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Sublimation Allégorique

Extraits

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Littérature étrangère

Le monde de Dieu

Venant après L'Amour au pied des pyramides, publié en 1997 par Sindbad-Actes Sud, cette deuxième anthologie des nouvelles de Naguib Mahfouz se propose plus particulièrement de rendre la voix d'un écrivain qui a hésité un temps entre la philosophie et la littérature, d'éclairer les différents moments de sa réflexion métaphysique, de marquer aussi l'évolution de sa technique romanesque. Suivre cette trajectoire, de 1962 à 1996, à travers quatorze nouvelles, c'est essayer de saisir les préoccupations existentielles d'un homme épris de liberté et de justice, qui ne cesse de faire écho aux transformations politiques et sociales de l'Egypte, et qui a réussi le pari linguistique d'assouplir, de simplifier, de faire évoluer la langue littéraire traditionnelle, apportant ainsi une contribution décisive à la création d'une prose arabe moderne. Dans toutes ces nouvelles, qu'elles soient réalistes, métaphysiques, allégoriques, absurdes, Mahfouz se fait comme toujours le chroniqueur à la fois circonspect et amer d'une Egypte en pleine mutation, cherchant à capter l'enjeu des luttes qui se déroulent à l'échelle nationale, comme à celle de chaque catégorie sociale, de chaque famille et de chaque individu.

12/1999

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Critique littéraire

Le journal de Franz Kafka. L'impasse de l'écriture et le dessin de l'acrobate

Le dessin des "Acrobates" posé d'entrée de jeu dans les premières pages du Journal jouxte le texte dans lequel Kafka note qu'il est resté cinq mois loin de l'écriture. Une longue méditation sur son incapacité d'écrire et l'impuissance de la réflexion à en déceler la cause débouchent d'abord sur une allégorie destinée à illustrer l'équilibre heureux auquel parvient l'écrivain lorsqu'il satisfait à l'exigence de l'art, puis se conclut par un dessin. Son graphisme élégant libère la main de l'écriture et impulse l'essor nécessaire à la création. Les dessins allégoriques, "l'Acrobate", "le Coureur", "l'Arpenteur", manifestent trois temps de l'écriture : l'aporie, l'élan effréné et libérateur, l'enfermement. Ils sont atemporels et n'ont aucune valeur d'illustration. D'autres ouvrent la voie à la veine satirique et caricaturale, voire burlesque qui, sous le regard de la société, fait déchoir la condition de l'artiste. Cette étude vise à démontrer que Kafka ne cesse de chercher quelle représentation donner de son statut d'écrivain. Une certitude cependant émerge : écrire est plus important que publier.

06/2019

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Beaux arts

De la description

Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) a inventé la description moderne des oeuvres d'art. C'est à partir de lui que le spectateur, libérant sa subjectivité, ses passions, ses désirs prend la première place dans le processus esthétique. Winckelmann met en crise la fiction d'une lecture impassible de l'art. Il scrute l'objet, fouille ses détails, en dit les charmes, reconstitue le Torse mutilé - cependant qu'en retour la sculpture bouscule ses certitudes de connaisseur et d'historien. Winckelmann observe sur sa personne les effets de cette empathie : "[...] ma poitrine a semblé se dilater et se gonfler. Transporté par une émotion puissante qui me hissait au-dessus de moi-même, j'adoptai, pour regarder avec dignité l'Apollon, un port sublime".?De telles extases ne vont pas sans combats intérieurs. L'auteur ne cesse d'osciller de la norme à sa transgression, de la raison au vertige, de la sublimation à l'effusion, de l'ekphrasis au pathos. Son impressionnant savoir historique, anatomique, technique est traversé de bouffées désirantes qui s'apparentent à des poèmes, des blasons, des chants d'amour.?Pour mettre en évidence ces écarts, ces tensions, ces oscillations, Elisabeth Décultot a pris le parti de présenter, juxtaposer et comparer les diverses descriptions que "le père de l'histoire de l'art" a consacrées à chacune des trois plus célèbres sculptures antiques : le Laocoon, le Torse et l'Apollon du Belvédère. Deux essais jusqu'à présent inaccessibles complètent son dossier : "Observations sur la contemplation des oeuvres d'art" (1759) et "Sur la faculté de sentir le beau dans l'art" (1763).

04/2006

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Littérature française

Tutoyer l'essentiel jusqu'aux poésies du monde

L'essentiel, ce sont tous ces moments que l'on n'oublie pas, le reste n'est que dérision. Que serait le poète esseulé sans sa fidèle muse, indispensable désir de son éternelle inspiration ? Même pétri d'amour sincère " Il n'y a pas de rapport sexuel " laisse entendre Jacques Lacan (via Sigmund Freud) " il n'y a qu'un acte sexuel " ... ni même avec sa muse, ajouterai-je empli de tendresse envers les femmes et envers les muses, mais qui n'a connu cette sublimation immaculée ne peut imaginer ce qu'offre l'abandon du corps et de l'esprit à l'indicible bonheur de se livrer, exempt de toute salissure, à la suprématie des poésies du monde. La muse est là, puis disparait, puis revient à sa guise, et s'approprie le coeur et l'esprit du poète alors inspiré. Sa plume glisse comme une danseuse légère sur la surface lisse d'un lac symphonique qui le soustrait, un temps, à l'insignifiance. Ainsi les mots, la musique, les images se chevauchent, s'entrelacent, s'épousent, de l'océan tumultueux de l'Ile d'Oléron aux fascinants rochers rouges de la Côte d'Armor, des Pins Penchés témoins muets de la naissance d'un fil de soie intemporel à l'étonnante révélation du chemin de Compostelle, d'un littoral méditerranéen suave aux montagnes bleues de l'insondable Cévenne, la muse apparait, riante et victorieuse, dans une ample robe verte qui libère de ses plis ondoyants la grande espérance de vie vers les vagues insoumises de ces poésies du monde qui répandent sur les rivages humains assainis le message d'une paix universelle.Daniel Bernabé - 18 avril 2019.

02/2019

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Poésie

La mystérieuse disparition de Gama

Gérard de Nerval écrivait dans les années 1840 : "Non, laisse-moi, je t'en supplie ; en vain, si jeune et si jolie, tu voudrais ranimer mon coeur : ne vois-tu pas, à ma tristesse, que mon front pâle et sans jeunesse ne doit plus sourire au bonheur ? ". Le thème de ce recueil, c'est l'amour impossible, non celui d'un jeune serviteur soupirant sous le balcon de sa noble et intouchable dulcinée, mais celui de l'homme mûr qui décide de se mettre en retrait du monde amoureux à son coeur souffrant plutôt que défendant. C'est une poésie d'éclairs et d'offenses que nous offre tout d'abord l'auteur dans les trois premiers mouvements du recueil, de résistance et d'intuition extatique, portée par un homme irréductible et réfractaire, mais aussi faible et nu confronté à son coeur, à nouveau alarmé d'amour. Dans les trois derniers mouvements, c'est une Terrienne, une femme, qui apparaît. Elle perdra peu à peu toute matérialité au profit d'un souffle divin, la dixième Muse : Gama, qui elle-même s'évaporera dans les cieux, lors de sa sublimation. Il s'agit dans ce recueil d'interroger une existence poétique si forte que, son essence une fois dévoilée, elle a pu faire elle-même la preuve qu'elle était impossibilité et se prolonger dans le néant et dans le vide sans cesser de s'accomplir. Le mot de conclusion, magnifique abstract de ce recueil disséquant consciencieusement l'amour impossible et le désir, reviendra à René Char : " Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir ". V. Seghers.

07/2021

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Psychologie, psychanalyse

La mère et les poissons. Résurgences et métamorphoses du lien filial en amour de transfert et de contre-transfert

Les histoires d'amour de transfert commencent mal en général... Mais elles peuvent avoir la vie dure. Donc une chance de métamorphose. Et une chance d'échapper à la malédiction dont nombre de psys les menacent : il faudrait liquider le transfert. Comme on liquide une dette ou un témoin gênant. Il y a pourtant moyen de se débarrasser de la matière solide un peu lourdingue, et quelquefois très encombrante, en zappant l'élément liquide intermédiaire, et d'accéder direct à quelque chose de plus léger, plus éthéré, qui vous ferait croire au ciel : l'étonnant processus dont Freud a emprunté la métaphore à la physique... la sublimation. Mais pourquoi faudrait-il tarir cet épanchement, plutôt que le laisser suivre son cours et se répandre, irriguer les voies souterraines et féconder les profondeurs où se font les enracinements ? Peut-être rejaillira-t-il en résurgence... où d'autres amours s'abreuveront, comme il s'est lui-même abreuvé au sein et au regard qui ont versé en nous la faculté d'aimer. "L'on n'aime bien qu'une seule fois, c'est la première"... dit La Bruyère. Cette expérience princeps étant le lien filial, tout amour n'est-il pas transfert ? Et sa répétition n'aurait-elle pas, comme au théâtre, une fonction d'approfondissement, d'exploration ? Ne se peut-il qu'en tout attachement se fasse jour, en perfectible apprentissage, ce qui unit la créature au Créateur ? Peut-être l'expérience d'aimer fixe-t-elle moins note âme en une cristallisation stendhalienne qu'elle ne scande nos états de conscience en une sorte de cristal de temps... ?

06/2017

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Non classé

Un homme sans histoire

Un homme sans histoire ressemble à un conte allégorique qui relate l'itinéraire de Matteo, un personnage secret, tourmenté, plein de rage et de contradictions, totalement insoumis, qui court de projets fuligineux en tribulations rocambolesques. Le récit commence par un meurtre : Matteo pointe un pistolet vengeur sur un homme en costume noir et tire. S'agit-il d'un vrai meurtre ou d'un acte fantasmé ? La victime est-elle réelle ou imaginaire ? Le tireur a-t-il voulu prendre une revanche ou est-il victime d'une machination tendant à lui faire payer ses activités, voire ses pensées, subversives ? Son parcours croise celui de Sonia C, une femme énigmatique, hyper connectée et insatisfaite de la monotonie de son existence, que la quête de ses origines amènera à un voyage surprenant en Algérie. Des liens erratiques et indéfinissables semblent exister entre cette femme et Matteo qu'une méfiance viscérale empêchera de reconnaître, car il se veut sans histoire, sans attache, voué entièrement à l'élaboration de plans aussi ambitieux qu'illusoires en vue de lutter contre un système oppressif, injuste et décadent. Il se heurte à l'absurdité des situations où il se trouve mêlé, il vit, souvent à ses dépens, des événements des plus insolites, et les gens qu'il rencontre ou dont il est proche qui ont tous des profils singuliers. Ballotté entre sa soif d'idéal et son incapacité à gérer ses pulsions, il semble toujours passer à côté de ses inaccessibles rêves.

01/2020

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Poésie

Tangua Bédré

"Tu vois, Virunga, je crois qu'il y a autre chose, je ne sais quoi, mais il y a autre chose que la sagesse, le bon sens, le quotidien ou le présent, comme tu voudras. Autre chose. Et cette autre chose, c'est sûrement le sens, celui que l'on veut donner à sa vie". A la mort de Chief, Pti Luc ressent l'impérative nécessité de découvrir le Sens et décide de quitter les siens hanté par le souvenir de Virunga, le Grand Gorille croisé en chemin. Mais avant de partir, il confie une mission à son ami Nemo : retrouver les siens et les ramener au pays de la Sagesse, celui de Tegue Bédré. Au prix de périlleuses aventures, Nemo parviendra-t-il à mener à bien cette mission ? Lui et les siens sauront-ils se contenter de la Sagesse retrouvée ou voudront-ils connaître, eux aussi, le sens de la Vie ? Tanga Bédré, la grande montagne, révélera-t-elle ses secrets ? Après Tigué Bedré, découvrez la suite de cette fable dans l'air du temps où la jeunesse et le courage nous incitent à ouvrir les yeux, à nous réveiller, à ne pas oublier. Né en 1951, médecin, Jean Burdeyron a consacré près de trente ans de sa vie à la politique locale, en observateur attentif de notre société. Après son premier ouvrage Tigué Bedré, il nous livre une suite oscillant entre conte et récit allégorique.

12/2020

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Religion

Maître Eckhart lecteur d'Origène. Sources, exégèse, anthropologie, théogénèsie

L'oeuvre d'Eckhart révèle que le maître s'est appuyé sur Origène pour développer trois thèmes centraux de sa pensée. D'abord, l'usage des principes exégétiques d'Origène, et notamment la recherche du sens spirituel sous l'"écorce de la lettre", conduit Eckhart à une affirmation centrale : la vérité philosophique est contenue dans la révélation, en particulier dans la personne du Christ, source de toute vérité. C'est à partir de cette lecture allégorique qu'il peut développer une anthropologie singulière axée sur la question de la nature de l'image de Dieu en l'homme : Eckhart fait de l'homme l'image du Fils, le même fils que le Fils Premier-né. Associant à cette source les analyses augustiniennes, Eckhart fonde une anthropologie complexe à deux niveaux, l'une qui ressortit de la création - l'image est alors celle du ternaire augustinien mémoire, intelligence et volonté -, l'autre de ce qu'il nomme "le fond incréé et incréable" en l'âme, lieu où la grâce s'épanche. Si donc l'âme en son fond est connaturelle au Verbe, elle est alors capax dei et peut devenir en acte et par grâce le lieu incirconscriptible de la naissance du Verbe. Que le Verbe naisse semper et simul en l'âme, que la grâce de l'Incarnation n'aie d'autre fin que la grâce d'Inhabitation, tels sont les théologoumènes qu'Eckhart développe inlassablement à la suite d'Origène.

12/2019

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Critique Poésie

Ressusciter quand même. Le matérialisme orphique de Stéphane Mallarmé

La première version du fameux Sonnet en or-ix, le plus mystérieux et jusqu'ici indéchiffré poème de Mallarmé (le ptyx..), est intitulée "Sonnet allégorique de lui-même". D'où le jeu littéraire de le déchiffrer... comme une allégorie. C'est la première partie de cet essai. Cette allégorie se révèle très précise. Et si c'est bien une allégorie "de ce poème-ci", ne serait-ce pas une allégorie de la poésie en général ? Après enquête, il se révèle que cette allégorie vaut pour une grande partie de l'oeuvre de Mallarmé, y compris "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard", mais pas toute. De même, le lecteur pourra-t-il vérifier qu'elle éclaire certains des plus célèbres poèmes de la littérature (de Hugo à Aragon), mais pas tous : c'est une allégorie de ce que c'est qu'écrire un poème, du rapport de la poésie à l'univers et à sa splendeur mortelle. L'auteur fait même une incursion dans la poésie anglaise en prenant pour test le "Prufrock" de TS Eliot. La grande étude d'Alain Lipietz permet d'en finir avec la vision d'un Mallarmé "qui n'aurait scruté d'autre horizon que celui du langage". Mallarmé a quelque chose à dire, il parle aux femmes et aux hommes de notre temps et, même si l'auteur a de fortes réticences envers son élitisme, il tient son message pour essentiel.

02/2021

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Fantasy

Ouroboros, La valse des chimères, Tome 2

Pour ce second volet, qui vous transportera au coeur du XIe siècle, une succession de rebondissements sur terre et sur mer, une effrayante Guilde d'alchimistes, la vengeance, l'amour, la mort qui rôde, les secrets révélés au terme d'un périple sans issue. Egaré dans sa quête de L'? uvre, le fier Zémir Al-Qasar aborde enfin les lointaines terres de l'Orient, à la recherche de la Pierre philosophale, pourchassant les adeptes de la Guilde, responsables de son exil. Charles Arthur suit les traces de son usurpateur, éprouvant l'espace de ses aventures, comme celui d'une quête intérieure qui le ramènera sur ses terres, au fil de nombreuses épreuves. N'ayant pas renoncé à parvenir auprès de la " Dame de l'onde ", le chevalier accomplira sa quête, et poursuivra sa métamorphose, jusqu'à son dernier souffle. Ce conte, tout à la fois récit allégorique et initiatique, se déploie dans le contexte du Moyen Age et de la première Croisade, sans que la dimension historique ne prenne le pas sur le merveilleux. Les personnages demeurent le prétexte à un questionnement sur le sens de l'existence. Quête de l'amour ou quête de la Pierre philosophale, ils se confrontent à l'énigme de la mort. Le conte et ses péripéties, soumis au regard omniprésent du narrateur, révèlent alors aux deux personnages que la vérité ne réside pas dans le but que nous cherchons à atteindre mais dans le cheminement, sans fin, alimentant notre désir.

02/2022

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Vie chrétienne

Les trois Pèlerinages. De vie humaine, de l'âme, de Jésus-Christ

Cette édition des "pelerinages de vie humaine, de l'ame et de jesuchrist" de Guillaume de Digulleville vient parachever notre édition des "miracles de nostre dame" de Gautier de Coinci. Elle entend simplement replacer les textes des pèlerinages dans le domaine spirituel et religieux. Le Révérend Père Pierre Cotton (1564-1626), dans l'édition de ses "Sermons sur les principales et plus difficiles matières de la foy" écrivait : "Le Christ est l'eschelle de Jacob par laquelle nous allons à Dieu ; la Vierge Marie, est la même eschelle par laquelle Dieu est venu à nous". C'est là, notre démarche éditoriale : les "miracles" de Gautier de Coinci sont l'échelle de Jacob par laquelle Dieu vient à nous ; et les "pelerinages" de Guillaume de Digulleville sont cette même échelle par laquelle nous allons à Dieu. Le "miracle" c'est le surgissement de l'incommensurable dans les limites de l'existence de la créature, tout comme le "pelerinage" c'est l'anéantissement volontaire de la créature qui s'épouse à l'incommensurable. Les pèlerinages sont un catéchisme allégorique qui expose dans son intégralité la geste du Salut. C'est muni de son "escherpe" c'est-à-dire du Credo et de son "bourdon" c'est-à-dire de l' Espérance en la miséricorde du Christ et la prière de la Vierge Marie Mère de Dieu, que le pèlerin s'élance vers la Jérusalem céleste.

05/2021

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Collection Budé

Contre les gentils (Contre les païens). Tomes 4-5 Livres IV-V, Edition bilingue français-latin

Arnobe est un écrivain chrétien de la fin du IIIe siècle, auteur d'une apologie en 7 livres. Les livres IV et V, regroupés dans le présent volume, complètent la trilogie sur les dieux païens, que le polémiste scrute et moque avec une impitoyable ardeur. Alors que le livre III traitait des grands dieux gréco-romains et de leurs - ridicules - images anthropomorphes, le livre IV est consacré à des divinités de moindre envergure : les abstractions divinisées, les dieux homonymes et les indigitations. Des divinités obscures, mal dénommées au point qu'on les confond, et dont la tradition renvoie une image honteuse, à travers des fables indignes. Le livre V est centré sur la figure de Jupiter, dieu souverain, mais triste héros de mythes abjects révélant et sa maladresse et sa dépravation. Arnobe raconte comment le dieu tout-puissant se fait berner par Numa lors d'une joute verbale devenue fameuse ; il évoque ensuite, à la faveur d'un développement sur la légende d'Attis, le viol de la Magna Mater, Cybèle, par Jupiter, puis le viol de Cérès, et enfin celui de sa fille Proserpine. Une succession de mythes scandaleux, qui entachent définitivement l'image des dieux du paganisme, et résistent même à l'exégèse allégorique. En trois livres, la rhétorique incisive et triomphante d'Arnobe a mis à nu, dans ses faiblesses et ses égarements, le panthéon glorieux de la Rome païenne.

06/2021

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Ethnologie

Allaitements en marge

A côté des allaitements ordinaires, où le bébé est naturellement nourri par sa mère, existent des allaitements " en marge ", domaines de l'imaginaire, de l'extraordinaire ou du singulier allaitements d'adultes, recours à des animaux ou des hommes exceptionnels, dans les mythologies et la pensée allégorique ; allaitements par les grands-mères (attestés aussi bien dans la France ancienne que dans l'Afrique contemporaine), recours à des nourrices, aux biberons ou au lactarium, dans des situations d'urgence ou de nécessité, lorsque la mère biologique ne peut pas ou ne veut pas allaiter, soit parce qu'elle est décédée, ou célibataire en foyer d'accueil, ou séropositive, ou en exil, soit parce qu'elle a accouché d'un prématuré ou d'enfants multiples, soit parce que son bébé a été placé en institution. Dans toutes ces situations observées par l'ethnographie ou relatées par l'histoire, il existe en matière d'allaitement une grande diversité de pratiques et de normes, autour d'une frontière mouvante entre l'ordinaire et l'extraordinaire. Il apparaît toujours que l'allaitement n'est pas seulement un acte nourricier, mais un révélateur de liens sociaux et symboliques, passant par le don, l'amour, la charité, la pitié ou la contrainte. Les différentes contributions de cet ouvrage proviennent d'une collaboration interdisciplinaire entre anthropologues, historiens, sociologues, psychologues et médecins. Elles s'inscrivent dans une réflexion sur la construction sociale, culturelle et symbolique des pratiques familiales et des normes médicales autour de l'enfant.

11/2002

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Poésie

Des larmes au-dessus des villes

L'univers est soudainement confronté à une violente et mystérieuse agression cosmique. Ce fléau céleste qui va s'abattre préférentiellement sur les villes a fait le choix symbolique de ses armes. Ce seront des cohortes de larmes mortifères qui se métamorphoseront en un foudroiement hostile et sans pitié. Si le lecteur est convié à cette scène apocalyptique, l'argument ne se limite pas pour autant à l'hypothèse d'un éventuel châtiment collectif immanent – puisque l'énigme demeurera entière. Il est avant tout appréhendé le destin tragique et obscur de la condition humaine, asservie à des puissances obscures et destructrices majeures. Les ombres des holocaustes et des martyrologes transparaissant derrière cette déclinaison allégorique. La forme narrative privilégie ainsi sous la forme d'un récitatif un chant polyphonique où la méditation confrontée à la mort victimaire fonde l'essence poétique du récit. Les larmes au-dessus des villes ne devenant ainsi que le prétexte à libérer une parole crépusculaire, où l'homme au monde à la fois unique et pluriel scande ou inspire une parole ultime dans l'imminence de l'extermination. Mais le mal absolu ne parviendra cependant pas à triompher. A cette étrange nuit de malheur et de ténèbres succédera l'aurore de l'espérance revenue sur terre et dans le coeur ravivé des hommes. Se distingue ainsi en un poème dernier la parabole de l'éveil paisible et intouché d'un enfant par lequel tout à nouveau s'illumine et ressuscite.

04/2019

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Rose-Croix

Histoire des Rose-Croix et de leurs doctrines. Tout comprendre sur le rosicrucisme

On ne trouve nulle part d'étude complète sur la fraternité mystérieuse de la Rose-Croix. Ceux qui en parlaient jadis le faisaient dans un style trop allégorique pour être compréhensible ; on méconnaissait ces adeptes en abusant du prestige de leur légende ; plus tard, des érudits ou des occultistes n'ont su ou voulu présenter qu'un côté de la question. Bien que professant une doctrine interprétative du christianisme beaucoup plus pure et plus haute que celle des prêtres, les Rose-Croix, à l'existence desquels le moyen âge et la Renaissance crurent généralement, étaient tenus par tout le monde comme magiciens et sorciers d'une grande puissance. Un halo d'une poétique splendeur, auréole l'ordre des Rose-Croix ; la lumière fascinante du fantastique joue autour de leurs rêves gracieux, tandis que le mystère dans lequel ils s'enveloppent prête un nouvel attrait à leur histoire. Mais leur splendeur fut celle d'un météore. Cette esquisse, dessinée de main de maître, montre un des aspects du type initiatique de la Rose-Croix. L'initiation antique, la magie faisait de ces hommes semblables au maître Janus d'Axël ; son symbole est la fleur de beauté, la Rose. La véritable initiation évangélique, si peu connue après dix-neuf siècles, cette doctrine d'immolation constante, dont le fidèle marche comme ivre d'amour parmi les malades, les pauvres, les désespérés, a pour hiéroglyphe la croix froide et nue. La réunion des deux symboles est la rose crucifère.

02/2022

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Histoire de la philosophie

Anticlaudianus

Aux yeux de la postérité, Alain de Lille fut le doctor universalis. Ses travaux dans le domaine de la théologie ont marqué la seconde partie du XIIe siècle, entre le conservatisme d'un Bernard de Chartres et le progressisme d'un Gilbert de la Porrée. Non moins innovateur comme poète, il a laissé en particulier deux grands textes allégoriques en latin : un prosimètre, le De Planctu Naturae, et l'Anticlaudianus. Composée entre 1180 et 1185, l'Anticlaudianus est une épopée en neuf chants, longue de plus de 4500 vers : elle expose le projet qu'a Nature de fabriquer un "homme nouveau", créature parfaite rachetant les imperfections de son oeuvre passée, et raconte les modalités pratiques de sa réalisation avec l'aide décisive de Prudence qui, aidée des sept Arts Libéraux et de Théologie, monte au ciel empyrée pour y plaider devant Dieu la cause de Nature. La présente édition de l'Anticlaudianus se compose d'une présentation générale faisant le point sur la question biographique, d'une étude introductive soulevant le problème des sources littéraires, d'une traduction française juxtalinéaire inédite qui reprend le texte latin établi par Bossuat dans son édition critique (1955) et s'accompagne d'un riche appareil de notes complémentaires, enfin, d'index.

01/2023

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Littérature française

ALPHABRASSENS Le dictionnaire amoureux d’un poète libertin. Un abécédaire pictographique de Georges Brassens

Georges Brassens savourait "les mots qui veulent dire quelque chose" . Il ajoutait : "aujourd'hui, on est en pleine confusion et en pleine inflation du langage" . Nostalgique d'un art du verbe, les nouvelles terminologies le faisaient s'exclamer : "j'ai horreur des mot nouveaux ! " . Dans ses textes, le poète puise à de multiples sources du langage : vieux français, langue classique, argot ancien et contemporain. Il les fait cohabiter, télescoper et fusionner dans un jargon imagé, une syntaxe dont il est l'unique grammairien. Les pages qui suivent recensent l'ensemble des vocables singuliers dans un dictionnaire amoureux : termes représentatifs de son oeuvre, locutions improbables, invocations allégoriques et mythologiques, tel un inventaire à la Prévert, un abécédaire illustré du parler Brassens. L'écriture script utilisée dans ce recueil est issue de la propre écriture manuelle de Brassens. Dessinée à partir des manuscrits de ses poèmes, cette typographie souhaite faire revivre une voix dont son ami René Fallet a écrit qu' "elle perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d'ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et... à la chasse aux papillons... "

06/2021

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Beaux arts

Andromède ou Le héros à l'épreuve de la beauté. Actes du colloque international

Perse dcapite Mduse puis il dcouvre du haut du ciel Andromde lie un rocher ; sduit ds le premier regard, il plonge, tue le monstre prt la dvorer et la dlivre. Cet pisode des Mtamorphoses d'Ovide n'a cess, aux XVIe et XVIIe sicles, d'inspirer les artistes italiens, franais, hollandais : toute l'Europe s'empare du thme qui sert aussi d'argument de nombreux spectacles machines (thtre, opra naissant, feux d'artifice) comme l'allgorie morale et politique que l'on voit paratre dans les ftes d'Entres royales et dans la propagande qui oppose catholiques et protestants. La vote cleste elle-mme n'chappe pas la reprsentation de la belle captive. Perse ne devient un hros que par une mise l'preuve qui le conduit de l'horreur la beaut dsirable. Or, cette ide de la beaut nue, charnelle ou allgorique, conduit aussi le travail de l'artiste et force le spectateur s'interroger sur la signification de la fable et de ce qu'elle donne voir. Les Actes de ce colloque rendent compte des problmes que posent une thmatique et une iconographie exceptionnellement riches et vivantes et ils marquent la collaboration troite qui a uni l'universit de Montral et le muse du Louvre pour l'organisation de cette rencontre internationale.

12/1996

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Psychologie, psychanalyse

Essais d'anthropologie psychanalytique. Tome 2, Le symptôme et l'esprit du temps : Sophie la menteuse, la mélancolie de Pascal... et autres contes freudiens

Soutenir contre la théorie évolutionniste qu'il faut en urgence retourner à Freud et au Lacan structuraliste implique qu'il faille ouvrir la porte du cabinet du psychanalyste pour repartir de l'analyse du cas et montrer ce que l'actualité des formes du malaise subjectif doit à l'évolution de la culture et aux inhibitions, symptômes, angoisses, délires qui, de manière très classique, se déduisent de la clinique des structures freudiennes (Névrose, Psychose, Perversion) et donc en confirment la brûlante actualité. De ce point de vue, la manie-des-toxiques est paradigmatique de ces nouvelles formes du malaise recouvrant le travail des structures freudiennes, comme le montrera l'analyse des inhibitions de Norman, du délire de Kodjo ou de la perversion de Gaël s'exprimant dans sa passion toxique pour le rhum, mais aussi son fétiche de cuir dont il fait des manteaux comme pour nous mettre sur la piste du fétichisme de la marchandise, et plus largement sur celle des ressorts inconscients de la fabrique des objets de la culture dont la dette envers la sublimation, les dispositifs de recherche de plus de jouir et, plus généralement, les logiques de la perversion est immense. Ce que montrent de manière exemplaire l'écriture du journal intime de Sophie la menteuse - l'enfant fétiche de la mère -, l'analyse de la nocivité de l'oeuvre d'art et aussi... tous les autres contes freudiens qui forment le second volume de ces Essais d'anthropologie psychanalytique, partant cette fois de la clinique du cas vers celle de la culture et trouvant leurs conclusions dans Les leçons cliniques de Socrate, où Lacan aperçoit l'émergence des formes de l'amour en Occident et donc les formes originaires du transfert, Socrate dont Lacan fait du même mouvement le patron des psychanalystes. Lacan : un génie quoi !

03/2015

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Alchimie

Aqua et Ignis, le mariage philosophal. Doctrine hermétique

Faire le tri entre l'inutile encombrant et le nécessaire judicieux, n'est pas, en définitive, une chose aisée en l'absence de significations précises, variant du reste d'un Auteur à un autre, concernant des opérations (solution, déalbation, sublimation, calcination, etc.), corps ou composants (minéraux, métaux, végétaux ou animaux), codes astrologiques (signes, maisons, etc.) et symboles alchimiques divers (poids, durées, régimes des feux, etc.) et nomenclatures traditionnelles. C'est pourquoi, pour pallier justement à ce genre de démarche fort rébarbative, qui n'augure jamais d'un quelconque résultat probant et satisfaisant pour ceux qui l'entreprennent, CHALYBE fit le choix de mettre en place et publier, outre ses propres ouvrages, des brochures techniques ou lesdites Chroniques ainsi qu'une Collection de traités inédits d'Adeptes de grande renommée, traduits en langue française, amplement commentés et annotés. Ainsi ce livre ne déroge pas à l'éthique chalybienne. Il est bâti depuis les mêmes plans qui ont servi à l'édification de ses précédents ouvrages et suit les mêmes direction et dessein, partage et manifeste son initial et invariable souci : celui de mettre à la disposition des étudiants d'initiatiques exégèses, à savoir des explications claires bien que tempérées, commentaires édifiants comme de nombreuses reformulations, lesquels répondront ainsi, nous semble-t-il, à leurs principales interrogations ou attentes dont CHALYBE ne connaît que trop les raisons fortes, inquiétudes, errances, échecs et désarrois dans l'essentiel, qui les font naître. (Cerbérius) Edition augmentée du traité alchimique de D. Stolcius paru à Francfort en 1627, dans lequel quarante planches de quatre gravures sont commentées par de courts poèmes décrivant le processus alchimique, le passage de la décomposition à l'unification, puis à la fécondité. Cette édition propose en outre un commentaire alchimique de chaque planche par Chalybe

11/2021

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 1

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabiques. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre 1), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, parangon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

02/1999

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Philosophie

Sens unique

Sens unique constitue un tournant dans l'oeuvre de Benjamin. Ses réflexions s'y présentent comme l'exercice d'une écriture d'inspiration surréaliste bousculant les formes traditionnelles de la philosophie. Avec cet ensemble de textes courts, Benjamin livre une critique de la société allemande traversée par l'expérience de l'inflation. Les fragments urbains de Sens unique sont à lire en relation avec l'Origine du drame baroque allemand : ce livre expérimental est l'effectuation d'une opération conceptuelle qui s'est constituée dans l'étude sur le baroque . Il met à l'épreuve du présent la procédure allégorique amorcée dans cet ouvrage. Sens unique prolonge autant l'écriture poétique des Sonnets et des Tableaux parisiens qu'il fonde un style particulier dans la littérature du XXe siècle, un style que reprendront plus tard Bloch dans ses Spuren (Traces) et Adorno dans Minima moralia. L'édition de Sens unique, tome 8 des Ouvres et Inédits, offre une traduction intégrale du tome 8 des Werke und Nachlaß. Elle met à la disposition du lecteur francophone une nouvelle traduction de l'ouvrage publié en 1928 ainsi que des textes de la liste complémentaire parus jusqu'en 1934 et des brouillons jusque là inédits. Une reprise de la traduction de Jean Lacoste avait été envisagée (avec néanmoins quelques corrections), mais l'adaptation au nouvel établissement du texte avec ses nombreux inédits et variantes, notes et brouillons, auxquels s'ajoutent les commentaires, qui font la spécificité de l'édition allemande et représentent 500 pages (sur un total de 610), ont rendu nécessaire une nouvelle traduction.

10/2019

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Sources chrétiennes

Lettre sur l'âme. Lettre sur le canon de la messe

Un Anglais sur le continent. Abbé cistercien en relation avec les milieux intellectuels et spirituels de son époque. Isaac nous offre ici une réflexion profonde sur l'âme et la liturgie. Une spiritualité savante et vivante. La Lettre sur l'? âme, qui traite de l'? âme et de ses puissances, est écrite vers 1162. Le texte se structure autour de plusieurs subdivisions des puissances de l'? âme et propose un parcours ascensionnel, des réalités corporelles jusqu'à Dieu lui-même. Dans cette ascension, l'âme s'approche de plus en plus des réalités spirituelles : l'intelligence, enfin, connaît Dieu, " le pur incorporel ", par illumination de la grâce et participation. Il y a donc un ordre des choses qui se développe par degrés liés entre eux comme par la chaîne d'or d'Homère, suspendue entre ciel et terre, ou l'échelle rêvée par Jacob, s'élevant de la terre au ciel. La Lettre sur le canon de la messe a été rédigée entre 1162 et 1167. A partir d'une interprétation allégorique des trois autels de la Lettre aux Hébreux et des trois types de sacrifices, Isaac expose la progression du coeur humain de l'? extérieur vers l'? intérieur. Cette progression ne concerne pas seulement l'? individu, mais l'Eglise tout entière. S'agissant du Canon Missae, il dégage à nouveau trois actions, correspondant aux trois états de celui qui les accomplit : la servitude, la liberté et l'? union, qui suivent la même progression que les trois autels, mais à un plus haut niveau.

11/2022

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 5

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu du XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabes. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre I), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, parangon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

03/1999

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 3

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabiques. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre 1), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, parangon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

02/1999

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 2

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu du XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabes. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre I), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, paragon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

02/1999

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Musique, danse

Que la nuit tombe sur l'orchestre. Surréalisme et musique

Des rapports entre le surréalisme et la musique, on connaît la saisissante image allégorique donnée par André Breton : " Que la nuit continue donc à tomber sur l'orchestre. " Pour le représentant de la pensée du surréalisme, seules les images suscitées par la peinture et la poésie sont aptes à donner accès aux représentations inconscientes et aux rêves ; l'expression musicale, jugée trop confusionnelle, ne peut rendre compte du modèle intérieur. Breton condamne ainsi la musique au nom d'un renversement des valeurs : le beau sera désormais ce qui se révèle lorsque l'artiste se penche vers le gouffre intérieur de l'inconscient. Pour autant, est-ce que le surréalisme, en tant que mouvement artistique constitué, refuse une place à la musique ? Qu'est-ce qui se joue derrière ce refus affiché ? Tentons d'ouvrir un rideau trop vite retombé sur la scène et d'apercevoir ce qui se trame en coulisse. La musique tient une place importante dans le travail surréaliste d'expérimentation et de révision absolue des valeurs, à tel point que, affirme Sébastien Arfouilloux, elle fait partie de l'esprit surréaliste. L'auteur propose ici un retour sur le jeu de mutuelles fascination et répulsion entre le mouvement artistique fondateur du début du XXe siècle et les musiciens. La figure hégémonique d'André Breton mais aussi tous ceux qui ont gravité dans l'orbite du mouvement surréaliste (de Tristan Tzara à Paul Eluard, d'Apollinaire à André Souris) sont ici sollicités, à travers les manifestes, les déclarations et surtout les oeuvres, et alimentent une réflexion propre à bouleverser bien des représentations.

09/2009

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Religion

Un océan sans rivage. Ibn Arabî, le Livre et la Loi

Immense, difficile, controversée, l'œuvre d'Ibn Arabî (1165-1240) n'en a pas moins marqué de son empreinte huit siècles de vie spirituelle en Islam, du Maghreb à l'Extrême-Orient. Son auteur l'affirme tout entière puisée dans le Coran, l'" océan sans rivage ". C'est ce que Michel Chodkiewicz a entrepris de vérifier dans cette étude qui analyse de nombreux textes, parmi lesquels cette somme prodigieuse que constituent les Futûhât Makkiyya, les " Illuminations de La Mecque ". Cet ouvrage met en évidence les principes herméneutiques qui gouvernent Ibn Arabî dans l'interprétation du Livre : loin d'être allégorique, l'exégèse la plus profonde et la plus neuve naît toujours chez lui de la plus scrupuleuse attention à la lettre. Il montre aussi qu'en tous ses écrits le Coran est visiblement ou invisiblement présent à la fois dans la texture de l'enseignement qu'ils enferment et dans la structure qui en ordonne l'exposé, révélant ainsi la cohérence d'une subtile architecture dont la logique échoue à rendre compte. Ce livre fait apparaître enfin que, pour Ibn Arabî, le voyage initiatique est un voyage dans la Parole divine elle-même. Mais la Révélation n'est pas seulement message, anamnèse de vérités perdues : elle est Loi, rappel aux créatures du statut de leurs " exemplaires éternels ". Et c'est sous la conduite de la Loi, dans la plus rigoureuse observance de ses prescriptions, que doit s'accomplir, à travers les " demeures du Coran ", cette ascension au terme de laquelle la sainteté atteint sa plénitude.

09/2006

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Littérature française

Ce corps intime - Essai humoristique

Essai humoristique, l'histoire d'un être miniature qui explore l'intérieur du corps de la femme, ses péripéties, ses interrogations, ses questions fondamentales sur le comportement de ce " corps " et de ce " cerveau " à comprendre. Voyage, avant tout, initiatique pour mieux saisir les tourments de ce corps. Le but ultime de ce parcours reste le cerveau, où le narrateur devra faire face à une énigme. Il découvrira l'amour pour cette femme inconnue. Génétiquement pas pareil semblait dire le contenu de cette émission sur Arte, du fait de leurs chromosomes, XY pour l'homme et XX pour la femme. Des chercheurs émettent l'hypothèse selon laquelle il existe une évaluation de distance entre l'ADN de l'homme et de la femme. Alors que le génome humain est totalement décrypté, il s'avère que 300 gènes séparent la fille du garçon, soit 1 % de leur patrimoine héréditaire. L'écart peu paraître minime, mais selon les chercheurs, il est presque aussi grand que celui qui sépare le genre humain des grands singes soit 1, 5 %. Il aurait donc de distance, génétiquement parlant, entre la femme et l'homme qu'entre les primates et Homo sapiens. L'émission terminée et encore sous le choc, je me glissai sous les draps et plongeai dans une réflexion, qui au bénéfice de la nuit, allait se montrer constructive puisqu'elle déboucha sur ce livre. Réflexion qui se veut une sorte de voyage allégorique, fantastique et poétique à l'intérieur du corps de la femme.

05/2016