Sur la rationalisation

L’un des piliers du Masque et la Plume littéraire, Michel Crépu, fête, avec Simon Liberati, les 60 ans des Rolling Stones. Après Bossuet, Sainte-Beuve, Chateaubriand et Beckett, on s’approche encore, et on change de perspective. Des classiques aux classiques du rock.

Il y a puisé “une leçon de sincérité extrême”. Toute une érudition, un esprit rare et une vie à découvrir. Pour les amoureux du rock, les nostalgiques et ceux qui ont conscience que classique : moderne.

Le plus célèbre des artistes urbains et en même temps le plus grand des inconnus, Banksy, se révèle grâce aux italiens, Stefano Antonelli et Gianluca Marziani, et aux éditions Place des victoires.

De manière chronologique, entre street art, sérigraphies, installations, pochoirs… On comprend mieux comment il est devenu une des plus grandes figures de ce changement de paradigme de création, comme l’importance de son discours social.

En revanche, on ne sait toujours pas à la fin qui se cache derrière Banksy...

Larry McMurtry (1936-2021), auteur américain consacré par un Oscar pour la coécriture du scénario du Secret de Brokeback Mountain (Diana Ossana), a ouvert sa bibliographie avec Cavalier, passe ton chemin, en 1961.

Un premier roman qui pose le crépuscule d'un Ouest américain sauvage, fantasmé, et décrit l'ennui et le désoeuvrement d'un jeune homme désarmé et impuissant face aux événements.

Sans ennuyer le lecteur lui-même, ce qui est particulièrement difficile. Le livre est traduit par Josette Chicheportiche, publié par Gallmeister.

Après une rentrée des classes mouvementée, Aneth la petite sorcière est de retour. Cette fois-ci elle part à l’aventure lors d’un voyage scolaire à Froufrousse. Château hanté et météo lugubre, n’arrêteront pas Aneth et sa meilleure amie dans leur chasse au trésor pirate.

Magie blanche et humour noir sont toujours au rendez-vous pour ce deuxième tome. Aneth nous y accompagne dans une épopée tout aussi loufoque dans un univers jeunesse ludique et coloré. Composé comme une suite de gags courts, ce nouvel album saura ravir petits et grands lecteurs.

Une chronique entièrement rédigée en alexandrins,
Pour cet album poétique de Yann Damezin,
Qui adapte un conte oriental traditionnel 
Avec la modernité de l'art séquentiel. 

Reprenant l'esthétique des miniatures persanes,
Il compose avec grâce un style graphique idoine,
Alliant les perspectives applaties de l'ancien, 
Aux plans fins et aériens du contemporain. 

Ce genre littéraire tombé en désuétude,
Retrouve une jeunesse et une verve qui ne rebute.
On s'en délecte, on palpite, on s'en émeut ! 

Bravo à l'auteur de "Majnoun et Leïli",
Exercice de style brillament accompli,
Hymne à l'amour tendre, beau, subtil et lumineux.

Que ne sait-on déjà d’Octave Mirbeau, que sa correspondance en quatre volumes ne nous apprendrait ? Journaliste couru, il fut romancier et dramaturge, certes oui : l’intellectuel se passionna pour des luttes évoquant de grands principes de Vérité et de Justice.

Et il conversait avec tout ce que son époque proposait d’artistes, de penseurs, d’hommes de presse ou de personnalités du théâtre – autant qu’avec des politiques.

Ce dernier volume ne fait qu’asseoir toute la splendeur du verbe, et offre quelques centaines de pages – 1248 précisément – pour se convaincre qu’il compte parmi les grands hommes de lettres.

Indispensable (et les trois premiers tomes tout autant !).

On en présente plus Neil Gaiman, et les grands lecteurs ne peuvent que louer le Diable Vauvert (Et acheter leurs livres).

Résumer ce gros volume d’articles de l’auteur de Sandman en peu de mots : pas que de l’imaginaire en fusion chez ce grand fantaisiste, mais également le grand talent de savoir brosser le portrait d’un de ces collègues artistes, Stephen King, Lou Reed…

Ou d’un personnage phare de la pop culture. Et de toujours, révéler l’intérêt de chacune de ces grandes figures, comme un hommage d’héritier gâté. L’auteur a également des opinions explosives…

Que du bonheur !

Vous connaissez AirBed ? C’est un service de mise en relation entre propriétaires et vacanciers qui souhaitent louer appartements et autres. Benette Driscoll, 50 ans, n’ayant plus rien à faire de sa vie – sa carrière est au point mort et son mariage, pas mieux.

En fait, ses peintures ne se vendent plus et son ex-femme s’est tirée avec un gestionnaire de fonds spéculatifs new-yorkais. La classe.

Alcoolique, il décide donc de louer un studio, à l’arrière de sa maison, avec AirBed. Et de devenir Super Hôte.

Les rencontres de locataires s’enchaînent, toutes passablement démoralisantes, jusqu’à Emma, une artiste abandonnée par son Britannique de mari. Qu’espérer de mieux qu’un personnage totalement égocentrique, entre bonne humeur et histoires sentimentales décousues ?

Charly, Eliot et Leo sont frères et ... passent leur temps à se disputer. Mais un jour, ils se réveillent en pleine nuit et se rendent compte qu'ils font partie du même rêve. Leur chat, Simba fait aussi partie du voyage. De rencontres inoubliables en mésaventures, ils vont vivre une nuit pas comme les autres. nous font découvrir un monde onirique et original où les peurs et les rêves des enfants vivent leur propre vie. L'auteur se transforme en conteuse et l'on écoute attentivement cette jolie histoire où elle met en scène ses propres enfants.

Colorés et rythmés, les différents tableaux dressés par Carole Bonnet invitent au voyage et à la rêverie et l'on se prend vite au jeu des aventures de ces trois frères en proie à un monde inconnu.

Leïla Pelfresne

Mamie, grand-maman, Mamoune… ces surnoms donnés aux grands-mères ne vaudront jamais celui qu’ont choisi Sylvain Frécont et Mélissa-Asli Petit, pour leur bande dessinée. Les Mémés célèbre son troisième volume – et à cet âge, même en gardant bon pied bon œil, chaque opus est une victoire.

Loin des remèdes de bonne femme et des petits plats confectionnés avec amour, ce trio de choc – Huguette, Lucette et Paulette (tout lien avec des personnes ayant existé serait fortuit) – clame sa grande liberté. Surtout sa liberté de parole et d’irrévérence, battant en brèche les clichés qui collent au grand âge.

Adorables autant qu’insupportables, ces mémés abordent sans complexe les sujets les plus modernes – technologies, féminisme, amour ou sexualité, aussi bien que traitement des cheveux blancs ou changement de roues de caddies…

Et si la Mort s’approche chaque jour un peu plus, ces grandes malades magnifiques sont résolues à rire, encore et encore, en l’attendant de pied ferme.

Le clown Pé décide de quitter le cirque Carrouselli. Pour les artistes qui restent, c'est l'angoisse. Comment faire fonctionner un cirque sans clown? Impossible! Le directeur a beau essayer de se mettre un nez rouge, les enfants ne rient pas. Un peu plus loin, vit Maric. Il habite dans un bel orphelinat avec Madame Gertrude. Lorsqu'il voit qu'un cirque n'est pas loin, Maric est prêt à tout pour s'intégrer dans l'équipe.

Amateurs de cirques, de clowns, d'acrobates et de féérie, est un roman pour vous! Dans cette histoire, vous trouverez un peu de tout: de la magie, du suspense, un peu d'amour, beaucoup d'humour et un soupçon d'émotions. Grâce aux illustrations de Nancy Peňa, le roman est égayé et le récit de Dina Sabitova est très facile à lire. Voici une histoire pour enfants qui rassemble tout ce qu'il faut pour faire rire les jeunes lecteurs!

Le jour où George brise la statue d'un dragon, il est loin de se douter qu'il a réveillé une épouvantable malédiction. Statues malfaisantes, gargouilles et sculptures inquiétantes prennent vie. Une course-poursuite terrifiante est lancée dans Londres car tous ces êtres maléfiques n'ont qu'un seul but : tuer George. Commence alors pour le jeune garçon quête vertigineuse pour trouver Stoneheart, le coeur de pierre...

Début d'une trilogie que certain compare déjà a celle de Phillip Pullman, a l'excellente idée de placer ce Londres parallèle très proche du réel. Autant penser que dans quelques années, il y aura certainement un stoneheart tour pour ceux qui n'ont pas peur du réveil des gargouilles et de répondre aux énigmes des deux sphinges. Un livre d'aventure comme on les aimes, on ne le lâche plus durant les trois jours de quête de ce premier tome. On attend déjà impatiemment le tome 2 !!

De Monsieur Rose, on ne sait pas grand chose, qu'il habite dans un immeuble, qu'il voyage beaucoup et que tout le monde l'apprécie. C'est un homme étrange et mystérieux. Maurice fait sa connaissance le jour où son père a oublié de venir le chercher à l'école. Monsieur Rose va, doucement mais sûrement, gagner l'amitié du jeune garçon et l'aider, de façon incroyable, à surmonter ses difficultés.
Grâce à cet homme, Maurice va découvrir le petit tigre du parc, écouter un éléphant parler, réaliser des exercices de maths sans la moindre difficulté…

Toute personne normalement constituée rêve un jour de rencontrer . Un homme attentionné qui réalise les espoirs simples de chacun pour une vie plus agréable, plus souriante. Un être qui donne envie de croire aux choses les plus farfelues mais pourtant vraies, si on décide d'y croire. Un petit bonhomme qui, avec sa collection de parapluies, me fait penser (ne me demandez pas pourquoi) à Eric Satie !

Mamie, grand-maman, Mamoune… ces surnoms donnés aux grands-mères ne vaudront jamais celui qu’ont choisi Sylvain Frécont et Mélissa-Asli Petit, pour leur bande dessinée. Les Mémés célèbre son troisième volume – et à cet âge, même en gardant bon pied bon œil, chaque opus est une victoire.

Loin des remèdes de bonne femme et des petits plats confectionnés avec amour, ce trio de choc – Huguette, Lucette et Paulette (tout lien avec des personnes ayant existé serait fortuit) – clame sa grande liberté. Surtout sa liberté de parole et d’irrévérence, battant en brèche les clichés qui collent au grand âge.

Adorables autant qu’insupportables, ces mémés abordent sans complexe les sujets les plus modernes – technologies, féminisme, amour ou sexualité, aussi bien que traitement des cheveux blancs ou changement de roues de caddies… Et si la Mort s’approche chaque jour un peu plus, ces grandes malades magnifiques sont résolues à rire, encore et encore, en l’attendant de pied ferme.

Yann, Luc et Martine ont gagné un séjour d'un mois en Australie grâce aux produits Choco Wizz et débarquent ainsi un beau matin dans le petit village de Paradise Bay. Mais ce qui s'annonçait comme un séjour paradisiaque s'avère rapidement être d'une tout autre nature. Bestioles en tout genre, crocodiles géants dévoreurs d'Hommes, autochtones peu accueillants et jeunes chasseurs de trésors, nos trois français s'apprètent à vivre des vacances pas comme les autres.

nous invite ici à rencontrer les dignes héritiers du Club des Cinq. Chacun avec sa personnalité, les trois enfants nous entraîne dans des aventures rocambolesques et palpitantes. Les animaux ne sont également pas en reste puisque le quatrième héros de ce roman se trouve être Old Gold, la légende des crocodiles que nous allons suivre dans ses pérégrinations maritimes en quête de nourriture mais aussi de vengeance. Farfelu et entraînant, Des crocodiles au Paradis plaira sans aucun doute aux amateurs d'aventures et d'exotisme mais ne réjouira sans doute pas nos amis les crocos ...

Dans les méandres sentimentaux d'un protagoniste des temps actuels, on découvre une fusion détonante entre humour décalé, rêveries excentriques et quête de sens. Vincent, reclus dans son cocon urbain, est un maître incontesté de l'art de remettre à plus tard.

Prisonnier de ses rêveries, il hésite, tergiverse, et parfois, se laisse emporter par des impulsions déconcertantes. Et puis, il y a Julia. Cette mystérieuse voisine qui, un beau jour, frappe à sa porte, bouleversant son quotidien et ajoutant une touche de piquant à ses journées déjà si singulières.

Matthieu Chiara explore avec beaucoup d’humour les affres d’un jeune trentenaire qui découvre avec sa voisine un être au monde bien plus immédiat que le sien, peut-être plus sain, du moins en parfaite contradiction avec une manière d’être profondément cérébrale, où tout s’intellectualise.

Il nous emporte avec finesse dans une comédie dramatique où les tons se superposent, où l’humour domine, où l’humour délivre bien plus que du rire, où l’humour, comme le disait Desproges, est la politesse du désespoir.

Alexandre, César est né de sa cuisse. Il est une des grandes raisons pour lesquelles des étudiants en Histoire choisissent (une minorité) un moment (en Master), de se spécialiser dans l’Histoire antique. 

Figure des grands ambitieux hommes, comme le sera Napoléon pour tous les jeunes romantiques du XIXe siècle, ou aujourd'hui Andrew Tate…

Pourquoi Alexandre Le Grand, roi de Macédoine, devenu une mauvaise salade aujourd’hui, est devenu une des plus importantes figures de l’Antiquité. Au terme de sa brève et intense existence, 32-33 ans, il a fondé le plus bel empire de son temps, et diffusé l'hellénisme de l’Égypte à l’actuel Pakistan.

Adrian Goldsworthy propose une biographie de référence d’Alexandre, mais aussi son père, le moins connu Philippe II. Image du père mal-aimé, assassiné, l'historien rappelle comment il fut un unificateur de la Grèce morcelée en cités, et comment il transmit cet héritage à son génial fils.

C’est aussi comment il offrit une éducation à Alexandre, entre Aristote et son précepteur Léonidas, aussi sévère qu'éclairé.

C’est enfin l’Histoire de Rome, héritière d’une épopée aussi folle qu’extraordinaire.

Parce que le Grand Khan ne peut voyager dans tout son empire, Marco Polo lui raconte ces villes invisibles à ses yeux.

Comme dans les Mille et Une Nuits, elles pourraient être vraies, elles pourraient être inventées, mais toutes conjuguent un ailleurs, réel ou onirique, excentrique, intriguant, « merveilleux » au premier sens du terme.

Une géographie imaginaire, des thématiques en guise de continents intérieurs, des villes qui portent nom de femme, pour fasciner, étourdir, comprendre, intriguer, rêver…

Immense plaisir que de se replonger dans ce texte. Mais j’ai perdu mon vieux poche pour comparer les traductions...

« - Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives htrompeuses ; et toute chose en cache une autre. - Moi, je n’ai ni désirs ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard.
- Les villes aussi se croient l’oeuvre de l’esprit ou du hasard, mais ni l’un ni l’autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept merveilles, mais de la réponse qu’elle apporte à l’une de tes questions. »

Reste à se rendre chez son libraire...

Vive, acérée, drôle… et joueuse, Maria Pourchet. "Feu", ce sont des mères qui maugréent comme dans un Woody Allen, une passion brûlante qui consume, une Banquise qui s’écroule, et au milieu de tout ça, Laure et Clément, flamboyants.

Best-seller du NY Times et plongée dans l'univers de l'entreprise : Buck & Moi va probablement faire parler de lui. Car quand on est noir et barista chez Starbucks, entrer dans le monde des affaires n'est pas si facile que ça...

Un premier roman réussi ! 

Sam Shepard, ce n’est pas n’importe quel quidam, je vous le dis : acteur, notamment au côté d’Ed Harris dans le film culte, L'Étoffe des héros, scénariste de films tel Zabriskie Point d’Antonioni, réalisateur de deux long métrages, dramaturge, producteur, musicien, metteur en scène…

Rien que ça…

Et également écrivain.

Mort en 2017, cet enfant de l’Illinois se livre dans Ce qui est au-dedans, par lambeau d’expériences, pour une expérience au carrefour de l’onirisme, et de cette émotion inscrite dans toutes nos anecdotes au parfum de temps envolés.

À lire impérativement. 

Oui, mais pas que les tiennes: on voit des fesses. En pagaille et à gogo. Celles d'un pompier en pleine intervention, d'un clown durant sa représentation, d'un maire pendant une inauguration ... Et puis celles d'une accidentée, d'un drôle d'écossais, de toiles de musée ... Quand on regarde de plus près, des fesses, il y en a partout et elles ne restent pas toujours sagement cachées.

Encore une facétie de notre national ! Avec son style unique, gouailleur, libre et libéré, il nous présente une sorte de catalogue assez culotté ! Ou pas, justement... Bref. C'est très bien écrit, merveilleusement franchouillard, décalé au possible et on adore ça, qu'on soit petit ou grand !

Rudement bien illustré par Vincent Boudgourd, (qui verra édité dès le mois d'août une future perle: “monsieur Zizi”) On voit tes fesses s'invite chez vous dans un très grand format délicieusement régressif. Voilà un drôle de livre bien potache, à découvrir au plus vite ou à offrir sans complexe à un copain plombier ou une cousine adepte du jean taille basse ...