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Psychologie, psychanalyse

Des gens ordinaires. Avec George Orwell et Donald Woods Winnicott

Le docteur Jean-François Le Goff était un homme intransigeant, comme ses deux héros, et, comme eux, il ne se payait pas de mots. Il a été emporté par une rechute imprévue de ce qu'il ne lui serait jamais venu à l'idée d'appeler une "longue maladie". Dans ce livre à son image, à la fois discret et engagé, se côtoient et se rencontrent deux auteurs peu conformes qui ne se sont pas connus : George Orwell (1903-1950) et Donald W. Winnicott (1896-1971) pour qui les gens ordinaires ont été un objet de pensée, d'écriture, de théorie. Orwell, qui prend leur parti les armes à la main en Espagne, finira par rejoindre les marginaux, les quelconques, et par être lui-même marginalisé dans le (petit) monde intellectuel ; Winnicott se battra pour que l'on écoute ce que les ordinary mothers (l'expression revient sans cesse dans ses travaux) ont à dire de leur propre ordinaire, mères banales vivant dans l'East End - quartier défavorisé -, mères aux enfants élevés avec les moyens du bord, femmes aux manières communes, passables, good-enough. Etre ordinaire, c'est être de tous les jours. C'est aussi le début de la déshumanisation. L'écrivain et le psychanalyste ont lutté contre la déshumanisation. Dans de courts chapitres, l'auteur les fait se rencontrer, entre deux pages, deux citations, dans les couloirs de la BBC, dans un courrier. Il juxtapose, éloigne, compare, assemble ou dérange des pièces d'un puzzle imparfait, mais éclairant : pour faire entendre comment l'ordinaire informe les passions et la vie, il faut être soi-même insolite. En toile de fond, l'auteur évoque le vif de ses propres engagements et la Julia de 1984 se confond, à la fin du livre, avec une autre Julia, sans doute disparue en Amérique du Sud quand certains, après 1968, ne pouvaient renoncer à la vie extraordinaire et sont devenus des personnages de Chris Marker.

02/2018

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Littérature française

Celles qui n'attendent pas. Une rupture

Cet ouvrage " Celles qui n'attendent pas " naît à l'ère contemporaine entre différentes entités ethniques ayant en partage le golfe de Guinée. Que ce soit à Zogbé marqué par l'urbanité et où domine le tertiaire ou à Akla, construction typique du fait rural subsaharien, où les hommes s'attachent tant à la terre patrie qu'au mono, leur "mer" nourricière, la vie se déroule. A Akla, on est animiste, or dans le même temps, une religion conquérante se répand dans l'hinterland des villes : le christianisme. Le choc religieux induira naturellement un choc de pratiques culturelles-cultuelles avec en toile de fond le traditionnel conflit de générations. De l'autre côté, quand le sens n'explique pas tout, quand les femmes se permettent des libertés et des écarts mal vus, mal jugés et bannis sous le soleil et quand le mot "pudeur" déserte les lieux, il n'est pas donné de parler de dynamique mais de fin. Le déchirement de la famille de Rex Shalmi, noble taximan à Zogbé sera le fruit d'ambitions toujours plus grandes et incontrôlées. On ne peut tout avoir dans la vie. Ainsi, acteurs et victimes de l'histoire, il y a des femmes qu'elles soient mariées selon la tradition ou selon l'église, vivant ou non à la remorque de la civilisation occidentale avec l'addiction de l'ère des tabloïds. Mais profondément, il y a des hommes, toujours fiers et combatifs qui mieux que les femmes, marcheront tête haute. "Celles qui n'attendent pas" est un panorama des sociétés subsahariennes avec un focus sur des traditions et pratiques millénaires et vivaces. Ces sociétés dont l'attachement aux valeurs est indéniable, vivent aux aguets de nouveaux idéaux dont l'aurore des uns sonnera le crépuscule des autres. Ces réalités qui ne s'acceptent, écartelées entre la tradition et le modernisme rappellent une fois encore cette Afrique de l'entre-deux.

06/2016

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Policiers

Quatorze

Un polar haletant et vertigineux 25 avril 2015 sur les hauts plateaux du Tibet. Quatorze compagnons de cordée qui, a priori, ne se connaissent pas, hommes et femmes, en couple ou célibataires, étudiants ou montagnards aguerris, issus des quatre coins de la planète, mus par des motivations toutes plus personnelles et singulières les unes que les autres, se retrouvent pour tenter l'ascension d'un 8 000 les plus mythiques du monde. Un véritable monstre dont l'altitude et les conditions pour y accéder lui ont valu le qualificatif de " death zone ". Tous y ont disparu dans l'épouvantable tremblement de terre de 2015... Cela, un alpiniste solitaire le découvre des mois plus tard en butant sur une GoPro prise dans la glace : 97 pistes dans la boîte noire et des heures d'images sont tout ce qu'il reste de ces 14 alpinistes disparus dans le séisme. 97 pistes qui racontent une histoire autrement plus complexe et criminelle que n'aurait pu le laisser croire la catastrophe naturelle. Quel meilleur décor qu'un 8000, avec les seuls glaciers comme témoins, pour laisser libre cours à la folie, à la vengeance, au mal des montagnes et aux passions humaines ? Il y avait Dix petits nègres dans un train, il y aura désormais quatorze alpinistes à 8 000 avec l'Himalaya comme décor naturel fantastique de ce huis clos à ciel ouvert. Quatorze personnages principaux pour autant de destins. Quatorze tueurs potentiels pour autant de mobiles et un quinzième, le plus impitoyable peut-être, avec le froid, les crevasses, l'altitude et les risques multiples, qu'est la très haute montagne. Un thriller insolite, original, prenant, pour tous les fans du genre et de la montagne avec, en toile de fond, la réalité géopolitique des tensions entre le Tibet et la Chine dans cet Himalaya qui est également une zone frontalière perdue au bout du monde, rarement sous les feux des médias.

02/2018

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Histoire de France

François Mitterrand, les années d'alternance. 1984-1986 / 1986-1988

Après Changer la vie : les années Mitterrand, 1981-1984, cet ouvrage de référence présente la période 1984-1988 et couvre tous les champs : action politique, économique et sociale, relations internationales et culture, avec l'ambition de restituer le contexte général de l'action de l'Etat durant ces années et dans les divers domaines de la vie publique. Plusieurs formes d'"alternances" sont ici étudiées, car ces années représentent la recherche de nouveaux équilibres politiques. Le gouvernement Fabius impose une voie spécifique ; la cohabitation introduit une situation inédite dans le fonctionnement des institutions ; la réélection de François Mitterrand autour du thème de la "France unie" témoigne de nouveaux rapports de force. Tous ces éléments laissent entrevoir la lente évolution vers une bipolarisation encore incomplète autour du Parti socialiste et des droites RPR-UDF, le déclin du Parti communiste et la percée concomitante d'une extrême droite. Ceci, alors que sur la scène internationale une nouvelle détente Est-Ouest se profile dont la France se veut le fer de lance et que, parallèlement, le couple franco-allemand déploie son ambition européenne. La libéralisation des marchés, l'internationalisation, les rapports entre acteurs publics et privés, les nouvelles évolutions technologiques, les changements dans la protection sociale posent la question du rôle de l'Etat, lui-même pris entre contraintes et volonté d'action avec, en toile de fond, la préoccupante montée du chômage. La culture continue de bénéficier de l'attention soutenue des pouvoirs publics, notamment en matière de médias, alors que les efforts se portent sur l'éducation, que la jeunesse s'exprime dans la rue et que la question des "banlieues" et de la politique de la ville - après les grandes lois de décentralisation - apparaît plus nettement. La quarantaine d'études publiées par des spécialistes en rend compte au mieux, sur la base d'archives souvent inédites, d'entretiens avec les acteurs et d'un minutieux travail de synthèse.

01/2019

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BD tout public

Coquelicots d'Irak

Lewis Trondheim et Brigitte Findakly forment en bande dessinée comme à la ville un duo depuis de nombreuses années. Si la bibliographie pléthorique de Lewis Trondheim n'a plus de secret pour personne, celle de Brigitte Findakly, son épouse et coloriste, quoique toute aussi importante, reste pourtant moins connue. De Pif Gadget, à ses débuts, au Chat du Rabbin, des Formidables aventures de Lapinot au Retour à la terre, on lui doit la mise en couleurs d'une centaine d'albums. Avec ce livre à quatre mains, pré-publié en partie dans "Les strips de la matinale" du Monde, Lewis Trondheim délaisse pour la première fois les animaux anthropomorphisés pour raconter l'histoire de celle qui partage sa vie, née en Irak, d'un père irakien et d'une mère française à l'orée des années 1960. Coquelicots d'Irak retrace son enfance passée à Mossoul, ville du nord de l'Irak, à une époque où, bien avant l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, se succèdent coups d'Etat et dictatures militaires. Déroulant le fil de ses souvenirs, on découvre alors une vie de famille affectée par les aberrations de la dictature et leurs répercussions sur la vie quotidienne, jusqu'à un inéluctable exil vers la France au début des années 1970. Une arrivée en France elle aussi difficile, une expérience migratoire faite de difficultés administratives, sociales et culturelles. Dans ce récit qui prend pour toile de fond une triste actualité, Lewis Trondheim et Brigitte Findakly brossent en saynètes percutantes et sans ambages, mais pas moins sensibles pour autant, la trajectoire singulière de la coloriste qui, pour la première fois, occupe le premier rôle dans un livre. Ponctué de photos et de parenthèses sur les coutumes, la culture irakienne et les souvenirs de l'Irak de Brigitte Findakly, on partage avec elle la nostalgie de ceux qui ont laissé derrière eux leur pays d'origine, et les liens fugaces qui subsistent, tout à l'image des coquelicots devenus si fragiles une fois déracinés.

08/2016

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Littérature française

Avec ce qu'il resterait à dire

« Dans le coin du mur, entre la fenêtre et le lavabo une araignée géante a tissé sa toile. Sans doute une Tégénaire domestique, de l'espèce des bâtisseuses. Elle a choisi l'angle le plus humide où le plâtre s'effrite. Il a ouvert grand la fenêtre, un souffle d'air est entré dans la chambre, a soulevé le rideau, sa nappe n'a pas bougé. Des débris poudreux, de menues ruines tombées du mur sont pris dans les fils de sa soie. Ténue, fine, si fine, et tendue. Un miracle d'équilibre. » Un soir de 1935 au Dôme, Alberto Giacometti fût attiré par la beauté d'une femme longue et mince. Elle lui faisait face quand il entra dans le café. Elle avait levé la tête, peut-être parce qu'elle s'était sentie regardée. Elle revint les jours suivants. Lui la regardait comme il l'avait regardée le premier soir, intensément et à distance. Il se passa une semaine avant qu'il osât l'aborder. À Genève pendant la guerre, le souvenir d'Isabel hante Giacometti. Ce récit raconte l'invention dans une chambre d'hôtel transformée en atelier de la Figurine sur socle, un plâtre de trois centimètres. « La figure c'est vous » lui écrit-il en 1945. Elle m'a dès que je l'ai vue attirée dans son espace, transportée sur une scène où j'étais la chambre, le sculpteur et l'apparition. L'étendue et la figure. Rien n'eut été possible sans la découverte de photographies d'Alberto Giacometti modelant à l'hôtel de Rives : douze clichés d'Éli Lotar. Je n'ai pas écrit avec ces vues sous les yeux, mais avec leur souvenir, liant l'espace de la chambre à des paysages souvent évoqués dans les Écrits, des lieux où, quand le jour se lève, l'écart entre les êtres, entre les choses, grandit. _Anne Maurel --- Quatre photographies d'Éli Lotar son reproduites en préambule du récit d'Anne Maurel.

11/2016

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Ecrits sur l'art

L'oeuvre de chair. Paul Rebeyrolle, la peinture et la vie

Dans un siècle qui a voué aux gémonies la sensibilité, et surtout ce qu'elle doit aux sens - tant les lois du marché imposent le contrôle réfléchi des consciences et des corps, la peinture de Paul Rebeyrolle constitue une insoumission. Sa violence, son exubérance, sa cruauté, ses débordements hors du cadre de l'asepsie généralisée nous atteignent : comment demeurer spectateurs, placides, comment ne pas être incorporé à "cet univers d'étreintes et de clameurs, de cris, d'oedèmes ou de tripailles jetées sur la toile, la vie dont elle procède, qu'elle montre torturée pourtant, dépecée, veule mais irréductible [... ]" . Les corps meurtris, les corps malades, les paysages vomissant leurs éléments, la sauvagerie qui l'habite, tout concours à faire de cette oeuvre, loin des défigurations glacées ou perverses d'un Bacon, une sorte de résistance, sans lendemains lyriques mais terriblement humaine, vivante. "La peinture ignore la satiété" écrit Lionel Bourg à propos de Rebeyrolle, de son geste, de son appétit de la matière, la matière des corps et celle de l'esprit. Ce texte ne prétend pas circonscrire cet insatiable. Mais par des entrées multiples, biographiques, esthétiques, politiques, il se penche sur les moments féconds de l'artiste, sur tel ou tel tableau, sur sa fidélité à un autre inclassable rebelle, Georges Guingouin, sur son rapport à l'abstraction, estimée mais tenue à distance, pour former un portrait fulgurant. Il permet au lecteur d'accorder à l'oeuvre toute l'attention qu'elle mérite. "Nul ne lui ôtera rien maintenant. Sa vitalité fut trop riche. Sa conscience trop exigeante. Trop amoureux ses liens avec la nature ou les hommes, les rochers vacillants sur l'arête des choses, les herbes, les animaux. L'artiste le plus politique de son époque, ce n'est pas un hasard, nous laisse l'oeuvre la plus confiante, la moins retorse peut-être. Nous y sommes inclus". L. B.

02/2021

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Psychologie de l'adolescent

Ados en quête de sens. D'hier à demain

Capables de penser, de douter, de symboliser, de conceptualiser, les adolescents, à partir de seize ans, commencent à se poser les bonnes et difficiles questions du sens à donner à sa vie. La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? Quelle femme ou quel homme veut-on devenir à l'âge adulte ? Faut-il ressembler à ses parents et accomplir ce qu'ils souhaitent pour nous ? Faut-il venger les pères humiliés ou les mères abandonnées ? Y a-t-il encore un ascenseur social ? Faut-il fonder une famille et si oui, laquelle ? Est-ce que Dieu existe ? Que se passe-t-il après la mort ? Peut-on vraiment choisir le sexe auquel on veut appartenir ? Qu'est-ce qu'une vie réussie ? Comment savoir si on est quelqu'un de bien ? Pourquoi a-t-on si peur de l'avenir et de la fin du monde ? Comment peut-on haïr, détruire et parfois tuer l'autre ? Pourquoi le suicide est-il la première cause de mort chez les jeunes ? Toutes ces questions sont atemporelles. Elles se sont posées aux jeunes nés après le 11 septembre 2001, à ceux qui avaient vingt ans pendant la pandémie et à ceux qui ont donné leur vie pour défendre les valeurs européennes. On a appelé cette génération "la jeunesse sacrifiée" ou "fracassée" . Raphaël Glucksmann parle des "enfants du crépuscule" , parce que leur monde ressemble au chaos des fins ou à celui des origines. La toile de fond de cette époque est caractérisée par l'effondrement climatique, le terrorisme local et international, l'affaissement des démocraties, la montée des régimes autoritaires et le retour de la guerre en Europe. Afin d'ouvrir un autre sens à suivre, l'auteur se risque à transmettre un récit revisité des valeurs évangéliques à partir de l'expérience sentimentale, amicale et amoureuse vécue par les jeunes. La rencontre de l'autre, non-algorythmée, peut leur faire découvrir que l'amour est plus fort que la mort.

03/2023

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Revues

Oblik N° 7/Printemps 2022 : Génération no future ? 50 raisons pour les jeunes de ne pas désespérer

OBLIK n°7 Oblik, c'est la revue d'infos dessinées d'Alternatives Economiques où des illustrateurs talentueux posent un regard créatif et décalé sur l'actualité avec, en toile de fond, l'expertise et l'exigence des journalistes d'Alternatives Economiques. Ce numéro, consacré à la jeunesse, s'intitule "Génération No Future ? 50 raisons pour lesquelles les jeunes peuvent croire en leur avenir". Génération No Future ? 50 raisons pour lesquelles les jeunes peuvent croire en leur avenir. Prenons un jeune et disséquons-le. Que trouvons-nous à l'intérieur ? Des quantités considérables d'envies, de projets, d'espoirs de toute sorte. Quelques désillusions bien sûr, mais pas encore nombreuses. Pas mal de vides à combler aussi, que les connaissances et les expériences devraient progressivement remplir. Refermons le jeune maintenant et laissons-le vaquer à ses occupations en continuant à l'observer. Que constatons-nous ? Qu'il se heurte dans ses études, dans son travail, dans sa vie personnelle à des obstacles que parfois les générations précédentes n'ont pas connus, même si chacune a eu son lot d'embûches. Qu'il perd le moral à l'occasion. Que devant l'adversité et l'état du monde dont il hérite, il tance volontiers ses aînés, tout en commettant des erreurs qu'ils ont déjà commises. Ou d'autres, de son cru. Et qu'il est empêtré dans ses contradictions. Quelle conclusion pouvons-nous en tirer ? Qu'en dépit des apparences, le jeune est un être désespérément normal et qu'il a toute la vie devant lui. A découvrir également dans ce numéro : une carte blanche à Alex Jordan (qui a fait partie des fondateurs du collectif de graphistes Grapus dans les années 70) et au photographe André Lejarre ; un portfolio (10 pages) ; un reportage illustré (10 pages) ; une bande dessinée sur "L'affaire Lemoine" écrite par Christian Chavagneux (éditorialiste à Alternatives Economiques et auteur notamment de Les plus belles histoires de l'escroquerie) illustrée pas Nathalie Ferlut. Dans Oblik, tous les arts graphiques sont mobilisés pour renouveler le journalisme.

04/2022

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Déportation

Une histoire de Clara Kamil-Rosner. Juive de Bukovine - De Wiznitz à Lyon (1908-1987)

Le maelström historique, politique, militaire et moral qui submerge l'Europe durant la première moitié du XXe siècle est la toile de fond du récit que le fils de Clara Kamil et de Sjoma Rosner, Juifs de Bukovine, fait de la vie de ses parents. Après plusieurs tentatives d'émigration, ils se retrouvent à Paris en 1937 et s'y marient. A la déclaration de la guerre, Sjoma est interné et un peu plus tard intégré à une Compagnie de travailleurs étrangers. En 1943, il passe clandestinement en Espagne où il est arrêté, livré aux Allemands et déporté à Auschwitz. Il n'en reviendra pas. Clara donne naissance à leur fils à Paris, en avril 1940. Grâce à un réseau formel et informel de solidarités, elle l'élève seule. En août 1942, alors qu'elle tente de passer la ligne de démarcation, elle parvient, avec son fils, à se dérober à un contrôle. Deux mois plus tard, elle échappe à la rafle des Juifs roumains de Paris alors que tout lui semblait perdu. Quelques semaines après, Clara et son fils seront cachés dans le village de La Perrière (Orne), chacun dans une famille différente. Revenue à Boulogne-Billancourt, elle met son fils en pension pour pouvoir travailler. Dès avril 1945, elle fait le siège du Lutetia pour retrouver son mari, sans succès. Fin 1945, elle reprend son fils avec elle, à Boulogne, organise leur survie et le prépare à entrer dans l'école de la République. De 1977 à 1985, celui-ci mènera avec sa mère, douze séances d'interviews, soit vingt-cinq heures d'enregistrements bruts, sauvegardées sur cassettes. En 2014, il en effectue lui-même la transcription littérale, ce qui le contraint à regarder en face la suite qui s'impose, qu'il n'avait jamais évoquée avec elle et, dans les premiers mois de 2015, il commence à écrire un récit...

04/2021

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Géopolitique

Le nouveau grand jeu. Sociétés, états, empires

Le fil rouge du précédent ouvrage, Journal d'Ukraine et de Russie, était lié au constat selon lequel le système international avait été dominé par les Etats-Unis depuis 1991 - c'est-à-dire depuis la disparition de l'Union soviétique, la guerre du Golfe puis l'intervention en Afghanistan - tandis que s'était maintenue entre les puissances une certaine coopération, notamment dans le cadre du Conseil de sécurité de l'ONU ou dans des formats appropriés pour traiter par exemple de la question du programme nucléaire iranien. Il s'agissait de savoir dans quelle mesure les crises internationales, depuis le brutal retrait américain d'Afghanistan à l'été 2021, avaient déterminé une évolution du système des relations internationales. Ce dernier est par définition évolutif et ne se stabilise, quand il y parvient, que pour des périodes limitées dans le temps à l'échelle de l'histoire. La guerre en Ukraine, quelles que soient les modalités de sortie de crise, pourrait bien accélérer la transformation d'un système qui est d'ores et déjà caractérisé par la multiparité. Mais celle-ci n'est pas égalitaire et le centre de gravité du monde se déplace à l'évidence, en particulier sur le plan économique, vers l'Asie. Le Monde nouveau se développera sous l'ombre portée de ce dernier ensemble. Le Grand Jeu du XIXe siècle était caractérisé en Asie centrale par l'opposition des empires russe et britannique. Le Nouveau Grand Jeu, sur toile de fond de l'affirmation de la Chine comme potentielle première puissance économique du monde, se déploiera de nouveau dans cette zone et aussi au-delà. Les grands ensembles du monde, en particulier les Etats-Unis et l'Europe y seront impliqués ou en tout cas ne pourront pas s'en désintéresser. La recomposition du monde en cours et en voie d'accélération affectera aussi les sociétés sur le plan interne (cf. flux migratoires, questions énergétiques et d'environnement, sujets dits "? sociétaux ? "). Le Nouveau Grand Jeu s'attachera à cerner ces changements et à tracer des perspectives.

11/2023

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Revues

OBLIK - N° 8 Y aura-t-il du chauffage à Noël

OBLIK n°8 Oblik, c'est la revue d'infos dessinées d'Alternatives Economiques où des illustrateurs talentueux posent un regard créatif et décalé sur l'actualité avec, en toile de fond, l'expertise et l'exigence des journalistes d'Alternatives Economiques. Y aura-t-il du chauffage à Noël ? Et 50 autres questions sur notre addiction à l'énergie Le dossier central de ce 8e numéro d'Oblik est consacré à l'énergie et s'interroge sur notre dépendance aux énergies fossiles et nucléaire : Nous sommes tous des toxicos. Evidemment ce n'est pas facile à reconnaître. Surtout quand les produits auxquels nous sommes accros émettent des fumées tellement nocives, des vapeurs tellement suspectes qu'elles menacent de faire crever toute la planète. Nous le savons et pourtant nous continuons de nous rouler aux pieds des dealers du monde entier pour qu'ils nous vendent notre dose quotidienne de pétrole, de charbon, de gaz... Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que ces trafiquants en profitent. A ce qu'ils nous extorquent des montagnes de pognon pour forer plus encore les entrailles de la terre et extraire de nouvelles quantités de drogues dures. Ou qu'ils menacent de nous priver de dope si nous nous avisons de contester leurs méthodes de gangsters. Il serait grand temps que nous décrochions. Mais attention, certains produits de substitution en vente sur le marché sont radioactifs ! Préférons les cures de soleil et de grand air qui, elles au moins, sont renouvelables. On retrouvera également dans ce 8e numéro un roman-photo de Gregory Jarry, auteur et éditeur de bande dessinée (Editions FLBLB à Poitiers) ; un reportage illustré sur la révolution statistique et graphique des isotypes dans la " Vienne rouge " des années 1930 ; une enquête sur les accidentés du travail illustrée par Enzo ; un portfolio sur l'homo detritus signé Stephan Gladieu... Dans Oblik, tous les arts graphiques sont mobilisés pour renouveler le journalisme.

10/2022

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Policiers

Le Vieux au coeur froid

Un sans-abri qui vit sous la culée d'un pont, accro à la vodka martini, tueur à gages pour de l'argent qu'il dépense aussitôt en beuveries, dialogue en permanence avec son double imaginaire : l'intelligence financière - chantre du capitalisme libéral et débridé. Avec pour toile de fond les plages, les bars et les rues sombres de San Francisco, un roman raconté à une vitesse folle d'une voix bravache. La plus belle oeuvre de Jim Nisbet à ce jour, rappelant Jim Thompson au meilleur de sa forme et Tarantino au plus irrévérencieux. Une lettre d'amour dure et tendre aux bas-fonds d'une ville, une histoire de suspense brute et cocasse, qui ne vous laissera pas indifférent. Jim Nisbet a écrit ce livre à l'apogée de la crise des subprimes. S'il était alors fou de rage et impuissant face à la crise, il était également lassé des clichés propres au roman noir, au polar et au thriller. Le roman est donc né de l'idée de rompre une fois de plus avec ces codes, davantage encore que dans ses livres précédents, notamment le dernier publié : Petit traité de la fauche. Ce qui donne un texte singulier, où les dialogues entre le personnage et son double imaginaire s'entremêlent, de la même façon qu'ils font partie intégrante du récit. Ce roman est un tour de force. Mystery People Magazine Et puisque je parle de San Francisco, je dois mentionner Jim Nisbet, auteur de romans noirs qui vont là où peu d'écrivains osent voyager [... ] Laissez-moi vous dire que seul Nisbet a pu s'en tirer avec deux monologues intérieurs non-stop dans la tête d'un tueur à gages sans abri, schizophrène et accro aux martinis [... ] des accents d'humour noir et suffisamment de suspense pour vous faire lire ces pages en une seule fois. ZoomStreet. Nominé par les lecteurs de SpineTingler pour le prix 2013 du meilleur roman. Staff Pick ! City Lights Books.

07/2020

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Histoire régionale

Histoire des Ponts et Canaux de Martigues

En 1223, Raymond Béranger IV, Comte de Provence, se rend maître de l'Isle Saint-Geniest puis des ferrages de Jonquières et Ferrières. Il jette les fondements d'une ville neuve entre Arles et Marseille, tirant ses revenus des bourdigues, pêcheries posées en travers des nombreux canaux, qu'il a obtenues de l'Archevêque d'Arles. Lorsque François Ier visite Martigues en 1533, le drame le guette. Le pont Saint-Geniest s'effondre sous le passage d'un carrosse de sa suite. Madame de Trans se noie et le Roi ne doit qu'à sa dextérité de ne pas tomber à l'eau. En 1550 le Baille entreprend une longue visite de tous les ponts de la ville. Il faut alors traverser neuf ponts pour franchir autant de canaux afin de passer de Jonquières à l'Isle puis à Ferrières, ce que les habitants font souvent au péril de leur vie. Les bourdigues vont faire l'objet de chicaneries incessantes entre leurs propriétaires, notamment les Galliffet ou les Pradine, et la Communauté de Martigues. Les procès ne cesseront qu'avec leur rachat par l'Etat au début du XXe siècle. Une nouvelle ère commence avec le remplacement des vieux ponts en bois ou en pierre de taille par des ouvrages métalliques et mobiles. La construction du canal de Marseille au Rhône fait disparaître les anciens canaux et les bourdigues. La traversée de Martigues est chamboulée. Un pont levant vient s'inscrire dans le paysage du Miroir aux Oiseaux et un viaduc routier s'impose en toile de fond. A partir de nombreux documents d'archive, l'auteur conte l'histoire des ponts et canaux de Martigues en faisant revivre les évènements et les personnages de l'époque. Cette histoire est fascinante parce que mêlée aux rêves de quelques hommes, passionnante par les rencontres humaines qui l'animent, exaltante par son association aux évolutions technologiques et économiques.

05/2021

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Sports

Carnets taurins. Chroniques inédites, souvenirs et gourmandises : 20 ans de périple tauromachique

L'importance de Jacques Durand, et ce pour quoi on ne le remerciera jamais assez, c'est d'avoir installé dans la langue française les questions fondamentales de la tauromachie. Ce qu'il nous a amené, à nous qui ne sommes ni toreros, ni éleveurs, ni écrivains, juste des badeurs acharnés, c'est une langue qui traduise enfin la joie et la grandeur des émotions que nous ressentons dans les arènes. En s'appuyant sur deux principes: les histoires, petites et grandes, qu'il va pêcher dans les fonds de mémoire, et qu'il conte avec un talent précieux, et sa capacité magique à faire passer, dans la langue même, le grand souffle du mystère taurin. Des histoires, il y en a plein les pages - comme on dit plein les yeux - de ce livre qui salue les vingt années de la route des toros suivie passionnément, mais tranquillement, par Jacques Durand. Au fond, ce n'est pas un album, c'est le fond des poches de Jacques qui nous est ici entrouvert: ses photos, ses notes d'hôtel ou de restaurant, toute la petite quincaillerie du souvenir superbement mise en page et où se découvre en prime le courrier des lecteurs de Libération, haineux ou drôle, les collections de billets, de rencontres, le petit bout de toile jaune de la doublure de la dernière muleta de José Tomas avant sa retirada, offert par Zocato, ou un parte medical de l'infirmerie de l'arène de Cordoue... C'est un livre magnifique, qui résonne des fureurs, des joies et des peines, des fumées, des frôlements de la soie des capes de paseo, des odeurs de viande rôtie, des vins, rouges de Rioja, ou blancs de Sanlucar, de l'odeur âcre des rendez-vous ratés. Ou pas. C'est un chant pour la route des toros, celle qui s'ouvre à nouveau devant nous, chaque fois, dans les étés qui commencent.

12/2008

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Littérature érotique et sentim

Mis à l'essai. Tome 1, Le sportif et l'introvertie

New York Elite Par Une Cyber Espionne 22 Avril MESDAMES ET MESSIEURS ! J'ai une annonce à faire. Vous savez, ce type dont j'ai parlé il y a quelques mois ? Le très, très, très séduisant joueur de rugby irlandais qui joue pour la RLI ? Le joli coeur avec de gros problèmes de sang-froid, le corps d'un gladiateur, et le visage d'une star de cinéma ? Le sportif aux choix vestimentaires douteux, lesquels m'avaient poussée à supputer qu'il était le bâtard d'un Leprechaun et d'un Hobbit ? Ronan Fitzpatrick ? Ca y est, vous le replacez ? Eh bien, j'ai une confession à vous faire... L'INTROVERTIE Annie Catrel, petit génie des réseaux sociaux, est la star de l'agence de relations publiques Davidson & Croft le jour. De nuit ? Elle est la Bloggueuse Célébrité anonyme qui peut influencer l'opinion publique en deux coups de publications Instagram. Elle est la Cyber Espionne, la créatrice anonyme de New York Elite, et la coqueluche de la Toile. Annie domine le monde virtuel, mais la réalité ? Euh, pas vraiment. LE SPORTIF Ronan Fitzpatrick est le talonneur le plus talentueux que le rugby irlandais a connu, et il déteste les médias, papier ou digitaux. La presse lui a fait une réputation de tête brûlée qui lui colle à la peau. Suspendu de son équipe, Ronan vient chercher la paix et l'anonymat à Manhattan... Mais c'est sans compter sur l'oeil de lynx de la Cyber Espionne. Il faut dire qu'on ignore difficilement un physique comme celui de Ronan. LE PLAN Quand Ronan arrive, réticent, à Davidson & Croft pour améliorer son image médiatique, il ne s'attend pas à rencontrer la timide et superbe Annie, et encore moins à l'attirance violente qu'il éprouve pour elle. Lorsqu'on leur propose de travailler ensemble, Ronan saute sur l'occasion. Jusqu'où Annie ira-t-elle pour sauvegarder son anonymat ? Et comment réagira le sportif quand il découvrira qui est vraiment l'introvertie ?

06/2018

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Littérature française

Jusqu'où va ta nuit

La poésie est cette effraction du Poète en direction de ce qui le dépasse : pur geste de donation, constante oblativité. Et de quoi nous fait-il l'offrande ? Mais de son propre corps en même temps que de celui de la poésie : sang, lymphe, larmes, chair ductile infiniment disponible. Car il ne saurait y avoir d'œuvre sans cet arrachement à soi du Voyant, sans cette participation des Voyeurs au banquet auquel ils sont conviés. La chair, les Voyeurs la manduquent jusqu'à sa dernière fibre, les mots ils les déglutissent, les métabolisent afin que ces derniers fassent sens, qu'ils parlent à l'intérieur de leur âme, fécondent leurs esprits, insufflent dans leurs corps l'espace de compréhension dont leur existence doit se tisser afin de se soustraire au silence, à l'occlusion, à la perte qui, toujours menace et frôle l'abîme. Oui, l'essence du poème est tragique, pareillement à la solitude de l'homme. Voyez les poètes maudits, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire. Le poème est un cri en direction du ciel qui, longtemps retentit sur l'arc de la conscience. Le poème est une urgence à dire ce qui tisse, en soi, la toile du vertige, qui fait éclater la bogue des affects, se distendre la peau vive de l'intellect. Il y aurait douleur à trop longtemps contenir tous ces flux, ces rythmes, ces tensions dont on est habité et qui fusent à la vitesse des comètes. Alors on écrit les ronces floues oblitérant le regard, le frémissement des déraisons, les errances sur des chemins d'abandon, les corps devenus fragiles, les heures brisées des silences. On écrit son corps-palimpseste comme si, jamais, il ne devait revenir de cet exil qu'est l'écriture. "Jusqu'où va ta nuit", identique à une subtile métaphore ouvrant les rives de l'art nous convie à un tel voyage. Un enchantement !

06/2014

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Connaissance de soi

Enseignements de la montagne. Un voyage à la rencontre de soi

Comment la marche, la méditation et l'introspection peuvent nous aider dans notre recherche de nous-mêmes Partir pour se retrouver, est-ce une fuite en avant ou un chemin de guérison ? Dans ce livre, Pauline Wald nous raconte sa recherche de bien-être, non plus sur le chemin de Compostelle mais à 2 000 mètres d'altitude en Equateur. Ce livre parle de ce voyage initiatique, un voyage dans lequel Pauline Wald cherche à aller mieux après des événements difficiles (rupture, accident de la route) et à se guérir d'une maladie des intestins dont elle a été diagnostiquée très récemment. Avant de partir, elle se défait de ses biens, quitte son appartement parisien et s'installe seule dans la montagnes des Andes pendant deux mois, passe du temps avec la sage taoïste qui lui loue sa maison et qui partage avec elle ses pépites de sagesse. Elle marche quotidiennement, rencontre un chamane quechua qui lui fait tester une cérémonie avec un cactus appelé le San Pedro, essaie d'appliquer les principes bouddhistes acquis lors de sa retraite de méditation (non identification à ses pensées, revenir au moment présent, détachement...). Puis elle va dans un petit village au bord de l'océan sur la côte en Equateur, y découvre la médecine du rapé, les chants de mantra, pratique le yoga. Elle s'installe ensuite dans la ville de Cuenca pour enfin retourner dans la montagne, dans le lieu mystique du début. Tout le long du livre, Pauline Wald parle en tant que psychologue qui se questionne sur les méthodes de guérison alternatives (usage des plantes sacrées, méditation, marche) par rapport à la psychologie classique et à la psychothérapie. Elle rencontre d'autres personnes en quête de bien-être qui partagent avec elle leur propre chemin de guérison. En toile de fond, il est également question des thèmes du voyage et du nomadisme.

03/2024

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Littérature française

Le chagrin d'aimer

"On écrit pour comprendre ce que l'on ne comprend pas. Quand j'écrivais Vie de ma voisine, mon héroïne, Jenny Plocki, me parlait de sa mère, la magnifique Rifka. Elle me racontait ses mots, elle évoquait ses gestes. L'amour d'une mère. Je mesurais mon ignorance dans ce domaine. Ma mère ne savait pas ces mots, ni ces gestes. Impuissante à m'aimer. Je suis partie sur ses traces. Celles d'une petite fille apatride et de sa mère danseuse, théâtreuse des années 20, connue sous le nom de Lina de Varennes. Je suis partie sur ses traces de petite fille grecque et arménienne. Ma mère ne voulait rien savoir de son passé. Il a fallu que j'enquête et que je l'invente. Que je trouve les mots pour la retrouver. C'est ce livre, Le Chagrin d'aimer. J'ai tissé une toile pour y prendre ma mère, cette insaisissable libellule. Chaque scène ici renvoie à un lieu, une époque, un objet. Il a fallu passer par la cour du Roi de Grèce et les collines de Fiesole. Par un atelier d'écriture, une maison de retraite, un supermarché, un paquet de gauloises, une machine à écrire. Autant de circonstances, par-delà les guerres, les destructions, les irrémédiables pertes, où ma mère se trouve confrontée à ce qui est vital, et élémentaire, la nourriture, l'argent, le travail, l'amour. La preuve la plus tangible de sa singulière énigme, est un motif : celui de la voiture. Habitacle et projection du mouvement, des cahots d'une vie : au commencement (du livre) est la voiture, cheval de Troie ambigu de l'écrivain aussi. Telle est la vérité, avérée en légende. La voiture et, plus secrètement, la machine à écrire. Faisant ce portrait, j'ai tenté d'en savoir un peu plus sur elle, sur moi. Chemin faisant, j'ai compris que ce n'était qu'un début". G. B.

02/2018

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Littérature française

Trénelle

A Trénelle, quartier populaire de Fort-de-France, Max grandit entouré des siens. Man Suzanne, mère courage, son frère Claude, ses soeurs Dina et Marcelle. Et puis, il y a aussi l'ombre terrifiante d'Ami Georges, le nouveau mari de Suzanne, et celle rêvée du père qu'il n'a pas connu. L'enfant va devenir jeune homme et se dresser pour trouver sa voie, malgré les coups et les cicatrices. Tracer sa route et devenir Max. "Trénelle était un morne si escarpé qu'il fallait par temps de pluie crapahuter dans la pente à quatre pattes pour ne pas y glisser. Charrier à la force des bras tout ce dont on a besoin pour vivre. Lever les pieds bien haut dans le chemin pour ne pas exploser les stupides crapauds qui ne sautaient jamais droit. Marcher tête baissée pour ne pas s'enrouler les chevilles dans les anneaux du serpent à tête de Vache-qui-rit. Un morne où les gens ne parlaient jamais doucement, sauf pour murmurer des ragots, où il valait mieux s'enfiler un dernier coup de feu dans le gosier et sombrer ivre mort plutôt que de réfléchir au lendemain. Un coin trop inaccessible pour que les voitures de l'en-ville puissent y ramener leurs pétarades nouvelles et ajouter au vacarme de la forêt, trop reculé pour être la France décrite dans les manuels scolaires. On y construisait sa case en bric-à-brac de fûts de pétrole, bois-caisse, caisses-morues, briques et bouts de tôles. Tout tenait jusqu'à la prochaine tempête. Il fallait alors tout recommencer pour se hisser à nouveau vers le ciel. A Trénelle, les enfants, qu'on appelait timoun, étaient soit dehors-sauvages soit dedans-dressés. Ils devaient se rendre à l'école en file indienne, le plus âgé devant, le plus jeune derrière, rester silencieux en toute circonstance, ne jamais répondre à un adulte sans y avoir été invité. Un morne aux 1 000 mamans où les papas étaient nulle part - et partout à la fois. "

05/2023

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Sports de balle

Billie Jean King, autobiographie d'une icône. Les combats d'une championne pour l'égalité

" Un modèle constant dans ma vie, Billie Jean King est un exemple emblématique d'intégrité face à l'adversité. La franchise puissamment honnête et sans vergogne de son livre est le reflet de la marque brillante de King sur le monde et des plafonds de verre qu'elle a brisés. " Serena Williams Un autoportrait inspirant et intime de la championne de tennis qui englobe sa brillante carrière sportive, son activisme indéfectible et son engagement continu en faveur de l'équité et de la justice sociale. Dans ce récit plein d'entrain, Billie Jean King détaille le cheminement de sa vie pour se trouver. Elle raconte sa carrière de tennis époustouflante - six ans en tant que femme la mieux classée au monde, vingt championnats de Wimbledon, trente-neuf titres du Grand Chelem et sa victoire décisive contre Bobby Riggs dans la célèbre " Bataille des sexes " . Elle se souvient de manière poignante de la toile de fond culturelle de ces années et de l'impact profond sur sa vision du monde du mouvement féministe, des assassinats et des manifestations anti-guerre des années 1960, du mouvement des droits civiques et, finalement, du mouvement des droits LGBTQ+. Elle décrit les innombrables défis qu'elle a rencontrés - sexisme, trouble de l'alimentation, quasi ruine financière après avoir été démasquée - sur son chemin pour reconnaître publiquement et sans équivoque son identité sexuelle à l'âge de 51 ans. Et elle raconte comment sa vie d'aujourd'hui reste celle d'un engagement infatigable. Elle offre des idées et des conseils sur le leadership, les affaires, l'activisme, le sport, la politique, l'égalité dans le mariage, la parentalité, la sexualité et l'amour. Elle montre à quel point vivre honnêtement et ouvertement a eu un effet transformateur sur ses relations et son bonheur. C'est l'histoire d'une féministe révolutionnaire, d'une athlète de classe mondiale et d'un esprit indomptable dont l'impact a transcendé même ses réalisations spectaculaires dans le sport.

05/2022

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Tatouage et body art

Le corps peint. Des Néandertaliens aux Drag Kings

En dépit de l'absence de vestiges (les plus anciens tatouages conservés de corps momifiés datent de 3000 ans avant J. -C.), plusieurs indices semblent accréditer l'idée que l'homme a pris son propre corps pour premier support de la peinture. Malgré la richesse et l'extraordinaire variété des décorations corporelles dans toutes les sociétés dites "primitives" , il est possible de déterminer certaines fonctions générales nettement distinctes ? : Les peintures corporelles, qui ont un caractère éphémère, et qui sont associées à des fêtes, des cérémonies, des pratiques magiques. Elles nous font pénétrer dans le domaine du sacré, c'est-à-dire de la transgression rituelle des tabous. Aussi manifestent-elles des dispositions psychiques qui, dans la culture occidentale, sont réprimées ou affectées d'un caractère psychotique. Les marques les plus durables, par tatouage ou scarification, qui équivalent à une inscription sur le corps de l'ordre culturel de la communauté et de la situation sociale des individus. Avec l'invention de l'écriture et la constitution des Etats, l'inscription est transférée du corps des individus à une peau plus anonyme ? : le parchemin. Le corps, pour être désormais intact, n'en est pas moins l'objet de retouches visant à l'assujettir à sa propre image : cosmétique, maquillage et opérations esthétiques de toute nature. La séduction joue sur la limite entre l'occultation et l'aveu de ces artifices. Cependant, la marque corporelle est délibérément assumée dans certains domaines marginaux ? : le tatouage des forçats, des aventuriers, des prostituées, le maquillage des acteurs et des clowns, le grimage des enfants, etc. L'évolution de la. peinture moderne peut être interprétée comme la réactivation anti-illusionniste de l'épiderme de la toile. De fait, au terme de cette évolution, le corps est à nouveau assumé dans sa fonction de support originel de la peinture, notamment dans les mouvements du Body Art et du Transvestisme.

10/2023

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Communication - Médias

Infernet. Suivi de : Internet et moi (une confession)

Infernet Comment les réseaux sociaux nous rendent fous : Arnaques, manipulations, perversité, meurtres ... Préface Denis Robert "Les nouvelles technologies peuvent être aussi de formidables terrains de jeu pour escrocs et pervers en tout genre". La Dépêche Infernet, ce sont des faits divers, des histoires vraies, sinistres, grotesques et sérieuses, qui servent de loupes grossissantes pour comprendre ce qu'Internet et les réseaux sociaux sont en train de faire de nous. C'est Marina Joyce, la " kidnappée " du réseau social ; Gabby Petito, l'influençeuse lifestyle tuée par son amoureux lors de leur roadtrip documenté au quotidien sur Instagram ; Manti Te'o, la star du football victime d'un catfish sur Twitter ; Nikocado Avocado, un YouTubeur qui fait des mukbangs à se tuer la santé pour faire des vues ; Michelle Carter et Conrad Roy, les amants Facebook maudits... Toutes ces victimes, parfois attachantes, parfois inquiétantes, sont comme l'avant-garde de ce que nous sommes amenés à vivre si nous confondons la fiction numérique et la réalité, et si nous cherchons notre salut dans les likes, les pouces bleus et l'attention que nous réussissons à obtenir sur la toile. Cette série d'articles et de vidéos publiés sur Blast depuis le 1er janvier 2022, à mi-chemin de Pierre Bellemare et de William Burroughs, propose une interprétation du phénomène des quinzes dernières années : notre vie depuis que les réseaux sociaux nous ont transformés. Le livre est complété par un texte autobiographique, Internet et moi (une confession). Dans cette longue postface, l'auteur décrit les épisodes principaux de sa vie liés à Internet de 1996 (arrivée de son modem) à 2020 (année où il a décidé de quitter pour toujours les réseaux sociaux). Il y raconte comment il a cherché son salut dans la vie numérique, mais surtout pourquoi il en est arrivé à comprendre qu'en faisant ça, il se mettait, en réalité, en danger de mort.

05/2023

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Littérature française

Au plaisir de Dieu

En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s'éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d'une vieille famille française enfermée dans l'image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s'effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-Lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu'à nos jours, l'histoire du monde, du pays, du clan, de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s'est peu à peu effrité. Un mariage d'amour et d'argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L'histoire du XXè siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d'une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme. Le narrateur n'ignore pas qu'il est le dernier à connaître une forme de vie condamnée. Se jouant de la chronologie et de l'imagination, il brosse avec désinvolture et nostalgie, sur la vaste toile de fond du siècle, une galerie de portraits et de croquis où ne manquent ni l'émotion ni l'ironie. Tout le livre est empreint d'une mélancolie qui lui donne sa résonance et sa poésie. On passe d'un épisode dont l'humour rappelle celui de Proust à une page poignante et presque désespérée. C'est le " regret souriant " et c'est le charme du temps perdu et retrouvé dans le souvenir. C'est ici l'histoire d'une famille imaginaire brillamment repensée, avec une sorte, à la fois, de lassitude et d'allégresse. Le lecteur ne pourra s'empêcher de lui chercher des modèles. Mais au-delà des clés qu'on ne se fera pas faute de découvrir, c'est tout un pan de la société française que nous voyons s'écrouler sous nos yeux.

06/1974

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Policiers

Obia

Clifton Vakansie court dans les rues de Saint-Laurent, sa ville natale, sur les rives du Maroni, en Guyane. Il court dans un paysage de tôles et de parpaings, en direction de Cayenne et de son aéroport, dont le séparent des fleuves qu'il faudra franchir à la nage, des barrages de gendarmerie, des pistes tracées à travers la forêt. Il court pour l'avenir de sa petite Djayzie, sa fille qui vient de naître, lui qui est à peine un homme. Il court à travers sa peur et des jeunes de son âge tombent autour de lui. Mais plus tu es déchiré, plus les chiens te déchirent, c'est ce qu'on dit. Et Clifton a beau être sous la protection de l'obia, rendu invincible par la magie des Noirs-Marrons, à sa poursuite il y a le major Marcy, un Créole, un originaire comme on dit, colosse né ici qui sait tout des trafics et des hors-la-loi, homme emporté qui n'a pas volé sa réputation de tête brûlée. Et il y a aussi le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange, aux yeux jaunes, dont personne pas même lui ne sait d'où il vient vraiment. Clifton l'ignore encore, mais dans sa fuite vers l'est il ne va pas tarder à croiser des fantômes. Ceux de la guerre du Suriname. Des fantômes qui tuent encore. Qui ne cessent pas de tuer. En ranimant les souvenirs de la guerre civile qui provoqua à la fin des années 1980 le passage de milliers de réfugiés sur les rives françaises du Maroni, Colin Niel nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout oublier des spectres de cet oppressant passé. Alors qu'au Suriname les gros bonnets de la drogue ont remplacé les Jungle Commando, le destin de trois jeunes hommes va se trouver pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d'une guérilla perdue.

10/2015

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Psychologie, psychanalyse

L'essentiel d'Alice Miller

En avril 2010, la grande psychanalyste Alice Miller quittait ce monde, laissant derrière elle une oeuvre considérable - et des milliers de lecteurs orphelins, qu'elle avait sa vie durant accompagnés et soutenus. Paradoxalement, cette " brillante avocate de l'enfance saccagée " parlait peu de son propre passé. Et pourtant, son enfance en Pologne, où elle naît en 1923 et grandit tant bien que mal entre le carcan familial et les désastres de la guerre, ne contribua pas peu à la naissance de sa vocation. Installée en Suisse pour ses études, elle passe un doctorat de philosophie, enseigne quelques années puis exerce la profession de psychanalyste jusqu'en 1980. Elle s'éloigne alors progressivement de la psychanalyse traditionnelle qui, à ses yeux, occulte la réalité de la souffrance infantile. C'est là en effet le combat de sa vie - comme thérapeuthe et comme théoricienne : repérer, comprendre, soigner et prévenir les séquelles des mauvais traitements infligés aux enfants par leurs parents. S'appuyant sur son expérience personnelle, sur des exemples historiques ou littéraires fameux (Hitler. Staline, Dostoïevski, Tchekhov. Proust...), nais aussi sur des milliers de témoignages recueillis sur la toile, elle n'a cessé de dénoncer la " pédagogie noire ", qui justifie hypocritement la violence éducative au nom du bien de l'enfant. Violent ou sournois, tout sévice laisse des traces indélébiles, voire aboutit aux pires catastrophes de l'histoire. Ce sont ces thèses, tout comme son engagement public, qui ont fait la notoriété internationale d'Alice Miller et consacrent ses ouvrages comme d'importantes références. Cette édition regroupe ses quatre titres les plus célèbres : C'est pour ton bien (1985), L'Enfant sous terreur (1986) ; La Connaissance interdite (1990) et Notre corps ne ment jamais (2004). L'ensemble, qui constitue à la fois une introduction générale à son oeuvre et un parcours à travers l'évolution de sa pensée, s'accompagne d'une préface inédite de son fils Martin, lui-même psychothérapeute.

03/2011

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Histoire de France

Journal de guerre. 7 septembre 1939 - 8 juin 1940

Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement pour la dernière fois, Henri Queuille commence à rédiger son journal le 7 septembre 1939. Il s'agit d'un document brut que l'auteur n'a manifestement ni repris ni modifié par la suite et c'est un premier élément d'intérêt. Trop de "Mémoires" sont parus, corrigés, remaniés a posteriori, revus pour bien figurer dans l'Histoire. Ici, il n'en est rien, ces lignes sont parfaitement authentiques. Le second intérêt est que le texte n'est pas "nu"; il est accompagné d'un certain nombre de documents qui étayent les dires et sont tirés des archives personnelles d'un ministre en exercice. On est aussi en présence d'un homme qui est au centre d'un double réseau national et international. De par ses fonctions, Henri Queuille est en relations directes avec dix-neuf des vingt-trois membres que compte le cabinet Daladier au 13 septembre 1939, avec les membres des assemblées et les dirigeants des organisations professionnelles agricoles, dont les visites complètent ce "ballet" politique. Sur le plan international, les échanges sont plus difficiles qu'en temps de paix, mais loin d'être interrompus et touchent à la diplomatie. En période de guerre, le Ravitaillement est vraiment un problème central, plaçant celui qui en est responsable au cœur d'une sorte de grande toile d'araignée dont les fils s'étendent aux régions les plus éloignées de la planète comme ils atteignent les coins les plus secrets du système politico-administratif français. Enfin ce personnage, jugé parfois "immobile", fait preuve, en réalité, d'une étonnante vitalité. Il est loin d'être un "tendre". Cet homme, affable certes, écrit d'assez nombreuses lettres au "picrate", il traite les inspecteurs généraux des Subsistances de "moules" etc. Bref, on le verra au fil des pages, Queuille n'est pas homme à se laisser faire, il tient fermement en mains les rênes d'un ministère capital en ces heures tragiques de notre Histoire.

04/1993

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Faits de société

Une femme amiral

Je me suis engagée dans l'armée parce que je voulais faire du cinéma. J'ai postulé pour le Service de relations publiques de la marine sachant qu'on y réalisait des films documentaires. Diplômée de lettres classiques, j'ai commencé par rédiger des brochures d'information. Mais j'ignorais presque tout de ce dont j'étais censée parler. Alors j'ai voyagé, visité des bateaux, rencontré des marins. Et j'ai été fascinée. Quand j'ai pu enfin prendre part à la production, j'ai rapidement compris que ce que nous tournions, mes équipes et moi, m'intéressait plus que le cinéma lui-même. J'aimais la marine. Des producteurs civils me proposèrent de les rejoindre, mais je déclinai leurs offres. En revanche, j'acceptai une affectation à la direction du personnel. J'entrai dans le vif du sujet : la gestion des marins, la valorisation de leurs compétences, l'amélioration de leurs conditions de travail et de vie. J'étais heureuse de faire ce métier. Les marins ne sont-ils pas la vraie richesse de la marine ? Puis j'ai été nommée commandant d'école. Former de jeunes recrues était la suite logique de mes fonctions précédentes. Le service militaire obligatoire venait d'être suspendu et il devenait urgent de s'adapter : ouvrir le recrutement à d'autres couches de la population et changer les méthodes d'enseignement. La condition et le rôle des femmes, parmi lesquelles je faisais figure de pionnière, évoluaient aussi. J'ai été de toutes ces réformes et je sais que j'en ai dérangé plus d'un. Mais j'étais dévouée à l'institution et j'ai fini par imposer le respect. Je n'ai jamais navigué. Le règlement n'y autorisait pas encore les femmes. Je me considère pourtant comme un marin à part entière. Qui pourrait en douter maintenant que des étoiles ont remplacé les galons sur ma veste d'uniforme ? J'ai servi la marine avec passion et loyauté pendant trente-cinq ans. Et c'est ainsi que je suis devenue la première femme amiral. C.D.

10/2006

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Littérature française

Oeuvres complètes / Victor Segalen. Tome 1

Victor Segalen (1878-1919) est resté pendant longtemps un auteur méconnu. Mais depuis quelques années nous saluons en lui l'égal de Nerval ou de Lautréamont, eux aussi victimes d'une conspiration du silence. Né à Brest, Segalen, après des études chez les jésuites, choisit la carrière de médecin naval. Passionné de littérature, il consacre sa thèse aux névroses dans les œuvres fin de siècle (Les cliniciens ès lettres) et entre en contact avec Huysmans et Remy de Gourmont qui lui ouvre les portes du Mercure de France. Affecté à un navire mouillé en rade de Thyiti, il découvre, après Gauguin, la Polynésie et sa civilisation frappée à mort par le choc avec l'Occident. Les Immémoriaux évoque les Tahitiens d'autrefois et l'agonie de leur savoir traditionnel. De retour à Brest (1905-1909), il entre en contact avec Debussy et compose pour lui un Orphée-Roi (qui ne sera malheureusement jamais mis en musique). Mais l'Orient l'appelle à nouveau. Segalen part pour la Chine, où il fait trois longs séjours ; entre 1909 et 1918, il enseigne la médecine et accomplit d'importantes missions archéologiques. Dans Briques et Tuiles, il dit son éblouissement devant les monuments et les paysages chinois et devant la littérature, car il apprend la langue et pousse ainsi beaucoup plus loin la Connaissance de l'Est que son contemporain Paul Claudel. Ce premier volume de ses Oeuvres réunit tous ses textes, de ses débuts à son premier grand séjour en Chine. Il contient notamment deux textes publiés pour la première fois dans leur intégralité : Le Maître-du-Jour et Feuilles de route. Les Œuvres complètes en deux volumes de Victor Segalen réunissent tous les textes connus de l'auteur et les complètent par une série d'inédits. Les œuvres sont disposées dans l'ordre chronologique et regroupées par cycles thématiques. Le premier volume couvre les années de jeunesse jusqu'au premier séjour en Chine (1909-1913) et contient le cycle des apprentissages, le cycle polynésien, le cycle musical et orphique et le cycle des ailleurs. Le second est essentiellement consacré à la Chine. Cette édition a été préparée par Henry Bouillier, professeur émérite de la Sorbonne et grand spécialiste de l'oeuvre de Segalen.

10/1995

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Science-fiction

The Expanse Tome 1 : L'éveil du Leviathan

Avec ce premier volume de la série "Expanse", James SA Corey signe "un space opera à tomber à la renverse" (George RR Martin). L'humanité a colonisé le système solaire (Mars, la Lune rebaptisée Luna, la Ceinture d'Astéroïdes et au-delà), mais les étoiles restent toujours hors de sa portée. Jim Holden est second sur un transport de glace qui effectue la navette entre les anneaux de Saturne et les stations installées dans la Ceinture. Quand lui et son équipage croisent la route du Scopuli, un appareil à l'abandon, ils se retrouvent en possession d'un secret qu'ils auraient souhaité ne jamais connaître. Un secret pour lequel certains sont prêts à tuer, et à une échelle impensable pour Jim et son équipage. La guerre dans tout le système solaire devient inévitable, à moins qu'il découvre qui a abandonné ce vaisseau, et pourquoi. L'inspecteur Miller recherche une jeune femme. Elle n'est qu'une personne parmi des milliards, mais ses parents ont les moyens, et l'argent peut tout. Quand l'enquête le mène au Scopuli et à Holden, devenu sympathisant des rebelles, Miller comprend que cette jeune femme est peut-être la réponse à tout. Holden et Miller doivent désormais jouer la partie en finesse, entre le gouvernement de la Terre, les révolutionnaires des Planètes Extérieures et certaines firmes aux visées secrètes. Et leurs chances sont minces. Mais au cœur de la Ceinture les règles sont différentes, et un petit vaisseau peut changer le destin de l'univers. Premier volet d'une série qui compte pour l'instant trois titres, L'Eveil du Léviathan est un space opera passionnant et redoutable d'efficacité. Il a d'ailleurs reçu un très bon accueil outre-Manche et outre-Atlantique et a figuré sur bon nombre de listes finales pour des prix prestigieux (Nebula, Hugo...). Le roman ne renouvelle pas le genre mais il allie le meilleur du space opera classique à une intrigue policière mâtinée d'éléments horrifiques. Ajoutez à cela l'absence bienvenue d'explications scientifiques pesantes, une alternance de chapitres entre les deux personnages principaux, une écriture fluide et immersive, et vous obtenez un roman de pur divertissement, sans cesse haletant, qui ravira les fans du genre.

06/2014