Jean-Frédéric Poisson

Comentutapel est le poisson le plus insupportable du monde : il passe son temps à répéter d'une voix aigrelette tout ce que ses congénères racontent (et même ce qu'il se dit à lui-même, imaginez !). Après avoir répété la déclaration d'amour d'une sole à un maquereau, il est chassé vers les eaux profondes et effrayantes du récif. C'est là qu'il fait la rencontre du terrifiant requin, qui n'en fait qu'une bouchée. Mais l'horripilant défaut de notre petit poisson perroquet va permettre de neutraliser le plus grand danger de l'océan…

Comment un petit poisson, coloré, farfelu et agaçant parvient à venir à bout de la terreur des eaux profondes, c'est ce qu' nous raconte avec humour dans Le poisson perroquet que Magali Le Huche a illustré avec fantaisie : une pieuvre bottée, une méduse à lunettes, un homard affublé d'un nœud-papillon, un poisson accoutré d'une écharpe et d'un bonnet (les eaux profondes sont parfois frisquettes)…, tout un univers fait de poissons et autres crustacés colorés et rigolos.

Les enfants se régaleront en observant tous les petits détails des illustrations pendant que vous leur lirez ce joli album. Et ils ne résisteront pas au comique de répétition et aux « poils aux… » de cette fable océane qui prouve une fois de plus que le plus petit n'est pas forcément le plus faible.

Avril en a marre, et on le comprend : imaginez-vous enfermé seul dans un aquarium toute votre vie – parce qu'Avril est un poisson rouge… très rouge – vous n'en auriez pas marre vous aussi ? En plus, il a eu une enfance et une adolescence difficiles : des parents « aqualiques » – qui finiront de façon tragique, mais tellement désopilante – et de l'acné ! Ça fait beaucoup pour un seul être. Aussi a-t-il  pensé en finir avec la vie… mais sa tentative a échoué. Alors depuis il rêve de s'évader de son bocal pour partir parcourir le monde. Seul problème : le chat qui rôde autour de sa demeure ne l'entend pas ainsi.

est un petit album d'une infinie drôlerie. On s'amuse à chaque page d'un jeu de mots, d'un gag, d'un détail du dessin… L'aspect comique est renforcé par la sobriété des illustrations : ce pauvre petit poisson tout rouge perdu au milieu d'un univers si vide, constitué d'un bocal fait d'un simple trait de crayon noir.

Marjolaine Leray amusera les enfants avec son mignon petit poisson dépressif, mais ce sont surtout leurs parents qui savoureront pleinement la cocasserie de cette histoire, même si ce n'est pas bien gentil de rire du malheur des autres !

Ce court roman pour la jeunesse, , a été écrit suite à la rencontre de l'auteure avec une femme qui faillit être raflée le 16 juillet 1942.

Ecrit à la 1ère personne, il raconte l'histoire d'un enfant juif français qui, le jour où il va fêter son anniversaire est emmené avec sa famille puis enfermé dans le vélodrome d'Hiver (le Vél d'Hiv) à Paris.

" La guerre ça fait marcher les Allemands dans les rues et serrer fort les mains des petits garçons […] La guerre, ça commence l'été et ça empêche de faire des châteaux de sable. La guerre ça empêche d'aller se baigner dans l'eau salée. La guerre ça remplace les vacances à la plage par les jeux dans l'impasse avec Daniel et Bernard."

Démuni face aux événements tragiques qui s'annoncent, Max est préoccupé par son poisson rouge qu'il a dû abandonner dans la précipitation et dont personne ne va plus s'occuper ainsi que du cadeau d'anniversaire (un autre poisson) qu'il ne va pas recevoir pour ses huit ans. Ou comment les préoccupations quotidiennes et concrètes préservent (un temps) de l'horreur.

Imprégné de tendresse et d'une grande douceur, le récit, mêlé à des souvenirs d'enfance bucoliques de l'auteure, échappe à une tonalité mélodramatique, conserve une belle sobriété de bout en bout malgré sa tragédie.

L'air de rien, avec la naïveté du jeune garçon, Sophie Adriansen, parvient tout de même à relater les événements de l'Histoire, à rendre compte, de manière sensible (mais sans excès) des conditions de vie sous l'occupation (couvre-feu, carte d'alimentation, port de l'étoile…), de la peur, de la promiscuité, du bruit infernal, de la faim et de la soif à l'intérieur du vélodrome, puis dans le camp de Drancy.

"Les gens font pipi n'importe où. Ca ne sent pas très bon. C'est une odeur qui pique les narines. Des dames mettent un foulard devant leur nez pour être moins gênées." A évoquer aussi les enfants cachés chez les Justes.

Même si Max souffre, la puissance de ses rêves, de son imagination le sauve de l'enfer de la guerre.

Discrètement illustré par Tom Haugomat, l'ouvrage délicat et intimiste, oscille alors entre tristesse et joie, espoir et vitalité. Résistance et Résilience. La Vie par-dessus-tout.

: J’aime les romans historiques, l’histoire et surtout celle de France entre le XVI et XVIII siècle. Et puis j’ai beaucoup entendu parler de Jean teulé et de son roman. De plus j’ai trouvé que le fait qu’il se plonge dans l’esprit et les sentiments de Charly 9 était un point de vue original pour aborder cette période tragique de l’histoire de France.

Résumé : Charles IX est un jeune roi de 10 ans qui se retrouve dans un costume de roi de France bien trop grand pour lui suite à la mort successive de son père Henri II et de son frère François II. Sous son règne, les guerres de religions font rage et c’est Catherine de Medicis, plus que son fils, qui règne sur la France. Il a 21 ans lorsque sa mère lui impose le massacre de la Saint Barthélémy le 24 aout 1572. Après une longue hésitation, il va finalement accepter pour s’accorder les faveurs de sa mère. Cette nuit là, la totalité des protestants (exception faite du médecin du roi (Ambroise Paré), de sa nourrice et de sa maitresse). A la suite de ce massacre parisien, c’est l’ensemble de la France qui est a feu et à sang. En apprenant que son pays est au bord du gouffre et que toute l’Europe se moque de la situation, Charly 9 sombre dans la démence

Mon avis : Je connaissais cette période de la Saint Barthélémy et des guerres de religions pour les avoir longuement étudié en prépa. Cependant, comme je l’ai dit plus haut, il s’agit ici d’avoir un aperçu psychologique de ce que pense le principal intéressé. On assiste à la chute d’un jeune homme qui n’est pas maitre de ses choix et qui sombre peu à peu dans la folie en comprenant les conséquences de ses actes. (Il en vient même à chasser le cerf et le lapin dans le palais royal)

Je ne sais pas exactement quels sont les faits réels présents dans ce roman historique. Je ne parle pas des évènements de la Saint Barthélemy et de la Seine qui était rouge au lendemain de cette nuit sanglante mais de ce qui concerne la chute mentale du roi, et ses accès de folie. Cependant j’ai entendu à plusieurs reprises des interviews de Jean Teulé où il disait que tout était vrai, je le crois !

J’apporte tout de même un bémol à cette lecture : certains détails sont vraiment très morbides, et il faut parfois avoir le cœur bien accroché ! Surtout si comme moi, vous le lisez à 7h du matin dans le bus ! Je ne l’ai pas fait deux jours de suite ;)

Je ne sais pas si cette critique vous donnera envie de le lire mais je dirais qu’il peut vous intéresser si vous aimez les romans historiques ou les romans psychologiques qui analysent en profondeur les personnages.