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Microcosmes

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Littérature étrangère

La Ballade de Jesse

Jesse a vingt ans, d'amers souvenirs familiaux, Kurt Cobain pour héros et la musique comme unique compagne. A la suite de la défection brutale, juste avant le début d'une nouvelle tournée, du bassiste du groupe, Perry, le manager des Anything Goes, engage Jesse en catastrophe. Plus âgés que lui, les autres musiciens tiennent bientôt lieu à Jesse ( le "melungeon", le métis ) de famille d'adoption. Sur la route qui les mène tout au long de la côte est, au fil des concerts donnés dans les bars minables qui sont leur lot, le jeune homme fait l'expérience de la scène, des rivalités sur fond de bourbon et de bière, des chambres de motel pouilleuses, des conquêtes d'un soir, et des rencontres avec des spécimens d'humanité passablement cabossés par l'existence quels que soient leur sexe ou leur âge. Avec ce road-novel dont la "bande-son" fait entendre les standards des grandes années du rock, de la country et du blues ( de Hendrix à Clapton, des Rolling Stones à Nirvana ou de Joni Mitchell à Emmylou Harris, entre autres ), Madison Smartt Bell met en scène un microcosme humain dont l'aventure collective, sur les routes d'un Deep South qui n'en a pas fini avec le racisme et le cynisme ordinaires, permet à un jeune métis au destin fracassé de se réconcilier enfin avec sa vie et le regard des autres à travers la musique. Dans cet émouvant "portrait de groupe" aux accents autobiographiques, Madison Smartt Bell laisse libre cours à une forme de simplicité et de tendresse jusqu'alors inédite dans son œuvre et révèle, pour la première fois, le musicien, le chanteur et l'auteur de chansons qu'il est également.

03/2009

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Beaux arts

L'empire des masques. Les collectionneurs d'arts premiers aujourd'hui

Agitation dans le monde des musées : depuis avril 2000, le Louvre accueille de nouveaux objets, issus de civilisations qu'il avait auparavant ignorées on négligées. C'est la première consécration des arts premiers, en attendant l'ouverture, en 2004, du musée du quai Branly... Fièvre dans les galeries et les salles des ventes : ces objets, longtemps méconnus ou méprisés, suscitent l'emballement d'un nombre croissant d'amateurs et atteignent souvent des prix vertigineux. Remous sur la scène internationale : certains pars d'où proviennent masques, sculptures on poteries dénoncent les pillages passés ou présents et réclament ces éléments de leur patrimoine, que de nouvelles lois viennent désormais protéger. Que sont au juste ces arts premiers qui déchaînent tant de passions ? Par qui ont-ils été collectés, rapportés, conservés au fil des derniers siècles ? Comment sont-ils devenus une nouvelle catégorie esthétique et savante ? Longtemps, ils ont plus intéressé les particuliers que les institutions. Ils se sont retrouvés dans les bagages des conquistadores et des explorateurs, dans les cabinets de princes " curieux ", dans les malles des navigateurs, puis chez les ethnologues et les artistes. Aujourd'hui, ils sont entrés dans le monde des collectionneurs. Ces férus d'objets exotiques forment une étrange tribu susceptible d'être à son tour étudiée par l'ethnologue, en un juste et savoureux retour des choses... Rolande Bonnain explore avec talent les manières de dire et de faire de ce microcosme, son langage et ses rites, ses usages et ses pratiques, ses lieux privilégiés et ses réseaux de sociabilité, ses légendes noires et ses contes enchantés. Un voyage chez les collectionneurs d'objets lointains qui nous entraîne inévitablement vers deux zones de turbulence de nos sociétés occidentales : les suites de la décolonisation et l'engouement patrimonial.

09/2001

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Philosophie

Derrida

Ecrire la vie de Jacques Derrida (1930-2004), c'est raconter l'histoire d'un petit Juif d'Alger, exclu de l'école à douze ans, qui devint le philosophe français le plus traduit dans le monde, l'histoire d'un homme fragile et tourmenté qui, jusqu'au bout, continua de se percevoir comme un " mal aimé " de l'université française, c'est faire revivre des mondes aussi différents que l'Algérie d'avant l'Indépendance, le microcosme de l'Ecole normale supérieure, la nébuleuse structuraliste, les turbulences de l'après-68, c'est évoquer une exceptionnelle série d'amitiés avec des écrivains et philosophes de premier plan, de Louis Althusser à Maurice Blanchot, de Jean Genet à Hélène Cixous, en passant par Emmanuel Levinas et Jean-Luc Nancy. ('est reconstituer une non moins longue série de polémiques, riches en enjeux mais souvent brutales, avec des penseurs comme Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jacques Lacan, John R. Searle ou Jürgen Habermas, ainsi que plusieurs affaires qui débordèrent largement les cercles académiques, dont les plus fameuses concernèrent Heidegger et Paul de Man. ('est retracer une série d'engagements politiques courageux, en faveur de Nelson Mandela, des sans-papiers ou du mariage gay. C'est relater la fortune d'un concept - la déconstruction - et son extraordinaire influence, bien au-delà du monde philosophique, sur les études littéraires, l'architecture, le droit, la théologie, le féminisme, les queer ou les postcolonial studies. Pour écrire cette biographie passionnante et riche en surprises, Benoît Peeters a interrogé plus d'une centaine de témoins. Il est aussi le premier à avoir pris connaissance de l'immense archive personnelle accumulée par Jacques Derrida tout au long de sa vie ainsi que de nombreuses correspondances. Son livre renouvelle en profondeur notre vision de celui qui restera sans doute comme le philosophe majeur de la seconde moitié du XXe siècle.

10/2010

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Littérature étrangère

Contes du chemin de fer

Contes du chemin de fer. La vie a bien changé à Guilas, paisible bourgade d'Ouzbékistan, depuis que le train s'y arrête : les tribus d'Asie centrale, les voyageurs de toutes origines, et bientôt les populations déportées par le régime communiste y côtoient les autochtones, forcés de s'habituer à leurs nouvelles conditions de vie. Pendant la Seconde guerre mondiale, période sur laquelle s'ouvre cette étonnante polyphonie, le coeur de la petite ville bat à l'auberge de la gare : les bras cassés qui sont restés à l'arrière - Oumareli l'Usurier, réformé pour avoir pris seize kilos pendant son séjour en prison, Tolib le Boucher, si maigre qu'on lui confie le ravitaillement du village, et Koutchar la Tchéka, le représentant de la police politique - y égrènent ragots et anecdotes. Exilés, adultères, orphelins, profiteurs, aventuriers et mendiants de tous poils défilent en une chronique débridée, véritable plongée ethnographique dans un microcosme où l'arrivée du train n'a pas été le seul traumatisme. Le matérialisme historique a en effet pulvérisé la vieille tradition soufie et les habitudes culturelles profondément ancrées d'un islam traditionnel : maintenant, il faut choisir entre bigamie et déportation, transformer les postes de fonctionnaires en charges héréditaires, bref, les petits arrangements avec le communisme sont la matrice de multiples histoires, tragiques ou grotesques, qui s'enchaînent comme autant de motifs dans le tapis. Car c'est bien le charme et la singularité de ce livre exubérant, construit à la manière des contes des Mille et une Nuits, que de faire émerger de la juxtaposition des histoires un univers singulier et d'inviter son lecteur à un éblouissant voyage au pays des contes et légendes d'une Asie centrale méconnue.

10/2009

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Sciences politiques

Une seule voie : l'insoumission

Dix-huit mois d'écriture. Plus de quatre cents pages. Une somme. Un ouvrage à la fois intime - j'y dévoile mon parcours et les menaces de mort dont je fais l'objet depuis trente ans - et universel puisqu'il met en lumière l'état de notre monde et les périls qui le menacent. Pêle-mêle, parce que tout se rejoint, dans ce récit hors norme je raconte l'Algérie, la guerre civile, Charlie Hebdo, le FN, Al-Qaïda, l'Afghanistan, le Proche-Orient, le monde arabe, la gauche laxiste, Eric Zemmour, Tariq Ramadan, la droite débile, Charb, le blasphème. Mais aussi Alain Finkielkraut, les intellectuels, Georges Bensoussan, la laïcité, le microcosme, Emmanuel Macron, Michel Houellebecq, les diffamateurs, Daech, les Frères musulmans, le racisme, les dictateurs, les autocrates, les hypocrites, mes détracteurs, les extrémistes, l'antisémitisme, les attentats manqués, nos ennemis... Et encore les rumeurs, le conspirationnisme, les alliés, les amis, les déceptions, les lâchetés et bien d'autres choses. Homme de conviction, Mohamed Sifaoui n'a jamais triché ni caché ses idées. Résultat : les positions de ce journaliste spécialisé dans le terrorisme islamiste, de cet enquêteur courageux et débateur informé, lui valent nombre d'adversaires et de menaces. De son parcours en Algérie dans les années noires du GIA à ses combats en France pour la laïcité et contre l'islam radical, de ses batailles contre les "idiots utiles" de l'islamisme (certains intellectuels et politiques) à ses prises de position contre l'extrême droite, les tenants du "grand remplacement" et les autres, il ne cache rien. Voici le livre sans concession d'un véritable insoumis, un texte majeur qui remet les pendules de la démocratie à l'heure de nos valeurs.

08/2017

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Littérature française

Quatre années au cambodge

« Que s'est-il passé réellement ? Il ne peut s'agir d'une banale dispute entre promeneurs du dimanche. Ce serait invraisemblable. Ou alors il y a eu provocation et querelle grave. Je suggère à François d'envoyer ses propres enquêteurs sur place. En attendant, nous réfléchissons. Agression visant l'Ambassade de France à travers l'un de ses membres pris au hasard ? Possible. Si cette hypothèse est juste, c'est très grave. Agression beaucoup plus personnelle visant bel et bien Gérard et personne d'autre ? Très vraisemblable aussi. Mais il faut chercher les motifs. Le simple vol de voiture me semble à exclure vu la façon dont se sont passées les choses. D'ailleurs, il paraît qu'elle est réduite à l'état d'épave. Le colonel Prat devrait envoyer quelqu'un la récupérer dans la matinée. Il ne pourrait s'agir que de querelles personnelles, questions d'argent, de femmes... Mais s'il a des petits secrets peu avouables, il ne les racontera pas ! Reste naturellement la solution du rapport entre ses activités d'agent des services secrets français et cette tentative d'assassinat. Tout cela sent le souffre ! » 1991, la France s'apprête à rouvrir son ambassade à Phnom-Penh. L'auteur qui vient d'épouser son compagnon, nommé Attaché de Défense, arrive dans l'ex Kampuchéa. Services secrets, prise d'otages, meurtres... Elle sera le témoin privilégié du microcosme diplomatique et des intrigues tortueuses d'un État aussi corrompu que dangereux. Ses « Quatre années au Cambodge » seront une aventure tour à tour passionnante et effrayante, où l'inattendu côtoiera les désillusions, la fascination, la répulsion. Immersif et instructif, un témoignage rare et sans langue de bois.

10/2014

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Littérature étrangère

La neige tombait sur les cèdres

Décembre 1954. Au nord-ouest des Etats-Unis, l'île de San Piedro est le théâtre d'une tempête sans précédent : un jeune Américain d'origine japonaise, accusé de meurtre, est traduit devant le tribunal de cette petite communauté de pêcheurs et de fermiers, dont l'existence précaire et étriquée est tout entière contenue dans le blizzard qui va s'abattre sur l'île pendant trois jours. Mais le procès est aussi l'occasion de revivre les souvenirs de la guerre du Pacifique et des camps où furent internés les Nippo-Américains après Pearl Harbor. Le journaliste Ishmael Chambers entame, lui, une longue plongée dans son passé : son premier et son unique amour pour Hatsue - la femme de celui que l'on juge aujourd'hui - la guerre où il a perdu un bras et s'est perdu lui-même. Ce roman de l'enfermement et de la désillusion, mais aussi de la survie et de l'espoir, entremêle les vies parallèles et les échos obsédants pour dire l'incommunicabilité des consciences et le repli sur soi de l'homme solitaire. Tout au long d'un récit savamment éclaté, l'auteur nous convie à une passionnante analyse ; analyse d'un microcosme avec ses passions, ses préjugés, son racisme ordinaire ; analyse d'un procès criminel, où les ambiguïtés de la justice humaine ont aussi insondables que le cœur et l'esprit de ceux qui la rendent, et où les caprices du destin sont à l'image de l'indifférence belle et froide de la nature ; méditation sur la condition humaine qui allie merveilleusement le suspense, la générosité et la compassion. La Neige tombait sur les cèdres a obtenu le prestigieux Pen/Faulkner Award et connaît un énorme succès en Amérique et en Angleterre. Ce livre en cours de traduction dans douze pays saura toucher plus d'un lecteur.

02/2000

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Sciences historiques

La fin du village. Une histoire française

A l'heure du "changement" et de la "mondialisation", le "village" continue d'être présent dans la mémoire et l'imaginaire des Français. Mais le divorce entre le mythe et la réalité n'a jamais été aussi flagrant. A l'ancienne collectivité, rude, souvent, mais solidaire et qui baignait dans une culture dont la "petite" et la "grande patrie" étaient le creuset, a succédé un nouveau monde bariolé où individus, catégories sociales, réseaux et univers mentaux, parfois étrangers les uns des autres, coexistent dans un même espace dépourvu d'un avenir commun. Telle est la conclusion de l'enquête menée par Jean-Pierre Le Goff pendant plusieurs années sur les évolutions d'un bourg du Luberon depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s'est immergé dans la vie quotidienne des habitants, a interrogé beaucoup d'entre eux, consulté des archives, recueilli les documents les plus divers. Le tableau qu'il brosse est saisissant. A rebours des clichés et d'une vision idéalisée de la Provence, les anciens du village ont le sentiment d'être les derniers représentants d'une culture en voie de disparition, face aux modes de vie des néo-ruraux et au tourisme de masse. Animation culturelle et festive, écologie et bons sentiments, pédagogie et management, spiritualités diffuses se développent sur fond de chômage et de désaffiliation. Les fractures sociales se doublent de fractures culturelles qui mettent en jeu des conceptions différentes de la vie individuelle et collective. C'est donc un microcosme du mal-être français que l'auteur décrit au plus près des réalités, en s'interrogeant sur ce qu'il est advenu de l'ancien peuple de France et sur les défis qu'un nouveau type d'individualisme pose à la vie en société.

02/2017

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Histoire internationale

Korcula sous la domination de Venise au XVe siècle. Pouvoir, économie et vie quotidienne dans une île dalmate au Moyen Age tardif

En 1420, l'île de Korcula sur la côte dalmate (aujourd'hui en Croatie) passe sous l'administration de Venise. Ses archives d'une richesse exceptionnelle permettent de brosser le tableau "total" d'une petite société vivant en bordure de l'empire maritime vénitien au XVe siècle, face à Raguse (Dubrovnik), la rivale : comment ce microcosme de paysans et de bergers, de pêcheurs et de marins commerçants, de patriciens de la ville et de populares de la campagne a-t-il été transformé par son insertion dans l'espace économique et politique de la grande puissance méditerranéenne ? Dans ces trois conférences données au Collège de France en 2010, Oliver Jens Schmitt, professeur à l'université de Vienne, historien des Balkans, croise la micro-histoire avec la grande. On peut y lire l'histoire des amours de Dragacic, leader des populares et de Franusa, fille d'un patricien - un véritable roman politique digne d'un Boccace, où le doge de Venise lui-même intervient. On y apprend comment les familles patriciennes font fortune dans la contrebande, vitale pour les habitants d'une île en manque permanent de blé. A travers les procès-verbaux des gardes champêtres et les registres du port, on entre dans tous les détails de la vie quotidienne de l'île, avec ses histoires de lavandières et de capitaines de navire, de moutons volés sur les plages et de forêts volontairement incendiés. Et l'on en vient à comprendre qu'entre la toute-puissante Venise, uniquement représentée par un gouverneur qui ignore la langue locale, et ce petit monde de paysans et de marins lui-même profondément divisé, c'est tout un jeu de négociations permanent qui règle la vie de l'île et de ses habitants.

07/2019

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Musique, danse

Le retour d'Orphée. L'harmonie dans la musique, le cosmos et l'homme

La Voix divine, nous disent les mythes et traditions, a créé le monde. Le chant des voix humaines lui répond. Orphée, le chanteur enchanteur de la Grèce antique, l'initié des Mystères, personnifie les pouvoirs de la musique. A sa suite, Pythagore a levé le voile sur l'harmonie : par le ministère du nombre l'ordre du monde — macrocosme cosmique, microcosme humain — est consonance. A l'époque moderne, la lunette de Galilée démythifie le cosmos ; alors le libertin de Pascal se plaindra de ne plus entendre que "le silence éternel de ces espaces infinis". Mais si la science expérimentale perd l'intellection métaphysique, elle progresse en physique, révélant que chaque son porte en lui la hiérarchie harmonique, code génétique de toute musique. Sur cette base Rameau théorise le langage musical classique. De nos jours, le matérialisme scientiste qui nie l'harmonie cosmique est démenti par la science "holistique" qui la réhabilite et rejoint la sagesse ancestrale. Au confluent de la physique contemporaine et de la métaphysique traditionnelle, de la cosmologie et de l'anthropologie, de la musicologie et de l'ethnomusicologie, l'auteur contribue à ce nouveau paradigme épistémologique en élucidant les fascinants arcanes de l'harmonie musicale. Il restitue ainsi à celle-ci sa pleine dimension symbolique et spirituelle. Cette réflexion éclaire l'évolution confuse de la musique occidentale depuis le début du XXe siècle : tandis qu'une petite minorité de compositeurs "atonalistes" s'égare en rejetant la consonance, c'est en s'appropriant et renouvelant l'héritage traditionnel que la grande majorité d'entre eux atteste l'inépuisable fécondité de l'universelle et immuable loi harmonique, " tonale ". Le dernier chapitre oriente le lecteur désireux de faire son miel des trésors musicaux de tous les temps et de toutes les cultures, précieuse manne que la technologie du son met à la portée de chacun.

04/2019

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Divers

L'épopée infernale. Le livre dont vous êtes l'héroïne

Vous avez toujours rêvé de vivre l'aventure, la vraie, avec un grand A ? Vous voulez du frisson, de l'adrénaline ? Qu'à cela ne tienne, on va vous en donner ! Laissez au vestiaire vos slips en peau de bêtes, vos casques à cornes et autres armures en fer ridicules. Vous n'en aurez pas besoin là-bas. Pas plus que de votre gros glaive. Dans le dangereux et terrifiant monde de la BD, vous ne pourrez comptez que sur votre crayon et votre carton à dessin pour vous défendre. Il faudra avoir le coeur solide, d'autant que pour augmenter la difficulté et corser sévèrement les épreuves, vous incarnerez non pas un auteur mais une AUTRICE. Avec L'EPOPEE INFERNALE, Emilie Plateau parodie les mythiques livres " dont vous êtes le héros " qu'on pouvait lire adolescent dans les années 90. Sauf qu'au lieu de vivre une épopée d'heroic fantasy, on va subir les mésaventures quotidiennes d'une autrice de bd. De l'envoi d'un nouveau manuscrit à des maisons d'édition à sa publication en livre, en passant par les invitations à des festivals ou à des rencontres-dédicaces en librairies, Emilie Plateau passe au peigne fin le microcosme de la bande dessinée et dénonce avec humour aussi bien la situation précaire des autrices et auteurs en général que le combat de longue haleine des femmes dans un milieu encore bien trop souvent sexiste et misogyne. Les lectrices et les lecteurs devront faire des choix cruciaux pour progresser dans cette quête interactive et déjouer les pièges d'un parcours semé d'embûches. Et qui sait ? Peut-être à la fin remporteront-iels le Saint Graal convoité par tant d'autrices et auteurs de bande dessinée : le Fauve d'or à Angoulême !

10/2021

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Sociologie

Qui gardera nos enfants ? Les nounous et les mères

Nounou noire et bébé blanc : une situation romanesque s'il en est, que l'on songe à Autant en emporte le vent ou à La Couleur des sentiments. C'est aussi devenu un tableau ordinaire des squares de nos villes et de nos foyers. Car, si l'engagement professionnel des femmes s'est accompagné du développement d'un véritable marché de la garde à domicile, à qui les couples de bobos hyperactifs confient-ils le plus souvent leurs enfants et leur appartement ? La réponse est la même à Paris qu'à Londres ou à New York : des femmes migrantes, originaires du monde pauvre, laissent leurs propres enfants au pays pour venir prendre soin de ceux de la bourgeoisie occidentale. S'appuyant sur une enquête de terrain menée auprès de nounous africaines et de couples d'employeurs, Caroline Ibos analyse la relation dissymétrique entre ces deux femmes que tout oppose hors le souci de l'enfant : la mère et la nounou. Comment confier son enfant à une personne dont on ne sait rien ? Qu'attendent les parents d'une "bonne nounou" et quels préjugés trahit leur façon de la recruter ? Quelle est réellement la condition de la nounou, indispensable à l'harmonie de la famille mais sommée de passer sans laisser de traces ? La réussite sociale des femmes aisées et éduquées serait-elle possible si d'autres femmes, précaires, vulnérables, déchirées entre ici et ailleurs, ne travaillaient pas pour elles ? Au fil des entretiens et des confidences, ce livre dense et engagé nous montre le domicile familial, lieu supposé de l'harmonie et de la paix, comme le théâtre d'une expérience politique où se jouent des conflits de sexe, de "race", de classe ; où s'opère une interaction cruciale entre microcosme et macrocosme, entre la sphère de l'intime et la logique de la mondialisation.

02/2012

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Critique littéraire

Correspondance. Tome 1, 1949-1960

Très tôt. Paul Morand et Jacques Chardonne ont compris qu'ils écrivaient ensemble leur grand oeuvre. Dès 1957, ils rêvaient à la postérité offerte par cette correspondance. A travers leur amitié, deux univers et deux caractères s'affrontent : le cosmopolitisme face au microcosme, la vitesse flamboyante face à la concision lumineuse. Si leur style se change parfois en arme lourde et néfaste, le plus souvent les lames sont fines et étincelantes. Morand a la tenue noble du cavalier au sabre, dans une armure ciselée de mots qui brillent de mille feux. En bon Charentais, Chardonne excelle dans la botte de Jarnac et ses phrases courtes de moraliste font souvent mouche, le sage Chardonne, chirurgien du coeur, reste immobile dans son jardin de La Frette, tandis que l'ardent Morand ne s'arrête jamais, décapoté, de Vevey à Tanger en passant par le Portugal. Après les années noires de la guerre, c'est un bain de jouvence. Les Hussards naissent armés, comme Athéna, de ce couple improbable. Sous leur plume s'anime toute une génération de jeunes écrivains : Nimier, Frank, Blondin, Sagan, Laurent, Déon, Nourissier, tandis que Cocteau, Mauriac ou Malraux paradent. Morand et Chardonne, qui ne renient rien de leurs engagements, se tiennent en embuscade. Deux fois Morand échoue à l'Académie française, malgré les stratégies de Chardonne. Aux lectures au long cours - Chateaubriand, Proust, ou le Journal des Goncourt - se mêlent les commentaires des événements de Suez et de Budapest, de la guerre d'Algérie ou de la politique de celui qu'ils surnomment "Gaulle". La date de l'an 2000, à laquelle leur correspondance pourrait être divulguée, revient souvent comme l'horizon de l'immortalité. Si l'on parle encore d'eux au XXe siècle, pour Morand, la partie est gagnée : "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre Après nous le déluge, non ?"

11/2013

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Policiers

Rampart Street

L’armateur John Benedict est retrouvé assassiné dans Rampart Street, l’une des rues les plus malfamées de Storyville, le célèbre quartier chaud de La Nouvelle-Orléans. La police conclut hâtivement que le notable a été la victime d’un maraudeur, mais la famille ne se satisfait pas de cette explication. L’affaire est donc confiée au détective créole Valentin Saint-Cyr, de retour après dix-huit mois d’absence. Il ne tarde pas à comprendre qu’on l’a recruté, non pour découvrir la vérité, mais pour enterrer cette histoire au plus vite. Il n’en faut pas plus pour lui donner envie de creuser davantage, d’autant que la jolie fille de la victime le soutient dans cette démarche.Plus obstiné et insolent que jamais, le détective se retrouve plongé au cœur d’un drame dont l’origine remonte au passé violent de La Nouvelle-Orléans qui continue d’être déchirée par les antagonismes raciaux.David Fulmer poursuit avec ce troisième volet des aventures de son enquêteur créole sa peinture de La Nouvelle-Orléans à l’aube du vingtième siècle. Il y approfondit des personnages croisés dans les deux premiers épisodes : la prostituée Justine Mancarre, toujours éprise de Valentin, le lieutenant de police Picot, son ennemi juré, le journaliste Joe Kimball, alcoolique impénitent et mémoire de la ville… A travers les destinées individuelles, l’auteur décrit une société métissée, passionnant microcosme où couvent des haines tenaces. Et bien sûr, le jazz demeure présent en arrière-plan dans tout le roman, pas seulement comme un décor mais comme incarnation de la vitalité et des contradictions qui définissent la ville. Une ville inépuisablement romanesque qui est sans doute le personnage principal du roman.Journaliste, homme de radio, documentariste et producteur de disques, David Fulmer est l’auteur de la série Valentin

02/2012

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Littérature française

Rêve Prémonitoire en Israël

En centrant sa narration sur le Kikar et en brossant un tableau coloré mais sans concession et parfois même polémique, du microcosme que se sont constitués les Juifs francophones en Israël, à Netanya, Ashdod et Jerusalem, l'auteur Ole Hadash, aborde de nombreux sujets de réflexion dans des mises en scène de débats aux personnages à la faconde aiguisée, dans un style alerte et agréable qui ne manquera pas de retenir l'attention du lecteur jusqu'à son terme et l'inviter à se forger sa propre réflexion sur de nombreux sujets. Singularités et paradoxes, excès et évidences : le peuple juif a-t-il été élu à la majorité absolue ? La foi sans raison a-t-elle toujours raison ? les Tunisiennes sont-elles de fortes têtes ? Le prosélytisme juif a-t-il existé? L'antisémitisme, l'antisionisme, la superstition, la double alliance, les origines berbères... et bien d'autres sujets sont abordés avec verve et non sans délicatesse. Ainsi, la politique se mêle-t-elle à la religion, la raison à la foi, l'influence des Lumières se confronte-t-elle à la place prépondérante des rabbins. Sensibilité et humour s'entremêlent en continu avec un zeste discret de philosophie dans un écheveau de controverses sur le sinueux chemin du "Juif ou Français" : le questionnement succèdera aux phases d'interrogation et de jugement, pour aboutir à celles de l'introspection et du miroir. Ainsi, le "Rêve Prémonitoire" deviendra-t-il réalité "en Israël" au bout d'un chemin initiatique certes chaotique au début, pour déboucher au final en forme d'apothéose sur une Techouva complète, et ce, en conformité avec le souhait de l'Illusionniste, du Magicien, de l'Horloger comme disait Voltaire, du Hasardeux comme disait Cocteau, du Vieux comme disait Einstein... du Divin quoi !

10/2014

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Littérature étrangère

Stone Arabia

Inséparables depuis l'enfance, Denise et son frère aîné, Nik, ont partagé, à Los Angeles, les rêves de rébellion de toute une génération entre la fin des années 1970 et le début des années 1980. Depuis sa première guitare, Nik a voué son existence à la musique mais n'a plus d'autre projet, à l'orée de la cinquantaine, que de réécrire sa carrière de loser en fabriquant de toutes pièces des archives à sa propre gloire dans son studio d'enregistrement délabré. Confrontée à la folie qui est en train de gagner ce frère adoré, Denise doit également faire face à la maladie d'Alzheimer où sombre leur mère, enregistrer les premiers symptômes de l'âge chez les amis de jeunesse et s'efforcer de tenir à distance l'obsession de la catastrophe planétaire qui ne cesse de la hanter. Persuadée, cependant, qu'il lui incombe d'assurer la pérennité de son microcosme affectif et social, Denise s'acharne à dissimuler les angoisses qui font de sa vie un enfer secret jusqu'au jour où le film que sa fille, Ada, entreprend de consacrer à son oncle Nik vient dynamiter les digues patiemment érigées et lever tous les tabous. Dans un univers qui ne cesse de célébrer la réussite, que deviennent ceux qui n'accèdent jamais à la reconnaissance C'est à tous les êtres qui se sont égarés sur le chemin de leurs rêves et de leurs ambitions que s'adresse ce roman d'une magnifique justesse, où se dévoile la puissance dévastatrice que peut revêtir le désir de créer au sein d'une société condamnant ceux qu'elle n'a pas élus à hanter les sombres délires d'une fiction de soi.

11/2013

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Littérature française

Safari immobile. Auprès de mon arbre

De vagues de pandémie en déconfinements successifs, nous avons tous été ballottés du pessimisme à l'espoir. S'ils ne sont de loin pas les seuls à avoir souffert de l'enfermement, les naturalistes en sont particulièrement affectés, eux qui ne s'épanouissent que dehors. Pourtant la résilience à l'assignation à domicile est ou a été vécue par ceux qui ont transformé leur résidence en havre de nature en ville. Plutôt que de rêver de safari, le citadin rétrécit son champ visuel à son environnement immédiat. Derrière sa fenêtre il contemple les arbres de sa rue qui bruissent d'une vie méritant d'être observée. Car le bouleau emmaillotté de lierre n'est pas seulement un pare-soleil bienvenu en été. Ses fleurs attirent papillons et abeilles venues récolter nectar et pollen. L'hiver venu ses fruits régalent merles, étourneaux, grives et autres oiseaux. En somme, toute une faune "ordinaire" plutôt dédaignée en temps normal. Chacun de nous peut photographier ce qui vole, rampe et trottine dans son proche environnement. Le plus étriqué des jardins de ville est à scruter avec les yeux nouveaux. Et, plutôt que de tondre de manière obsessionnelle sa petite pelouse, il laisse s'épanouir pissenlits, boutons d'or et bien d'autres herbes folles. Si d'aventure un amélanchier, un seringat, un buddleia, ce fameux arbre à papillons habillent la clôture, alors le petit bout de verdure urbain apporte d'autres fragrances que celles du barbecue. Jour après jour le safariste " ocal" touche du doigt un microcosme sans cesse renouvelé. Sans alourdir son empreinte carbone, il explore le quartier, puis élargit son rayon d'action. En fait, la nature au pas de sa porte se révèle un efficace substitut dans notre bien-être et le rapport à la nature.

03/2022

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Beaux arts

Eloge du corps. Arts d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie

Si l'histoire de la collection de Josette et Jean-Claude Weill commence par la peinture, leur quête passionnée de formes nouvelles les conduit rapidement à embrasser l'infinie diversité des arts premiers. Mûrie, au fil des décennies, sous le regard enthousiaste de leur fils Jean-Pierre, leur collection compte aujourd'hui plus de 120 oeuvres de tout premier ordre, issues des arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques. Plusieurs grands ensembles se dessinent, reflétant l'inclination de la famille Weill pour les formes audacieuses et expressionnistes : statues dogon et tellem alliant formes géométriques et surfaces texturées, mais également figures de pouvoir kongo parées de leur charge magique. La collection fait en outre la part belle aux arts expressifs originaires du Nigeria, du Cameroun et de Mélanésie. Parmi les oeuvres les plus classiques se trouvent des pièces iconiques - telles que la statue bena lulua ayant appartenu à Jacques Kerchache, la figure de reliquaire fang d'Edward Robinson ou encore le puissant bouchon de flûte biwat de la collection Lemaire -, qui témoignent tant de la sûreté du goût des Weill que du regard affûté qu'ils ont su porter sur ces arts venus d'ailleurs. Microcosme dans la collection, un important groupe d'ivoires d'un très grand raffinement constitue le tiers des oeuvres rassemblées. Le présent ouvrage sera l'occasion de dévoiler cette collection parisienne nimbée de mystère, aussi remarquable que confidentielle. Editeur de la publication, Charles-Wesley Hourdé (expert et chercheur indépendant) a désiré mettre en lumière la richesse et la diversité de cet ensemble exceptionnel. Il s'est ainsi entouré d'auteurs prestigieux, dont les notices accompagneront chacun des objets. Parmi eux figurent notamment Viviane Baeke (Africa Museum, Tervuren), Philippe Dagen (historien et critique d'art), Jean-Paul Colleyn (anthropologue), Bertrand Goy (auteur spécialiste de la Côte d'Ivoire), Hélène Joubert (musée du quai Branly - Jacques Chirac), Hélène Leloup (historienne de l'art et antiquaire), Sean Mooney (The Rock Foundation, Houston) et Philippe Peltier (anciennement musée du quai Branly - Jacques Chirac).

09/2019

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Beaux arts

Le sens du beau. Aux origines de la culture contemporaine

Comment vivre bien sans la beauté, sans la multiplicité des symboles et des significations qu'elle offre à nos méditations, à nos conversations ? "Des goûts et des couleurs on ne discute pas", prétend la sagesse des nations... Et pourtant ajoutait Nietzsche, on ne fait que cela ! Sans doute, mais cependant pas depuis toujours... Dans l'Antiquité, la question des critères du Beau ne se posait guère. L'œuvre d'art possédait une certaine objectivité, définie par sa capacité d'incarner à notre échelle les propriétés harmonieuses de l'Ordre du monde, du grand Tout cosmique. Elle s'imposait donc aux hommes comme un "microcosme", doué de qualités incontestables. Le Moyen Age reconduira cette conviction que l'art a pour fonction de mettre en œuvre dans un matériau sensible une vérité supérieure et extérieure à l'humanité, celle de la splendeur des attributs divins. Il faut attendre le XVIIe siècle pour qu'advienne la "Révolution du goût" : l'idée qu'il existe au plus intime du cœur humain un sens du beau et que l'œuvre a pour vocation, non plus d'incarner une vérité, cosmique ou divine, mais de plaire à la sensibilité des êtres humains. Et c'est au XVIIIe siècle, sur fond de cette première laïcisation de la culture, que la philosophie de l'art prendra la forme d'une théorie de la sensibilité, d'une esthétique. L'œuvre n'apparaît plus comme le reflet d'un univers transcendant, mais comme une création de part en part réalisée par et pour les êtres humains. L'auteur et le spectateur, le génie et son réceptacle, deviennent ainsi les deux visages inséparables de cette subjectivisation de la beauté. C'est de cette singulière mutation, à l'origine de toute la culture moderne, que le présent livre tente de retracer l'histoire et de dégager les enjeux. Plus largement, il vise à éclairer nos débats actuels en les situant dans la perspective globale de la sécularisation du monde, de "l'humanisation du divin".

03/2001

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Animaux, nature

Passion papillons. De leur cycle de vie étonnant et de l'incroyable diversité des Lépidoptères…

Ce "livre-coup-de-coeur" explore les papillons diurnes et nocturnes et quelques chenilles souvent insolites, étranges ou extravagants. Il s'adresse aux novices mais également aux adeptes, aux passionnés ainsi qu'aux enfants pour lesquels il demeure abordable et didactique. Cet ouvrage vous invite à poser un regard nouveau sur notre environnement. Laissez-vous charmer, appréciez la magie des instants de grâce ainsi volés à ces joyaux. Savourez le bonheur que nous avons d'appartenir à ce monde incroyable pourtant si proche. Délectez-vous de cet hymne à la nature, de ce florilège de portraits brièvement commentés avec curiosité ou espièglerie ... Même s'il reste la démonstration des espèces régionales, il représente tout de mêmela majeure partie du territoire national dans lequel, somme toute, les spécimens décrits sont largement présents. Il peut ainsi agrémenter avantageusement les vacances vertes de tout un chacun quelle que soit, "in fine" , sa destination. L'auteure naturaliste autodidacte, vous propose de partager sa passion. Elle accompagne le processus de découverte d'un microcosme séduisant dans un voyage initiatique au coeur de notre nature. Elle explore la richesse et la splendeur du monde des papillons. Forte de deux décennies d'observations, d'attention et d'approfondissement en matière de biodiversité, elle vous plonge dans la rétrospective de son propre cheminement. Laissez-vous envahir par les émotions suscitées par ce périple auquel elle vous associe. Vous pourrez aussi apprécier les quelques mini reportages photo qu'elle vous présente chaque fois que possible. Quelques spécialistes bienveillants, dont Jean HAXAIRE, Entomologiste, Attaché au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris et à l'Insectarium de Montréal, Pierre-Yves GOURVIL, Naturaliste spécialisé Chargé de Mission pour Conservatoire des Espaces Naturels (C. E. N) Nouvelle Aquitaine et Terence HOLLINGWORTH, Naturaliste spécialisé en microlépidoptères, Administrateur du C. E. N. Occitanie, se sont associés à cette démarche de publication visant un auditoire élargi. Ils cautionnent ainsi le sérieux et l'authenticité des contenus. Nous leur en sommes très reconnaissants.

12/2020

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Littérature russe

Coffret en 2 volumes : Crime et châtiment ; Les frères Karamazov

Crime et châtiment est le premier des cinq grands chefs-d'oeuvre qui rendront Dostoïevski immortel. Il ne l'écrivit qu'en 1865, mais il en avait eu la première idée douze ans plus tôt, alors qu'il était au bagne. Il songeait alors à un roman dans lequel un de ces êtres forts, dont l'existence l'étonnait, qui ignorent les bornes du bien et du mal, écrirait sa confession. On sait que Dostoïevski, condamné à mort, fut grâcié et fit quatre ans de bagne. Cette terrible expérience, si elle eut une influence sur toute son oeuvre, n'est jamais aussi manifeste que dans les textes qu'on a réunis dans ce volume. On y trouvera, en effet, outre Crime et châtiment : le Journal de Raskolnikov, Les Carnets de Crime et châtiment et Souvenirs de la Maison des Morts, ouvrage que Tolstoï qualifait de "plus beau livre de toute la littérature nouvelle, Pouchkine inclus". Dans Les Frères Karamazov, Dostoïevski a donné le résumé de sa carrière et de sa pensée. On y retrouve l'opposition père et fils de L'Adolescent, le duel de l'athéisme et de la sainteté des Possédés, le schéma de L'Idiot, avec le crime à la base et l'entrevue dramatique des deux rivales ; enfin et surtout l'un des frères, Aliocha, est la reprise du prince Mychkine : il s'appelait "l'Idiot" dans Ies brouillons. Il semble même que Dostoïevski ait voulu exprimer dans les trois frères les trois aspects de sa personnalité ou les trois étapes de sa vie : Dimitri le schillérien rappelle sa période romantique, terminée aussi par le bagne ; Ivan, les années où il était près de remplacer la foi chrétienne par le socialisme athée ; Aliocha, son aboutissement, le retour au peuple russe et à l'orthodoxie. Sous quelque angle qu'on les considère, Les Frères Karamazov sont un microcosme aux richesses inépuisables, le chef-d'oeuvre peut-être de Dostoïevski.

09/2021

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Cyclisme, VTT

La société du peloton. Philosophie de l'individu dans le groupe

" La bataille au sein du peloton fait rage. Tous les équipiers tâchent de placer leurs leaders dans les meilleures dispositions à l'instant décisif. Ils se sacrifient. L'échappée se détache enfin, elle doit maintenant résister au retour du groupe principal. Malgré leur rivalité, les fugitifs doivent collaborer et harmoniser leurs efforts s'ils veulent conserver leur avance. Il n'y aura qu'un seul vainqueur et pourtant ce dernier ne peut espérer franchir le premier la ligne d'arrivée sans s'appuyer sur le travail des autres. " Sport individuel pratiqué en équipes, le cyclisme nous renvoie à nos plus profondes contradictions. Comme toute organisation humaine, le peloton est composé de différentes "classes sociales" où la place de chacun est attribuée selon son rôle à jouer : les premiers de cordées (les leaders), les cadres exécutifs (les capitaines de route), les prolétaires (les porteurs d'eau). Cet univers hiérarchisé, avec ses jeux de pouvoir et ses services échangés, où toutes les pulsions sont exacerbées et où il faut pourtant s'entendre, l'auteur le connaît bien puisqu'il le pratique au quotidien. Alors que peut nous apprendre ce microcosme cycliste sur ce qui est en jeu au sein de ce grand peloton que nous appelons la société ? A l'heure où les crises mondiales se multiplient - écologique, sanitaire, idéologique -, ne sommes-nous pas semblables à ce coureur ambigu et récalcitrant qui privilégie son intérêt propre, sans voir que cela nuit à l'ensemble de la communauté ? "Vélosophe" consacré par ses chroniques au Monde et par son livre Socrate à Vélo, Guillaume Martin nous offre une traversée personnelle des incohérences de notre temps, où le sport sert de modèle pour repenser la société. Et si la voie se trouvait dans le mariage de deux disciplines que tout semble opposer ? Dans une éthique des cimes où la philosophie et le sport se cherchent et se tutoient.

11/2021

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Faits de société

La République du copinage

Copinage et réseautage sont les deux mamelles de la France. Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007, les coteries et les castes oligarchiques ont accentué leur mainmise sur tous les pouvoirs : nominations, décorations, placards dorés, prébendes, marchés et contrats s’octroient en fonction de l’entregent. Des conseillers occultes et intermédiaires multicartes prospèrent dans les couloirs de l’Élysée. Les amis du 9-2, du Fouquet’s et les proches de la Première Dame sont choyés. Des élus devenus avocats ou « consultants » monnaient leurs carnets d’adresses. Les élites pantouflent, les ambitieux se placent, les lobbyistes s’activent, les gourous de la com’ surfent sur la crise et les princes des médias se transforment parfois en courtisans. Dansant au-dessus du volcan d’un pays en crise, le microcosme se protège ainsi, entre révérences et connivences. Les réseaux servent surtout d’assurance aux puissants pour préserver leurs privilèges. Vincent Nouzille a enquêté pendant plusieurs années pour décrypter ces systèmes de pouvoir, leur fonctionnement et leur influence réelle. Il révèle comment ceux-ci imposent discrètement leur loi et comment la plupart transcendent les camps politiques. Mieux, ils préemptent l’avenir. Francs-maçons, énarques, diplômés d’HEC, communicants, Corses, gays ou cathos : tous tirent déjà les ficelles pour tenter de se placer dans les coulisses du pouvoir. Quel(le) que soit le (la) président(e) qui sera élu(e) en mai 2012, ils seront toujours là…Vincent Nouzille est journaliste indépendant, après avoir été notamment grand reporter à L’Express et à L’Expansion. Il est l’auteur ou le coauteur d’enquêtes de référence comme Les Parrains corses (avec Jacques Follorou, Fayard, 2004), Députés sous influences (avec Hélène Constanty, Fayard, 2006), Des secrets si bien gardés (Fayard, 2009) et Dans le secret des présidents (Fayard/LLL, 2010).Découvrez La France des réseaux, la version Web complémentaire de cette enquête, avec textes, photos, portraits et plus de 5 heures de vidéos, grâce à une offre spéciale sur www.lafrancedesreseaux.com/copinage.

10/2011

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Sports

Destin, quand je te tiens...

437 matchs en D1 française et anglaise, 49 buts. 50 sélections en équipe de France et 4 buts. Vainqueur de la Coupe du Monde 1998, du Championnat d'Europe des Nations 2000 et de la Coupe Intercontinentale 2001 avec les Bleus. Double vainqueur de la Coupe d'Angleterre en 1997 et 2000, de la Charity Shield, vainqueur de la Coupe des vainqueurs de Coupes 1998, de la Super Coupe d'Europe 1998 et de la Coupe de la Ligue de la même année avec Chelsea... Frank Leboeuf est l'un des joueurs français au palmarès parmi les plus fournis. Mais qui est vraiment ce gamin né à Marseille en 1968 ? Qui est ce grand défenseur que beaucoup décrient et qui en a assez de servir de tête de Turc à la presse ? Un jeune ayant dû se battre pour se frayer un chemin dans le monde à part du foot où il a vu beaucoup de choses pas toujours honorables. Un jeune artiste du ballon rond qui, grâce à son pragmatisme et à son entourage, est parvenu à résister aux charmes de la facilité, travers dans lequel d'autres ont sombré, et qui a su relever de multiples défis. Des challenges personnels, humains, sportifs. Cet ouvrage, où Frank Leboeuf révèle ce qu'il a sur le cœur, est pour lui l'occasion de tout raconter. Les bonnes comme les mauvaises rencontres; les passages à Hyères, Meaux, Laval, Strasbourg comme les raisons de son séjour anglais ; l'ambiance particulière de l'OM à son arrivée comme les coulisses de l'Equipe de France ; les raisons de la victoire des Bleus en 1998 comme les causes de leur échec en 2002 ; les rapports avec le microcosme qui gravite autour des joueurs comme la fascination des fans... Sans langue de bois ni faux semblant. Un livre intime, personnel, direct, percutant, écrit comme on referme avec vigueur un chapitre d'une vie de sportif international bien remplie.

09/2002

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Critique littéraire

Correspondance de Stéphane Mallarmé Tome 11 : Supplément, errata et addenda aux tomes I à X (1862-1898)

Ce onzième et dernier tome complète la publication de la Correspondance de Mallarmé. Le tome X s'était terminé sur la mort du poète. Ce tome XI contient trois éléments : une centaine de lettres qui s'ajoutent aux suppléments déjà publiés dans les tomes II à V, des corrections et des précisions complémentaires et un index général des onze volumes. Ces dernières lettres, tel un florilège fait par le hasard, constituent comme un microcosme de la Correspondance dans son ensemble, illuminant des aspects essentiels de la vie, de la pensée et de l'oeuvre de Mallarmé. Les précisions complémentaires concernent en grande partie sa bibliothèque personnelle. Une Table des destinataires qui manquait au tome 1er a été ajoutée. De nombreuses réponses inédites aux lettres de Mallarmé sont reproduites. Les lecteurs de la Correspondance disposaient déjà d'importants éléments permettant de récupérer les données contenues dans chaque volume. Un index général restait cependant indispensable : c'est ce qui est offert ici. Il contient les noms propres, les noms de lieux, les titres d'ouvrages, de tableaux, de poèmes et d'articles séparés. Cet index est disposé en une seule liste rigoureusement alphabétique ; la typographie distingue les différentes catégories. Mais certains classements analytiques ont été adoptés, notamment pour Mallarmé lui-même, pour ses écrits et pour les ouvrages et articles sur lui, ainsi que pour Paris et Londres, sous des rubriques appropriées. Ce tome apporte ainsi, outre une dernière gerbe de lettres, un instrument de travail qui permettra de récupérer rapidement les renseignements recueillis dans la Correspondance, tant sur Mallarmé lui-même que sur la vie artistique, musicale, théâtrale et, surtout, littéraire de son époque. Ainsi s'achève cette entreprise inaugurée en 1959 par le très regretté Henri Mondor, avec la collaboration de Jean-Pierre Richard, et continuée, à partir du tome II, par les seuls soins de Lloyd James Austin, professeur honoraire à l'université de Cambridge, Fellow of the British Academy et membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

03/1985

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Astrologie

Astrologie, planètes et cycles en acupuncture

"En tant qu'acupuncteur je me suis souvent demandé pourquoi, certaines fois, mes traitements réussissaient si bien alors qu'à d'autres moments, ces mêmes traitements, chez la même personne, pour la même pathologie ne donnaient plus les mêmes résultats. Comme j'étudiais l'astrologie en même temps que l'acupuncture, je fis un rapprochement entre les deux. La conception du docteur J. E. Emerit, pionnier dans le retour aux sources de l'acupuncture, en accord avec l'esprit de Paracelse, me créa l'envie de reprendre ces idées primordiales en médecine. J'y adjoins l'astrologie lunaire qui, à la période de la médecine chinoise ancienne et traditionnelle, avait autant d'importance que l'astrologie solaire. En outre, je fais un rappel de "l'acupuncture et le système énergétique des chakras" élaboré par John R. Cross, qui consiste à utiliser les points d'acupuncture pour soigner les troubles des chakras, sachant que chacun d'eux est aussi attribué à une planète. Sur le plan astrologique, il m'importait aussi de faire connaître Jacques Dorsan avec l'astrologie sidérale et sa façon de numéroter les maisons dans le sens inverse de l'astrologie saisonnière. Dans cet écrit, vous trouverez un rappel des propriétés attachées aux planètes, signes zodiacaux, maisons et certaines étoiles fixes dans l'astrologie solaire et lunaire. J'y fais également un rapprochement entre quelques syndromes de la médecine chinoise et certains aspects des planètes dans un thème astral pour éveiller l'esprit du lecteur et lui donner l'envie d'approfondir et d'utiliser l'astrologie comme outil de diagnostic et de traitements. La cyclomancie chinoise y est développée pour bien la différencier de l'astrologie. A travers ce travail, mon intention est de remettre l'homme à sa place en tant que microcosme dans le macrocosme et d'inciter tout thérapeute à ne pas oublier les lois du Ciel au dépend de celles de la Terre".

05/2022

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Romans noirs

Tous tes secrets

L'histoire glaçante d'une obsession... A Melville Heights, il ne se passe jamais rien. Aussi, quand on retrouve dans ce quartier huppé de Bristol un cadavre lardé de coups de couteau, les résidents sont atterrés. Qui a pu commettre un crime pareil ? Dans le voisinage, tout le monde se connaît : on est entre gens bien. D'ailleurs, on ne fait pas que se côtoyer entre voisins, on s'épie. Josephine développe une véritable obsession Tom, le charmant directeur du collège, qui vit à deux pas de chez elle. Mais elle n'est pas la seule à guetter ses moindres faits et gestes : Jenna soupçonne le proviseur d'avoir une attirance malsaine pour les adolescentes. Quels sombres secrets cache donc cet homme trop beau pour être honnête ? " La première page m'a intrigué. La troisième m'a hameçonné. A la cinquième, j'étais complètement accro. Une lecture addictive qui mêle habilement drame familial et roman noir. Extraordinaire ! " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un livre qui vous prend aux tripes. " A. J. Finn, auteur du best-seller La Femme à la fenêtre " Un roman addictif qui séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist " Captivant... Jewell fabrique une explosive machine à secrets avant d'appuyer sur le détonateur. " People " Un suspense haletant. " Cosmopolitan " Préparez-vous à sursauter ! " Publishers Weekly " Une histoire qui se déroule dans un microcosme à la Petits Secrets et grands mensongesde Liane Moriarty, avec des enjeux aussi impressionnants que le QI d'Amy dans Les Apparences. Un incontournable ! " InStyle " Tous tes secrets porte l'obsession à son paroxysme. " PopSugar " Ce roman vous tiendra en haleine jusqu'au bout de la nuit. " Brouhaha " Un roman noir sensationnel. Jewell brouille savamment les pistes et vous réserve un dénouement absolument renversant. Ce roman addictif séduira à coup sûr les fans de A. J. Finn et Ruth Ware " Booklist

11/2023

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Pléiades

Oeuvres. Les aventures de Tom Sawyer ; La vie sur le Mississippi ; Aventures de Huckleberry Finn ; La tragédie de David Wilson, le parfait nigaud

L'oeuvre de Mark Twain (1835-1910) est considérable. A une anthologie rendant compte de sa diversité, on a préféré le remembrement, en quatre ouvrages, d'un territoire de l'imagination de l'auteur : son petit carré de terre natale, d'où il a tiré un monde d'histoires qui n'ont pas cessé d'enchanter, et des images d'une Amérique que nul n'avait montrée avant lui, une Amérique des lisières, celle de l'Ouest à demi-sauvage, qui se confondait presque entièrement avec celle du vieux Sud esclavagiste. Sont réunis ici quatre textes dans lesquels s'exprime l'inspiration mississippienne de l'écrivain : trois romans et un long récit, La Vie sur le Mississippi. Trois de ces oeuvres, Tom Sawyer, Huckleberry Finn et le récit consacré au Père des eaux, sont accompagnées de l'intégralité des illustrations qui figuraient dans les publications originales. Les origines de Twain lui donnent accès, en plein coeur de cet immense chantier politique, économique et culturel qu'est le XIXe siècle aux Etats-Unis, à un carrefour d'états et de conditions de la vie américaine, auxquels ses propres complexités intérieures sauront faire écho. Des aventures sensationnelles de Tom Sawyer dans un village digne d'un conte de fées, aux terreurs de l'esclavage qui entraînent une métisse et son fils dans une folie de destruction mutuelle (c'est la tragédie contée dans David Wilson), en passant par les splendeurs et le déclin de la batellerie du Mississippi, Twain aura fait le tour du propriétaire, haussant un monde d'expériences personnelles au rang de patrimoine national. Encore fallait-il qu'à un moment de sa vie et de son activité littéraire, il ressentît l'appel de son enfance perdue. Huckleberry Finn, son chef-d'oeuvre, donne la clef de ce retour amont en quatre temps vers la minuscule capitale de sa mémoire, où il met au jour quelques-unes des fondations de la société américaine. Le microcosme mississippien est le refuge des escrocs et imposteurs de tout poil ; le Sud esclavagiste, une mascarade tragique où ni le maître ni l'esclave ne sont ce qu'ils paraissent. L'identité, qu'est-ce précisément ? Une fiction ? Qui est encore libre au pays de la déclaration d'Indépendance ? C'est, au fond, la question qui hante Huckleberry Finn, roman écrit dans une langue neuve, inouïe, l'américain, à laquelle l'éblouissante traduction de Philippe Jaworski rend pleinement justice.

04/2015

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Histoire de France

Etre Juif. A Lyon et ses alentours (1940-1944)

Je pensais avoir fait le tour sur la réalité de la "question juive" en France pendant les années de notre déshonneur ; mais je dois l'avouer avec humilité et même honte que l'ouvrage Etre Juif... m'apporte un flagrant et frappant démenti. Sylvie Altar met à nue la réalité de notre mémoire trop souvent tue. Si nous pensions et affirmions que le grand public avait une connaissance peu pertinente et relative sur la persécution juive en ces années 1940-1944, avec la parution de Etre Juif.., cela ne peut plus être vrai. Cet oeuvre devient incontournable sur la connaissance des mécanismes de la Shoah. Comme l'écrit Serge Klarsfeld : On est en présence d'une grande fresque [...]. Et poursuit dans sa préface : C'est un récit passionnant [... ] une histoire qui se lit comme un roman. Si les faits se déroulent dans la n Capitale de la Résistance" et ses alentours, l'esprit dans sa réalité historique générale est de tout notre territoire, de cette science incomparable des faits, de cette horreur mis à crue, de toutes ces choses qui font oeuvre d'histoire. Nous avons, grâce à l'auteure, au travers du microcosme lyonnais, un lieu, un laboratoire où tout chercheur ou tout un chacun de nous peut apprendre, comprendre, reconstituer, analyser le vécu de celui désigné "Juif", et s'imprégner de l'ambiance, saisir les comportements des victimes et des bourreaux. Comme le constate Laurent Douzou : Cet ouvrage est à marquer d'une pierre blanche [...]. Dans ces pages est inscrite l'histoire de ces femmes, de ces vieillards, de ces enfants, de ces hommes qui étaient dénoncés et recherchés pour "Etre Juif". Ces persécutés — pour nombres futurs assassinés —, par leurs parcours personnalisés, leur résistance, leur diversité sociale ou religieuse, ici leur est donné enfin une humanité, sinon une vie d'humains, des êtres simplement et terriblement restés debout. Car même menacés, traqués, bafoués, outragés, méprisés... les Juifs tenteront de garder le contrôle de leur vie, de leur résistance, de leur désobéissance à un Etat scélérat, et sauvegarder une dignité face à l'imposture. Dans sa postface le Grand Rabbin de France Haïm Korsia avisera : Ce livre s'appuie sur un matériau humain, une densité des émotions, des sentiments et des valeurs qui ne laissent pas indifférent [...]. Dans ma volonté de vous faire partager cette découverte, je reprendrai à mon compte ces mots de Serge Klarsfeld : Ce livre est irremplaçable [...]. Michel Reynaud

10/2019

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Littérature étrangère

S

S, treizième roman de John Updike - du nom de l'héroïne Sara, ou Sare, mais aussi S comme Serpent, sexe, sensualité, comme sagesse (orientale) et science (occulte), et enfin comme sanscrit -, se déroule sur fond de yoga dans un ashram transplanté d'Inde en Arizona et régenté par un pseudo-gourou, l'Arhat. Loin de l'habituel microcosme d'une petite ville de Nouvelle-Angleterre et malgré leurs masques, les personnages sont dénués d'exotisme et marqués par les valeurs et travers d'une époque et d'une société qui, comme toujours, suscitent l'ironie et la causticité de l'auteur. «A quoi bon vivre, demande un des personnages, si l'on ne peut faire peau neuve ?» Changer de rôle, de vie, de milieu, telle est l'aspiration de Sara P Worth, moderne Hester Prynne dont la généalogie est un discret hommage à Nathaniel Hawthorne. En rupture de ban conjugal et social, fascinée par l'aura médiatique de l'Arhat, Sara se fait «sannyasin» pour, rebaptisée Kundalini et sous la férule spirituelle et charnelle du Maître, dompter son ego et parvenir à «moksha», le salut par le rejet de toutes illusions. Accablée d'humiliations, Sara/Kundalini secoue son joug et quitte l'ashram pour vivre son nirvana au soleil des Caraïbes, en marge de ses amours mortes et de ses illusions évanouies. Ce roman, composé de lettres et de bandes pour la plupart dues à Sara, se double d'une comédie d'illusions et de désillusions, acide et doucement amère, contée par la bouche d'une femme à la fois trahie et traîtresse, dans la lignée des héroïnes de Couples, Epouse-moi et Les sorcières d'Eastwick. Une fois encore, Updike se montre tiraillé entre l'ange et la bête, la religiosité et la chair. En quête de sa vérité, Sara/Kundalini, comme ses aînées, cherche à tâtons sa voie au «crépuscule de la vieille morale», parmi les méandres de la philosophie orientale et de l'érotisme. Pétillant d'esprit, fertile en inventions, conçu comme une farce mais emporté par un crescendo poétique, S marque une nouvelle étape dans l'entreprise de «dépoussiérage» du roman moderne que poursuit l'auteur. Une oeuvre à lire d'une traite, non comme un nouveau pamphlet féministe ou sexiste, ni comme une satire des sectes, mais comme une variation baroque et désopilante sur le thème favori de John Updike : le droit de l'individu à l'épanouissement de son moi.

04/1991