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Bourgogne

De Bacchus à Vénus, biodynamie dans les climats de Bourgogne

Pour l'épicurien sensible à ses passions qui adore voyager, manger, photographier, boire (euh déguster), Bacchus guide souvent ses échappées. Plus rarement celui-ci s'attache les charmes de Vénus. Pour cette escapade bourguignonne, j'ai tenu à ces deux entités que beaucoup décrieraient sur une enquête ethno-photographique circonspecte. Deux caractères souvent assignés à déraisonner les hommes, leur ôtant pudeur, droiture et mystères. M'engagerais-je alors dans cette Bourgogne, comme Bernard Pivot avant moi, en honorant Bacchus avec modération puis Vénus jusqu'à plus soif ? Mais était-ce bien cette Vénus que tous, de Joigny a Fleurie, vantaient les louanges ? Etait-ce bien cette Vénus qui, associé à la Lune, à Mercure, à Mars, à Jupiter, à Saturne, équilibrait des cycles sans apparemment corrompre les vignerons ? Etait-ce bien cette même Vénus finalement plus naturaliste que séductrice enflammée ? Cette Vénus qui unit le feu mâle à l'eau femelle, d'où résulte la vie ? Le ciel ma souri. Les cieux de ceux qui respectent la Terre et leurs concitoyens. Toujours en mouvement, d'humeur vagabonde, esprit ouvert, humaniste, cueilleur d'images et de verbes, j'ai ramassé da paroles tombées des bouches, j'ai écouté des gens de toutes les couleurs et j'ai raconté ce qui m'était offert et qui poussait dans mon jardin, la Terre. La séduction naît des rencontres. Des rencontres avec des personnage amoureux de la vie, et pas seulement de la leur. Des personnages amoureux du vivant et fiers de partager la prolificité de leur art. Fiers de travailler sainement le jardin de nos enfants, fiers de lever les yeux pour regarder la lune dans le ciel et non entre ses inter-rangs incultes, triste symphonie inachevée sans anse ni achillée. Ce recueil trouve sa source ici, dans cette soif de rencontre et de partage. Un recueil à deux écritures. Pendant que certains calligraphient des lignes qu'ils appellent sillons ou rang et besognent à l'équilibre de leurs oeuvres, peut-être plus musiciens qu'orfèvres des conjugaisons, ils alignent blanches et noires sur des portées éphémères et composent des accords savants. Pendant que l'artiste des ombres et des lumières profile des émotions en tentant tant bien que mal de grammairer cette dimension dynamique invraisemblable sur des 150 g couché mat. Deux écritures, trois dimensions, quatre éléments, cinq branches, six directions dans l'espace, sept astres et combien de mains humbles, vigoureuses et rompues à leurs climats.

10/2021

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Sciences politiques

Les initiatives de sécurité au Maghreb et au Sahel. Le G5 Sahel mis à l'épreuve

Cet ouvrage propose une perspective analytique et critique des dynamiques de sécurité dans l'espace sahélo-maghrébin, en se focalisant sur la multiplication des initiatives régionales de sécurité notamment la dernière en date, le G5 Sahel. Si leur prolifération dénote une (re)considération de la région, dans un contexte d'appropriation par les Etats africains de leur sécurité, leurs motivations et la manière dont elles sont appréhendées soulèvent des problématiques (rivalité, exclusion et neutralisation mutuelles, duplication, appropriation pervertie, primauté de la thématique terroriste...). Au lieu de générer de la stabilité, en ayant des incidences sur l'insécurité régionale, ces processus, plus concurrents que complémentaires, génèrent plutôt des tensions et alimentant des rivalités dont ils découlent. Leur coordination est désormais un enjeu stratégique pour la région. Les instabilités/insécurités dans la région sont, pour l'essentiel, la conséquence des faiblesses des Etats. Il convient donc d'agir en amont sur les problèmes socio-économiques et politiques. Se contenter d'une action en aval, fondée sur la militarisation de la lutte antiterroriste, revient à en gérer les conséquences et non à en traiter les causes. Dernier-né des processus régionaux, le G5 Sahel, fortement soutenu par la France, prend forme avec l'opérationnalisation de sa Force conjointe. Cependant, il se heurte à des écueils majeurs (capacités financières et opérationnelles limitées, dépendance vis-à-vis de l'extérieur, primauté du volet militaro-sécuritaire sur le volet développement...) rendant son avenir incertain. Souffrant d'un déficit de légitimité régionale, le G5 Sahel fait face à une problématique de taille : son insertion dans un paysage régional saturé. Son devenir dépend plus des engagements extérieurs et du soutien régional que de l'implication de ses propres Etats membres.

05/2019

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Science-fiction

Bifrost N° 105 : Leigh Brackett. La dame sur mars

Il pleuvait sur la vallée depuis trente-six heures, une pluie drue, ininterrompue. Le sol était saturé. Le moindre repli aux flancs hérissés crachait un torrent boueux qui courait s'agréger aux autres torrents en contrebas avant de se déverser par des chenaux naturels dans la rivière. Une rivière qui, tirée de sa torpeur coutumière, roulait en rugissant tel un nouveau Mississippi, déchirant ses berges, s'étalant en une vaste tache jaune sur les champs et dans les rues de Grand Falls fuies par ses habitants en quête de hautes terres. Arbres déracinés et poutres emportées heurtaient les murs des vieilles bâtisses en brique de la grand-rue. Dans le hall de l'hôtel, les crachoirs de bronze flottaient de plus en plus haut, entrechoquant en un glas pitoyable leurs flancs sonores. Au sommet des crêtes fermant la vallée au nord-est et au sud-ouest, cachés par une main méticuleuse, deux petits mécanismes bourdonnaient sans interruption - des minisemeurs qui ne devaient rien à la technologie terrienne. Leur énergie s'épuiserait en quelques jours, mais pour l'heure, ils fonctionnaient avec une efficacité remarquable, propulsant un courant régulier de particules chargées d'électricité vers le ciel, ensemençant les nuages qui s'amassaient sur les crêtes. Dans la vallée, la pluie tombait toujours... Leigh Brackett Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel DOSSIER LEIGH BRACKETT : Dame de Mars, Vénus et autres mondes Interview de Leigh Brackett & Edmond Hamilton Colt & Chivalry : le cinéma selon Leigh Brackett Guide de lecture Bibliographie PAROLES DE REPRESENTANT : Olivier Legendre, diffuseur d'harmonie SCIENTIFICTION : la Cane aux OEufs d'Or : un entretien PRIX DES LECTEURS 2021 : les lauréats ET TOUTE L'ACTU DU LIVRE à travers 40 pages d'études et critiques

01/2022

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Beaux arts

Duchamp déchets. Les hommes, les objets, la catastrophe

«Afin de saisir le devenir objet de l'humain, la domestication de l'homme par lui-même, en cours aujourd'hui, peut-on faire autrement que penser les objets - ready-made - comme des vivants ? L'expérience de l'indifférence - esthétique, érotique et éthique - appelée par la vie et l'oeuvre de Marcel Duchamp, ne peut elle pas être le mode d'accès à une possible vie spirituelle ? L'art qui s'adresse aux yeux du voyeur ne convoque-t-il pas, du même coup, son âme, s'il en a une ?» H.L Hadrien Laroche examine toute l'oeuvre de Duchamp à la lumière des objets, de la catastrophe et d'autrui (l'indifférence impossible). L'ouvrage confronte les ready-mades (1913-1914) à la Première Guerre mondiale, en tant qu'objets orphelins, et arrime la dernière oeuvre de Marcel Duchamp, Etant donnés (1946-1966), à la Seconde, comme représentation de la vie nue après Auschwitz. Au sortir des conflits, c'est une humanité plus froide, plus dure, qui, saturée de morts, de mutilés et d'orphelins, hantée par les massacres de masse, se drape de l'indifférence de l'Histoire. L'artiste prend acte de cette indifférence à l'égard de la vie et de la mort. Son oeuvre en tire les conséquences. Avec les ready-mades, ou Etant donnés, il remet en question la paternité de l'oeuvre, s'interroge sur l'identité du sujet et sa capacité à sentir. Dépersonnalisation, décision passive, indifférence : voilà les modes trouvés par Marcel Duchamp pour répondre à la question que lui posaient sa vie et son art. Pour répondre à la question de la souffrance. Celle-ci est immédiatement celle de son temps. Hadrien Laroche, dans cette relecture inédite de nombreuses oeuvres de Duchamp, illustrée de documents nouveaux (travaux préparatoires, papiers inédits, images rares), prend appui sur la lecture d'importants travaux non traduits en français et dialogue avec les philosophes contemporains.

09/2014

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Littérature étrangère

Les extraordinaires frères Limbourg suivi de Jonasz

Peintres et enlumineurs néerlandais de la fin du Moyen Age, les frères Limbourg sont notamment devenus célèbres grâce aux Très Riches Heures du duc de Berry, oeuvre qu'ils laissèrent inachevée à leur mort, en 1416. Beniamin M. Bukowski crée, avec Les Extraordinaires Frères Limbourg, une passerelle entre les époques - du Moyen Age des trois enlumineurs à notre contemporanéité saturée de représentations. Les trois frères deviennent chez lui les ancêtres de la culture de l'image contemporaine dont la consommation est soumise à une critique cinglante. La grande originalité de la pièce est la possibilité d'interrompre définitivement le spectacle par la mort : une roue de 365 cases est lancée à la fin de chaque scène, l'une d'entre elles étant celle de "la mort noire", dont la sortie marquerait la fin du spectacle, sans explication supplémentaire. La biographie historique n'est qu'un prétexte pour déployer, dans une poésie sobre et qui fait la part belle à l'humour comme aux questions les plus métaphysiques, une interrogation contemporaine sur la primauté de l'image. Jonasz, c'est une usurpation de la biographie. C'est une histoire tissée par quatre chats noirs au sujet du peintre Jonasz Stern, leur propriétaire. Un Juif polonais qui a survécu à la Shoah. Un communiste persécuté pour ses convictions politiques. Un artiste qui a cherché sa voie tout au long de sa vie. Pendant la guerre, Stern a échappé à sa propre exécution lors de la liquidation du ghetto de Lwów par les nazis. II a avoué plus tard : "J'ai survécu par miracle, c'est vrai, mais je n'ai pas réussi à me sauver." Son histoire repose sur des paradoxes. La pièce ne cherche pas à évoquer la biographie, à retracer la vie d'un artiste injustement oublié - pas seulement en tout cas. C'est surtout un traité poétique sur la mort, sur un étonnant entrelacement de la biographie individuelle, de l'héritage artistique et des processus historiques. Elle devient une histoire universelle : un témoignage de la volonté humaine face au mal totalitaire.

08/2018

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Littérature française (poches)

Lettre à Charles Péguy sur l'amour humaine

Louis Pailloux est un jeune homme de vingt-sept ans. Cette Lettre à Charles Péguy sur l'amour humaine est son premier livre. Bien plus qu'un simple exercice d'admiration ou de reconnaissance de dette, avec cette lettre-prière toute animée d'une fiévreuse inquiétude, nous entendons une parole de vie et d'amour adressée non pas à un mort, mais à un mort d'au-delà de la mort, à un grand prédécesseur à jamais vivant, un grand intercesseur à qui demander que la vie soit fidèle à elle-même. "? Comment vivre dans l'estompement d'amour humaine ??? "? : telle est la requête de cette lettre ? ; comment vivre de cette vie que la prime enfance nous a laissés entrevoir, de cette vie dont certainement a vécu et vit encore Péguy ?? Il ne s'agit pas pour l'auteur de demander à revivre après la mort, mais de chercher à "? renaître ? " dès cette vie pour "? épouser ? " la lumière dans laquelle baigne "? ce vieux monde ? " qui a succombé à l'âge des machines et de l'argent en voulant nous imposer d'y succomber avec lui. Voilà un très beau texte, fait de jeunesse, de fougue et d'ardeur - et d'un désespoir saturé d'espérance -, mais fait aussi d'une langue qui deviendra son sujet même, son inviolable lieu de résistance et de lutte. Le rythme de cette prose est d'une qualité rare, comme l'amplitude de la bouche sur la rondeur du mot et sa manière de tenir l'écho, la belle enjambée des longues incantations où la grâce de s'approfondir ne cesse d'être recommencée. Le chant, en somme, pour refuser les "? convoyeurs de cauchemars ? " et dire et redire une confiance dans l'acte d'aimer "? toujours en chantier ? ". Il n'y a sans doute pas plus vraie ni plus belle définition de ce que peut être la poésie.

01/2020

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Esotérisme

Pouvoirs et vertus de la Shungite

Pourquoi les Russes voulaient-ils garder secret les fabuleuses propriétés de cet extraordinaire minéral ? La question reste posée et intrigue. On sait aujourd'hui que la shungite développe dans son environnement un bouclier parfait contre les radiations et un blindage efficace pour éliminer les rayonnements électromagnétiques nocifs de toutes origines diffusés par les ordinateurs, fours à micro-ondes, téléviseurs et surtout les téléphones portables. Mais ce n'est pas tout. Des études sérieuses démontreraient à court terme, un nombre exponentiel de propriétés tout à fait importantes dans les domaines de la géobiologie - science de l'ensemble des influences de l'environnement sur le vivant - et surtout de la santé (régénère, protège, neutralise, calme). Elle protégerait notamment contre les dangers provenant du radon, gaz radioactif, particulièrement présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères telles la Bretagne, la Corse, le Massif Central et les Vosges. Dans notre monde saturé d'ondes multiples et innombrables, c'est un atout précieux pour retrouver un équilibre nerveux souvent perturbé par cette situation on ne peut plus dommageable. Comme chacun sait, les radiations posent un véritable problème de santé individuelle et collective. Les pouvoirs publics, hélas, ne semblent guère s'en préoccuper, sauf dans les cas les plus graves et les plus spectaculaires. En attendant une prise de conscience dans ce sens, il importe que tout un chacun agisse à son niveau. Aujourd'hui la shungite, pour un coût relativement modique et avec une grande simplicité d'utilisation, peut nous venir en aide. Ses origines son encore mal connues. Sa composition unique et le fait qu'on la trouve surtout en Carélie, au nord-ouest de la Russie, près de la mer Blanche, accréditent la thèse d'une gigantesque météorite qui se serait écrasée sur Terre il y a plusieurs millions d'années. Ce livre qui se veut avant tout pratique et à la portée de tous, rassemble les informations les plus sérieuses pour une utilisation rationnelle et pratique de la fameuse shungite.

08/2012

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Religion

Science, Religion et Culte des ancêtres - L’Afrique et le mensonge des ‘religions’ importées. Le chr

Ce livre est écrit pour attirer votre attention, pour vous amener à faire des recherches et pour constater de vous-même. Raison pour laquelle les explications ont été très simplifiées avec une lecture facile. Les Africains ont cessés d'être eux-mêmes sans savoir exactement ce qu'ils sont devenus. La seule chose certaine est qu'ils sont devenus dès lors très vulnérables parce qu'ils doivent attendre que le nouveau maître leur explique ce qu'ils sont, ce qu'ils seront. Les Africains sont entre l'Afrique qu'ils ne connaissent pas et l'Occident qu'ils ne connaîtront jamais. Il est important que la science s'allie à la spiritualité si l'on veut vraiment devenir une civilisation évoluée dans tous les sens du terme. Dieu n'a pas créé le monde. Dieu a fait le monde en utilisant un code, le code cosmique et le code cosmique (le grand ordre des choses) a créé le monde. C'est le code cosmique qui gère la matière physique. Le monde est fait d'information énergétique organisée, le monde est saturé de forces informationnelles non visibles et pourtant agissantes. Je l'ai déjà dit, Dieu est le garant de l'ordre établi des choses. Dieu n'a pas d'émotion. On ne demande rien à Dieu et Dieu ne gère pas les affaires de la famille. Dieu est au-dessus de tous et ne se mêle de rien. Dieu se soucie de l'être que seulement quand l'Homme a rejoint son monde invisible. L'univers est mathématique à l'image du monde virtuel des jeux comme DRIV3R sur PlayStation 2 que l'on code en utilisant des langages de programmation tels C, Java, JavaScript, ... et quand nous explorons ce royaume mathématique, nous avons en quelque sort un aperçu de l'esprit de Dieu, un aperçu du "visage" de la conscience divine. Science + Spiritualité = Physique quantique

12/2017

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Sociologie

A l'écart de la meute

Les hommes doivent se détacher des hommes. Ils doivent refuser de rester plus longtemps les complices actifs de cette solidarité masculine si destructrice, qui favorise l'entre - soi, sature l'espace public et protège les individus les plus nuisibles. Ils doivent quitter la meute et ses codes. Ils doivent se débarrasser une bonne fois pour toutes de la pression collective qui les pousse à se comporter en prédateurs et en petits chefs. Ils doivent dire non aux bizutages, aux examens de passage, aux tests de masculinité. Ils doivent avancer seuls, apprendre à penser par eux-mêmes et non en fonction du groupe, et se comporter comme des êtres humains dignes et respectueux. Ils doivent arrêter de se réfugier derrière un fatalisme bon teint en vertu duquel il ne serait plus possible d'enrayer le sexisme ordinaire, les discriminations quotidiennes, l'impunité des agresseurs. Se comporter en homme, en homme digne de ce nom, c'est à la fois cesser de jouer à qui a la plus grosse et dire définitivement non à ces indécentes marques de connivence avec des types médiocres, euphoriques d'être qui ils sont alors qu'ils devraient sincèrement en avoir honte. Journaliste et enseignant, THOMAS MESSIAS explore la façon dont les groupes d'amis hommes se forment et se développent sur des conceptions rétrogrades des relations femmes-hommes, du rapport à la virilité, de la vie de couple, de l'humour, etc. ; comment ils alimentent le patriarcat en tirant chaque jour profit de leur domination, s'alliant avec des êtres aussi dominants qu'eux pour être plus épanouis, plus insouciants et plus puissants que jamais. Il démontre, impitoyable, pourquoi il est crucial de parvenir à redéfi nir les principes et les objectifs de l'amitié masculine, avec, comme seule issue, la nécessité de dynamiter ces groupes de l'intérieur, ou de les quitter purement et simplement s'il semble impossible de les faire évoluer positivement.

09/2021

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Carrière et réussite

Visio : gagnez en impact ! La méthode pour prendre sa place à distance, Edition 2021

La crise épidémique et le confinement du printemps 2020 ont fait basculer massivement et brutalement les entreprises dans l'ère de la communication visuelle à distance. Des millions de managers, de dirigeants, d'élus, ont dû se confronter aux difficultés spécifiques de la prise de parole en visioconférence et autres exercices type webinaires. 67% des télétravailleurs disent avoir du mal à lire le langage corporel et divers problèmes techniques liés à une mauvaise connexion seraient à l'origine d'un fort stress chez 83% des télétravailleurs, selon un sondage Buffalo 7 réalisé en novembre 2020. La généralisation de ces nouvelles pratiques de travail et le recours à la visioconférence s'imposent aujourd'hui comme des pratiques " ordinaires ", indispensables pour manager à distance ses équipes, échanger avec sa hiérarchie ou ses collègues, ou encore convaincre et inspirer son auditoire lors de réunions à distance... Alors comment être efficace et gagner en impact en visioconférence quand le seuil de tolérance vis-à-vis du distanciel baisse chaque jour ? Comment faire passer ses messages à un auditoire saturé d'informations et se faire comprendre ? Comment animer une réunion ou une conférence, donner une formation, en contournant la difficulté de l'absence physique, la gestuelle limitée, et le faible niveau d'interaction ? La méthode proposée ici apporte des solutions, exercices concrets, témoignages, astuces de pitchs, storytelling, éléments de langage, selon toutes les situations rencontrées : soigner la qualité de son message verbal et non verbal, le cadre visuel, travailler sa voix, gérer différemment le temps et la distribution de parole, les types d'interactions, l'usage des supports d'intervention, le stress du distanciel... En gagnant en impact à distance, on parvient à se faire entendre et à faire de sa prise de parole un outil d'action et de "mieux travailler ensemble". Si prendre la parole, c'est prendre sa place , prendre sa place en distanciel est résolument le nouveau défi à relever aujourd'hui !

09/2021

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Témoins

Ma longue métamorphose. De l'état clérical à la condition laïque

"La sortie de mon errance dans la vie cléricale s'est produite lorsque j'ai choisi de rejoindre la vie commune", écrit Pierre Lebonnois (1943-2020). Depuis longtemps, la figure de l'homme qui quitte l'état clérical est connue et discutée. Mais, face à ce qui est devenu un phénomène massif depuis les années 1970, les interprétations continuent de diverger. Le catholique de la tradition idéalise toujours la figure du prêtre, en l'assimilant au culte et à la paroisse. Son statut, saturé de sacré, est à conserver, faute de quoi le christianisme court à sa perte. Pour le catholique entré dans une nouvelle compréhension de la foi, c'est une conduite considérée comme normale qu'un homme souvent entré jeune dans la prêtrise, avec l'obligation d'un célibat à vie, se remette en question. Ma longue métamorphose se présente comme le récit autobiographique d'une vie passée pour une grande part dans ce XXe siècle qui a bouleversé tant de choses. Pierre Lebonnois y revisite son histoire personnelle et professionnelle, avec les images de la chrysalide et de la métamorphose qui ponctuent la naissance et l'existence de tout vivant. Comment passer d'un état, où l'on est séparé de la vie ordinaire des gens par un surmoi religieux, à la redécouverte de son moi humain qui vous met sur un pied d'égalité avec les autres ? Le lecteur pourra y retrouver la démarche de Marcel Légaut, avec son insistance à ce que l'on parte de l'humain, et celle d'Eugen Drewermann, prêtre allemand devenu psychanalyste dont les écrits innovants furent condamnés par la hiérarchie catholique au début des années 1990. Cet ouvrage nous livre aussi les intuitions et les espérances de Pierre Lebonnois sur l'avenir de la société et, en particulier, sur celui des chrétiens. Il pourra intéresser toute personne en recherche d'humanité et de sincérité dans ses choix d'existence personnels et collectifs.

04/2021

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Thèmes photo

L'incertaine beauté du monde

Cet ouvrage est publié à l'occasion de son exposition au MUba de Tourcoing, qui présentera une cinquantaine de séries, et mettra en perspective l'oeuvre d'une artiste majeure de la scène contemporaine. Entre attraction et rejet, évidence et manipulation, les photographies de Valérie Belin donnent à voir un univers paradoxal et ambigu. Que nous montre-t-elle ? Des images, une séduction étrange, un luxe de pacotille, une surface profonde, une superficialité existentielle, une vie arrêtée, une peinture photographique. La plupart des sujets qu'elle choisit se caractérisent par leur beauté plastique : cristallerie, miroirs vénitiens, voitures de collection, corps parfaits, bouquets de fleurs luxuriants, fruits exceptionnels. Les injonctions de la société contemporaine à la performance, à la perfection et au luxe traversent ces corps poussés à leurs limites, ces visages sublimes et ces objets-trophées. A l'inverse, certaines oeuvres magnifient des objets sans valeur, éphémères, dégradés ou ignorés : voitures accidentées, moteurs, paquets de chips, masques de carnaval, enseignes lumineuses à l'ère des LED, gadgets made in China. Valérie Belin utilise tous les possibles techniques (choix de la focale, éclairage, cadrage, précision du rendu) pour installer ces ambivalences au coeur de l'image et déconstruire la réalité du sujet. Le tirage, plus ou moins contrasté, saturé ou quasi uniformément gris, parfois solarisé, vient renforcer la déréalisation du sujet. L'oeuvre de Valérie Belin est traversée de questions récurrentes. S'appropriant la diversité du monde (corps, visages, objets, surfaces) dont elle fige le mouvement, l'artiste révèle ce qui se joue derrière les dictats du paraître, traduisant la texture même de la vie, ses instants et ses transformations. Cet ouvrage est publié à l'occasion de son exposition au MUba de Tourcoing, qui présentera une cinquantaine de séries, et mettra en perspective l'oeuvre d'une artiste majeure de la scène contemporaine. Des images à la forte puissance esthétique et évocatrice qui incarnent à la fois le drame et la beauté du monde.

03/2023

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Religion

Etre l'Eglise là où c'est difficile. Comment l'Eglise locale est une source de vie pour les pauvres et les démunis

Il est impossible de soulager la pauvreté, à son sens large, en dehors de l'Eglise locale. Depuis quelques années, les chrétiens évangéliques semblent s'engager de plus en plus dans la lutte contre la pauvreté. Toutefois, cet intérêt renouvelé pour le soulagement de la pauvreté est voué à l'échec s'il n'est pas fondé sur l'Eglise locale, le moyen établi par Dieu pour attirer les opprimés dans une relation transformatrice avec lui. Accentuant la priorité de l'Evangile, Mez McConnell et Mike McKinley, deux pasteurs oeuvrant dans des ministères fructueux auprès des pauvres, offrent des conseils bibliques et des stratégies pratiques pour l'implantation, la revitalisation et la croissance des Eglises là où c'est difficile, que cela soit dans nos propres communautés ou ailleurs dans le monde. "Je prie que ce livre inspirant et convaincant encourage les autres à oeuvrer pour l'avancement de l'Evangile dans les endroits où il n'y a à ce jour aucun témoin". MARK DEVER, pasteur principal de Capitol Hill Baptist Church, Washington, DC ; président de 9Marks "Etre l'Eglise là où c'est difficile arrive à point et enseignera la nouvelle génération à prendre au sérieux l'avancement de l'Evangile et l'implan- tation d'Eglises dans les milieux et les contextes difficiles". J. LIGON DUNCAN III, président et PDG du Reformed Theological Seminary, Jackson, Mississippi "Enfin ! Un livre qui aborde l'aspect crucial de la mission de l'Evangile et qui est saturé des Ecritures, centré sur l'Evangile et axé sur l'Eglise. Etre l'Eglise là où c'est difficile est un cadeau pour l'Eglise". JARED C. WILSON, directeur marketing stratégique au Midwestern Baptist Theological Seminary AUTEURS MEZ MCCONNELL (B. A. , Moorlands College) est le pasteur principal de Niddrie Community Church à Edimbourg, en Ecosse. Il est le fondateur de 20Schemes, un ministère dévoué à l'implantation d'Eglises centrées sur l'Evangile dans les quartiers de logements sociaux d'Ecosse. MIKE MCKINLEY (M. Div. , Westminster Theological Seminary) est le pasteur principal de Sterling Park Baptist Church à Sterling, en Virginie.

04/2019

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Esotérisme

Astro Map. Dessine ta carte du ciel, découvre ton potentiel, écris ta propre histoire

Le carnet d'astrologie pour apprendre à décoder son thème astral + le poster de la carte du ciel à personnaliser pour écrire, pas à pas, son propre récit astrologique et prendre sa vie en main. Une approche créative et moderne de l'astrologie, par la créatrice du podcast Z comme Zodiaque. L'astrologie nouvelle génération. #astro #astrologie #astrology... avec des millions d'occurrences sur les réseaux, l'astrologie, c'est tendance ! Finis les horoscopes et les prédictions, l'astrologie est aujourd'hui devenue un formidable outil d'introspection et de connaissance de soi, pour appréhender son évolution personnelle et ré-enchanter sa vie. La carte du ciel, un GPS cosmique. Les planètes dialoguent et communiquent. Identifier leurs influences selon leur position dans le ciel nous guide vers le commencement d'une réflexion astrologique. Grâce à sa carte du ciel - ou thème astral - qui photographie l'état des astres au moment de notre naissance, chacun dispose d'indices et d'informations pour prendre conscience de son potentiel, identifier ses forces, ses failles, ses talents, ses problématiques, et comprendre ses grandes dynamiques intérieures. Une approche créative. Créatrice du podcast Z comme Zodiaque, Mathilde Fachan revisite ce savoir ancestral et propose une lecture du ciel moderne, bienveillante et créative. Pas à pas, elle accompagne le lecteur dans l'interprétation de son thème astral, grâce à un parcours pour construire sa carte du ciel, à la manière d'un jeu de pistes. En s'appuyant sur un poster à personnaliser, un espace de prise de notes (l'Astro-journal), chacun pourra faire émerger ses pistes d'évolution, forger son propre récit intérieur et faire des planètes ses alliés pour mieux s'épanouir. Illustré par la pétillante Clémence Gouy, ce livre est un bel outil pour s'initier à l'astrologie et mettre des étoiles dans sa vie. Toutes les bases de l'astrologie pour comprendre son thème natal, décoder la symbolique des astres et interpréter la trame qui nait de l'interaction des 12 signes avec les 12 maisons, les 11 planètes et leurs " aspects ". Un poster avec la carte du ciel : un outil créatif et visuel à personnaliser avec les informations de son thème astral, qui servira de véritable feuille de route pour trouver sa voie. Un astro-journal : un espace personnel de notes à la fin du livre, avec tableaux récap et trackers à compléter, pour reporter les informations glanées au fil de sa lecture, ses propres interprétations et comprendre son cheminement personnel. Des conseils, des exercices d'introspection et des rituels pour répondre à des questions et problématiques dans tous les domaines de notre vie (amour, travail, accomplissement personnel...) mais aussi pour ouvrir des pistes de réflexion. Les grands rendez-vous astrologiques : pour se familiariser avec l'étude des transits planétaires (la révolution du Soleil ou de Saturne, les cycles de la lune, les rétrogrades...) et comprendre leur influence au quotidien.

09/2020

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Beaux arts

Narcisse Diaz de la Peña. Coffret en 2 volumes : Tome 1, Monographie ; Tome 2, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint

Reconnue, célébrée et collectionnée avec passion, l'œuvre de Narcisse Diaz de la Pena a su séduire ses contemporains les plus illustres, Delacroix, Renoir, an Gogh, et demeure aujourd'hui incontournable pour tout collectionneur ou collection du XIXe siècle. Paysagiste et peintre de genre, de l'Orient, de nus, de fleurs et de chiens en sous-bois, Diaz laisse une œuvre considérable et extrêmement variée, réalisant une synthèse originale entre le paysage barbizonien et le goût orientalisant et de frivolité de son époque. Chef de fil et pilier, avec Théodore Roussea, de l'Ecole de la Nature, son œuvre - où la forêt est omniprésente - traduit l'enchantement joyeux de la réverbération de la lumière. Ses paysages - majeure partie de son œuvre - sont principalement forestiers : le peintre se délecte à peindre des intérieurs de forêt marqués par le contraste des ombres et de la lumière, le miroitement des feuillages, plantant son chevalet au Bas-Bréau, à Apremont et sur les lieux offrant mares et clairières proches du village de Barbizon. Ses scènes pastorales expriment le désir charnel imprégnant baigneuses, nus, nymphes et amours, femmes lascives et voluptueuses. Dans les scènes orientales, fastueuses, règne toujours une atmosphère saturée de douceur et de sensualité, en permanence abritée par la forêt protectrice et enchanteresse, à l'instar de ses bohémiens, sorcières ou maléfices. Ses fleurs enfin, où la touche de couleur pure s'affirme dès 1835, et ses chiens en sous-bois pour lesquelles l'artiste avait une véritable passion mêlée de tendresse. Artiste authentique, tempérament de feu, Diaz n'imite pas, il crée. Admiré par Monet et Monticelli sur lequel il exerce une énorme fascination, artificier de la lumière et de la couleur, le peintre profile à travers son œuvre une manière encore inédite d'appréhender la lumière. Tachiste, il use de l'imprécision volontaire de la forme dans son détail en juxtaposant les couleurs, désagrégeant l'effet lumineux en séparant chaque touche. Pré-impressionniste - ses études à partir de 1872-1874 ont toutes les caractéristiques de l'Impressionnisme naissant -, grand virtuose de la palette, Narcisse Diaz éblouit l'œil par toutes les séductions de la lumière et l'envoûtement d'un grand coloriste. L'authentification des œuvres de Diaz est une tâche délicate en raison du grand nombre de ses élèves et du nombre encore plus grand de ses imitateurs. Un chapitre est consacré à ses épigones et imitateurs.

10/2006

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Poésie

Mire

Pour ceux qui l'ont vécue, une guerre n'est jamais terminée, toute image mentale lui doit quelque chose, sans elle les images des êtres n'ont pas d'ancrage. Solmaz Sharif embrasse l'histoire récente : la guerre Iran-Iraq, les attaques américaines au Moyen-Orient, Guantanamo... , parce que c'est avant tout son histoire. Née en exil, elle cherche à la fois sa mémoire et son foyer et la guerre est comme un lien naturel au monde. "Mire" est un tableau virtuose de poèmes, de listes, de fragments et de séquences, Sharif rassemble les récits éparpillés de sa famille plongée dans des conflits qui la dépassent mais la plongent dans la destruction. Livre en errance, en migration permanente, en quête d'abri, d'une femme qui n'est chez elle nulle part, qui mesure la distance qui la sépare des êtres perdus. Dialogue morcelé avec des images, Solmaz Sharif nous force à regarder les morts en face, les cadavres d'écoliers, les civils bombardés, les mosquées détruites, le poids de chaque homme. Elle nous force à identifier les corps inertes de notre histoire. "Mire" est saturé par la violation constante de l'intimité, les fouilles au corps, les intrusions policières, les mises sur écoute, les ségrégations. En sécurité nulle part, que ce soit dans le présent ou dans les souvenirs, le rêve américain est une solitude et une déception, avec des uniformes prêts à enfoncer votre porte à chaque instant. Sharif montre aussi comment la violence s'exerce contre le langage. Elle injecte dans son livre des mots tirés du Dictionnaire Militaire Américain ; qui viennent faire exploser le rapport à l'autre, elle expose les euphémismes dévastateurs utilisés pour stériliser la langue, contrôler ses effets et influencer notre résolution collective. Il s'agit de vivre avec "le langage qu'ils ont fait de notre langage", dans l'abîme qui sépare les individus que nous sommes des histoires racontées. Que faut-il tirer de l'abîme pour faire exister son histoire, ses proches emprisonnés et disparus ? Où peut-on porter son histoire dangereuse car sensible comme un champ de mines, précise comme un dictionnaire de termes qui désignent des mises à mort dans l'intervalle de la mire à l'écran, l'ordre de tirer et l'impact. Mais Un élan de survie, une sensualité limpide nous signalent la présence d'une conscience lumineuse, un étonnant apaisement.

05/2019

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Développement durable-Ecologie

L'avenir des simples

"On a bien compris que l'objectif des "multi-monstres" (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l'exercice d'une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d'avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l'art savant de l'aiguille et du tricot et la pratique d'un instrument de musique au lieu qu'on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l'emprise des "multi-monstres" , utiliser toutes les armes d'une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : "votre appareil ne nous intéresse pas" , graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l'agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d'agro-écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l'immense solitude des campagnes et l'encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l'arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d'habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c'est refroidir l'atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, "c'est un éternel Treblinka". J.R.

03/2020

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Ecrits sur l'art

La Part de l'Oeil N° 38/2024 : Esthétique du vivant et morphodynamique. René Thom et la plasticité des formes

Ce volume de La Part de l'Oil est consacré aux approches esthétiques du vivant et des oeuvres. Il se propose de réinvestir la tradition philosophique réfléchissant sur le vivant (Aristote, Goethe, Kant, D'Arcy Thompson, Adlof Portmann, Merleau-Ponty, René Thom...) et ses formes (végétales, animales, minérales...) pour explorer les relations et porosités avec les représentations visuelles et plastiques. Cette exploration ouvre la question d'un passage du vivant à l'ornement, de la puissance évocatrice des formes naturelles qui animent de façon discrète ou saturée l'espace de la représentation. L'hypothèse d'une vitalité nouvelle pour l'esthétique du vivant semble aujourd'hui vérifiée et l'on a pu parler, plus particulièrement, d'un "tournant végétal" reposant sur des approches interdisciplinaires qui proposent d'étudier et d'imaginer à nouveaux frais les interrelations entre végétal et humain. A cet égard, si le motif végétal bénéficie peut-être d'une plus grande place au sein de l'esthétique et même d'un regain d'attention - comme en témoignent de récentes publications, dont l'ouvrage de Clélia Nau, Feuillages. L'Art et les puissances du végétal - il reste à en interroger le privilège dans l'imaginaire, en ce compris sur le versant épistémologique, comme s'y est employé, par exemple, Horst Bredekamp montrant comment Darwin aura préféré l'image du corail issue de la tradition des cabinets à la métaphore de l'arbre si prégnante dans les théories de l'évolution et en quoi cette image était porteuse d'un imaginaire politique qui bouleverse les organisations hiérarchiques. Dans le prolongement de cette évocation, c'est la question de l'intrication des formes entre elles qui se trouve également soulevée, imposant le passage de la forme isolée à un mouvement d'ensemble, celui, par exemple, que dessine dans le ciel un vol d'étourneaux ou que produisent les feuilles dans un feuillage. La forme naturelle appelle du même coup une attention à sa morphogenèse, à la prise de forme et à la métamorphose, bref à une dynamique qu'il convient de penser à même l'immobilité apparente dans laquelle semble se tenir l'image fixe. L'hypothèse générale que ce volume voudrait dès lors mettre à l'épreuve consiste à examiner dans quelle mesure ces formes du vivant, au-delà même de la représentation, agissent comme des matrices donnant à la représentation sa logique sous-jacente. C'est dans cette perspective que le volume consacre un dossier à la pensée morphodynamique de René Thom pour aborder les relations actuelles entre le champ de la création et les nouvelles investigations en direction d'une philosophie de la nature.

03/2024

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Livres 3 ans et +

Lune chérie. 20 juillet-20 juillet 2019

Le 20 juillet 1969, Apollo achève sa mission et le commandant Neil Armstrong pose pour la première fois un pied d'homme sur la Lune en déclarant : "C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité !". Cet événement changea indubitablement le cours de l'histoire et marqua la mémoire collective d'une empreinte indélébile, tout comme l'image de l'alunissage est demeurée gravée dans l'esprit de ceux qui y assistèrent, les yeux rivés sur leur téléviseur, en cette nuit d'été voilà maintenant cinquante ans. Cet inoubliable épisode où, pour la première fois, un être humain foula la surface d'une autre planète fut suivi par des millions de téléspectateurs à travers le monde, même si la mission avait en réalité débuté quatre jours auparavant, le 16 juillet, avec le lancement de la fusée Saturn V à Cap Canaveral, au Centre spatial Kennedy. Une nouvelle ère s'ouvrait. Pour célébrer le cinquantième anniversaire de la conquête spatiale et raconter cette extraordinaire aventure aux enfants, NuiNui publie un remarquable livre de forme ronde, comme une pleine lune. Inspirée de faits réels, l'histoire qu'il raconte met en scène cinq jeunes personnages, précurseurs involontaires de l'exploit accompli par les trois célèbres astronautes ; fascinés par la Lune, nos petits héros la suivent dans un incroyable périple qui les entraînera bien loin de leur univers habituel. Les cinq explorateurs découvriront ainsi les mystères de l'espace et croiseront d'étranges personnages qui frapperont l'imagination des jeunes lecteurs. Mais avant que la Lune ne disparaisse de la vue des Terriens et même des écrans des appareils les plus sophistiqués de la NASA, nos ingénieux enfants auront été repérés à sa surface. Les trois astronautes - les vrais - réussiront à rattraper la Lune et le curieux équipage de petits aventuriers pour les replacer dans l'orbite de la Terre. L'ouvrage comporte 8 pages finales regorgeant d'informations sur la conquête de l'espace et ses principaux acteurs. Les jeunes lecteurs seront ainsi à même d'approfondir leurs connaissances sur notre satellite naturel et les étapes clés de la course aux étoiles, depuis le lancement de la première sonde soviétique jusqu'aux projets à venir, en passant par l'exploit réalisé par la mission Apollo 11. Ils seront ainsi à même de comprendre les progrès accomplis pour que le rêve de l'homme devienne réalité et les perspectives qui s'offrent encore aux générations futures, telles que le survol touristique de la Lune prévu à partir de 2019 et la base robotique programmée pour 2037.

04/2019

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Littérature française

Le regard retrouvé. Récit et photographies

"Il arrive qu'un enfant s'émerveille d'une chose que personne d'autre que lui ne peut voir. Avec ses mots d'enfant, il tente de la décrire, mais personne ne l'écoute : les grands, c'est bien connu, ne croient que ce qu'ils voient. On l'accuse même de mentir. Alors l'enfant se tait et finit par douter de son regard. Ce doute peut persister longtemps, parfois une vie entière, sauf si l'enfant devenu grand découvre qu'il a vu vrai. Il se passe alors quelque chose d'étrange : son regard redevient aussitôt celui de l'enfant qu'il était". Le récit commence dans les rues d'une ville où marche la narratrice. Son appareil photo dans la poche, elle est partie glaner des images. Il fait gris, il commence à pleuvoir, mais quelque chose la pousse malgré elle à poursuivre jusqu'à ce qu'elle tombe sur une image banale qui n'arrête personne, sauf son regard. Le regard, c'est le vrai héros de ce récit. Il apparaît d'emblée, comme un personnage - que l'on pourrait appeler Regard avec un R majuscule. Il rebondit d'image en image, de question en question : Qu'est-ce qu'un regard ? Qui est ce compagnon de route, invisible, muet et pourtant omniprésent ? Comment est-il né ? Quelle est a été son enfance ? Les premières images qu'il a aimées comptent-elles encore maintenant qu'il a grandi ? Au fil des images qu'elle croise ou retrouve - quelques ombres sur un store, une photo de famille, une série de chromos ou les premiers clichés d'un négatif photographique - la narratrice cherche à retrouver l'origine de ce compagnon de route invisible et muet : le regard qu'elle porte sur le monde. La photographie occupe une place centrale, y compris dans ce pari fou de classer/archiver le monde des images, travail de Sisyphe dont on ne sait plus trop si c'est son projet à elle ou celui de son regard, frappé enfant par un curieux traumatisme. C'est à une enquête personnelle que nous invite l'auteure, également ethnographe, une recherche dans nos images familières pour retrouver les débuts du regard qui nous anime. Si le récit recoupe des réflexions philosophiques ou esthétiques sur le regard, il se lit surtout comme une fable incarnée ouvrant sur une leçon de vie : dans un monde saturé d'images, il reste une place pour un regard d'enfant qui nous relie à un "quotidien pavé de merveilles" selon l'expression de l'ethnologue Michel de Certeau.

04/2024

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Critique littéraire

Transfuge N° 119

Laszlo Krasznahorkai n'interrompt jamais celui qui lui parle. Il sourit, écoute, hoche la tête, répond. Il ne hausse pas la voix. Il parle d'une constante tonalité sourde et lente, portée par la tendresse de ses yeux. Il parle au même rythme qu'il écrit, en marathonien ou danseur, sans perdre son souffle. Lorsqu'il entame une phrase, on ne sait où celle-ci nous mènera, elle semble partir de rien, un détail, une anecdote, une blague, et s'amplifie petit à petit, charriant une pensée limpide, dépourvue de grandiose mais pas de magnétisme. Le génie de sa phrase a valu depuis trente ans à l'écrivain hongrois, depuis Le Tango de Satan paru en Hongrie en 1985 et surtout La Mélancolie de la résistance, au début des années quatre-vingt-dix, d'être saluée par les meilleurs lecteurs d'Europe et des Etats-Unis. Susan Sontag évoquait un "maître de l'apocalypse" , Sebald disait de sa prose qu'elle pouvait "entrer en rivalité avec Les âmes mortes" . Et l'on saisit ce que l'auteur d'Austerlitz trouvait en Krasznahorkai : une réponse à son propre sens du désastre, une variation sur la même esthétique de la déshérence qui était la sienne. Le Hongrois comme l'Allemand s'inscrivent contre le romantisme, le mysticisme, et toute forme de littérature qui se gorgerait d'un lyrisme qui les effraie. Tous deux sont les fils spirituels d'un Adorno qui croit au langage, tout en s'effrayant de ses débordements. Tous deux sont des écrivains du XXe siècle, et de ses échos, l'un de la Shoah, l'autre de l'URSS. Tous deux enfin sont des hommes dans l'histoire, et dans l'Europe, des hommes, qui cherchent à dire une forme "d'universalité" , de cerner un ordre dans le désordre. Aussi marquée par la catastrophe soit-il. Mais là où Sebald pour faire entendre cette apocalypse historique, choisissait le fragment et plaçait le silence au coeur du texte, Krasznahorkai use du procédé inverse : une plénitude sature ses livres, une recherche ininterrompue de sens, qui, si elle admet le mystère et ne cesse même de nous renvoyer à notre ignorance, ne s'y résout pas et appelle à la connaissance. Krasznahorkai appartient à la lignée des Hermann Broch, des Thomas Mann, d'une langue qui scande une pensée de la fin du monde, mais aussi qui porte le désir d'une humanité pensante. Cette gravité réflexive de l'écrivain, on la retrouvait dans les films de son ami Bela Tarr, qu'il écrivait avec lui. "Je suis du côté des hommes" me dit-il assez vite, "c'est à dire de ceux qui ne comprennent pas" .

04/2018

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Méthodologie

Philosopher. Kit de démarrage

Depuis l'Antiquité, la philosophie est une activité essentiellement argumentative. Pour apprendre à philosopher, il ne suffit pas de connaître des notions abstraites et de se référer aux doctrines de tel ou tel penseur. Le premier savoir-faire du philosophe est la capacité d'examiner de façon critique un raisonnement, de le défendre, de le réfuter ou de l'amender. Ce manuel fournit les outils pour acquérir ce savoir-faire indispensable à la compréhension et à la pratique de la philosophie. Rosenberg invite les étudiants - et toute personne curieuse de comprendre ce que font les philosophes - à découvrir (1) en quoi consiste un argument et ce qui permet d'apprécier sa force ou sa faiblesse, (2) comment les arguments s'enchaînent dans un essai philosophique, (3) quels sont les pièges cachés qui peuvent dévaloriser une argumentation, et(4) pourquoi, comme Rosenberg le dit, "ce n'est qu'en philosophant qu'on peut devenir philosophe ". Les nombreux exemples qui accompagnent les explications assurent la bonne compréhension des sujets abordés ; les citations et casse-têtes qui complètent le volume donnent l'occasion d'exercer les compétences acquises. Par des exemples variés présentés de manière limpide, Rosenberg nous fait découvrir les questions qui font vibrer les philosophes de son acabit, la manière dont on peut jongler logiquement avec les concepts, à quoi servent les expériences de pensée, où se nichent les erreurs de raisonnement et les pièges de la raison. Produire un raisonnement juste, contrer un raisonnement défectueux, avoir une approche critique mais bienveillante, tels sont les exercices mentaux que le lecteur est amené à réaliser, sans même s'en rendre compte, en parcourant les pages de cet ouvrage qu'on pourrait dire initiatique. Le manuel de Rosenberg est à la fois accessible, agréable à parcourir et tout à fait stimulant pour l'esprit critique. A mettre entre toutes les mains ! Nicolas Gauvrit, Esprit Critique Le livre de Rosenberg vient combler une lacune dans le genre de l'introduction à la philosophie car il propose une méthode qui n'est ni historique ni notionnelle mais argumentative. La philosophie étant essentiellement une démarche argumentative, visant à défendre une thèse avec des arguments et des raisonnements, apprendre à philosopher, dans cette perspective, ce n'est pas connaître les "idées" des "grands auteurs" qui jalonnent l'histoire de la philosophie ni les " problématiques" propres à une "notion" qu'on va pouvoir recaser dans tel ou tel sujet de dissertation ; philosopher, c'est apprendre à argumenter. Il s'agit donc, comme le dit Pascal Engel en ouverture de sa préface, "d'introduire à la philosophie par l'usage de l'argument et de la critique en acte" . Je recommande donc vivement la lecture de ce livre tonique et intéressant qui n'a pas vraiment d'équivalent en France dans le domaine (pourtant saturé) des livres d'introduction à la philosophie. Henri de Monvallier, En attendant Nadeau

09/2022

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Ecrits sur l'art

Soliloques d'un peintre. Écrits 1896-1958

Contemporain des avant-gardes du début du XXe siècle, Georges Rouault (1871-1958) participa au Salon d'Automne de 1905, dit des "? fauves ? ", avec Matisse, Camoin, Derain et Manguin. Peintre de nus, de portraits, de paysages, il fut également céramiste, graveur et illustrateur de livres pour Ambroise Vollard, qui fut son marchand à partir de 1917 ; puis dessinateur de modèles pour la tapisserie et le vitrail. Inspiré par les sujets religieux et par le cirque, dont il fut un fervent spectateur, Rouault s'impose comme le peintre des laissés pour compte de la société, dont il donne une image expressive et intense, souvent saturée de matière. Or sa création artistique, très riche et variée, fut doublée d'une production littéraire continue, que ce recueil permet de redécouvrir. G. Rouault fut d'abord un témoin de son temps ? : auteur de mémoires sur ses contemporains, notamment sur son maître à l'Ecole des Beaux-Arts Gustave Moreau, ou sur ses amis écrivains Léon Bloy, André Suarès et Joris-Karl Huysmans, il publia en 1926-1927 Souvenirs intimes, qui reste son ouvrage le plus célèbre avec Soliloques, édité en 1944. Premier conservateur du musée Gustave Moreau de Paris, il fut encore un théoricien, dont les articles étaient très prisés dans la presse artistique entre les années 1920 et 1950. Poète polémiste, il composa un texte en prosimètre enflammé, Cirque de l'Etoile filante (1938), qui use de la métaphore du cirque pour donner une image onirique et très personnelle de l'actualité politique et sociale. Une grande partie des textes parus du vivant de Rouault étaient épuisés ou bien difficiles à réunir ou encore très lacunaires. L'édition établie et annotée par Christine Gouzi avec la collaboration d'Anne-Marie Agulhon, réunit pour la première fois la majorité d'entre eux et les replace dans leur contexte. Le lecteur y trouvera encore de nombreux manuscrits inédits, qui complètent la connaissance de Rouault polygraphe. L'ouvrage permet ainsi d'aborder des textes autobiographiques jamais retranscrits, des souvenirs sur les artistes que le peintre a côtoyés, mais aussi un livre théorique intitulé Ingres, Degas, Renoir, Cézanne, ainsi qu'une pièce de théâtre burlesque, narrant les aventures d'Ubu fils critique d'art, rédigée à l'imitation de l'Ubu Roi d'Alfred Jarry. On a aujourd'hui oublié qu'à la suite du procès qui l'opposa aux héritiers de Vollard, en 1946-1947, Rouault fut le rédacteur du texte qui servit à établir la loi sur la propriété intellectuelle : un des chapitres rappelle cet épisode essentiel des années d'après-guerre. De même Rouault poète restait un inconnu ? : influencé par Apollinaire, par Jehan-Rictus, Verlaine et Villon, il composa pourtant de nombreux poèmes en vers libres ou en prose, qui peuvent être analysés en symbiose avec ses gravures, ses peintures ou même les nombreuses illustrations qu'il imagina au cours de sa vie. A travers les écrits de Rouault, c'est donc l'homme et l'artiste qui se révèle sous un nouveau jour, à la fois plus familier et plus engagé.

10/2022

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Littérature française

Vies de forêt

Vallées, forêts et monts vosgiens à la lisière de la Lorraine et l'Alsace ? : Karine Miermont traverse ces lieux depuis une trentaine d'années, travaille à leur protection. Les sensations vécues dans ces espaces, les souvenirs et surtout le désir, la poussent à raconter les vies de ceux qui y habitent ? : arbres, pierres, eau, animaux, hommes et femmes ? : "? Toutes ces présences qui ouvrent des récits, des histoires ? ". Par l'observation, l'analyse, de telle source, tel arbre, pourtant familiers, l'auteure s'ouvre à l'étonnement et à la contemplation ? : autant d'états d'être qui façonnent une écriture à plusieurs vi(e)sages, qui s'interroge sur elle-même, jusqu'à se raconter elle-même, se faire récit du mot. Si l'élément naturel sature chaque page de ce récit, ce n'est pas tant pour le décrire, faire état de recherches très précises que pour en relater l'expérience sensible, existentielle, celle de l'auteure et celle qu'elle met à portée du lecteur. Sans lien chronologique entre eux, au gré des saisons, les instants vécus prennent l'allure de séquences aux touches impressionnistes, le réel visible est perçu dans sa profondeur temporelle, tel un sédiment modelé par le temps. Par la concision d'une écriture qui se déroule toujours plus, Karine Miermont interroge ce qu'elle voit et ressent. Par là elle cherche ce qui vit au-delà du visible ? : "? On pourrait ne pas s'arrêter, passer son temps à regarder et raconter ce que l'on voit, pendant des minutes, des heures, des mois, des années des siècles à dire infiniment ce qui se passe quand rien ne se passe soi-disant (...)? ". Dans cette quête du mystère pressenti, nous retrouvons peut-être un peu du lyrisme des Disciples à Saïs de Novalis. Récit rythmé de réflexions et de faits, la scansion "? dedans ? " et "? dehors ? " s'élabore aussi dans les mots, qui, comme la forêt, deviennent lieu d'apprentissage, de ramifications infinies ? : "? Les mots ces réservoirs, ces dépôts. Contiennent toujours plus que ce que nous y mettons quand nous parlons ou pensons ou lisons ou écrivons. ? " Cet au-delà inexprimable passe bien sûr par l'expression poétique qui ponctue le récit, de manière tout aussi singulière que dans son précédent ouvrage, Marabout de Roche. La solitude que nécessite le face-à-face avec la nature est loin d'habiter l'écrit, au contraire, Karine Miermont le tisse d'anecdotes, de conversations, de références livresques, d'études d'archives, mais aussi de citations proverbiales qui rendent hommage à des hommes, des femmes, des animaux. Autant de paroles, d'écrits qui nourrissent les réflexions de l'auteure sur la vie, la finitude, le temps, l'écriture. Face à la profusion des points de vue, difficile de déterminer la nature véritable du récit ? : analyse scientifique, recherche historique, essai critique, écrit poétique, la démarche est volontairement audacieuse. Portés par la ferveur d'un style lapidaire et instinctif, c'est l'éloge de la lenteur, du silence, la quête d'une totalité première qui traversent de part en part les lignes de cette oeuvre.

03/2022

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Histoire de France

Journal d'un interné. Drancy 1942-1943

Drancy de Georges Horan est un manuscrit inédit récemment découvert par sa famille. Connu pour ses 56 estampes publiées en 1947 sous le titre Drancy, seuil de l'enfer juif (dont la réédition a lieu en parallèle par les éditions Créaphis), Horan livre ici un texte exutoire et cathartique rédigé dans les semaines qui suivent sa libération du camp en mars/avril 1943. La sincérité et l'immédiateté du texte lui confèrent une portée particulière. "Ecrit pour [lui], pour [s]e libérer d'une obsession", ce texte à usage privé ne le force pas à l'optimisme, contrairement à sa correspondance avec sa famille. Il fait preuve d'humour, d'ironie et de lucidité, s'autorise un style très personnel qui ajoute à ce texte une indéniable dimension littéraire, rare pour ce type de document. Il s'agit de "fixer sur le papier" ce dont il fut le témoin au cours de son internement, débuté le 10 juillet 1942. Encouragé par René Blum, jeune frère de Léon, il a dessiné ces "choses vues" mais il les a aussi décrites. Ce texte inédit, qui documente notamment l'été 1942, une des pires périodes du camp, éclaire ses dessins d'un jour nouveau et donne des clefs de compréhension sur ce moment majeur pour l'histoire du camp de Drancy. Celui-ci devient alors le camp de transit de l'ensemble des camps d'internement des juifs de zone occupée, comme de zone libre, principalement vers Auschwitz-Birkenau. Son témoignage sur les déportations en gare du Bourget est exceptionnel : de "corvée de Bourget" il est "porteur de bagages" pour les départs et les arrivées. Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance national, développe en postface l'importance du rôle de cette gare dans le processus de déportation et de l'enjeu mémorial qu'elle constitue. Extraits de texte (avant-propos de Georges Horan) : 16 avril 1943. J'écris ceci pour moi. Pour me libérer d'une obsession. J'essayerai difficilement d'être objectif et m'appliquerai à n'être qu'un témoin, un oeil attentif. Si la subjectivité ne veut point se soumettre, tant pis. [...] J'écris pour moi-même. Peut-être en donnerai-je une lecture, afin que personne ne m'interroge plus sur Drancy. Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images - j'en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n'ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. Elles s'useront. Mais auparavant je dois leur donner un corps, une forme. Je ne suis malheureusement ni Callot ni Goya ni Picasso. Mais j'ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C'est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse. [...] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. Certaines affirmations déplairont parce que vraies. Je ne dresse pas un réquisitoire : il se dégagera lui-même. Je ne plaide pas une cause ; d'autres le feront. J'ai vu fort peu de noblesse ; mais énormément de laideur, de bassesse et d'horreur. Quoique je fasse je ne saurai jamais dépeindre l'épouvante des nuits précédant les déportations : les hurlements désespérés des femmes, les lamentations, les pleurs, les gémissements des enfants et des bébés. Je suis tellement inférieur à la tâche à accomplir. Dussé-je revivre péniblement en ma chair, en mon esprit, en mon coeur les tourments qui ont cessé provisoirement pour moi, que je dois l'entreprendre. Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable.

10/2017