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Anaïs Nin

Extraits

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Littérature française

Le crayon de Dieu n'a pas de gomme

"La combe exhale un léger souffle qui effleure le chêne en remontant vers les hauteurs. Il porte vers les bois en surplomb les parfums métissés des arbousiers, du thym, du romarin, de l'anis sauvage, de la lavande, et peut-être même de la mer lointaine, pour les assembler à ceux des pins et des cèdres, et embaumer le ciel tout entier. Ariane aspire à pleins poumons cet air qui la brûle pourtant, et qui sourd sur sa peau en fines gouttes de sueur. Les bras suspendus à une branche, allongeant tout son corps pour l'exposer à la brise autant qu'elle le peut, elle écoute. A la sourdine crépitante du maquis se mêle, assourdi et comme dérivant dans l'air, le chant incongru d'un piano."

10/2017

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Littérature française

La malédiction du béton

La famille Zépadbol et son quartier sont victimes d'une tragédie : la destruction des tours les unes après les autres au profit d'une rénovation urbaine qui exclut les plus pauvres. Quand il apprend que la Ville a un projet de grande ampleur pour son quartier, le père se réjouit. Mais très vite, c'est la désillusion. La mère, au moment de quitter l'immeuble, ressent un épouvantable déchirement car, comme pour toutes les mères au foyer, c'est son univers qui s'effondre. Nassim, le fils, aspire à autre chose, nais sait bien que le quartier, les potes et les habitudes sont ancrées dans sa vie. Alliant poésie, nostalgie, punch et humour, Fred Morisse nous rappelle que des liens se tissent malgré tout dans ces univers de béton.

03/2010

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Témoignages

Brisée

"Je nais le 17 juin 1992 à Saint-Denis. Il est neuf heure trente, ma vie commence dans l'hôpital le plus sordide du 93. Mon sang est sale. Héroïne, crack, shit, que ma mère, Fabienne, a consommés pendant sa grossesse. Et puis, il y a également l'ADN de mon père, Georges, qui coule dans mes veines. Cet ADN que je n'ai pas choisi. Ce père qui a poussé ma mère dans le vice. Mes premiers souffles annoncent déjà la couleur de mon enfance : noire, un noir de crasse et de sang séché." A travers ce récit, Aurélie Preston raconte les périodes les plus difficiles de sa vie : la drogue, la maltraitance, ou encore le harcèlement... Dotée d'une grande force et détermination, ce récit est un véritable message d'espoir.

04/2024

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Critique littéraire

Lettres de jeunesse - Voyage à Rio

Edouard Manet, âgé de 17 ans, s'embarque pour Rio sur un navire école. Au long du trajet, qui durera plus que prévu, il écrit à sa famille et ses amis. Ce sont ici ses lettres que nous reproduisons, celles d'un jeune homme qui ne songe pas encore à embrasser la carrière de peintre. Chère Maman, Je regretterais que tu ne sois pas venue m'accompagner jusqu'au Havre si je n'avais pas craint une nouvelle séparation et des adieux qui sont toujours si pénibles ? ; tu aurais vu notre magnifique navire où nous serons on ne peut mieux ? ; nous y trouverons non seulement le nécessaire mais encore un certain luxe et tout ce confortable console et rassure les pauvres mamans qui sont venues reconduire leurs enfants. J'ai passé aujourd'hui ma journée à arranger mes affaires dans ma case, il y a trente-six lits, je couche dans un hamac, et Maindreville dans un des lits.

06/2020

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Littérature française

Un ruban bleu à la cheville

Je suis allée à Calcutta, deux jours seulement, au retour, le livre était là, comme une évidence. J'ai su d'un coup, ce qu'il fallait écrire, le comment, le pourquoi. Je devais exprimer les indicibles émotions qui m'avaient saisie dans ce pays, au fil des voyages, au fil des années. Il me fallait écrire ce que je ne parvenais pas à exprimer, ce qui me coupait la respiration lorsque je racontais et qu'au milieu du récit, je changeais les mots pour d'autres, j'écourtais, j'éludais, je rendais la parole supportable. L'Inde m'étouffait d'émotion, m'assaillait, me brisait, me traînait dans son flot rugissant telle un fétu. Elle me mettait le coeur à vif, me laissait exsangue, m'épuisait et me ravissait tout à la fois. J'avais à chaque instant envie de fuir et de rester, dans une ivresse et un vertige absolu des sentiments.

10/2019

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Santé, diététique, beauté

Extra-normale

Depuis toute petite, je me sentais incomprise, j'étais très souvent le souffre-douleur de mes camarades de classe et j'enchaînais les conflits avec les adultes. J'avais la conviction d'être différente, on me le disait d'ailleurs régulièrement. Face à tant de violence et d'incompréhension, je commençais même à penser que j'étais atteinte d'une maladie mentale. Lorsque, alors que j'ai quinze ans, une psychologue me révèle que je suis ce qu'on appelle une enfant précoce, ou à haut potentiel, je reçois cette nouvelle comme un véritable chamboulement. Cette révélation donne l'énergie et le désir d'un nouveau départ à l'enfant renfermée souffrant d'un manque de confiance en soi que je suis. Une page se tourne. Je prends conscience que je suis loin d'être folle, que je ne suis plus seule et qu'au bout du compte je ne suis même pas bizarre. Je suis juste différente, "extra-normale" en somme.

10/2019

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Littérature érotique et sentim

A propos d'amour

Mon voeu était un baiser pour le Nouvel An, mais je suis tombée dans son lit. Nous n'allions pas mettre au courant son frère ou mon meilleur ami. Jamais. Nous allions emporter ce secret jusque dans la tombe. Boyd Rivers avait des règles auxquelles il ne dérogeait pas. L'une d'elles : une seule et unique nuit. J'avais les miennes. L'une d'elles : plus d'imbéciles. Je vivais à Amsterdam et lui à New York. Nous ne devions jamais nous recroiser, mais le destin ne cessait d'entremêler nos chemins. Nous n'avions RIEN en commun... à l'exception d'une alchimie sexuelle extraordinaire. Il avait brisé ses règles pour moi. Je réalisai l'avoir jugé trop vite. Coucher ensemble de temps en temps nous allait PARFAITEMENT... jusqu'à ce que le destin nous place dans une situation incongrue. Je pensais qu'il s'agissait uniquement de sexe sans aucune attache entre lui et moi... mais n'est-ce pas finalement de l'amour ?

11/2020

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Littérature française

Mes vies de chats

"Je me suis approché , par curiosité. Ce chaton paraissait misérable. Je me suis assis sur le muret pour le câliner. Trop tard : il avait déjà filé. Sans montrer la moindre hésitation, il avait escalade tant bien que mal les marches du seuil de notre maison, bien plus hautes que lui, franchi la porte d'entrée que j'avais laissée ouverte et attaque la montée de l'escalier qui mène aux chambres. Tout jeunot et pataud qu'il était, il avait fait fissa. Je l'ai suivi et c'est alors que j'ai compris : assis tout en haut des marches, la tête légèrement penchée, il m'attendait avec l'air assuré de celui qui accueille un visiteur en lui disant "bienvenue chez moi"". Ce récit est une déclaration d'amour aux chats. A tous les chats. On y croise des matous chefs de quartier, des chattes vertueuses, des chatons aventureux, des amoureux, des vagabonds, des conquérants, des mutins, des séducteurs : les vies de chats d'un écrivain.

05/2019

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Littérature française

La journée d'une octogénaire

"Ce matin j'ai ouvert un oeil avec un peu d'appréhension. A côté de moi, Papinou ronflotait doucement et tout était calme. Mais j'avais franchi la veille une nouvelle étape, j'étais devenue Octogénaire... " Au coeur d'un petit village breton, notre héroïne de quatre-vingts ans nous guide dans son quotidien plein de douceur auprès de Papinou, son fidèle compagnon, et leur petite famille. Pétillante et piquante d'humour, elle nous invite ici en toute simplicité à passer une journée... dans sa peau ! Une journée ordinaire rendue extraordinaire grâce à un ton cocasse et truculent. De l'anecdote au souvenir, ce récit aussi drôle que rafraîchissant à la frontière de l'autobiographie dépeint la réalité décalée de nos aînés dans un monde en constant mouvement. Danièle Monin nous livre ici son nouvel ouvrage, pour notre plus grand plaisir. Elle signe une oeuvre toute en légèreté où sa plume comique célèbre la vie, tout simplement.

05/2019

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Psychologie, psychanalyse

L'appel à la vie. Témoignage sur l'anorexie et la boulimie

Dans ce livre, je parle d'anorexie et de boulimie. J'ai traversé cette période durant environ six ans, puis à travers un cheminement intérieur, j'ai réalisé que la plus grande victoire n'est pas de gagner le combat contre mon corps, c'est de l'honorer. J'ai réalisé que j'avais le pouvoir de modifier ma relation à mes pensées et à ma souffrance. J'ai redécouvert la joie de vivre qui était étouffée pendant toutes ces années par un refus de vivre. Cette lumière en moi éteinte par mes croyances et mes peurs. Depuis plusieurs années maintenant, je ne suis plus esclave de cette maladie. J'ai la chance d'être devenue maman et pratique le métier d'infirmière. Je souhaite apporter de l'espoir et du soutien à toutes les personnes qui traversent ces moments de solitude et leur dire qu'il est possible de s'épanouir à nouveau.

01/2021

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Histoire de France

Je ne lui ai pas dit au revoir. Des enfants de déportés parlent

" Si j'avais pu oublier totalement le passé, peut-être j'aurais pu vivre comme les autres, être heureux de ce que j'ai, et ne plus penser à ce que je n'ai plus. Je n'ai pas de photos de mes parents, je n'ai pas leur dernière lettre ; je n'ai pas de tombe où me recueillir. Un seul document : Disparus... Auschwitz 1943 ". Ainsi s'exprime un de ceux qui ont accepté de s'entretenir avec Claudine Vegh. Tous sont des orphelins juifs dont les parents sont morts dans les camps. A cette époque, ils avaient entre cinq et treize ans. Ils ont encore l'impression de vivre " par accident ". Comme l'exprime Bruno Bettelheim dans la postface : pour ces enfants, le deuil s'est avéré impossible. Et des années après, au cours de leur entretien, c'est toujours la même plainte : " Je ne lui ai pas dit au revoir ".

11/1996

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Critique littéraire

Sous le soleil de Sagan

"J'ai attendu longtemps pour rendre hommage à Françoise Sagan et raconter nos quinze années de vie intense et décousue. Notre aventure a été une succession de moments rares, entrecoupés de drames sur lesquels je ne m'étendrai pas pour simplement parler de la Françoise que j'ai aimée, dès heures que nous avons passées ensemble dans le désordre que l'on peut imaginer. La première fois qu'elle m'a invitée chez elle, je suis arrivée en retard. Pour me justifier, j'ai inventé une histoire nulle. Personne n'a été dupe, surtout pas Françoise qui m'expliquera plus tard la différence entre mensonge et imagination. Je ne lui ai alors pas dit non plus que je n'avais jamais ouvert Bonjour tristesse. Elle ne m'aurait pas crue. Et pourtant, c'était vrai. J'ai commencé à le lire quand je l'ai mieux connue. Pour ne jamais la perdre." Ingrid Méchoulam

09/2019

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Littérature française

Jours de souffrance

" Vous connaissez cette femme ? Une fille brune aux cheveux mi-longs, un col roulé rouge, cigarette à la main, souriait, les yeux écarquillés par le flash soudain. On sentait qu'elle était entourée de gens, que la photo, un peu floue, avait été prise dans une fête, par un amateur, puis agrandie, étirée, jusqu'à ce que les contours se brouillent. Des sourcils arqués, les pommettes hautes, la bouche mince, dure malgré le sourire, un visage familier, si familier. J'avais en face de moi mon propre visage. - Vous connaissez cette femme ? Ce n'était pas moi. Elle me ressemblait comme une sœur, mais ce n'était pas moi. Dans la chambre, les inspecteurs feuilletaient livres et cahiers, se collaient aux fenêtres closes. L'un d'eux a tiré sur la poignée. J'ai dit : - Les fenêtres sont bloquées. Quant aux volets, ce sont des jours de souffrance. Ils m'on regardée avec surprise. - On ne peut pas les ouvrir, ce sont des jours de souffrance. "

07/1998

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Littérature française (poches)

Franz et François

Vingt ans après la mort de Franz, catholique fervent, auteur de best-sellers sur l'amour fidèle et l'éducation chrétienne, son fils François se lance, affectueusement mais avec une bonne dose de hargne et de rancune, dans une explication virtuelle avec ce père qui n'est plus là. " Pendant toute mon enfance et mon adolescence j'avais une confiance aveugle en mon père, doublée d'une confiance inébranlable en moi. Il était mon seul père et j'étais son seul fils. Nous formions un couple. " Mais aussi : " De ma naissance à mon mariage, tout me fut interdit." Les choses se gâtent, le drame arrive quand le fils devient incroyant, agoraphobe, coureur de jupons et... romancier à son tour. Franz va mourir avant que François n'ait le temps de se réconcilier avec lui. Salué par la presse, qu'on voit rarement aussi unanime, comme un des romans les plus importants de ces dernières années, Franz et François a obtenu le Grand Prix de la Langue française.

10/2005

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Littérature française

La vie qui circule

Pendant les longues heures où je m'étais endormie, il avait plu sous la lune. Au matin, les petites gouttelettes posées sur l'herbe et les feuilles me firent cligner des yeux. Je revenais habiter le monde. Mars 2011, un mot m'avait terrassée : leucémie. J'avais attrapé une maladie potentiellement mortelle. Mon corps devenait soudain une boîte à secrets. Mais il était avant tout : – un corps en vie par son terreau fertile pour les nombreuses cellules malignes qui s'y multipliaient, – un corps en pause qui laissait une totale liberté à l'esprit qui ne cessait d'agrandir ses territoires, repoussant chaque jour un peu plus les murs de la chambre stérile qui me gardaient enfermée, – un corps émotion avec ses rivières de larmes et ses éclats de rire, – un corps objet d'attention entouré d'anges bienveillants, faiseurs d'amour. Le cancer me mettait au défi d'être encore plus vivante que lui.

08/2017

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Littérature française (poches)

L'archange perdu

" - Mais pourquoi avoir fait le choix de la vie monastique ? questionna Claude. C'est un absolu très particulier. - J'avais besoin d'un idéal élevé. Quoi de plus élevé que la prière, n'est-ce pas ? Le frère Anselme sourit. - Vous auriez pu entrer dans une chartreuse, alors. Pourquoi la Trappe ? - C'est vrai que les chartreux ont une vie encore plus intérieure, plus solitaire. " Lucile s'étonna. - Je croyais que la Trappe était ce qu'il y avait de plus... de plus rigoureux. - Oh non ! ... La vie des chartreux tend vers un dénuement plus grand encore. C'est certainement l'ordre qui va le plus loin. (...) Il faut vraiment se détacher du monde, couper tous les liens pour supporter une vie aussi cloîtrée. Je crois que les chartreux ont abandonné la vie sur Terre, d'une certaine façon. Ils sont déjà ailleurs, ils ont déjà franchi la frontière. Je ne sais pas si j'en serais capable. "

08/1996

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Littérature étrangère

Bluette

"Bluette, je raffolais de ce mot, la couleur de la première syllabe, la modestie ironique peut-être de la seconde. Là, ses cheveux me caressaient, et c'est depuis ce jour. J'avais à peu près l'âge de Bloom. Ah ! les Bluettes ! Louba (Hannah ? Yaffa ? Sonia ? ) disait que c'était biblique ; mais j'étais très loin des geihas rêvées. "Le Sahara progresse, dit Rose, il fut autrefois un vert paradis". Quant à moi, mon mutisme est total, j'avance dans la nuit ; et ce lamento gris-bleu n'est pas sur moi sans séduction. Tant pis. Ou bien, cette image est celle d'un enchevêtrement, ou mieux d'un entrelacs, ou encore de deux, trois, peut-être quatre fils épissés ensemble en un cordage unique et relativement stable. Mais tant de réflexion me donnait vite la migraine. Et pour l'instant le sang coule. Je navigue sur ce fleuve qui m'éloigne de la source. . ". Henri Raczymow.

04/1977

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Poésie

Kikou le griot bleu. Ratatouille poétique

L'intention de ce recueil est de faire partager, hors scène, mes différentes visions de l'existence, en auscultant mes thèmes fondamentaux. La musique a toujours eu place en moi, l'écriture me réjouit et m'accompagne. Tardivement, je me suis rendu compte que j'avais une excellente mémoire. J'ai donc écrit davantage et décidé d'apprendre mes textes par coeur, avec l'envie de les déclamer en représentation. J'ai créé les spectacles de Kikou, le Conteur Bleu devenu Kikou le Griot Bleu. De Cabarets en cafés-concerts ou autres lieux pour saltimbanques, je livre mes mots sur scène, qu'il me plaît d'appeler Ratatouille poétique. En 2015, j'ai obtenu un grand prix de littérature à Bayonne avec un texte qui se nomme : " Exil ". Ce poème, comme les autres écrits, est au coeur de mes langages. Avertissement aux lecteurs : Des ponctuations intempestives peuvent surprendre le lecteur... Je ponctue comme je clame !

11/2018

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Littérature française

Quand rayonnent les lumières. Rencontres qui ont éclairé ma vie

Tout au long de mon chemin de vie, j'ai rencontré des gens dont la personnalité était très attachante : des hommes et des femmes cultivés, profondément humains, avec lesquels j'avais beaucoup d'affinités. J'ai longuement échangé avec eux. Peu m'importait leur rang social, leur sensibilité politique ou religieuse. L'essentiel à mes yeux résidait dans leur richesse intérieure, leur rayonnement, leur altruisme. A leur contact, lors de nos nombreux entretiens, je me suis enrichi. Ce témoignage est un bilan de tout ce que mes amis m'ont offert. Alors que j'approche du terme de ma vie, je tenais à leur rendre hommage et à les remercier. Parmi ces amis rencontrés, figurent un homme politique à l'esprit ouvert, faisant preuve de modération, des écrivains prosateurs et poètes, de nombreux enseignants, des artistes pleins d'originalité, certains trop peu connus, hélas ! Enfin, un "poilu" mutilé de la Grande Guerre.

10/2015

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Littérature française

A cause d'un baiser

"Elle était si parfaite, comment avais-je pu soudain aimer une autre personne ? Que deux coups de téléphone, un déjeuner, un baiser, un seul baiser et quelques caresses remettent à ce point ma vie, notre vie, en question ? Qu'est-ce qui m'avait pris de dire aussi vite à Léa : j'ai embrassé une autre femme ? La greffe avait pris, en un baiser. Un baiser qui avait duré plus de deux heures et les mains, les doigts de Marie, sous mon pull, sur ma poitrine. Il m'avait semblé que ma vie basculait. Et maintenant comment faire ? Léa, Marie ; Marie, Léa. Peut-on donc l'espace d'un court moment, ou même d'un temps plus long, aimer deux personnes à la fois ?" Après Fais-moi oublier, le nouveau roman d'amour de Brigitte Kernel. Celui d'une femme tiraillée entre Léa, celle qu'elle aime, et l'envoûtante Marie qui, en un baiser, vient tout bouleverser.

01/2012

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Science-fiction

Le cadavre rieur

Savez-vous ce que c'est qu'une " chèvre blanche " ? Eh bien, en jargon vaudou, c'est un doux euphémisme pour désigner la victime d'un sacrifice humain. Et quand ces types sont venus me demander de relever un mort de deux cents ans et des poussières, j'ai tout de suite compris ce que ça impliquait. Je veux bien égorger des poulets, un mouton, voire un buffle dans les cas désespérés... mais ça, non ! Pas question... Mais, je les ai envoyés promener, eux et leur chèque d'un million de dollars. L'ennui, c'est que tout le monde n'a pas mon sens moral. Que ces salauds vont bien dégoter quelqu'un pour faire le boulot. Qu'on va se retrouver avec un mort vivant raide dingue, tout sauf végétarien, et semant la panique. Et que c'est encore la petite Anita qui va devoir se le coltiner ! Comme si je n'avais pas déjà assez de problèmes avec les vampires...

09/2004

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Littérature française (poches)

Odile

" Il plut beaucoup cet hiver-là ; de novembre à février le temps fut doux et aqueux, temps de poisson, et sous la pluie il m'arrivait souvent de me promener tantôt seul, tantôt avec Saxel et tantôt avec cette femme que j'avais rencontrée un jour accompagnant la blonde amie d'Oscar. Tu t'en souviens, les gouttes d'eau faisaient luire son imperméable noir et nous finissions par nous réfugier dans quelque bistrot d'un faubourg d'où nous revenions par le tramway, lent, bruyant. Dès le premier jour où nous sortîmes ensemble, je cessai de m'étonner de pouvoir parler de moi et plus encore d'écouter les récits d'un autre. Mes yeux cillaient encore de regarder le monde, mais je le regardais. L'oreille bourdonne, la main tremble : j'émerge de cette eau que le ciel administre, de cette terre où couvre un feu et je regarde et j'écoute la Seine couler sous les ponts. "

02/1992

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Littérature française

Une femme au téléphone

"Tu viens quand alors ? Bientôt quand ? Ton frère dit ça aussi mais je ne vous vois plus que pour Noël. Pourquoi tu ne demandes pas ta mutation ? Si vous viviez plus près, je vous inviterais à manger, j'irais chez vous faire le ménage. Si par malheur vous n'aviez plus d'argent, je m'occuperais de vous. Je pourrais même vous aménager la cave, y installer le chauffage pour l'hiver, elle est grande, vous auriez toute la place. Tatata, tu verras quand tu auras mon âge. Tu penseras à moi, à tout ce que je te disais. Tu diras, eh oui, maman avait raison et j'avais tort, et maintenant elle n'est plus là. Une mère, on n'en a qu'une, vous devriez en profiter ". Charlène, la soixantaine, est restée jeune. Mais quand le vide l'envahit soudain, elle enchaîne les appels téléphoniques à sa fille. Mère touchante et toxique à la fois, elle l'atteint toujours là où ça fait mal.

01/2017

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Littérature française

Forêt contraire

"Je ne marchais plus droit, et j'avais la liberté qui me brûlait entre les jambes". La jeune femme qui habite intensément ce roman choisit de fuir Paris, sa ville d'adoption, pour rejoindre ta forêt d'Inverness, au Québec. Elle s'installe incognito dans le chalet familial à l'abandon, peuplé d'absents, de cicatrices, de silences. Installée dans ce refuge provisoire, elle fait la connaissance d'André, un ancien comédien, et travestit son passé sous un prénom d'emprunt, Sophie. Au hasard de ses lectures, remonte à la surface le souvenir d'un intellectuel allemand d'extrême gauche, croisé à Montréal, puis disparu avant que Sophie n'ait pu approfondir ce qui l'attirait vers lui. Un troublant jeu de masques fait alors surgir entre ces êtres l'ambiguïté de la fiction. Dans une langue nerveuse, imprégnée de son expérience du déracinement, Hélène Frédérick retranscrit avec finesse l'intériorité fluctuante de l'héroïne, entre révolte à fleur de peau et reconquête de sa sensualité.

02/2014

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Littérature française

Visage slovène

"Ma mère venait de mourir, je n'étais plus la fille de personne. En fixant son dernier visage, j'avais envie de comprendre quelque chose au mien, à cet héritage qui se transmet par la langue maternelle et s'appelle identité. Ce n'était pas l'identité tranquille et évidente qui m'intéressait, mais celle des exilés, ceux qui en sont plus conscients que les autres et qui doivent lutter pour la garder. C'est pour ça que je suis partie à Buenos Aires où vivent encore aujourd'hui 30 000 Slovènes et leurs descendants, émigrés en Argentine en deux grandes vagues : ceux qui fuyaient la misère et le fascisme italien dans les années trente, puis les autres, les politiques, fuyant le régime communiste après la Seconde Guerre mondiale. Une idée curieuse, j'en conviens, d'autant que j'ai embarqué dans ce voyage un autre exilé, polonais et écrivain, c'est-à-dire exilé par essence, Witold Gombrowicz. Mais vous allez voir leurs visages de près".

10/2013

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Littérature française

Le point de suspension

"Autour de lui, ça pétait de plus en plus fort, pour sûr, qu'il se dit, j'atteindrai pas le sol intact, ces cons de Charlies finiront par mettre dans le mille, alors, fini le voyage, j'aurais dû rester à Costelloe, prendront pas la peine de rapatrier ma dépouille, la poste fonctionne très mal entre eux et le Connemara, voilà où m'a conduit l'ambition, l'ambition de réaliser le rêve paternel, et aussi cette histoire de femme, une femme de pasteur anglican, le fruit deux fois défendu, j'avais vraiment le goût de la complication, plus que quelques minutes, quelques secondes à respirer, peut-être, avant de recevoir le pruneau décisif, alors, une foule d'images se précipitaient vers son esprit, ce qu'il avait été, ce qu'il avait fait, son père Paddy qui se saoulait et jouait du violon, sa mère, et Costelloe, et Cork, et elle, surtout, elle, Thyrza, qui était la cause de tout."

08/2013

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Littérature française

Mélodie. Chronique d'une passion

Dans un placard dont on a fait un sanctuaire ne ressemblant en rien à un sanctuaire et qui abrite discrètement quelques âmes inoubliables et inoubliées, il y a une petite boîte en bois laqué pour le thé en poudre. Elle contient une toute petite portion des cendres de mon père que j'avais prélevée dans son urne avant qu'elle ne fût mise en tombe. Lorsque j'ai préparé cette boîte mortuaire il y a déjà dix-huit ans, j'ai osé prendre une pincée de miettes d'os pour en goûter. Bientôt, je crois que j'en ferai autant pour Mélodie dont je garde toujours l'urne près de moi sur l'emplacement exact de son matelas. Je me procurerai une autre boîte en bois laqué pour y mettre quelques cuillerées de poudre d'os et une partie de l'omoplate ou d'une côte. Le reste sera répandu dans le jardin ou ailleurs pour retourner à la terre.

01/2013

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Littérature française

Triste jeunesse

"J'ai rencontré Houda à la faculté des Sciences de Marrakech. Nous étions en première année de biogéologie et suivions les mêmes cours. Elle avait dix-neuf ans ; j'en avais vingt et un. Elle rêvait de devenir professeur de sciences naturelles ; je rêvais d'elle, de vivre avec elle jusqu'au tout dernier de mes jours sous la voûte céleste". Dans son nouveau roman, très justement intitulé Triste jeunesse, Mohamed Nedali dresse un portrait sans pitié de la jeunesse marocaine telle qu'elle se voit aujourd'hui : pas de boulot, pas le droit de s'aimer, absence inéluctable du moindre avenir. Et pourtant, Saïd aime Houda, Younès aime Latifa. Mais la fatalité l'emportera. Sombre roman donc, mais qui permet à son auteur de pousser un cri d'alarme retentissant : haro sur le défaitisme ambiant de ces jeunes persuadés que leur sort est joué avant même qu'il ne commence... Un formidable message d'encouragement et d'espoir jeté à nos tristes jeunesses !

09/2012

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Littérature française

Contes de l'Armor et de l'Argoat

Charles Le Goffic prend ici sa plume la plus belle pour nous entretenir des nuances qui séparaient jadis, au cœur de la Bretagne, " l'Argoader, ou habitant du bocage, de l'Armoriad, ou habitant de la Côte ". " L'Armoriad traitait l'Argoader de Jean le Veau et de mangeur de panais, et l'Argoader, pour ne pas être en reste avec l'Armoriad, l'appelait tête de sardine, gibier de grand-vergue et pot à brai... Les relations n'en étaient pas facilitées. Le fait est que, dans la vie, chacun tirait son bord et prenait le contre-pied de l'autre : quand l'Argoader votait blanc, l'Armoriad votait rouge, et réciproquement. " Mais tout ceci n'est vraiment que querelles de clochers et les histoires que l'auteur a ici regroupées montrent, s'il en est besoin, que tous ne sont que fils de la même mère et de la même terre.

02/2004

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Policiers

Bouche cousue

J'ai lâché le volant une fraction de seconde seulement. Juré. Je ne l'ai pas fait exprès. Pas que je m'en sois voulu, de toute manière. J'étais plutôt indifférente. Sauf que ça allait m'occasionner davantage de problèmes. Je l'ai senti à l'instant où ma voiture a fait une embardée vers la droite. Vers ce piéton qui ne m'a jamais vue venir. Non mais, que fabriquait-il là, aussi, en plein milieu de la nuit ? J'ai pourtant tenté de freiner. Sans succès. J'aurais dû faire changer les freins il y avait un moment, déjà. Mais j'avais manqué de temps pour m'en charger... Lorsque je me suis enfin arrêtée, je savais que le corps ne se trouvait plus à l'avant du véhicule, qu'il avait glissé entre mes roues. Assez difficile d'aller le repêcher. C'est pourquoi j'ai décidé d'appuyer encore un peu sur l'accélérateur.

11/2019