Recherche

Irremplaçables

Extraits

ActuaLitté

Histoire internationale

La question de Palestine. Tome 3, L'accomplissement des prophéties (1947-1967)

Ouverte dès le XIXe siècle, la question de Palestine a pris un caractère particulièrement aigu après la Seconde Guerre mondiale. En dépit des apparences et des idées reçues, ce n'est pas la Shoah qui a accéléré le dessein des Juifs de fonder un " foyer national ", mais plutôt le déclin de la puissance européenne, en particulier de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient. Durant le conflit et juste après, ce sont en effet le Liban, la Syrie, l'Irak, la Jordanie qui se trouvent débarrassés des mandats confiés en 1919 par la SDN à la France et à l'Angleterre, et quelques années plus tard, l'Égypte elle-même acquiert son indépendance. Pour les sionistes, le moment est venu. La création d'Israël est décidée à l'arraché à l'ONU. Mais les pays arabes, estimant que ce nouvel État, créé à leurs dépens, n'a été voulu par les Européens que pour se racheter de la destruction des Juifs d'Europe, ne s'inclineront jamais devant le partage de la Palestine. Incursions des uns dans le territoire des autres, sabotages, luttes pour la terre et pour l'eau douce, rancœurs et haines, jeu des grandes puissances et des puissances déclinantes empêcheront jusqu'à nos jours qu'une issue soit trouvée. Quant aux souffrances des Palestiniens, elles seront bien longues à être prises en compte. A lire la minutieuse chronique dressée dans ce nouveau volume (1947-1967) par Henry Laurens, on se convainc que la culture du conflit est devenue comme une seconde nature de ces contrées : indépendant depuis quelques jours, Israël doit faire face à un conflit ouvert; en 1956, alors que le problème à résoudre pour les Européens est de répondre à Nasser après la nationalisation du canal de Suez, Israël fait partie d'une improbable coalition anglofrançaise ; en 1967, comme aucune frontière ne semble intangible et comme Américains et Soviétiques se révèlent incapables - ou peu désireux - de calmer le jeu en lieu et place des Européens, Israël s'estime contraint d'attaquer de nouveau ses voisins. A chaque guerre Israël se renforce, à chaque fois, l'humiliation vient nourrir la haine. L'histoire n'a pas pour rôle de renvoyer les protagonistes de ce sempiternel conflit dos à dos - et pourtant une bonne part des torts sont partagés -, mais elle peut apporter une irremplaçable contribution en montrant comment on en est arrivé là. Des décideurs de bonne volonté pourraient toujours en faire leur miel...

06/2007

ActuaLitté

Energie

L'urgence du nucléaire durable

Avec l'hydroélectricité, l'énergie nucléaire est la seule ressource énergétique à être massive, pilotable et décarbonée. Relevant d'une problématique régalienne, à la croisée du savoir scientifique et du pouvoir politique, l'énergie nucléaire pourrait être notre meilleur atout face au double défi du climat et de l'approvisionnement énergétique. Mais cette énergie, vilipendée depuis des décennies par l'écologie politique, est aussi largement méconnue du plus grand nombre et notamment des décideurs politiques. Ainsi, alors qu'en raison de son histoire scientifique et industrielle, la France dispose de quantités considérables de matières fissiles stratégiques, capables d'assurer des millénaires de production d'électricité, rien n'a été fait ni anticipé pour la mettre sur la voie du nucléaire durable qui supposerait de disposer de réacteurs à neutrons rapides de 4e génération. Ce livre apporte avec simplicité et rigueur les atouts considérables du nucléaire durable. Il s'interroge aussi sur les raisons diverses qui nous ont menées – des premières réussites scientifiques et industrielles incontestables – à la situation actuelle d'enlisement.La forme est celle d'un manifeste pour appeler chacun, de la place où il se trouve – citoyen responsable, décideur et politique – à agir pour l'avenir en refondant notre souveraineté énergétique sur la base irremplaçable du nucléaire durable, une énergie totalement décarbonée, économe de la ressource primaire, minimaliste dans la production des déchets et économiquement compétitive. Sommaire : Préface de Bernard Accoyer Introduction 1. L'importance de raison garder Un besoin absolu d'énergie – Quelle énergie ? 2. L'énergie nucléaire : abondante et décarbonéeUne question d'ordre de grandeur – L'énergie nucléaire durable – Renouvelable n'est pas nécessairement durable 3. Du nucléaire actuel au nucléaire durable L'uranium, une ressource considérable mais gaspillée – Le réacteur à neutrons rapides (RNR), outil unique du nucléaire durable 4. Le nucléaire durable abandonné : Superphénix puis Astrid Une France pionnière ayant perdu vision et stratégie – La R& ; D sur les RNR : un chemin semé d'embûches 5. Erreurs et impasses La filière et ses institutions – Les politiques – Les écologistes – Les médias – Les scientifiques 6. Si rien n'est fait Fin de la parenthèse électronucléaire française – Inexorable paupérisation – Confusions et idées reçues sur le nucléaire du futur 7. Changer de capUn réacteur à neutrons rapides – Le besoin de compétences Conclusion Bibliographie – Glossaire

03/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Histoire de la IVe République. Tome 3, La République des tourmentes (1954-1959) Tome 1, Métamorphoses et mutations

Commencée il y a près de trente ans par La République des Illusions (1945-1951) et La République des Contradictions (1951-1954), cette monumentale Histoire de la IVe République se clôt par une troisième partie, La République des Tourmentes (1954-1959), période si dense et riche d'événements - elle s'étend du gouvernement de Pierre Mendès France à la chute du régime et à l'élection de Charles de Gaulle à la présidence de la République - qu'elle fait l'objet de deux volumes. Ce premier tome traite principalement de la situation de la France en 1954, du "cas Mendès France", de la singularité de son expérience gouvernementale et de la naissance du "mendélisme", de la paix en Indochine, de l'autonomie interne accordée à la Tunisie, du problème de la Communauté Européenne de Défense, de l'"affaire des fuites", des débuts de l'insurrection algérienne, du surgissement du phénomène poujadiste, du gouvernement Edgar Faure, de la victoire du Front Républicain et de la formation du gouvernement Guy Mollet, de la conférence de Bandoung et de l'entrée en scène du "tiers-monde", de la question marocaine, de la décolonisation en Afrique noire, de la conférence de Genève et des débuts de la détente avec l'arrivée au pouvoir à Moscou de Nikita Krouchtchev, des débuts de la "saga atomique" française, de la naissance d'Euratom et du Marché Commun, etc. Mêlant superbement l'analyse et le récit, les portraits et les témoignages toujours saisissants, les documents le plus souvent méconnus ou totalement inédits, les lignes de force et les humbles vérités humaines, cet ouvrage constituera la référence incontournable pour tous ceux qui voudront étudier cette passionnante et terrible période où un pays profondément malade de ses institutions a su assurer son redressement économique, se dégager de l'Extrême-Orient, amorcer la décolonisation en Afrique, contribuer à la création de l'Europe, participer aux premiers pas de la détente, jeter les bases de l'énergie nucléaire et de la future force de frappe française, etc. Mais ce livre n'est pas qu'objet d'étude. Pour tous ceux qui se sont éveillés à l'engagement politique à cette époque, pour la génération entière qu'ont si fort marquée l'inspiration mendésiste, les drames de la décolonisation, les turpitudes mais aussi les richesses du régime d'assemblée, l'espérance tenace en la construction européenne, nul doute aussi qu'il tiendra lieu d'irremplaçable mémoire partagée.

11/1992

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

La chimie et la mer. Ensemble au service de l'homme

La mer fait rêver. Elle invite au départ, à l'exploration. C'est d'elle qu'est venue la découverte des nouveaux mondes : jadis l'Orient des épices puis l'Amérique ; au XXe siècle, le développement de la civilisation du pétrole, du commerce mondial. Mais la mer ne peut se réduire aux espaces marins qui constituent cet irremplaçable milieu de communication : c'est un monde en soi dont les immenses profondeurs fascinent et intimident encore l'humanité - le rêve de Jules Verne. La science s'est penchée sur ce monde, au cours de ta dernière génération et toujours davantage ; elle lui découvre une extrême richesse - l'incroyable diversité de la vie marine, les ressources minérales insoupçonnées des grands fonds - mais aussi d'une extrême fragilité, d'une chimie délicate. " Chimie ", le mot est lâché : les équilibres chimiques et la diversité des éléments qui font la mer conditionnent au-delà de son évolution te devenir même de toute notre planète. La chimie contient I les clefs qu'il nous faut connaître pour vivre en harmonie avec elle pour le bien de L'humanité. Des spécialistes de l'exploration et de l'étude scientifique de ta chimie de la mer nous présentent ici comment les scientifiques peuvent : " comprendre la mer ", ses courants profonds planétaires et séculaires qui jouent le rôle clef dans nos prévisions sur le changement climatique ; comment aussi les hommes peuvent " profiter de la mer " en y trouvant les ressources minérales [mais seront-elles exploitables ? pour lesquelles nos continents nous promettent la pénurie, ou biologiques par des substances nouvelles promesses de bienfaits (médicaments par exemple). Mais ici comme ailleurs, sur mer comme sur terre, nos comportements sont bien irresponsables en matière d'environnement et une troisième partie de cet ouvrage, " la chimie pour aider la mer ", appelle à l'utilisation de techniques avancées pour lutter contre la pollution. Construit à partir du colloque " La chimie et la mer, ensemble au service de l'homme " présenté à la Maison de la Chimie te 22 octobre 2007, ce livre, grâce à l'enthousiasme et la grande compétence des ingénieurs et scientifiques auteurs des différents chapitres avertit le lecteur sur l'immense champ d'études - peut-être ultérieurement de conquêtes - que constitue le monde marin. Sans chercher à être exhaustifs mais en voulant d'abord sensibiliser te lecteur, les thèmes sont abordés sous l'angle des sciences chimiques qui permet de faire saisir la complexité des océans, et l'impérieuse nécessité que les hommes maîtrisent leurs interventions, sous peine de détruire ce milieu qui peut tant les aider.

08/2009

ActuaLitté

Sciences historiques

Images de l'ancienne Provence. Description Historique, Géographique et Topographique des Villes, Bourgs, Villages et Hameaux de la Provence...

Qui n'a jamais ouvert la Description de la Provence d'Achard ? Que l'on cherche à saisir tel aspect de la vie dans les villes ou les villages provençaux de la fin de l'Ancien Régime ou que l'on s'intéresse simplement à telle commune, on est toujours conduit à consulter cet ouvrage d'une exceptionnelle richesse. C'est un guide indispensable, tant pour l'historien que pour le citoyen amoureux de son petit " pays ". C'est que la Description d'Achard est un dictionnaire qui, pour les villes, bourgs, villages ou fiefs de Provence classés par ordre alphabétique, donne des indications sur l'administration, la géographie, l'histoire et les moeurs. Oeuvre encyclopédique, elle aborde ainsi, en deux gros volumes d'environ 600 pages chacun, bien des sujets. Elle est à l'image de son auteur, médecin et académicien, amoureux des Lettres et des Arts, amateur de sciences naturelles, de physique et de numismatique. Mais c'est surtout dans le domaine des fêtes villageoises, les Romérages, que le Description de la Provence d'Achard reste un document irremplaçable qui décrit, dans leurs moindres singularités, tous les aspects de ces réjouissances populaires. La fête est liée à celle d'un saint vénéré par la communauté. C'est donc d'abord une fête religieuse. Elle commence par une procession dans laquelle on porte les reliques du saint que l'on honore par des tirs réguliers de mousquet, la bravade. Cette procession, à l'issue de laquelle on entend la messe, fait le tour du village ou, plus souvent, se dirige vers une chapelle champêtre particulièrement vénérée. Mais la fête n'est pas seulement celle du saint. C'est aussi celle de la communauté d'habitants, dans laquelle s'expriment les compétitions entre les jeunes gens, dans les danses, les courses ou les luttes qui se transforment quelquefois en véritables " guerres ", lorsque le romérage réunit les habitants de plusieurs localités. L'ouvrage d'Achard ne se trouve actuellement que dans les fonds anciens des bibliothèques et son troisième volume est resté manuscrit. C'est pourquoi les auteurs ont choisi de procéder à cette réédition, non pour l'ensemble de la région, mais pour la Provence orientale des pays de Grasse et de Draguignan. Ils ont ainsi le plaisir d'offrir aux chercheurs comme à tout habitant des communes de ces " pays ", avec des illustrations fournies par de vieilles cartes postales ou des clichés inédits datant du début du XXe siècle, ces images de l'ancienne Provence.

12/2010

ActuaLitté

Pléiades

Voyages extraordinaires. L'île mystérieuse ; Le sphinx des glaces

Jules Verne, "lecture d'enfance" - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des "Voyages extraordinaires", tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains "pour la jeunesse" celui-là aurait toujours une place à part. A part : "l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne" (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. A peine parti pour son premier "Voyage extraordinaire", le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Etrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure. Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule "trilogie" de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des "naufragés de l'air" dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le "chef de l'Ecole de l'étrange". Baudelaire, l'auteur de "Voyage", toujours prêt à plonger "Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau" et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires. Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire... En qualifiant ses propres livres de "Voyages extraordinaires", Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons !

05/2012

ActuaLitté

Pléiades

Voyages extraordinaires. Les enfants du capitaine Grant ; Vingt mille lieues sous les mers

Jules Verne, "lecture d'enfance" - soit. C'est bien ce qu'avait en tête Pierre-Jules Hetzel, l'heureux éditeur des "Voyages extraordinaires", tout en sachant (on l'imagine) que son fidèle auteur n'était pas homme à borner son génie. Sachant aussi déjà, peut-être, que parmi les écrivains "pour la jeunesse" celui-là aurait toujours une place à part. À part : "l'air attentif et fiévreux d'un enfant qui lit un roman de Jules Verne" (Proust dixit) ne s'explique pas autrement. À peine parti pour son premier "Voyage extraordinaire", le jeune lecteur quitte les rivages du conte. Une forme de vie adulte est prête à l'accueillir, où les responsabilités côtoient dangers et merveilles, où les vérités scientifiques dévoilées confèrent au monde sa tangibilité de réel, sans lui ôter son mystère. Étrange, irremplaçable expérience de lecture. Elle demeure à jamais vivante dans le souvenir. On y songe comme à un paradis perdu - perdu et à reconquérir, car l'expérience est renouvelable. L'âge du lecteur et le poids de la vie peuvent bien donner au texte des couleurs nouvelles, la magie demeure. Cette édition propose quatre romans, et plus de cinq cents gravures, indissolublement liées au texte : autant de fenêtres ouvertes sur le rêve. D'une part, la seule "trilogie" de l'oeuvre (encore est-ce une trilogie a posteriori) : un voyage autour du monde, un voyage sous les eaux, et le long séjour des "naufragés de l'air" dans une île (apparemment) déserte. D'autre part, Le Sphinx des glaces, roman tardif et superbe, quête d'un pôle Sud alors inexploré ; il vient en quelque sorte compléter le roman d'Edgar Poe, Aventures d'Arthur Gordon Pym, que Verne lut dans la traduction de Baudelaire. Poe, le "chef de l'École de l'étrange". Baudelaire, l'auteur de "Voyage", toujours prêt à plonger "Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau" et qui accola aux Histoires de Poe leur célèbre épithète, extraordinaires. Voyage, inconnu, nouveau, extraordinaire. En qualifiant ses propres livres de "Voyages extraordinaires", Jules Verne signale discrètement, sous le patronage de Poe et de Baudelaire, que la modernité - la science, la technique, la machine en quoi il voyait une poésie du temps présent - comporte une part d'inassimilable, et que notre sûr pouvoir de dominer le monde se double d'une incertitude, féconde ou fatale. Ce monde, Verne ne s'est d'ailleurs pas contenté de l'inventorier. Il l'a peuplé des marques de ses rêves. Ses vaisseaux franchissent sans peine les portes du réel. Appareillons !

05/2012

ActuaLitté

Histoire internationale

Les trois Rois. La monarchie marocaine, de l'indépendance à nos jours

À une année du cinquantième anniversaire de l'indépendance du Maroc, Les Trois Rois retrace l'histoire politique du royaume depuis la fin du Protectorat, histoire qui se confond avec celle des trois derniers représentants de la dynastie alaouite. C'est que, au centre du système marocain, comme le souligne l'anthropologue Abdallah Hammoudi, se trouve " la figure bipolaire du monarque qui, selon les circonstances, peut aussi bien incarner la sainteté qu'être source de violence, et cela sans transition aucune ni contradiction apparente ". " Père de l'indépendance ", Mohammed V vénéré par ses sujets, a laissé le souvenir d'un saint homme. La réalité, si l'on se fie à ceux qui l'ont bien connu ou aux archives diplomatiques, est beaucoup plus complexe. Hassan II, au contraire, a longtemps véhiculé une image déplorable. " L'image que j'avais au départ de Hassan Il était tellement négative que j'ai confondu l'immoralité et l'inintelligence ", note jean Daniel dont l'opinion a beaucoup évolué en rencontrant régulièrement le monarque. Chez Hassan II, la réalité est donc également plus nuancée. Chez lui, le meilleur - la " Marche verte ", les médiations au Proche-Orient, une certaine vision du monde - a côtoyé le pire : un déficit social considérable, la corruption, le bagne de Tazmamart et les multiples atteintes aux droits de l'homme. En fait, Hassan II a surtout conforté l'institution monarchique mais, malheureusement, le progrès social n'a pas accompagné la stabilité politique. Quant au chef actuel de la dynastie, Mohammed VI, il n'a pas encore été véritablement confronté aux épreuves de la vie. Appelé à ses débuts " roi des pauvres ", il a depuis rectifié le tir en affirmant qu'il était le roi de tous les Marocains, " y compris des riches ". Des entretiens avec quelques-uns des hommes qui ont le plus marqué la vie politique marocaine (les femmes n'y ont fait que tardivement leur entrée) ainsi qu'avec un certain nombre d'hommes politiques et de diplomates étrangers nourrissent abondamment ce travail qui a bénéficié par ailleurs des recherches et des multiples contributions de politologues, d'historiens ou de journalistes, marocains en majorité, mais aussi européens ou américains. Enfin, la consultation des archives du Quai d'Orsay, hélas limitée dans le temps puisque les dernières trente années ne sont pas encore ouvertes, a permis à l'auteur de mieux mesurer le poids de la France dans les années décisives qui ont suivi l'indépendance. Une synthèse irremplaçable sur un demi-siècle d'histoire du royaume chérifien, maillon fort de " l'Occident arabe ".

09/2004

ActuaLitté

Critique littéraire

La Nouvelle Revue Française Novembre 1951 : Hommage à André Gide

Jean Schlumberger, Tout comme on avait rouvert...Hommages de l'étranger : Thomas Mann, Témoignage Ernst Robert Curtius, Amitié de Gide Hermann Hesse, Souvenirs d'André Gide Ernst Jünger, André Gide Ernst Jirgal, Elégie de Gide Archibald Mac Leish, Dans les grandes générations...John Steinbeck, Un grand romancier de notre temps Justin O'Brien, Deviens qui tu es Irwin Edmon, Entre tant d'écrivains...Raymond Mortimer, Lettre Dorothy Strachey Bussy, Quelques souvenirs Enid Starkie, A Oxford Blaise Allan, André Gide et Neuchâtel Taha Hussein, Ce grand don de conversation et d'amitié...Ennio Francia, Nous, qui étions prêts à le repousser...Giacomo Antonini, André Gide et l'Italie Emilio Cecchi, Contre certains malentendus Gianna Manzini, Sur une photographie des obsèques d'André Gide Giuseppe Ungaretti, A Rome Gide dans les Lettres : Saint-John Perse, Face aux Lettres françaises (1909) Marcel Arland, Gide reste présent Jean Cocteau, On ne peut se permettre...Paul Léautaud, Une certaine grandeur...R M Albérès, Gide considéré comme esthète André Ruyters, Unité de Gide François Mauriac, Les catholiques autour d'André Gide Jean Grenier, Le problème de l'expression Henri Mondor, Premier tournant André Julien, Les Faux Monnayeurs et l'art du roman Marc Beigbeder, La grande force d'André Gide Robert Mallet, L'équilibre dans le doute Henri Thomas, La leçon difficile Jacques Brenner, Reconnaissance Jean Paulhan, La mort de Gide n'a pas été si mal accueillie André Gide tel que je l'ai vu : Maria Van Rysselberghe, Depuis que vous n'êtes plus...Dominique Drouin, 1904-1914 Roger Martin du Gard, Notes (1913-1951) Jean Giono, Lundi André Chamson, En reste avec André Gide Albert Camus, Rencontres avec André Gide Julien Green, Rencontres Pierre Mac Orlan, André Gide et Melun Albert-Marie Schmidt, A Pontigny Louis Guilloux, D'un voyage en U R S S Robert Levesque, Le compagnon de voyage Léon Pierre-Quint, Un entretien avec André Gide Pierre Sichel, Portrait d'un portrait Henri Bosco, Trois rencontres Denis de Rougemont, Un complot de protestants Monique Saint-Hélier, Deux visages d'André Walter Etiemble, Avec Gide en Egypte Claude Mahias, Instants Richard Heyd, Révérence parler Béatrix Beck, La sortie du tunnel Jean Lambert, Il y a un an Yvonne Davet, Le plus irremplaçable des êtres...Jean Delay, Dernières années Textes inédits : André Gide, Pages - A propos de La Symphonie pastorale Dominique Drouin, >«C'est en 1890, dans l'appartement qu'il partageait avec son frère rue Vineuse...»André Gide, Lettres d'Italie à Marcel Drouin - Quelques lettres à Paul Valéry Paul Valéry, Quelques réponses à André Gide André Gide, Deux fragments de Et nunc manet in te

10/1990

ActuaLitté

Pléiades

Le Livre des Exemples. Tome 2, Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb

Ibn Khaldûn (1332-1406) est l'historien musulman le plus célèbre en Occident. Célèbre à juste titre : il a totalement renouvelé l'écriture de l'histoire. Dans Le Livre des Exemples, son grand ouvre, il élabore et applique une «science de la société humaine» qui préfigure les sciences sociales modernes, anthropologie culturelle ou sociologie, et l'histoire des institutions politiques. Il s'intéresse d'une part à ce qu'il appelle «l'histoire vue de l'intérieur», une «histoire conceptuelle» ou «histoire-science» dont témoigne, au tome I de cette édition, son essai-préface, la Muqaddima ; et d'autre part à une histoire événementielle, «histoire-récit» qui pour l'essentiel relate les faits et événements en relation avec la formation et la chute des empires et des principautés - et dont l'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb, qui fait l'objet du second volume, est la composante la plus originale. En évoquant les déplacements des tribus arabes, et notamment la pénétration de certainesd'entre elles en Afrique du Nord - une catastrophe historique à ses yeux -, Ibn Khaldûn illustre les vues développées dans la Muqaddima au sujet de l'incapacité de ces tribus à former des États étendus et centralisés. En décrivant dans le détail les formations politiques alors constituées, et les alliances des Arabes avec les royaumes et principautés berbères, il donne la clef permettant de comprendre l'histoire nord-africaine, depuis le XIe siècle jusqu'au XIVe siècle (sans parler des enseignements que l'on peut en tirer pour notre temps). Quant à l'histoire des Berbères - le seul récit historique médiéval complet sur ce sujet -, elle est une source irremplaçable de connaissances sur ces sociétés, sur «leurs vertus et leurs nobles qualités», sur leur rôle politique et militaire lors des conquêtes musulmanes de l'Ifrîqiya, du Maghreb et de l'Espagne, sur leurs hommes illustres, leurs saints et leurs savants. L'Histoire des Arabes et des Berbères du Maghreb est donc l'indispensable complément du pan théorique de l'ouvre d'Ibn Khaldûn. Elle est tout entière construite à partir des concepts fondamentaux exposés dans la Muqaddima, de l'«esprit de clan» ('asabiyya) à la «dynastie» (dawla) en passant par la «nation» (umma). Sans doute la comprendrait-on mal si l'on oubliait que son auteur est un homme du Moyen Âge ; mais il est impossible de ne pas voir les similitudes qu'elle présente sur bien des points avec les approches modernes, par exemple celles d'un Fernand Braudel sur la temporalité historique.

11/2012

ActuaLitté

Critique Roman

Les clés de la Terre du Milieu

"Pourquoi faire reparaître en 2022 un livre publié il y a cinquante ans, alors que de nombreux ouvrages ont paru sur l'oeuvre de J. R. R. Tolkien, comme le désormais classique J. R. R. Tolkien, auteur du siècle, de Tom Shippey (Bragelonne, 2016) et le Dictionnaire Tolkien (Bragelonne, 2019) ? En 1972, on ne connaissait d'ailleurs ni Le Silmarillion, publié par Christopher Tolkien en 1977, ni les Contes et légendes inachevés (1980)... et pourtant, Paul Kocher (1907-1998), ancien professeur à Stanford, bon connaisseur des littératures des XVIe-XIXe siècles, nous propose dans ce livre une irremplaçable vue d'ensemble de l'oeuvre telle qu'elle était connue à la fin de la vie de J. R. R. Tolkien (1892-1973). A partir du Seigneur des Anneaux, il livre une interprétation éclairant aussi bien Le Hobbit que des textes moins connus mais fondamentaux, comme l'essai sur le merveilleux et la Fantasy (Du conte de fées), les " contes " Feuille, de Niggle et Smith de Grand Wootton, sans oublier le malicieux Fermier Gilles de Ham, ou encore le saisissant Retour de Beorhtnoth et les textes d'inspiration médiévale (Imram, Le Lai d'Aotrou et Itroun - inédits en français à ce jour), jusqu'au recueil poétique intitulé Les Aventures de Tom Bombadil. Toute la cohérence de l'oeuvre " vivante " de J. R. R. Tolkien apparaît sous la plume de Paul Kocher, qui nous montre qu'elle est traversée par une réflexion sur l'héroïsme et la liberté, l'usage mesuré de la force, sur la faiblesse paradoxale du mal et la fascination du pouvoir - à mille lieues du faux procès de " manichéisme " ; ou encore par un dosage savant entre le merveilleux et le familier qui permet d'entrer dans ce monde inventé ; par une mélancolie visible dans le destin des elfes quittant la Terre du Milieu ; par une méditation sur la vie humaine symbolisée par des peuples aussi semblables et différents que les nains et les elfes, les ents et les hobbits... certaines analyses concernant Aragorn ou Sauron, l'Anneau et la nature du mal n'ont jamais été dépassées mais ont été copiées et répétées maintes fois depuis. De nombreuses hypothèses et intuitions - même si l'auteur de ces lignes ne souscrit pas à l'intégralité des réflexions - se sont révélées justes depuis la parution de ce livre. Ce texte essentiel, qui a d'ailleurs reçu un Mythopoeic Scholarship Award, les lecteurs francophones peuvent aujourd'hui le découvrir dans une édition enfin complète (l'important chapitre 7 ainsi que presque toutes les notes ayant été omis dans l'édition précédente, de 1981), dans une traduction revue par Agnès Marot et complétée par Aurélie Brémont, Vincent Ferré et Pauline Loquin". Vincent Ferré

02/2022

ActuaLitté

Littérature française

LES GREGOIRE TOME 2 . FUMEES DE VILLAGE

Tome I : Dans ce premier volume de la trilogie Les Grégoire, Lucien, le cadet de la famille, nous raconte les premières années de sa vie, telles que lui-même s'en souvient, telles que ses proches les lui ont remémorées. Voici donc, sous le regard à la fois attendri et perçant d'un enfant qui s'éveille à la vie, l'histoire d'une famille, entre Conflent et Vallespir, en Catalogne française, au début de ce siècle. Marque d'abord ces pages la figure d'un père hors du commun. Instituteur - de ces missionnaires de l'éducation qu'avait suscités la Troisième République -, fier, indépendant, il donnera à ses cinq enfants le goût d'une liberté d'esprit et de comportement qui animera toute leur vie. Dévoué corps et âme à son métier, il éduquera, dans des conditions épouvantables, des générations d'élèves dont les parents ne savaient pas lire. Mais Le livret de famille, c'est aussi la chronique attentive et généreuse des jours qui passent, des travaux, des joies et des peines, d'une nature qui rythmait l'existence. C'est une succession de portraits et de scènes qui font revivre au moyen d'une langue ample et chaleureuse un temps où la famille et la communauté villageoise pouvaient encore être le cadre de l'épanouissement individuel. Tome II : Lucien, le cadet de la famille Grégoire, raconte la vie à Sainte-Marie, la vie de Sainte-Marie, son village en Catalogne française, juste avant que n'éclate la Première Guerre mondiale. Manière de roman vrai qu'emporte un souffle parfois épique, toujours ample, Fumées de village fait revivre toute une galerie de personnages pittoresques ou touchants qui sont les acteurs d'une enfance pour nous revisitée. Evocation émue et précise de la vie quotidienne, des jeux, des fêtes, des peines, Fumées de village est aussi, très certainement, un document irremplaçable. Tome III : Ici, c'est la Première Guerre mondiale qui constitue le cadre du récit fait par Lucien, fils cadet des Grégoire. C'est d'un regard ému que le narrateur suit ses quatre frères et soeurs au long des étapes marquantes de leur jeunesse, nourrissant de leur expérience sa chronique, parfois amère, du temps qui passe et sépare peu à peu les membres d'une même famille. Mais La fleur de la jeunesse, animée par une suite de portraits et de scènes tour à tour légers et inquiétants, fait aussi revivre pour nous les années de formation d'un instituteur, ses échecs, ses déceptions, ses engagements dans un monde souvent hostile que seul le souvenir ému de la chaleur familiale lui permettra d'affronter. Au-delà d'un document, La fleur de la jeunesse, comme la trilogie dans son ensemble, est sans doute un hommage généreux à l'amour et à la cohésion qui pouvaient perdurer au sein d'une famille et donner à chacun des siens la volonté de s'ouvrir à la vie.

04/1985

ActuaLitté

Ouvrages généraux

Les infortunes contemporaines de la démocratie

Que s'est-il passé depuis le tournant du siècle pour que la démocratie se voit ainsi mise en cause, tant dans les pays occidentaux que dans les cultures extérieures qui auparavant s'en réclamaient comme d'un modèle ? L'histoire tumultueuse de ce régime a-t-elle finalement eu raison de lui ? Les sortilèges mêmes de la démocratie, qui nous l'ont faite appliquer sans retenue dans tous les domaines et dans tous les territoires, l'ont-ils finalement profanée ? Peut-on vouloir la démocratie sans la liberté, et de quelle liberté s'agit-il, selon quels critères peut-on dessiner ses limites ? Faut-il voir dans les démocraties illibérales d'aujourd'hui un nouveau courant anti-moderne ? La technocratie, la gouvernance, le consensus, sont-ils des renforcements de la démocratie ou bien ses nuisances ? Peut-on imaginer des démocraties sans visions du monde, sans croyances, fondées sur le seul pragmatisme, en un mot sans pluralisme ? Avant la saison des Lumières il n'y a pas de démocratie en Europe, elle apparaît en Amérique et en Europe occidentale à partir du tournant du XVIIIe et du XIXe siècles. Le choc culturel est tel qu'il suscite l'écriture de cet ouvrage extraordinaire : La démocratie en Amérique de Tocqueville (1835). Les démocraties européennes, encore censitaires, se développent au long du XIXe siècle. Au XXe siècle, l'époque d'entre-deux guerres connaît une forte critique des démocraties parlementaires, corrompues et déliquescentes. C'est pourquoi monte une justification de la dictature et l'Europe va connaître une floraison de régimes autocratiques pendant les années 30, pendant que le totalitarisme communiste s'étend jusqu'en 1989 sous l'appellation fallacieuse de " démocratie populaire ". En 1983, lorsque Jean-François Revel publie Comment les démocraties finissent, c'est pour prédire la fin des démocraties faibles et complexées devant le totalitarisme arrogant et sans scrupule. Ces autocraties, dictatures ou totalitarismes, laissent derrière elles tant de désastres que la période suivante affiche une grande ferveur démocratique. Les années 1950-2000 sont celles pendant lesquelles il n'est pas permis de nuancer la louange de ce régime. La chute du mur de Berlin en 1989 suscite même chez nombre d'Occidentaux la certitude, présentée par Francis Fukuyama, selon laquelle la démocratie représente le régime de la " fin de l'histoire " : sans suite ni alternative possible, littéralement irremplaçable. Ce qui s'avère être un aveuglement du même ordre que ceux, idéologiques, qu'il vient remplacer. Le tournant du siècle voit les choses changer. Reproches et accusations apparaissent contre la démocratie, plus graves que celles des années 30. Et pour des raisons profondes qui tiennent au déplacement du sacré, la démocratie perd son aura. Nous en sommes là. Chantal Delsol est professeur des universités en philosophie politique, membre de l'Institut de France (Académie des Sciences Morales et Politiques), auteur de livres de philosophie, d'essais, de romans traduits en une quinzaine de langues.

02/2024

ActuaLitté

Desserts, pâtisseries

Des gâteaux et des saisons

De la poésie dans l'assiette ! Avec ce premier livre, Claire Damon nous ouvre avec beaucoup de sensibilité son grand herbier de la pâtisserie moderne. Proche de la nature qu'elle vénère et défend, étroitement liée à ses origines auvergnates et aveyronnaise, Claire Damon a construit un univers végétal que l'on suit au rythme de ses gâteaux de saisons et de l'évolution de la végétation. 72 recettes de tartes, entremets, galettes et autres gâteaux ont pour point de départ une exigence absolue du choix des produits selon leur exacte maturité à la bonne saison. Il faut par exemple écouter Claire Damon nous parler des pommes en faisant mentir les étals de primeurs qui voudraient nous faire croire qu'elle se consomme douze mois sur douze. Pour cette cheffe pâtissière, chaque variété de pomme a son propre goût, toutes ne se prêtent pas à la cuisson et aucune ne caramélise de la même façon. De la pomme à la verveine sauvage, chaque ingrédient fait l'objet d'une réflexion. Quelle est sa provenance, son mode de culture, qui est son producteur ? Découvrir les gâteaux de Claire Damon, c'est aussi comprendre les jeux sur les accords et les mélodies gustatives. La tarte Vert absinthe, c'est toute la beauté des petits matins d'été dans l'Aveyron. Fracas sur la banquise est un gâteau à la vanille et au chocolat pour le creux de l'hiver. Suivent avec beaucoup de poésie des gâteaux aux agrumes (calisson mandarine), puis tendres comme la rhubarbe (bâton de rhubarbe), puis rouges carmins (J'adore la fraise et cheesecake framboise), puis bruns comme l'automne (chou noisettes et moellon marron). Si la nature est terriblement inspirante pour cette cheffe pâtissière, elle n'est pas la seule à déterminer la construction d'un dessert. Une fragrance orientale, un jus qui claque ou le parfum du foin coupé éveillent aussi son imagination. Claire Damon travaille à la manière d'un parfumeur, avec une note de tête, une note de coeur et une note de fond. La dégustation doit être fluide, déclencher des émotions évidentes. Le moelleux Shahzadeh qui reprend l'accord pistache/rose est ainsi marqué par des notes douces et très orientales. Préserver l'ingrédient, en restituer le goût le plus justement possible est une discipline dont Claire Damon livre ici les secrets. Qu'il s'agisse de prélever les zestes d'agrumes ou de peler les fruits, la main est une alliée irremplaçable. Afin de respecter la morphologie des fruits et ne pas écraser les fibres, rien ne vaut la lame d'un couteau en inox aiguisée à la perfection. A la fin de chaque recette, la cheffe insiste sur les techniques qui lui semblent primordiales. Souvent, il est question du temps. Le temps, c'est aussi ce qui donne de la valeur au travail d'une pâtisserie accomplie. Le temps du feuilletage, temps de repos et temps de pousse. Un luxe que le lecteur apprend ici à s'offrir. Le temps de voir défiler 72 recettes qui rendent compte du passage des saisons et de leur extraordinaire traduction pâtissière.

09/2021

ActuaLitté

Décoration

Les "Fables" de La Fontaine. Quatre siècles d'illustration

Les Fables de La Fontaine : L'œuvre la plus lue - par petits et grands - de la littérature française a été aussi la plus illustrée. C'est par centaines en effet que se comptent depuis 1668 les éditions des Fables signées d'artistes aussi divers que François Chauveau, Jean-Baptiste Oudry, J.-J. Grandville, Gustave Doré, Benjamin Rabier, Jean Lurçat, Marc Chagall... A travers l'image, Alain-Marie Bassy nous fait vivre l'histoire d'une oeuvre littéraire sur quatre siècles, dissipant au passage nombre d'idées reçues, ouvrant de nouveaux espaces, de nouveaux horizons. Un descriptif bibliographique précis des éditions consultées, deux index détaillés, font, en outre, de ce livre superbement illustré, un ouvrage de référence irremplaçable. La Fontaine, dans ses Fables, est avare et paresseux. Avare de descriptions, de notations de décor, d'époque, de couleur, de circonstance. Sa véritable paresse est de confier au lecteur le soin de construire un univers imaginaire où il dessine à touches rapides des silhouettes en mouvement. Il se contente de mobiliser notre attention et notre imagination. D'où vient que ce recueil, qui néglige avec autant de désinvolture la description et le symbole, soit devenu, en quatre siècles, l'œuvre la plus illustrée de la littérature française ? Car elle le fut, dès l'origine, par le burin de François Chauveau, et depuis 1668, les éditions illustrées se comptent par centaines. Et, au-delà de l'illustration du livre, la peinture, la sculpture, les arts décoratifs, aujourd'hui le cinéma d'animation et la publicité s'emparent des sujets des Fables. Premier paradoxe de l'œuvre du fabuliste. Mais ce n'est pas le seul. Car depuis quatre siècles, le crayon des illustrateurs n'est pas innocent. Si on lit les Fables avec plaisir à l'âge mûr, on les découvre dès l'enfance. Or les illustrations suppléent à l'imaginaire parfois défaillant de l'enfant. Elles fixent une vision de l'œuvre dans sa sensibilité. Qui a découvert les Fables à travers l'illustration d'un Chauveau ou d'un Grandville, d'un Oudry ou d'un Benjamin Rabier, n'en conserve pas à l'âge mûr le même souvenir. Les illustrations des Contes de La Fontaine sont sans doute plus connues et plus appréciées des bibliophiles que celles des Fables. Mais rarement une illustration a eu autant d'importance dans le destin historique d'une œuvre littéraire. Grandeur et faiblesse des Fables : second paradoxe, aussi surprenant que le premier. Enfin, si l'illustrateur fixe une vision, c'est qu'il effectue des choix, c'est qu'il porte un jugement - intuitif ou explicite - sur l'œuvre. En passant du système des textes au système des images, des reclassements s'opèrent : l'œuvre s'inscrit dans des traditions de genre et de goût différentes de celles que reconnaît le critique littéraire. Ne découvrira-t-on pas avec étonnement, chez ce poète qui passe pour le chantre de la France, une affinité certaine jusqu'au XIXe siècle, avec les conceptions des paysagistes hollandais ? Troisième paradoxe. A travers le prisme de l'illustration, hommes, bêtes et lieux se transforment. De François Chauveau à Jean Lurçat ou Marc Chagall, on assiste à l'affrontement de l'homme et de l'animal pour l'empire de la Fable ; on s'émeut de la longue agonie de la mythologie des Fables ; on découvre de nouveaux espaces, de nouveaux horizons. Les Fables de La Fontaine, quatre siècles d'illustrations, 296 pages, 168 illustrations en noir et 9 illustrations en couleurs.

10/1986

ActuaLitté

Sciences historiques

L'encyclopédie des sous-marins français. Tome 3, L'apogée des classiques

L'Encyclopédie des sous-marins en six tomes. Réalisée au rythme d'un tome par an, une nouvelle Encyclopédie des sous-marins voit le jour. Oeuvre majeure, de réalisation collective, elle traite de tous les aspects qui constituent ce monde, fait de machines, de procédures, de stratégies, d'armes, mais aussi et surtout de mer, de bateaux et d'équipages. En réalité, cette encyclopédie est leur livre, elle leur est dédiée. A travers elle, ils vous expliquent qui ils sont et ce que sont ces sous-marins qui vous intriguent tant... Le premier tome (Naissance d'une arme nouvelle) court des origines aux lendemains de la Première Guerre. Les hommes inventent le sous-marin à partir d'un rêve ancestral, car les techniques commencent à le permettre. L'imagination, le talent, la témérité sont les ferments de cette extraordinaire bouffée de création et de créativité qui marque la fin du XIXe et le début du XXe siècle dans notre pays. Un nouveau venu dans les flottes de combat va prendre place. Il va faire ses preuves pendant la Première Guerre mondiale. Le tome 2 (D'une guerre à l'autre) traite d'une période terrible, celle de l'entre-deux-guerres, celle des débuts douloureux de la Deuxième Guerre mondiale. Les progrès nécessaires sont accomplis pour transformer l'essai de la Première Guerre. Le sous-marin, à l'image du Casabianca, le plus célèbre des 1500 tonnes, est prêt en qualité, en performances et en nombre pour aborder des hostilités qui s'annoncent inévitables. Mais l'armistice, dans la brutalité de ses suites, va broyer ce bel outil, et seuls quelques héros vont survivre. Le tome 3 (L'Apogée des classiques), qui va de 1943, l'année du début du reflux adverse, à 1972, départ en patrouille du Redoutable, montre quel essor fantastique est accompli dans ces trente années : participation à la victoire, décolonisation et guerres correspondantes, mais aussi maîtrise de l'atome, propulsion nucléaire et arme atomique. Pendant cette période, les sous-marins classiques Narval, Aréthuse et Daphné forment le coeur de la flotte sous-marine française, qui connaît là un des moments les plus hauts en couleur de son histoire. Avec le tome 4 (La Fin de la guerre froide), qui va de 1972 à 1990, la Marine est presque tout entière tournée vers la stratégie de dissuasion nucléaire du pays. Une part belle est faite aux SNLE (sous-marins lanceurs d'engins). Leurs équipages, ceux des moyens de surface, sous-marins et aériens veillant à la sûreté de leur environnement, ainsi que le personnel des arsenaux et des industries de défense, tous sont soumis à Line forte pression pour que l'excellence soit permanente dans tous les domaines. il en va de la crédibilité de la dissuasion. Le tome 5 est celui de La Période contemporaine. Le mur de Berlin est tombé, mais les missions demeurent. La compréhension du poids politique essentiel de la force de dissuasion se fait plus vive. Les déploiements des SNA (sous-marins nucléaires d'attaque), maintenant au nombre de six, révèlent leur capacité militaire irremplaçable dans une Marine française dont la vocation mondiale ne se dément pas. Les modernisations restent indispensables et motivantes, les équipages abordent le présent et l'avenir avec le même enthousiasme que leurs grands anciens. L'approche du tome 6 est différente. La Construction d'un sous-marin donne la parole à tous les acteurs de la construction. L'Etat, qui définit le besoin, passe la commande et assure la maîtrise d'ouvrage, les industriels, qui répondent, innovent et proposent des solutions originales dans tous les domaines : la coque, la propulsion, la manoeuvrabilité, les systèmes d'armes, le missile stratégique, l'habitabilité et tout ce qui permet au sous-marin de se mouvoir et de combattre, renseigner, menacer et surtout dissuader.

01/2012

ActuaLitté

Géopolitique

Le Régiment immortel ou La guerre sacrée de Poutine

" Il fallait tout le sérieux de l'historienne et tous les souvenirs d'une Russe exilée en France depuis la perestroïka pour écrire ce livre quasi testamentaire sur la dérive militariste de la Russie de Vladimir Poutine. " Le Journal du dimanche Réédition poche augmentée d'une postface inédite. " Avez-vous entendu parler du fusil de Tchekhov ? Il s'agit d'un principe dramaturgique énoncé par le grand écrivain russe, selon lequel tout détail mémorable dans un récit de fiction doit être nécessaire et irremplaçable. "Si, dans le premier acte, vous dites qu'il y a un fusil accroché au mur, écrivait-il, alors il faut absolument qu'un coup de feu soit tiré avec au deuxième ou au troisième acte. S'il n'est pas destiné à être utilisé, il n'a rien à faire là. ' Le Régiment immortel décrit ce "fusil de Tchekhov' qui, en 2019, était encore accroché au mur. Je décris dans ces pages la formation d'une nouvelle identité russe qui s'organise autour de la victoire remportée à l'issue de la "Grande guerre patriotique' (1941-1945), la création d'un nouveau récit national basé sur de multiples omissions et mensonges, la militarisation de la nation entière - à commencer par les enfants -, les aspirations impérialistes visant à élargir autant que possible la sphère d'influence russe, le culte païen du "peuple éternel et invincible' et la haine de l'Ukraine et de l'Occident. Ce fusil était devant nous. Il aurait dû nous sauter aux yeux. Pourtant, nos politiques n'ont rien vu venir, débattant sereinement avec Vladimir Poutine de la sécurité européenne, multipliant les échanges commerciaux et culturels, sans comprendre que la nuit noire allait bientôt s'abattre sur la Russie, capable d'entraîner dans l'abîme non seulement l'Ukraine, mais également nos autres voisins. L'Ukraine est à feu et à sang, le fusil a servi. " Galia Ackerman, mars 2022 ___________________________________________ " Un livre indispensable pour comprendre les ressorts d'une politique identitaire et belliqueuse. " Michel Eltchaninoff, Philosophie Magazine " A lire absolument si vous vous intéressez à la Russie. " Télématin, France 2 " [Galia Ackerman] démontre comment les "technologues politiques" du Kremlin ont accaparé le Régiment immortel, "apothéose païenne du culte de la nation", pour l'accorder à la nouvelle idéologie de l'Etat russe basée sur un patriotisme effréné et une militarisation sans précédent. " Isabelle Mandraud, Le Monde " Le Régiment Immortel éclaire, à la lumière de sa longue histoire, la "folie ultra nationaliste" d'un pays où règne encore le soviétisme - l'appareil autoritaire -, mais délesté de son essence communiste " Jean-Marie Durand, Télérama " Un livre formidable et passablement inquiétant. [... ] Il faut absolument [le] lire. " RFI " C'est l'évolution de la Russie poutinienne que décrit Galia Ackerman dans un tableau impressionnant et remarquablement documenté. " Etudes " Une enquête intellectuelle passionnante. (...) Courez acheter ce livre lumineux, complet et précis. " Michel Eltchaninoff, Les Nouveaux dissidents " Dans son livre Le Régiment Immortel, l'historienne Galia Ackerman (...) analyse le piège mental créé par Poutine. En réécrivant l'histoire du vingtième siècle, ce dernier a produit la vision délirante d'une Russie combattant de nouveau le "fascisme" en Ukraine -- comme si le fait de revivre, en permanence, la "Grande Guerre patriotique" de 1941-1945 était le seul moyen de rallier son peuple. " Nathalie Nougareyde, The Guardian " Un captivant essai. " L'Express " Dans Le Régiment Immortel, Galia Ackerman revient sur les relations de la Russie à son Histoire, à partir des commémorations du 9 mai, [et] analyse surtout la récupération politique qui en est faite par Vladimir Poutine, plus de 70 ans après. " Olivia Gesbert, France Culture " Un essai profond et instructif. " Laure Mandeville, Le Figaro " L'histoire du Régiment Immortel peut être considérée comme l'allégorie de ce qui est arrivé à la Russie depuis que Poutine y a imposé un tournant politique décisif. " Brice Couturier, France Culture " Le livre de Galia Ackerman permet bien de mettre à nu le travail de construction d'une nouvelle idéologie d'Etat qui est actuellement conduit en Russie, au prix parfois d'une réécriture de l'histoire. " Alain Guillemoles, La Croix " Spécialiste de l'Ukraine, de la Russie post-soviétique et de son idéologie officielle, [Galia Ackerman] analyse dans ce livre passionnant l'utilisation très politique par Poutine de la victoire sur le nazisme. " Politis " Galia Ackerman propose un essai aussi cohérent dans la thèse qu'il défend que large dans les aspects qu'il envisage. " La Vie des idées " Magistral. "The Conversation " (...) Indispensable pour comprendre la Russie actuelle mais aussi pour défaire les rouages de l'idéologie poutinienne. " Emmanuel Languille, Fnac Nantes

09/2023

ActuaLitté

Guides de France

Balade en région Centre

Paysages écrits, paysages décrits, par Georges Buisson "Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder" prévenait George Sand. La Région Centre recèle des richesses inégalées ! Cette région, qui se décline à la manière d'une fleur à six pétales correspondant aux six départements qui la composent, est de fait composée d'espaces géographiques qui en font sa richesse : Sologne, Gâtinais, Berry, Touraine, Orléanais, Beauce, Brenne, Axe ligérien, Sancerrois... , territoires sensibles fécondés par la présence des écrivains qui, à leur manière, les ont célébrés. Anatole France, Balzac, Colette, Gaston Couté, Max Jacob, Hervé Bazin, Henry de Monfreid, George Sand, Marcel Proust, Maurice Genevoix, tous entrés dans notre Panthéon littéraire. D'autres plus méconnus et qu'il conviendra de découvrir : Marguerite Audoux, Marcel Béalu, La Tour du Pin, d'autres encore, vivants de nos jours et qui reprennent le flambeau : Nancy Huston, Diane de Margerie, Jean-Christophe Rufin, ... La liste est longue et incomplète et son énoncé donne un incroyable tournis. Leurs regards démultipliés ne sont que les leurs, tout comme leurs ressentis. Et c'est bien en cela que leurs perceptions intimes nous passionnent ! Elles ne se contentent pas de reproduire de simples photographies insipides ou d'anonymes dépliants touristiques. Ces écrivains, si différents les uns des autres, réinventent littéralement ce qu'ils nous donnent à percevoir. Ils réinterrogent ce qui les environne. Sans doute transposent-ils par leurs créations la simple réalité, l'idéalisent-ils, pour notre plus grand plaisir, dans une sorte de "mentir-vrai" qui nous comble. Regarder, certes, mais autrement comme Colette qui constatait : "Nous ne regardons, nous ne regarderons jamais assez juste, jamais assez passionnément... " C'est ce que fait encore aujourd'hui, avec talent, Diane de Margerie quand elle fait chanter au bout de sa plume ou sur les touches de son ordinateur "les nuages d'étourneaux qui, tout à coup s'abattent sur la Beauce, les grandes machines agricoles aux yeux rouges, le crépitement des moissons... " Chacun de ces écrivains nous invite donc à exercer un autre regard sur ce qui nous entoure et sur ce qu'on risquerait, tout simplement, de ne plus voir. Ce faisant, ils donnent à notre Région une épaisseur presque charnelle, bien éloignée de la froideur administrative ou de la simple promotion touristique. Avec eux notre Région respire, elle est vivante, elle palpite. Pourrions-nous dire qu'elle se laisse caresser ? Quand Balzac, évoquant la capitale de la Touraine, écrit que "Tours a été et sera toujours, les pieds dans la Loire, comme une jolie fille qui se baigne et joue avec l'eau". , ne nous fait-il pas ressentir mieux que quiconque, la sensualité de cette cité qui s'étire le long du plus féminin des fleuves ? Rien n'est plus subjectif que cette pertinente perception et c'est tant mieux ! Colette, elle, nous offre encore : "La colline (qui) fume de pruniers blancs, chacun d'eux immatériel et pommelé comme une nue ronde" Il y a dans cette respiration du paysage une offrande, presque intime et tellement généreuse, qui nous touche et qui nous fait voir ce qui ne pourrait se voir au simple premier regard. Il y a dans toute ces créations littéraires, des plus anciennes aux plus récentes, un sésame miraculeux qui nous ouvre les portes de la Région Centre. Chacun pourra alors, d'un point à l'autre, errer, nourri des imaginaires et de la réalité de tous ces écrivains, cueillir ici ou là les plus belles de leurs pages et se construire, livre à la main, une perception d'un territoire régional qui fait sens et qui frémit. Alors, peut-être dirons-nous comme Anatole France : "Je n'ai pas trouvé d'endroit qui convient mieux au climat de mon coeur... " En cela, le regard de l'artiste en général et de l'écrivain en particulier, sera toujours irremplaçable. N'étant pas volontairement objectif, il aiguise nos sens et notre appétit. La Région se trouve ainsi chantée, célébrée, auscultée malgré elle par la magie de l'écriture. Sa physionomie en est sublimée, presque sacralisée pour devenir la magnifique réalité d'un patrimoine immatériel empreint de sensualité. Le livre peut alors devenir, tout simplement, le bâton qui accompagnera le voyageur, de lieu d'écriture en lieu d'écriture, de territoire écrits en territoire décrits. Une manière de ressentir profondément ce qu'il y a de plus riche et de plus mystérieusement caché dans cette Région si "littérairement habitée" . Jean- Christophe Bailly ne dit pas autre chose, et certainement mieux, dans son passionnant ouvrage "Le Dépaysement" : "Sans doute suffit-il d'errer un peu plus longtemps, ou d'avoir quelque chose de précis à faire (une démarche, une course, une visite) pour que l'épaisseur de l'indifférencié se défasse et qu'apparaisse un trait saillant, une surface brillante, un reflet changeant ou pour que ce que l'on jugeait totalement replié s'entrouvre". Alors, aucune hésitation à avoir : bonnes lectures et bons voyages !

11/2012