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Sublimation Allégorique

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Histoire internationale

Les rébellions touarègues au Nord-Mali. Entre idées reçues et réalités

De Bamako à Taoudéni, au nord du Sahel, la réalité malienne reste complexe pour un Occidental. Avec une superficie de plus du double de celle de la France, le Mali abrite des populations et ethnies variées : Bambara, Dogons, Peuls, Songhaï, Touaregs... Mais, si parmi elles, les Touaregs n'ont de cesse de revendiquer leurs spécificités territoriales, ethniques, culturelles ou religieuses, cela ne suffit pas à expliquer aujourd'hui les difficultés rencontrées par le pouvoir en place à Bamako pour maintenir la stabilité. Les récents événements de la capitale malienne montrent, s'il en était besoin, combien une lecture attentive de l'histoire de ce pays est nécessaire, à qui veut se donner la peine de comprendre la situation du Mali. Appréhender cette réalité avec un regard neutre, fondé sur une approche historique et méthodique, en évitant les partis pris est donc fondamental. C'est pourquoi, contrairement à une vision allégorique de l'Afrique noire, du Sahel, et notamment de la région septentrionale du Mali, parfois diffusée par les médias occidentaux, l'auteure impose au fil du texte une lecture plus prosaïque et inquiétante des faits. L'observation historique rejoint ainsi l'actualité et permet dès lors de saisir toutes les dimensions, au-delà de la question touarégue, des mouvements séparatistes ou rebelles, et de leur dérive "djihadiste", et ce au détriment, non seulement de l'Etat malien, mais aussi de la culture des peuples qui le composent comme en atteste la tentative en 2012 de destruction des manuscrits islamiques de Tombouctou.

02/2016

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Critique littéraire

LE CHAMPION DES DAMES. Tome 4

Le Champion des Dames est un des grands textes du milieu du XVe siècle. Son auteur, Martin Le Franc, prévôt de Lausanne et chanoine de Genève, a vigoureusement pris parti dans la Querelle des femmes qui agita le monde intellectuel à la suite des flèches antiféministes du Roman de la Rose de Jean de Meun. Martin est intervenu en faveur du beau sexe dans cet ample poème allégorique de 24 384 octosyllabes. Robert Deschaux présente ici la première édition savante et intégrale de l'œuvre. Elle est publiée en cinq volumes. Cette œuvre qui s'inspire des allégories du Roman de la Rose, donne la parole aux adversaires et aux défenseurs des femmes. On débat tour à tour de la nature et des effets complexes de l'amour (livre I), de la dignité du mariage et des femmes (livre II), des exigences d'un véritable amour (livre III), des femmes célèbres à travers l'histoire (livre IV), enfin de la Vierge Marie, parangon de toutes les femmes (livre V). Ce brillant poème témoigne de la vaste culture de l'auteur (il est un bon connaisseur de la littérature antique), de son habileté dialectique, de son talent pour mettre en scène des personnages plaisants, de son écriture à la fois ramassée et enjouée. Les anecdotes ou allusions piquantes ne sont pas rares, les images pittoresques non plus. L'auteur sait manier l'ironie. Il porte des regards lucides sur la condition humaine. Il est aussi un remarquable rhétoricien. C'est dire le grand intérêt d'une œuvre jusqu'alors injustement méconnue.

03/1999

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Histoire littéraire

Cartes et fictions (XVIe-XVIIIe siecle)

Bilbo le Hobbit, les Chroniques de Narnia et Le Seigneur des anneaux ont habitué leurs lecteurs à rencontrer dans le livre une ou plusieurs cartes des territoires qu'ils décrivent. En allait-il de même pour les lecteurs des fictions de la première modernité, entre les XVIe et XVIIIe siècles ? L'introduction de cartes n'allait pas de soi. Leur impression augmentait le coût des ouvrages, et la capacité des mots à produire des images mentales les rendait inutiles. Néanmoins, les cartes apparurent dans les oeuvres d'imagination. Initiée avec les cartes des itinérances de don Quichotte et menant jusqu'aux éditions vénitiennes d'oeuvres de L'Arioste et de Pétrarque, cette enquête s'est principalement attachée à deux généalogies. La première, anglaise, donne à voir les périples d'un voyageur imaginaire présenté comme bien réel : elle conduit des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift à L'Utopie de Thomas More. La seconde, française et allégorique, a pour origine la Carte de Tendre, insérée dans la Clélie de Mademoiselle de Scudéry, et inclut les cartes galantes ou polémiques qui l'ont imitée. Selon les époques et les lieux, les cartes des fictions ont assumé divers rôles. Elles ont représenté des mondes à l'envers, satiriques, critiques ou utopiques ; elles ont brouillé la distinction entre le monde du livre et celui du lecteur ; elles ont nourri la raison et les rêves, au-delà même de la lettre du texte. Cheminant d'oeuvre en oeuvre, Roger Chartier offre dans cet essai une nouvelle approche de la mobilité des fictions et de leurs interprétations.

04/2022

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Rock

Sex Revolts. Rock'n'roll, genre & rébellion

Iggy Pop a déclaré un jour, à propos des femmes : "Aussi intimes qu'on puisse devenir, je les laisserai toujours tomber. C'est de là que vient ma musique." Cette férocité masculine, cette répulsion vis-à-vis du féminin, c'est le rock'n'roll à son paroxysme. Que l'on songe aux hymnes machistes des Rolling Stones, au punk et sa glorification de l'abject, ou au culte que Can et Brian Eno vouent à la Terre Mère, la rébellion rock masculine s'est souvent ancrée dans un imaginaire où les femmes étaient sinon absentes, du moins allégoriques ou reléguées à l'arrière-plan. Sex revolts est le premier ouvrage à faire l'analyse des multiples "misogynies rebelles". Depuis les premiers rockeurs jusqu'au gangsta rap, en passant par le jazz, le psychédélique, le glam et le postpunk, il dresse un impressionnant panorama de la culture et des artistes rock dans leurs relations au "féminin". Parallèlement aux généalogies d'une contre-culture qui, depuis les années 1960, s'est attachée à déconstruire certaines formes de masculinité tout en demeurant profondément misogyne, Sex revolts retrace aussi l'histoire de la rébellion des femmes dans le rock ; celle de musiciennes qui, telles Patti Smith, Siouxsie Sioux ou Courtney Love, ont dû composer avec cet héritage majoritairement masculin pour créer leur propre répertoire et libérer leur propre énergie.

05/2021

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Essais

Le sexuel la vie durant. Histoire et actualité du sexuel et de la sexualité infantile

Tout au long de la vie, le conflit entre la sexualité infantile et le sexuel pulsionnel irrigue autant les symptômes que les sublimations. Une exploration de sa découverte illustrée par des récits de moment de cure en saisit l'actualité. La sexualité infantile serait-elle devenue moins scandaleuse depuis sa découverte par Freud que le sexuel, la face pulsionnelle de la vie sexuelle infantile n'en reste pas moins "insupportable" . Cela se dit de l'infantile insoumis et même de la psychanalyse qui ne croit pas à l'innocence de l'enfance. Ce livre, dans une réflexion théorique et clinique, revisite cette référence originaire de la psychanalyse. Le conflit entre le sexuel pulsionnel et la vie de représentation est le moteur du travail psychique. Sans lui ne peuvent se penser ni le fantasme, ni l'érogénéité, ni le refoulement ou le masochisme originaires, ni l'amour, ni la haine et la force de répétition délétère de la pulsion de mort. Chacune de ces notions est envisagée dans son lien au sexuel. Les étapes de la découverte s'associent à des récits de cure où s'entend l'actualité de la question dans la clinique contemporaine et dans les débats qui traversent la société, comme l'identité sexuelle ou de genre, la violence intrafamiliale ou la prévalence de la domination sur la différence. Toute la vie durant, le sexuel se révèle être un espace de transformation en arrière-plan de toutes les activités psychiques ainsi que la matrice de la créativité.

04/2024

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Littérature française

THEATRE TOME 2 : ELECTRE OU LA CHUTE DES MASQUES. LE MYSTERE D'ALCESTE QUI N'A PAS SON MINOTAURE ?

THEATRE II Electre ou la chute des masques, Le Mystère d'Alceste et Qui n'a pas son Minotaure? Constituent un groupe de pièces inspirées à Marguerite Yourcenar par la légende grecque. A son tour, et prenant la suite d'une longue chaîne d'auteurs qui se sont succédé à travers les siècles, elle imprime sa propre vision aux vieux mythes. Electre mariée à un paysan, vit avec lui dans une misérable hutte où elle attire sa mère pour la mettre à mort, avec l'aide de son frère Oreste. Mais tout changera de face quand elle découvrira qu'Oreste est fils, non d'Agamemnon, mais d'Egisthe, et de la race de l'assassin, de l'usurpateur, et non de la victime. Le Mystère d'Alceste, consacré à l'émouvante aventure d'Alceste, sacrifiant sa vie par amour conjugal et ramené d'entre les morts par Hercule, insiste sur les aspects tragicomiques de la légende, sur la ronde grotesque des importuns et des indifférents autour de la morte et du jeune veuf. Mais il souligne aussi les côtés sacrés de ce récit mythique, par lesquels il s'apparente aux mystères du Moyen Age. Il évoque le drame de la mort et le miracle de la résurrection. Qui n'a pas son Minotaure? divertissement allégorique, satirique parfois, s'inspire librement de l'aventure de Thésée au Labyrinthe. Les thèmes de l'imposture et de l'erreur, du destin et du salut s'entrecroisent. Thésée aux prises avec le Minotaure combat sans le savoir avec soi-même. Ariane finit par rencontrer un étrange personnage appelé Bacchus-Dieu.

10/1971

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Religion

Emotions de Dieu. Attributions et appropriations chrétiennes (XVIe-XVIIIe siècle)

Parler de Dieu suppose de lui attribuer des qualités qui montrent combien sa nature diverge de celle de l'homme. De sa perfection découlent notamment l'impassibilité et l'immutabilité. Dès lors, comment parler d'émotions de Dieu, puisque les mouvements, le dérèglement et l'altération qu'elles présument renvoient, dès l'Antiquité, à la faiblesse et à la passivité humaines ? Ces émotions divines traversent pourtant bien l'Ancien Testament, qui présente un Dieu tour à tour affligé, offensé, en colère, aimant et prenant pitié de ses créatures. Ces anthropomorphismes doivent-ils être lus de manière allégorique, comme la preuve d'une inadéquation sémantique et d'une intention pédagogique ? Est-ce parce que ce sujet résiste que le vaste courant d'histoire des émotions l'a délaissé ? L'implication affective du Fils a pourtant été décisive pour appréhender la spécificité chrétienne et l'empathie divine comme source de consolation suprême. Notre volume se situe à l'intersection de ce double angle mort thématique de l'histoire des émotions, et chronologique de l'histoire de la théologie de la souffrance de Dieu qui néglige l'époque moderne. Il propose d'élargir l'enquête aux gestes sociaux dans lesquels les émotions de Dieu sont impliquées. En quel sens peut-on parler d'émotions divines ? Par qui, dans quels cadres et à quelles intentions sont-elles mobilisées ? A quels titres sont-elles révélatrices de la difficulté à penser la divinité ? Les embarras narratifs, ontologiques, exégétiques et confessionnels auxquels donnent lieu ces émotions divines se déploient ici dans des cadres théologiques, homilétiques, littéraires, et plus largement oratoires, théâtraux et guerriers.

03/2019

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Littérature française

Une fille d'Alger

Hélène Samia Lapérade, une Franco-Algérienne vivant d'expédients et de ses charmes, est amoureuse de Raymond Rossi, un juge de paix du milieu. L'intrigue court du 8 février 1960 au 2 juillet 1962. La jeune femme est une figure allégorique d'une décolonisation accouchée au forceps, et de la dérive, de part et d'autre de la Méditerranée, de filles et de fils de la Toussaint déboussolés et bafoués, marinant dans la rancoeur, le ressentiment et l'insupportable ressassement de leurs illusions. Sur le pont du Ville-de-Bordeaux, un navire de la Compagnie générale transatlantique, elle quitte sa terre natale pour disparaître de l'horizon de celles et ceux qui l'ont exploitée et maltraitée. Parvenue sur le sol métropolitain elle s'évapore sans laisser de traces, passée à la trappe de l'empire. Tout en se remémorant certains de ses propres souvenirs, les uns ayant trait à son enfance à Bal el-Oued, les autres à trois années passées comme professeur de français à Biskra, de 1980 à 1983, l'auteur examine un pan douloureux de l'histoire contemporaine de la France, la guerre d'Algérie, un des deux points aveugles de sa conscience collective (avec la période de l'Occupation et du gouvernement de Vichy), lequel continue de travailler ses contradictions, notamment quand la République, confrontée, dans ses institutions, ses principes et son mode de vie à un fondamentalisme et à un terrorisme musulmans, ignore qu'elle a moins mal au monde arabe qu'à l'Algérie, ou, ce qui revient au même, que c'est principalement à travers son rapport à l'Algérie qu'elle souffre du monde arabe.

03/2018

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Science-fiction

Telluria

Après l'implosion de l'Europe, provoquée par les wahhabites et les talibans, et le démantèlement de la Russie par les séparatistes, un Nouveau Moyen Age s'est instauré sur un territoire immense qui va de l'Atlantique à l'Oural puis au Pacifique. Les réserves de gaz et de pétrole sont épuisées et les Chinois ont débarqué sur Mars. C'est une ère de grande confusion, le Temps des Troubles. De la Russie actuelle ne subsiste que la Moscovie, orthodoxe et communiste, alors que partout ailleurs ont surgi de petits royaumes, principautés, tels les Etats-Unis de l'Oural, la République stalinienne socialiste soviétique (devenue un parc à thèmes pour nostalgiques du stalinisme)... et Tellurie, dans l'Altaï, dont le président est un Français. La nature, peuplée de centaures et autres créatures horrifiques de tout poil, semble elle-même avoir perdu tout repère. L'insécurité règne partout, avec son cortège d'horreurs, de viols, de massacres... Comme dans les temps anciens, l'énergie de chacun pourrait se mobiliser dans une quête du Graal, de l'Absolu. Au lieu de cela, tous se dirigent vers la république de Tellurie pour y acquérir le tellure, ce métal plus fort que toutes les drogues car il est capable de procurer le Bonheur. Puisant le grotesque à la source de Rabelais, Swift et Gogol, jouant de tous les registres langagiers, s'inscrivant enfin dans la tradition illustrée par le Nous de Zamiatine et le 1984 d'Orwell, Vladimir Sorokine développe une fantasy allégorique sur l'avenir de l'Europe et de la Russie. Roman d'avertissement, Telluria trace les effroyables contours d'un futur annoncé.

02/2017

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Tarots

Tarot et amour. Voyage au coeur de l'intimité

La recherche d'un alter ego, cette quête existentielle de l'autre, de cette personne avec laquelle on se sent vivre et dont la douce présence nous rend meilleure, est une aventure pleine d'espérance. L'amour scintille comme la source vive d'immenses bonheurs et de joies exaltées, mais il est aussi parfois empreint de chagrins, de trahisons et de drames familiaux déchirants. Le domaine amoureux exacerbe les émotions et déchaîne toutes les passions ! Florian Parisse a procédé, dans cet ouvrage centré sur les relations affectives, à une véritable autopsie du sentiment amoureux au fil du tarot de Marseille. En effet, les arcanes majeurs recèlent une incroyable richesse iconographique dont les personnages et figures allégoriques balayent toute la palette des sentiments et dépeignent une gamme infinie d'émotions et de situations. Que vous optiez pour un tirage en binômes ou un tirage en croix classique, ce bel ouvrage sur l'amour constitue un kit d'interprétation qui vous permettra de décrypter des questions aussi hétéroclites que : M'aime-t-il vraiment ? Est-elle la femme de ma vie ? Suis-je destinée à rester célibataire ? Vais-je me marier avec lui.elle ? Mon conjoint est-il infidèle ? Notre union va-t-elle perdurer ? Quand vais-je rencontrer l'amour de ma vie ? Des enfants viendront-ils combler notre amour ? Toutes les histoires d'amour, parfois même les plus inavouables, sont dans la nature humaine.

02/2022

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Histoire internationale

Réflexions chinoises. Lettrés, stratèges et excentriques de Chine

Dans cet essai brillant qui se présente comme une promenade en compagnie d'un guide éclairé, Jean Levi aborde de grandes questions comme la relation maître-disciple, la transmission, la traduction ou encore la philosophie comme mode d'expression littéraire, tout en présentant d'importantes figures chinoises et leur pensée. Recourant à des exemples concrets, des dialogues allégoriques, ironiques, aporétiques, il fait vivre la pensée chinoise en l'incarnant. Des Entretiens de Confucius aux grands auteurs de stratégie et d'art de la guerre et de la politique, Sunzi et Hanfei, en passant par le poète anarchiste Xikong, Jean Levi cherche à combler le fossé entre les philosophies occidentales et orientales par une réflexion sur le langage et la dialectique, mais sans sombrer dans un comparatisme absurde et en évitant des rapprochements qui ne seraient que poudre aux yeux. L'auteur n'isole jamais les figures de leur contexte historique, mais sait replacer les faits dans l'histoire de la Chine, à laquelle il ne réduit cependant pas les pensées. La tradition romanesque n'est pas oubliée et, avec le Roman des Trois Royaumes, il s'interroge sur le cas d'un livre populaire entré dans le patrimoine littéraire. Un livre intelligemment polémique, qui se termine par une critique virulente de François Jullien, de sa méthode et du miroir déformant qu'il donne de la Chine, de la philosophie chinoise et du fossé entre Orient et Occident.

03/2011

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Ethnologie

Les aisselles de la femme ou l'arme des temps modernes

LES AISSELLES DE LA FEMME Ou L'arme des temps modernes Une démarche anthroposociologique de la communication Les aisselles de la femme sont nées de La sociologie du sourire ou Le pouvoir de la séduction. La question posée est de savoir comment et pourquoi la femme communique-t-elle avec ses aisselles ? La réponse émerge de l'antiquité jusqu'à nos jours qui sert d'invitation, d'observation intelligible de la femme, s'exprimant avec ses aisselles dans l'espace privé et public. Il s'agit du corps de la femme qui révèle la vie et fait l'histoire. Sous les aisselles de la femme, il y a en effet la vie, le bonheur, la joie, l'architecture humaine et matérielle de la société, et le dur quotidien, la rudesse de la vie, les révolutions, les guerres, les destructions et enfin l'Economique. Erotiquement banalisées, les aisselles de la femme sont mises au service de l'Economique et de la consommation du grand public à des fins mercantilistes à travers la publicité. Ainsi, à travers ses aisselles, le corps de la femme devient le centre de l'univers de la consommation géré par l'Economique et le centre du mondain ayant pour correspondance le monde de la brillance et de la flamboyance. Les aisselles de la femme représentent la matrice de passage, le point d'intersection et le carrefour de tout ce qui est commercial et social. Bien sûr, le corps eidétique de la femme projette dans le social une ombre de rêve, de l'évasion des nuages, de l'ange baudelairien, d'où enfin sa subjectivité et sa concrétude sociale : c'est la femme exaltation, suggérée, révélée et à l'image blonde platinée. Ce livre ouvert, invite le lecteur à un voyage richement intelligible à travers le corps de la femme, explorant ses aisselles, pour arriver à l'imaginaire sublime et concret de la femme en tant que monde, en tant que sujet naturel, extraordinaire et sublimation, la femme en tant que social, culture et civilisation.

10/2019

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Philosophie

L'ivresse et la paresse

L'unique objet de ce livre est de répondre à la très vieille question de savoir si l'Histoire a un sens. Pour Alain Cotta, la réponse est positive et parfaitement claire : le sens de l'Histoire existe, produit d'un déterminisme ni économique, ni sociologique, ni culturel, mais bien biologique. Rien d'étonnant à ce que l'ouvrage commence par l'examen d'un naturalisme dont le contenu vient d'évoluer sous l'effet des recherches mondiales consacrées au fonctionnement du cerveau. Outre ses résultats médicaux et proprement biologiques, cette recherche a commencé à bouleverser toutes les sciences sociales. Elle impose une pluridisciplinarité entre toutes les vieilles matières - psychologie, ethnologie, philosophie... - qu'elle renouvelle de fond en comble. Le cœur de cette pluridisciplinarité réside dans la définition du champ et du fonctionnement de la conscience, donc aussi de l'inconscient, ce qui débouche sur la question de l'existence ou non d'un quelconque libre-arbitre. Des connaissances physiologiques très précises conduisent à retenir deux grands objectifs de toute vie individuelle : la recherche de l'ivresse et la volonté de paresse, et à y trouver les justifications de cette existence et du sens de l'Histoire. Il est bien entendu plusieurs formes d'ivresse dont traite ensuite ce livre : une ivresse physiologique (les drogues, le meurtre), une ivresse mondaine (l'argent, la gloire, le pouvoir), une ivresse de sublimation (la foi, l'art, la recherche où gît à l'évidence l'origine unique de notre évolution technologie qui pourrait laisser croire à un indéterminisme de l'Histoire). La dernière partie, consacrée à la paresse, aussi bien physique que morale, montre que notre évolution historique est bien déterminée par la volonté d'épargner nos muscles et nos neurones, et que cette paresse trouve sa légitimité dans l'accomplissement de la fin la plus physiologique qui soit : la lutte contre la mort, l'affirmation de la vie. Cet essai pluridisciplinaire magistral montre non seulement que l'Histoire n'est pas finie mais qu'elle a une finalité.

04/1998

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Littérature française

L'âge de Rose

Les Vies des Saints dans la tradition chrétienne (mais cette remarque vaut, je crois, pour toutes les religions) constituent une fabuleuse richesse d'imaginaire. Celui qui a grandi, toute son enfance et son adolescence, consciemment ou inconsciemment, dans le sein de sa sainte mère l'Eglise, et qui est devenu, avec le temps, le rêveur nostalgique de sa propre existence, trouve, en ces récits surannés, matière à brassage de fantasmes et à fixations d'affects. Les personnages de la littérature hagiographique expriment, au degré supérieur, sur les hauts ciels de la sublimation et dans la proximité du sacré qui fait trembler, les pulsions de tous les désirs, les contradictions du moi et du monde, les conflits de l'élan vital et des forces de dissolution et d'annihilation. Ils expriment tout ce que l'humanité peut savoir de plus excessif sur l'amour, le sacrifice, la perdition, l'anéantissement. Ils incarnent de prodigieuses images libidinales et leur vie se tient sur un fil tendu et ténu, prêt à se rompre : celui qui sépare la sainteté de la perversité. Rose de Lima, qui vécut au temps des conquistadors et fut la première sainte officiellement reconnue de l'Amérique latine, apparaît comme le point focal d'une histoire sanglante, lourde de culpabilité collective. L'auto-punition, l'auto-destruction, le délire flagellatoire et mutilatoire de la vierge péruvienne signalent l'abcès de fixation qui draine toute la violence des inassouvissements de la chair comme de la foi. Le narrateur de cette histoire, quant à lui, saisit l'occasion de son investigation dans le passé et de sa rencontre avec une figure très singulière de la sainteté chrétienne au féminin, pour trafiquer et troquer celle-ci, des émotions, des sentiments, des visions qui lui appartiennent encore. Ce processus, hautement subjectif, d'identification, de projection, d'appropriation et d'échange est au cœur de l'entreprise mythobiographique dont Rose de Lima fait ici -dernier supplice- tous les frais.

01/1997

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Psychologie, psychanalyse

Freud en 60 minutes

Le médecin et psychanalyste viennois Sigmund Freud hypnotisait ses patients, interprétait leurs rêves et découvrit ainsi la dimension de l'inconscient. Selon Freud, tout être humain a des désirs cachés, des aspirations et des pulsions qui l'influencent inconsciemment. Ainsi, dès l'enfance, le plaisir et la sexualité jouent un rôle important. Le nourrisson vit encore entièrement selon le " principe de plaisir ", mettant tout dans sa bouche, pleurant quand il veut quelque chose, et riant quand il se sent bien. Or, il doit rapidement apprendre qu'il doit obéir aux règles de ses parents, des enseignants et de la société. Ainsi, selon Freud, le principe de plaisir infantile doit brutalement céder sa place au principe de réalité. Toute personne doit faire cette transition, lors de laquelle des blessures et des traumatismes peuvent se produire, tout comme durant le développement de notre sexualité et de nos relations. Freud était médecin et pratiquait une méthode de traitement révolutionnaire, la psychanalyse. Il fut le premier à découvrir que notre sentiment à l'égard de la vie découlait souvent d'expériences passées, qu'on ne peut certes plus changer, mais qui peuvent pourtant être réévaluées sur le plan émotionnel. Mieux encore : Freud nous explique brillamment comment fonctionne notre " appareil psychique " au quotidien. En s'appuyant sur de nombreux exemples et plus de quarante citations, le petit ouvrage " Freud en 60 minutes " introduit ses lecteurs à sa conception révolutionnaire et nouvelle de l'homme. Car tous les éléments centraux de sa théorie, tels la phase orale, le complexe d'Oedipe, le conflit pulsionnel, la sublimation, le refoulement, la résistance, la formation de symptômes, le transfert, et la thérapie dépendent les uns des autres. La deuxième partie du livre montrera à quel point ses idées peuvent nous guider dans notre manière de mener notre vie personnelle. Le livre est paru dans la collection à succès " Grands penseurs en 60 minutes ".

01/2019

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Beaux arts

Psychanalyse de l'art symboliste pictural. L'art, une érosgraphie

Comprendre une œuvre d'art ne consiste pas à lui appliquer une méthode toute prête à porter. Au contraire, la proposer sous les feux de différentes approches permettrait d'en offrir quelques diverses parcelles de vérité. Une esthétique psychanalytique consisterait à emprunter à la psychanalyse sa logique et ses objets afin d'éclairer notre réception de l'œuvre, tout en restant fondée sur son analyse plastique. L'art symboliste (pictural), apparu tout comme la psychanalyse au tournant du XIXe et du XXe siècle, déploie les mêmes intérêts pour la psyché, découvre les mêmes procès... mais autrement, bien sûr, c'est-à-dire par des œuvres. L'histoire de la pensée a aussi ses énigmes : ainsi, comment se fait-il qu'Œdipe, après avoir dévoilé le Sphinx (après avoir pris sa question à un niveau symbolique), se jette tout de même dans les bras de sa mère ? En examinant Œdipe et le Sphinx de Gustave Moreau nous renverserons la problématique : et si c'était la rencontre avec ce monstre femelle envoyé des dieux qui le conduisit justement à l'inceste ? Le tableau n'en finit pas de receler de nouvelles voies de compréhension de ce mécanisme de la psyché... D'autres notions connexes seront déployées sous l'habileté de F. von Stuck, A. Böcklin, E. Munch, F. Knopff, C. Schwabe, O. Redon, F. Rops, G. Klimt notamment. La séduction (et le trauma), l'amour (et l'autre), l'angoisse (et la mort) la pulsion de savoir (et le corps), les destins pulsionnels en jeu (perversion, refoulement, sublimation), le deuil (et la mélancolie), le fonctionnement symbolique sont autant de thématiques travaillant leurs créations. De sa voix différente de la psychanalyse, l'art symboliste nous tend le miroir de notre âme, l'éclairant dans ses recoins les plus obscurs. Comme mû par une pulsion de savoir à peine suggérée, en Psyché visitée par Eros, l'art en continuera, obstinément, l'investigation.

11/2004

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Poésie

Poèmes. Du mouvement et de l'immobilité de Douve. Hier régnant désert. Pierre écrite. Dans le leurre du seuil

«Tous les textes de Bonnefoy - poésie, proses, essais - comportent une suite de moments, comparables à ceux d'une traversée, où veille un désir partagé entre le souvenir et l'espoir, entre le froid nocturne et la chaleur d'un feu nouveau, entre la dénonciation du "leurre" et la visée du but. Ils se situent, pour ainsi dire, entre deux mondes (dans l'histoire personnelle, comme dans l'histoire collective) : il y eut un monde, une plénitude de sens, mais qui ont été perdus, brisés, dissipés. (C'est l'affirmation par laquelle commencent les doctrines gnostiques - et de les partager sur ce point rend Bonnefoy d'autant plus attentif à s'en séparer dans les étapes ultérieures.) Pour qui ne se laisse pas prendre aux chimères, ni au désespoir, il y aura à nouveau un monde, un lieu habitable ; et ce lieu n'est pas "ailleurs", ni "là-bas", il est "ici" - en le lieu même, retrouvé comme un nouveau rivage, sous une nouvelle lumière. Mais le nouveau rivage n'est lui-même que pressenti, préfiguré, inventé par l'espoir. Si bien que cet espace, entre deux mondes, peut être considéré comme le champ dans lequel se développe la parole de Bonnefoy, - champ qui s'ouvre nécessairement aux images du cheminement et du voyage, qui appelle la narration parfois, avec toutes les "aventures" qui interviennent dans les récits de quête : errances, pièges, fausses routes, entrées dans des ports ou des jardins. De fait, cette projection dans l'espace n'est qu'une image, une virtualité allégorique dont Bonnefoy sait qu'il lui faut aussi bien se défendre. Entre deux mondes : le trajet est essentiellement de vie et de pensée, il est constitué par le changement de la relation aux objets et aux êtres, par le développement d'une expérience du langage.» Jean Starobinski.

06/1998

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Fantasy

Ouroboros, La valse des chimères, Tome 1

Plongez au coeur d'une forêt inextricable où va se jouer le sort d'un personnage confronté à ses illusions. Une mystérieuse femme à la voix enchanteresse, des joutes féroces, une oubliette, des destins qui se croisent, une quête qui prend ses racines dans l'Orient de la première Croisade. Le chevalier Charles Arthur de Songecreux, usurpé par le fier Zémir Al-Qasar, adepte de l'? uvre, s'enfonce dans les profondeurs de la forêt, en quête de lui-même et de la mystérieuse " Dame de l'onde ". Au fil de ses aventures et de ses rencontres, qui le conduiront aux confins de l'Orient, il se libère peu à peu de sa gangue de métal et de son idéal, pour se muer en un être de chair et de sang. Pendant ce temps, égaré par sa quête de l'Ouroboros, Zémir Al-Qasar fera tout pour retrouver ceux de sa Guilde, qui l'ont trahi. Les deux personnages éprouveront l'espace de leurs recherches comme celui d'une initiation pour laquelle toute vérité se dérobe sans cesse. Ce conte, tout à la fois récit allégorique et initiatique, se déploie dans le contexte du Moyen Age et de la première Croisade, sans que la dimension historique ne prenne le pas sur le merveilleux. Les personnages demeurent le prétexte à un questionnement sur le sens de l'existence. Quête de l'amour ou quête de la Pierre philosophale, ils se confrontent à l'énigme de la mort. Le conte et ses péripéties, soumis au regard omniprésent du narrateur, révèlent alors aux deux personnages que la vérité ne réside pas dans le but que nous cherchons à atteindre mais dans le cheminement, sans fin, alimentant notre désir.

02/2022

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Littérature Italienne

Concetta et ses femmes

Di Concetta e le sue donne / Concetta et ses femmes est un livre spécialement singulier à cause de son caractère pluriel et double. Double parce que c'est le livre de deux femmes, l'écrivaine (Maria Attanasio) et la protagoniste (Concetta La Ferla), celle qui écrit et celle qui raconte. Pluriel car ce livre est la transcription d'une histoire collective et parce qu'il a une valeur littéraire et documentaire. Mais aussi à cause de sa raison d'être qui est également une question de responsabilité, quand le passé de la mémoire fait appel au présent de l'écriture pour exister, la parole politique à la voix de la narration pour résister. Poétique, tumultueuse et chorale, l'histoire de la lutte interminable pour la création de la section féminine du PCI (Partie Communiste Italien) de Caltagirone se déroule comme une représentation populaire, bien qu'elle parle d'événements réels. Concetta La Ferla - leader du peuple et proto-féministe qui pendant trente ans a été la protagoniste absolue de la lutte de classe et de la libération des femmes en Sicile - les incarnent avec une voix ancienne de conteuse, capable de restituer à ces événements toute la force mythologique et allégorique qu'ils avaient pour celles et ceux qui les ont vécus. Lutte contre le besoin, désir de liberté, soif de justice : mais aussi rêve du bonheur. Le rêve de la révolution. Maria Attanasio réussit spectaculairement cette mise en scène écrite. C'est donc un livre qui entre parfaitement dans notre collection "contre-attaque" qui publie une littérature plus ouvertement mêlée à la politique et à l'histoire, et c'est un livre qui forme presque un couple (très étrange) avec celui de Bei Dao dernier publié dans cette collection, puisque les deux sont des livres de mémoire(s) et autobiographiques écrits par des poètes.

02/2021

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Textes médiévaux - Traductions

Le Livre de la Cité des dames

UN LIVRE EXCEPTIONNEL, ECRIT PAR UNE ECRIVAINE HORS NORME POUR D'AUTRES FEMMES DE SON TEMPS ET DE CELUI A VENIR AFIN DE LEUR TRANSMETTRE LA MEMOIRE DES FEMMES DU PASSE ET LEUR FAIRE AINSI UN REMPART CONTRE DES SIECLES DE MISOGYNIE. Le Livre de la Cité des dames (entre 1404 et 1407) est un livre exceptionnel à plus d'un titre, écrit par une écrivaine hors norme pour d'autres femmes de son temps et de celui à venir afin de leur transmettre la mémoire des femmes du passé et leur faire ainsi un rempart contre des siècles de misogynie. C'est un livre savamment écrit et composé, le point d'aboutissement d'une part importante de l'oeuvre de Christine de Pizan (1365-vers 1430), consacrée à la défense et illustration du sexe féminin tout entier. Poétesse renommée, elle a aussi écrit de nombreux ouvrages didactiques, historiques, politiques et moraux. Dans ce livre, Christine voit apparaître trois Dames couronnées, Raison, Droiture et Justice, qui lui enjoignent d'aller au " champ des lettres " et d'y construire une cité allégorique, dont les pierres et les habitantes seront des femmes qui se sont illustrées par leurs capacités dans tous les domaines de l'activité humaine. Cette oeuvre s'inscrit dans un contexte historique et social bien éloigné du nôtre, mais elle continue cependant de parler aux femmes et aux hommes d'aujourd'hui. Elle est considérée comme l'une des plus importantes de l'écrivaine, mais le texte original reste peu accessible. On pourra lire ici pour la première fois une édition critique du texte d'après le dernier manuscrit réalisé sous la supervision de Christine de Pizan, accompagnée d'une nouvelle traduction, de notes et d'une introduction visant à rendre ce texte accessible au plus grand nombre de lectrices et lecteurs contemporains, des spécialistes aux simples amateurs ou curieux.

08/2023

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Poches Littérature internation

Narcisse et Goldmund

C'est dans l'Allemagne du Moyen Age qu'Hermann Hesse, Prix Nobel de Littérature, a situé l'histoire du moine Narcisse et de Goldmund, enfant très doué qu'on lui a confié et auquel il s'attache. Il sent que sa vocation n'est pas le cloître et l'aide à choisir sa voie. C'est alors pour Goldmund la vie errante, les aventures galantes; il se décide, par sagesse, à devenir sculpteur: l'art sera une façon de chercher le beau. Philosophe autant que poète et romancier, Hermann Hesse aspire à une civilisation idéale où il y ait équilibre entre spiritualité et animalité: toute son œuvre est imprégnée de ce désir de conciliation. Novice au couvent de Mariabronn, Narcisse se distingue par son intelligence et sa culture. On lui confie Goldmund, écolier que son père destine à l'état monastique pour expier le passé tumultueux de sa mère. Narcisse s'attache à cet enfant. Il sent que sa vocation n'est pas le cloître et l'aide à choisir sa voie. C'est alors pour Goldmund la vie errante: aventures galantes dont il attend éperdument qu'elles manifestent le visage idéal de la femme, de l' "Eve éternelle", visage mythique venu se substituer à celui de sa mère morte. Une heure de sagesse le décide à se faire sculpteur: l'art sera une façon de chercher le beau. Pourtant il reprendra ses vagabondages... C'est dans le cadre de l'Allemagne du Moyen Age que le romancier Hermann Hesse a situé l'histoire allégorique du moine Narcisse et de l'artiste Goldmund dont la double quête reflète les préoccupations de l'homme, écartelé entre les exigences de l'âme et du corps.

06/1999

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Religion

Port-Royal et saint Bernard de Clairvaux (1608-1709). Saint-Cyran, Jansénius, Arnauld, Pascal, Nicole, Angélique de Saint-Jean

Depuis Sainte-Beuve, Port-Royal est un objet d’étude dont la cohérence n’est guère contestée. Pourtant, il semble difficile de définir ce qui fait son unité, au-delà des seuls liens de famille et de parti. Une source permet de mieux comprendre ce mouvement intellectuel et religieux étroitement lié à un monastère de cisterciennes : saint Bernard (1091-1153). « Père » des religieuses, mais aussi «dernier des Pères de l’Église » confirmant la doctrine de saint Augustin, l’abbé de Clairvaux est le modèle d’une réforme à la fois morale et théologique, à la croisée de la tradition monastique et de l’augustinisme défendus à Port-Royal. Cette étude est également une synthèse inédite sur saint Bernard au XVIIe siècle. De manière surprenante au regard de l’opposition canonique du Moyen-Âge et des temps modernes, l’abbé de Clairvaux apparaît comme l’une des effigies du catholicisme classique. Méditée par les grandes figures de l’époque, comme Bossuet, Fénelon, Mabillon ou Rancé, son oeuvre est une autorité dans des domaines aussi divers que la théologie (grâce et libre arbitre), la mystique (amour de soi et amour de Dieu), l’ascétique (l’obéissance), la spiritualité (l’oraison), l’exégèse (l’interprétation allégorique des Écritures), la rhétorique (l’éloquence biblique), l’anthropologie spirituelle (le socratisme chrétien). Au XVIIe siècle, les interprétations des écrits bernardins divergent mais sont fondées sur des cadres conceptuels communs, étrangers à la pensée des moines médiévaux. La lecture d’une oeuvre considérée comme la quintessence de l’esprit des Pères conduit ainsi à des synthèses profondément modernes. Le retour aux sources revendiqué par le catholicisme classique est paradoxal : l’apogée patristique est aussi une rupture dans la tradition issue des Pères...

11/2010

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Littérature française

La précieuse ou Le mystère de la ruelle

Au frontispice de La Précieuse, un rideau s’ouvre largement, promettant de nous dévoiler ainsi le mystère de la ruelle, de ces assemblées que l’on ne nomme pas encore des salons et qui se multiplient après la Fronde. Mais sitôt le livre ouvert, notre curiosité est à la fois attisée, et frustrée. Qui sont ces précieuses, sous leur masque grec, et que peut bien être la Précieuse? Galants dans tous les sens de ce terme ambigu, le narrateur suggère des clefs tandis que le romancier brouille les pistes. Au lieu de mystères d’alcôves, c’est à examiner les peines et malheurs du mariage que nous voilà conviés, sans que le rire perde ses droits néanmoins. De conversations en chansons, de poèmes en contes et histoires, de projets d’écriture en promenades, s’invente une sociabilité où des hommes de lettres (dont Ménage et Chapelain, figurés de façon transparente) se mêlent aux précieuses tout en se moquant d’elles, le malicieux Gélasire au premier chef. Selon les cercles, la réussite est inégale, médisance et malveillance n’épargnant pas ces petites sociétés hantées par la distinction et soucieuses du secret : on devient vite la précieuse ridicule de l’autre… D’autant que surgit très vite un nouveau mystère, celui d’un roman, intitulé… La Précieuse, où ces dames sont comprises, et qui contient lui même «Le Roman de la Précieuse », dont l’héroïne allégorique, Didascalie, ambitionne aussi de se faire romancière. Roman de la littérature, La Précieuse s’avère ainsi une contribution majeure à la poétique du roman au XVIIe siècle : entre conversations galantes et mises en abyme complexes, Michel de Pure compose un roman intrigant, ironique et audacieux sur l’aspiration des femmes à la vie de l’esprit et à la liberté.

01/2010

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Histoire internationale

Images et sociétés dans l'Europe moderne. 15ème et 18ème siècle

L'image n'est pas réductible aux splendeurs exposées dans les châteaux, les églises et les musées. Dès la Renaissance, où se développe le concept de beauté idéale, l'image envahit le quotidien : elle est un enjeu politique, un instrument de propagande, un support de la dévotion, un objet de distinction et, de plus en plus, un objet de délectation. Car la vue est bien le sens le plus célébré à l'époque moderne. Ce manuel, introduction à l'approche socio-historique de l'image, étudie la place croissante qu'occupe l'image dans l'espace quotidien des sociétés européennes du 15e au 18e siècle. Il entame sa réflexion sur les nouveautés techniques, représentatives et artistiques introduites par la Renaissance et s'achève sur l'apparition du système moderne de l'image au 18e siècle - et jusqu'à la Révolution -, avec salons, critique d'art et musées. Entre ces deux chapitres, des études thématiques abordent chronologiquement les aspects sociaux et idéologiques de la production et de l'utilisation des images : les artistes - hommes et femmes -, les clients et mécènes, l'image religieuse, le langage allégorique et le naturalisme, la fonction morale et cognitive de l'image, son rôle dans la distinction sociale et ses rapports avec le pouvoir politique. Maurice Daumas est agrégé d'histoire, maître de conférences d'Histoire moderne à l'Université des Antilles et de la Guyane. Il a publié, entre autres, L'Affaire d'Esclans : les conflits familiaux au XVIIIe siècle (Seuil, 1987) et La Tendresse amoureuse : XVII-XVIIIe siècles (Hachette, 1997). Les mutations de la Renaissance. Artistes et commanditaires. L'image sacrée. Symbolique et naturalisme. Miroir de l'homme, miroir du monde. L'image, objet de distinction sociale. Image et pouvoir politique. Au siècle des Lumières : le système moderne.

03/2000

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Musique, danse

Les Échos du silence. partition pour soprano ou ténor solo

Il faut envisager cette oeuvre comme la scène d'un opéra où le protagoniste se parlerait à lui-même, devant son reflet dans un miroir. Ce peut être son propre prénom qu'il scande tout au long de l'oeuvre car son double l'inter­pelle. A défaut, je suggère Ludka pour une femme et Ludwig pour un homme. Cette courte oeuvre, de caractère très intérieur, joue sur les divers niveaux de lecture du texte de Sylvie Germain qui peut être interprété selon les quatre sens de l'écriture ? : littéral, allégorique, moral et anagogique. Ce dernier sens est particulièrement souligné par la musique. De nombreuses ressources expressives de la voix sont ici sollicitées ? : mélodique, parlé-chanté, parlé (déclamé, scandé...), détimbré, souffle... Une mezzo peut interpréter l'oeuvre en la transposant plus grave. Les crotales devront l'être aussi. L'argument Une femme (ou un homme) se tourne vers la fenêtre du compartiment du train dans lequel elle (il) effectue un voyage sans espoir de retour. Elle (il) croise dans la vitre le regard de son propre reflet. Ce regard est à la fois le sien et celui d'une femme (ou d'un homme) lui ressemblant étrangement, aperçu(e) quelques instants auparavant lors d'un arrêt dans une petite gare. Dans ce regard, comme dans celui de l'inconnu(e), la même gravité un peu douloureuse, une égale expression d'attente, de patience. Elle (il) ne sait pas s'il s'agit d'elle (lui) ou de l'autre. Elle (il) ne se reconnaît pas dans la flagrance de sa propre image. Elle (il) avance la main vers la vitre et effleure du bout des doigts les lèvres closes de son reflet. Alors la bouche s'entrouvre et se met à lui parler d'une voix assourdie et ténue.

08/2018

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Pères de l'Eglise

Connaissance des Pères de l'Eglise N° 168 : Les commentaires à l'évangile de Jean

Les Pères de l'Eglise sont de grands commentateurs de l'Ecriture. Ils en dégagent l'essentiel de leur théologie. L'Evangile de Jean leur apporte beaucoup. Aussi consacrons-nous un second numéro (après le no 166) à leurs commentaires en raison même de leur richesse. Si les Pères Apostoliques n'ont pas directement commenté l'Evangile de Jean, ils n'y ont pas moins trouvé les grands axes de leur théologie, tant en ce qui concerne l'Incarnation que l'eucharistie, la charité, l'unité... . , comme le montre Eleftherios Anyfantakis. En revanche, Origène et Augustin ont proposé un commentaire suivi de l'Evangile de Jean. François-Dominique Charles situe ce commentaire dans l'oeuvre d'Origène, puis centre son étude sur le commentaire origénien de Jean 4, résolument allégorique. Jean Devriendt s'attache pour sa part à un point important du commentaire augustinien de l'Evangile de Jean : celui de Jean 14, axé sur l'inhabitation trinitaire, un thème central pour la spiritualité, qui a été repris et développé par maître Eckhart dans son Commentaire de l'Evangile de Jean, comme l'explique Jean-Claude Lagarrigue. D'une autre manière, sans avoir fait de commentaire complet de l'Evangile de Jean, Grégoire de Nysse, que présente Michel van Parys, en reprend l'essentiel dans sa XVe Homélie sur le Cantique qu'il met en lien avec Jean 17 pour montrer que "la Gloire ou l'Esprit Saint, demeure sur la nature humaine de Jésus et l'humanité déifié du Sauveur la communique à tout le genre humain" , ce qui nous amène à voir qu'à partir de différents angles d'approche les Pères de l'Eglise donnent à l'Evangile de Jean une place fondamentale, en particulier pour la théologie trinitaire et la divinisation.

12/2022

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Ecrits sur l'art

Art absolument N° 108, octobre-novembre-décembre 2023

8 Chroniques Carnets de route. En Suisse, une fondation pour les mots, l'écrit et le texte // L'état des choses. Danses macabres, Tapiès : Muera la muerte ! 13 Actualités Berthe Morisot et l'art du XVIIIe siècle au musée Marmotttan Monet / Une "orgie de tons purs" à la Fondation Gianadda / Modigliani à l'Orangerie : confessions d'un masque / Sophie Taeuber-Arp en sa maison à Clamart / A Caen, la figuration narrative en l 30 Découvrir Van Gogh / De Staël, Sisyphe heureux. Musée d'Orsay, Paris / Musée d'Art moderne de Paris 40 / Mark Rothko. En présence. Fondation Louis Vuitton, Paris 44 / Parvine Curie. Des coffres-corps percés sur l'inconnu. Musée d'Art moderne, Troyes 48 / Art à La Réunion La ravine et la tortue. CCC OD, Tours 56 / Agnès Varda. Encore et toujours là. Cinémathèque française, Paris 62 / Fan Yifu. Sur la légèreté de la couleur. 68 / Claire Borde. Une peinture murmure. Galerie Convergences, Paris 72 / Gastineau Massamba. La salive existentielle. Espace Art Absolument, Paris 78 Collectionner / Foires Paris+ par Art Basel, AKAA, Asia Now... : l'automne parisien / Art Montpellier, foire régionale et ouverte 82 Collectionner / En galeries Du Japon à Paris, la galerie Nichido rejoue ses modernes / Olivier O. Olivier dans ses mondes, galerie de l'Institut / Hammoud Chantout à la galerie Terrain Vagh / Richard Tuttle fait feu de tout bois chez Lelong / Judit Reigl, feux continus chez Dina Vie 86 Débattre Bien commun. Festivals et communautés 88 Débattre / Livres Le banquet barbare de chantalpetit / La songline des Sept Soeurs aborigènes / Le portrait allégorique par Edgar Wind / Wanda Cze ? kowska, dans son contexte et au-delà 94 Chroniques Pages d'art. L'Art faber : le travail à l'oeuvre // Continent-médias. "Musées sur ordonnance"

10/2023

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Encyclopédies de poche

LE CONSEIL D'ETAT. Juger, conseiller, servir

De tout temps les détenteurs du pouvoir se sont entourés de sages, de puissants ou de savants, compétents et fidèles : un conseil. Né pour servir un homme, ce conseil a suivi l'évolution historique du pouvoir, sa concentration, puis l'émergence d'une entité abstraite : l'Etat. En France, le conseil du roi est ainsi devenu le Conseil d'Etat. Bonaparte l'a inscrit dans la Constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799). Depuis lors, ce corps, composé de conseillers, de maîtres des requêtes et d'auditeurs, n'a cessé de prêter son concours aux gouvernants, tout en s'efforçant de garantir le droit des gouvernés. Erik Arnoult, par ailleurs écrivain, appartient à cette " haute assemblée ". François Monnier est historien et spécialiste du droit public. Ils ont uni leurs expériences et leurs compétences pour présenter la vie du Conseil d'Etat à travers ses trois fonctions : participer à l'élaboration des lois et décrets ; juger le contentieux qui oppose l'administration aux administrés ; constituer enfin un vivier de fonctionnaires au sein duquel certains pourront être appelés à des postes de responsabilité dans le secteur public, tandis que d'autres se laisseront séduire par le privé. Manuscrits et miniatures de l'Ancien Régime, grandes figures de la politique et de la fonction publique, peintures historiques ou allégoriques, lieux et décors du Conseil d'Etat, salles où se réunissent ses différentes sections, affaires sur lesquelles il a été consulté, arrêts qui ont formé la jurisprudence une centaine d'images illustrent deux cents ans d'existence.

12/1999

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Littérature étrangère

Fables et légendes d'Arménie et d'Iran

Traduits pour la première fois en français, les récits allégoriques sous forme de fables, paraboles, légendes, contes de ce recueil, qui ne manquent pas de saveur, ni d'humour, publiés entre 1883 et 1909, sont parmi les plus représentatifs de Vrtanès PAPAZIAN. Issus en grande partie de la tradition orale, ils ont été recueillis par l'auteur à l'occasion de ses pérégrinations en tant qu'ethnographe à travers l'Iran, la Turquie, la Transcaucasie, et de ses missions en tant qu'enseignant dans les écoles de Van, Erzeroum, Tiflis, Téhéran, Chouchi, Bucarest, Brousse, Noukhi, Vagharchapat. Si RAFFI (Hagob Mélik-Hakobian, 1835-1888, natif de la région de Salmaste en Iran, voisine de Van la ville natale de PAPAZIAN) contribuait par ses romans historiques des années 1870-80 à l'éveil de la conscience nationale arménienne, Vrtanès PAPAZIAN, à travers l'ensemble de son oeuvre, assurément complémentaire de celle de son aîné, stigmatise d'une manière générale le pouvoir de l'argent ("Les dieux ronds", "Le derviche nu"), la déliquescence des moeurs et des mentalités ("Pour l'estomac", "Histoire de bonne année"), la vanité ("Le ruisseau", "Le cochon volant", "Eden", "Souhaits") et la soumission ("Les coqs sages", "Le dragon", "Chants rebelles"), mais il célèbre aussi le courage (également dans "Les coqs sages", "Le lion est réveillé", "Béram", "Rachid") et la force de volonté ("La statue", "La mort du rebelle", "Pirouzé"), sans oublier la justice ("L'épée en bois", "Une si petite charge") et le fatalisme oriental (également "Le derviche nu",-"Nirvana", "La justice disparue").

10/2010

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Critique littéraire

Louise Labé. Une créature de papier

Mystère et paradoxes entourent le personnage de Louise Labé, à la réputation controversée de courtisane, ainsi que la publication en 1555 de son unique ouvrage, les Euvres de Louise Lobé Lionnoize, dont l'édition originale est ici reproduite dans son intégralité, Trois élégies et vingt-quatre sonnets lui ont assuré une gloire universelle de poète, alors même que l'ouvrage comporte un long "" Dialogue de Folie et d'Amour " en prose et qu'il est composé pour un tiers d'écrits dithyrambiques à sa louange, pièces non signées de poètes contemporains qui ne parleront ensuite plus jamais d'elle. A restituer le cercle de ces poètes de Louise Labé, dans le Lyon fastueux du milieu du XVIe siècle, il apparaît que les Euvres, opération collective élaborée dans l'atelier de Jean de Tournes par des auteurs très impliqués dans la production de ce dernier, ne sont qu'une supercherie brillante. Celle-ci ne devait pas faire illusion au lecteur lyonnais de 1555, habitué aux masques et aux déguisements, aux momeries et aux figures allégoriques comme mythologiques qui hantent Fourvière (le forum de Vénus), attaché à la littérature paradoxale alors à la mode dans cette cité où l'on débat entre néoplatoniciens italiens et français des vertus de l'Amour Le projet marotique ancien de " louer Louise ", inspiré du " laudare Laure " de Pétrarque, adapté dans des circonstances très particulières, se révèle finalement comme une mystification de poètes facétieux qui ont cyniquement couché sur le papier une femme de paille dont ils se sont joués.

12/2005