Les éditions Bob Morane Inc.

Quel est le bon moment? Le papa demande tour à tour à la mamie dans son rocking-chair, à la jeune fille sur son vélo stationné au feu rouge, au chat... Quand sa petite lui demande d'attendre et lui rétorque que ce n'est pas le bon moment, quand se manifestera-il, ce bon moment ? Heureusement, maman, parce que les mamans savent pleins de choses, a sa réponse... du bon moment !

Vous l'aurez compris, chaque personnage définit son bon moment et de là, nous démontre que par nécessité ou par plaisir, la patience est un élément indispensable nous permettant d'en profiter, comme une récompense bien méritée.

, ce sont les moments partagés, les pauses de liberté nécessaires pour chacun. Géraldine Alibeu pose une situation originale avec cet album d'une grande subtilité narrative où c'est le père qui se montre impatient devant le refus de sa petite fille, démontrant par la même occasion que l'enfant est une personne à part entière et qu'il faut respecter également ses moments d'intimité. Laissons les un peu s'ennuyer ses petits et définir leurs bons moments ! Par ailleurs, les illustrations faîtes de tissus sont extrêmement fraîches et agréables.

Si vous avez envie de vous détendre sans effort, ce livre est fait pour vous. , il offre un moment agréable au lecteur. Il suffit de se laisser porter par l'histoire farfelue, d'accepter quelques invraisemblances et le tour est joué !

Une heure environ de légèreté et de sourires garantis, de drôleries, sans contrepartie. Aussi, ne résistez pas et laissez-vous aller à cet amusement. Certes, c'est assez court, mais ça fait du bien en cette période de morosité ambiante. Vous ne perdrez pas votre temps, gagnerez  certainement en bonne humeur et gaieté passagère. Et regretterez seulement, au final, que ce ne soit pas un peu plus long. Un livre qui fait  simplement du bien ! Sans autre ambition. C'est plutôt pas mal, non ?

Nicole est psychanalyste à Paris. Sa vie ressemble assez à celle de ses patients. Entre névrose et désenchantement, Alprazolam et lassitude, elle mène une existence sinistre, sans harmonie, vide de sens. Aussi, décide-telle de quitter Paris le temps d'une journée pour retrouver une  ancienne copine (assez crispante), installée dans la campagne bourguignonne.

Et là, elle rencontre un porcelet de six semaines, nommé Foufou, le libère de sa geôle et l'emmène à Paris dans sa Mini pour l'installer à son domicile, non sans difficulté. « Foufou urinait. Il buvait et urinait simultanément dans le salon des Rivadavia, sur les rayures mauves et ambre d'un tapis berbère […] La moquette était incrustée de Petit Lu piétinés et il régnait dans l'appartement une odeur à peine supportable, assez proche de celle des latrines pas entretenues d'une petite gare de province… »

Bien sûr, son mari Jean-Pierre ne comprend pas trop cette intrusion et préfère la quitter. Peu importe, toute occupée à apporter du bien être à ce cochon, elle reste indifférente au reste, s'attache à l'animal et cette sympathique rencontre modifie son comportement, la libère de ses inquiétudes, de ses angoisses et de son ennui, la transforme peu à peu, la révèle à elle-même.

Elle devient plus gaie, propose à ses patients de découvrir Foufou (« la visite au cochon ») et sans le savoir, ce dernier devient vite un animal à haute valeur thérapeutique. « Ceux qui optèrent pour cette formule constatèrent une amélioration de leur état, un allégement de leurs symptômes – surprenant effet d'une méthode où l'on parlait si peu de soi. »

Non seulement, Nicole va de mieux en mieux mais l'estime personnelle de ses patients progresse également. Même l'entourage proche, son mari, ses amis, profite des vertus positives de ce petit cochon décidemment précieux. Il permettra même à Nicole de se rendre jusqu'aux Etats-Unis, lui apprendra à reconsidérer sa vie et à goûter au bonheur.

Une transformation sans doute improbable, mais que le lecteur souhaite avec attachement tant la lecture, loufoque et décalée, sensible et facétieuse lui apporte un réel divertissement, agréable et bienvenu, presque inattendu.

Parfois, le lecteur se croirait dans un roman de Paasilinna. Il  ne résiste pas au délire des situations et aux exagérations de l'histoire ;  il accepte aussi que ce soit moins drôle par moments, trop précipité ou un peu ridicule. Car l'ensemble reste désopilant, fluide et léger, divertissant, assez concis pour qu'il poursuive sa lecture sans relâche ni ennui.

Au risque sans doute d'oublier rapidement  ce qui lui a fait tant de bien si vite. Ou trop vite ?

Nous sommes à Paris en 1095. Fabre, jeune garçon de 14 ans travaille avec son père comme forgeron. Lorsque le pape Urbain vient à Clermont pour dire une messe, Fabre traverse une grande partie de la France pour venir l'écouter. Emerveillé par les paroles du pape, il décide alors de partir vers l'Orient et de devenir l'un des pèlerins de la première croisade contre les Sarrazins. Son père, son amie Mathilde et le moine Aubin l'accompagneront dans ce périple ...

est un véritable hymne à la tolérance et à l'amitié entre les peuples.

Anne Pouget, en situant son récit à l'époque des premières croisades réussit à faire découvrir au lecteur une page importante de l'Histoire du monde mais également à transmettre des notions de partage et d'ouverture sans toutefois tomber dans le simplisme.

La naïveté touchante et la soif d'apprendre du héros permettent de s'identifier rapidement à lui et de le suivre pas à pas avec beaucoup d'intérêt pour une aventure hors norme à la rencontre de différentes cultures.

Si Dieu le veut - Inch'Allah est donc un roman parfaitement réussi sur le fond et la forme où se mêle Histoire, aventures et émotions. Un livre passionnant et utile à mettre entre toutes les mains ...

Ce nouveau guide culinaire, parfaitement tendance,  est d'abord destiné aux nouveaux amateurs de goût et de produits simples et sains, plutôt en froid avec l'industrie agro-alimentaire. Quelques pages pour se laisser convaincre qu'une maîtrise et une connaissance de ce que l'on mange permettent assurément de se nourrir avec plus d'harmonie, de confiance et de qualité et de retrouver la vraie saveur des aliments que l'on consomme.

Ainsi, de nos jours, les légumes oubliés reviennent sur le devant de la scène, remplissent le panier du consommateur averti, durable et solidaire, se pavanent sur les étals du marché ou du producteur local, étonnent par leur forme, leur couleur et leur variété et concurrencent sévèrement la carotte de sable ou la pomme de terre de base. Rien de mieux et de plus actuel que  de servir à ses convives un chou Romanesco, des crones ou des topinambours, avec en primeur l'art de les surprendre. Car, il est vrai, ces légumes longtemps oubliés, douloureusement connotés à la période de l'occupation, sortis de l'imaginaire des générations d'après-guerre, retrouvent leurs couleurs et tout leur intérêt, notamment grâce à leurs larges atouts gustatifs, , quoi !

Souvent cultivés à une moindre échelle, d'origine biologique principalement, ils offrent au consommateur l'assurance de manger  plus sain. Grâce à leur variété intéressante, ils permettent également de diversifier les plats et les plaisirs, d'éviter la monotonie des potages ou des purées à base de pommes de terre. Originaux, ils se remarquent vite sur les étals des marchands et permettent aussi de garantir une touche déco aux plats préparés.

Ce guide basique présente quelques légumes (une vingtaine environ), tous illustrés (pour pouvoir les reconnaître sur le marché) et propose, pour chacun d'entre eux, une recette spécifique, simple à réaliser. Il précise également les différents modes de cuisson, de conservation, de préparation et de culture. Ainsi le panais, le radis noir, l'ortie, l'oseille, le pourpier ou le butternut, vont pouvoir désormais entrer en cuisine et satisfaire tout le monde, même les enfants difficiles. (Panais au miel, gâteau mauve au pavot, confiture de radis…)

En fin de volume, un index recensant le type d'endroits où trouver ces légumes, où se procurer les graines. De quoi s'initier gentiment à cette nouvelle manière de cuisiner. C'est certain, si vous êtes convaincus et déjà bien acclimatés à ce type de légumes, vous n'apprendrez rien de très nouveau.

A réserver aux débutants, donc.

Plus tu liras, mieux tu écriras! me sermonnait ma maman, institutrice, mais qui n’a jamais il me semble ambitionné que sa fille devint écrivain à un quelconque moment de sa vie. Certes, j’ai suivi l’injonction à la lettre. Certes j’ai lu. Je continue d’ailleurs.

Caressant peut-être l’ambition secrète de coucher un jour mes augustes pensées. " Allez vous coucher " me semble être en effet le meilleur ordre à donner à mes pensées. Et je serais fort interdite qu’il en fut autrement dans les années qui viennent. Bref.

Or donc, je lis, mais cela n’empêche ni doute ni curiosité. Cultivant mon penchant dicopathe, je fais face aux regards navrés de mes amis, qui ne peuvent s’empêcher de considérer les tablettes qu’ils occupent comme de la place perdue à l’heure de l’ATLF. Et mon Bescherelle, sur mon bureau, me suit depuis le CE2.

Le Petit Bon Usage va aller le rejoindre derechef. Moins imposant que son illustre aïeul / père / frère, cartonné pour passer l’usage du temps, pour couper court aux ergotages sur l‘accord du participe, ou les verbes défectifs.

Il existe quelque part une île couverte d'immeubles sur laquelle il pleut tout le temps. Ses habitants sont des chats très distingués. Bien habillés, ils ne sortent jamais sans leur parapluie : pas question de se mouiller ! En face de cette île s'en trouve une autre où il ne pleut jamais et où la nature est luxuriante. Un jour, un habitant de cette seconde île se rend sur la première. Quelle joie pour lui de sauter dans les flaques, pêcher des poissons et les croquer goulument, dormir à la belle étoile. Mais les autres chats s'offusquent de tout ce laisser-aller. Ils ne peuvent tolérer une vie si simple, loin de leurs convenances et conventions. Il est grand temps d'éduquer ce sauvageon ! Mais rien n'y fait : impossible de lui inculquer les bonnes manières. Une seule solution : le chasser de l'île. Et pourtant ! Si ce chat sans éducation pouvait leur venir en aide...

Il n'est pas facile de s'accoutumer aux habitudes des autres et de tolérer les différences. Les chats guindés de l'île pluvieuse le découvrent avec l'arrivée dans leur morne quotidien d'un chat plein de joie de vivre et de naturel. On peut pourtant tant apprendre de l'autre et de ses différences, comme nous le rappelle avec justesse .

Avec leur dominante de gris et de bruns, les jolies illustrations de Florian Pigé reflètent toute la morosité de la vie de ces chats si austères. Heureusement que le doux sourire du joyeux chat de l'île voisine va venir égayer ce triste univers et donner le sourire à tout le monde.

Une île sous la pluie, un album salutaire pour expliquer aux enfants qu'il ne faut pas avoir peur de l'autre, même s'il ne vit pas comme soi.

Bienvenus au pays du Soleil Levant, où la princesse Haruka grandit dans l'amour que lui procurent ses parents, les seigneurs Fujiwara. Un triste évènement vient pourtant entacher le bonheur de cette famille : la mère d'Haruka meurt, léguant avant de partir un bien des plus curieux à sa fille, un bol de riz qu'elle place sur la tête de son enfant. Se retrouvant prisonnière de ce bol qu'elle ne peut ôter, le jeune Haruka doit affronter le poids des regards extérieurs, même ceux de sa propre famille. Contrainte de changer d'environnement et même de condition sociale, elle découvrira la vraie valeur du sort que lui a jeté sa défunte mère et le rôle de ce mystérieux bol.

C'est avec une grande douceur que nous ouvre les porte du Japon spirituel. Adaptation d'un ancestral conte japonais, on y reconnait bien là aussi une version nippone de Cendrillon. Plus que cela, Samantha Bailly, par sa plume, nous fait découvrir l'univers japonais, tels qu'instruments de musique ou tenues traditionnelles, le tout merveilleusement illustré par Ein Lee, qui habille le texte avec des images des plus poétiques et des couleurs subtiles. C'est donc avec joie que nous nous laissons guider par l'histoire et les dessins au terme de cet album qui apporte féérie et enchantement. Comme quoi la lecture d'un joli conte est toujours un ravissement, et un conte version "manga", finalement, pourquoi pas.