilibre naturel retrouvé, les oiseaux sont revenus, et le monde est à nouveau rassurant et beau. Seulement les frontières persistent à l'intérieur d'un même pays - le Guatemala des origines amputé du Belize aux sables blancs - et ses barrières policières. Chacune des nouvelles de ce recueil se déroule en somme entre deux pôles ou deux faces, de Senor Halfon à Signor Hoffman. Dans une tonalité mélancolique, douce-amère, et la sonorité d'un air de jazz entendu un soir, à Harlem, la musique des mots apparaît finalement comme la seule voix d'espérance, avec en écho la dérision d'un chant de déportés, "Oh ghetto mon amour", célébrant tout à la fois la grande misère des hommes et leur folle aptitude à survivre.

03/2015

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Fantasy

Noon Tome 2 : La première ou dernière

Les Courses ! Le meilleur moment de l'année, celui où toute la cité de la Toge noire vibre de voir s'affronter les cavaliers des Verts, des Blancs, des Noirs et des Rouges. Derrière chaque couleur, les partis se rassemblent, on se passionne, on joue gros ? ! Le peuple grogne, les dirigeants vacillent sur leurs sièges, les opportunistes se frottent les mains, les cavaliers favoris jettent de pleines poignées d'argent à leurs admirateurs, leurs chevaux sont adulés comme des dieux. Ajouter une grosse dose de sorcellerie à tant de fureurs, est-ce vraiment une bonne idée ? Qui se cache derrière les tablettes de malédiction et les vers-pièges ?? Noon, notre jeune sorcier récemment établi en ville pour y faire commerce de magie, ferait peut-être mieux de se contenter de missions faciles, comme protéger ce jeune prince mingol, plutôt que de s'intéresser à un sujet aussi politique qui le jettera à coup sûr dans les intrigues du palais. A ce sujet, Meg, sa disciple, et Yors, leur garde du corps, sont enfin d'accord ? : patron, ne vous mêlez pas de tout ça, c'est trop gros pour nous ! Mais le maître du soleil noir n'en fait jamais qu'à sa tête... Enquête rythmée et fantastique, sombre parfois, La Première ou dernière est la deuxième aventure (indépendante de la première) de Noon, sorcier libre, curieux et décalé, cherchant l'équilibre et la justice dans un monde pesant. L. L. Kloetzer écrit à quatre mains et publie là son quatrième roman, enquête magique dans un monde fantastique, dans la grande tradition des récits de Sword and Sorcery. Edition illustrée par Nicolas Fructus

03/2023

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Littérature française

Mémoires d'un âne

" Ni saint, ni salaud, fainéant de nature, un peu tire-au-flanc sur les bords, un zeste tête de mule, brut de décoffrage donc assez lisible, en devenant journaliste, je me suis métamorphosé en vrai bosseur, digne disciple de Stakhanov. Pas par devoir mais par plaisir. J'ai toujours pris mon travail très à coeur sans moi-même me prendre au sérieux et en étant conscient de mes limites. Quand je repasse dans ma tête les mille et un flash-backs de ma carrière, je n'ai pas le sentiment d'avoir travaillé tellement mon métier m'a passionné. " Voici un extrait qui résume bien le ton donné par Jean-Claude Defossé à sa biographie. Ce journaliste hors norme évoque dans ce livre, avec une franchise et un humour qui n'appartiennent qu'à lui, les souvenirs de son enfance pas toujours facile, son inadaptation à l'école comme à la politique, ses jobs étonnants à l'Expo de 1958 ou comme figurant dans le Boléro de Béjart et, bien sûr, sa carrière de journaliste balisée de savoureuses anecdotes. Ce trublion du journalisme belge révèle les dessous de ses reportages au sujets souvent tabous, ses rencontres exceptionnelles et ses émissions cultes telles que " Les travaux inutiles " composé comme des scénarios et déguisements à l'appui, " Les pieds dans le plat " ou encore " Questions à la Une " . De sa rencontre fortuite à trois ans avec Winston Churchill à sa passion sans cesse renouvelée pour le journalisme et la peinture, Jean-Claude Defossé raconte dans ce livre l'histoire d'une vie qui se confond avec l'actualité des huit dernières décennies.

03/2023

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Ethnologie

Saint-Louis du Sénégal. Palimpseste d'une ville

Quelle est cette ville d'Afrique de l'Ouest, persistant à s'appeler d'un nom très français et très chrétien, alors que la population qui la compose et le pays dont elle fut longtemps la capitale sont majoritairement musulmans ? Qu'est-ce que Saint-Louis du Sénégal sinon un formidable lieu de mémoires, aujourd'hui classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, installé primitivement sur un site non moins exceptionnel, une île entre fleuve et océan, désert et terres arables, propice à la fiction et au romanesque ? Dans ce livre, Jean-Pierre Dozon nous fait découvrir, à la manière d'un palimpseste, les visages successifs de Saint-Louis. D'abord comptoir de traite, fondé à l'époque de Colbert, se métamorphosant bientôt en cité créole, en cité de puissantes commerçantes nommées "signares", elle devint, sous Faidherbe, la porte d'entrée et le lieu d'expérimentation de la colonisation française en Afrique, puis de la IIIe République conquérante qui l'érigea en commune de plein exercice assimilant tous ses habitants (blancs, noirs ou métis) à des citoyens. Montrant ainsi que Saint-Louis du Sénégal ressortit largement à notre histoire nationale, le livre débouche cependant sur une autre mémoire, celle du fondateur de la confrérie musulmane des Mourides, Cheikh Ahmadou Bamba, qui y fut jugé et condamné par les autorités françaises à la fin du XIXe- siècle. Parce que la geste de celui-ci n'a cessé de grandir au fur et à mesure que cette confrérie s'affermissait au sein de la société sénégalaise post-coloniale, le destin de Saint-Louis semble donc désormais balancer entre sa vocation patrimoniale et la vitalité mémorielle de ses ressortissants mourides.

02/2012