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Littérature française

La chambre du Roy

André Marchal est né le 30 avril 1927 dans une modeste famille dont le père est cheminot. En 1941, il entre comme apprenti au service traction du dépôt S.N.C.E situé à Culmont-Chalindrey. Quinze ans plus tard, après concours, il est reçu comme surveillant du service électrique et signalisation des voies et bâtiments, lui permettant de parcourir la région de l'Est en cours d'électrification totale, ce qui l'éloigne souvent de son lieu d'attache mais, en compensation, lui permet d'accéder à un meilleur déroulement de sa carrière de cheminot. Dès sa retraite arrivée, il revient se fixer dans le lieu de ses premières amours telle une racine qui aurait besoin de sa terre d'enfance pour fructifier honorablement. Saturé de technologies mises en application à s'en doper l'esprit, la littérature n'eut qu'un pas à faire pour devenir son premier sarment ayant d'abord pour sève la poésie. Après maints recueils enfin récoltés et soudainement talonné par l'âge, vint alors à son actif le roman "la chambre du Roy". Une terre hautement historique et propice à la légende, naguère achetée par un de ses proches parents pour y construire et valoriser leur ferme dite de s la Motte „ actuelle, ne pouvait que devenir le lieu idéal pour la plantation de ce roman. L'esprit paysan qui le parcourt ne pouvant qu'en sortir grandi... Aux lecteurs d'apprécier la pertinence de cette assertion.

11/2016

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Sciences historiques

Les chantiers navals de Saint-Nazaire. Le goût des défis

Depuis plus de 150 ans, les Chantiers ont acquis une position de leader sur le marché international de la construction navale, mais leur histoire est émaillée de nombreuses difficultés que les directions successives ont eu à coeur de résoudre. Après de multiples changements d'actionnaires, le site a retrouvé, en juillet 2018, son appellation : Chantiers de l'Atlantique, appellation qui a provoqué la joie des Nazairiens qui ont toujours gardé dans leur coeur un fort attachement à leurs Chantiers. Ces derniers bénéficient d'une belle vitalité et d'un remarquable savoir-faire, les carnets de commande sont pleins comme ils ne l'ont jamais été, avec du travail assuré pour dix années, du jamais vu dans la construction navale. Mais à l'heure où nous écrivons ces lignes, alors qu'une nouvelle confirmation de commande de paquebot géant vient d'être annoncée et que la charge sature les moyens de production jusqu'en 2029, la question reste posée : quel avenir pour les Chantiers de l'Atlantique ? Le temps des paquebots de croisière ne sera pas éternel comme on l'a vu avec les pétroliers et les méthaniers, la concurrence est acharnée et la course à l'excellence va se poursuivre. L'innovation et la diversification resteront les moteurs du développement et la clé du succès ; engagés et solidaires, les trois mille collaborateurs des Chantiers savent mieux que personne que le temps des défis n'a pas de fin.

06/2019

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Policiers

Bacalhau !

Vindo Rodriguez est un lascar de Montreuil. Fort tempérament niais glandeur, il préfère les magouilles à un boulot réglo. Un matin, en sortant de boîte, il s'attarde dans une brasserie, la tronche saturée de beat et d'alcool, quand soudain son instinct de dragueur se réveille. A quelques tables de lui, une femme l'observe: blonde, la quarantaine, belle gueule, belle silhouette. Toujours à l'affût d'un bon plan, Vindo s'invite à sa table, mais déchante aussitôt. Carole n'en a pas après ses yeux bleus ni sa vigueur de jeune mâle. Non, elle est mariée à un célèbre chirurgien et doute de sa fidélité. Elle lui propose de le filer durant quelques jours en échange d'un bon paquet d'oseille... Vindo accepte. Ses intentions sont simples: rapporter (les nouvelles rassurantes à la bourgeoise, et tout plein de biftons pour sa pomme. Du tout-cuit. Manque de chance, une corvée lui tombe sur le râble le jour-même : s'occuper de son fière Gustavo, gamin méchant comme la gale qui ne jure que par ses jeux vidéo. Encombré du sale gosse, Vindo remonte la piste d'un appartement secret et s'apprête à établir l'adultère. Evidemment, les choses ne se passent pas comme prévu et le lascar se retrouve embringué dans une série de plans plus foireux lus uns que les autres. Recherché par la police, il plonge dans une cavale infernale et s'efforce de prouver son innocence, avec l'aide de son poto Bousel, fumeur de joints invétérés, et de la douce Ninouche.

05/2014

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Sociologie

L'usine buissonnière. Une ethnographie du travail en monde industriel

« Le matin, je me lève, je pense à ce que je vais faire après le travail » évoque l’ouvrier à propos de son quotidien. « Mais après, je rentre là, c’est la routine, je marche, je pointe, on ne sait pas ce qu’on fabrique. » Nous voici au seuil d’un atelier du nucléaire dans lequel la vaste machinerie disciplinaire du travail semble au premier abord ne laisser échapper aucune forme d’autonomie. Il suffit pourtant de se laisser peu à peu emporter dans le cours ordinaire de la vie usinière pour découvrir la face cachée du quotidien du travail : celle des affects, des éthiques, des sens différentiels de l’honneur qui animent les interactions conflictuelles de la vie d’atelier ; ou encore celle des rêves d’ailleurs, des sécessions imaginaires, de la vie hors-travail venant dissiper l’organisation productive. A partir d’une longue enquête ethnographique, l’auteure nous invite à explorer la vie sociale d’une usine nucléaire implantée en milieu semi rural. Sur un mode impressionniste, cette ethnographie industrielle explore la rencontre entre une histoire d’entreprise et des histoires de vies, les échanges sociaux autour du travail, la transformation des identités sociales d’un monde ouvrier. Des cultures d’atelier aux jeux d’alliance entre dirigeants et syndicalistes, l’exploration du système d’échange associé à la relation de travail décrit une relation « totale », « socialement saturée », irréductible à la seule dimension économique. Elle pose ainsi les bases d’une nouvelle anthropologie de la relation salariale au sein du monde industriel contemporain.

01/2004

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Littérature française

La vie comme un voyage

Les deux premiers récits remontent de la nappe inépuisable de mon enfance : ce ruisseau découvert non loin de chez nous. Et c'est le conte de La caverne, composé l'année dernière ainsi que l'autre histoire romancée : en butte à l'insupportable tyrannie de son père, un adolescent décide de s'enfuir. Et c'est Escapades. Le jeune héros, bientôt ses deux compagnons, gagneront-ils la partie, le père toujours à leurs trousses ? Les deux autres récits ne doivent rien à l'imaginaire... Soldat, j'ai vécu au sommet d'une village perché de Kabylie, en compagnie d'une douzaine de camarades. Nous barrait l'horizon, une haute, une immense paroi minérale, toute ravinée, hérissée de pics : Le Djurdjura. Vision inoubliable... La chambre due à mon (petit) grade donnait sur un abîme. Que de nuits à écouter la meute des chacals hululer, à voix quasi humaines, comme des enfants qui pleuraient dans une cathédrale ! ... N'empêche que j'ai déjeuné chez un Kabyle qui avait d'abord prévu de m'empoisonner... Bien plus tard, quelque dix ans passés à la Réunion, cette île de l'Océan Indien, son, habituelle calicule saturée d'humidité. Vous imagiez-vous dans une case en tôle, caisse de résonance où vous assourdit le tintamarre des pluies torrentielles d'un cyclone, jour et nuit ? ... Revenu au pays, plein d'espérance, je tourne les ultimes pages de ma vie face aux trois monts arrondis du Devès d'où viennent toutes les averses, mais aussi, chaudes ou fraîches, les caresses du vent méridionale.

07/2023

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Sciences historiques

La lutte et l'entraide. L'âge des solidarités ouvrières

Les ouvriers peuvent-ils s'organiser à une échelle internationale pour lutter contre la mondialisation du capital et la concurrence sociale généralisée ? Poser la question pourrait paraître incongru en ce début de XXIe siècle, où les mots d'ouvriers, de solidarité et d'internationalisme s'apparentent, dans le meilleur des cas, aux vestiges d'un passé lointain. L'oubli de cette histoire alimente un débat piégé, dont le schématisme sature et appauvrit l'espace public. Mais ni notre passé, ni notre présent politique ne se résument à une opposition stérile entre libéralisme inégalitaire et repli nationaliste. D'autres voies ont existé, qu'il importe de retrouver pour sortir d'un face-à-face aussi pauvre sur le plan intellectuel que dangereux pour notre avenir collectif. Pendant un siècle, des années 1860 aux années 1970, les mouvements ouvriers, socialistes, anarchistes, communistes, syndicalistes, avec leurs sensibilités propres, furent porteurs d'un projet internationaliste puissant, dont l'objectif n'était pas de fermer les frontières ou de restreindre les échanges, mais de bâtir une mondialisation des solidarités ouvrières, par-delà les différences nationales et linguistiques qui pouvaient les séparer. La défense des classes populaires ne passait pas par le repli, l'autarcie ou le rejet de l'autre, plutôt par la coordination internationale des combats et des revendications. Ce projet ambitieux, auquel bien peu croyaient à ses débuts, fut souvent chaotique, conflictuel et contradictoire. L'empreinte qu'il a laissée sur la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle est néanmoins considérable.

02/2019

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Documentaires jeunesse

Mon atlas animé du ciel et de l'espace

Ce très bel atlas se présente de deux façons. Dans un premier temps, des textes écrits par un journaliste scientifique permettent de comprendre la richesse et la complexité de l'espace. Ils sont accompagnés de nombreux dessins didactiques et drôles. Puis de grandes et belles images sous forme de dépliants permettent une immersion totale au coeur du sujet ! Quelques flaps et livrets permettent d'aller plus loin... Partie 1 : Une galaxie, qu'est-ce que c'est ? (Comment se forment les galaxies ? Dans quel sens tournent-elles ? Zoom sur la Voie lactée, etc. Dépliant : La Voie lactée est notre galaxie (trous noirs, système solaire...) Partie 2 : Le Soleil, une étoile parmi les autres (système solaire, planètes telluriques, planètes géantes gazeuses et planètes glacées...) Dépliant : Notre système solaire abrite 8 planètes... Partie 3 : Les humains explorent l'espace Dépliant : La fusée géante Saturn 5 (visite détaillée des 1er, 2e et 3e étages, la tour de sauvetage, la tuyère, etc.) Partie 4 : Les satellites, à quoi ça sert ? (Quelles sont leurs différentes utilisations ? ...) Dépliant : 1400 satellites tournent autour de la Terre (les différentes orbites, l'espace encombré de débris...) Partie 5 : Vivre dans l'espace (petite histoire des stations spatiales, Comment vivent les habitants de l'Iss ? , Que devient une station abandonnée ? ...) Dépliant : A bord de la station spatiale internationale (Comment se passe la vie à bord de l'Iss ? A quoi sert le vaisseau Soyouz ? ...) Partie 6 : ET demain ? Est-ce qu'un jour les humains vivront sur Mars ? Dépliant : Un jour, une base sur Mars.

02/2019

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Critique littéraire

Délit de fiction. La littérature, pourquoi ?

Jamais notre quotidien n'a été à ce point saturé d'histoires : qui, raconte sa vie sur un trottoir, qui, sur un plateau de télévision, qui, dans le journal, qui, dans un livre, qui, sur un blog. Jamais notre monde ne s'est rendu autant disponible à l'écoute des histoires de chacun, leur assurant par la technologie une diffusion qui peut être immédiatement planétaire. Or ces histoires-là, courtes, longues, fragmentaires, sont "vraies", puisqu'elles sont immédiatement identifiées à la réalité du "sujet" qui les raconte. L'adéquation du vécu au narré constitue l'identité de l'auteur en même temps qu'elle le constitue et l'"authentifie" comme sujet. Pourquoi faut-il, dès lors, marginaliser et faire taire la littérature en la parquant dans l'espace exclu et réservé de la "fiction", alors qu'elle est précisément l'invention la plus haute et la plus exigeante d'une forme écrite de l'action et du temps humain ? Probablement parce que la littérature s'attache, au travers des histoires imaginées, inventées, extraites ou non de la réalité, à penser les questions fondamentales dont les "histoires vraies" font l'économie. La littérature est une force imprévisible de propositions inattendues quant à la question du sujet, et il est toujours plus urgent de la cerner dans cet espace livresque de la "fiction", que l'on parcourt en ses heures perdues de loisir et de distraction, où l'on s'accorde précisément à perdre son temps avec ce qui n'est que... littérature.

10/2011

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Littérature française

Fatum

" Leur relation fraternelle était devenue étroite, une sorte de petite folie à deux, assez discrète pour ne pas attirer l'attention d'un parent, pour durer, donc. " " Le bain avait lieu une fois par semaine au moins, pendant des années, le temps pour Didier d'entrer dans une connivence particulière, en intelligence profonde et durable avec sa soeur de sept ans son aînée à l'influence confirmée, de s'imprégner de l'amour passionnel sous l'emprise duquel il se trouvait. " Didier est fasciné par sa soeur aînée, Françoise, dont l'extravagance sature le cocon familial. Ses crises de folie, ses jeux malsains et ses accès de démence se multiplient, et Didier devient la victime de ses délires glaçants. Lorsque le comportement de Françoise devient invivable, les parents se résolvent à l'écarter du foyer familial, dans un silence gêné et douloureux. Didier perd sa soeur et peine à se relever de cette disparition soudaine. L'arrivée d'un petit frère, Pascal, ne fera qu'entretenir la pesanteur de ce qui est tu. Adulte, Didier réussira brillamment sa carrière universitaire. Pourtant, jamais tout à fait présente, jamais tout à fait absente, la figure de cette soeur le hante, et sa vie amoureuse ne semble qu'une scène où se rejouent les schémas invariables d'un désir contraint. Dans Fatum, roman psychanalytique intense, porté par une plume puissante et sensuelle, Pascal Herlem parvient à mettre des mots sur le poids et la fatalité d'un récit familial, dont l'écriture semble l'unique issue.

08/2021

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Histoire internationale

Guerres africaines et écritures historiques

Le présent ouvrage refuse les compromissions faciles à propos des guerres qui ravagent l'Afrique actuelle. L'auteur affronte les souffrances, au lieu de pressentir les abjections lorsqu'elles se déchaînent, jusqu'aux poings qui s'abattent. Les yeux ne pleurent plus des larmes de sang, mais ils se remplissent des flammes de la colère. Oui, la colère pour saisir, résister, se battre, parce que le limon est saturé de sang... La guerre : des millions de morts, des dizaines de milliers de "femmes violées", des centaines de milliers d'enfants orphelins, une "montagne de cadavres"... Le tribut des terreurs à payer aux bourreaux, aux usurpateurs, aux imposteurs comme aux marionnettes des pays voisins, la rançon des ressources minières au profit des armes de destruction. La guerre au Congo : une absurdité totale, parce qu'elle ne s'arrête plus, quatorze années, déjà... Comment conjurer le paradigme des dramaturgies de frayeurs et d'horreurs sans forcer les langages à se transformer en actes de libération, en rituels d'exorcisme et de "guérison" ? Partir de la duplicité des turpitudes politiques, avant de montrer que les efforts pour proscrire les douleurs d'un Peuple meurtri réussiront à suspendre la "catastrophe" et la tragédie d'un pays. L'Ecrivain engendré par les violences de la mort doit échapper aux pièges des redondances littéraires figées par la dénonciation. Les discours qu'il institue permettront l'émergence des mythologies de souveraineté afin de célébrer la "race des vainqueurs" ainsi que l'avènement d'une "terre nouvelle". La terre de la Liberté.

04/2011

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Histoire de France

Voyages en postcolonies. Viêt Nam, Algérie, Maroc

Fidèle à une approche hybride, dans laquelle l'expérience personnelle et les observations enrichissent l'analyse historique, Benjamin Stora revient ici sur les séjours qu'il fit, de 1995 à 2002, successivement au Viêt Nam, en Algérie et au Maroc. Trois longs voyages dans ces pays devenus indépendants qui ont connu, chacun à sa manière, le système colonial français. Il raconte le silence le soir sur Hanoï comme un renvoi lointain au couvre-feu, les ùtraces de guerre dans les paysages et les ombres diffuses laissées par le passé. Il décrit l'Algérie de 1998, émergeant des horreurs de la guerre civile, les traumatismes, les oublis et la nouvelle génération qui s'ébroue. Il dépeint le Maroc au début du règne de Mohammed VI, un pays saturé d'histoire, qui bouge lentement et où une jeunesse, en mal d'avenir, regarde ailleurs.Passant de l'analyse comparative au diagnostic politique, de la rencontre avec quelques personnages clés à l'étude des images et des films, l'histoire écrite par Benjamin Stora est tout à la fois intellectuelle, sensible et visuelle. C'est une histoire vive qui puise à de multiples sources et éclaire, aussi, ce qui se passe dans notre propre pays. Un quatrième voyage, d'ailleurs, ramène l'historien en France où il constate, et regrette, que la question postcoloniale soit si largement ignorée. Ni le passé colonial, ni celui des minorités ne sont en effet intégrés dans le récit national républicain. Quant à la mémoire franco-algérienne, 50 ans après l'indépendance, elle demeure conflictuelle.

10/2012

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Philosophie

Poésie de la pensée

Les praticiens l'ont toujours su. Dans toute philosophie, concédait Sartre, il y a "une prose littéraire cachée". Ce qu'on a moins élucidé, c'est la pression formatrice incessante des formes du discours, du style, sur les programmes philosophiques et métaphysiques. A quels égards une proposition philosophique, même dans la nudité de la logique de Frege, est-elle une rhétorique ? Veut-on dissocier un système cognitif ou épistémologique de ses conventions stylistiques, des genres d'expression qui prévalent ou sont contestés à l'époque ou dans le milieu qui sont les siens ? Dans quelle mesure les métaphysiques de Descartes, Spinoza ou Leibniz sont-elles conditionnées par les éléments constituants et l'autorité sous-jacente d'une latinité partiellement artificielle au sein de l'Europe moderne ? Quand, tels Nietzsche et Heidegger, le philosophe entreprend d'assembler une langue nouvelle, son idiolecte propre à son dessein est lui-même saturé par le contexte oratoire, familier ou esthétique. L'association étroite de la musique et de la poésie est un lien commun, toutes deux partageant les catégories du rythme, du phrasé, de la cadence, de la sonorité, de l'intonation et de la mesure. "La musique de la poésie" est exactement cela. Y aurait-il, en un sens apparenté, "une poésie, une musique de la pensée" plus profonde que celle qui s'attaque aux usages extérieurs de la langue, au style ? Ces aspects de la "stylisation" de certains textes philosophiques, de l'engendrement de ces textes via des outils et des modes littéraires, George Steiner nous les restitue dans son souci d'"écouter plus attentivement".

10/2011

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Histoire internationale

Tchad 1998

Pays miné par les guerres civiles et la disparition des institutions lors des événements de 1979, le Tchad s'efforce de retrouver, depuis les années 1990, une certaine stabilité, même si celle-ci demeure encore toute relative. Un timide processus de démocratisation s'instaure qui, bien que diversement apprécié, s'avère néanmoins porteur d'espoir. Source de conflits traditionnels, le Nord, composé de pasteurs nomades, musulmans, de tradition guerrière, se différencie fortement du Sud, peuplé en majorité d'agriculteurs sédentaires. Fondée sur un ensemble de déséquilibres, une économie fragile tente toutefois de se remettre en place, encore contrecarrée par les clivages ethniques, un environnement naturel difficile, une population qui se caractérise par sa jeunesse ainsi que par son accroissement naturel qui, selon les prévisions, devrait la faire doubler tous les vingt-sept ans, un taux de chômage toujours accru par l'exode rural et un marché de l'emploi saturé. Dans un contexte où plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, où les femmes restent, le plus souvent, victimes des préjugés sociaux et de diverses interdictions mais où la manne pétrolière nourrit tous les espoirs, nous avons voulu tenter un inventaire, par rubriques, des différents secteurs de la vie économique, politique et sociale du Tchad pour souligner toutes les ambiguïtés d'un pays qui n'a pas encore pris conscience de la richesse de sa diversité culturelle et où la tentation spontanée de la domination semble encore l'emporter sur une véritable philosophie politique de la complémentarité.

06/1998

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Littérature française

Beauté des fleurs, pourriture et loi du meurtre

Octave Mirbeau (1848-1917) a gardé, sa vie durant, à la fois une forte relation à la nature, une haine des pouvoirs oppressants et un rapport complexe à la sexualité. C'est d'ailleurs pour s'éloigner d'une femme qu'il se réfugie en Bretagne, à Audierne, en 1884 et fait l'expérience d'une retraite salutaire sur une côte sauvage et frustre. Il voulait y écrire un roman dédié à la terre, à cette nature qui sauve, qu'il aurait titré Rédemption. Il n'aboutira pas, mais remplira ses textes de sève et de fleurs vénéneuses, d'arbres solidement enracinés et de paysans à leur image, d'animaux dont il dira la vulnérabilité et la force des instincts. Mirbeau se prend aussi de passion pour l'horticulture. Il s'installe en 1889 près de Giverny, où Monet a créé un jardin saturé de fleurs. Les deux hommes échangent graines, plants et bulbes... Inquiet pour la faune sauvage, à une époque qui a vu l'avènement des théories de Darwin, Mirbeau renvoie l'homme à ses origines. Comme s'il avait voulu redire, d'une plume trempée dans l'humour noir, son impuissance d'artiste quand la nature sait, de la pourriture, faire jaillir les plus belles fleurs. "Je vous dirai que j'aime les fleurs d'une passion presque monomaniaque. [...] Mais je n'aime pas les fleurs bêtes car, si blasphématoire que cela paraisse, il y a des fleurs bêtes, ou plutôt des fleurs, des pauvres fleurs à qui les horticulteurs ont communiqué leur bêtise contagieuse." Le concombre fugitif

06/2017

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Garder la forme

Alimentation industrielle : les raisons d'un désastre sanitaire

Dans le monde d'aujourd'hui, les capacités de production alimentaire n'ont jamais été aussi importantes, pourtant, la malnutrition poursuit sa progression en même temps que l'obésité explose. Notre alimentation est plus que jamais prise en otage par les agro-industriels qui verrouillent chacun des maillons de la chaîne alimentaire de la graine à la distribution pour leurs plus grands profits. Les aliments ultra-transformés qu'ils produisent ont saturé les linéaires de la grande distribution. Les chercheurs de sociétés savantes démontrent qu'un excès de leur consommation augmente les risques de cancers, d'obésité, ou encore du diabète de type 2, pendant que des résidus de pesticides, nanomatériaux et autres composés chimiques des emballages s'ajoutent à notre menu. Ils constituent de véritables cocktails explosifs dont la Science entrevoit le grand danger pour notre santé et la biodiversité. Les autorités sanitaires et les gouvernements longtemps dans le déni - car sous l'influence des lobbies - s'en émeuvent et lancent enfin des plans d'actions pour en réduire l'impact sanitaire. Malgré ce sursaut et celui des groupes d'action de la société civile et de quelques start-ups qui défendent l'intérêt des consommateurs, des lobbies industriels échaudés de voir leur pouvoir entamé résistent aux changements, se mobilisent et contre-attaquent. Ils usent de la culture du doute par le biais d'organisations et de groupes d'influence dans toute la société. Notre santé et notre avenir sont plus que jamais entre les mains des consommateurs avertis pour un monde meilleur.

10/2022

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Sociologie politique

L'appropriation culturelle. Histoire, domination et création : aux origines d'un pillage occidental

Autour de ce sujet brûlant, le débat est devenu impossible. Certains se lamentent : on ne peut même plus s'habiller comme on le souhaite, et d'autres militeraient, selon les premiers, pour que l'on fasse attention à l'origine du moindre accessoire. Constamment invoqué par les journalistes et omniprésent sur les réseaux sociaux, le concept d'appropriation culturelle sature l'espace médiatique et enflamme les polémiques. Pourtant, personne ne s'accorde sur sa signification réelle, il n'en existe aucune définition nette, et il est difficile d'y voir clair parmi les controverses et les contradictions qui l'entourent. C'est de là que vient la nécessité de ce livre : un texte précis et accessible d'un chercheur spécialiste du sujet qui explique de manière pédagogique ce que désigne vraiment le concept d'appropriation culturelle afin que chacun puisse le comprendre et participer au débat en connaissance de cause. Notre auteur revient ainsi sur ses origines de ce "cannibalisme culturel" : la naissance de la Haute couture, l'industrialisation et les débuts du colonialisme, qui poussent les créateurs à chercher toujours plus d'inspiration en tournant leur regard vers l'Orient, puis sur son développement, entre outil scientifique et arme de revendication militante. Une fois la notion d'appropriation culturelle expliquée, on peut la dépasser et sortir enfin de l'impasse dans laquelle sa méconnaissance maintient aujourd'hui le débat. L'auteur nous encourage finalement à nous poser les bonnes questions et à soutenir les échanges entre les cultures sans ignorer les mécanismes de domination qui les sous-tendent.

04/2024

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Littérature étrangère

Divin scrotum

Les lecteurs de Mégalomachine et d'Exécution ! savent qu'avec Mark Leyner, il faut s'attendre à tout. Avec Divin Scrotum, notre incorrigible auteur s'attaque en toute simplicité aux origines de l'univers. Evidemment, sous sa plume, cela donne une cosmologie délirante. Le monde, donc, a été créé par les dieux. Ces derniers ont pris un jour un bus, se sont défoncés à l'alcool et aux drogues, ont roupillé quelques millénaires puis ont décidé de mettre à profit leur inventivité pour créer la vie, la mode, les armes à feu, les substances illégales, le sexe débridé et tout ce qui fait la splendeur de la race humaine. Divin Scrotum raconte donc, sur le mode Tex Avery, la naissance du monde mais aussi, et surtout, la vie de Ike Karton, "boucher au chômage, hérétique incorrigible et dandy sauvage", pour lequel les dieux se sont pris de passion. Le roman de Leyner se veut le récit et commentaire de cette vie exemplaire et grotesque, vouée à une disparition brutale, que manipulent les dieux et les déesses - des divinités très particulières, qui ne semblent avoir qu'un seul but : empêcher le monde de tourner rond. Comme dans ses précédents livres, Leyner entraîne le lecteur dans une expérience pyrotechnique des plus jubilatoires. Ecrit dans cette langue riche et saturée qui est sa marque de fabrique, Divin Scrotum se permet tout, avec une désinvolture hallucinante. Sexe, drogue et média y jouent une fois de plus des rôles décapants. Les mises en abîme et les coups de théâtre laissent le lecteur pantois et hilare, comme essoré par cette formidable cosmogonie de la dérision.

03/2015

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Science-fiction

The Expanse Tome 1 : L'éveil du Leviathan

Avec ce premier volume de la série "Expanse", James SA Corey signe "un space opera à tomber à la renverse" (George RR Martin). L'humanité a colonisé le système solaire (Mars, la Lune rebaptisée Luna, la Ceinture d'Astéroïdes et au-delà), mais les étoiles restent toujours hors de sa portée. Jim Holden est second sur un transport de glace qui effectue la navette entre les anneaux de Saturne et les stations installées dans la Ceinture. Quand lui et son équipage croisent la route du Scopuli, un appareil à l'abandon, ils se retrouvent en possession d'un secret qu'ils auraient souhaité ne jamais connaître. Un secret pour lequel certains sont prêts à tuer, et à une échelle impensable pour Jim et son équipage. La guerre dans tout le système solaire devient inévitable, à moins qu'il découvre qui a abandonné ce vaisseau, et pourquoi. L'inspecteur Miller recherche une jeune femme. Elle n'est qu'une personne parmi des milliards, mais ses parents ont les moyens, et l'argent peut tout. Quand l'enquête le mène au Scopuli et à Holden, devenu sympathisant des rebelles, Miller comprend que cette jeune femme est peut-être la réponse à tout. Holden et Miller doivent désormais jouer la partie en finesse, entre le gouvernement de la Terre, les révolutionnaires des Planètes Extérieures et certaines firmes aux visées secrètes. Et leurs chances sont minces. Mais au cœur de la Ceinture les règles sont différentes, et un petit vaisseau peut changer le destin de l'univers. Premier volet d'une série qui compte pour l'instant trois titres, L'Eveil du Léviathan est un space opera passionnant et redoutable d'efficacité. Il a d'ailleurs reçu un très bon accueil outre-Manche et outre-Atlantique et a figuré sur bon nombre de listes finales pour des prix prestigieux (Nebula, Hugo...). Le roman ne renouvelle pas le genre mais il allie le meilleur du space opera classique à une intrigue policière mâtinée d'éléments horrifiques. Ajoutez à cela l'absence bienvenue d'explications scientifiques pesantes, une alternance de chapitres entre les deux personnages principaux, une écriture fluide et immersive, et vous obtenez un roman de pur divertissement, sans cesse haletant, qui ravira les fans du genre.

06/2014

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Histoire internationale

L'Algérie au passé lointain. De Carthage à la Régence d'Alger

L'histoire de l'Algérie ne débute pas en 1830 et le régime algérien actuel n'est pas le retour à la Régence, après la fermeture de la parenthèse coloniale. Tout commence avec Carthage dont le millénaire a imprégné les royaumes berbères dans tous les domaines : la langue, l'économie, l'organisation de l'Etat, l'urbanisation, les arts et les techniques, les coutumes et la religion, avec le dieu principal Ba'al Hammon, version punique de l'Adonaï hébreu, les pratiques religieuses, les temples et le clergé. Carthage détruite, son héritage sera conservé par les cités puniques et les royaumes berbères de Jugurtha et Massinissa. L'Afrique romaine connut la prospérité et une intense urbanisation. A partir des Sévères, l'Afrique affirme son identité berbère dans la vie sociale, politique, municipale, militaire et religieuse avec la diffusion du culte de Saturne, simple romanisation du Ba'al-Hammon/Adonaï. Le christianisme s'implanta et prospéra avant d'être rejeté quand Augustin fit appel à l'administration pour combattre le judaïsme, les hérésies, le paganisme, le donatisme et les révoltes des circoncellions. L'occupation vandale et byzantine fut éphémère et ce sont Koseila et la Kahena, les chefs des tribus berbères christianisées et judaïsées, qui combattirent les Arabes. L'islamisation et l'arabisation qui suivirent, ne furent acceptées que remodelées pour s'intégrer dans le creuset berbère. Le Maghreb connut une certaine "renaissance", mais après l'invasion hilalienne, la coupure de la Méditerranée en deux blocs hostiles et la Reconquista d'Al-Andalus, le Maghreb se fragmente. Menacée par les Espagnols, Alger fit appel aux corsaires turcs, les frères Barberousse. La Régence d'Alger qu'ils créèrent prospéra avec l'industrie de la course, sans jamais devenir un Etat assurant les différentes fonctions régaliennes : l'administration, l'économie, la monnaie, l'éducation et tous les services publics. Plaquée sur le pays réel, la Régence disparut après la première bataille et c'est le monde berbère arabisé ou non qui s'opposera à la conquête française. Il survivra ensuite en s'adaptant pour resurgir, quand les Kabylies et les Aurès devinrent les bastions de la révolution algérienne. L'Histoire n'est pas finie.

02/2011

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Ouvrages généraux

Micromégas. un conte philosophique de Voltaire

" Micromégas par VoltaireMicromégas : histoire philosophique est un conte philosophique de Voltaire paru en 1752. Sa première version pourrait avoir été écrite en 1738 ou 1739. Sacrifiant à la mode des voyages extraordinaires, il décrit la visite de la Terre par deux géants : Micromégas, venu d'une planète de Sirius, et le secrétaire de l'Académie de Saturne. Micromégas est à la fois l'un des premiers contes philosophiques et l'un des ouvrages les plus représentatifs de l'esprit des Lumières, car il concentre des réflexions de critique sociale, religieuse, morale, philosophique et des éléments de réflexion sur l'homme, sans oublier l'aspect scientifique, primordial pour les Encyclopédistes. Il souligne la notion philosophique de relativisme. Il écarte comme vaine la spéculation métaphysique, lui préférant l'observation et l'expérimentation scientifiques. Durant la période classique, l'exigence critique et la passion de la découverte marquent une pause, sans disparaître complètement. Puis, à la fin du xvii siècle et au xviii, les tendances novatrices reprennent leur élan. L'esprit d'examen progresse, les croyances traditionnelles sont critiquées. Tout doit être examiné à la lumière de la raison, pour en tirer des conclusions pratiques. Pris dans l'effervescence du développement des sciences, les philosophes se donnent un nouveau rôle : non seulement expliquer le monde, mais l'aider à progresser. Bayle et Fontenelle vont lutter contre la croyance au surnaturel, fonder la tolérance sur le scepticisme religieux, dissocier la morale de la religion, définir les règles de l'esprit scientifique et affirmer l'idée de progrès matériel et moral. Nombre de philosophes condamnent la métaphysique, estimant qu'il ne sert à rien de spéculer sur l'insaisissable. Le métaphysicien est tourné en dérision -notamment par Voltaire. Dès les années 1670, Leeuwenhoek et Hartsoeker perfectionnent des microscopes et se passionnent pour l'observation des êtres minusculesEn 1686, Fontenelle publie les Entretiens sur la pluralité des mondes, ouvrage d'astronomie vulgarisant les travaux de Descartes et de Copernic. Il manifeste son scepticisme à l'égard de la métaphysique et du merveilleux, sa foi dans la méthode scientifique. Il se moque de l'homme qui se croit au centre de l'univers, il affirme le relativisme".

11/2022

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Sports

Peut-on encore aimer le football ? La fable du monde

De plus en plus de football. De plus en plus, jusqu'à la nausée. De plus en plus, comme à l'infini : notre temps disponible, notre temps hors travail, hors obligation sociale, saturé, occupé par le spectacle du football. Est-il une évasion, cependant, ce spectacle ? Une escapade, comme l'est le théâtre classique ou l'opéra, hors du monde de la quotidienneté plus ou moins aliénée, plus ou moins inauthentique ? L'invasion permet-elle l'évasion ? Souvenons-nous d'un propos de Paul Valéry : "la vie moderne (...) remplace l'imagination par les images" . Aujourd'hui, le meurtre est accompli. Le monde est rempli d'images de football. Les coeurs et les cerveaux, les espoirs et les passions, les esprits et les âmes, le sont également. Le football a installé sa demeure au centre de la vie moderne. Faites-nous rêver, demande-t-on souvent à une équipe de football ! Dès que nous posons la question du contenu de ce rêve, la consternation nous saisit. A quoi pourriez-vous nous faire rêver, vous les joueurs ? Vous les équipes ? Tenter de répondre à cette question provoque un malaise : le rêve que le football serait censé offrir est sans contenu. Vide. A quoi servent-elles, ces images ? Où conduisent-elles ? Agrégé de Philosophie, Robert Redeker est l'auteur de nombreux livres. Il collabore également à plusieurs revues et journaux. Il a publié dernièrement Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014), Bienheureuse vieillesse (Le Rocher, 2015) , L'école fantôme (Desclée de Brouwer, 2016) et L'éclipse de la mort (Desclée de Brouwer, 2017). Il s'emploie également à la photographie et à la critique littéraire.

05/2018

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Critique littéraire

Robert Musil. Tout réinventer

Le nom de Musil (1880-1942) est rattaché à L'Homme sans qualités, ce grand roman faisant notamment le tableau de la disparition d'une civilisation. Mais Robert Musil n'est ni l'homme d'un seul livre, ni simplement le peintre du délitement d'un empire austro-hongrois auquel il donna le nom de Cacanie. La poétesse Ingeborg Bachmann rappela que l'auteur de L'Homme sans qualités avait voulu "faire bien plus qu'écrire un roman, bien plus que raconter l'histoire d'une Cacanie déclinante, et bien plus qu'élaborer une critique des idées de l'époque". Musil pensait en effet que des possibilités d'accomplissement ignorées s'offraient à l'individu, et il chercha, à travers chacun de ses livres, à s'en approcher. Il y a une utopie intime musilienne, d'un grand potentiel subversif. Afin de la mettre à jour, cette biographie dresse le portrait d'un homme fascinant à maints égards, maître et serviteur de son oeuvre jusqu'à l'oubli radical de soi ; elle restitue un itinéraire à cheval sur deux siècles, ainsi que la genèse et la création d'une oeuvre qui fut écrite littéralement envers et contre tout, à une époque de catastrophes. En s'attachant à souligner l'extrême modernité de cette démarche (l'antidote parfait aux idéologies du déclin et au présentisme qui nous encombrent jusqu'à l'asphyxie), son humour terrible aussi, ce livre invite à découvrir un regard, une pensée, d'une acuité inouïe, qui se révèlent d'un précieux secours pour faire face à notre temps saturé de discours économiques et identitaires négateurs de toute idée d'accomplissement.

09/2015

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Littérature française

Salone

Un camion brinquebalant fonce en direction de Freetown. La poussière retombe lentement sur la piste. Dans la cabine, saturée de crasse et de moiteur, Jamil échafaude des plans d'avenir. Sous le siège, les diamants dérobés permettent tous les rêves de pouvoir. Autre année, autre décor. Du sable, une plage, un bar face à l'océan. Nelson le propriétaire et Gladys l'écrivaine sont en pleine conversation. Scène tranquille ? Ne nous y trompons pas. Les deux amis aux destins chahutés observent sans naïveté la valse des militaires et des puissants, comme des pantins qui se chassent les uns les autres. Poussière dans le sablier, qui coule, qui s'écoule. Plus loin dans le temps à moins que ce ne soit plus tôt : Shaun est en fuite et ne doit pas se retourner. Difficile d'oublier pour ce médecin d'une ONG la tourmente qui a englouti la femme aimée dans le chaos des kalachnikovs et de machettes brandies au moindre prétexte. Histoires particulières et pourtant toutes liées rage, au coeur et colères mal rentrées, les personnages de ce roman d'aventures se croisent, se découvrent, s'aiment et se perdent dans les troubles d'un pays en tension permanente. Chacun à sa manière, qu'il le veuille ou non, porte une partie de l'histoire de la Sierra Leone, chacun incarne pour toujours un morceau de l'existence de Salone. A la fois fresque historique, journal intime, roman d'aventure et cri du coeur, Salone nous bouleverse et éveille notre conscience à mesure que l'intrigue nous plonge dans le chaos d'un monde. Le singulier et l'universel se mêlent habilement dans ce roman au style enlevé. Des personnages attachants, une construction aux voix multiples qui mêle les petites histoires et l'Histoire. Une lecture stimulante !

10/2012

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Littérature française

Et la voyance explose. Huitième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Et la voyance explose est le dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des noeuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Histoire internationale

La Crimée blanche du général Wrangel (1920)

Entre avril et novembre 1920, le général Piotr Nikolaïevitch Wrangel fut le chef suprême civil et militaire du dernier gouvernement blanc qui, en Crimée, s'opposait à l'avancée inéluctable de l'Armée rouge. L'Etat créé par Wrangel avait tenté de survivre à une époque qui lui était peu favorable. Il appelait la paysannerie russe à lutter à ses côtés, alors que celle-ci rêvait à une vie paisible après trois années de révolution et de guerre civile. Les pays européens, sortis épuisés de la Première Guerre mondiale, cherchaient à éviter tout ce qui aurait pu les replonger dans une aventure militaire. Wrangel continuait à faire la guerre alors qu'en Europe on ne parlait que de paix. Il refusait tout compromis avec les bolcheviques, alors que le gouvernement britannique tentait d'établir des relations commerciales avec l'Etat soviétique. Cependant, le bilan du général Wrangel reste exceptionnel. Il a redonné le moral et une discipline à ses troupes, les transformant en une véritable armée. Il a mené avec succès une réforme paysanne remarquable et une refonte des institutions locales réfléchie et équilibrée. Il a assuré le ravitaillement à une Crimée surpeuplée, saturée de réfugiés civils et militaires. Il a obtenu la reconnaissance de facto de son gouvernement par la France. Et enfin, et c'est probablement son plus grand exploit, il a réussi, alors que tout semblait perdu, à organiser l'évacuation de près de 150000 civils et militaires, qui lui avaient confié leur existence. Ils ont pu ainsi échapper aux massacres de masse qui se sont déchaînés en Crimée après l'arrivée des bolcheviques et trouver refuge dans cet "exil", dont ils constitueront l'élément le plus caractéristique.

03/2014

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Littérature française

Passage du cyclone

Tahiti est un paradis soumis à des cyclones soufflant parfois à plus de 200 km/h. Et tout le monde en a peur : peur des bourrasques qui arrachent les toits, les arbres, les voitures, le foyer soudain envolé. Cette peur n'échappe pas à la préadolescente de ce roman. Dans ce qu'elle voit et ce qu'elle entend, elle ressent cette stupeur du paradis ravagé, cette violence touchant ce peuple si attachant. Pourtant, lorsque passe le cyclone, elle se sait protégée par son statut privilégié de métropolitaine expatriée, abritée dans une maison solide. Tout est en ordre, ses affaires de classe reposent dans sa chambre et les provisions d'eau attendent dans la cuisine. Mais quelque chose chuchote au dehors et à l'intérieur d'elle-même. Son collège concentre la disparité de la jeunesse polynésienne : enfants venus de métropole, Chinois, métis et autochtones. L'adolescente y a ses trois meilleures amies, indéfectiblement soudées par des journées en classe où les différences sociales s'oublient très vite. Parmi elles, Tumata, à la douceur mélancolique, qui évite de répondre aux questions intimes, porte de trop grands tee-shirts couvrant toute sa peau. Un jour, elle disparaît, confrontée à son terrible secret, son propre cyclone. Passage du cyclone est un roman d'apprentissage qui dit l'enchantement d'une île légendaire, et la violence qui lui est inextricablement mêlée. Chaque page respire la puissance du dépaysement, le trouble face aux non-dits derrière les sourires, la richesse de l'île et sa précarité sociale. Jennifer Lesieur, qui a vécu à Tahiti, évite tous les clichés pour raconter cet éveil sensoriel dans cette transition entre enfance et adolescence, dans une Polynésie saturée de couleurs, d'odeurs, mais où le soleil et la misère brûlent.

03/2022

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Mondes fantastiques

Monsters of Verity - Tome 1 This Savage song

Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain La capitale de Verity étouffe, saturée de crimes toujours plus violents. Pire encore, ce mal terrible a commencé à s'incarner dans le monde réel : à chaque nouvelle horreur naît un monstre qui, à son tour, terrorise la population. D'un côté, les Corsai, qui grouillent dans le noir pour dévorer leur proie, de l'autre, les Malchai qui boivent le sang de leur victime au grand jour. Peu à peu, la résistance s'est organisée... Au nord, le cruel Callum Harker règne en maître, ne protégeant les habitants que contre rémunération. Au sud, Henry Flynn a choisi une tactique bien différente. Avec sa femme Emily, il a adopté comme ses propres enfants trois des abominations, trois Sunai - des créatures d'apparence humaine qui utilisent la musique pour dévorer l'âme de leurs adversaires. A la demande de ses parents, August élimine donc sans broncher les monstres comme les criminels qui les ont engendrés, mais il brûle de faire plus pour libérer le monde de cette malédiction. Alors, lorsqu'il a l'occasion de surveiller d'un peu plus près Kate Harker, la fille de leur ennemi juré, il saute sur cette chance et accepte d'intégrer l'établissement huppé où elle a été envoyée, l'académie Colton. Mais la jeune fille ne tarde pas à découvrir son secret : s'il a tout d'un adolescent, il est en fait un prédateur assoiffé de vies humaines... Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain. Mensonges et dissimulation, dilemmes moraux d'une grande cruauté, système magique fascinant fondé sur la musique... Ce roman sombre et vénéneux porte la patte unique de V. E. Schwab, l'autrice prodige de Shades of Magic et La Vie invisible d'Addie Larue.

10/2022

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Histoire internationale

Sans ciel ni terre. Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)

Une plongée dans l'expérience subjective des enfants victimes du génocide des Tutsi au Rwanda, au plus près des mots et de la gestuelle de l'extermination. Dans le désordre des archives de la principale institution chargée de l'histoire et de la mémoire du génocide au Rwanda, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d'écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d'une centaine d'enfants survivants. Rédigés en 2006 à l'initiative d'une association rwandaise de rescapés, dans une perspective de catharsis psychologique, ces enfants devenus entre-temps des jeunes hommes et des jeunes femmes, racontent en trois scansions chronologiques souvent subverties ce que fut leur expérience du génocide, de la vie d'avant puis de la vie d'après. Par leurs mots, par le cruel réalisme des scènes décrites, par la puissance des affects exprimés, se livre à l'historien une source vivante, une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes tout comme elle permet, aussi, d'investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l'enfance. Le livre tente une écriture de l'histoire du génocide des Tutsi à hauteur d'enfant. Il donne à voir et à entendre l'expression singulière d'une expérience collective, au plus près des mots des enfants, au plus près du grain de la source. Tentative historiographique qui est aussi une mise à l'épreuve affective et morale pour l'historienne face à une source saturée de violence et de douleur. Loin des postulats abstraits sur l'indicible, le livre propose une réflexion sur les conditions rendant audibles les récits terribles d'une telle expérience de déréliction au crépuscule de notre tragique XXe siècle. Ce livre s'inscrit dans la collection A la source, dirigée par Clémentine Vidal-Naquet.

10/2020

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Littérature française

Les échos de l'abîme. Septième mouvement des métamorphoses de l'oiseau schizophone

Les échos de l'abîme est le septième et avant-dernier volume des Métamorphoses de l'oiseau schizophone : avec Et la voyance explose, le huitième volume, il vient clôre cette oeuvre monumentale et essentielle écrite dans un seul souffle gigantesque, en moins de deux ans. "L'esthétique spiraliste m'a conduit progressivement à l'élaboration de l'écriture quantique. Que de mondes avortés pour un seul grain de vie, aux turbulences des nœuds de l'oeil raturé de violences, au sida de la langue saturée amèrement de ne pouvoir se taire ! Au vertige de ma terre soûlée de catastrophes, au naufrage de mon île suspendue sans réchappe au balancier de la mort, je chevauche ma chute, mes abîmes insondables. Inachevablement, j'allume des paradoxes aux brûlures de mes mots, propulsant tous mes rêves aux nageoires de ma voix. Chrysanthème de cris en fleurs à travers les morpholunes de l'art et les gravures de l'âme. Elle croît ma crise en t'aime aux glauques récits du vice. Elle croise mon île en rut ma chienne récidiviste. Rienne rive hors de saison, de pure raison, la mort active la dérision que rien ne meurt quand tout arrive en paradoxe. Et d'y naître par mes lèvres, à l'étreinte de mes reins, au si crime de mes rimes, au réflexe de mon sexe en déroute, la queue au feu du risque. Aux coups d'éclats du coeur, le texte à mienne violence qui me dévore tout nu. Et flamme soudaine dans ma douleur n'eût été quoi par ma blessure vers le sang vif des échos longs à rayures bleues de pierres fortuites. J'écoute encore les ratures de ma voix qui vire et chavire jusqu'au pourpre de l'ivresse aveugle. Je crise en thèmes !".

10/2013

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Espagne - Catalogne

Barcelone. Edition 2023-2024

Parc Güell, musée Picasso, Sagrada Família, merveilles modernistes de l'Eixample, Barri Gòtic, gastronomie catalane, bars à tapas, plages et terrasses ensoleillées, balade sur le front de mer ou dans le quartier tendance de Gràcia : suivez le guide ! - Un concept unique : des cartes grand format dépliables par quartier - Les incontournables, visites, restos et sorties localisés sur les cartes- Des idées et des balades pour découvrir la ville autrement.

01/2023