Paris, 1793. Attendant dans sa cellule l'inéluctable, Antonia prend la clé de ses pensées et remonte le temps pour emprunter la seule évasion possible. Mais, la jeune autrichienne que l'on surnomma à la française « Marie-Antoinette » n'en a pas le temps.
Le couperet tombe, rompant le fil d'une vie pleine de promesses et d'un temps de privilèges.
L'Histoire se remémorera sa fierté à se montrer digne de sa famille, son royaume, en étant une bonne épouse, belle, utile aux négociations compliquées entre la France et l'Autriche, les anciennes ennemies.
Elle notera la frustration d'un mariage sans passion, les difficultés à offrir un héritier, les ingérences fortement critiquées d'une femme dans la politique, les complots visant à profiter ou salir la réputation de l'Autrichienne.
Si elle n'avait pas été Marie-Antoinette, elle se serait abandonnée au véritable amour, aux bras protecteurs d'Axel de Fersen.
Et si, et si...
de Éric Simard reprend la vie de Marie-Antoinette et raconte un destin de femme avant tout. Les multiples sauts dans le temps, de son arrivée en France à sa chute, nous font découvrir l'itinéraire de cette jeune fille considérée comme trop gâtée. D'un événement à l'autre, souvent dramatique, c'est dire s'il est difficile pour cette adolescente d'entrer dans une vie d'adulte et de femme alors que l'on est encore presque une enfant, Marie-Antoinette tente d'être.
Femme d'action, femme d'esprit et femme amoureuse. Nous découvrons une éducation en amont qui malheureusement ne lui permettra pas de faire face à la lourde tâche qui l'attendait, épouse du roi de France. La narration externe donne l'impression de lire les pages d'un journal intime rédigé par un proche de la jeune fille, s'étant tenu à ses côtés à chaque instant et lui rendant hommage. Une intimité renforcée par les pensées de Marie-Antoinette livrées de temps à autre.
Un angle de vue très sensible et plutôt intéressant.